REFUS DE LIVRAISON DE 19 MINIBUS APRÈS SOLDE DE LA DETTE : Des transporteurs vilipendent MECTRANS

Des transporteurs accusent la MECTRANS de retenir illégalement la propriété de dix-neuf minibus après avoir remboursé intégralement leurs prêts en 2023. Ils demandent une intervention urgente pour résoudre cette situation et un audit de MECTRANS, en proie à des « magouilles », a appris Le Dakarois Quotidien par le biais de Dame Seck, le représentant du collectif des victimes.

La Mutuelle d’Épargne et de Crédit des transporteurs (MECTRANS), une institution de microfinance spécialisée dans le domaine du transport se retrouve au cœur d’un scandale financier. Un transporteur du nom de Dame Seck, à la tête du collectif des victimes de MECTRANS, défend que l’institution financière refuse d’effectuer un transfert de propriété sur dix-neuf (19) minibus en vert et blanc qui roulent dans la commune de Rufisque. Ce, après qu’ils ont totalement procédé au paiement de leur prêt depuis 2023.

En effet, Dame Seck, qui se confie au Dakarois Quotidien, précise que les minibus ont commencé à être livrés en 2019 aux premiers inscrits du projet sur les bases d’un accord tripartite entre les investisseurs, le GIE khar Yallah et MECTRANS. Le contrat liant les parties est d’un montant de sept millions six cents mille (7 600 000) de francs CFA payable sur une durée de 38 mois. La première étape est d’amener un apport de deux (2) millions de francs CFA. Le reste du montant est payé par tranche par le GIE Khar Yallah, s’occupant de l’exploitation et de l’entretien des véhicules jusqu’à échéance du contrat. C’est par la suite, après le paiement total de leur engagement, que les minibus reviennent totalement aux transporteurs ayant investi leurs fonds grâce à la récupération de leurs titres de propriété. « Dès que la dette est épongée, la recette journalière doit être versée directement à l’investisseur. Cela ne doit plus être versée au GIE qui paie, à son tour, MECTRANS. C’est ainsi qu’utilisant une des clauses du contrat qui permet un remboursement anticipé, nous avons décidé, il y a plus d’un an, de solder tout le montant. Chose que MECTRANS a acceptée puis nous a donné un délai d’une semaine pour nous livrer nos minibus. Mais, à notre plus grande surprise, la date échue, l’institution financière a catégoriquement refusé, gardant notre argent pour nous le restituer après une très longue attente », regrette M. Seck, qui voit en cette situation « un abus ».

Une veuve ayant investi l’héritage de ses enfants parmi les victimes

L’attitude de MECTRANS ne va pourtant pas décourager Dame Seck et ses camarades. Ils ont, dès lors, engagé des négociations. « Au début, MECTRANS nous a proposé d’attendre de recouvrer la totalité des dettes d’autres investisseurs venus après nous afin de nous donner nos véhicules et cela peut prendre deux ans, voire plus. Maintenant, elle refuse même de répondre à nos sollicitations par arrogance, mépris et excès de zèle », peste Dame Seck.

En outre, M. Seck déclare qu’ils ne reçoivent pratiquement que mille (1000) francs CFA de versement journalier pour des véhicules qui, chacun, est capable d’avoir une recette journalière avoisinant les cinquante (50 000) francs CFA.

Aussi, alerte-t-il toute personne qui voudrait investir chez MECTRANS pour « éviter d’autres victimes » car il y a cent (100) autres véhicules qui n’ont pas encore de propriétaires, selon lui. 

Ayant foi au JUB, JUBAL, JUBANTI lancé par les nouvelles autorités, il les appelle à régler ce contentieux qui a trop duré. À l’en croire, dans leur collectif, beaucoup sont dans le désarroi car ont investi quasiment tous leurs avoirs dans ce projet. Parmi eux, une veuve dénommée A.R.G. qui a investi l’argent de son héritage et celui de ses enfants. « Après le décès de mon époux, je me suis retrouvée avec des orphelins dont je ne voulais pas dilapider l’héritage. Voilà pourquoi j’ai fait partie des investisseurs. Là, je suis très déçue. Parfois, on nous appelle pour nous verser une part des retombées de notre investissement. Toutefois, nous pouvons rester des mois sans qu’on ne nous donne un centime », explique-t-elle.

En définitive, Dame Seck affirme que leur collectif a loué les services d’un avocat. D’autre part, il propose qu’un audit de MECTRANS soit effectuée car il soupçonne des membres de l’institution financière de se servir de prête-noms pour jouir des mêmes droits que les transporteurs. Ce qui, selon lui, est un « conflit d’intérêts ». Il révèle également des « magouilles », avançant que des véhicules hors service depuis 2 à 3 ans continuent à payer l’assurance.

Le Dakarois

Rencontre avec les Transporteurs : Des Initiatives pour Répondre aux Besoins Croissants de la Population

Ce mardi 28 mai 2024, une réunion déterminante s’est tenue entre le ministre des Transports, El Malick Ndiaye, et les membres de l’Association de financement des transports urbains (AFTU), ainsi que les responsables de MECTRANS, CAPTRANS et TRANSVIE. Cette rencontre visait à discuter des initiatives clés pour moderniser et développer les transports routiers au Sénégal afin de répondre aux besoins croissants de la population.

