En 2023, le Sénégal a enregistré une pression fiscale de 19 %, un chiffre supérieur à la moyenne de 14 % dans la zone de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Ce taux élevé, révélé par le rapport annuel de l’UEMOA 2023, s’explique par l’éventail large de prélèvements fiscaux imposés aux entreprises, malgré la prédominance d’un secteur informel représentant environ 97 % des unités économiques du pays, selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD).
Cette pression fiscale résulte des multiples politiques et réformes fiscales mises en place ces dernières années. Celles-ci visent à renforcer les performances économiques globales et à améliorer l’environnement des affaires, contribuant ainsi à attirer les investissements. Des évolutions notables ont eu lieu dans le système fiscal et douanier sénégalais, notamment à travers des efforts de digitalisation et d’interconnexion des systèmes d’information, permettant une meilleure collecte des recettes fiscales. Grâce à ces avancées, le Sénégal a atteint un niveau de pression fiscale record de 19 %, le plus élevé parmi les huit pays de l’UEMOA. À titre de comparaison, la Côte d’Ivoire affiche un taux de 14 %, ce qui la place au quatrième rang.
Malgré les progrès accomplis, la fiscalité au Sénégal est encore perçue comme complexe par de nombreuses entreprises, en particulier celles du secteur privé. Le rapport Doing Business 2020 de la Banque mondiale souligne qu’une entreprise sénégalaise doit en moyenne gérer 53 taxes, contre une moyenne de 36 en Afrique subsaharienne, 25 en Côte d’Ivoire et seulement 6 au Maroc. Cette multiplicité des taxes contribue à la perception d’une fiscalité agressive et reste un défi pour les entreprises opérant dans le pays.
Bien que les réformes fiscales aient permis d’augmenter les recettes de l’État et de favoriser l’attractivité économique du Sénégal, des efforts de simplification du système fiscal semblent nécessaires pour faciliter l’accès des entreprises à un environnement fiscal moins contraignant. Simplifier et rationaliser le système fiscal pourrait permettre non seulement de soulager les entreprises, mais également d’encourager davantage de structures informelles à se formaliser, contribuant ainsi à une assiette fiscale plus large et équilibrée.
La performance fiscale du Sénégal en 2023 témoigne d’une volonté de mobiliser des ressources pour financer son développement, mais cette politique fiscale devra s’accompagner de mesures permettant de soutenir les entreprises, afin de ne pas compromettre l’essor du secteur privé dans un pays en quête de croissance inclusive et durable.
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Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°317 – du 08/11/2024
EMPRUNT OBLIGATAIRE VERT ET DURABLE : La BIDC injecte plus de 12 milliards F CFA dans l’accès universel à l’électricité au Sénégal
La Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC) a lancé ce lundi 15 juillet 2024 une initiative ambitieuse destinée à mobiliser des fonds pour des projets verts et durables au sein de la zone UEMOA à travers une émission obligataire verte. Cette émission, d’un montant cible de soixante-dix (70) milliards de francs CFA, représente une première dans le marché financier régional, visant à soutenir des secteurs clés tels que l’infrastructure, l’énergie et la santé.
L’un des principaux bénéficiaires de cette initiative est le Sénégal, qui recevra une contribution significative de douze milliards deux cents millions (12 200 000 000) de francs CFA pour son projet d’accès universel à l’électricité. Ce programme, inscrit dans le cadre du Plan Sénégal Émergent (PSE), vise à fournir à tous les citoyens un accès fiable, abordable et de qualité à l’électricité d’ici 2025. Actuellement, seuls 42 % de la population rurale a accès à l’électricité, un chiffre que le gouvernement s’efforce de porter à 100 % dans les zones rurales d’ici la date butoir.
Le projet bénéficiera d’une stratégie élaborée incluant des solutions techniques spécifiques et des fiches de projets détaillées par région, département et localité. Le gouvernement précédent, sous la direction de Macky Sall, avait établi, en 2017, un Plan opérationnel pour l’accès universel, bâti sur des données du cabinet Gesto et adapté au contexte actuel en prenant en compte 7 000 hameaux non couverts précédemment.
