Bougane Gueye Dany : Un procès sous haute tension et des témoignages contradictoires

Une salle d’audience bondée a été le théâtre de confrontations intenses entre Bougane Gueye Dany, leader du mouvement politique Gueum Sa Bopp, et le procureur. Dans une atmosphère chargée d’émotion, Bougane Gueye, connu pour sa ténacité, a défendu son intégrité avec passion face aux accusations portées contre lui. Cette audience, marquée par des échanges houleux, a nécessité plusieurs interruptions pour ramener le calme parmi les partisans et observateurs présents.

Parmi les temps forts de cette audience, le témoignage d’un gendarme a particulièrement retenu l’attention. Celui-ci, en poste au premier barrage de sécurité le jour de l’incident, a affirmé qu’aucun ordre d’arrêter le cortège de Bougane Gueye Dany n’avait été donné. « Au premier barrage, nous n’avions reçu aucun ordre d’arrêter le cortège de Bougane Gueye », a-t-il déclaré, ajoutant que l’accusé n’avait exprimé aucun propos déplacé envers les forces de l’ordre.

Ce témoignage a semé le doute sur la version de la gendarmerie nationale, relayée récemment par communiqué, qui décrivait Bougane Gueye sous un jour bien moins favorable. Les déclarations du gendarme ont suscité des murmures et des réactions vives dans la salle, laissant entendre que la perception du public et des observateurs pourrait être en train de basculer.

Pour Bougane Gueye Dany, cette affaire dépasse le simple cadre judiciaire et revêt des enjeux politiques cruciaux. Figure montante et controversée de la scène politique sénégalaise, il a su mobiliser une base de soutien importante, faisant de ce procès une arène où se joue aussi une bataille d’image et d’influence.

En conclusion, ce procès met en lumière les tensions entre les autorités et certains leaders d’opinion au Sénégal, et soulève des interrogations sur la transparence des actions des forces de l’ordre. L’issue de cette affaire pourrait bien redéfinir les rapports de force dans le paysage politique actuel, alors que les regards se tournent vers la suite de la procédure et les éventuelles révélations à venir.

DÉCÈS DE MADEMBA SOCK : MACKY SALL S’EXPRIME SUR LA PERTE D’UNE FIGURE SYNDICALE EMBLÉMATIQUE

L’ancien président de la République du Sénégal, Macky Sall, a exprimé samedi sa profonde tristesse suite au décès de Mademba Sock, Secrétaire Général de l’UNSAS et Président du Conseil d’Administration de la Caisse de Sécurité Sociale.

« Je suis peiné d’apprendre le décès de M. Mademba Sock, SG de l’UNSAS et PCA de la Caisse de Sécurité Sociale », a déclaré Macky Sall, soulignant ainsi la perte d’une figure éminente du monde syndical.

Mademba Sock était reconnu pour son engagement et sa contribution significative au mouvement syndical au Sénégal. Sa disparition laisse un vide au sein de la communauté syndicale et au-delà.

Dans ses condoléances, Macky Sall a exprimé sa profonde compassion à la famille du défunt ainsi qu’à l’ensemble du mouvement syndical. « Paix à son âme », a-t-il conclu sobrement.

Mademba Sock restera dans les mémoires comme un défenseur infatigable des droits des travailleurs et un leader respecté dans le domaine de la sécurité sociale au Sénégal.

Hommage à Mademba Sock : Une Vie Dédiée au Syndicalisme Sénégalais

Le syndicaliste sénégalais émérite Mademba Sock a tragiquement rendu son dernier souffle dans la nuit du vendredi au samedi 15 juin 2024 à Paris. Secrétaire Général de l’Union Nationale des Syndicats Autonomes du Sénégal (UNSAS), il laisse derrière lui un héritage indélébile dans l’histoire du syndicalisme et des droits de l’homme au Sénégal.

Mademba Sock s’est illustré par son engagement sans faille en faveur des droits des travailleurs et des valeurs démocratiques. Sa carrière syndicale a été marquée par plusieurs luttes majeures, parmi lesquelles la grève de 1998, un moment décisif où il fut arrêté et emprisonné pour ses convictions. À l’époque, Alioune Tine, alors Secrétaire Général de la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO), avait dirigé les efforts pour obtenir sa libération, témoignant ainsi de leur solidarité et de leur combat commun pour la justice sociale.

