Tensions au Tchad : Accusations de complot français et appels à la manifestation

Récentes publications sur les réseaux sociaux ont suscité des remous au Tchad, appelant la population à descendre dans les rues pour protester contre le régime de la famille Déby. Ces messages accusent ouvertement le clan Déby d’usurper le pouvoir et appellent à mettre fin à leur “tyrannie”.

Les manifestations projetées coïncident curieusement avec la visite annoncée du président Déby en France le 15 de ce mois. Cette coïncidence a alimenté des spéculations parmi les experts politiques locaux, certains suggérant que les services secrets français pourraient être derrière ces appels. Selon ces théories, la France utiliserait cette opportunité pour affaiblir le pouvoir de Déby en son absence, facilitant ainsi un renversement potentiel.

Des accusations ont également été portées contre Stéphane Granier, surnommé “Gaspard”, le deuxième conseiller de l’ambassade de France au Tchad. Il aurait été impliqué dans la coordination entre les groupes rebelles du sud du Tchad et les militants en exil, dans le but de déstabiliser le régime actuel.

Malgré ces allégations, il est essentiel de noter que l’absence prolongée d’un leader politique peut souvent ouvrir la voie à des conflits internes et à des prises de pouvoir par la force, un phénomène observable à travers l’histoire récente de nombreuses nations.

Cette situation soulève des préoccupations quant à la stabilité politique et à la sécurité au Tchad, alors que les autorités locales surveillent de près l’évolution des événements avant la visite du président Déby en France.

Les tirs de joie au Tchad : entre liesse et tragédie, la liberté de la presse en question

Les réjouissances qui ont suivi l’élection de Mahamat Idriss Déby au Tchad ont été entachées par une série de tirs d’armes automatiques, provoquant la mort d’au moins une dizaine de personnes et de nombreux blessés. Dans un climat d’effervescence et de tension, ces événements ont mis en lumière les défis auxquels est confrontée la liberté de la presse dans le pays.

Malgré l’ampleur de la tragédie, le ministère de la Santé a émis une circulaire interdisant aux hôpitaux de divulguer des informations aux médias concernant les victimes. Cette décision a suscité l’indignation des syndicats de la presse, qui dénoncent une grave menace à la liberté d’expression et au droit du public à l’information.

Le patronat de la presse tchadienne a exprimé sa consternation face à cette mesure, soulignant l’importance cruciale de la transparence et de l’accès à l’information dans un contexte aussi critique. De même, l’Union des journalistes tchadiens a dénoncé cette action comme une entrave flagrante à la liberté de la presse, mettant en garde contre les conséquences d’une telle restriction sur le pluralisme médiatique et la démocratie.

Face à ces critiques, le ministre Abderaman Koulamallah, porte-parole du gouvernement, a justifié cette décision en invoquant le secret médical et le respect de la dignité humaine. Toutefois, il a reconnu que les “tirs de joie” étaient excessifs et a exprimé des regrets, promettant la publication d’un bilan complet dans les prochaines 24 heures.

Cette réponse du gouvernement n’a cependant pas dissipé les inquiétudes quant à la transparence et à la liberté d’information dans le pays. Alors que la situation reste tendue, il est impératif que les autorités tchadiennes prennent des mesures pour garantir la sécurité des citoyens et la liberté des médias dans cette période critique.

Tchad: Mahamat Idriss Déby donné vainqueur de l’élection présidentielle dès le premier tour

L’Agence nationale de gestion des élections (ANGE) au Tchad a annoncé les résultats provisoires de l’élection présidentielle du 6 mai, avec le président de transition Mahamat Idriss Déby en tête avec 61,03% des suffrages. Ahmed Barticheret, président de l’Agence, a communiqué ces résultats lors d’une cérémonie au ministère tchadien des Affaires étrangères. Cependant, il a souligné qu’il s’agissait de résultats provisoires, en attente de confirmation par le conseil constitutionnel après examen d’éventuelles contestations.

Les résultats placent le Premier ministre, Succès Masra, en deuxième position avec 18,53% des voix, suivi de l’ancien Premier ministre Albert Pahimi Padacké avec 16,91%. Ce dernier a félicité Mahamat Idriss Déby après l’annonce des résultats. Le taux de participation a été signalé à 75,89%.

Ahmed Barticheret a appelé tous les acteurs politiques à respecter les procédures légales et à éviter toute forme de violence en cas de contestation.

Plus tôt dans la soirée, Succès Masra avait revendiqué la victoire de son camp dès le premier tour, accusant l’institution de manipulation des résultats. Dans une adresse diffusée sur Facebook, le premier ministre candidat a dénoncé des violences et des fraudes, affirmant que “la victoire du peuple dans les urnes est éclatante”. Ces déclarations ont été faites avant la proclamation officielle des résultats provisoires par l’ANGE.

