Le Dakarois Quotidien N°462 – 12/05/2025
Étiquette : Une
Taxawu Sénégal : Barthélemy Dias prend son envol politique et crée son propre mouvement
Un tournant majeur s’opère au sein de Taxawu Sénégal. Le maire de Dakar, Barthélemy Dias, a décidé de voler de ses propres ailes en annonçant la création prochaine de sa propre formation politique. Cette séparation, bien que significative, se fera à l’amiable, selon des sources proches du dossier. Elle vient consacrer des mois de divergences stratégiques avec son mentor politique, Khalifa Sall, fondateur du mouvement.
C’est à l’occasion d’une rencontre avec les délégués de Taxawu Sénégal, tenue ce week-end, que Khalifa Sall a officialisé la nouvelle. Il a confirmé que Barthélemy Dias poursuivrait désormais sa carrière politique de manière autonome. Cette décision n’a rien d’un conflit. Les deux figures politiques, qui ont longtemps marché côte à côte, auraient discuté en amont de cette orientation nouvelle. L’enjeu pour chacun est désormais de tracer sa propre voie dans un paysage politique en recomposition.
Barthélemy Dias semble vouloir incarner une ligne plus affirmée, plus offensive, en phase avec les mutations sociales et politiques en cours au Sénégal. En capitalisant sur sa forte popularité dans la capitale et son image d’homme politique combatif, il entend construire un mouvement dynamique, tourné vers les jeunes, les quartiers populaires et les électeurs en quête d’un discours alternatif. Plusieurs observateurs estiment qu’il prépare déjà les grandes échéances à venir, en particulier la présidentielle de 2029. Une hypothèse d’autant plus crédible que l’ex-maire de Mermoz Sacré-Cœur a toujours affiché ses ambitions nationales, sans jamais les masquer.
Du côté de Taxawu Sénégal, cette séparation pourrait marquer la fin d’un cycle. Le mouvement devra désormais se réorganiser sans celui qui en était la figure la plus en vue sur le terrain électoral ces dernières années. Pour Khalifa Sall, il s’agira de préserver la cohésion interne et de continuer à peser dans les débats politiques, dans un contexte de montée en puissance du tandem Diomaye–Sonko.
Cette recomposition illustre les fractures, mais aussi les évolutions naturelles d’un champ politique sénégalais en pleine transition. Le départ de Barthélemy Dias, s’il est symbolique, pourrait aussi ouvrir la voie à de nouveaux équilibres et à l’émergence de projets politiques plus personnalisés à l’horizon 2029.
Dakar Dem Dikk : 15 mois d’impayés, les travailleurs annoncent une marche le 13 mai
Les travailleurs de la société de transport public Dakar Dem Dikk (DDD) sont à bout. En colère contre 15 mois d’impayés de prestations sociales, ils ont annoncé une marche de protestation le lundi 13 mai 2025 devant le siège de la Caisse de sécurité sociale (CSS). L’objectif : exiger le paiement immédiat des prestations familiales, des frais d’accouchement et d’autres droits sociaux en souffrance.
Dakar Dem Dikk, dont 76,66 % du capital est détenu par l’État, fait pourtant figure d’entreprise stratégique dans le secteur des transports urbains. Mais pour les employés, la gestion de leurs droits sociaux est catastrophique.
« On a l’impression que Dakar Dem Dikk ne fait pas partie des entreprises du Sénégal », a déploré Abdoulaye Fall, délégué du personnel, dans une déclaration sur les ondes de Iradio. Il souligne que les cotisations patronales sont prélevées régulièrement sur les salaires, mais les prestations ne sont jamais versées aux bénéficiaires.
Alertés dès 2023, les représentants syndicaux avaient saisi l’Inspection du travail, qui avait conclu à un accord de régularisation en janvier 2025. Pourtant, selon Fall, la Caisse de sécurité sociale n’a toujours pas respecté ses engagements, plongeant les travailleurs dans une précarité insoutenable.
La marche prévue devant la CSS se veut pacifique, mais déterminée. Les travailleurs brandissent l’article 10 de la Constitution, qui garantit la liberté de manifester, et appellent les autorités à ne pas entraver ce droit.
« Nous demandons au président de la République de revoir le statut de la caisse », a lancé le porte-parole des travailleurs, dénonçant l’opacité dans la gestion des cotisations sociales au sein d’une institution censée protéger les salariés.
À travers cette mobilisation, les agents de DDD entendent mettre fin à un silence qui dure depuis trop longtemps. Entre droits sociaux bafoués, silence administratif et fatigue morale, ils veulent désormais se faire entendre — et réclament ce qui leur revient de droit.
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°461 – 10 ET 11/05/2025
Mise en accusation de cinq anciens ministres : l’APR crie à la purge politique
L’Alliance pour la République (APR) est montée au créneau pour dénoncer la récente mise en accusation de cinq anciens ministres du régime de Macky Sall. En conférence de presse tenue ce vendredi 9 mai, l’ancien ministre et cadre du parti, Seydou Guèye, a fustigé ce qu’il qualifie de « projet funeste » visant à effacer l’héritage politique et institutionnel de l’ancien président. Il accuse la majorité parlementaire d’orchestrer une cabale politique sous couvert de procédures judiciaires.
Les anciens ministres incriminés — Mansour Faye, Ismaïla Madior Fall, Moustapha Diop, Ndèye Saly Diop Dieng et Aïssatou Sophie Gladima — sont soupçonnés d’irrégularités dans la gestion du Fonds Force Covid-19. Des accusations qui, selon l’APR, ne reposent sur aucune instruction judiciaire objective. Pour Seydou Guèye, la volonté du régime en place est claire : « éradiquer le nom, l’image et l’œuvre du président Macky Sall de la mémoire collective des Sénégalais. » Il affirme que les ministres visés ont déjà été condamnés dans l’opinion publique à travers des procès médiatisés, avant même que la justice ne se prononce.
Dans sa déclaration, le cadre de l’APR n’a pas mâché ses mots. Il a dénoncé une « traque maladive, populiste et manipulatrice », dont l’objectif serait la décapitation pure et simple du parti présidentiel sortant. Selon lui, les procès à venir sont éminemment politiques et constituent une tentative de réécriture de l’histoire récente du Sénégal. Il estime que les membres de l’ancien régime ne doivent pas être traités comme des criminels d’État, mais comme des serviteurs ayant assumé des responsabilités dans un contexte difficile.
Seydou Guèye a également tenu à exprimer la solidarité totale de l’APR à l’égard de ceux qu’il qualifie de « détenus politiques », notamment Farba Ngom, Lat Diop, Abdoulaye Ndiaye, Abdou Nguér et Assane Diouf. Il a réaffirmé que l’Alliance pour la République reste fidèle à ses principes républicains et à son engagement envers la justice, tout en exigeant que celle-ci fasse preuve de neutralité, d’impartialité et d’objectivité. À cet égard, il a salué certaines décisions récentes des juridictions nationales et communautaires — notamment la Cour suprême, le Conseil constitutionnel et la Cour de justice de la CEDEAO — qui, selon lui, montrent qu’un traitement équitable est encore possible.
Pour conclure, l’ancien ministre a mis en garde contre les conséquences de ce qu’il perçoit comme une dérive autoritaire. Selon lui, l’acharnement contre l’APR est une menace pour la paix sociale, la démocratie et l’État de droit. Il a appelé les Sénégalais à rester vigilants face à une situation qui risque de compromettre les équilibres politiques et institutionnels du pays.
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°460 – 09/05/2025
Haute Cour de justice : cinq anciens ministres du régime de Macky Sall mis en accusation
L’Assemblée nationale du Sénégal a franchi un nouveau cap dans l’élan de reddition des comptes enclenché depuis l’alternance politique. Ce jeudi 8 mai 2025, les députés ont adopté une résolution historique : cinq anciens ministres du gouvernement de l’ex-président Macky Sall sont désormais officiellement mis en accusation. Il s’agit de Mansour Faye, Aïssatou Sophie Gladima, Ismaïla Madior Fall, Moustapha Diop et Salimata Diop.
Cette décision parlementaire découle d’une saisine du ministre de la Justice, Ousmane Diagne, fondée sur plusieurs rapports d’audit établis par les organes de contrôle de l’État. En ligne de mire : la gestion controversée des fonds alloués à la riposte contre la pandémie de Covid-19, un montant estimé à plus de 1 000 milliards de francs CFA. La Cour des comptes, entre autres institutions, a mis en lumière de graves irrégularités présumées dans l’exécution de certaines dépenses publiques relevant de ces ministres.
Les faits reprochés portent notamment sur des soupçons de détournements de deniers publics, de surfacturations, mais aussi de violations des procédures en matière de passation de marchés publics. Selon les documents examinés, certains responsables auraient facilité ou fermé les yeux sur des opérations contraires aux règles de bonne gouvernance.
Avec l’adoption de cette résolution, la procédure judiciaire entre dans une nouvelle phase. Le président de l’Assemblée nationale doit désormais transmettre le dossier au procureur général près la Haute Cour de justice. Une Commission d’instruction sera ensuite convoquée pour approfondir les enquêtes. Elle aura pour tâche de recueillir les éléments à charge et à décharge afin d’établir la solidité juridique des accusations portées contre les anciens ministres.
Conformément au Code de procédure pénale, les mis en cause auront la possibilité de se défendre avec l’assistance de leurs avocats. Ce processus se veut respectueux des droits de la défense et des principes d’un procès équitable, même si l’affaire ne manquera pas d’agiter l’opinion publique nationale dans les semaines à venir.
Ce développement marque une étape décisive dans la volonté des nouvelles autorités de restaurer la transparence et la responsabilité dans la gestion des affaires publiques. La Haute Cour de justice, juridiction compétente pour juger les membres du gouvernement pour des faits commis dans l’exercice de leurs fonctions, est désormais pleinement mobilisée dans cette affaire sensible.
Effondrement d’un immeuble à Ngor : une personne secourue, deux autres toujours coincées sous les décombres
Un drame s’est produit ce jeudi matin à Ngor, quartier situé dans l’ouest de la capitale, où un immeuble de cinq étages s’est effondré brutalement, en face du stade municipal. Les causes exactes de l’effondrement ne sont pas encore connues, mais l’urgence est à la recherche de survivants.
Les sapeurs-pompiers, rapidement mobilisés sur les lieux, ont réussi à extraire une personne vivante des décombres. L’individu, grièvement blessé, a été évacué vers une structure sanitaire. Toutefois, deux autres personnes sont toujours portées disparues, vraisemblablement coincées sous les gravats.
Les opérations de secours se poursuivent sous haute tension, dans une atmosphère lourde. Pelleteuses, chiens renifleurs et équipes de secours s’activent sans relâche, pendant que les familles et riverains, sous le choc, observent dans l’angoisse.
Cet effondrement soulève à nouveau la question de la sécurité des constructions à Dakar, notamment dans les quartiers en forte pression foncière comme Ngor.
Le LeDakarois suit la situation de près et vous tiendra informés de toute évolution.
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°459 – 08/05/2025
Données ouvertes : le Sénégal entre dans le Top 3 africain et bondit de 67 places au classement mondial
Le Sénégal signe une percée spectaculaire sur la scène mondiale de la transparence des données publiques. Dans la dernière édition de l’Open Data Inventory (ODIN) 2024, publiée le 29 avril 2025 par l’organisation internationale Open Data Watch, le pays se hisse à la 33ᵉ place mondiale, après avoir occupé le 100ᵉ rang lors de l’édition précédente. Ce bond impressionnant de 67 places en seulement deux ans propulse le Sénégal à la 3ᵉ position continentale, derrière deux autres pays africains leaders dans le domaine de l’open data.
Avec un score global de 75 sur 100, le Sénégal confirme sa montée en puissance dans le domaine de l’ouverture des données. Le pays s’illustre tout particulièrement dans la composante « ouverture », avec un score de 88 sur 100, soit le meilleur du continent africain. Cette performance exceptionnelle reflète les efforts déployés par l’État, à travers l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), pour promouvoir une gouvernance basée sur l’accessibilité à l’information.
Ces résultats sont le fruit d’un ensemble de réformes structurelles menées au sein du Système statistique national. La refonte du portail national de données a permis de rendre plus visibles et plus compréhensibles les indicateurs clés du développement économique et social du pays. L’accent a été mis sur la régularité de la mise à jour des données, mais également sur leur diffusion sous des formats ouverts et interopérables, accompagnés de métadonnées claires. Cela permet une réutilisation aisée par des acteurs divers : entreprises numériques, chercheurs, ONG, journalistes, ou encore décideurs publics.

Autre fait marquant, l’ANSD a su fédérer l’ensemble des structures du système statistique autour d’une dynamique commune. Cette approche collaborative a favorisé une mutualisation des ressources, une consolidation des bases de données existantes, et une diffusion plus large et plus efficace des informations.
Toutefois, le rapport d’Open Data Watch pointe un axe d’amélioration : la couverture des données, qui plafonne à 60 sur 100. Certains secteurs stratégiques, notamment la santé, l’éducation, l’environnement, la justice et l’emploi, restent sous-documentés ou insuffisamment actualisés. L’ANSD a assuré que des actions sont en cours pour combler ces lacunes, avec pour objectif de renforcer la collecte et la publication dans ces domaines clés pour le développement humain.
Au-delà des chiffres, cette avancée a des impacts concrets sur la vie nationale. L’accessibilité des données améliore la gouvernance, en facilitant la prise de décision fondée sur des faits objectifs. Pour les innovateurs et les entrepreneurs, ces données ouvertes constituent un socle fertile pour développer des solutions numériques, avec un potentiel fort en matière de création d’emplois et d’inclusion numérique. Pour les citoyens, elles représentent une source d’information crédible sur l’action publique, ses priorités, ses résultats, et ses éventuelles failles.
En atteignant ce niveau de performance, le Sénégal prouve que souveraineté statistique et transparence ne sont pas incompatibles. Bien au contraire, cette alliance favorise l’innovation, la participation citoyenne, et une gouvernance plus responsable. Ce classement mondial vient ainsi récompenser une stratégie cohérente et tournée vers l’avenir, plaçant les données au cœur du développement durable et de la transformation numérique du pays.
Affaire Amadou Sall : Waly Seck et le fils d’Amadou Bâ visés par une demande d’inculpation du parquet financier
Le parquet financier adjoint a franchi un nouveau cap dans l’affaire tentaculaire autour d’Amadou Sall, fils de l’ancien président Macky Sall. Selon des informations exclusives rapportées par Walf Quotidien, un réquisitoire supplétif a été transmis à un juge d’instruction pour demander l’inculpation et le placement sous mandat de dépôt de plusieurs personnalités. Parmi elles figurent le chanteur Waly Seck, Ibrahima Bâ, fils de l’ancien Premier ministre Amadou Bâ, l’ancien ministre Samuel Sarr, ainsi que Mamadou Sy, Saliou Sylla, Babacar Niang et Cheikh Tidiane Seck, chauffeur personnel d’Amadou Bâ.
Ces individus sont visés pour des faits présumés d’association de malfaiteurs en groupe criminel organisé et de blanchiment de capitaux, également en bande organisée. Le parquet soupçonne qu’ils ont participé à un vaste réseau de transactions financières illicites, tel que mis en évidence par un rapport complémentaire de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) remis fin mars au Pool judiciaire financier.
Ce rapport fait suite à un précédent document ayant déjà conduit à l’arrestation de figures politiques et économiques influentes comme Farba Ngom et Tahirou Sarr. Il met au jour des opérations suspectes évaluées à plus de 125 milliards de francs CFA, impliquant plusieurs entités juridiques, sociétés-écrans, comptes bancaires et placements immobiliers.
Parmi les cas les plus médiatisés, celui de Waly Seck retient particulièrement l’attention. Le chanteur est soupçonné d’avoir reçu des transferts de fonds d’origine douteuse, sans qu’un lien économique clair ait pu être établi. De son côté, Mamadou Sy aurait également bénéficié de virements similaires, qui l’exposent aux mêmes chefs d’accusation.
Samuel Sarr, ancien ministre sous le régime de Me Abdoulaye Wade, est cité pour son rôle présumé dans plusieurs opérations de blanchiment. Il serait notamment impliqué dans une transaction suspecte portant sur un chèque de 200 millions de francs CFA.
Quant à Ibrahima Bâ, son implication se dessine à travers la société SCI-CTS, créée avec Amadou Sall. Officiellement gérée par Cheikh Tidiane Seck, le chauffeur de son père, cette entreprise immobilière est considérée comme une façade. Ibrahima Bâ y détiendrait 30 % des parts, financés grâce à la vente d’un terrain situé à Ouakam en 2012, pour un montant de 400 millions de francs CFA, à un certain Francisco Dlmir Nhaga.
Autre personnage clé, Saliou Sylla est présenté comme le gestionnaire de l’entreprise Ets Saliou Sylla. Il est accusé d’avoir effectué des retraits de chèques pour un total de 5,6 milliards de francs CFA, sans qu’aucune justification économique n’ait été apportée.
