Equipe de France : Tchouameni arrive « à maturité »

Aurélien Tchouameni, devenu l’un des patrons du milieu des Bleus, estime qu’il a « gagn(é) en maturité » et compte le montrer contre l’Allemagne de ses coéquipiers du Real Madrid Toni Kroos et Antonio Rüdiger, samedi à Décines.

« Oui, je suis bien », répond le Madrilène (29 sélections, 3 buts) quand on lui demande s’il vit sa meilleure saison.

« Je commence à gagner en maturité. Après, j’ai 24 ans, encore beaucoup d’années devant moi, j’espère que je continuerai à progresser pour atteindre les sommets », poursuit l’ambitieux joueur formé aux Girondins de Bordeaux.

Travailleur méticuleux, il s’est entouré d’une équipe personnelle avec un coach mental, un préparateur physique, un kiné… Il a aussi engrangé de l’expérience. « Il y a eu la Coupe du monde, les matches au Real, la période Ligue 1 qui m’a permis de me forger », explique le milieu passé aussi par Monaco.

En l’absence d’Antoine Griezmann, pour la première fois depuis 84 matches des Bleus, il aura d’autres responsabilités, à la récupération ou pour les projections vers l’avant.

« Tout le monde va devoir élever son niveau de jeu », nuance-t-il, « (Griezmann) est un joueur clef. Il va falloir récupérer plus de ballons, faire plus de passes, les milieux, les attaquants, les défenseurs… Ça va passer par l’équipe, on a ce qu’il faut pour pallier à cette blessure-là, ça va bien se passer ».

L’avènement de Tchouameni, quasi systématiquement titulaire de Didier Deschamps depuis novembre 2021, coïncide avec la fin de l’ère Paul Pogba (suspendu pour dopage) et N’Golo Kanté (parti en Arabie Saoudite).

Joueur à la frappe de mule, buteur de loin contre l’Angleterre (2-1) à la Coupe du monde ou contre l’Irlande (2-0) en septembre, il a été l’un des meilleurs Bleus de l’automne, même s’il a manqué le rassemblement de novembre pour une fracture de fatigue.

Ce France-Allemagne « représente beaucoup » pour lui. « Je vais jouer contre Kroos, Rüdiger, on s’est pas mal chambré aux derniers entraînements », rigole-t-il.

Malgré « une période de flottement », la « Mannschaft » reste « une grande équipe, historique, il y a juste à regarder le nombre d’étoiles sur leur maillot (quatre étoiles de champions du monde, NDLR) ».

Tchouameni est « sûr qu’ils vont avoir l’esprit revanchard, surtout avant un Championnat d’Europe chez eux, ça peut être de gros prétendant pour la victoire finale », après trois tournois ratés, des éliminations au premier tour des deux dernières Coupes du monde et dès les 8e de finale de l’Euro-2020.

Revanchards, les Bleus le seront un brin, contre la seule équipe qui les a battus en 2023, 2-1 dans un autre match amical, en septembre à Dortmund.

« Ça nous a un peu titillé, ce n’est pas pour ça que ça va vraiment changer quelque chose », relativise le joueur qui a pris de l’épaisseur au Real, où il joue sa deuxième saison.

A Madrid, il incarne le futur avec son coéquipier Bleu Eduardo Camavinga, derrière la génération Kroos et Luka Modric. Tchouameni a même dépanné en défense centrale, signe de la confiance de l’entraîneur Carlo Ancelotti.

Cela « me permet d’avoir une autre vision du football, un poste où on est un peu reculé ». Milieu reste toutefois son « poste de prédilection », mais « j’ai pris du plaisir à le faire et je pense que j’y fais plutôt un bon boulot », assure Tchouameni.

Plein d’assurance, le Madrilène a « campé sur (ses) positions » au sujet du trop dense calendrier des joueurs professionnels, même s’il s’est fait « un petit peu taper dessus » après une sortie sur le sujet.

Pour « taper du poing », les joueurs devraient « tous être unis pour avoir (leur) mot à dire et discuter avec les instances du foot ».

Autre signe de sa montée en puissance, Tchouameni va avoir un stade à son nom, celui du club de son enfance, la Sportive Jeunesse Artigues-près-Bordeaux.

« C’est le stade de mes débuts, mon Santiago Bernabeu à moi, j’ai gardé une super relation avec toutes les personnes avec qui j’ai grandi. J’espère avoir un petit moment pour l’inaugurer, c’est une fierté », a conclu l’homme qui monte chez les Bleus.

afp

C1 | LEIPZIG – REAL (0-1) | TCHOUAMÉNI, NOUVEAU PATRON DE LA DÉFENSE MADRILÈNE : « MAIS NE LE DITES PAS À DESCHAMPS ! »

Auteur d’une nouvelle performance convaincante en défense centrale, Aurélien Tchouaméni a brillé lors de la victoire du Real Madrid sur la pelouse de Leipzig (0-1) ce mardi soir lors du 8e de finale aller de la Ligue des champions. S’il ne rechigne pas à dépanner son équipe au vu des nombreuse absences dans ce secteur, l’ancien Monégasque ne compte pas s’y installer. Didier Deschamps est prévenu.

Ne le dites pas trop fort. Mais ce mardi soir, lors du huitième de finale aller de la Ligue des champions face à Leipzig (0-1), Aurélien Tchouaméni s’est encore sublimé au poste de défenseur central. Contraint une nouvelle fois de reculer pour survenir aux absences d’Eder Militao, David Alaba et Antonio Rüdiger, l’international français ne s’est pas fait prier. Au point d’envisager une reconversion… en équipe de France

« Par rapport à l’équipe de France ? Non, attention le coach (Didier Deschamps, ndlr) regarde, a-t-il plaisanté au micro de Canal +. Il ne faut pas lui dire ça. Mon poste de prédilection, c’est milieu de terrain. Si le coach fait appel à moi en tant que défenseur, je vais donner le maximum. Mais je pense que nous avons ce qu’il faut en sélection, ça va aller. »

TCHOUAMÉNI ET LA POSSIBLE ARRIVÉE DE MBAPPÉ AU REAL

Que Tchouaméni se rassure, Carlo Ancelotti, son entraîneur, ne semble pas avoir prévu de l’installer dans ce rôle de manière définitive. « Il n’aime pas jouer défenseur central comme Camavinga n’aime pas jouer défenseur latéral, indiquait-il en décembre dernier. Mais il est très bon comme défenseur central et il le sait. Il a compris que s’il y a une urgence, il jouera défenseur central pour un ou deux matchs. Après, le futur de Tchouaméni au Real Madrid, c’est comme pivot (milieu de terrain), et nous le savons tous. »

Enfin, toujours au micro de Canal+, l’ancien Monégasque a évoqué la possible arrivée de Kylian Mbappé (PSG) au Real Madrid en fin de saison. « S’il m’a annoncé son choix personnellement ? Bah non, a-t-il répondu. Mais même s’il me l’avait annoncé, je ne vous l’aurais pas dit (rires). On en parle dans le vestiaire de temps en temps. C’est un sujet important depuis pas mal d’années. On espère que ça va se décanter dans les semaines à venir. »

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