Thierno Bocoum critique les transhumances politiques à Kolda et appelle à un vote pour Samm sa Kaddu

Le débat sur la transhumance politique continue de susciter de vives réactions au Sénégal, particulièrement à Kolda, où le phénomène a alimenté les discussions ces dernières semaines. Ce vendredi, Thierno Bocoum, membre éminent de Samm sa Kaddu, a pris la parole dans la capitale du Fouladou pour dénoncer l’attitude de certains leaders politiques locaux.

Lors d’une intervention en marge de la caravane organisée par la coalition, Thierno Bocoum a pointé du doigt ces responsables politiques qui, selon lui, ont délaissé les préoccupations des habitants pour rallier le parti au pouvoir, en quête d’intérêts personnels. « Certains leaders ont laissé les préoccupations de la population de Kolda pour transhumer. Mais ceux qui ont les mains propres continuent de se battre contre l’injustice. Mais ils partent seuls, aucun Koldois ne les a suivis », a-t-il déclaré avec fermeté.

Cette déclaration intervient dans un contexte où plusieurs figures du gouvernement sortant, autrefois opposées au Pastef, ont décidé de rallier le parti au pouvoir. Ces ralliements, souvent perçus comme des manœuvres opportunistes, ont suscité des critiques virulentes au sein de la classe politique et des citoyens.

Thierno Bocoum a également profité de cette tribune pour rappeler les difficultés socio-économiques auxquelles est confrontée la région de Kolda, l’une des plus pauvres du Sénégal malgré son potentiel considérable. « Aujourd’hui, l’Ansd classe Kolda parmi les quatre régions les plus pauvres du Sénégal alors qu’elle possède d’énormes potentialités », a-t-il souligné.

Face à ce constat, le président du mouvement Agir a exhorté la population à se mobiliser et à voter massivement lors des élections législatives prévues le 17 novembre prochain. « Nous demandons à la population de voter massivement, le 17 novembre, pour la coalition Samm sa Kaddu pour que vos préoccupations soient défendues à l’assemblée nationale », a-t-il conclu, appelant à un changement politique capable de défendre les intérêts des citoyens de Kolda et de valoriser les ressources locales.

L’appel de Thierno Bocoum marque un tournant dans la campagne électorale, mettant en avant la nécessité d’une représentativité authentique et d’une politique au service des citoyens, loin des pratiques de transhumance qui minent la confiance du public envers ses dirigeants.

Barthélemy Dias critique la transhumance et le recrutement politique : « Un régime solide n’a pas besoin de prises d’otages »

Le maire de Dakar, Barthélemy Dias, a vivement dénoncé les méthodes politiques du régime en place, qu’il accuse d’encourager la transhumance pour renforcer son assise. Lors d’une conférence de presse organisée dans le cadre de la rencontre de l’intercoalition Samm Sa Kaddu, Jamm ak Jerin et Takku Wallu, Dias a qualifié le pouvoir actuel de « désespéré », s’appuyant sur le récent départ de Déthié Fall, ancien membre de leur coalition, qui a rejoint les rangs du parti Pastef d’Ousmane Sonko.

« Un pouvoir sûr de lui n’a pas besoin de recruter des candidats en changeant leur allégeance, ni de recourir à la transhumance. Ceux qui hier dénonçaient ce phénomène l’utilisent aujourd’hui sans scrupules », a-t-il déclaré en visant indirectement le départ de Déthié Fall sans toutefois le nommer. Pour Dias, cette pratique montre le manque de confiance du pouvoir dans son soutien populaire et l’absence d’une vision politique cohérente.

Il a également abordé la question de l’intégration de proches du président au sein de hautes fonctions de l’État, ce qu’il qualifie de « recyclage » de personnalités pour sécuriser les postes-clés de l’administration. « Les personnalités les plus influentes, hormis le président et le Premier ministre, proviennent toutes de la transhumance », a-t-il déclaré, citant en exemple le directeur de cabinet du président et le secrétaire général de la présidence, qui ont récemment rejoint le camp présidentiel après avoir évolué dans d’autres formations politiques.

Pour Barthélemy Dias, ces pratiques montrent que le régime mise davantage sur des stratégies de fidélisation par ralliement que sur un véritable ancrage auprès de la population. Le maire de Dakar invite ainsi les électeurs à se mobiliser pour les prochaines législatives, estimant que cette élection est une opportunité de réaffirmer le besoin de changements structurels pour une véritable démocratie en adéquation avec les intérêts du peuple.

Bougane Guèye Dany dénonce une nouvelle forme de transhumance politique : « Il faut que l’on applique la rupture »

À l’approche des élections législatives, Bougane Guèye Dany, leader du mouvement « Gueum Sa Bopp », a tenu des propos virulents contre ce qu’il considère être une nouvelle forme de transhumance politique au Sénégal. Selon lui, plusieurs responsables politiques issus de l’ancien régime ont décidé de soutenir le Pastef non pas par conviction, mais parce que leurs dossiers ont été exhumés et qu’ils sont soumis à des pressions.

Dans sa déclaration, Bougane Guèye Dany affirme que d’autres personnalités politiques suivront ce mouvement dans les semaines à venir, cédant à la même pression. Il a ainsi dénoncé une méthode qu’il juge malsaine et contraire à l’éthique politique, où les alliances se forment non pas autour d’idéaux ou de projets politiques, mais sous la contrainte. « Il faut que l’on applique la rupture », a martelé le leader de Gueum Sa Bopp, appelant à un changement radical des pratiques politiques dans le pays.

Pour Bougane Guèye Dany, cette « nouvelle façon de faire de la politique » mine la démocratie sénégalaise et favorise l’opportunisme au détriment de l’intérêt général. Il appelle ainsi les citoyens à une vigilance accrue et à soutenir des leaders intègres, capables de porter des projets au service du peuple.

Alors que les législatives approchent à grands pas, les déclarations de Bougane Guèye Dany reflètent une tension croissante sur la scène politique sénégalaise, où les stratégies électorales semblent de plus en plus dominées par des calculs tactiques et des repositionnements stratégiques. Sa dénonciation de la transhumance politique résonne auprès d’une partie de l’opinion publique, inquiète de voir ces pratiques perdurer et affaiblir le jeu démocratique.

Le message est clair : pour Bougane Guèye Dany, le Sénégal a besoin d’une rupture avec ces anciennes pratiques, afin d’engager une véritable transformation politique et démocratique.

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