Alors que tous ces éléments alimentent une procédure judiciaire de plus en plus dense, l’homme au centre du dossier, Amadou Sall, ne s’est pas présenté à sa convocation du mercredi au Pool judiciaire financier. Il est actuellement localisé aux États-Unis, selon le journal Source A.
Le parquet financier, qui souhaite frapper fort, a également demandé la saisie conservatoire des biens des mis en cause. Cette mesure vise à sécuriser les avoirs dans l’attente d’une éventuelle décision judiciaire définitive. L’instruction judiciaire qui s’ouvre s’annonce longue, complexe et explosive, tant les ramifications de cette affaire touchent des personnalités issues des milieux politiques, artistiques et économiques de premier plan.
Amadou Ba dans le viseur de la justice : 141 milliards de FCFA de DAT évaporés sans passer par le Trésor public
C’est une affaire aux contours financiers complexes, mais dont l’ampleur ne laisse aucun doute : 141,087 milliards de francs CFA issus de Dépôts à terme (DAT) ont été « cassés » sans jamais être reversés au Trésor public. Ce chiffre, révélé par la Cour des comptes dans son rapport couvrant la période 2019-2024, secoue les plus hautes sphères de l’administration financière sénégalaise. L’affaire est désormais sur la table du ministre de la Justice, Ousmane Diagne, qui devra décider des suites judiciaires à donner à ce dossier aux implications explosives.
Au cœur des accusations se trouve Amadou Ba, ancien ministre de l’Économie, des Finances et du Plan, et candidat malheureux à la présidentielle de 2024. Selon un référé adressé au Garde des Sceaux par le Premier président de la Cour des comptes, Mamadou Faye, plusieurs pratiques financières qualifiées d’opaques ont été mises à jour. Il s’agit, selon les enquêteurs, de retraits anticipés de Dépôts à terme initialement ouverts par l’État, puis liquidés en dehors de tout circuit budgétaire, sans que les montants concernés ne soient restitués aux caisses publiques. Une pratique jugée non seulement irrégulière, mais également pénalement répréhensible au regard du droit financier.
Ces DAT, assimilables à des comptes d’épargne bloqués pour une durée déterminée, ont été ouverts à la demande de ministres ou de secrétaires d’État en charge des Finances. Cependant, leur liquidation anticipée aurait été ordonnée sans justification formelle ni traçabilité comptable. L’une des pièces au dossier est une lettre signée par Amadou Ba le 30 juin 2016, instruisant le placement de 4,1 milliards de francs CFA à un taux de 3,5 %, sans précision sur l’objet de l’opération. Selon les archives de la BRM (Banque Régionale des Marchés), ces fonds auraient ensuite été utilisés pour rembourser l’escompte d’un billet à ordre en mai 2017. Une destination jugée aussi floue que suspecte.
Autre exemple cité : un DAT de 6,5 milliards de francs CFA, consécutif à un protocole entre l’État, la Sonatel et la BRM, ordonné cette fois par le biais d’une lettre signée le 3 juin 2015 par Cheikh Tidiane Diop, alors secrétaire général du ministère des Finances. Dans les deux cas, aucune preuve de reversement au Trésor n’a été retrouvée, ni même de validation formelle par les organes habilités.
Le dossier ne met pas seulement en cause Amadou Ba. Il s’étend à toute une chaîne de responsabilités administratives, incluant Cheikh Tidiane Diop, plusieurs anciens trésoriers généraux, ainsi que d’ex-responsables du ministère de l’Économie et des Finances. L’enquête devra éclaircir le rôle précis de chacun dans ce qui ressemble à un vaste contournement des règles de gestion des fonds publics. Il s’agira notamment d’identifier clairement le trésorier général en poste à l’époque des faits, un maillon essentiel dans la chaîne de la responsabilité comptable.
Sur le plan juridique, les textes sont clairs. L’article 125 du décret n°2011-1880 portant règlement général sur la comptabilité publique stipule que seuls les comptables publics sont habilités à manier les deniers de l’État. En ordonnant directement ces opérations, les ministres mis en cause se seraient rendus coupables d’une violation manifeste des lois de finances et des principes de transparence budgétaire.
Dans ses conclusions, la Cour des comptes rappelle un principe fondamental : « la qualité de deniers publics ne se perd jamais, sauf lorsqu’ils sont utilisés pour éteindre une dette publique légale. » En l’occurrence, aucun document ou justificatif n’a pu prouver une telle utilisation. Les fonds se sont tout simplement évaporés, échappant à toute traçabilité, au mépris des règles de bonne gouvernance financière.
L’affaire est entre les mains du ministère de la Justice. La suite dépendra de la volonté politique du régime actuel de faire toute la lumière sur un dossier qui pourrait ébranler une partie de l’ancien système. Le peuple sénégalais attend désormais que la justice fasse son travail.
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°458 – 07/05/2025
Macky Sall au Sommet Global Solutions : Pour un multilatéralisme réformé et plus équitable
À Berlin, l’ancien président sénégalais appelle à repenser la gouvernance mondiale pour mieux répondre aux défis du XXIe siècle.
Lors du Sommet Global Solutions, Macky Sall, ancien président de la République du Sénégal, a prononcé un discours empreint de lucidité et de conviction. Il y a dénoncé les limites actuelles du système multilatéral, incapable selon lui de répondre efficacement aux crises qui secouent le monde : conflits prolongés, dérèglement climatique, montée du terrorisme, fragilités économiques et instabilité sociale.
Dans ce contexte tendu, Macky Sall a souligné que le multilatéralisme issu de l’après-guerre est devenu inadapté aux réalités contemporaines. Il a plaidé pour une réforme en profondeur des institutions internationales, qu’il accuse de ne pas refléter la diversité et les équilibres actuels du monde.
Il a ensuite mis en lumière les défis auxquels l’Afrique est confrontée. D’abord, celui de la paix et de la sécurité, notamment dans des régions comme le Sahel, où le terrorisme prend des proportions endémiques. Il a dénoncé l’inadéquation des mandats des missions de maintien de la paix face aux réalités du terrorisme et appelé à un soutien plus concret et mieux calibré de la communauté internationale.
Sur le plan économique, Macky Sall a insisté sur le potentiel immense du continent africain, riche en ressources naturelles et humaines, mais freiné par un système économique mondial inégal. Il a dénoncé les congés fiscaux abusifs, les biais des agences de notation, et le coût du crédit injustement élevé pour les pays africains. Pour lui, il est urgent de réformer la fiscalité internationale, les critères de notation, et de rendre le crédit export plus accessible.
S’agissant de la transition énergétique, il a rappelé que l’Afrique, bien qu’étant le continent qui pollue le moins, ne peut être tenue de choisir entre développement et environnement. Il a critiqué les décisions unilatérales comme l’interdiction du financement des projets gaziers lors de la COP26, tout en appelant à davantage de soutien pour les initiatives comme le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique (AAAP), dont il préside le Conseil de surveillance.
Enfin, Macky Sall a évoqué la réforme de la gouvernance mondiale, affirmant que la structure actuelle des grandes institutions internationales ne reflète plus les équilibres géopolitiques d’aujourd’hui. Il a salué l’admission de l’Union africaine au G20, tout en appelant à un siège supplémentaire pour l’Afrique au FMI et une représentation accrue au Conseil de sécurité de l’ONU et à la Banque mondiale.
En conclusion, il a lancé un appel vibrant à un sursaut humaniste et solidaire. « Nous ne devons pas renoncer à l’espérance », a-t-il dit, en précisant qu’il s’agit d’une espérance lucide, nourrie par le dialogue, la coopération, et la foi dans une humanité partagée. Pour Macky Sall, seule une telle dynamique permettra de panser les fractures, apaiser les tensions et construire un monde plus juste.
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°457 – 06/05/2025
Secteur extractif : une manne de 236 milliards FCFA pour l’État au premier semestre 2024
Le secteur extractif sénégalais confirme son rôle moteur dans l’économie nationale. Selon le dernier rapport semestriel publié par l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), ce lundi 5 mai 2025, les revenus générés par les activités minières et pétrolières ont atteint 236,59 milliards FCFA au premier semestre de l’année 2024. Un chiffre en forte progression qui représente déjà 64 % des recettes totales du secteur pour l’année 2023.
Sur ce montant, 225,49 milliards FCFA ont été directement affectés au budget de l’État, traduisant une efficience renforcée dans la captation des ressources issues du sous-sol. Le reste des recettes a été réparti entre divers acteurs et mécanismes, notamment la société nationale PETROSEN, les structures collectrices, les institutions régionales comme l’UEMOA et la CEDEAO, ainsi que les fonds sociaux et environnementaux.
La contribution du secteur des hydrocarbures s’est nettement améliorée : 45,79 milliards FCFA de revenus ont été collectés sur cette filière, contre 30,65 milliards FCFA sur l’ensemble de l’année 2023. Cette progression spectaculaire s’explique en grande partie par les paiements exceptionnels de la société Woodside Energy Senegal, dont :
- 3 milliards FCFA liés à un règlement douanier suite à un audit couvrant la période 2016–2021 ;
- 21,75 milliards FCFA au titre de droits de douane sur des opérations d’importation.
Le secteur minier, traditionnellement dominant, maintient sa dynamique avec des revenus du premier semestre représentant 56,36 % du total de l’exercice 2023. L’exploitation de l’or, du zircon, du phosphate ou encore du calcaire continue d’alimenter significativement les caisses de l’État.
Globalement, 95,31 % des revenus tirés du secteur extractif durant ce semestre ont été affectés au budget national, ce qui équivaut à 65,14 % des ressources budgétisées en 2023 à partir de ce secteur. Cela confirme non seulement l’amélioration du rendement fiscal, mais aussi l’importance croissante des ressources naturelles dans le financement des politiques publiques.
Avec l’entrée en production attendue de projets majeurs comme le champ pétrolier de Sangomar ou le terminal gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA), les perspectives pour la deuxième moitié de 2024 et les années à venir sont prometteuses. Le Sénégal semble bien engagé sur la voie de la transformation économique tirée par ses ressources naturelles, à condition de maintenir un cadre rigoureux, transparent et équitable.
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°456 – 05/05/2025
Seydi Gassama : « La reddition des comptes actuelle est normale et nécessaire »
Le directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal, Seydi Gassama, s’est exprimé ce dimanche 4 mai sur iRadio, dans l’émission Le Jury du Dimanche, à propos de la vague actuelle de reddition des comptes au Sénégal. Pour lui, ce processus, loin d’être anormal ou dicté par des considérations politiques, s’inscrit dans une logique institutionnelle encouragée depuis des années par les partenaires techniques et financiers du pays.
« Aujourd’hui, ce qui se passe est tout à fait normal », a-t-il affirmé. Selon lui, tous les responsables publics mêlés à la gestion de fonds ou à la prise de décisions engageant l’État doivent pouvoir rendre compte devant la justice, quel que soit leur rang ou leur passé politique.
Seydi Gassama rappelle que les instruments actuels de lutte contre la corruption – tels que l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), le Pool judiciaire financier ou encore la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) – sont des créations de l’ancien régime de Macky Sall, mises en place sous la pression d’institutions internationales comme l’UEMOA, la Banque mondiale ou la BAD. Ces dernières exigent des mécanismes solides de bonne gouvernance pour accorder leur soutien financier.
« Ces organes produisent régulièrement des rapports sur la base desquels des poursuites sont engagées. C’est donc un processus institutionnel déjà ancré », a-t-il expliqué.
Le militant des droits humains a aussi dénoncé l’absence de volonté politique sous l’ancien président Macky Sall pour aller au bout de la transparence. « Il n’y a eu qu’un seul responsable du régime précédent déféré à la justice malgré les nombreux rapports accablants. Des documents ont été tout simplement enterrés dans des tiroirs », déplore-t-il.
Il affirme même avoir en sa possession certains de ces rapports, jamais rendus publics ni transmis à la justice. Pour lui, cette impunité a encouragé la malgouvernance. « Macky Sall donnait l’impression de garantir à son entourage une immunité totale. C’est ce qui a ouvert la porte à des abus. »
Si Seydi Gassama soutient l’action actuelle des autorités judiciaires, il insiste toutefois sur la nécessité de préserver la sérénité et l’indépendance de la justice. Il s’est inquiété de la surmédiatisation du processus et des tentatives de récupération politique.
« Le jour où les Sénégalais sentiront que cette opération est motivée par une volonté de vengeance, elle perdra toute légitimité. Il faut donc laisser les magistrats travailler dans le calme, loin des pressions politiques ou médiatiques. »
En résumé, Seydi Gassama estime que la justice doit suivre son cours sans interférences, et que toute personne ayant géré des deniers publics doit rendre des comptes. Ce processus, à ses yeux, n’a rien d’exceptionnel. Il est le signe d’un État qui se réconcilie avec les principes de transparence et de redevabilité.
Lancement du programme de restructuration : 12 entreprises de presse soutenues par l’État
Le gouvernement du Sénégal a officiellement lancé, le samedi 3 mai 2025, la première phase du Programme de Restructuration Financière des entreprises de presse, sous l’égide du ministère de la Communication et de l’ADEPME. Douze entreprises bénéficient chacune d’une subvention de 24 millions FCFA, sur un budget total de 384 millions FCFA.
La directrice générale de l’ADEPME, Marie Rose Faye, a insisté sur la nécessité pour les médias de revoir leurs modèles économiques, en intégrant le numérique, l’indépendance éditoriale, et la confiance du public comme piliers de leur avenir. Le programme prévoit un accompagnement technique et financier, fondé sur un diagnostic financier personnalisé et un plan de restructuration adapté.
S’exprimant au nom des bénéficiaires, Mamadou Ibra Kane, président du CEDPS, a salué cette première collaboration directe avec l’ADEPME. Il a également mis en avant l’implication de deux experts-comptables dans la réussite du processus.
À noter que le financement accordé comprend 75 % de subvention publique, les 25 % restants étant à la charge des entreprises bénéficiaires.
Mgr André Guèye officiellement intronisé archevêque de Dakar : « Servir comme Jésus, servir et rien d’autre »
L’Église catholique du Sénégal vient de tourner une page historique. Ce samedi, Mgr André Guèye a été intronisé archevêque de Dakar, lors d’une cérémonie solennelle à la cathédrale Notre-Dame des Victoires, en présence de nombreuses autorités religieuses, fidèles et délégations venues de divers diocèses.
Nommé en février dernier par le Pape François, Mgr Guèye succède à Mgr Benjamin Ndiaye, auquel il a exprimé une « profonde reconnaissance », tout en rendant hommage aux figures marquantes de l’archidiocèse : feu Mgr Marcel Lefebvre, le cardinal Hyacinthe Thiandoum et le cardinal Théodore Adrien Sarr.
Dans son homélie, le nouvel archevêque a placé son ministère sous le sceau du « service fraternel et humble », à l’image du Christ et sous la protection spirituelle de Notre Dame des Victoires et de la Délivrande de Popenguine.
« Qui pourrait prétendre être à la hauteur d’une telle mission ? Assurément personne. Tout est grâce. C’est la grâce de Dieu qui nous surprend, nous étonne et nous donne les ressources surnaturelles dont nous avons besoin », a-t-il confié.
Conscient du poids de la responsabilité, il a qualifié sa charge d’« exaltante mais exigeante », soulignant que seule l’humilité dans le service permet de répondre à l’appel.
Mgr Guèye a également lancé un appel fort à la collaboration fraternelle entre évêques, fondée sur la coordination, la consultation et la solidarité. Il a promis aux prêtres un style de gouvernance basé sur la confiance, l’écoute et la disponibilité.
Enfin, il a rappelé le sens véritable de l’autorité dans l’Église :
« L’ambition, la prétention voire l’orgueil sont tapis au fond du cœur de l’homme. (…) L’autorité ne donne qu’un seul droit : servir comme Jésus, servir et rien d’autre. »
Classement RSF 2025 : la précarité économique, principale menace pour la liberté de la presse
Le nouveau Classement mondial de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières (RSF), ce vendredi 2 mai, met en lumière une évolution alarmante : la précarité économique est désormais la principale menace pour la liberté de la presse, devant la censure ou la violence.
« La principale menace à la liberté de la presse n’est plus uniquement la violence ou la censure : c’est désormais la précarité économique des médias », alerte Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF. Selon lui, les rédactions, asphyxiées financièrement, deviennent vulnérables aux logiques de désinformation et aux pressions politiques.
Le rapport 2025 dresse un constat sévère : dans 160 des 180 pays évalués, les médias peinent à atteindre une stabilité financière. Un tiers des pays enregistrent des fermetures régulières de rédactions. Des exemples comme la Tunisie (129e, -11), l’Argentine (87e, -21) ou les États-Unis (57e, -2) illustrent cette chute liée à la course à la rentabilité au détriment de la qualité de l’information.
Pour Anne Bocandé, directrice éditoriale de RSF, « sans indépendance économique, il n’y a pas de presse libre. Une information fiable coûte cher. Il faut repenser l’économie des médias pour la rendre compatible avec l’intérêt général. »
En Afrique, les défis sont accrus : concentration des médias entre les mains de groupes proches du pouvoir, autocensure, manque de régulation efficace. Le Sénégal, lui, gagne 20 places et se classe 74e dans le monde, 15e en Afrique et 7e dans la CEDEAO. Une progression que Sadibou Marong attribue aux réformes amorcées, tout en appelant à des mesures concrètes et durables. « Sans un plan d’appui structuré, l’indépendance des médias restera une illusion », prévient-il.
