Formation sur les crimes internationaux et les violences sexuelles à Dakar : Un engagement régional pour la justice

Une session de formation d’une durée de quatre jours a débuté à Dakar, réunissant des magistrats et des avocats de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Organisée par le Bureau régional Etat de droit de la Fondation Konrad Adenauer (FKA), en partenariat avec l’Académie de Nuremberg et le Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des tribunaux pénaux (MIFRTP), cette initiative vise à renforcer les capacités des professionnels de la justice dans la poursuite des crimes internationaux et des violences sexuelles liées aux conflits.

La formation, qui réunit une vingtaine de juges d’instruction, de procureurs et d’avocats de différents pays, s’inscrit dans un contexte régional marqué par la persistance des conflits et des violences. Selon Ingo Badoreck, directeur régional Etat de droit de la FKA, il est essentiel que les responsables de la poursuite de ces crimes graves soient bien formés sur les textes juridiques internationaux, afin de garantir une justice efficace au niveau national.

Les violences sexuelles liées aux conflits, qui touchent hommes, femmes, filles et garçons, sont souvent motivées par des objectifs politiques, militaires ou économiques. Serge Brammertz, secrétaire général du MIFRTP, souligne l’importance de cette formation pour partager des expériences, améliorer les méthodes d’enquêtes et renforcer les résultats en matière de justice.

L’avenir de la justice internationale, affirme Brammertz, repose sur la coopération avec les juridictions nationales. Malgré les défis auxquels est confrontée la Cour pénale internationale, notamment en raison du faible nombre de ratifications de traités internationaux, la justice nationale joue un rôle primordial dans la lutte contre l’impunité et la poursuite des crimes graves.

Cette formation témoigne de l’engagement régional pour une justice efficace, équitable et respectueuse des droits de l’homme. En renforçant les capacités des professionnels de la justice, elle contribue à promouvoir la paix, la sécurité et la dignité humaine dans la région.

Lancement d’un guide opératoire pour l’accompagnement des enfants victimes de violences sexuelles

La Direction de la protection judiciaire et sociale (DPJS) et ses
partenaires ont procédé, ce vendredi, au lancement du guide opératoire dont le but est
d’accompagner les enfants victimes de violences sexuelles au Sénégal, a appris l’APS.

 ‘’Ce guide opératoire vise à renforcer le système de référencement et à préparer les
enfants à l’autoprotection et à la protection de leurs pairs face aux situations et risques
de violence’’, a déclaré le magistrat, Directeur de la protection judiciaire et sociale
(DPJS) au ministère de la Justice, Amadou Ndiaye.

S’exprimant au cours de l’atelier de lancement, le représentant du ministre de la Justice
a souligné que ‘’le projet, dans ses articulations stratégiques, s’adresse aux acteurs
institutionnels et prévoit de renforcer leurs compétences en vue d’une prise en charge
de qualité des enfants victimes de violences’’.

Ce guide vient  « clarifier les rôles et les responsabilités des acteurs de la justice,
notamment les magistrats et les éducateurs spécialisés sur l’accompagnement des
enfants victimes de violences sexuelles’’.

‘’Ce document qui s’aligne avec la législation en vigueur, permet de doter les services de
la justice d’un référentiel d’intervention pour accompagner et assurer une continuité au
sein des services pour les enfants victimes de violences (…) », a déclaré Amadou Ndiaye.

Le Directeur a également souligné que ‘’le processus d’élaboration de ce document a été
effectué avec l’implication de tous les acteurs concernés notamment ceux de la justice,
dans un cadre purement participatif’’.

Cela a permis, selon lui, de faire ressortir les bonnes pratiques ainsi que les
manquements dans l’accompagnement des enfants victimes de violences sexuelles.

Cette démarche permet aussi de ‘’bonifier les pratiques pour une meilleure prise en
compte des droits et des besoins spécifiques des enfants victimes’’.

Le représentant de l’UNICEF, Emmanuel Michot, s’est réjoui du résultat du travail
effectué dans le cadre de ce projet.

‘’On est content d’avoir ce mode opératoire notamment parce que ça concerne le
secteur de la justice qui est un secteur clé dans la prise en charge des enfants victimes
de violence’’, a-t-il dit.

M. Michot souligne que ce guide permet d’avoir ‘’quelque chose d’intégral avec de
nombreux outils qui vont aider à renforcer la capacité des services pour offrir une prise
en charge adéquate aux besoins des enfants victimes de violence dans le long terme’’.

Selon lui, ‘’il y a dans le cadre de ce projet avec des tranches de formation initiales et
spécialisées au niveau du secteur de la justice mais aussi au niveau des autres
secteurs’’.

La Directrice adjointe des opérations de l’organisation  »Affaires mondiales Canada »,
Claude Landry, par ailleurs, directrice adjointe des opérations s’est réjouie de
‘’l’engagement de l’Etat du Sénégal à matérialiser ses obligations pour un Sénégal digne
de ses enfants en leur offrant précisément un environnement protecteur garantissant
leur épanouissement’’.

‘’A travers ce projet, le Canada réaffirme sa disponibilité à appuyer le gouvernement du
Sénégal et à soutenir les efforts nationaux afin de renforcer son rôle dans la protection
des filles et des garçons contre toute forme de violence et d’abus’’, a soutenu
la conseillère à l’ambassade du Canada au Sénégal.

Felipe Juarès, représentant pays du bureau international des droits des enfants (IBCR)
au Sénégal , a rappelé l’importance de la collaboration avec les différents services
concernés.

Il a remercié particulièrement les bailleurs de fonds, dont l’UNICEF et Affaires mondiales
Canada, pour ‘’leur implication et leur engagement pour la défense de la promotion des
droits de l’enfant’’.

Dakartimes

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