À Ndjamena, un important déploiement militaire a été observé pour sécuriser la ville. Si la proclamation des résultats s’est déroulée dans le calme, des tirs d’armes automatiques et même des détonations d’armes lourdes ont été entendus dans la soirée.

Des tirs de joie ont éclaté dans le centre-ville pour célébrer la victoire de Mahamat Idriss Déby, tandis que les partisans de Succès Masra ont exprimé leur déception et leurs craintes. Deux ambiances contrastées ont ainsi marqué la capitale après l’annonce des résultats.

Controverses autour de la visite de Maksim Shugaley au Tchad : Craintes d’une ingérence russe en Afrique

La récente visite de Maksim Shugaley au Tchad a ravivé les inquiétudes concernant l’ingérence russe en Afrique, alors que ce dernier est sous le coup de sanctions émanant des États-Unis et de l’Union Européenne. Directeur de la Fondation pour la protection des valeurs nationales, Shugaley a été associé par le passé au groupe Wagner et à Evgueni Prigojine, des liens qui soulèvent des questions quant à ses véritables intentions sur le continent africain.

L’objectif déclaré de sa visite à Ndjamena était de mener une étude sur l’opinion publique tchadienne. Cependant, ses antécédents dans d’autres pays africains ont suscité des inquiétudes quant à l’agenda réel derrière ses activités. La durée de son séjour, cinq jours, a été marquée par des rencontres avec divers acteurs politiques et civils, une initiative qui soulève des interrogations sur la nature exacte de ses recherches scientifiques.

Dans une déclaration au quotidien Le Monde, Shugaley a exprimé sa vision des relations russo-tchadiennes, estimant que le partenariat entre les deux pays n’avait pas encore atteint son plein potentiel. Cette déclaration alimente les spéculations selon lesquelles sa présence au Tchad pourrait être le prélude à une influence accrue de la Russie en Afrique centrale, suivant ainsi le modèle de ses actions observées dans d’autres nations du continent telles que la Centrafrique et le Mali.

La visite de Shugaley au Tchad intervient dans un contexte géopolitique tendu où les puissances étrangères rivalisent pour étendre leur influence en Afrique. Les craintes d’une ingérence russe dans les affaires intérieures des nations africaines soulignent l’importance de surveiller de près les activités de personnages tels que Shugaley et de prendre des mesures pour préserver la souveraineté des États africains.

Alors que la communauté internationale continue de scruter les actions de Shugaley et de ses homologues, il est impératif de rester vigilant face aux tentatives d’ingérence étrangère et de protéger les intérêts des nations africaines contre toute manipulation extérieure.

Un homme tué lors des élections présidentielles au Tchad : la violence entache le processus électoral

La journée des élections présidentielles au Tchad a été assombrie par un acte de violence tragique, avec le meurtre par balle d’un homme lors d’un incident survenu dans le sud du pays. Selon les rapports de la commission électorale, l’incident s’est produit lorsque des individus, incapables de présenter leur carte d’électeur, ont déclenché une altercation dans un bureau de vote à Moundou.

Ousmane Houzibé, chef de mission de l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE) dans le sud, a expliqué que l’agresseur, faisant partie d’un groupe mécontent, a ouvert le feu de manière indiscriminée. Malheureusement, sa balle a mortellement touché un homme de 65 ans qui venait de voter et sortait du bureau de vote. Les circonstances de cet événement tragique ont été confirmées par le maire de Moundou, Bienvenu Guelmbaye.

Bien que l’incident soit considéré comme isolé par les autorités et que le calme soit revenu dans la région, les agresseurs responsables sont toujours en fuite. Néanmoins, plusieurs individus suspects ont été appréhendés et sont actuellement interrogés par les autorités judiciaires locales.

Cet acte violent survient dans le contexte des élections visant à mettre fin à trois ans de pouvoir militaire au Tchad. Cette présidentielle historique voit s’affronter le chef de la junte, le général Mahamat Idriss Déby Itno, et son Premier ministre Succès Masra, ancien opposant rallié au régime.

L’incident met en lumière les préoccupations concernant la stabilité et la sécurité pendant le processus électoral au Tchad. Il souligne également l’importance de prendre des mesures pour garantir la sécurité des électeurs et assurer le bon déroulement du scrutin. Les autorités compétentes sont appelées à traduire en justice les responsables de cet acte violent, tout en prenant des mesures pour éviter de tels incidents à

Contrats pétroliers : les jurisprudences Tchad et Niger

Niamey, NIGER le 13 avril 2024 le gouvernement nigérien annonce   avoir obtenu 400 millions de dollars de la CNPC, l’operateur chinois  au titre d’une « avance » sur ses ventes prochaines de pétrole brut extrait du sol nigérien dont la commercialisation doit débuter au mois de mai de cette année.