Le rapport pointe aussi du doigt l’impact massif des géants du numérique (GAFAM), qui captent l’essentiel des revenus publicitaires. En 2024, les dépenses sur les plateformes sociales ont atteint 247,3 milliards de dollars, au détriment des médias traditionnels.
À l’échelle mondiale, le score moyen de liberté de la presse chute sous les 55 points, basculant dans une zone jugée « difficile ». Plus de 112 pays régressent, et 42 d’entre eux présentent une situation « très grave ».
Pour RSF, seule une mobilisation globale, conjuguée à des politiques publiques ambitieuses, pourra inverser cette tendance. « Défendre la presse aujourd’hui, c’est défendre la démocratie », conclut Sadibou Marong.
Assemblée nationale : L’immunité parlementaire de Moustapha Diop levée
L’Assemblée nationale du Sénégal a officiellement levé, ce vendredi, l’immunité parlementaire de Moustapha Diop, député-maire de Louga et ancien ministre du Développement industriel. La décision, largement soutenue par les députés, marque un tournant dans l’évolution judiciaire de cette figure politique.
Sur les 124 parlementaires présents lors de la séance plénière, 116 ont voté pour la levée de l’immunité, tandis que 8 s’y sont opposés. Aucun député ne s’est abstenu. Ce vote fait suite à une demande formulée par le ministre de la Justice, relayée par une correspondance du Procureur général près la Cour d’appel de Dakar. L’Assemblée a ainsi entériné la résolution soumise par la Commission Ad hoc, spécialement mise en place pour statuer sur ce dossier.
Cette levée d’immunité ouvre désormais la voie à des poursuites judiciaires contre Moustapha Diop, dont les ennuis judiciaires restent pour l’instant non détaillés publiquement. Toutefois, cette procédure souligne la volonté des autorités de renforcer la transparence et la redevabilité au sein de la classe politique.
L’ancien ministre, réputé pour son influence dans la région de Louga, pourrait donc bientôt faire face à la justice, sauf rebondissement dans les jours à venir. En attendant, cette affaire suscite de vifs commentaires au sein de l’opinion publique et sur les réseaux sociaux.
Fête du Travail : Le président Diomaye Faye réaffirme l’engagement du gouvernement envers les travailleurs
À l’occasion de la célébration de la fête internationale du Travail, ce jeudi 1er mai 2025, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, s’est adressé à la nation pour exprimer son soutien indéfectible aux travailleuses et travailleurs du Sénégal. Dans un message solennel publié sur ses réseaux officiels, le chef de l’État a réaffirmé « l’attachement profond » de son gouvernement aux valeurs de dialogue social, de dignité, de justice et d’équité dans le monde du travail.
« Le gouvernement répondra avec rigueur et responsabilité aux engagements qu’il a souscrits », a-t-il déclaré, saluant le rôle essentiel des travailleurs dans la construction d’un Sénégal souverain, juste et prospère.
Conscient des défis économiques actuels, le président Faye a souligné la nécessité d’une cohésion nationale autour d’objectifs communs. Il a annoncé la poursuite de réformes ambitieuses pour renforcer la protection des travailleurs, améliorer leurs conditions de vie et bâtir un environnement favorable à un travail décent.
« Face aux défis économiques actuels, nous continuerons à promouvoir des réformes ambitieuses pour garantir un travail décent, consolider notre pacte de stabilité sociale et bâtir ensemble le Sénégal que nous voulons », a-t-il insisté.
Depuis son investiture, le président Diomaye Faye a multiplié les signaux en faveur d’une gouvernance basée sur l’écoute et la concertation. Cette déclaration du 1er mai s’inscrit dans cette volonté de renforcer la confiance entre les partenaires sociaux et les autorités publiques. Elle intervient alors que plusieurs syndicats attendent des mesures concrètes sur l’emploi des jeunes, la sécurité sociale, le pouvoir d’achat et le respect des conventions collectives.
Alors que le président tend la main au dialogue, les principales centrales syndicales du pays ont, de leur côté, saisi l’occasion pour renouveler leurs revendications. Amélioration des salaires, revalorisation des pensions de retraite, meilleure couverture médicale, fin des contrats précaires dans la fonction publique : les attentes sont nombreuses.
1er Mai 2025 : Le président Bassirou Diomaye Faye rend hommage aux travailleurs et insiste sur le dialogue social
À l’occasion de la fête internationale du travail, célébrée ce jeudi 1er mai 2025, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a adressé un message fort à l’ensemble des travailleurs sénégalais. Lors du Conseil des ministres du 30 avril, il a salué « la contribution déterminante des travailleurs à la stabilité sociale et au développement économique du pays », exprimant ses « chaleureuses félicitations, ses encouragements et son soutien permanent » à leur endroit.
Dans un contexte économique marqué par des réformes et des attentes sociales élevées, le Chef de l’État a mis un accent particulier sur la nécessité de renforcer le dialogue social. Il a instruit le gouvernement d’œuvrer, en concertation avec les syndicats, à consolider les mécanismes d’écoute et de négociation, dans le respect des droits des travailleurs et des engagements internationaux du Sénégal.
Parmi les mesures prioritaires évoquées :
La promotion du travail décent, en conformité avec le Code du travail et les conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT) ; Le repositionnement de l’administration du travail, afin d’en améliorer l’efficacité, les moyens d’action et la proximité avec les réalités du terrain ; La réactivation des comités d’hygiène et de sécurité au travail dans tous les ministères, avec une actualisation du cadre réglementaire pour prévenir les risques professionnels et améliorer les conditions de travail.
Le président Diomaye Faye a également annoncé qu’il recevra, dans l’après-midi du 1er mai, les responsables des principales centrales syndicales, à l’occasion de la traditionnelle remise des cahiers de doléances. Cette rencontre, hautement symbolique, s’inscrit dans une volonté affichée de renouer avec une gouvernance sociale fondée sur la concertation, le respect et la transparence.
Les nominations en conseil des ministres du Mercredi 30 Avril 2025
AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES,
le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Au titre du Ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique :
Monsieur Madiaw DIOP, Ingénieur de conception en informatique est nommé membre du Comité directeur du Fonds de Développement du Service universel des Télécoms, en remplacement de Monsieur Mamadou Lamine SENE, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Silman CAMARA, Consultant en Finance est nommé Président du Conseil d’Administration de Sénégal Connect Park, en remplacement de Monsieur Al Ousseynou COULIBALY.
Au titre du Ministère de la Famille et des Solidarités :
Madame Khady SALL, Sociolinguiste, titulaire d’un Master II en Gestion de Projets est nommée, Président du Conseil d’Orientation de la Délégation générale à la Protection sociale et à la Solidarité nationale au Ministère de la Famille et des Solidarités, en remplacement de Monsieur Mouhamadou DIAW.
Au titre du Ministère de l’Education nationale :
Monsieur Ibrahima FAYE, Juriste-conseil, matricule de solde n°518 222/J est nommé Inspecteur technique au Ministère de l’Education nationale ;
Monsieur Modou WADE, Inspecteur de l’Enseignement élémentaire, matricule de solde n°602 130/J est nommé Inspecteur technique au Ministère de l’Education nationale ;
Monsieur Amadou Bah BODIAN, Professeur de l’Enseignement secondaire, matricule de solde n°652 224/A est nommé Inspecteur technique au Ministère de l’Education nationale ;
Monsieur Papa Ndiaga Coumba DIENG, Professeur de l’Enseignement secondaire, matricule de solde n°626 917/E est nommé Inspecteur technique au Ministère de l’Education nationale ;
Monsieur Alioune GUEYE, Professeur de l’Enseignement secondaire, matricule de solde n°603 566/D est nommé Inspecteur technique au Ministère de l’Education nationale.
Au titre du Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture :
Monsieur Georges Arman Yelognissédé DEGUENONVO, Inspecteur de l’Education populaire, de la Jeunesse et des Sports, matricule de solde n°633 179/ C est nommé Directeur des activités socio-éducatives et de la vie associative, au Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture ;
Monsieur Nalla Socé FALL, Maitre de Conférences Titulaire en Psychologie sociale du Sport (option Sciences et Techniques des activités physiques et sportives) matricule de solde n°607 088/M, est nommé Directeur du Centre national d’Education populaire et sportif, en remplacement de Serigne Ali Cissé DIENE, appelé à d’autres fonctions.
Au titre du Ministère du Tourisme et de l’Artisanat :
Madame Ndèye Awa BADJI, Planificatrice, matricule de solde n°615 809/ G est nommé Directeur de la Réglementation touristique du Ministère du Tourisme et de l’Artisanat, en remplacement de Monsieur Philippe Ndiaga BA.
Le Ministre de la Formation professionnelle et technique,
Porte-Parole du Gouvernement
Amadou Moustapha Njekk SARRE
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°455 – 30/04/2025
Crise dans le secteur des médias au Sénégal : la CAP appelle à la mobilisation face à “l’étouffement organisé”
La Coordination des Associations de Presse (CAP) a tiré la sonnette d’alarme ce lundi lors d’une conférence de presse. Face à ce qu’elle qualifie d’agressions répétées contre les médias sénégalais, elle appelle à une mobilisation urgente et massive de l’ensemble des acteurs du secteur.
Depuis mai 2024, la presse sénégalaise subit une série de mesures restrictives qui, selon la CAP, portent clairement la marque du pouvoir exécutif. Après une asphyxie financière prolongée, c’est désormais une offensive administrative qui s’abat sur les entreprises de presse. Le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique a publié le 22 avril 2025 un arrêté imposant l’arrêt immédiat des activités des médias jugés « non conformes » au Code de la presse, une décision renforcée par des assignations émises par la Direction de la Surveillance du Territoire (DST).
Plus d’une vingtaine de responsables de médias ont été convoqués pour recevoir ces injonctions, et selon la CAP, ce sont près de 300 entreprises qui pourraient être concernées. La situation est d’autant plus préoccupante que les décisions du ministère s’accompagnent d’un flou juridique et administratif. Les critères d’exclusion ne sont pas clairs, aucune notification formelle n’a été adressée aux médias concernés, et la plateforme de déclaration des entreprises de presse est bloquée depuis février 2025, empêchant toute nouvelle inscription.
Malgré la saisine de la Cour suprême et les dénonciations répétées par les organisations professionnelles, aucune réaction n’est venue des autorités judiciaires ou politiques. Ce silence, selon la CAP, traduit un mépris inquiétant pour la liberté de la presse. L’organisation n’hésite pas à établir une analogie forte, affirmant que la presse sénégalaise aujourd’hui est comme un George Floyd : étouffée par les institutions censées la protéger.
Le contexte de cette crise est aggravé par le blocage du Fonds d’Appui et de Développement de la Presse (FADP), l’inactivité du Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA), et la paralysie d’organes comme le CORED ou la Commission de la Carte nationale de Presse. Les cartes ne sont plus délivrées depuis février 2024, et aucune concertation sérieuse n’a été engagée par le ministre Alioune Sall, en dehors d’une simple réunion de prise de contact en mai 2024.
Face à ce qu’elle qualifie de dérive autoritaire, la CAP entend organiser la résistance. Elle lance un recensement des entreprises de presse concernées, mobilise des avocats pour les accompagner et appelle à un dépôt massif de recours devant la Chambre administrative de la Cour suprême. Tout au long du mois de mai, elle prévoit des rencontres avec les syndicats, les défenseurs des droits humains, les organisations de la société civile et d’autres forces vives de la nation. Ce cycle d’actions se conclura par un sit-in devant le ministère de la Communication.
La CAP, qui vient de se restructurer à la faveur de nouveaux changements à la tête du SYNPICS et de la Convention des Jeunes Reporters, entend se renforcer. Une assemblée générale est prévue le 17 mai pour formaliser cette nouvelle dynamique.
Dans un contexte où la démocratie sénégalaise est scrutée de près, la liberté de la presse semble à la croisée des chemins. La CAP appelle tous les citoyens, acteurs politiques, partenaires internationaux et institutions garantes des libertés fondamentales à ne pas rester silencieux face à ce qu’elle considère comme une tentative d’étouffer l’un des derniers remparts de la démocratie.
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°454 – 29/04/2025
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°453 – 28/04/2025
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°452 – 26 ET 27/04/2025
Coup de balai dans les médias : l’État ordonne la cessation immédiate de parution de plusieurs organes de presse
La liberté de la presse au Sénégal vient de connaître un nouveau choc. Plusieurs patrons de presse ont été convoqués à la Division de la Surveillance du Territoire (DST) où leur a été signifiée une cessation immédiate de leurs activités de parution. Cette mesure fait suite à l’arrêté n°011059/MCTN signé le 22 avril 2025 par le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, ordonnant l’arrêt de la publication, de la diffusion et du partage de contenus jugés non conformes au Code de la presse.
Dans un procès-verbal transmis à l’un des organes de presse concernés, le Directeur de la Surveillance du Territoire, Commissaire de Police Divisionnaire, a formellement enjoint l’arrêt sans délai de toute parution. En cas de non-respect, des sanctions prévues par les articles 194, 195 et 200 du Code de la presse seront appliquées, allant jusqu’à la suspension définitive et à des poursuites judiciaires.
L’arrêté ministériel, appliqué avec une rigueur soudaine, a surpris plus d’un. Pour beaucoup d’acteurs du secteur, la méthode employée suscite inquiétude et incompréhension. « On ne nous a laissé aucune marge de régularisation. C’est un couperet tombé du jour au lendemain », déplore un responsable de publication. Dans les rédactions touchées, c’est la stupeur, mêlée à une inquiétude pour la survie économique des structures et la préservation de la liberté d’informer.
En toile de fond de cette vague de suspensions, la question de la conformité au Code de la presse. Le 6 février dernier, le ministère de la Communication avait publié une liste officielle des médias dits “en règle”. Sur les 639 médias recensés au Sénégal, seuls 258 rempliraient les critères légaux, selon Habibou Dia, directeur de l’information au ministère. Les autres, soit 380 organes, sont accusés de fonctionner dans l’illégalité : absence de récépissé, direction non conforme, ou encore défaut de déclaration.
Mais pour de nombreux professionnels du secteur, cette opération ressemble moins à un assainissement qu’à une tentative de musellement. Certains y voient une volonté déguisée de réduire la pluralité de l’information et de mettre au pas les voix indépendantes ou critiques du régime. « On nous parle de régularisation, mais il n’y a eu ni préavis ni accompagnement », affirme un journaliste concerné.
Face à cette situation, les organisations de presse commencent à se mobiliser. Le Synpics, le Cored et d’autres structures corporatives prévoient de tenir des réunions de crise dans les jours à venir pour discuter de la riposte. Il pourrait s’agir d’interpellations publiques, de recours juridiques, voire de manifestations symboliques pour défendre le droit à l’information.


Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°451 – 25/04/2025
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°450 – 24/04/2025
Le Conseil constitutionnel invalide la loi d’interprétation portée par Amadou Ba
Coup de théâtre à l’Assemblée nationale. Le Conseil constitutionnel sénégalais a rendu publique, ce mercredi, une décision lourde de conséquences : la loi d’interprétation de la loi d’amnistie, introduite par le député Amadou Ba et adoptée le 2 avril dernier, a été déclarée contraire à la Constitution.
Ce texte, soutenu par le groupe parlementaire majoritaire Pastef, avait pour objectif de « clarifier » certaines dispositions de la loi d’amnistie votée sous le régime de Macky Sall. Une loi promulguée en mars 2024, qui couvrait les infractions commises dans le cadre des événements politiques survenus entre février 2021 et février 2024. C’est grâce à elle que plusieurs figures majeures de l’opposition d’alors, dont l’actuel président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, avaient pu recouvrer la liberté.
Mais la loi d’interprétation, adoptée dans un contexte de tensions politiques persistantes, avait suscité une levée de boucliers au sein de l’opposition parlementaire et de plusieurs organisations de la société civile. Ces derniers y voyaient une tentative de restreindre la portée de la loi d’amnistie, voire de permettre un réexamen judiciaire de certains cas pourtant déjà couverts par le texte initial.
Saisie par un groupe de députés, l’institution juridictionnelle suprême a estimé que cette loi d’interprétation portait atteinte à la Constitution, notamment à la séparation des pouvoirs et à la sécurité juridique. En clair, une loi d’amnistie ne peut faire l’objet d’une réinterprétation législative a posteriori sans porter atteinte à sa portée et à son esprit initial.
Avec cette décision, le Conseil constitutionnel vient remettre les pendules à l’heure, tout en confortant la légitimité de la loi d’amnistie initiale. Pour le camp présidentiel, il s’agit d’une victoire sur le terrain juridique et d’un signal fort envoyé à ceux qui tenteraient, selon certains juristes, de manipuler les textes à des fins politiques.
Reste à savoir quelles seront les répercussions de cette décision sur le travail parlementaire et les équilibres politiques au sein de l’Assemblée nationale, où les débats restent très tendus entre majorité et opposition.




Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°449 – 23/04/2025
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°448 – 22/04/2025
Décès du pape François : un pontificat d’humilité et de réformes au service des plus vulnérables
Le pape François s’est éteint ce lundi de Pâques 2025, au Vatican, à l’âge de 88 ans. Premier pape originaire d’Amérique latine, premier jésuite à accéder au trône de Saint Pierre et premier non-européen depuis des siècles, Jorge Mario Bergoglio laisse derrière lui un pontificat de plus de dix ans, marqué par l’humilité, des réformes audacieuses et une attention constante portée aux plus démunis.
Élu le 13 mars 2013 pour succéder à Benoît XVI – pape émérite encore vivant à l’époque – François avait surpris par sa simplicité dès ses premiers mots. « Mes frères cardinaux sont allés chercher un pape presque au bout du monde », avait-il déclaré en apparaissant au balcon, vêtu sobrement, sans les insignes dorés traditionnels.
Choisissant le nom de François en hommage à saint François d’Assise, il annonçait d’emblée son ambition : faire de l’Église « une Église pauvre pour les pauvres ». C’est ce cap qu’il n’a cessé de tenir tout au long de son pontificat.
Né en 1936 à Buenos Aires, fils d’immigrés italiens, Jorge Bergoglio entre dans la Compagnie de Jésus à 22 ans. Devenu archevêque, puis cardinal, il refuse les honneurs, prend les transports en commun et choisit de vivre dans un modeste appartement plutôt que dans le palais épiscopal. Une attitude qu’il conserve au Vatican, préférant la Maison Sainte-Marthe au Palais apostolique.
Il restera célèbre pour ses gestes inattendus : embrassant des malades, lavant les pieds de migrants lors du Jeudi saint, ou encore se rendant en Corse pour participer à un colloque sur la foi populaire, tout en refusant de prendre part à l’inauguration de Notre-Dame de Paris avec Emmanuel Macron, qu’il jugeait trop institutionnelle.
Dès les débuts de son pontificat, François place les migrants au centre de ses préoccupations. En 2013, il se rend à Lampedusa pour dénoncer « la mondialisation de l’indifférence ». À Marseille, dix ans plus tard, il plaide pour une « culture de l’humanité et de la fraternité » face à la crise migratoire. Il accueille personnellement plusieurs familles de réfugiés au Vatican.
Plus largement, il n’a eu de cesse de dénoncer les inégalités sociales, le chômage de masse, les ravages de l’économie libérale. À Naples, en 2015, il affirme : « Gagner 600 euros par mois, c’est de l’esclavage. »
François n’a pas bouleversé la doctrine catholique, mais il a infléchi son application. Il permet la bénédiction de couples homosexuels remariés, autorise le baptême des personnes transgenres et réaffirme que les personnes LGBTQ+ doivent être accueillies dans l’Église. Toutefois, il reste ferme sur l’avortement, qu’il compare à un « contrat avec un tueur à gages ».
Côté environnement, il marque l’histoire avec Laudato si’, son encyclique de 2015 sur l’écologie intégrale, puis réitère son appel à la sauvegarde de « notre maison commune » dans Laudate Deum en 2023.
Malgré une santé déclinante – une mobilité réduite depuis 2022 et une pneumonie bilatérale en février dernier – François est resté actif jusqu’à ses derniers jours. Son message de paix, de fraternité et d’espérance continue de résonner, même après sa disparition.
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°447 – 19 ET 20/04/2025
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°446 – 18/04/2025
Affaire Covid-19 : Plus de 258 millions de francs CFA versés en cautionnement pour obtenir la liberté provisoire
Dans le cadre des poursuites judiciaires liées à la gestion des fonds alloués à la lutte contre la Covid-19, le procureur de la République près le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, Ibrahima Ndoye, a apporté ce jeudi 17 avril des précisions majeures sur l’évolution de l’affaire.
Lors d’une conférence de presse tenue par le Parquet de Dakar, le magistrat a annoncé qu’un montant total de 258 448 233 francs CFA a été versé à titre de cautionnement. Une somme consignée par des personnes poursuivies dans le cadre de cette vaste opération judiciaire, dans le but d’obtenir une liberté provisoire.
« L’objectif n’est pas de mettre des gens en prison, mais de prendre en charge le phénomène criminel de manière efficace et surtout de rétablir la confiance dans la gestion des ressources publiques », a souligné Ibrahima Ndoye.
Le procureur a précisé que les personnes concernées ont d’abord été arrêtées puis présentées au parquet avant de procéder, de manière spontanée et volontaire, au versement des sommes demandées. Il a insisté sur le fait que la restitution des fonds constitue une condition préalable à l’obtention de toute mesure de liberté.
Ces sommes sont désormais déposées à la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), une manière de sécuriser les ressources récupérées et de garantir qu’elles soient restituées à l’État du Sénégal.
Cette sortie du procureur intervient dans un contexte où la justice sénégalaise, à travers le Pôle Financier Judiciaire, affiche une ferme volonté de lutter contre la délinquance financière. Plus de 15 milliards de francs CFA ont déjà été saisis, selon le dernier bilan dévoilé, en plus de dizaines de véhicules, titres fonciers, et autres biens matériels.
Pour rappel, le Fonds Force-Covid-19 avait été mis en place au plus fort de la pandémie afin de soutenir les secteurs affectés, assurer la prise en charge des malades et soulager les ménages vulnérables. Plusieurs rapports, dont ceux de la Cour des comptes, ont relevé des irrégularités majeures dans la gestion de ces ressources.
La justice promet de continuer les investigations jusqu’à ce que tous les acteurs impliqués soient identifiés et poursuivis conformément à la loi.
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°445 – 17/04/2025
Rapport de la Cour des Comptes : Le parquet financier saisit la DIC pour enquête
L’affaire prend une tournure judiciaire. À la suite du rapport accablant de la Cour des Comptes sur la gestion des finances publiques du Sénégal entre 2019 et le 31 mars 2024, le parquet du Pôle judiciaire financier est officiellement entré en action. Dans un communiqué diffusé ce mercredi, le procureur de la République financier a annoncé avoir reçu, le 3 avril dernier, un référé aux fins d’ouverture de procédures pénales, transmis par le Procureur général près la Cour d’appel de Dakar.
Ce référé fait suite à des constats graves contenus dans le rapport d’audit publié par la Cour des Comptes. Le document a en effet relevé plusieurs actes et faits susceptibles de qualifications pénales, notamment des irrégularités dans la gestion des fonds publics, des soupçons de détournements, et des manquements manifestes dans le respect des procédures de passation de marchés ou d’exécution budgétaire.
Le parquet financier, désormais saisi, a décidé de confier le dossier à la Division des investigations criminelles (DIC). La saisine a eu lieu le 14 avril 2025, avec pour mission d’ouvrir une enquête approfondie sur l’ensemble des points soulevés dans le rapport transmis par la Cour des Comptes. Les enquêteurs devront ainsi faire la lumière sur les faits reprochés, identifier les auteurs ou complices présumés, et établir d’éventuelles responsabilités pénales.
La mobilisation de la DIC dans cette affaire marque une étape importante dans la volonté des autorités judiciaires d’apporter une réponse ferme aux questions de gouvernance, de transparence et de reddition des comptes. Pour rappel, la Cour des Comptes, dans son rapport, avait pointé une série d’anomalies portant sur des milliards de francs CFA, en insistant sur la nécessité de poursuites pénales dans plusieurs cas.
Ce développement intervient dans un contexte où les nouvelles autorités ont fait de la lutte contre l’impunité et la bonne gouvernance un pilier central de leur politique. La saisine du parquet financier, suivie de l’ouverture d’une enquête judiciaire, pourrait donc marquer le début d’un vaste chantier de responsabilité publique, avec à la clé d’éventuelles inculpations ou poursuites devant les juridictions compétentes.
Pour l’heure, aucun nom n’a été officiellement cité, mais la procédure suit son cours. Les conclusions de la DIC seront déterminantes pour la suite des événements, et toute la classe politique ainsi que l’opinion publique attendent désormais de voir si cette enquête se traduira par des sanctions exemplaires ou des réformes structurelles durables dans la gestion des finances de l’État.
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°444 – 16/04/2025
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°443 – 15/04/2025
Assemblée nationale : Sonko révèle une économie de 60 milliards FCFA grâce à la renégociation des marchés publics
Lors de la séance de questions d’actualité tenue ce lundi à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Ousmane Sonko a livré un message fort en matière de gouvernance économique. Selon lui, le gouvernement a réussi à économiser plus de 60 milliards FCFA grâce à une vaste opération de renégociation des marchés publics, ciblant essentiellement les contrats conclus sous l’ancien régime.
Le chef du gouvernement a mis en lumière des pratiques de surfacturation dans les secteurs de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur. « Certains marchés affichaient des surcoûts de 20 milliards par-ci, 10 milliards par-là », a-t-il révélé. Grâce aux preuves rassemblées par l’exécutif, plusieurs entreprises ont reconnu ces dépassements et accepté de réajuster les montants perçus, ce qui a permis une restitution significative au budget de l’État.
Il a toutefois précisé que ces opérations de renégociation ne concernent, pour le moment, que les secteurs éducatifs, laissant présager d’autres économies substantielles une fois que les contrats relatifs aux ressources naturelles auront été passés au crible.
Dans le domaine des ressources naturelles, Ousmane Sonko a annoncé une nouvelle approche pour l’exploitation du phosphate de Matam, rompant avec les anciennes pratiques basées sur l’exportation brute. Désormais, le gouvernement compte privilégier la transformation locale grâce à la création d’unités industrielles nationales : « Nous n’exporterons que l’excédent. C’est notre nouveau modèle économique », a-t-il affirmé.
Cette politique s’inscrit dans la volonté de réaffirmer la souveraineté du Sénégal sur ses ressources, un axe central du programme de gouvernance du président Bassirou Diomaye Faye.
Abordant la question de la dette publique, le Premier ministre a reconnu que le pays devra mobiliser 1 195 milliards FCFA en 2025 pour combler ses besoins de financement. Toutefois, il a rassuré sur une réduction progressive de ces montants : 498 milliards en 2026, 155 milliards en 2029. Il s’agit, selon lui, de compléments ponctuels aux recettes déjà prévues par l’État.
Ousmane Sonko a ainsi appelé les Sénégalais à la patience et à l’effort collectif pendant les deux prochaines années, afin de permettre un redressement durable : « Ce sera difficile, mais ce n’est qu’une étape. Le but est de repartir sur des bases solides. »
Pour conclure, le chef du gouvernement a fustigé les anciennes pratiques de gestion qu’il juge responsables de la situation actuelle. Il a notamment évoqué les « chiffres maquillés » et l’« empressement » des gouvernants passés, appelant à tirer les leçons du passé pour éviter les dérives futures.
🔴 [DIRECT – Assemblée Nationale] QUESTIONS AU GOUVERNEMENT : OUSMANE SONKO FACE AUX DÉPUTÉS
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°442 – 14/04/2025
Justice : Mansour Faye attendu ce lundi à la DIC
L’ancien ministre Mansour Faye, également gendre de l’ex-président Macky Sall, est attendu ce lundi 15 avril à la Division des Investigations Criminelles (DIC). Selon des informations obtenues par Dakaractu, il devra répondre à une convocation officielle, dans un contexte où plusieurs figures de l’ancien régime sont dans le viseur de la justice sénégalaise.
La DIC aurait cherché à entrer en contact avec Mansour Faye depuis vendredi dernier, selon la même source. Des policiers se seraient rendus à son domicile sans succès. Ce n’est qu’après avoir été informé par ses proches que l’ancien ministre aurait décidé de prendre lui-même contact avec les enquêteurs, pour leur confirmer sa disponibilité.
Il est donc attendu ce lundi matin dans les locaux de la DIC, où il devra probablement fournir des explications sur des faits qui n’ont, pour l’instant, pas été précisés par les autorités compétentes.
Cette convocation intervient dans un contexte de traque aux biens mal acquis et de renforcement des mécanismes de reddition des comptes, amorcé par le nouveau régime du président Bassirou Diomaye Faye. Plusieurs responsables de l’ancienne majorité présidentielle sont scrutés par la justice, certains ayant déjà été entendus ou empêchés de quitter le territoire.
Mansour Faye, ancien ministre du Développement communautaire, de l’Équité sociale et territoriale, puis ministre des Transports terrestres et du Désenclavement, a été un acteur central du régime précédent. Sa gestion de plusieurs programmes sociaux, notamment le programme de résilience alimentaire et nutritionnelle, pourrait faire l’objet d’investigations.
Jusqu’à présent, aucune déclaration publique n’a été faite ni par l’intéressé ni par les autorités policières ou judiciaires sur les motifs exacts de cette convocation. Ce silence contribue à alimenter les spéculations autour d’une possible opération judiciaire d’envergure ciblant plusieurs personnalités politiques proches de l’ancien président Macky Sall.
Exclusif – AIBD : Après Mansour Faye, Racine Sy empêché de quitter le territoire
Les restrictions de sortie du territoire semblent s’étendre au Sénégal. Après l’ancien ministre Mansour Faye, c’est au tour de Mamadou Racine Sy, maire de Podor et figure majeure du secteur privé, de se voir refuser l’embarquement à l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) dans la nuit du samedi 12 avril, selon des informations recueillies par PressAfrik.
M. Sy devait s’envoler pour le Maroc, dans le cadre d’un projet de coopération décentralisée entre les villes de Meknès et Podor. À la clé : un accord de partenariat devant être signé le mardi 16 avril. Une partie de la délégation sénégalaise, voyageant via Royal Air Maroc, est d’ores et déjà arrivée sur place. Le retour collectif était prévu pour mercredi.
Contacté, un proche du maire de Podor s’est dit stupéfait par cette mesure, soulignant qu’elle pourrait compromettre un accord à fort enjeu économique pour la région nord du Sénégal. L’homme d’affaires avait pourtant voyagé sans difficulté vers Paris il y a quelques mois, ce qui rend cette situation d’autant plus surprenante pour son entourage.
De son côté, Mamadou Racine Sy rejette fermement l’idée d’une interdiction de sortie du territoire (IST). Il évoque plutôt « un problème technique », qui l’aurait momentanément empêché de voyager. Le président du Conseil d’administration du King Fahd Palace n’exclut pas de rejoindre sa délégation dans les prochains jours, si la situation le permet.
Selon nos sources, plusieurs personnalités publiques pourraient désormais figurer sur une liste rouge gouvernementale. Une mesure discrète, mais aux effets visibles sur le terrain, notamment à l’AIBD, où les contrôles semblent s’intensifier ces derniers jours.
Alors que le maire de Podor est également vice-président du Conseil national du patronat (CNP), cette situation soulève des interrogations : s’agit-il d’un durcissement ciblé de la gouvernance, ou d’un simple concours de circonstances ?
L’affaire relance en tout cas le débat sur la liberté de circulation des responsables publics, dans un contexte où l’exigence de reddition des comptes semble s’intensifier.
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°441 – 12 ET 13/04/2025
Poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles : Simon Faye devant le procureur ce lundi 14 avril
Dakar, 11 avril 2025 – Le journaliste Simon Faye, rédacteur en chef de SenTV et de Zik FM, passera le week-end dans les locaux de la Division des Investigations Criminelles (DIC). Sa garde à vue, entamée jeudi, a été prolongée dans le cadre d’une enquête ouverte pour diffusion de fausses nouvelles, selon des sources proches de l’enquête.
Le dossier, particulièrement suivi par la corporation médiatique, soulève déjà de vives inquiétudes quant à la liberté d’expression et au respect des procédures judiciaires. Simon Faye devra comparaître ce lundi 14 avril devant le procureur.
L’affaire remonte à la diffusion sur la page Facebook « Zik FM L’Officiel » d’un article initialement publié sur le site Afrique Confidentielle. Le contenu, jugé sensible, aurait été à l’origine de l’ouverture d’une enquête. Toutefois, Simon Faye n’en serait ni l’auteur ni le premier diffuseur, selon ses proches et son avocat.
« Malheureusement, mon client vient d’être placé en garde à vue par les enquêteurs de la DIC pour une nouvelle qu’il n’a pas diffusée. Il ne connaît ni l’auteur ni la personne ayant publié ce contenu », déclare Me Alioune Badara Fall, avocat du journaliste.
L’avocat de Simon Faye dénonce ce qu’il qualifie de traitement sélectif dans la conduite de l’enquête.
« Il y a plusieurs sites qui ont publié cet article. Ils ont été clairement identifiés, mais leurs administrateurs n’ont même pas été interpellés. Simon Faye a nié tous les faits qui lui sont reprochés. Il n’est ni l’auteur, ni l’administrateur du site en question. Le maintenir en garde à vue relève d’une motivation qu’on peine à comprendre », soutient Me Fall.
Pour la défense, l’accusation ne repose sur aucun élément matériel convaincant. L’avocat estime que l’absence de preuves tangibles, couplée à la fonction éditoriale de son client – sans lien technique ou administratif direct avec la page incriminée – rend toute poursuite difficile à soutenir.
« Aucun juge sérieux ne pourra condamner Simon Faye pour cette infraction. Ce dossier est vide », conclut l’avocat.
