« Le problème, c’est que depuis l’installation de l’Université du Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niasse de Kaolack en 2008, il nous avait été demandé, au départ, entre 50 et 100 hectares. En 2013, avec l’arrivée du président sortant Macky Sall, qui avait voulu concrétiser cette décision, nous avons mis à la disposition de l’État 100 hectares. Mais à notre grande surprise, en 2013, un plan cadastral a été publié, attribuant 300 hectares divisés en deux sites : le site A, d’une superficie de 100 hectares à Bourndou, et le site B, de 200 hectares à Mbadakhoun. Cette injustice a engendré de nombreux problèmes, notamment dans le domaine de l’agriculture. Les paysans impactés n’ont plus d’espace pour travailler », explique El Hadji Touré, président du collectif des villages impactés par l’Université du Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niasse, lors d’une interview accordée ce dimanche à notre correspondant.
Les revendications du collectif s’articulent autour de quatre axes majeurs : la réduction et la restitution des terres, l’indemnisation, la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) et la question de l’emploi.
« Depuis que le président Macky Sall nous a reçus, nous avons obtenu une réduction des terres affectées à 150 hectares. Cependant, concernant l’emploi, la RSE et l’indemnisation, rien de concret n’a été réalisé jusqu’à présent », a déploré M. Touré.
Il a rappelé une promesse faite par l’ancien directeur du CROUS-SS, Ousseynou Diop, d’allouer 10 postes de recrutement en CDD aux villages impactés, soit 2 postes par village. « Malheureusement, ces contrats ont été annulés par le nouveau directeur, Jean Birane Gning. Ce dernier nous a reçus en audience et nous a promis des actions dans la limite de ses compétences, notamment en matière de recrutement. Mais, à ce jour, il n’y a que des promesses non tenues », regrette-t-il.
« Quand vous prenez les terres de vaillants cultivateurs, le minimum serait de les assister moralement, voire de leur offrir des opportunités d’emploi si vous ne pouvez pas les indemniser. C’est cette injustice que nous dénonçons rigoureusement. Nous avons clairement signifié aux autorités que nous ne reculerons pas sur nos quatre revendications. Si rien n’est fait dans les jours à venir, nous ferons entendre notre voix sur le terrain. Ce combat n’a rien de politique. C’est une lutte pour réparer une injustice que nous subissons », a averti M. Touré.