Alioune Tine, aujourd’hui à la tête de l’Afrika Jom Center, a exprimé des condoléances sincères à la famille et aux camarades de Mademba Sock, soulignant que sa mémoire restera gravée dans le marbre de l’histoire politique du Sénégal. « Mademba Sock, SG de l’UNSAS, une des figures emblématiques du syndicalisme sénégalais, vient de nous quitter sur la pointe des pieds. Il mérite notre respect et notre reconnaissance pour ses luttes acharnées en faveur des travailleurs et des opprimés », a déclaré Alioune Tine.

À travers ses actions, Mademba Sock a incarné les valeurs de courage, de détermination et de solidarité qui ont inspiré de nombreux militants syndicaux et défenseurs des droits de l’homme à travers le continent africain. Sa disparition laisse un vide immense, mais son héritage demeure une source d’inspiration pour les générations futures.

En cette période de deuil, nous nous inclinons avec respect devant la mémoire de Mademba Sock et nous unissons dans la reconnaissance de sa contribution inestimable à la lutte pour un Sénégal plus juste et équitable. Puissent ses actions et ses principes continuer à guider notre chemin vers un avenir où les droits de tous sont respectés et protégés.

Que Mademba Sock repose en paix, et que son engagement infatigable demeure un modèle pour tous ceux qui aspirent à un monde meilleur.


Cet article rend hommage à Mademba Sock, mettant en lumière son rôle crucial dans le syndicalisme sénégalais et ses luttes pour les droits de l’homme.

Boubacar Boris Diop : Témoignage brûlant sur le génocide rwandais

Quatre ans après le génocide des Tutsi en 1994, l’écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop publiait « Murambi, le livre des ossements », un récit poignard sur la tragédie rwandaise qui dévoile la complicité de la France et exhume les souvenirs d’une nation meurtrie.

Ce roman émergea de l’odeur persistante des corps qui, des années après le massacre, continuait à hanter le Rwanda. En 1998, lors d’une résidence d’écrivains dans ce pays, Diop, initialement réticent à évoquer le génocide, fut absorbé par le récit des survivants. La réalité de l’horreur, jusqu’alors insaisissable, le frappa de plein fouet. « Chaque jour, on a tué 10 000 personnes, pendant 100 jours », se remémore-t-il, confronté à sa propre ignorance et impuissance.

Dans « Murambi, le livre des ossements », les personnages, tant victimes que bourreaux, se croisent dans un ballet macabre avant, pendant et après le génocide. Le roman dénonce la complicité de la France, représentée par un officier français, dans ce massacre inimaginable. Pour Diop, François Mitterrand et son gouvernement ont soutenu activement les génocidaires, un choix qui aurait pu être contredit par un simple coup de téléphone de l’Élysée. En 2021, l’aveu de responsabilité de la France par Emmanuel Macron lors de sa visite à Kigali a confirmé les accusations portées par Diop depuis des années.

Né au Sénégal sous la colonisation française, Boubacar Boris Diop a grandi dans un environnement francophile, où la langue française et les idéaux humanistes faisaient partie intégrante de sa formation. Mais le génocide rwandais fut un tournant dans sa vie, le forçant à réévaluer son rapport à la France et à l’impérialisme occidental. À travers son œuvre, il dénonce les crimes commis au nom de la Françafrique et appelle à une remise en question profonde des relations entre la France et l’Afrique.

Après le Rwanda, Diop s’est tourné vers l’écriture en wolof, la langue principale du Sénégal, et a fondé une maison d’édition pour promouvoir la littérature africaine dans les langues locales. Pour lui, l’art est un moyen de guérison et de résistance, capable de redonner du sens à des tragédies indicibles. Son œuvre, saluée par la lauréate du prix Nobel de littérature Toni Morrison comme un « miracle », résonne comme un appel à la mémoire et à la justice pour les victimes du génocide rwandais, mais aussi comme un avertissement contre l’oubli et la complicité.

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