Le Syndicat des Professionnels de l’Information et de la Communication du Sénégal (SYNPICS) a déjà exprimé sa vive indignation face à cette arrestation, qu’il considère comme une atteinte grave à la liberté de la presse. Le syndicat, qui apporte un soutien total à Simon Faye et au groupe D-media, s’inquiète d’un retour aux méthodes liberticides et d’une tentative d’intimidation des professionnels de l’information.
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°440 – 11/04/2025
Décès de Mamadou Badio Camara : le Sénégal perd un pilier de sa justice
La justice sénégalaise est en deuil. Mamadou Badio Camara, président du Conseil constitutionnel, est décédé ce jeudi, rappelé à Dieu à l’âge de 72 ans. Magistrat chevronné et figure incontournable du système judiciaire sénégalais, il laisse derrière lui un héritage empreint de rigueur, d’engagement et d’intégrité.
Né en 1952 à Dakar, Mamadou Badio Camara a voué sa vie au droit et à la justice. Son parcours exemplaire débute très tôt dans les hautes sphères judiciaires, où il gravit rapidement les échelons. Il a notamment dirigé la Chambre criminelle de la Cour suprême, tout en assurant le poste de secrétaire général de cette même institution, avant de devenir secrétaire général de la Cour de cassation.
Son engagement pour la formation des magistrats s’est également illustré par ses années d’enseignement à l’École nationale d’administration et de magistrature (ENAM), puis au Centre de formation judiciaire (CFJ) de Dakar, où il a formé plusieurs générations de juristes et de procureurs.
Mamadou Badio Camara n’a pas limité son action au Sénégal. Il a représenté la Commission africaine des droits de l’homme lors d’un séminaire à Niamey, contribué aux travaux de la commission d’enquête de l’ONU sur les conditions de détention au Burundi en 2002, et siégé de 2004 à 2010 au Conseil d’administration de l’École régionale supérieure de la magistrature (ERSUMA), basée à Porto-Novo, au Bénin.
Nommé en septembre 2022 à la tête du Conseil constitutionnel, Mamadou Badio Camara a marqué l’histoire politique récente du Sénégal. Dans un contexte tendu, il a pris une décision historique en annulant le report de l’élection présidentielle décidé par le président sortant Macky Sall. Il a ainsi réaffirmé le rôle central du Conseil dans la protection de la Constitution et de l’État de droit. C’est sous sa direction que la date du scrutin présidentiel a été fixée au 24 mars 2024, redonnant espoir à une démocratie vacillante.
Lors de la prestation de serment du président Bassirou Diomaye Faye, Mamadou Badio Camara avait prononcé un discours fort, salué pour sa profondeur et sa fidélité aux principes de justice, de transparence et de respect des institutions.
Le décès de Mamadou Badio Camara laisse un vide immense au sein de la magistrature sénégalaise. Homme discret, mais ferme, juriste respecté de ses pairs, il a marqué tous les postes qu’il a occupés par une exigence d’éthique et de rigueur.
Le Sénégal perd un homme de loi, un bâtisseur de l’institution judiciaire, et un défenseur inébranlable de la démocratie. Qu’il repose en paix.
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°439 – 10/04/2025
Recours contre la loi interprétative de l’amnistie : l’opposition saisit le Conseil constitutionnel pour faire barrage à une « injustice institutionnalisée »
Un nouveau front s’ouvre dans le bras de fer politique qui secoue le Sénégal depuis l’adoption de la loi interprétative de l’amnistie. Ce mardi, vingt-trois députés de l’opposition, dont treize issus de la coalition Takku Wallu Sénégal et dix autres non-inscrits, ont officiellement saisi le Conseil constitutionnel pour contester la légalité de ce texte controversé. Ils dénoncent une loi « inique », « sélective », et contraire aux principes fondamentaux de la République.
Cette initiative parlementaire intervient dans un climat tendu, marqué par le souvenir des crises politiques des années 2021 à 2023 et par une forte attente de justice de la part des familles de victimes et des citoyens engagés pour l’État de droit.
La loi n°05/2025, présentée par le député Amadou Ba (Pastef) et adoptée par 126 voix contre 20, est censée clarifier la portée de la loi d’amnistie votée en mars 2024. Mais pour l’opposition, elle ne fait que consacrer une impunité sélective, protégeant des acteurs politiques proches du pouvoir, tout en exposant les forces de défense et de sécurité à des poursuites arbitraires.
Lors d’une conférence de presse à Dakar, Mbaye Dione, député non-inscrit et porte-parole du collectif, a accusé la majorité de vouloir instaurer une justice à deux vitesses :
« Cette loi garantit l’impunité aux partisans d’un projet politique précis, tandis que d’autres citoyens restent soumis à la rigueur de la loi. C’est une rupture d’égalité devant la loi, une dérive grave. »
Les parlementaires ont aussi dénoncé l’absence de concertation, rappelant que plusieurs organisations de la société civile avaient demandé un sursis à l’examen du texte.
Le recours insiste sur les dangers que la loi fait peser sur l’équilibre institutionnel. Selon les signataires, la lecture actuelle de l’amnistie criminalise de facto les interventions des forces de défense et de sécurité lors des événements de 2021 à 2023, au seul motif qu’elles auraient empêché un mouvement insurrectionnel. Une position que certains jugent populiste et dangereuse pour la stabilité républicaine.
Les députés estiment que cette orientation crée une pression politique sur la justice, et affaiblit l’indépendance des institutions. « Si cette loi est validée, demain n’importe quel régime pourra modifier une loi d’amnistie à son avantage. Cela ouvre la porte à l’arbitraire », déclare un membre de Takku Wallu.
La contestation s’organise donc sur trois niveaux. Le premier est juridique, avec la saisine du Conseil constitutionnel, qui devra se prononcer sur la conformité du texte avec la Constitution. Le deuxième est politique, avec un discours fort contre ce que les députés appellent une dérive autoritaire du pouvoir actuel. Enfin, le troisième est symbolique : les opposants veulent faire de cette bataille un combat pour la mémoire nationale et le respect des principes républicains.
« Nous n’accepterons pas que l’histoire soit réécrite par une majorité aux ordres. Nous devons préserver notre conscience collective », a insisté un autre député signataire.
Le recours a été introduit avec le nombre légal requis de 17 signatures. Le Conseil constitutionnel dispose désormais de plusieurs semaines pour juger de sa recevabilité et statuer sur le fond. Quelle que soit l’issue, l’opposition promet de ne pas en rester là.
« Cette loi ne passera pas dans l’opinion. C’est le début d’une résistance démocratique. Nous en appelons à la société civile, aux intellectuels, aux syndicats, pour qu’ils se mobilisent contre cette injustice institutionnalisée », ont lancé les députés.
L’adoption de la loi interprétative, censée tourner la page des violences politiques, n’aura donc pas calmé les tensions. Elle risque, au contraire, de rouvrir les plaies du passé récent et d’enflammer davantage le débat public autour de la justice, de l’égalité devant la loi et du respect des institutions.
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°438 – 09/04/2025
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°437 – 08/04/2025
Journée mondiale de la Santé : le Président Diomaye rend hommage aux professionnels de la santé
À l’occasion de la Journée mondiale de la Santé célébrée ce lundi 7 avril 2025, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a adressé un message fort aux professionnels du secteur. Dans une publication partagée sur ses réseaux sociaux, notamment sur Facebook, le chef de l’État a salué l’engagement et la résilience des acteurs de la santé, qu’il qualifie de « vaillants », tout en réaffirmant sa volonté de bâtir un système sanitaire plus juste, accessible et performant.
« En cette Journée Mondiale de la Santé, j’exprime la gratitude de la Nation à nos vaillants professionnels de santé », a déclaré le président. Pour lui, l’objectif est clair : garantir à chaque Sénégalais un accès équitable à des soins de qualité, dans la dignité et la sécurité. Il a souligné que cette ambition s’inscrit dans la vision d’un Sénégal plus solidaire, plus inclusif et mieux préparé aux défis sanitaires.
Dans son message, Bassirou Diomaye Faye a mis en lumière plusieurs avancées notables du pays dans le domaine de la santé. Il a notamment évoqué l’obtention du niveau 3 de maturité pour l’Agence sénégalaise de régulation pharmaceutique, qu’il considère comme un « pas décisif vers la souveraineté sanitaire ». Ce niveau de reconnaissance, attribué par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), marque une étape cruciale dans la capacité du Sénégal à assurer le contrôle et la qualité de ses produits pharmaceutiques.
Le président a également salué les « progrès remarquables » réalisés dans les domaines des greffes rénales et de moelle osseuse, des interventions médicales autrefois rares dans le pays et aujourd’hui en pleine expansion grâce à la montée en compétence des équipes médicales et à l’amélioration du plateau technique.
Il a enfin mis l’accent sur les efforts déployés pour renforcer les structures sanitaires, y compris dans les zones les plus reculées du territoire. Ce maillage territorial est, selon lui, une priorité pour garantir une prise en charge médicale équitable, quels que soient le lieu de résidence ou les conditions sociales des populations.
En conclusion, le président Diomaye a réaffirmé que « bâtir un système de santé solide, c’est renforcer la résilience, l’unité et la grandeur de notre Nation ». Un message porteur d’espoir et d’engagement, à un moment où le monde entier célèbre la santé comme un droit fondamental et universel.
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°436 – 07/04/2025
JMJ 2025 à Pout Diack – Mgr André Guèye secoue la jeunesse : « N’attendez pas qu’on décide à votre place »
La localité de Pout Diack, dans le département de Thiès, accueille cette année les Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ), un événement spirituel et festif qui rassemble des milliers de jeunes catholiques autour de la foi, du service et de la responsabilité. À cette occasion, Mgr André Guèye, évêque du diocèse de Thiès, a livré un message fort et sans langue de bois, appelant les jeunes à se réveiller et à prendre leur destin en main.
Au cours de la messe solennelle, l’évêque n’a pas caché sa préoccupation face à l’inaction d’une partie de la jeunesse. « Il y a des jeunes qui sont complètement amortis, immobiles, amorphes, inactifs, sans aucune initiative, attendant tout des parents ou des adultes », a-t-il lancé devant une foule attentive. Une critique lucide, mais surtout un appel à sortir de l’immobilisme et de la dépendance.
Mgr Guèye a rappelé que la jeunesse ne se mesure pas uniquement à l’âge, mais à la manière de penser et d’agir. « La jeunesse, c’est un état d’esprit, une mentalité, une qualité d’être », a-t-il insisté, en s’appuyant sur le thème des JMJ de Saint-Louis en janvier 2024 : « Ceux qui espèrent dans le Seigneur marchent sans se fatiguer ».
Pour lui, un jeune digne de ce nom doit être dynamique, généreux et ingénieux. « Il faut prendre des initiatives. N’attendez pas qu’on décide à votre place », a martelé le prélat. Un message à la fois spirituel et civique, qui invite les jeunes à devenir des acteurs engagés dans leurs communautés et dans la société.
Le thème retenu cette année à Pout Diack, « Vous aussi, vous rendrez témoignage, parce que vous êtes avec moi », pousse justement les jeunes à vivre leur foi dans l’action et le témoignage. Un thème en phase avec l’appel de Mgr Guèye à sortir de la passivité pour devenir des témoins vivants de l’Évangile et des citoyens responsables.
Et l’évêque de conclure avec une note d’encouragement : « Il y a aussi beaucoup d’adultes qui, dans leur manière de vivre, se reconnaissent encore jeunes. Je les félicite… »
Rufisque : un présumé voleur ligoté et lynché à mort à Darou Rahmane
Une scène d’une rare violence s’est déroulée ce samedi 5 avril 2025 au quartier Darou Rahmane, à Rufisque. Un homme, soupçonné de vol, a été ligoté entre deux poteaux électriques par des jeunes du quartier, avant d’être lynché à mort dans ce qui ressemble à une justice populaire.
Selon les premiers témoignages recueillis sur place, l’homme aurait été pris en flagrant délit de tentative de vol dans une maison du quartier. Alertés, des jeunes l’auraient poursuivi, rattrapé, puis attaché entre deux poteaux avant de le rouer de coups. La scène a duré de longues minutes, sous les yeux de passants parfois impuissants, parfois complices, certains filmant même l’agression avec leurs téléphones.
À l’arrivée des secours, il était trop tard. La victime, grièvement blessée, a succombé sur place. Son identité reste inconnue, selon les premiers éléments de l’enquête ouverte par la police centrale de Rufisque, qui a rapidement sécurisé les lieux.
Un procès-verbal a été ouvert et des auditions ont débuté ce dimanche matin. Les enquêteurs cherchent à identifier non seulement la victime, mais aussi les auteurs de ce lynchage, désormais recherchés pour homicide.
Cet acte rappelle une fois de plus les dérives de la justice populaire, qui semble gagner du terrain face à la défiance de certains citoyens envers les forces de l’ordre ou le système judiciaire. Mais pour de nombreux juristes, nul n’a le droit de se substituer à la justice, quelles que soient les circonstances.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°435 – 05 ET 06/04/2025
Sénégal – 65e anniversaire de l’indépendance : une fête nationale sous le sceau de la rupture et de la souveraineté
Ce 4 avril 2025, le Sénégal a célébré le 65e anniversaire de son indépendance dans une atmosphère de renouveau et de symboles forts. Pour sa première fête nationale en tant que chef de l’État, le président Bassirou Diomaye Faye a marqué l’événement par des gestes politiques significatifs, à commencer par le rebaptême du célèbre boulevard Général-de-Gaulle, désormais nommé boulevard Mamadou-Dia, du nom du premier Premier ministre du Sénégal indépendant. Une décision saluée comme un acte de rupture assumée avec l’héritage colonial, mais aussi comme une volonté affirmée de réappropriation de l’histoire nationale.
Dans les rues de Dakar, notamment dans le quartier du Plateau, les drapeaux vert-jaune-rouge flottaient au vent, et la ferveur patriotique se faisait ressentir dès les premières heures de la matinée. Plus de 6 000 civils et militaires ont défilé devant le président Bassirou Diomaye Faye, installé à la tribune officielle, aux côtés de plusieurs chefs d’État invités : Mohamed Ould Ghazouani (Mauritanie), Adama Barrow (Gambie), Umaro Sissoco Embaló (Guinée-Bissau) et Bola Tinubu (Nigeria).
Le cortège a traversé pour la première fois l’artère centrale de la capitale désormais appelée boulevard Mamadou-Dia, en hommage à cette figure historique majeure, artisan de l’indépendance sénégalaise et compagnon de Léopold Sédar Senghor. Ce changement de nom, décidé en Conseil des ministres le 2 avril, a été présenté comme un geste symbolique fort destiné à marquer cette édition de la fête nationale d’un sceau particulier : celui de la rupture et de la souveraineté retrouvée.
Cette mesure n’est pas un simple changement de signalétique urbaine. Elle s’inscrit dans une dynamique plus large voulue par le président Diomaye Faye : réhabiliter les figures historiques africaines et débarrasser l’espace public sénégalais des vestiges du passé colonial. Pour de nombreuses organisations citoyennes, à l’image du Front pour une Révolution anti-impérialiste, populaire et panafricaine (FRAPP), il s’agit d’un tournant symbolique dans la quête de décolonisation des noms de rues et des monuments publics.
Cette volonté ne date pas d’hier. En 2020 déjà, la statue du gouverneur colonial Louis Faidherbe à Saint-Louis avait suscité de vifs débats sur la place de ces figures coloniales dans l’espace public. La place qui portait son nom a depuis été renommée Place Ndar, du nom wolof de la ville. En décembre dernier, lors de la commémoration du massacre de Thiaroye, Diomaye Faye avait réaffirmé son engagement pour une « réappropriation historique » en évoquant une série de propositions de renommage autour des anciens tirailleurs sénégalais et d’autres figures anticolonialistes.
Au-delà des symboles, la fête nationale a également été l’occasion de rappeler les enjeux contemporains de souveraineté, notamment dans le domaine de la défense et de la sécurité nationale. Le thème de cette 65e célébration était d’ailleurs évocateur : « Vers la souveraineté technologique et industrielle des forces de défense et de sécurité ».
Dans un contexte de révision des accords militaires et du départ annoncé des éléments français présents au Sénégal, le pouvoir en place affiche une volonté claire : renforcer l’autonomie stratégique du pays. Cela passe par la modernisation des équipements, le développement de l’industrie de défense locale, et une meilleure maîtrise des technologies dans un environnement sécuritaire régional marqué par l’instabilité.
La veille, le 3 avril, dans son traditionnel discours à la Nation, le président Diomaye Faye a fait le point sur sa première année à la tête du pays. Il a rappelé les réformes engagées pour corriger les déséquilibres économiques, améliorer la gestion des finances publiques, et initier des projets dans des secteurs comme l’agriculture, l’énergie ou la justice.
Reconnaissant la gravité de la situation économique, il a appelé les Sénégalais à faire preuve de résilience, de solidarité active et d’engagement patriotique, martelant que la cohésion nationale devait être la boussole du pays. Il a également souligné que les efforts pour faire baisser les prix des denrées de première nécessité allaient se poursuivre, tout en annonçant le lancement prochain de plusieurs programmes structurants, dont la phase 2 du PAVIE pour l’autonomisation des femmes et la création de 3 000 fermes intégrées.
