Violences électorales à Saint-Louis : Me El Hadj Diouf réclame une enquête impartiale sur la mort de Bassirou Diop

Le tribunal de Saint-Louis a rendu son verdict dans le cadre du procès des 81 prévenus arrêtés lors des violences électorales qui ont marqué la campagne des législatives anticipées. Si le délibéré était attendu, l’affaire a pris une tournure dramatique avec la mort en détention de Bassirou Diop, l’un des détenus. Une situation qui suscite une vive indignation chez la défense, représentée par Me El Hadj Diouf, qui exige la tenue d’une enquête indépendante pour faire la lumière sur les circonstances de ce décès.

Bassirou Diop est décédé le 7 décembre dernier alors qu’il était toujours en détention, malgré son jugement. Selon Me El Hadj Diouf, l’arrestation musclée de son client, suivie d’une détention prolongée, constitue une violation flagrante de ses droits fondamentaux.

S’exprimant devant la presse, l’avocat a dénoncé les conditions troubles entourant ce décès. « Nous déplorons profondément cette tragédie. Ce qui s’est passé est inacceptable. Nous demandons aux instances internationales et aux organisations de défense des Droits de l’Homme d’exiger une enquête neutre et impartiale », a martelé Me Diouf.

D’après le certificat de genre de mort, Bassirou Diop présentait des contusions au niveau de la tempe droite. Un détail qui alimente les soupçons de violences subies en détention. « Bien que la mort ait été officiellement qualifiée de ‘naturelle’, nous avons des raisons de penser qu’il y a eu des actes de torture. Peut-on vraiment parler d’une simple maladie cardiaque lorsqu’on observe des traces évidentes de violence ? Un seul coup peut suffire à provoquer une crise cardiaque chez une personne fragile », a souligné l’avocat.

Le procès des 81 individus poursuivis pour violences électorales a été l’un des plus médiatisés dans la région nord du Sénégal. Les violences avaient éclaté au cours de la campagne pour les législatives anticipées, plongeant Saint-Louis dans un climat de tensions politiques extrêmes.

Cependant, la détention prolongée des prévenus après leur jugement a été fortement critiquée par les avocats de la défense, qui y voient une manœuvre politique visant à museler les opposants. « Nous sommes dans un État de droit. Toute personne jugée doit voir sa situation clarifiée dans les meilleurs délais. Maintenir quelqu’un en détention sans justification valable est une atteinte à la liberté individuelle », a rappelé Me El Hadj Diouf.

Le décès de Bassirou Diop en détention ne fait qu’aggraver cette situation. Pour la défense, il est urgent de mener des investigations approfondies pour établir les responsabilités. « Le Sénégal ne peut se permettre de voir son image ternie par des cas de torture ou de mauvais traitements en prison. Nous devons être exemplaires dans la protection des droits humains », a ajouté l’avocat.

Face à la gravité de la situation, Me El Hadj Diouf a appelé les organisations internationales de défense des Droits de l’Homme à intervenir. Il souhaite que des experts neutres soient mobilisés pour enquêter sur les circonstances de la mort de Bassirou Diop.

Plusieurs ONG locales ont déjà exprimé leur préoccupation face aux conditions de détention dans les prisons sénégalaises. Elles dénoncent des traitements dégradants et un manque de suivi médical des détenus.

La mort de Bassirou Diop pourrait devenir un cas emblématique de la lutte pour une réforme des conditions carcérales au Sénégal. Pour Me Diouf, il est impératif que des mesures soient prises pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise. « Il est temps que la lumière soit faite sur cette affaire. Il en va de la crédibilité de notre justice et du respect des droits fondamentaux », a-t-il conclu.

Alors que le verdict du procès des 81 prévenus vient de tomber, la défense ne compte pas baisser les bras. Me El Hadj Diouf envisage de porter l’affaire devant les juridictions internationales si une enquête impartiale n’est pas ouverte rapidement au Sénégal.