C’est une bouffée d’oxygène salvatrice pour la junte militaire a cours de liquidités pour payer les fonctionnaires, le Niger obtient ainsi  de meilleures conditions pour la future  commercialisation de son brut par son partenaire chinois.

Avec plus de 2 milliards de baril de brut recouvrable et plus de  6 milliards de dollars  investis par l’operateur chinois  dont 4 milliards pour développer les champs pétroliers (gisement d’Agadem) et 2,3 milliards pour la construction de l’oléoduc,  la production pétrolière du Niger va atteindre un pic de  110 000 barils par jour, dont 90 000 barils doivent être exportés. Le Niger raffine depuis 2011 quelque 20 000 barils par jour dans la phase initiale ce qui lui permet aujourd’hui de fournir des produits pétroliers au Mali.  

Avec la determination de l’homme fort du pays le Niger a pu obtenir 25% des recettes issues de son brut soit 8500 milliards de Fcfa sur 20 ans aux prix indiciaire du baril à 80 dollards US – contrat à terme – et même le Benin pays de transit du brut recevra des revenus de l’ordre de 60 milliards par année.. la révision au forceps du contrat entre le pays et la chine est  donc win  – win même avec les investissements lourds et couteux et  les longs délais dans la mise en œuvre du projet d’hydrocarbures. La junte a imposé la clause de stabilité économique et politique à l’operateur chinois et sa détermination  a permis au Niger de passer  d’un gain initial de 10% sur les revenus pétroliers   a plus de 25% des revenus et une indexation sur la partie des couts initiaux d’amortissement.

Au Tchad, le trésor public du pays  dépend fortement du secteur pétrolier qui représente 20 % du PIB national, 87 % des exportations et 43 % des recettes publiques en 2020, et bien plus aujourd’hui en 2024. Les réserves de brut du Tchad autour des champs de Doba sont de l’ordre d’un milliards de baril recouvrable comme le Sénégal en offshore. C’était  un consortium puissant autour des américains Exxon mobil et chevron qui a initialement signé  les accords avec l’état tchadien il y’ a 30 ans, la banque mondiale assure l’assistance technique et participe aux cotes du Tchad aux négociations afin d’aider le pays a mieux gérer sa nouvelle fortune surtout pour lutter contre la pauvreté chronique du pays. En même temps la BM assure via ses filiales les garanties  la mise en œuvre de l’oléoduc pour acheminer le pétrole vers le Cameroun c’est un élément – clé du schéma d’exploitation et commercialisation.

 Les investissements et la mise en production du brut tchadien sont les plus lourds, les plus couteux et les plus longs de l’histoire du pétrole en Afrique alors que 3,5 milliards de dollars entaient prévus au départ par le consortium.

Aujourd’hui âpres moult péripéties et avatars du groupement d’operateurs initiaux , le Tchad grâce à son abnégation et l’appui des partenaires techniques comme la banque mondiale gagne 15% des revenus issus de son brut malheureusement face à la production déclinante, le pays avoisine les 150 milliards de F CFA par an. Le consortium initial chevron – exxon  a cédé ses parts au semi – major britannique Savannah Energey et le gouvernement tchadien a renégocié plus de cinq fois les termes de partage des revenus du pétrole avec souvent des phases décisives  notamment l’irruption des négociants suisses.

Le Niger et le Tchad montrent bien que la renégociation du partage des revenus des hydrocarbures  pour des termes plus favorables est bien possible dans le pétrole en Afrique, c’est trivialement le cas en Angola et au Nigeria ou les relations avec les majors se font au gre des changements politiques et les operateurs pétroliers le comprennent mieux que quiconque, ils l’ont déjà modélisé dans leur business plan souvent avec la matrice de risques de toute sorte dont les risques politiques. Moins de juridisme mais juste stratégie et volonte politique surtout.

Le Sénégal s’y engagera avec dans de meilleures condition âpres un audit des couts et investissements supportés par les majors et au termes de cet audit  notre pays peut bien gagner de meilleurs termes – au moins 15%  à 20% voir plus âpres l’amortissement du first oil et first baril …  Pour qui connait l’abnégation du nouveau ministre du pétrole et la pondération du nouveau Président, le pragmatisme du Premier Ministre, la renégociation de nos hydrocarbures se dérouleront sous de meilleures auspices. Le Sénégal échappera à la malédiction du pétrole….le seul souci c’est les revenus indirects avec le contenu local.