Ce 4 avril 2025 restera dans les mémoires comme une fête nationale de rupture, symbolique autant que politique. Le changement de nom du boulevard Général-de-Gaulle, la présence de figures panafricaines, la thématique centrée sur la souveraineté militaire, et le discours présidentiel ancré dans les enjeux structurels du pays témoignent tous d’un nouvel élan voulu par le pouvoir de Diomaye Faye. Reste à savoir si cette dynamique s’inscrira dans la durée et si les actes suivront véritablement les symboles pour bâtir un Sénégal résolument tourné vers l’avenir.
Yvelines : un ancien proche de Macky Sall en garde à vue pour détournement de fonds publics
Un scandale financier secoue la diaspora sénégalaise en France. Amadou Daff, ancien ambassadeur itinérant de Macky Sall et coordinateur en France de son parti, l’Alliance pour la République (APR), a été placé en garde à vue, soupçonné d’avoir détourné plus d’un demi-million d’euros de fonds publics. Son épouse a également été interpellée dans le cadre de cette affaire.
L’affaire remonte au début de l’année 2023, lorsque des experts-comptables, mandatés pour auditer plusieurs associations bénéficiant de subventions publiques, ont relevé des irrégularités au sein d’une structure dirigée par Amadou Daff. Cette association, basée à Mantes-la-Jolie, était censée offrir des services de médiation sociale dans les quartiers sensibles. L’audit a mis en lumière un système de fausses factures et de sociétés fictives destinées à siphonner les fonds publics.
Suite à ce signalement, une enquête a été ouverte par le parquet de Versailles. Les investigations ont permis d’identifier plusieurs transferts de fonds suspects et d’établir un préjudice estimé à plus de 500 000 euros sur une période de dix ans.
Amadou Daff est une figure bien connue des Sénégalais de France. Ancien conseiller municipal d’opposition à Mantes-la-Jolie, il a occupé de nombreux rôles associatifs et politiques. Proche de Macky Sall, il avait été nommé ambassadeur itinérant et était chargé de coordonner les activités de l’APR en France.
Cependant, son parcours politique a connu une rupture en 2024 lorsqu’il a été démis de ses fonctions de conseiller municipal par la justice administrative. Cette décision faisait suite à son absence en tant qu’assesseur lors des élections européennes du 9 juin 2024, un manquement ayant entraîné son remplacement par Pierre Bédier, l’actuel président du conseil départemental des Yvelines.
L’association impliquée dans cette affaire a depuis été dissoute, mais les autorités continuent d’investiguer pour établir l’ampleur exacte du préjudice et identifier d’éventuelles complicités. Les perquisitions menées au domicile d’Amadou Daff et dans les anciens locaux de l’association ont permis de saisir plusieurs documents comptables qui sont actuellement passés au crible par les enquêteurs.
Ni l’entourage d’Amadou Daff, ni la mairie de Mantes-la-Jolie, ni le parquet de Versailles n’ont souhaité réagir officiellement à cette affaire. Le principal intéressé, quant à lui, n’a pas encore fait de déclaration publique.
Ce scandale intervient alors que l’ancien président Macky Sall a quitté le pouvoir en mars 2024, laissant place à une nouvelle administration. Si cette affaire concerne avant tout une gestion associative en France, elle pourrait avoir des répercussions sur l’image de l’APR et de ses anciens responsables.
L’enquête se poursuit et pourrait déboucher sur une mise en examen d’Amadou Daff dans les prochains jours. Affaire à suivre.
Adji Sarr peut-elle être convoquée ? Un juriste éclaire le débat
Lors de l’examen du projet de loi d’interprétation de la loi d’amnistie, adopté ce mercredi 2 avril à l’Assemblée nationale, des députés du parti Pastef ont demandé la convocation de Adji Sarr. Selon eux, ses accusations de viol contre Ousmane Sonko ont été le point de départ des violences politiques meurtrières qui ont secoué le Sénégal entre 2021 et 2023. Une demande qui suscite le débat, notamment sur sa faisabilité juridique.
Interrogé sur la question, le juriste-consultant El Amath Thiam, président de l’association Justice sans frontière, estime que tout dépendra de la décision du juge. « Si le juge décide que Adji Sarr est concernée par un dossier, pour audition en tant que témoin ou en tant que suspecte, il peut la convoquer ou lancer un mandat d’arrêt. Mais le mandat d’arrêt international ne peut être émis que si une personne est en fuite pour se soustraire à l’action de la justice », explique-t-il dans un entretien accordé à L’Observateur ce jeudi 3 avril.
Or, dans le cas de Adji Sarr, cette condition ne semble pas remplie. En quittant le Sénégal peu avant la présidentielle du 24 mars 2024, elle n’était sous le coup d’aucune poursuite judiciaire. Son pays de destination reste inconnu, et aucun mandat de recherche ne pèse sur elle.
Le procès qui opposait Adji Sarr à Ousmane Sonko avait abouti à la condamnation de ce dernier pour corruption de la jeunesse. Selon El Amath Thiam, cette affaire reste d’ordre privé et ne relève pas directement de la loi d’amnistie adoptée par l’Assemblée nationale. « L’affaire Adji Sarr/Ousmane Sonko est privée. Elle ne concerne pas l’amnistie », tranche le président de Justice sans frontière.
Ainsi, malgré la pression exercée par certains députés de l’opposition, la convocation de Adji Sarr demeure incertaine et dépendra uniquement de la volonté des autorités judiciaires. En attendant, le débat autour de cette question continue d’alimenter les discussions politiques au Sénégal.
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°434 – 03 ET 04/04/2025
Assemblée nationale : la loi interprétative de l’amnistie adoptée avec 126 voix pour
Après un débat marathon de plus de dix heures, l’Assemblée nationale a adopté ce mercredi 2 avril 2025 la proposition de loi n°05/2025, portant interprétation de la loi d’amnistie n°2024-09 du 13 mars 2024. Le texte a été validé par 126 voix pour, 20 contre et aucune abstention.
Cette adoption marque une étape clé dans le processus législatif engagé par le député Amadou Ba (Pastef), auteur du projet. Soutenue par la majorité parlementaire, la loi vise à préciser le champ d’application de l’amnistie pour les faits à caractère politique survenus entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024.
Face aux députés, le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, et son collègue du Travail et des Relations avec les Institutions, Abass Fall, ont défendu le texte avec vigueur. « Cette loi clarifie et renforce la portée de l’amnistie, tout en respectant l’esprit de réconciliation nationale », a déclaré le garde des Sceaux.
Mais l’opposition n’a pas manqué d’exprimer son inquiétude. Plusieurs parlementaires ont dénoncé une interprétation biaisée, qui pourrait favoriser certains acteurs politiques au détriment d’autres. « Cette loi risque d’ouvrir la voie à une justice sélective », a martelé un député de la coalition Wallu Sénégal.
Cependant, la majorité parlementaire a balayé ces critiques, estimant qu’aucun argument solide n’a été avancé pour remettre en cause l’adoption du texte.
Malgré son adoption, la loi interprétative de l’amnistie continue de diviser. Des voix s’élèvent déjà dans la société civile et chez certains juristes pour dénoncer une lecture partiale de la loi initiale. L’ancien magistrat Ibrahima Hamidou Deme a, par exemple, dénoncé une politique des deux poids, deux mesures qui profiterait principalement aux proches du parti Pastef.
Avec ce vote, le gouvernement espère refermer un chapitre judiciaire et politique sensible. Mais au vu des contestations persistantes, l’application de cette loi pourrait bien raviver les tensions entre les différents camps politiques.
🔴 EN DIRECT– Assemblée : Examen de la proposition de loi interprétative
L’État du Sénégal récupère un terrain de près de 60 hectares à Niakhar ( Document )
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a signé un décret officialisant la désaffectation et l’appropriation par l’État d’un terrain d’une superficie de 591 741 m², situé à Kandiou, dans la commune de Niakhar, département de Fatick.
Selon le document officiel, l’État a décidé d’immatriculer cette parcelle dans son patrimoine foncier. Cette démarche vise à faciliter une attribution future par voie de bail, ouvrant ainsi la possibilité d’une exploitation dans un cadre légal et structuré.
Ce décret, pris fin décembre 2024, s’inscrit dans une politique de gestion et de valorisation des terres publiques. Il pourrait répondre à des projets d’aménagement ou de développement local, bien que les précisions sur l’usage exact du terrain n’aient pas encore été rendues publiques.
La récupération de ce terrain par l’État soulève toutefois des interrogations quant à l’éventuel impact sur les populations locales, notamment en ce qui concerne les usages antérieurs de la parcelle. Les autorités locales et les parties prenantes devront suivre de près l’évolution de ce dossier pour garantir une gestion équitable et transparente du foncier.

Korité 2025 : La Coordination des Musulmans du Sénégal célèbre l’Aïd el-Fitr ce dimanche 30 mars
La Coordination des Musulmans du Sénégal (CMS) a annoncé, ce samedi 29 mars, que la lune a été aperçue sur le territoire national. Par conséquent, la Korité sera célébrée ce dimanche 30 mars 2025, marquant la fin du mois de Ramadan pour une partie des musulmans sénégalais.
Réunie à son siège à la Grande Mosquée de Dakar, la CMS a déclaré avoir recueilli des témoignages d’observation du croissant lunaire dans plusieurs localités du Sénégal, notamment Ngane (Kaolack), Agnam (Fouta), Louga et Foundiougne.
L’annonce a été faite après une vérification auprès de correspondants nationaux et internationaux. L’apparition du croissant lunaire a également été confirmée dans plusieurs autres pays musulmans, dont la Côte d’Ivoire, le Tchad, le Mali, la Guinée, le Cameroun, l’Éthiopie, l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis.
Malgré cette déclaration de la CMS, une autre partie de la communauté musulmane attend encore la décision officielle de la Commission nationale de concertation sur le croissant lunaire (CONACOC), l’organe chargé de trancher sur la date officielle de l’Aïd el-Fitr au niveau national.
Comme chaque année, cette divergence sur l’observation de la lune pourrait conduire à une célébration de la Korité à des dates différentes au Sénégal, un phénomène récurrent qui alimente le débat sur l’unification du calendrier religieux dans le pays.

L’Aïd el-Fitr fixé au lundi 31 mars 2025 dans plusieurs pays
Les autorités de Malaisie, de Brunei, d’Indonésie et d’Australie ont officiellement annoncé que l’Aïd el-Fitr sera célébré le lundi 31 mars 2025. Cette décision repose sur des observations astronomiques précises confirmant la fin du mois de Ramadan à cette date.
Selon le Centre international d’astronomie, les calculs montrent que l’apparition du croissant lunaire marquant le début du mois de Chawwal sera visible dans plusieurs régions du monde le dimanche 30 mars. Ainsi, le jeûne du Ramadan prendra fin ce jour-là, et l’Aïd el-Fitr sera célébré le lendemain, lundi 31 mars.
En Australie, le Conseil de la fatwa a précisé dans un communiqué que le dernier jour du Ramadan sera observé le dimanche 30 mars. Par conséquent, le lundi 31 mars marquera officiellement le début des festivités de l’Aïd el-Fitr, une journée de prière, de partage et de célébration pour les musulmans du pays.
Cette annonce suit la méthodologie adoptée par ces pays, qui s’appuie sur l’observation du croissant lunaire et les données astronomiques pour déterminer la date de l’Aïd el-Fitr. D’autres pays devraient confirmer prochainement leur propre date de célébration en fonction de leurs observations locales.
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°433 – 29 ET 30/03/2025
INTERDICTION DE SORTIE DU TERRITOIRE NATIONAL : Mansour Faye gagne l’acte 1 devant le ministre de l’Intérieur
L’ancien ministre des Infrastructures et des Transports du régime du président Macky Sall a gagné son bras de fer avec le ministère de l’Intérieur. Éconduit à deux reprises par la police des frontières de l’aéroport international Blaise Diagne, Mansour Faye avait porté plainte à la Cour Suprême. C’est ainsi que le juge des référés lui a donné raison en enjoignant le ministère de l’intérieur de lever cette interdiction ou encore lui notifier cette mesure administrative.
Éconduit à deux reprises à l’aéroport international Blaise Diagne de Dakar, l’ancien ministre des Transport peut désormais prendre les airs pour honorer ses voyages sur l’international. Mansour Faye après ses refoulements a saisi la Cour Suprême pour dénoncer ces faits et pour exiger la notification des motivations de ces interdictions. Ainsi, le juge des référés de la Cour suprême a ordonné, ce vendredi 28 mars 2025, au ministre de l’Intérieur d’instruire la Police de l’Air et des Frontières de le laisser voyager librement. De cette injonction, le maire de la ville de Saint-Louis remporte ainsi l’acte 1 de son bras de fer avec les nouvelles autorités.
L’information a été donnée par son conseiller juridique, Me El Hadji Amadou Sall. « Injonction a été faite par le juge des référés liberté de laisser Mansour FAYE voyager librement. Autrement dit, le juge a ordonné au Ministre de l’Intérieur de demander à la Police de l’Air et des Frontières de le laisser vaquer à ses occupations », se réjouit la robe noire sa salue ainsi la posture Républicaine du juge des référés qu’il estime avoir tout simplement dit le droit.
Pour rappel, au-delà de l’ancien ministre des Transports d’autres pontes de l’ancien régime du président Macky Sall ont aussi été éconduits par la police des frontières de l’aéroport international Blaise Diagne pour des raisons qu’ils ignorent si on en croit à leurs propos relayés dans la presse. L’ancien ministre de l’urbanisme a été une fois aussi éconduit. Mais Abdoulaye Saydou Sow a finalement voyagé avec les Lions du Sénégal qui partaient en compétions pour des qualifications de tournois internationaux.
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°432 – 28/03/2025
Annulation de l’amnistie : les familles des victimes réclament justice
Un an après l’adoption de la loi d’amnistie du 6 mars 2024, qui a effacé les poursuites judiciaires liées aux violences politiques entre 2021 et 2024, le Collectif des familles des victimes refuse de tourner la page. Ce jeudi 27 mars 2025, lors d’une conférence de presse tenue dans les locaux d’Amnesty International Sénégal à Dakar, les membres du collectif ont réaffirmé leur opposition à cette loi, dénonçant un « déni de justice » et réclamant la traduction en justice des responsables.
Face à la presse, un membre du collectif a pris la parole, exprimant la détresse et la colère des familles endeuillées : « Nous ne demandons rien d’autre que la justice pour nos enfants, nos frères et nos maris tombés sous les balles ou disparus dans ces violences politiques. » Pour eux, l’amnistie ne fait qu’enterrer la vérité et empêche l’établissement des responsabilités.
Ce rejet catégorique de la loi est partagé par plusieurs organisations de défense des droits humains, qui estiment qu’elle pourrait favoriser l’impunité et encourager de nouvelles violences. En exonérant de toute responsabilité les auteurs présumés, la loi d’amnistie prive les familles des victimes de leur droit légitime à la justice.
Au-delà de leur combat pour la justice, les membres du collectif ont également pointé du doigt certaines pratiques opportunistes. Ils ont dénoncé l’émergence de groupes accusés d’exploiter leur cause à des fins personnelles.
« Il est inacceptable que certaines personnes créent des collectifs au nom des familles des victimes uniquement pour s’enrichir », ont-ils fustigé, appelant à la vigilance et à la transparence dans la gestion des fonds et du soutien apporté aux victimes.
Malgré les obstacles, le Collectif des familles des victimes reste déterminé à poursuivre son combat. Leur objectif est clair : obtenir justice pour leurs proches et empêcher que de telles tragédies ne se reproduisent.
« Nous voulons que nos proches reposent en paix, mais cela ne sera possible que lorsque justice leur aura été rendue. »
Le débat autour de la loi d’amnistie reste brûlant au Sénégal, et la pression des familles des victimes pourrait bien remettre en question cette mesure controversée.
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°431 – 27/03/2025
Le CDEPS dénonce le communiqué du CNRA et appelle à la préservation de la liberté de la presse
Le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) a vivement réagi au récent communiqué du Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA), mettant en garde certains médias après une altercation entre un chroniqueur et un responsable politique lors d’une émission télévisée.
Dans une déclaration officielle publiée ce mercredi 26 mars 2025, le CDEPS exprime sa « profonde inquiétude » face à cette mise en garde, qu’il considère comme une tentative d’ingérence dans le travail des rédactions.
Le CDEPS rappelle que les injures, les propos diffamatoires et les atteintes à la dignité observés dans l’espace public ne sont pas un phénomène nouveau. Pourtant, le CNRA ne s’en est jamais officiellement préoccupé jusqu’à présent. L’organe de presse estime que cette réaction du CNRA fait suite à la pression d’un parti politique, ce qui compromet sa neutralité.
« Ce rappel aux médias, fait par le Président du CNRA, dans le fond comme dans la forme, est une manière insidieuse de mettre au pas la presse et de s’immiscer dans le fonctionnement interne des rédactions », souligne le CDEPS.