Indemnisation des victimes de violences électorales : Révélations, accusations et opacité dans la gestion des fonds

L’indemnisation des victimes des violences électorales survenues entre 2021 et 2024 au Sénégal, notamment celles liées aux événements politiques tumultueux, est devenue un sujet de vive controverse. Alors que le processus était censé être un mécanisme de soutien pour les victimes, il a rapidement été entaché par des accusations de gestion opaque et de favoritisme. Au centre des débats, un montant de 108 millions de francs CFA, avec des personnalités comme Amy Dia, Maïmouna Dieye et Mollah Morgun jouant un rôle central dans les révélations et les accusations.

La polémique a éclaté après que plusieurs figures publiques, dont un ancien détenu, aient mis en cause Amy Dia, une figure apparemment impliquée dans la gestion des indemnités. Lors d’une intervention sur une web TV, cet ex-détenu a révélé des échanges avec Djiby Mbaye, dénonçant un manque total de transparence dans la distribution des fonds. Il a insisté sur le fait que bien que des montants aient été effectivement distribués à certaines personnes, la liste des bénéficiaires reste secrète, créant ainsi des zones d’ombre sur l’intégrité du processus. L’ex-détenu a ainsi appelé à la publication de la liste des bénéficiaires pour lever toute ambiguïté et garantir que les fonds parviennent réellement aux victimes légitimes.
Face à ces accusations, Amy Dia a réagi dans un audio diffusé par Mollah Morgun, expliquant qu’elle avait remis la totalité des fonds reçus aux victimes, tout en tenant des registres méticuleux pour assurer la traçabilité des paiements. Selon ses propos, elle aurait demandé des pièces d’identité et pris des photos des transactions pour prouver la distribution des fonds de manière transparente. Toutefois, ces explications restent controversées, car elles n’ont pas mis fin aux accusations de mauvaise gestion et de favoritisme dans la distribution des fonds, qui restent omniprésentes dans les débats.
Mollah Morgun, ancien membre du groupe de rap Keur-Gui de Kaolack et désormais activiste, a intensifié la polémique en dénonçant la gestion de Maïmouna Dieye, ministre de la Famille et des Solidarités. Selon lui, la ministre a délibérément refusé de publier la liste des bénéficiaires, malgré ses promesses de transparence. Mollah Morgun a également critiqué le fait que certains bénéficiaires ne répondaient pas aux critères de victime de violences ou de personne incarcérée, mais qu’ils avaient tout de même reçu des sommes d’argent. Ces accusations ont alimenté les suspicions d’une gestion non équitable des indemnités, et certains se demandent si des personnes proches du pouvoir ont été favorisées.
Les critiques se sont intensifiées lorsque Mollah Morgun a évoqué une autre affaire impliquant Amy Dia et Maïmouna Dieye : la distribution de moutons et de fonds pendant la fête de la Tabaski. Ce geste, censé être un soutien aux victimes, a été interprété par Mollah comme un autre exemple de gestion douteuse et de favoritisme. Selon lui, l’aide a été manipulée à des fins politiques, et certains bénéficiaires n’étaient pas des victimes des violences, mais des personnes liées à des cercles proches du pouvoir.
Les accusations qui se multiplient, accompagnées de révélations qui soulignent une absence de transparence, ont contribué à créer un climat de méfiance générale autour du processus d’indemnisation. Les autorités, au lieu de clarifier la situation et d’apporter des réponses claires, semblent incapables de dissiper les doutes qui pèsent sur la gestion de ces fonds. Le manque de transparence dans la répartition des indemnités, ainsi que les accusations de favoritisme, risquent d’alimenter davantage la méfiance du public à l’égard des autorités et des figures politiques impliquées.
L’opinion publique attend des réponses concrètes et des actions tangibles pour restaurer la confiance dans ce processus d’indemnisation. En attendant, la controverse continue de se développer, mettant en lumière l’ampleur de la crise de confiance qui sévit autour de la gestion des fonds publics et des aides destinées aux victimes des violences électorales.