 Evertuons nous juste d’affecter les revenus pétroliers et gaziers aux urgences socio – économiques : l’école, la sante’ et l’emploi des jeunes

Moustapha DIAKHATE  

Ex Conseiller Spécial PM

Expert en Infrastructures et Pol. Energétique

Début anticipé de la campagne présidentielle au Tchad suscite critiques et inquiétudes

À l’approche de l’élection présidentielle prévue pour le 6 mai au Tchad, des accusations de campagne prématurée émergent, alimentant les critiques et les inquiétudes quant à l’intégrité du processus électoral.

Les rues de Ndjamena sont témoins de la présence d’affiches de campagne mettant en avant des figures clés telles que Mahamat Kaka et Succès Masra, malgré le début officiel de la campagne fixé au 14 avril. Cette apparente violation du calendrier électoral a attiré l’attention de l’Agence Nationale de Gestion des Élections (ANGE), qui a ordonné le retrait des affiches sous peine de sanctions.

Cependant, cette action n’a pas apaisé les préoccupations des autres candidats, qui dénoncent une inégalité dans la durée des campagnes. Dr Nasra Djimasrgar, candidate à l’élection, exprime son inquiétude quant à l’équité du processus électoral, soulignant le besoin d’une application rigoureuse des règles électorales pour tous les candidats.

Les critiques se dirigent également vers l’ANGE, accusée de manquer de fermeté dans la gestion du processus électoral et de favoriser certains candidats. Albert PAHAMI, ancien Premier ministre et candidat, condamne ouvertement l’agence pour son apparente partialité, mettant en lumière des lacunes profondes dans l’administration électorale du pays.

Cette controverse met en évidence l’importance cruciale de garantir des élections libres et équitables au Tchad, un pays où la démocratie est encore en développement. Il est essentiel que les autorités électorales agissent avec impartialité et transparence pour assurer la crédibilité du processus électoral et maintenir la confiance du public dans la démocratie.

Tchad : Polémique autour de la campagne anticipée du président de transition

La présence précoce des affiches du président de transition et candidat Mahamat Idriss Deby sur les routes principales de Ndjamena et dans d’autres villes du Tchad a déclenché une polémique. Cette campagne anticipée est critiquée par l’opposition qui souligne son illégalité, étant donné que la période électorale officielle est fixée du 14 avril au 4 mai.

Brice Mbaïmon Guedmbaye, un opposant politique et candidat à la présidentielle, a ouvertement critiqué l’Agence nationale des élections (Ange), l’accusant de partialité pour n’avoir pas réagi à la présence des affiches de Mahamat Idriss Deby. Il déclare : “Depuis que le président pose des affiches, l’Ange n’a pas levé le petit doigt pour l’arrêter, … on est en train d’être confirmés dans nos convictions que l’ANGE a une posture partisane.”

En réponse aux accusations, l’Ange a demandé le retrait de toute promotion électorale sur l’ensemble du territoire. Cependant, l’opposition reproche à l’Ange de ne pas nommer explicitement les affiches de Deby dans sa directive, dénonçant un manque de clarté. L’Ange a également évoqué des sanctions pour les contrevenants à ces directives.

Cette controverse souligne les tensions politiques croissantes au Tchad à l’approche des élections, mettant en lumière les préoccupations concernant la transparence et l’équité du processus électoral.

Mort de Yaya Dillo au Tchad : Des contestations et des questions sur les circonstances

La mort de l’opposant Yaya Dillo au Tchad, survenue lors de l’assaut contre le siège de son parti, a suscité de vives réactions et soulevé des interrogations quant aux circonstances de son décès.

Alors que les activités reprennent à N’Djamena, les inquiétudes persistent quant aux conséquences politiques et sécuritaires de cet événement à quelques semaines de l’élection présidentielle.

Les partisans de Yaya Dillo dénoncent un assassinat, qualifiant l’incident d'”exécution à bout portant”. Robert Gamb, secrétaire général du parti socialiste sans frontières, a vivement critiqué la version officielle des autorités, tout comme Max Kemkoye du groupe de concertation des acteurs politiques, proche de Yaya Dillo.

L’usage de la force militaire contre Yaya Dillo soulève des questions parmi les opposants politiques. Théophile Bongoro, conseiller national, remet en question la nécessité d’un recours excessif à la force armée dans cette situation, suggérant une éventuelle préparation en amont de l’opération.