À l’heure actuelle, le nouveau gouvernement de Bassirou Diomaye Diakhar Faye n’a pas encore officiellement exprimé ses ambitions sur ce projet ambitieux. Il reste à voir si les nouvelles autorités maintiendront le cap fixé par leurs prédécesseurs ou si elles chercheront à renégocier les termes de l’accord, conformément aux engagements du chef de l’État sur certains contrats.
Le Dakarois
GIM-UEMOA et Mastercard concrétisent un partenariat stratégique historique afin de stimuler l’innovation et promouvoir l’inclusion financière dans la région UEMOA
Dakar, Sénégal, 10 juillet 2024 : Mastercard (entreprise technologique mondiale et schéma de paiement international) s’associe avec le GIM-UEMOA (schéma de paiement régional) afin d’intensifier les efforts conjoints visant à accelerer l’inclusion financière dans les pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Ce partenariat entre Mastercard et le GIM-UEMOA représente une initiative transformatrice pour stimuler l’innovation en matière de paiement numérique dans la région et créer un environnement financier inclusif au bénéfice de la population de l’UEMOA. En outre, la collaboration permettra à GIMUEMOA de libérer de nouveaux potentiels avec ses banques affiliées pour offrir un large éventail d’avantages aux parties prenantes et offrira aux entreprises et aux consommateurs un meilleur accès à des offres avancées de cartes prépayées et de débit ainsi qu’à des solutions de paiement numérique innovantes.
« Le GIM-UEMOA s’est engagé à construire un écosystème numérique plus solide et sécurisé en Afrique de l’Ouest qui démocratise l’accès aux finances. Nous sommes convaincus que cette collaboration avec Mastercard apportera des avantages significatifs à nos concitoyens et contribuera à une croissance économique durable », a déclaré Minayegnan Coulibaly, DG du GIM-UEMOA.
« Chez Mastercard, nous exploitons la puissance de la technologie et des partenariats pour faire progresser la transformation numérique et pour cocréer des solutions de paiement robustes, transparentes et sécurisées. Nous sommes impatients de travailler avec le GIM-UEMOA pour accélérer l’adoption des méthodes de paiement émergentes en Afrique de l’Ouest et permettre aux entreprises et aux clients de libérer tout leur potentiel », a déclaré Dimitrios Dosis, Président EEMEA chez Mastercard.
A propos du GIM-UEMOA
Le Groupement Interbancaire Monétique de l’UEMOA (GIM-UEMOA), schéma de paiementrégional, Switch et Processeur régional, fédère 150 Membres qui sont les banques, les établissements financiers et postaux, les structures de microfinance et les Etablissements de Monnaie Electronique. Notre principale mission est de promouvoir les systèmes et moyens de paiement électroniques auprès des secteurs bancaires et financiers, des administrations et des populations de l’UEMOA.
Composée de huit pays – le Sénégal, le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée-Bissau, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger et le Togo – la région de l’UEMOA compte 141 millions d’habitants.
Plus d’informations : www.gim-uemoa.org
A propos de Mastercard (NYSE : MA) www.mastercard.com
Mastercard est un geant technologique mondiale dans le secteur des paiements. Notre mission est de connecter et d’alimenter une économie numérique inclusive qui profite à tous, partout, en rendant les transactions sûres, simples, intelligentes et accessibles. Grâce à des données et des réseaux sécurisés, des partenariats et de la passion, nos innovations et nos solutions aident les individus, les institutions financières, les gouvernements et les entreprises à réaliser leur plus grand potentiel. Avec des connexions dans plus de 210 pays et territoires, nous construisons un monde durable qui ouvre des possibilités inestimables pour tous.
MARCHÉ DES OBLIGATIONS DE L’UEMOA : Le Sénégal lance avec succès trois nouvelles obligations sur la BRVM
Ce mercredi 26 juin 2024, la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) a accueilli trois nouveaux titres de l’État du Sénégal sur son marché des obligations, marquant un retour significatif de l’État sénégalais dans le paysage financier régional.
Les emprunts « État du Sénégal 6,25 % 2024-2029 », « État du Sénégal 6,45 % 2024-2031 » et « État du Sénégal 6,65 % 2024-2034 » ont été introduits lors d’une cérémonie de première cotation organisée au siège de la BRVM à Abidjan. Cette initiative a été saluée par le Directeur Général de la BRVM, qui a souligné le retour remarqué de l’État du Sénégal et son récent titre de « Metteur obligataire de l’Année », décerné lors des BRVM Awards.
