Le climat politique sénégalais, déjà tendu à l’approche des élections législatives anticipées de ce dimanche 17 novembre 2024, est de nouveau marqué par un incident inquiétant. Badara Gadiaga, chroniqueur de l’émission « Jakaarlo » diffusée sur la TFM, a été pris pour cible par des nervis à la fin de l’émission de ce vendredi.
Joint par « Le Groupe Le Dakarois », Badara Gadiaga a raconté son agression. Selon lui, deux pick-up remplis de nervis ont fait irruption dans les locaux de la chaîne dès la fin de l’émission. “Ils sont venus directement sur le plateau pour me menacer. Ils m’ont demandé pourquoi j’ai manqué de respect à Boubacar Camara. Des personnes présentes dans les locaux m’ont permis de quitter les lieux avant qu’ils ne puissent faire quoi que ce soit”, explique le chroniqueur.
Ces menaces interviennent après les propos que Badara Gadiaga a tenus contre Boubacar Camara, anciennement critique du Premier ministre mais désormais soutien affiché et défenseur virulent de « Pastef ». Dans l’émission, le chroniqueur a dénoncé l’attitude qu’il juge contradictoire et opportuniste de Camara. “Celui qui choisit le larbinisme, cela l’engage. J’ai choisi d’être libre”, a déclaré Gadiaga, ajoutant qu’il refuse de cautionner les actes qu’il considère comme hypocrites et indignes de la part de certains responsables politiques.
En effet, Badara Gadiaga a critiqué Boubacar Camara pour son changement de position subit, rappelant qu’il avait précédemment accusé l’actuel Premier ministre d’« aventurier. « Comment peut-on aujourd’hui faire l’éloge de ceux que l’on traitait de tous les noms hier ? », a-t-il lancé, avant de fustiger ce qu’il appelle « des nominations acquises dans l’indignité” ».
Ces propos semblent avoir profondément heurté les sympathisants de Boubacar Camara. À peine l’émission terminée, des hommes de main ont pris d’assaut les lieux, sommant Gadiaga de ne plus parler ainsi de leur leader.
Badara Gadiaga, connu pour son courage, dénonce fermement cette tentative d’intimidation. « Personne ne pourra m’empêcher de donner mon avis sur des questions qui concernent le pays », a-t-il réaffirmé.
À moins de 48 heures du scrutin, ces actes de violence risquent d’assombrir davantage une campagne déjà marquée par des polémiques, discours violents et des affrontements.
Le Dakarois