Le gouvernement affirme que les hommes de Yaya Dillo ont ouvert le feu, obligeant les forces de défense à riposter. Le Premier ministre tchadien, Succès Masra, a présenté ses condoléances à toutes les familles touchées par l’incident, soulignant la nécessité d’une réconciliation nationale dans un contexte marqué par de nombreuses violences.

Certains observateurs voient dans la mort de Yaya Dillo un avertissement politique, visant à intimider les opposants et à renforcer le soutien au président en exercice. Ladiba Gondeu, enseignant-chercheur en sociologie, estime que cet événement vise à rappeler aux dissidents la nécessité de se rallier au pouvoir en place.

Alors que la campagne électorale approche, de nombreuses voix appellent à la sérénité et à la transparence. Des préoccupations persistent quant à la stabilité du processus électoral et à l’engagement des autorités à garantir des élections libres et équitables.

L’avenir politique du Tchad reste incertain, avec une tension palpable entre les forces politiques en présence et des inquiétudes persistantes quant à la sécurité et à la stabilité du pays.

Tchad : le principal opposant à la junte tué dans un assaut de l’armée contre son parti

Le principal opposant à la junte dirigée par le général Mahamat Idriss Déby Itno au Tchad, son cousin Yaya Dillo Djerou, a été tué mercredi lors d’un assaut de l’armée contre le siège de son parti, a annoncé jeudi le porte-parole du gouvernement.

Selon les informations fournies par le procureur de la République de N’Djamena dans la matinée, plusieurs personnes, dont Yaya Dillo, ont perdu la vie le 28 février, sans donner de détails sur les circonstances précises de leur décès.

Yaya Dillo a été abattu “alors qu’il s’était retranché au siège de son parti. Refusant de se rendre, il a ouvert le feu sur les forces de l’ordre”, a précisé Abderaman Koulamallah, porte-parole du gouvernement et ministre de la communication.

Cette opération militaire faisait suite à une attaque menée par l’opposant contre les locaux des services de renseignements dans la nuit de mardi à mercredi. Cette attaque aurait été motivée par l’arrestation d’un de ses militants pour “tentative d’assassinat contre le président de la Cour suprême”.

Interrogé par l’AFP quelques heures avant sa mort, Yaya Dillo avait vigoureusement nié ces accusations, les qualifiant de “mensonge” et de “mise en scène” visant à écarter sa candidature contre le général Déby à l’élection présidentielle prévue le 6 mai prochain.

La mort de Yaya Dillo représente un nouveau chapitre sombre dans le paysage politique tchadien, exacerbant les tensions déjà vives entre la junte au pouvoir et ses opposants.

Le premier ministre du Tchad, Dr. Succes Masra, renonce à son salaire au profit d’une bourse sociale

Le Dr. Succes Masra, Premier Ministre du Tchad, a pris une décision exemplaire en renonçant à son salaire au profit de la création d’une bourse sociale visant à soutenir l’éducation et le bien-être social dans le pays. Cette annonce a été faite lors d’une entrevue diffusée sur la Télévision nationale, démontrant l’engagement du Premier Ministre en faveur du progrès social.

Dans une déclaration publique, le Dr. Succes Masra a souligné sa mission et son privilège de servir la République. Il a déclaré : “J’annonce formellement que je renonce à percevoir mon salaire de Premier ministre, le consacrant intégralement à la création d’une bourse sociale pour les 23 provinces du Tchad. On identifiera les enfants et cela sera communiqué de façon publique.”

Cette décision du Premier Ministre vise à inspirer et à atténuer les inégalités économiques persistantes dans le pays. En renonçant à son salaire, il souhaite apporter une contribution significative à l’amélioration des conditions de vie de la population, en mettant particulièrement l’accent sur l’éducation.

L’initiative du Dr. Succes Masra a été bien accueillie par de nombreux citoyens, qui voient en elle un geste symbolique d’intégrité et de volonté de changement. Alors que le Tchad fait face à des défis économiques et sociaux importants, cette action du Premier Ministre envoie un message fort sur sa détermination à prendre des mesures concrètes pour améliorer la vie des Tchadiens.

Il reste à voir comment cette action sera suivie et si elle influencera d’autres responsables politiques à adopter des mesures similaires. Cependant, elle constitue un pas important vers un changement positif dans la gouvernance du pays, suscitant l’espoir d’une meilleure qualité de vie pour la population tchadienne.

Au Tchad, le siège de la DDS rasé, la «piscine» d’Hissène Habré encore présente

Le siège de la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS), police politique du régime d’Hissène Habré, a été démoli. La plus célèbre prison politique est en revanche toujours là.

