Les députés sénégalais ont approuvé à l’unanimité le projet de loi portant code pastoral, une initiative visant à « garantir aux pasteurs et éleveurs l’accès aux ressources pastorales », selon l’Agence de Presse Sénégalaise (APS), dans une session qui s’est tenue à Dakar ce lundi.
Le ministre de l’Élevage et des Productions animales, Daouda Dia, a expliqué aux députés que ce projet de loi avait pour objectif principal de sécuriser l’accès des pasteurs et éleveurs aux ressources pastorales, tout en respectant strictement les lois et règlements en vigueur ainsi que les droits des usagers du milieu rural.
Jusqu’à présent, l’élevage était réglementé par un décret datant du 10 mars 1980 et une loi d’orientation agrosylvopastorale du 4 juin 2004, mais ces textes législatifs ont montré leurs « limites », notamment en ce qui concerne les enjeux liés au changement climatique et à l’exploitation de l’espace rural, pouvant être une source potentielle de conflits entre les différents usagers.
La loi d’orientation de 2004 prévoyait une actualisation du décret de 1980, principalement en ce qui concerne le parcours du bétail, mais un « vide juridique » persiste, entraînant diverses contraintes telles que la réduction de l’espace pâturable, la dégradation des ressources naturelles, l’occupation des espaces pastoraux stratégiques par d’autres activités économiques, la fermeture des pistes à bétail, et les conflits entre éleveurs et agriculteurs.
Pour remédier à ces lacunes, le gouvernement a élaboré ce nouveau projet de loi, visant à encadrer le pastoralisme et à créer un environnement propice au développement durable des systèmes d’élevage, selon Daouda Dia.
Les députés ont salué ce code pastoral comme étant crucial pour le secteur de l’élevage national, soulignant qu’il contribuera à éliminer les conflits entre agriculteurs et éleveurs. Ils ont également appelé à une campagne de communication efficace, en particulier à travers les radios communautaires, pour informer les éleveurs sur la nouvelle loi et son contenu. Le ministre a assuré que le code pastoral serait traduit dans les langues nationales pour une compréhension maximale et a souligné l’importance d’instaurer un dialogue permanent entre éleveurs et agriculteurs pour favoriser le respect mutuel. En outre, le ministre a promis de soutenir une application rigoureuse du code pénal en ce qui concerne le vol de bétail pour éradiquer ou réduire ce problème.