Catherine Colonna a présenté, lundi 22 avril, à la presse à l’ONU, le rapport d’audit que son équipe a réalisé ces neuf dernières semaines. Ce texte, plutôt avantageux, qui affirme que l’Unrwa a développé une approche de la neutralité « plus avancée que d’autres entités des Nations unies ou d’autres ONG », estime l’agence onusienne irremplaçable. Après avoir passé en revue le fonctionnement et les mécanismes de neutralité qui doivent s’appliquer dans les 1 000 installations et auprès des 32 000 salariés de l’Unrwa, des recommandations ont été établies par ce comité dirigé par l’ancienne ministre française.
Le rapport d’audit a établi plusieurs recommandations, après un travail assez compréhensif, étant donné le temps imparti. Deux cents personnes ont été interrogées et 47 pays ont été contactés. L’équipe de Catherine Colonna s’est même rendue au camp de réfugiés Shuafat, à Jérusalem-est.
Globalement, l’audit retient que l’Unrwa a plus de mécanismes pour assurer sa neutralité que la plupart des autres agences de l’ONU ou même que d’autres ONG. Ce rapport reconnaît aussi que ces principes de neutralité ne sont pas toujours mis en place, à cause de problèmes de financement des formations des employés ou des défis posés par les conditions sécuritaires notamment.
L’audit réclame une structure de gouvernance plus solide, mais aussi que les managers soient peut-être plus responsables des actions des membres de leurs équipes. Le rapport demande aussi qu’il y ait plus de responsables internationaux sur le terrain, ainsi que plus de femmes à la tête des équipes.
Plusieurs autres recommandations
D’autres grands chapitres des recommandations ont été réalisés comme faire appliquer les chartes de neutralité que les salariés de l’Unrwa doivent observer dans leur position personnelle sur les réseaux sociaux, renforcer le système de lanceurs d’alerte déjà en place, mais aussi multiplier les inspections des installations pour être sûr que celles-ci ne soient pas détournées par les groupes terroristes.
Par ailleurs, même si l’objet de cet audit n’était pas de déterminer si les douze salariés de l’Unrwa ont bien été impliqués dans l’attaque du 7 octobre comme l’accuse Israël – cela est la mission de l’enquête interne – l’équipe de Catherine Colonna n’a pas non plus reçu de preuve de la part d’Israël de ces accusations.
Le patron de l’ONU a bien pris note et a déjà assuré qu’il acceptait ces recommandations et que maintenant Philippe Lazzarini, qui est à la tête de l’Unrwa, va devoir établir un plan pour les mettre en place.