Plusieurs témoins ont observé la semaine dernière la présence d’un bulldozer sur le site de la « piscine » et du siège de la Direction de la documentation et de la sécurité. Selon nos informations, si le bâtiment de la DDS a bien été détruit, celui de la piscine ne l’est finalement pas, contrairement à ce qui avait été rapporté à RFI dans un premier temps.

Pour le vérifier, Me Jacqueline Moudeïna, avocate principale des victimes du régime Habré, a été invitée à se rendre sur place ce samedi matin, dans l’enceinte de la présidence tchadienne, par le secrétaire général de la présidence, Mahamat Ahmat Alhabo. Elle a retrouvé ce bâtiment semi-enterré complètement délabré, mais a pu constater qu’il avait été épargné par les bulldozers. Autour, l’ancien siège à l’abandon de la Direction de la documentation et de la sécurité et ses annexes ont, eux, bien été rasés. 

Si l’association des victimes du régime d’Hissène Habré a cru à la destruction totale du complexe, et a alerté les ONG de défense des droits de l’homme et RFI, c’est parce que de la rue, de loin, la silhouette de la piscine est difficilement visible. Ce qui a induit en erreur ses représentants, reconnaissent-ils aujourd’hui. « Quand on vient de la ville, évidemment, vous ne voyez pas la piscine du tout. Vous voyez un terrain complètement plat. On peut penser que la piscine a été rasée, parce que le bâtiment de la DDS est plus haut », justifie Jacqueline Moudeïna.

Les victimes, à l’instar du député de la transition Clément Abaïfouta, ancien président de l’association des victimes du régime d’Hissène Habré, craignaient qu’elle ne soit détruite comme la DDS. Clément Abaïfouta avait écrit au président Mahamat Idriss Déby pour demander l’arrêt des travaux et rappeler les promesses faites aux victimes, des résolutions de la conférence nationale de 1993 à celles du dialogue de 2022, de transformer le lieu en musée. Ce qu’avait également décidé la justice tchadienne lors de la condamnation de vingt anciens tortionnaires du régime en 2015. « Des travaux avaient été ordonnés par Idriss Déby et des fonds décaissés, mais rien n’a été fait et l’argent est parti ailleurs », déplore Clément Abaïfouta. Jacqueline Moudeïna rappelle ce samedi que c’est l’ensemble des bâtiments qui devait être transformé en musée ou en site mémoriel. Elle demande donc aux autorités de sauver ce qui peut l’être, et dit ne pas avoir obtenu de réponse quant à l’utilisation prochaine du terrain. « Le bureau de la DDS a servi à enregistrer tous ceux qui étaient arrêtés, et dans ce bureau, il y a plusieurs salles, dont des salles de tortures. Une fois que les gens avaient été torturés, ils étaient envoyés à la piscine, érigée en prison. »

Dans les années 1980, la DDS avait transformé cette piscine datant de l’époque coloniale en lieu de détention et de torture. Des milliers de personnes y ont laissé la vie, et les exactions qui y ont été commises ont permis en 2016 la condamnation d’Hissène Habré pour crimes contre l’humanité lors d’un procès historique à Dakar.

Les autorités n’ont jusqu’à présent pas communiqué sur le sujet. La présidence souhaiterait utiliser cet espace pour construire un parking ou un nouveau bâtiment. Les survivants, eux, voient cette destruction comme un nouvel affront aux victimes, et rappellent que les indemnisations promises lors du procès d’Hissène Habré – quelque 82 millions de francs CFA – n’ont toujours pas été versées. Ils ont donc saisi la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. Le combat n’est pas terminé.

rfi

Un tournant historique pour le Tchad : Succès Masra nommé premier ministre dans le gouvernement de transition

Le Tchad entre dans une ère nouvelle alors que Succès Masra, ancien opposant, a été officiellement désigné Premier ministre du gouvernement de transition. La déclaration de cette nomination a été faite par le Secrétaire général de la présidence lors d’une allocution diffusée à la télévision nationale, marquant ainsi le début d’une nouvelle phase dans l’histoire politique du pays.

Cette annonce cruciale, survenue le 1er janvier 2024, est un élément clé des efforts visant à établir une transition politique stable et inclusive au Tchad. Succès Masra, récemment actif dans l’opposition, apporte une dynamique nouvelle et potentiellement transformative à la scène politique du pays.

La désignation de Succès Masra en tant que Premier ministre est interprétée par beaucoup comme un signal fort de la volonté politique de réconciliation et de collaboration au sein du gouvernement de transition. Sa nomination pourrait être perçue comme un pas vers l’unité nationale et la stabilité politique tant recherchées au Tchad.

