Le Sénégal bouleverse la tradition diplomatique en accueillant Jean-Luc Mélenchon

La politique étrangère du Sénégal sous le nouveau président Bassirou Diomaye Faye prend une tournure inattendue alors que le pays s’apprête à accueillir Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise (LFI) et figure de l’opposition française, du 14 au 18 mai 2024. Cette décision rompt avec la tradition qui voulait que le premier voyage à l’étranger des présidents sénégalais soit destiné à la France, ancien colonisateur et partenaire historique.

L’annonce de cette visite a été faite par le Premier ministre, Ousmane Sonko, démontrant ainsi la volonté du nouveau gouvernement de s’ouvrir à des acteurs politiques européens partageant des visions similaires sur des questions de souveraineté et de coopération régionale. Pour le parti Pastef, cette rencontre représente une opportunité de renforcer les liens avec des alliés et de projeter une image de coopération internationale.

Cependant, cette décision pourrait également être interprétée comme un message politique adressé à Emmanuel Macron, président français, dont l’attente d’un renforcement de la coopération franco-sénégalaise pourrait être contrecarrée par ce rapprochement avec son principal opposant. En recevant Mélenchon avant Macron, le Sénégal envoie un signal fort à la France, soulignant sa volonté de dialoguer avec divers acteurs politiques, pas seulement avec les dirigeants en place.

Les conséquences de cette rencontre sur les relations franco-sénégalaises restent à voir. La visite de Mélenchon pourrait potentiellement créer des tensions entre les deux pays, mais elle pourrait également ouvrir de nouvelles perspectives de dialogue et de coopération. Les prochains jours seront décisifs pour évaluer l’impact de ce rapprochement sur la scène diplomatique internationale.

Tradition de Grâce Présidentielle au Sénégal : Un Rendez-vous Manqué

Au Sénégal, la tradition veut que le président de la République accorde des grâces présidentielles à l’occasion de certaines fêtes, telles que l’Indépendance, la Korité, la Tabaski et le Nouvel An. Cependant, cette année, cette coutume n’a pas été honorée ni pour le 4 avril ni à la fin du Ramadan.

Dans son édition de ce jeudi, le journal Wal Fadjri Quotidien s’est penché sur cette question, notant que les détenus éligibles, répartis dans les 37 prisons du Sénégal, ont été oubliés par le président Bassirou Diomaye Faye.

Cependant, une source judiciaire contactée par le journal refuse de s’alarmer. Selon cette source, « Il vient d’arriver. Il n’a pas tous les dossiers. Peut-être qu’il veut procéder à des vérifications sur les personnes éligibles à la grâce. Il veut être prudent, c’est normal. »

Généralement, la liste des détenus graciés pour le 4 avril est publiée la veille. Mais le 3 avril dernier, Bassirou Diomaye Faye a prêté serment, sans encore avoir formé son gouvernement.

Pour la fête de la Korité, bien que l’équipe gouvernementale soit en place, la plupart des ministres, y compris le Garde des Sceaux (Ousmane Diagne), responsable des grâces présidentielles, n’ont pas encore officiellement pris leurs fonctions.

La dernière mesure de grâce présidentielle remonte au 30 décembre dernier, concernant 1372 prisonniers.

Cette attente pour les détenus et leurs familles souligne l’importance de cette tradition et souligne également le défi organisationnel et administratif que représente la transition entre les gouvernements et la prise de décisions de cette envergure.

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