Tensions et Suspension au Procès de Bougane Gueye Dany : Retour sur une Audience Sous Haute Tension

Ce matin, le procès de Bougane Gueye Dany, leader du mouvement politique Gueum Sa Bopp, s’est ouvert dans un climat électrique au tribunal. Initialement programmé pour 11h, l’audience a démarré en avance, vers 10h40. Ce décalage n’a pas empêché le rythme intense des échanges, marqués par des questions serrées du juge dès le début de la séance. Bougane Gueye Dany, visiblement prêt à se défendre, a répondu aux premières questions avec fermeté.

L’audience a pris un tournant plus vif lorsque le Procureur a pris la parole. Bombardant l’accusé de questions, il n’a laissé aucun répit, cherchant à obtenir des réponses précises et directes. Cette phase a rapidement conduit à des échanges de propos aigres-doux entre le procureur, l’accusé et l’équipe d’avocats de Bougane Gueye Dany. Les tensions devenant palpables, il est vite apparu que la situation risquait de s’envenimer davantage.

Face à cette escalade verbale, le juge a décidé de suspendre temporairement la séance. Cette pause de cinq minutes, loin d’être anodine, visait à apaiser les esprits et à permettre à chacun de reprendre son calme avant la reprise des débats. Une suspension qui a illustré la sensibilité de l’affaire et l’intensité des passions en jeu.

Le procès de Bougane Gueye Dany s’annonce sous haute tension, reflétant l’importance des enjeux politiques qui s’y rattachent. Les prochaines étapes de cette audience seront suivies de près, tant par les partisans du leader de Gueum Sa Bopp que par le public sénégalais, curieux de voir comment la justice abordera ce dossier sensible.

Tensions autour du port du voile dans les écoles privées catholiques : le débat relancé par Ousmane Sonko

Lors du Conseil interministériel consacré à la rentrée scolaire du 19 septembre dernier, le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a ravivé une question sensible : celle du port du voile dans les établissements scolaires privés, notamment les écoles catholiques. Son appel à l’élimination de toute discrimination liée aux tenues vestimentaires a suscité une réaction immédiate du Conseil national du Laïcat (CNL), responsable de la gestion des établissements privés catholiques.

Dans son discours, Ousmane Sonko a critiqué la gestion passée de l’État, qualifiant de faiblesse le fait de permettre aux établissements de définir leurs propres règles vestimentaires. « Dans d’autres pays, lorsqu’il est décrété qu’un certain type de tenue vestimentaire n’est pas autorisé, tout le monde s’y conforme. C’est ainsi que fonctionne une République », a-t-il déclaré. Il a ensuite ordonné à ses ministres de préparer un arrêté qui viserait à uniformiser les pratiques vestimentaires dans l’ensemble des établissements, y compris ceux à gestion étrangère.

Cette annonce a immédiatement relancé le débat concernant le port du voile dans les écoles privées catholiques, une question délicate dans un pays où la laïcité et la tolérance religieuse coexistent de manière équilibrée.

Face à cette déclaration, le Conseil national du Laïcat a rapidement répondu par un communiqué dans lequel il exprime son mécontentement. Le CNL, tout en affirmant son attachement aux principes républicains, a tenu à rappeler que l’enseignement privé catholique repose sur des valeurs évangéliques et que toute imposition extérieure concernant les pratiques vestimentaires serait perçue comme une ingérence.

« Le CNL invite le Chef du Gouvernement à faire preuve de davantage de respect et de considération envers l’enseignement privé catholique, qui repose sur des valeurs évangéliques. Les menaces ne sont pas efficaces. L’Église ne connaît pas la peur. Elle marche dans la Vérité, la Justice et la Paix », peut-on lire dans le communiqué. Le Conseil précise également que ses établissements se conforment à la Constitution et qu’ils n’accepteront pas un arrêté qui remettrait en cause leur liberté de gestion.

Cette confrontation entre le gouvernement et les établissements privés catholiques met en lumière une tension latente dans la société sénégalaise, entre le respect des valeurs laïques de l’État et les particularités religieuses des institutions scolaires. L’intervention de Sonko, qui vise à mettre fin aux discriminations vestimentaires, pourrait néanmoins être perçue comme une tentative de limiter l’autonomie des établissements privés, notamment ceux qui se fondent sur des principes religieux.

En attendant l’adoption éventuelle de l’arrêté promis par le Premier ministre, le débat autour de la liberté des tenues vestimentaires à l’école et du respect des principes républicains reste ouvert. Cette affaire pourrait bien redéfinir les contours de la laïcité dans le système éducatif sénégalais.

Aliou Cissé en attente de sa prolongation : Entre incertitude et tensions au sein de la FSF

La prolongation du contrat d’Aliou Cissé, sélectionneur de l’équipe nationale sénégalaise depuis 2015, soulève des vagues au sein de la Fédération sénégalaise de football (FSF). Alors que le président de la FSF, Augustin Senghor, a annoncé sa volonté de prolonger le contrat du technicien, celui-ci est arrivé à terme le 31 août dernier, et les autorités restent silencieuses.

La FSF a pourtant saisi le ministère des Sports pour valider une reconduction d’au moins un an. Toutefois, le ministère, sous la direction de Khady Diène Gaye, semble adopter une attitude d’attentisme. Plusieurs questions concernant le sélectionneur et son avenir ont été soulevées, laissant la Fédération dans l’incertitude. Malgré une reconduction tacite, l’absence de réponse formelle de la tutelle met en lumière un malaise plus profond entre l’équipe nationale et une partie du public sénégalais, qui semble en désaccord avec le maintien de Cissé à la tête des Lions.

Cette tension a été exacerbée après le nul contre le Burkina Faso lors des éliminatoires de la CAN 2025, incitant une partie des membres du Comité exécutif de la FSF à réclamer le départ de Cissé. Malgré les critiques, le directeur technique national, Mayacine Mar, a pris la défense de l’entraîneur, soulignant les bons résultats de l’équipe en 2024 : 8 victoires, 3 nuls, et 18 buts marqués contre seulement 4 encaissés. Cependant, pour certains membres du Comex, ces arguments sont insuffisants et Cissé semble être arrivé en fin de cycle.

Les discussions autour du contrat de Cissé, signé en novembre 2022, révèlent des objectifs ambitieux pour le sélectionneur, dont certains n’ont pas été atteints, notamment la conservation du titre de champion d’Afrique. Le ministère des Sports, en tant que payeur, pourrait peser dans la décision finale, bien que le directeur de la Haute compétition, Cheikh Fall, ait affirmé que son département n’a pas encore été impliqué dans ce dossier.

Face à cette situation, la FSF se retrouve dans une impasse, partagée entre la volonté de maintenir une stabilité au sein de l’équipe et les pressions de la tutelle ainsi que d’une partie du public, qui demande un renouveau à la tête des Lions. L’Assemblée générale ordinaire de la FSF, prévue le 21 septembre à Guéréo, pourrait offrir un éclairage sur l’avenir du sélectionneur et sur la direction que prendra la Fédération.

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