Les réactions à cette nouvelle nomination sont variées au sein de la population tchadienne. Certains citoyens saluent cette décision comme un progrès significatif vers la réconciliation et la consolidation de la stabilité politique. D’autres, cependant, expriment des réserves et préfèrent adopter une attitude attentiste, attendant de voir les actions concrètes que le nouveau gouvernement entreprendra.

La nomination de Succès Masra souligne l’importance de l’inclusion politique dans le processus de transition en cours au Tchad. La diversité des opinions au sein de la population reflète la complexité des enjeux auxquels le pays est confronté, et l’espoir subsiste quant à la capacité du nouveau gouvernement à répondre aux attentes de la nation.

Il reste à voir comment le Premier ministre Succès Masra et le gouvernement de transition aborderont les défis pressants du pays, notamment en matière de sécurité, de développement économique et de consolidation de la démocratie. Les prochains développements politiques au Tchad seront surveillés de près, tant au niveau national qu’international, alors que le pays entre dans cette nouvelle phase cruciale de son histoire politique.

Succès, réaliste ou dealer ?

A quelle sauce sera mangée la nouvelle constitution qui sera soumise au vote du
peuple tchadien le 17 décembre? Pendant que les pros «oui» et les pros «non»
s’affrontent dans une campagne pour un referendum attendu comme le véritable
premier test de popularité du régime de transition du général Mahamat Idriss Deby,
l’opposant Succès Masra vient de jeter un pavé dans la mare. Sans être un
revirement à 360 degrés, la nouvelle position de l’adversaire politique le plus craint
actuellement par la junte militaire tchadienne, n’en n’étonne pas moins dans le
microcosme politique. Alors qu’il n’avait penché ni pour le «oui», ni pour le «non», le
leader du parti Les Transformateurs, fraîchement revenu à la maison après un an

d’exil, demande à ses compatriotes de donner leur «oui» à la constitution, qui, selon
lui, n’est certes pas parfaite mais est meilleure à celles de 1996 et 2020.
Cette première déclaration forte de Masra, dont le retour au bercail, le 3 novembre,
a été réalité suite à une médiation facilitée par le président de la République
démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, mandaté par la Communauté économique
des Etats de l’Afrique centrale, est alors objet à plusieurs interprétations, et surtout
à moult supputations. L’appel à voter «oui» n’est-il par un renvoi d’ascenseur au
pouvoir de la transition qui a renoncé, pour l’instant en tout cas, à la peau de Succès
Masra qu’il voulait par justice interposée? En effet, dès que l’opposant avait
manifesté sa volonté de rentrer à N’Djamena, il lui a été brandi, en guise
d’épouvantail, un mandat d’arrêt international émis par la justice de son pays qui lui
reproche d’avoir tenu des propos, en mai de cette année, «incitant à la haine et à la
révolte» et d’être l’auteur d’une «tentative d’atteinte à l’ordre constitutionnel».
Succès Masra apporte de l’eau au moulin de ceux qui le suspectent d’avoir passé un
«deal» malveillant avec le régime de Deby fils, non seulement pour son retour, mais
parce que la procédure judiciaire à son encontre court toujours, même si le mandat
d’arrêt, lui, a été suspendu.

Succès Masra, lui, ne se reproche aucune compromission. Il fait certainement sienne
cette vérité selon laquelle «la culotte d’aujourd’hui vaut mieux que le pantalon de
demain». Et l’opposant l’a dit, la tête bien haute, sa démarche répond à l’attente du
peuple qu’il a rencontré et qui dans sa majorité, est contre toute longévité dont
pourrait bénéficier la transition. Et pour que la parenthèse de l’intérim au palais
présidentiel de N’Djamena se referme, il faut, a reconnu, avec lucidité et réalisme,
Succès Masra, il faut adopter cette loi fondamentale, quitte à la purger par la suite
de ses aspérités. Dans la foulée, a, d’ailleurs, prévenu l’opposant, si Les
Transformateurs viennent aux affaires, cette constitution sera amendée. Mais ça
c’est une autre manche. Si la nouvelle option de Succès Masra est scrutée et surtout
suspectée, il n’en demeure pas moins qu’elle a l’avantage de donner une chance
supplémentaire au Tchad de mettre fin, le plus tôt possible, à l’intermède de la
transition. Une transition militaire qui n’a que trop duré et qui met sous les feux de
la contestation, le régime du général Mahamat Idriss Deby, celui-là même qui a pris
le pouvoir par la force, à la mort de son père, en avril 2021.
Succès Masra a-t-il eu raison d’appeler au «oui» à la nouvelle constitution? Oui, est-
on tenté de dire, n’en déplaise aux jusqu’au boutistes qui oublient, que retarder
l’avènement de la nouvelle loi fondamentale, c’est maintenir le Tchad en mode régime d’exception encore pour un temps indéfini. Avec toutes les dérives inimaginables qui sont générées par ce genre de pouvoir! En attendant que l’histoire donne tort ou raison à Succès Masra, les populations sont appelées aux urnes le 17 décembre prochain. Une constitution comme cadeau de Noël!