Le CDEPS va plus loin en dénonçant une série d’atteintes à la liberté de la presse depuis l’installation du nouveau régime. Il cite notamment des inquisitions fiscales, la privation de publicités, le non-paiement de prestations déjà effectuées, ainsi que les coupures de signaux de certaines chaînes de télévision.
Face à cette situation, le CDEPS refuse toute tentative de soumission des médias à une « liberté surveillée » et exige l’installation immédiate des huit nouveaux membres du collège du CNRA pour garantir le bon fonctionnement de l’institution.
« Ce communiqué de son Président est la preuve d’un fonctionnement bancal, voire illégal, de l’organe », dénonce le CDEPS, qui estime que le CNRA, en tant qu’instance de régulation, doit se montrer plus indépendant et impartial dans ses interventions.
Dans sa déclaration, le CDEPS réaffirme son attachement indéfectible à la liberté de la presse, qu’il considère comme un pilier essentiel de la démocratie. Il interpelle directement les autorités en leur demandant de prendre des mesures urgentes pour :
- Garantir la sécurité des journalistes et des médias face aux menaces et aux pressions politiques ;
- Rétablir le fonctionnement indépendant du CNRA en procédant à la nomination des membres manquants ;
- Mettre fin aux intimidations et autres formes de répression contre la presse.
Cette prise de position marque un nouveau bras de fer entre les médias et le pouvoir. Alors que le Sénégal traverse une période de tension politique et sociale, la liberté de la presse semble être de plus en plus mise à l’épreuve.
Le CDEPS, en tant que principal représentant des médias privés au Sénégal, entend maintenir la pression sur les autorités pour défendre l’indépendance journalistique et empêcher toute tentative de museler la presse.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°430 – 26/03/2025
Mobilisation contre la loi interprétative de l’amnistie : Le Front / Force Alternative appelle à une marche ce vendredi
Le Front / Force Alternative, une nouvelle plateforme politique et citoyenne, a annoncé une grande mobilisation ce vendredi pour protester contre le projet de loi interprétative de l’amnistie. Cette initiative vise à exprimer leur opposition à une législation qu’ils considèrent comme une tentative de manipulation des lois en faveur de certains acteurs politiques.
Dans une déclaration officielle, les responsables du Front / Force Alternative ont dénoncé ce qu’ils appellent une « instrumentalisation du cadre législatif pour servir des intérêts particuliers au détriment de la justice et de l’équité ». Selon eux, cette loi interprétative ne ferait qu’aggraver les tensions politiques et remettre en cause l’État de droit.
La marche pacifique se tiendra ce vendredi 28 mars 2025, de 15h à 18h, sur l’itinéraire suivant : Rond-point Liberté 6 – Station Total Énergie – Sortie VDN. Les organisateurs ont précisé qu’une lettre d’information a été transmise au préfet de Dakar, conformément aux dispositions légales en vigueur.
Les initiateurs du mouvement appellent tous les citoyens soucieux de la démocratie et de la transparence à se joindre à cette manifestation. Ils insistent sur le fait que leur objectif n’est pas d’affronter les autorités, mais de faire entendre une voix alternative dans le débat national.
Cette mobilisation intervient dans un contexte de fortes tensions politiques, où le débat sur l’amnistie et ses implications divise profondément l’opinion publique. Le gouvernement, de son côté, défend ce projet en affirmant qu’il vise à clarifier certaines dispositions de la loi initiale, tandis que ses détracteurs y voient une tentative de protection sélective de certains acteurs politiques.
La marche de vendredi pourrait être un test majeur pour la capacité de mobilisation des forces d’opposition et une indication du climat politique en cette période charnière. Reste à voir si les autorités autoriseront la manifestation et comment elles géreront cette nouvelle démonstration de contestation.
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°429 – 25/03/2025
Blocage du financement du FMI : Le Sénégal sous pression pour rectifier ses données économiques
Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé ce lundi la suspension de tout nouveau programme d’aide financière pour le Sénégal, tant que les autorités ne rectifieront pas les incohérences relevées dans les données économiques transmises sous l’administration précédente. Cette décision fait suite à la mise en attente d’un crédit de 1,8 milliard de dollars, en raison de la nécessité d’un audit approfondi.
Les récentes vérifications des finances publiques sénégalaises ont mis en lumière un déséquilibre budgétaire bien plus important que celui annoncé sous le régime de l’ancien président Macky Sall. Selon les résultats préliminaires de cet audit, la dette publique et le déficit budgétaire seraient considérablement plus élevés que les chiffres communiqués aux institutions financières internationales. Cette découverte a soulevé des interrogations sur la transparence budgétaire du précédent gouvernement et complique les discussions avec les partenaires financiers du Sénégal.
Le chef de mission du FMI pour le Sénégal, Edward Gemayel, a été catégorique dans une déclaration accordée à Reuters. Il a insisté sur le fait qu’aucun nouveau programme ne pourra être mis en place tant que la question des fausses déclarations ne sera pas totalement résolue.
« Nous ne pouvons pas discuter d’un nouveau programme avant d’avoir réglé la question des fausses déclarations. Mais une fois cela fait, le FMI pourra agir très, très vite. »
Le ministre des Finances, Cheikh Diba, espérait parvenir à un nouvel accord avec le FMI d’ici juin 2025, mais l’institution financière internationale reste prudente et évite de fixer un calendrier précis. Edward Gemayel s’est contenté de déclarer : « Tout est possible. »
Ce blocage pourrait avoir des répercussions importantes sur l’économie sénégalaise, qui fait face à des défis budgétaires dans un contexte de transition politique. Sans le soutien du FMI, le Sénégal pourrait rencontrer des difficultés à mobiliser des financements internationaux, ce qui pourrait impacter des secteurs clés comme les infrastructures, l’éducation et la santé.
Les nouvelles autorités doivent désormais s’atteler à rétablir la confiance des bailleurs de fonds en corrigeant les incohérences relevées dans les chiffres transmis. Une mission technique est en cours pour clarifier la situation exacte des finances publiques et garantir que les données à venir seront conformes aux normes internationales de transparence.
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°428 – 24/03/2025
Un an après leur arrivée au pouvoir : Sonko et Diomaye face aux promesses non tenues sur la corruption
Le 24 mars 2024, le Sénégal a tourné une page importante de son histoire politique avec l’élection de Bassirou Diomaye Faye à la présidence et la nomination d’Ousmane Sonko comme Premier ministre. Présenté comme un duo de rupture, leur programme reposait sur des engagements forts, notamment la lutte contre la corruption et l’élimination des pratiques de détournement de fonds qui avaient marqué les mandats de Macky Sall.
Un an plus tard, si certaines réformes ont été initiées, plusieurs dossiers emblématiques de la corruption restent non élucidés. Les Sénégalais attendent encore des actions concrètes sur des affaires majeures telles que celle des 94 milliards impliquant Mamour Diallo, le scandale du PRODAC avec Mame Mbaye Niang ou encore les contrats pétroliers de Frank Timis et Aliou Sall. Ces affaires, qui avaient défrayé la chronique et suscité de vives réactions, n’ont toujours pas abouti à des poursuites judiciaires ou à des conclusions officielles. Face à ce retard, des questions émergent : le gouvernement fait-il face à des blocages internes ou existe-t-il un manque de volonté politique ?
L’un des plus grands scandales financiers de l’ère Macky Sall est l’affaire des 94 milliards. À l’origine, ce dossier concerne Mamour Diallo, ex-directeur des Domaines, accusé d’avoir orchestré un détournement massif de fonds publics dans une opération foncière. À l’époque, Ousmane Sonko avait été l’un des principaux dénonciateurs de cette affaire. Il avait promis, une fois au pouvoir, de relancer les enquêtes et de traduire les responsables en justice. Pourtant, un an après l’arrivée du tandem Sonko-Diomaye à la tête du pays, aucune avancée majeure n’a été enregistrée. Pourquoi ce dossier est-il toujours au point mort ? Certains observateurs estiment que des pressions politiques pourraient empêcher son aboutissement, tandis que d’autres dénoncent une gestion sélective des priorités. Le silence autour de cette affaire pourrait devenir un fardeau pour le gouvernement, d’autant plus que le combat contre la corruption était l’un des piliers de la campagne présidentielle.
Le Programme des Domaines Agricoles Communautaires (PRODAC) avait pour ambition de stimuler la production agricole et l’emploi des jeunes au Sénégal. Cependant, le projet a rapidement été éclaboussé par des soupçons de mauvaise gestion et de détournements. À l’époque, le ministre Mame Mbaye Niang avait été directement mis en cause. Des rapports avaient révélé une mauvaise gestion des fonds alloués au programme, mais aucune sanction judiciaire n’avait été prise sous le régime de Macky Sall. Lors de la campagne présidentielle, Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko avaient promis d’ouvrir une enquête approfondie sur ce dossier. Mais jusqu’à présent, aucune action judiciaire n’a été menée, et le dossier semble avoir disparu des priorités gouvernementales. L’opinion publique s’interroge : le nouveau régime protège-t-il certaines figures de l’ancien pouvoir ? Ou alors, les obstacles judiciaires retardent-ils l’ouverture de nouvelles procédures ?
L’un des dossiers les plus sensibles reste celui des contrats pétroliers signés sous Macky Sall avec l’homme d’affaires australien Frank Timis. Ces contrats, attribués dans des conditions jugées opaques, ont soulevé des soupçons de favoritisme. L’affaire a pris une tournure politique avec la mise en cause d’Aliou Sall, frère cadet de l’ancien président, accusé d’avoir bénéficié de ces contrats de manière irrégulière. Avant d’accéder au pouvoir, Ousmane Sonko avait dénoncé un scandale d’État et promis une révision totale des contrats pétroliers signés sous Macky Sall. Mais un an après, aucune enquête majeure n’a été ouverte, et les questions de transparence sur les ressources naturelles du Sénégal restent en suspens. Pourquoi aucune action concrète n’a-t-elle été prise dans ce dossier ? Certains analystes évoquent la complexité des accords internationaux signés avec Frank Timis et d’autres partenaires, ce qui rendrait difficile une remise en cause immédiate. D’autres estiment que les blocages administratifs et politiques freinent l’avancement des enquêtes.
Si le gouvernement Sonko-Diomaye a initié certaines réformes dans la gouvernance publique, son bilan en matière de lutte contre la corruption reste pour l’instant mitigé. L’absence d’avancées sur ces grands scandales laisse planer le doute sur la réelle volonté politique de l’exécutif. Certains critiques affirment que les nouvelles autorités font face aux mêmes résistances que leurs prédécesseurs, tandis que d’autres pointent du doigt une priorité donnée à d’autres réformes. Ce qui est certain, c’est que les Sénégalais attendent des actes forts. La lutte contre la corruption était un engagement majeur de la campagne présidentielle, et son non-respect pourrait nuire à la crédibilité du gouvernement actuel.
FDR à Touba : dénonciation des arrestations et appel du Khalife à l’unité
Une délégation du Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR) s’est rendue à Touba ce samedi pour exprimer ses inquiétudes face aux récentes arrestations de figures de l’opposition sous le régime du président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko. Accueillie par Serigne Abdou Lahad Mbacké Gaindé Fatma, la délégation comptait plusieurs personnalités politiques, dont Omar Sarr, Mansour Faye, Amadou Mame Diop et Modou Diagne Fada.
S’exprimant au nom du FDR, Modou Diagne Fada a dénoncé ce qu’il qualifie de « volonté manifeste d’anéantir l’opposition » à travers des « menaces, intimidations et arrestations arbitraires ». Il a rappelé que depuis l’accession au pouvoir de la nouvelle équipe dirigeante, plusieurs figures de l’ancien régime ont été interpellées, une situation qui alimente, selon lui, un climat d’insécurité politique.
« Depuis un an, nous avons observé, mais nous constatons avec regret que les nouvelles autorités ont décidé de nous anéantir. Nous sommes venus vous dire que, pour rien au monde, nous ne souhaitons que ce pays perde sa paix et sa sérénité. »
Face à ces préoccupations, le Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké, a tenu à apaiser les tensions en insistant sur la nécessité d’unir les cœurs et de préserver la paix.
« La vie est ainsi. C’est Dieu qui a décidé du changement. Dieu merci, ce changement s’est déroulé dans la tranquillité. Généralement, c’est le chaos qui précède. J’ai entendu vos propos. Pour ma part, mon rôle, en dehors de l’adoration que je dois à Dieu, est d’appeler à la concorde des cœurs. »
Tout en reconnaissant la légitimité des inquiétudes soulevées, le Patriarche a exhorté aussi bien l’opposition que le pouvoir à emprunter « la voie constructive », rappelant que les querelles politiques ne devraient jamais mettre en péril la stabilité du pays.
« Jelële fitna yi, du wañi dara… Fitna bariwoul njriñ » (Réveiller les dissensions ne servira à rien… La discorde n’a jamais rien apporté de bon).
Cette visite du FDR à Touba intervient dans un climat politique marqué par des crispations entre l’opposition et le gouvernement. L’appel du Khalife, figure morale incontournable au Sénégal, pourrait contribuer à détendre l’atmosphère et encourager un dialogue plus apaisé entre les différentes parties.
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°427 – 22 ET 23/03/2025
Assemblée nationale : La levée de l’immunité parlementaire du député Moustapha Diop adoptée à une large majorité
L’Assemblée nationale du Sénégal a voté, ce jeudi 20 mars 2025, la levée de l’immunité parlementaire du député Moustapha Diop. Cette décision, prise à une large majorité de 128 voix pour, 3 contre et 10 abstentions, ouvre la voie à des poursuites judiciaires contre l’élu, conformément à la demande des juges d’instruction du Pôle judiciaire financier (PJF).
La procédure avait été initiée par la commission ad hoc chargée d’examiner la requête de la justice. Après un examen approfondi du dossier, ladite commission s’était prononcée en faveur de la levée de l’immunité parlementaire du député, estimant que les éléments avancés par les magistrats des premier et cinquième cabinets du PJF étaient sérieux, sincères et suffisamment étayés.
Ce rapport a ensuite été soumis à la plénière, qui a suivi la même dynamique. Lors des débats, le président de la commission des lois et le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, ont exposé les motivations de la demande judiciaire, soulignant la nécessité de permettre à la justice de faire la lumière sur cette affaire.
Face à cette décision, le député Moustapha Diop a affirmé sans détour qu’il était prêt à répondre aux convocations des autorités judiciaires afin de défendre son honneur contre les accusations portées par Tabaski Ngom.
« Je suis un homme intègre et je n’ai rien à me reprocher. C’est pourquoi je me tiens à la disposition de la justice pour que toute la vérité éclate », a-t-il déclaré à l’issue du vote.
La séance plénière a été marquée par une participation active des députés, dont une majorité a jugé légitime de permettre à la justice de suivre son cours. Le gouvernement était représenté par le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, ainsi que par le ministre du Travail, Abass Fall.
Cette levée d’immunité parlementaire ouvre ainsi un nouveau chapitre dans cette affaire, qui sera désormais instruite par le Pôle judiciaire financier.
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°426 – 20/03/2025
Interprétation de la loi d’amnistie : le Pastef justifie sa démarche
En conférence de presse ce jeudi, le groupe parlementaire Pastef, conduit par son président Ayib Daffé et le vice-président Amadou Ba, a défendu la proposition d’interprétation de la loi d’amnistie. Un sujet qui suscite d’intenses débats depuis son introduction dans l’agenda parlementaire.
Alors que l’opposition critique une démarche jugée inopportune et potentiellement dangereuse, les députés du parti au pouvoir estiment nécessaire d’apporter des clarifications juridiques à cette loi pour assurer une application conforme aux normes internationales. Amadou Ba a insisté sur l’importance de cette initiative, affirmant que « cette interprétation vise à lever toute ambiguïté et à garantir une justice équitable pour tous ».
Selon Amadou Ba, la proposition d’interprétation de la loi d’amnistie ne vise pas à modifier son essence mais à en préciser la portée, notamment en ce qui concerne les bénéficiaires et les actes couverts. « L’objectif est de s’assurer que cette loi ne laisse place à aucune injustice et qu’elle ne soit pas instrumentalisée à des fins politiques », a-t-il déclaré.
Toutefois, l’opposition considère cette initiative comme une tentative du pouvoir de redéfinir à son avantage les effets de la loi d’amnistie. Des figures politiques et des observateurs juridiques alertent sur le risque de manipulation de la justice pour écarter certains adversaires ou, au contraire, protéger des alliés.
Amadou Ba a par ailleurs souligné que l’interprétation de la loi vise à l’aligner avec les principes du droit international, en particulier ceux relatifs aux droits de l’homme et à la justice transitionnelle. « Nous devons nous assurer que l’application de cette loi respecte les engagements internationaux du Sénégal », a-t-il ajouté.
Si le Pastef plaide pour une clarification juridique, les opposants au projet y voient une tentative de consolidation du pouvoir et une entrave à une amnistie jugée déjà suffisante dans son cadre initial. L’Assemblée nationale devra débattre dans les prochains jours de cette proposition, qui pourrait avoir des conséquences majeures sur la scène politique sénégalaise.