Vision et Politique de l’État

El Malick Ndiaye a exposé la vision et la politique de l’État en matière de transports routiers, mettant en avant l’objectif de créer un système de transport plus efficace, sûr et durable. « L’objectif est de créer un système de transport plus efficace, sûr et durable pour répondre aux besoins croissants de la population », a-t-il déclaré. Cette ambition se décline en plusieurs axes prioritaires :

  1. Textes Légaux et Réglementaires et leur Application Rigoureuse
    • Il est crucial de renforcer les lois et règlements existants et d’assurer leur application stricte pour améliorer la sécurité et la fiabilité des transports routiers.
  2. Infrastructure
    • L’amélioration des infrastructures routières est essentielle pour faciliter la mobilité et réduire les temps de trajet.
  3. Matériel Roulant
    • Le renouvellement du parc de véhicules urbains et interurbains est nécessaire pour garantir des transports sûrs et confortables.
  4. Conducteurs
    • La santé et la formation des conducteurs sont des éléments cruciaux. Il est impératif de garantir que les conducteurs soient en bonne santé et correctement formés pour assurer la sécurité des passagers.

Initiatives et Propositions

Le ministre des Transports a souligné l’importance de plusieurs initiatives majeures, notamment :

  • Accélération du Renouvellement du Parc Urbain et Interurbain
    • L’État s’engage à accélérer le processus de renouvellement des véhicules pour moderniser la flotte existante, rendant les transports plus sûrs et plus fiables.
  • Mise en Place du Conseil National des Transports Terrestres (CNTT)
    • Conformément aux dispositions de la Loi d’orientation des transports terrestres, le CNTT sera un cadre légal d’échanges et d’intermédiation avec les autorités. Cette instance permettra une meilleure coordination et une prise de décision plus efficace pour le secteur.

Collaboration et Prochaines Étapes

Les membres de l’AFTU ont exprimé leur gratitude pour l’engagement du gouvernement et ont réitéré leurs fortes attentes pour la modernisation du secteur des transports publics de voyageurs. Ils ont également convenu de se retrouver lors des États généraux des transports terrestres, prévus en juillet 2024, pour continuer à discuter et affiner les propositions.

Cette réunion marque un pas important vers la modernisation du secteur des transports au Sénégal, visant à améliorer la mobilité et la qualité de vie des citoyens. Les initiatives annoncées montrent une volonté claire du gouvernement de travailler en étroite collaboration avec les acteurs du secteur pour atteindre ces objectifs ambitieux.

Mansour Faye remet symboliquement un premier lot de 200 minibus interurbains à des transporteurs

Le ministre des Transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Faye, a présidé vendredi une cérémonie symbolique de remise de clefs à des transporteurs venus de différentes régions du Sénégal. Cette remise marquait la livraison d’un premier lot de 200 véhicules de transport interurbain, destinés à remplacer les traditionnels « sept-places ».

La cérémonie s’est tenue à Thiès, en présence des responsables de l’Association pour le financement du transport urbain (AFTU). Ces véhicules, montés à l’usine Senbus à Thiès, sont les premiers d’un objectif global de 1 000 véhicules prévu dans le cadre du projet Yoonu Jamm.

Ce projet, initié par l’AFTU en partenariat avec la Mutuelle d’épargne et de crédit des transporteurs (Mectrans), bénéficie de l’encadrement du ministère de tutelle. Mansour Faye a souligné que la phase test du projet, avec ces 200 bus de 12 places chacun, serait opérationnelle « dans quelques jours ».

Le ministre a également rappelé l’engagement des pouvoirs publics dans le renouvellement du parc automobile, notamment à travers des programmes tels que celui des 2 500 bus de transport urbain lancé en 2005 et accéléré sous le mandat du président Macky Sall. Il a également mentionné d’autres initiatives telles que le programme « Force », qui concerne également les véhicules de transport interurbain.

Mansour Faye a salué le rôle joué par le président de l’AFTU, Mbaye Amar, dans la mise en œuvre de cette politique. Il a souligné que l’État était prêt à accompagner de telles initiatives grâce à des outils tels que le Fonds de développement des transports terrestres, la facilitation fiscale et les primes à la casse.

Les nouveaux minibus, conformes aux normes, équipés de ceintures de sécurité sur tous les sièges et géolocalisés, devraient contribuer à améliorer le transport et la sécurité routière à travers le pays, selon le ministre. Il a également évoqué la possibilité pour les autorités futures de revoir la réglementation des horaires de nuit entre les villes, si cette tendance de renouvellement du parc automobile se généralise.

Mbaye Amar, président de l’AFTU, a annoncé l’arrivée prochaine d’un autre lot de 200 bus de 60 places dans le cadre d’un autre projet pilote, soulignant ainsi la poursuite des efforts visant à moderniser et à améliorer le secteur des transports au Sénégal.

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