Dakartimes

Référendum constitutionnel au Tchad : la campagne entre dans la dernière ligne droite

À une semaine du vote sur la nouvelle Constitution au Tchad, les partisans du “oui” et du “non” intensifient leurs efforts dans la campagne. Les militants du Mouvement patriotique du salut (MPS), l’ancien parti au pouvoir, ainsi que des partis alliés soutenant la transition, se disent confiants quant à leur victoire. Ils appellent à voter “oui” pour permettre la poursuite rapide du processus constitutionnel et défendent l’idée d’un Tchad uni et indivisible.

Cependant, le camp du “non” reste déterminé, mettant en avant les problèmes engendrés par la position de l’État unitaire, qui, selon eux, a favorisé la formation de rébellions et de conflits. Ils appellent à voter “non” contre la Constitution unitaire proposée, affirmant que cela avantage la propagande antifédéraliste.

Le texte de la nouvelle Constitution, adopté en juin par le Parlement de transition, vise à rétablir l’ordre constitutionnel après la mort de l’ex-président Idriss Déby. Il reprend l’architecture de la loi fondamentale de 1996 et propose une décentralisation avancée plutôt qu’un fédéralisme en réponse à la question centrale de la forme de l’État. Le référendum est prévu pour le dimanche 17 décembre.

Campagne référendaire au Tchad: les boycotteurs accusent le pouvoir de les empêcher de faire campagne

Au Tchad, alors que la campagne est en cours partout dans le pays en vue du référendum constitutionnel du 17 décembre, les politiques appelant au boycott du scrutin affirment qu’on les empêche de mener leur campagne, de faire des réunions publiques. La police déchirerait les affiches selon eux.

Nos soutiens sont empêchés de faire campagne, explique Max Kemkoye, du Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP), joint par François Mazet, de la rédaction Afrique.

« Un des nôtres avait fait une demande, il y a presque deux semaines, pour qu’on lui concède la salle. Nous en venons aujourd’hui à demander l’arbitrage du ministre de la Culture.

Nos gars, qui sont en mission à l’intérieur du pays, sont systématiquement empêchés, [ainsi qu’à] l’intérieur de la ville-capitale Ndjamena, aujourd’hui. C’est ce que nous avons fait constater par une escouade de huissiers. Avec nos affiches qui sont démontées, ces gens-là s’emploient systématiquement à nous saborder, à faire en sorte que nous ne puissions pas nous exprimer librement.

Ils veulent complètement nous invisibiliser, ils veulent nous effacer. C’est peine perdue, nous sommes là, en face d’eux. Il s’agit d’une élection référendaire donc l’égalité de compétition doit être de mise, en plus de l’égalité de décompte.

Nos soutiens sont empêchés de faire campagne, explique Max Kemkoye, du Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP), joint par François Mazet, de la rédaction Afrique.

« Un des nôtres avait fait une demande, il y a presque deux semaines, pour qu’on lui concède la salle. Nous en venons aujourd’hui à demander l’arbitrage du ministre de la Culture.

Nos gars, qui sont en mission à l’intérieur du pays, sont systématiquement empêchés, [ainsi qu’à] l’intérieur de la ville-capitale Ndjamena, aujourd’hui. C’est ce que nous avons fait constater par une escouade de huissiers. Avec nos affiches qui sont démontées, ces gens-là s’emploient systématiquement à nous saborder, à faire en sorte que nous ne puissions pas nous exprimer librement.

Ils veulent complètement nous invisibiliser, ils veulent nous effacer. C’est peine perdue, nous sommes là, en face d’eux. Il s’agit d’une élection référendaire donc l’égalité de compétition doit être de mise, en plus de l’égalité de décompte.

Les autorités n’étaient pas disponibles hier mardi pour commenter ces accusations. Le GCAP compte néanmoins mettre en place une caravane de campagne dans la capitale en cette fin de semaine et organiser un meeting samedi 9 décembre.

La campagne officielle pour le référendum constitutionnel du 17 décembre 2023 a été lancée le 25 novembre. Le texte, adopté en juin par le parlement de transition, reprend l’architecture consensuelle de la loi fondamentale de 1996, et sur la question centrale de la forme de l’État, promet une décentralisation avancée plutôt qu’un fédéralisme.

Rfi

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