Le groupe français TotalEnergies a annoncé ce 4 janvier 2024 lancer une «mission d’évaluation» sur le volet foncier de ses projets pétroliers en Ouganda et en Tanzanie, East African Crude Oil Pipeline (EACOP) et Tilenga, qui sont vivement contestés par des associations environnementales et de défense des droits humains. Cette « mission d’évaluation du programme d’acquisitions foncières mené en Ouganda et en Tanzanie dans le cadre des projets Tilenga et EACOP » est confiée « à Lionel Zinsou, personnalité reconnue pour son expertise en matière de développement économique de l’Afrique », a précisé TotalEnergies dans son communiqué.
TotalEnergies annonce que son programme d’acquisition foncière dans le cadre du développement de son projet pétrolier en Ouganda et en Tanzanie touche à sa fin. Dans ce cadre, elle a décidé de mandater Lionel Zinsou, économiste, ancien Premier ministre du Bénin, pour évaluer ce qui a été fait sur le terrain.
Lionel Zinsou aura pour tâche d’évaluer à la fois le programme d’acquisitions foncières du projet Tilenga/EACOP, les conditions de consultation, d’indemnisation et de relocalisation des populations impactées, ainsi que le traitement des griefs, détaille TotalEnergies dans un communiqué ce jeudi matin. Il devra également donner son appréciation sur les programmes mis en place pour contribuer à l’amélioration des conditions de vie de ces populations et proposer si nécessaire des actions complémentaires à mettre en œuvre.
Si en Tanzanie, le processus d’acquisition a été mené rapidement et sans grande opposition, en Ouganda la tâche a été plus compliquée. La société civile et les ONG ont dénoncé tout au long du processus ces dernières années des pressions faites aux populations, l’expropriation, l’empêchement abusif de l’usage de leurs terres ou encore des dédommagements inappropriés.
Le projet a nécessité au total l’achat d’environ 6 400 hectares au nom des États ougandais et tanzaniens, selon la major, ce qui impacte selon elle toujours plus de 19 000 foyers.
Les ONG, elles, avancent le chiffre de 100 000 personnes touchées : des cas qui vont du rachat d’une parcelle agricole à l’expropriation d’une maison.
Total affirme qu’aujourd’hui 98% des foyers concernés ont signé les accords de compensations. Cependant des actions en justice concernant ce volet foncier sont encore en cours en Ouganda et en France…