VIOLENCES ÉLECTORALES « Farlu Jotna » condamne fermement

« Farlu Jotna – Forces vives du Sénégal » dénonce avec la dernière énergie, par la voix de son président, le Professeur


Elhadj Malick Kane, les actes de violence perpétrés depuis le début de la campagne législative,
« notamment le lundi 11 novembre dernier à Saint-Louis, par les hommes de main de Barthélémy Dias
contre les militants du Pastef ». « Les intimidations physiques ou verbales sont à proscrire du débat
politique dans un Etat démocratique mûr comme le nôtre. Nous devons montrer au monde que notre
pays fait désormais partie du club privilégié des démocraties responsables », lit-on dans un communiqué rendu public ce jeudi, ajoutant que: « ces attaques ignobles révèlent la vacuité du programme de la clique réunie autour de Dias, une alliance
de bric et de broc, dont les membres ne partagent rien, ni valeur, ni projet ». Pr Malick Kane et ses camarades d’ajouter que: « contrairement à cette
alliance opportuniste mue par le seul désir d’occuper le pouvoir, le PASTEF défend un PROJET de
société porteur d’espoir pour nos jeunes, nos femmes, nos entrepreneurs, nos agriculteurs et nos
compatriotes en général, et qui propose les bases d’un nouveau Sénégal plus dynamique, plus
compétitif et plus juste ».
Dans la même foulée, le Professeur Elhadj Malick Kane, président «Farlu Jotna – Forces vives du Sénégal » »Farlu Jotna « invite le PASTEF ainsi que le Président de le République
Bassirou Diomaye Diahar Faye et le premier ministre Ousmane Sonko à ne pas se laisser détourner
l’attention par des actes malveillants mais, au contraire, à demeurer unis pour être en capacité
d’appliquer leur programme dès le lendemain des élections nationales. Les Sénégalais ont hâte de voir
dérouler le PROJET de transformation systémique du Sénégal », termine le document.         

A.Saleh

Violences à Saint-Louis : La police interpelle plusieurs individus et saisit des armes lors d’une manifestation politique

Le lundi 11 novembre 2024, une manifestation politique organisée à Saint-Louis a dégénéré en violences, causant plusieurs blessés. Selon un communiqué officiel de la Division Communication et Relations Publiques de la Police nationale, les forces de l’ordre ont rapidement réagi pour contenir les débordements et rétablir l’ordre.

La manifestation a été marquée par des actes de violence, entraînant des interventions musclées des forces de sécurité. Quatre individus ont été interpellés pour coups et blessures volontaires. Ils sont actuellement placés en garde à vue au commissariat central de Saint-Louis.

Poursuivant leurs investigations, les autorités ont intercepté, vers 1h30 du matin, une caravane appartenant à une coalition de partis politiques sur la route nationale, au point kilométrique 50. L’opération a été menée par un détachement de la Brigade d’Intervention Polyvalente (BIP), appuyé par le Groupement Mobile d’Intervention (GMI). La fouille des véhicules de la caravane a permis de saisir un arsenal inquiétant : bombes asphyxiantes, bâtons télescopiques, douilles, tasers, couteaux, et lance-pierres figuraient parmi les objets saisis.

En plus des armes découvertes, les forces de l’ordre ont interpellé 77 individus, majoritairement des gardes du corps, qui se trouvaient à bord des véhicules de la caravane. Sept véhicules ont été immobilisés, dont certains contenaient des armes blanches. Les enquêtes se poursuivent pour déterminer l’implication de ces personnes dans les actes de violence observés.

Face à ces événements, la Police nationale a rappelé son engagement à assurer la sécurité des personnes et des biens, en particulier dans un contexte de processus électoral sensible. Les autorités ont insisté sur la nécessité de respecter la réglementation en vigueur, surtout en cette période marquée par une intensification des activités politiques.

La situation à Saint-Louis reste sous haute surveillance, les forces de sécurité demeurant mobilisées pour prévenir d’éventuelles escalades de violence à l’approche des élections.