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°425 – 20/03/2025
Décès de Moustapha Bâ : le porte-parole du gouvernement évoque des « conditions troubles »
Lors de la journée de réflexion et de partage organisée par la Jeunesse patriotique sénégalaise (JPS) de Mbao, le ministre et porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Njekk Sarre, a tenu des propos forts sur plusieurs sujets d’actualité. Outre ses accusations contre l’ancien régime concernant un « maquillage des chiffres », il a fait une révélation troublante sur le décès de l’ex-ministre des Finances, Moustapha Bâ.
S’exprimant devant une audience attentive, le ministre a insisté sur la nécessité d’enquêter davantage sur les circonstances de la mort de Moustapha Bâ.
« Il a été tué dans des conditions troubles », a-t-il lâché, suscitant l’émoi et l’interrogation parmi les participants.
Selon lui, l’ancien ministre aurait disparu des radars plusieurs jours avant l’annonce de son décès.
« Il faut que l’on cherche à comprendre ce qui s’est passé avec le décès de Moustapha Bâ », a-t-il martelé.
Ces déclarations viennent raviver le débat autour d’une affaire déjà controversée, relançant les spéculations sur les circonstances exactes de la disparition de Moustapha Bâ.
Dans un autre registre, Amadou Moustapha Njekk Sarre a pointé du doigt la gestion économique de l’ancien gouvernement, dénonçant ce qu’il considère comme une falsification des données financières du pays.
« Ils ont menti sur les chiffres. Ils ont menti également aux partenaires. L’ancien ministre Moustapha Bâ était le premier à être reçu par le président de la République et par son Premier ministre pour leur dire que les chiffres n’étaient pas exacts. »
Des accusations lourdes qui, selon lui, démontrent une manipulation systématique des données économiques. Il a notamment dénoncé un écart significatif entre les chiffres annoncés et la réalité financière du pays.
« Est-ce que vous pouvez imaginer, dans des pays comme la France, l’Allemagne, la Corée, le Japon, la Chine ou les États-Unis, que des chiffres soient maquillés au point qu’on dise que le taux d’endettement est de 74 %, alors qu’il est de 99,67 % ? Est-il imaginable que dans ce pays, on nous dise que le déficit budgétaire est de 4,9 %, alors qu’il est de 12,3 % ? Ce pays, nous allons le redresser. »
Ces déclarations risquent d’intensifier le débat politique, surtout dans un contexte où la transparence et la bonne gouvernance sont devenues des exigences majeures de l’opinion publique.
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°424 – 19/03/2025
Y’en A Marre s’oppose fermement à la proposition de loi d’Amadou Bâ sur l’amnistie : « Plus dangereuse que le Quart Bloquant de Wade »
Le mouvement citoyen Y’en A Marre a exprimé ce mardi sa ferme opposition à la proposition de loi d’amnistie présentée par le député Amadou Bâ, membre de Pastef. Lors d’une conférence de presse, les membres du mouvement ont vivement critiqué cette initiative parlementaire, qualifiant cette interprétation de « plus dangereuse que le quart bloquant » tenté par l’ancien président Abdoulaye Wade.
La proposition d’Amadou Bâ vise à réinterpréter la loi d’amnistie adoptée par la 14e législature, un texte qui avait déjà suscité de vives polémiques lors de son adoption. Cette loi d’amnistie, initialement perçue comme un acte de réconciliation nationale, est aujourd’hui considérée par certains comme un outil permettant d’absoudre des personnalités politiques impliquées dans des affaires judiciaires.
Pour Thiat, porte-parole de Y’en A Marre, la proposition d’Amadou Bâ est une tentative déguisée d’imposer l’impunité à travers un texte flou et permissif. « Cette loi est plus dangereuse que le « quart bloquant » du président Wade », a-t-il déclaré. Rappelons que le « quart bloquant » était une réforme constitutionnelle controversée visant à imposer un seuil de 25 % des voix pour l’élection d’un ticket présidentiel, avant d’être finalement abandonnée face à une forte mobilisation populaire.
« Ce n’est ni du Jub, ni du Jubeul, encore moins du Jubënti », a fustigé Thiat, en référence aux valeurs de droiture et de transparence souvent mises en avant par les défenseurs de la bonne gouvernance. Pour Y’en A Marre, cette proposition de loi est une menace pour la démocratie sénégalaise, risquant de légitimer des dérives autoritaires et de compromettre la quête de justice et d’équité.
Le mouvement citoyen, connu pour ses mobilisations historiques contre le régime de Wade et son engagement dans la sensibilisation civique, ne compte pas se limiter à des dénonciations verbales. Thiat a annoncé des actions de terrain pour exiger l’abrogation totale de la loi d’amnistie et empêcher toute tentative de réinterprétation qui nuirait à la justice.
La prise de position de Y’en A Marre intervient dans un contexte de tensions croissantes autour de la question de l’amnistie. Si certains estiment qu’une telle mesure peut favoriser la réconciliation nationale, d’autres y voient une manière déguisée de blanchir des personnalités politiques dont les agissements ont été largement critiqués.
Des associations de défense des droits de l’Homme ont également exprimé leurs inquiétudes face à cette proposition de loi. Cependant, du côté de certains membres de la majorité, on soutient que cette réinterprétation permettrait de tourner la page des conflits politiques passés et d’ouvrir une nouvelle ère de stabilité.
Face à la détermination de Y’en A Marre, un bras de fer semble se dessiner entre le mouvement citoyen et certains acteurs politiques. L’issue de ce débat dépendra en grande partie de la mobilisation populaire et de la capacité des différents acteurs à trouver un terrain d’entente pour préserver les acquis démocratiques du pays.
Dans ce contexte tendu, la proposition de loi d’Amadou Bâ apparaît comme un test pour la vitalité de la démocratie sénégalaise et la solidité des institutions. Reste à savoir si le mouvement Y’en A Marre parviendra à fédérer suffisamment d’acteurs pour contrer cette initiative ou si celle-ci finira par passer, malgré les contestations.
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°423 – 18/03/2025
Interdiction du port du voile à l’école Saint Gabriel de Thiès : Réaction du ministère de l’Éducation nationale
Le lundi 17 mars 2025, une polémique a éclaté après que des élèves, principalement des filles, ont été interdites d’accès au collège privé catholique Saint Gabriel de Thiès en raison du port du voile. Cette situation a rapidement fait le tour des réseaux sociaux, suscitant des réactions et des interrogations sur la légitimité de cette décision.
Dans un communiqué parvenu à Ledakarois, le ministère de l’Éducation nationale a réagi à cet incident en précisant que l’inspection académique avait mené une enquête au sein de l’établissement. D’après les conclusions de l’enquête, l’administration du collège a justifié l’interdiction en expliquant que certains voiles dissimulaient complètement l’uniforme scolaire, ce qui violerait les règles de présentation. Toutefois, d’autres élèves qui portaient le voile de manière correcte ont également été concernées par cette mesure. L’administration a justifié cette action comme étant une tentative de faire respecter le port correct de l’uniforme, selon le chef d’établissement.
Le ministère de l’Éducation nationale a fermement rappelé à l’administration du collège Saint Gabriel que cette décision allait à l’encontre des principes établis par la législation sénégalaise, en particulier l’arrêté nº024630 du 8 octobre 2024. Ce texte réglemente les principes directeurs des règlements intérieurs des établissements scolaires publics et privés du Sénégal. Selon cet arrêté, les droits à l’éducation, l’acceptation de la mixité et le respect mutuel sont des valeurs fondamentales qui doivent être respectées dans tous les établissements, qu’ils soient publics ou privés.
Le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Guirassy, a donc pris la décision d’instruire immédiatement le directeur du collège Saint Gabriel pour la réintégration de toutes les filles concernées par cette mesure, tout en préservant leur droit à l’éducation, conformément aux textes en vigueur.
Le ministère a également précisé que des instructions fermes ont été données afin de garantir que de tels incidents ne se reproduisent pas dans les écoles et établissements scolaires à l’avenir. L’accent a été mis sur la nécessité de respecter les droits des élèves tout en veillant à la conformité des règlements internes avec les valeurs fondamentales du vivre-ensemble.
Cet incident met en lumière les tensions potentielles autour du port du voile dans les établissements scolaires privés, en particulier dans des institutions religieuses, où les normes vestimentaires peuvent parfois entrer en conflit avec les principes de liberté individuelle et de diversité. Le ministère semble déterminé à garantir que le droit à l’éducation de chaque élève soit respecté, indépendamment de ses choix vestimentaires.
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°422 – 17/03/2025
Coupure de signaux de chaînes de télévision nationales : la TDS-SA clarifie la situation
La TDS-SA, opérateur public chargé de la diffusion de la Télévision Numérique Terrestre (TNT) au Sénégal, a publié un communiqué ce dimanche 16 mars en réaction aux rumeurs circulant dans les médias et sur les réseaux sociaux. Ces informations faisaient état de coupures de signaux de certaines chaînes de télévision nationales pour non-paiement de redevances. Face à cette polémique, la TDS-SA a tenu à apporter des clarifications importantes.
Contrairement aux affirmations relayées, la TDS-SA a assuré qu’aucune coupure de signal n’a été effectuée jusqu’à présent. La société explique que le problème ne concerne pas des « redevances », mais plutôt des frais de diffusion que les chaînes doivent payer pour être maintenues sur le bouquet TNT. Ces frais permettent de financer les coûts techniques liés à la diffusion continue de leurs programmes sur l’ensemble du territoire national.
Cependant, certaines chaînes de télévision accumulent des arriérés de paiement depuis plusieurs années. Le montant total de ces impayés s’élève aujourd’hui à 577 millions de francs CFA, une somme considérable qui pèse sur le modèle économique de la diffusion numérique. Malgré plusieurs relances et efforts de l’État sénégalais pour prendre en charge ces coûts, la situation demeure préoccupante.
En conséquence, le partenaire technique de TDS-SA a décidé de réduire la bande passante allouée à la diffusion des chaînes de télévision concernées. Cela signifie que seules les chaînes ayant honoré une part suffisante de leurs obligations financières bénéficient toujours d’une diffusion optimale sur l’ensemble du territoire.
Dans son communiqué, la TDS-SA a lancé un appel aux acteurs du secteur audiovisuel afin qu’ils prennent leurs responsabilités pour garantir une diffusion continue et de qualité des programmes de télévision. L’entreprise réaffirme sa disponibilité à engager des discussions avec les chaînes concernées pour trouver des solutions viables et durables.
Elle rappelle également que la TNT constitue un service d’intérêt public et qu’il est essentiel d’assurer sa pérennité dans un contexte où la télévision reste un média clé pour l’information et le divertissement des Sénégalais.
Face à ces difficultés financières, plusieurs chaînes privées pourraient être contraintes de négocier un étalement de leur dette ou d’obtenir un soutien public pour régulariser leur situation. La TDS-SA, en tant qu’opérateur national, devra aussi trouver un équilibre entre sa mission de service public et la nécessité de garantir la viabilité économique du secteur.
Sénégal – Médias : Plusieurs chaînes de télévision coupées par la TDS/SA, les professionnels dénoncent une « tentative de musellement »
La crise dans le secteur des médias au Sénégal atteint un nouveau palier avec la coupure du signal de plusieurs chaînes de télévision par la société de diffusion TDS/SA. En cause, selon l’entreprise, le non-paiement des redevances mensuelles, une situation qui met en lumière les difficultés financières du secteur.
Parmi les chaînes affectées figurent des médias majeurs tels que RDV, WALF TV, ITV, TOUBA TV, AFRICA 7 et Bantamba TV. Selon TDS/SA, cette décision a été prise en collaboration avec le ministère de la Communication, et repose sur un « non-respect des obligations financières ».
Cependant, les responsables des médias concernés dénoncent une mesure brutale et unilatérale. Contacté par téléphone, Alassane Samba Diop, Directeur Général du groupe Emedia Invest, s’indigne :
« Nous nous sommes réveillés un beau jour et on nous a coupé le signal sans préavis, sans sommation. En effet, Amadou Diop, qui était directeur de la TDS/SA, nous avait demandé de supporter les coûts de diffusion via la Sonatel, en nous assurant qu’ils nous rembourseraient par la suite. Nous avions d’ailleurs fourni toutes les factures comme preuves. Aujourd’hui, nous constatons qu’il y a une volonté manifeste de réduire toutes les télévisions au silence et de créer des chômeurs. Ces gens ne veulent pas accompagner les entreprises privées. Nous dénonçons cette mesure unilatérale. »
Les difficultés économiques des chaînes de télévision ne datent pas d’hier. Depuis plusieurs années, les médias sénégalais peinent à assurer leur rentabilité face à la baisse des revenus publicitaires et aux coûts élevés de diffusion. La digitalisation et l’émergence des plateformes de streaming ont également bouleversé le modèle économique traditionnel.
En 2023 déjà, WALF TV avait vu son signal suspendu pour des raisons similaires, provoquant une vague d’indignation dans le paysage médiatique. Les professionnels du secteur estiment que ces sanctions financières cachent des motivations politiques visant à limiter l’influence de certaines chaînes critiques envers le pouvoir.
Dans un contexte marqué par des tensions politiques et sociales, cette coupure des chaînes de télévision suscite des inquiétudes quant à la liberté de la presse au Sénégal. Pour Babacar Touré, analyste des médias, cette situation s’inscrit dans une tendance inquiétante :
« L’État utilise l’argument financier pour justifier ces coupures, mais il est évident que certaines chaînes dérangent. Les médias privés jouent un rôle essentiel dans l’équilibre démocratique du pays. S’ils disparaissent, c’est toute la liberté d’expression qui est menacée. »
Face à cette crise, les chaînes concernées pourraient être contraintes de négocier avec les autorités pour un rétablissement de leur signal. Cependant, la question du financement des médias reste un défi majeur qui nécessite une réforme structurelle.
Le Syndicat des Professionnels de l’Information et de la Communication du Sénégal (SYNPICS) a déjà annoncé une réunion d’urgence pour examiner la situation et proposer des actions. De son côté, le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS) appelle à une concertation avec les autorités afin de trouver une solution durable qui éviterait de nouvelles fermetures.
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°421 – 15 ET 16/03/2025
Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°420 – 14/03/2025
SYTAS : Waly Deb Diouf destitué pour « trahison » envers les travailleurs des aéroports
Le Syndicat des Travailleurs des Aéroports du Sénégal (SYTAS) a tenu un congrès extraordinaire ce mercredi 12 mars 2025, à l’issue duquel il a été décidé, à l’unanimité, de destituer Waly Deb Diouf de son poste de secrétaire général. Cette décision radicale fait suite à des accusations de « trahison avérée » portées contre lui par la base syndicale, qui lui reproche d’avoir adopté des positions contraires aux intérêts des travailleurs.
Selon le communiqué officiel publié à l’issue de cette assemblée, plusieurs griefs ont été retenus contre l’ancien leader syndical. Il lui est notamment reproché d’avoir validé des accords et des plans sociaux jugés préjudiciables aux travailleurs, en facilitant l’application de mesures ouvrant la voie à des licenciements massifs. Ce choix, considéré comme une atteinte grave aux droits des employés, a suscité une indignation généralisée au sein du syndicat. En outre, Waly Deb Diouf est accusé d’avoir ignoré et méprisé les revendications légitimes de la base, refusant de porter leurs doléances auprès des autorités compétentes.
Un autre élément ayant pesé dans la décision de sa destitution est la publication d’un communiqué unilatéral le 8 mars 2025, dans lequel il aurait exprimé une position en contradiction totale avec celle des travailleurs des aéroports. Ce texte, rendu public sans concertation avec les membres du syndicat, a été perçu comme une trahison, révélant une prise de position en faveur des employeurs plutôt que des employés qu’il était censé représenter.
Le SYTAS, dans son communiqué, souligne que ces agissements sont en totale contradiction avec les principes d’intégrité, de transparence et de loyauté qui doivent guider toute action syndicale. Estimant que Waly Deb Diouf ne représentait plus les intérêts des travailleurs mais poursuivait des intérêts personnels et politiques, le syndicat a proclamé sa destitution immédiate.
Pour assurer la continuité des actions syndicales et renforcer la défense des travailleurs, le SYTAS a désigné Djibril Sène comme nouveau secrétaire général. Celui-ci a immédiatement réaffirmé l’engagement du syndicat à protéger les droits matériels et moraux des employés des aéroports du Sénégal.
Dans cette optique, le syndicat a également profité de cette assemblée pour formuler plusieurs revendications majeures. Il exige notamment le renouvellement du collège des délégués, en place depuis 2018, afin de garantir une représentation plus en phase avec les réalités actuelles des travailleurs. Il appelle également à l’arrêt immédiat des menaces de licenciement qui pèsent sur de nombreux employés et qui, selon lui, sapent le moral du personnel.
Par ailleurs, le SYTAS réclame une transparence totale sur les raisons avancées pour justifier les suppressions de postes et exige l’ouverture d’un dialogue sincère entre la direction, les acteurs sociaux et les travailleurs. Selon le syndicat, des solutions alternatives aux licenciements doivent être trouvées pour préserver les emplois et assurer un climat social apaisé.