Ces obligations ont rencontré un franc succès sur le Marché Financier Régional de l’UEMOA, mobilisant plus de 265 milliards de FCFA à travers trois tranches avec des taux variant de 6,25 % à 6,65 % et des maturités s’échelonnant de 5 à 10 ans. Les fonds ainsi levés sont destinés à financer les investissements prévus dans le budget 2024, démontrant la capacité de l’État du Sénégal à mobiliser des ressources locales pour soutenir l’économie nationale.
L’opération a été orchestrée par la Société de Gestion et d’Intermédiation Invictus Capital & Finance SA, en tant que Chef de file, avec le soutien des SGI, CGF Bourse et ABCO BOURSE en qualité de co-chefs de file. Cette démarche témoigne de la confiance renouvelée des investisseurs internationaux et régionaux dans la solidité et les perspectives de croissance économique de la sous-région.
Cette nouvelle émission d’obligations marque une étape importante pour l’État du Sénégal, renforçant sa position sur le marché financier régional.
Le Dakarois
Lancement de la Phase Pilote du Système de Paiement Instantané de l’UEMOA : La BCEAO s’engage pour l’innovation Financière
La Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a annoncé, par un communiqué daté du 20 juin 2024, le lancement de la phase pilote du système de paiement instantané interopérable de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), prévu pour le lundi 22 juillet 2024. Ce projet ambitieux vise à transformer les transactions financières au sein de la région.
La BCEAO affirme son engagement à mettre en place un système de paiement instantané interopérable, opérationnel en continu 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, capable de traiter les transactions de toute nature et pour tous types de comptes. Cette initiative répond à la nécessité de simplifier les transactions quotidiennes des usagers et de stimuler l’innovation financière.
Le nouveau système permettra d’effectuer des transferts et paiements en temps réel, même entre différentes institutions financières, garantissant ainsi l’accessibilité des fonds pour les bénéficiaires de manière instantanée. Les usagers pourront également effectuer des paiements auprès de tout commerçant disposant d’un QR Code interopérable ou envoyer des demandes de paiement, avec des services financiers standardisés pour les entreprises.
Conforme aux normes internationales en matière de sécurité des systèmes de paiement, cette nouvelle infrastructure jouera un rôle crucial dans la promotion de l’inclusion financière au sein de l’UEMOA. La BCEAO se positionne ainsi comme un acteur clé dans l’évolution des services financiers dans la région, facilitant l’accès et l’utilisation des services financiers pour une population plus large.
La BCEAO invite le public à suivre de près le développement de ce projet, qui marque une étape décisive dans la modernisation des transactions financières en Afrique de l’Ouest.
Accès à l’eau potable et à l’assainissement : création d’un groupe de réflexion dans l’espace UEMOA
Selon le représentant de l’UEMOA, Dr Dia, la croissance démographique prévue d’ici 2050, avec une population mondiale estimée à 9 milliards d’individus, accentuera les défis liés à la pénurie d’eau, en particulier dans les pays en développement, dont beaucoup se trouvent en Afrique sub-saharienne. Dans ce contexte, la création du Groupe de réflexion WASH/RTT-UEMOA s’inscrit dans le cadre du Projet West African Sanitation Policy & Activators (WASPA).
Le projet WASPA a pour objectif général de construire et maintenir un leadership politique pour une gestion sûre de l’assainissement, basée sur les Directives Africaines en matière de Politiques d’Assainissement (ASPG). Cela sera réalisé à travers un plaidoyer soutenu par des données probantes issues de la recherche, concentré sur cinq pays francophones d’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Mali, Niger, Sénégal).
Le Directeur exécutif de IPAR et président du Réseau des Think Tank, Dr Cheikh Oumar Ba, a souligné lors du lancement du Groupe de réflexion Wash/RTT-UEMOA que les défis liés au changement climatique, à la croissance démographique et à l’urbanisation exigent un leadership fort. La mise en place de ce groupe vise à construire un cadre institutionnel et intellectuel, soutenu par des données probantes, capable d’influencer les politiques publiques pour relever ces défis complexes.
Cette initiative démontre l’engagement de l’UEMOA à promouvoir des solutions novatrices et basées sur la recherche pour surmonter les défis pressants liés à l’eau potable et à l’assainissement dans la région.