Fait à Dakar, le 12 novembre 2024

Source : Communiqué officiel de la Division Communication et Relations Publiques de la Police nationale

Violences électorales : Le convoi de Barthélémy Dias immobilisé à Thiès, plusieurs gardes du corps interpellés

La campagne électorale sénégalaise continue d’être secouée par des épisodes de violence et de répression. Suite aux accusations d’Ousmane Sonko, leader de Pastef, dénonçant des attaques ciblées contre ses militants dans la région de Saint-Louis, le convoi de Barthélémy Dias, tête de liste de la coalition Sam Sa Kaddu, a été stoppé à l’entrée de Thiès, précisément dans la zone de « Alou Kagne ».

Selon les informations recueillies, la Brigade d’intervention polyvalente (BIP) a procédé à l’arrestation de plusieurs agents de sécurité accompagnant la caravane de Barthélémy Dias. Ces agents ont été immobilisés et menottés au sol par les éléments de la BIP, tandis que Barthélémy Dias lui-même reste introuvable. La BIP a également effectué une fouille minutieuse des véhicules et des passagers du convoi, en conformité avec les instructions « fermes » du ministre de l’Intérieur, Jean Baptiste Tine.

L’intervention de la BIP intervient dans un contexte marqué par des tensions politiques intenses et une série d’attaques présumées entre les camps adverses. Les accusations d’Ousmane Sonko ont mis en lumière un climat de méfiance croissante, chaque camp dénonçant des agressions orchestrées par l’opposant.

Les incidents survenus à Thiès soulignent les tensions et risques croissants pour la sécurité autour des rassemblements de campagne. Cette escalade des actions policières contre les caravanes politiques suscite de vives inquiétudes, alors que l’on attend des réponses officielles sur les suites de l’intervention.

Le consortium Saxxal Jamm condamne les violences électorales et interpelle le ministre de l’Intérieur

La société civile, représentée par le consortium Saxxal Jamm, s’est vivement exprimée face à la montée des violences observée dès le début de la campagne électorale pour les élections législatives anticipées du 17 novembre prochain. Regroupant plusieurs organisations telles que COSCE, ONG 3D, GRADEC, PACTE, Réseau Siggil Jigeen, LSDH, ONDH, AJED, URAC, AFEX, RADDHO, OSIDEA, CERAG, Handicap Form Educ et Présence chrétienne, le consortium a condamné fermement les affrontements entre partisans de Barthélemy Dias, leader de la coalition Sàmm Sa Kàddu, et ceux d’Abass Fall, candidat de Pastef à Dakar.

Dans une déclaration, le consortium a qualifié ces incidents de regrettables, rappelant que la liberté d’opinion et d’expression est au cœur de la démocratie. « Nous condamnons les violences observées ce week-end entre les militants des différents partis. La société civile rappelle que les élections doivent rester un moment d’expression pacifique des citoyens », a indiqué le consortium, invitant par ailleurs à la libération des acteurs politiques en détention pour favoriser un climat plus serein.

Dans son appel, Saxxal Jamm a exhorté les acteurs politiques à privilégier des débats constructifs axés sur les problématiques d’intérêt national. Le consortium estime que la période électorale devrait être un temps pour exposer des visions et des programmes, permettant aux citoyens d’effectuer un choix éclairé sur la future législature. « Il est essentiel que les formations politiques s’engagent dans un dialogue respectueux et axé sur des idées et des propositions pour le Sénégal », a précisé le consortium.

Saxxal Jamm a également interpellé le ministre de l’Intérieur, l’exhortant à prendre toutes les dispositions nécessaires pour garantir un climat de sécurité et de paix durant cette campagne. L’accent a été mis sur l’importance d’une intervention ferme et équitable pour prévenir toute violence, quelle que soit son origine, et pour s’assurer que le scrutin se déroule dans des conditions sereines. « Nous attendons du ministère de l’Intérieur qu’il prenne des mesures rigoureuses pour protéger la stabilité politique et la paix sociale, éléments indispensables pour une démocratie fonctionnelle », a conclu le consortium.

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