Emprunt obligataire de l’État : le Trésor public récolte plus de 405 milliards FCFA en seulement 15 jours

L’emprunt obligataire lancé par l’État du Sénégal le 27 mars 2025 s’est soldé par un véritable succès. Prévue pour durer jusqu’au 18 avril, l’opération a finalement été clôturée de manière anticipée, après avoir permis de mobiliser plus de 405 milliards de francs CFA en seulement quinze jours. Le montant initialement recherché était de 150 milliards, mais l’enthousiasme des souscripteurs a largement dépassé les attentes.

Dans un document transmis à la presse, la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor (DGCPT) a salué cette dynamique exceptionnelle, soulignant qu’elle témoigne d’un élan patriotique et d’une confiance renouvelée dans la politique économique du pays. Le Trésor public parle d’un “succès éclatant”, fruit d’un travail collectif impliquant les institutions financières, les investisseurs privés et les citoyens.

L’emprunt obligataire par appel public à l’épargne permet à l’État de mobiliser des ressources financières directement auprès du public, sans nécessairement passer par les bailleurs internationaux. Cette approche contribue à renforcer la souveraineté financière du Sénégal et à impliquer davantage les citoyens dans le financement de projets de développement.

La somme collectée permettra de financer des secteurs jugés prioritaires, notamment les infrastructures, la santé, l’éducation et la transition énergétique. Elle offrira également une certaine marge de manœuvre au gouvernement pour faire face à ses engagements budgétaires dans un contexte économique mondial encore marqué par les incertitudes.

Au-delà de l’aspect financier, cette opération réussie renforce la crédibilité du Sénégal sur les marchés. Elle envoie un signal fort aux partenaires économiques de la sous-région et au-delà : le pays reste attractif, stable, et capable de mobiliser ses propres ressources de manière rapide et efficace.

Ce type de réussite pourrait bien ouvrir la voie à d’autres initiatives similaires à l’avenir, tout en confortant l’idée que la mobilisation des ressources internes est non seulement souhaitable, mais réalisable.

Le voleur fantôme du Trésor public : un cambriolage de haut vol, 37 jours de cavale et une arrestation surprenante

C’est un fait divers digne des meilleurs romans policiers, avec une intrigue qui mêle discrétion, audace et une enquête menée à l’ancienne, sans preuves matérielles. Le mercredi 9 avril 2025, les enquêteurs de la Sûreté urbaine de Dakar ont mis fin à la cavale de Moctar Sall, présumé auteur du cambriolage spectaculaire survenu dans les locaux de la direction de l’informatique du Trésor public, rue Malenfant.

Dans la nuit du 3 mars, un individu inconnu s’introduit dans le bâtiment administratif en escaladant un arbre jusqu’au deuxième étage. Sans laisser la moindre trace : pas d’empreintes, pas de preuve ADN, des caméras en panne, comme si le coup avait été pensé pour passer sous les radars. Le bilan : deux ordinateurs connectés au serveur central et 200 000 F CFA en liquide dérobés. Mais au-delà de la somme, c’est surtout la nature des données contenues dans les ordinateurs – des informations sensibles du Trésor public – qui fait frémir les autorités.

L’affaire semblait au point mort. Mais les enquêteurs ne lâchent rien. À défaut de preuves scientifiques, ils s’appuient sur des recoupements téléphoniques, l’exploitation d’images vidéo, et surtout une intuition aiguisée. Après avoir isolé une silhouette filmée escaladant l’arbre, les recherches s’orientent vers Moctar Sall, un natif de Banadji, déjà connu des services pour divers petits larcins.

La traque mène finalement les policiers au marché Sandaga, en plein centre-ville de Dakar, où Moctar Sall est interpellé sans résistance.

Mais l’affaire prend un tour encore plus troublant en garde à vue. Moctar Sall reconnaît immédiatement les faits, sans tenter de nier. Il livre même le nom de son receleur présumé, un certain “Malaw”, toujours en fuite. Mais surtout, il déclare avec un calme déroutant :

« Pour être franc, j’avais complètement oublié cette affaire jusqu’à mon arrestation. »

Un détachement qui interroge autant qu’il inquiète. Après deux jours de garde à vue, le suspect reste serein, voire détaché, tandis que les enquêteurs poursuivent leurs investigations pour retrouver les ordinateurs volés et localiser le receleur.

  • Un cambriolage sans aucune preuve matérielle
  • Une enquête longue de 37 jours, menée à l’intuition et à la technologie
  • Une arrestation en douceur au cœur de Dakar
  • Un suspect coopératif, mais atypique
  • Des données sensibles du Trésor toujours introuvables

Au-delà de l’arrestation, cette affaire met en lumière la fragilité des dispositifs de sécurité dans certaines administrations sénégalaises. L’absence de vidéosurveillance fonctionnelle et la facilité d’accès à un étage stratégique par un arbre posent de sérieuses questions sur la sécurité des données publiques. Si les ordinateurs n’étaient pas cryptés, des informations stratégiques pourraient être en circulation.

L’arrestation de Moctar Sall est une victoire pour les forces de l’ordre, mais l’affaire est loin d’être close. Reste à savoir si les données volées ont été exploitées – ou pire, revendues – et si le « voleur fantôme » dit toute la vérité.

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