Audience à Dakar : le procureur requiert un an de prison dont six mois ferme contre Omar Sow pour diffusion de fausses nouvelles

L’ancien ministre-conseiller de Macky Sall et membre de l’Alliance pour la République (APR), Omar Sow, a comparu ce mardi devant le Tribunal des flagrants délits de Dakar. Il est poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles à la suite de propos tenus lors de son passage dans l’émission Ultimatum sur le média en ligne Seneweb.

Le parquet lui reproche d’avoir affirmé que la justice sénégalaise s’apprêtait à placer Ismaila Madior Fall, ancien ministre de la Justice, sous bracelet électronique, laissant entendre que des mesures judiciaires avaient été anticipées à son encontre.

Lors de l’audience, le procureur de la République, Ibrahima Ndoye, a requis une peine d’un an d’emprisonnement, dont six mois ferme, assortie d’une amende de 200 000 FCFA. Il a estimé que les propos d’Omar Sow sont de nature à troubler l’opinion publique et à porter atteinte à l’image de la justice sénégalaise.

À la barre, Omar Sow a tenté de minimiser la portée de ses déclarations, évoquant un simple lapsus. « Je me suis mal exprimé. Ce n’était pas intentionnel. Je présente mes excuses au parquet et à l’opinion publique », a-t-il déclaré, visiblement contrit.

Cette affaire intervient dans un contexte de tensions politiques persistantes au Sénégal, où les propos des responsables politiques sont scrutés de près, notamment lorsqu’ils touchent à l’intégrité des institutions judiciaires.

Moustapha Diakhaté devant la justice : le procureur requiert un an de prison, dont six mois ferme

L’ancien président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (BBY), Moustapha Diakhaté, a comparu ce mardi devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour répondre aux accusations d’insultes via un système informatique et de propos contraires aux bonnes mœurs. Une audience tendue où le prévenu a contesté les faits qui lui sont reprochés tout en assumant ses déclarations.

Moustapha Diakhaté est poursuivi pour des propos tenus lors d’une émission diffusée sur la chaîne 7TV, le 19 novembre dernier. Ces déclarations, dirigées notamment contre les électeurs du Pastef, sont au cœur des débats. Le président du tribunal, Mamadou Diouf, a lu à voix haute les propos incriminés :

Habillé en blanc et tenant son papier d’écrou à la main, l’accusé a tenté de justifier ses paroles. Selon lui, le terme « Alkou » signifie en arabe « un grand malheur » ou « une malédiction ». Cependant, le juge a vivement contesté cette explication, interrogeant sur l’interprétation des mots employés.

Moustapha Diakhaté a ensuite clarifié sa pensée :

Face à ces explications, le président du tribunal a poursuivi :

Des accusations rejetées par le prévenu

L’accusé a maintenu sa position tout au long de l’audience, affirmant ne pas avoir voulu insulter les électeurs :

Lors de l’interrogatoire, le procureur a demandé au prévenu de préciser la signification de « Alkou ». Changement de ton de Moustapha Diakhaté, qui a proposé une nouvelle interprétation :

Cependant, le procureur, après une recherche en ligne, a présenté une définition différente :

L’accusé a dénoncé ce qu’il considère comme une « épuration politique » visant à réduire au silence les opposants au pouvoir.

Réquisitions et défense

Pour le ministère public, les propos de Moustapha Diakhaté révèlent un caractère injurieux et une volonté de stigmatiser une partie de la population. Le procureur a demandé une peine d’un an d’emprisonnement, dont six mois ferme, assortie d’une amende de 300 000 F CFA. Selon lui, l’absence d’excuses témoigne de la mauvaise foi du prévenu.

Les avocats de la défense, Me El Hadj Diouf et Me Amadou Sall, ont quant à eux dénoncé une instrumentalisation politique de l’affaire. Ils s’efforcent de plaider l’innocence de leur client, arguant que ses propos ne justifient pas une condamnation.

Un verdict attendu

Le tribunal rendra prochainement sa décision dans une affaire qui illustre les tensions politiques actuelles au Sénégal. Ce procès, suivi de près par l’opinion publique, pourrait marquer un tournant dans les relations entre les acteurs politiques et les institutions judiciaires du pays.

Quitter la version mobile