Macky Sall à Washington : plaidoyer pour un partenariat durable entre l’Afrique et l’Occident

De retour de Berlin, où il a pris part au sommet annuel du Global Solutions Initiative, l’ancien président sénégalais Macky Sall a poursuivi sa tournée diplomatique à Washington. Il y a assisté à la session de printemps de l’Atlantic Council, l’un des think tanks les plus influents des États-Unis en matière de politique internationale. Membre de son Conseil consultatif international, aux côtés de figures telles que José María Aznar, Carl Bildt ou encore le PDG de Pfizer, Macky Sall y a porté une voix africaine soucieuse d’équilibre et de dialogue dans un contexte mondial en recomposition.

Cette session intervient alors que le retour de Donald Trump à la Maison Blanche rebat les cartes de la politique étrangère américaine, avec des conséquences potentielles lourdes pour le continent africain. L’inquiétude est particulièrement vive autour de l’avenir de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), un accord commercial vieux de 25 ans, qui permet à plus de 1 800 produits africains, issus de 32 pays, d’accéder au marché américain sans droits de douane. Prévu pour expirer en 2025, cet accord est aujourd’hui fragilisé par la vision unilatéraliste et protectionniste du président Trump, peu favorable au libre-échange, notamment avec des partenaires perçus comme s’éloignant de la sphère d’influence occidentale.

Parmi les pays visés, l’Afrique du Sud est dans le viseur de l’administration américaine en raison de ses rapprochements stratégiques avec la Chine, la Russie et l’Iran. Plus largement, l’AGOA, bien que ne représentant que 0,5 % du PIB régional, demeure crucial pour plusieurs économies africaines exportatrices. Sa remise en cause pourrait avoir des effets économiques déstabilisants, notamment pour des pays comme l’Afrique du Sud ou le Kenya.

Autre sujet de préoccupation : l’avenir du Millennium Challenge Account (MCA), outil central de la coopération américaine en Afrique. Déjà touché par des coupes budgétaires, le MCA pourrait voir son champ d’action considérablement réduit sous l’effet des nouvelles orientations budgétaires de l’administration Trump. Si le Sénégal a bénéficié d’une dérogation obtenue grâce aux efforts diplomatiques de Macky Sall, d’autres nations comme la Libye ou le Maroc n’ont pas été épargnées.

L’aide au développement via l’USAID subit également des restrictions financières, affaiblissant la capacité des États-Unis à maintenir une présence active dans les domaines de la santé, de l’éducation ou de la gouvernance en Afrique. À cela s’ajoute la guerre commerciale entre Washington et Pékin, dont les retombées pourraient affecter les pays africains riches en minerais critiques — lithium, cobalt, terres rares — nécessaires à la transition énergétique mondiale.

Face à cette conjoncture, Macky Sall a réaffirmé à Washington la nécessité d’un partenariat plus équitable entre l’Afrique et l’Occident. Il met en garde contre une vision transactionnelle des relations internationales, qui risque de marginaliser l’Afrique, au moment où d’autres acteurs, notamment la Chine, étendent leur influence sur le continent. Pour l’ancien président sénégalais, seul un engagement durable et mutuellement bénéfique permettra de construire un avenir partagé et stable. Son intervention à l’Atlantic Council s’inscrit ainsi dans une stratégie plus large visant à repositionner l’Afrique comme un partenaire stratégique à part entière, et non comme un terrain d’affrontement entre puissances.

Washington, nouveau théâtre de la rivalité entre le régime de Diomaye et l’ombre de Macky Sall

La rivalité politique sénégalaise a franchi les frontières nationales pour se transporter jusqu’à Washington D.C., au cœur même des institutions financières internationales. Cette semaine, les réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale ont servi de décor à un affrontement diplomatique inédit entre le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye et les réseaux de son prédécesseur Macky Sall.

Si le président Diomaye Faye avait déjà affirmé que Macky Sall continuait d’influencer les affaires du pays depuis les coulisses, la scène internationale vient de lui donner raison. Selon les révélations du Quotidien, une délégation ministérielle sénégalaise officielle, conduite par le ministre de l’Économie Cheikh Diba, a bel et bien croisé à Washington une équipe parallèle composée d’anciens cadres de l’Alliance pour la République (APR), mandatée par l’ex-président Macky Sall. Leur mission : défendre, auprès de Mme Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, un contre-rapport sur la gestion économique du pays entre 2019 et 2023.

Ce document, élaboré par le parti de l’ancien président, vise à répondre point par point aux accusations de malversations et de falsifications des comptes publics soulevées par la Cour des comptes et le nouveau pouvoir. Il avait déjà été soumis à la représentation du FMI à Dakar lors d’une rencontre entre des responsables de l’APR, dont Pape Malick Ndour, et des techniciens du Fonds.

Au cœur de cette offensive diplomatique de l’ombre, un nom ressort : Hamidou Anne. Proche de Macky Sall, ce dernier s’impose comme l’un des piliers du dispositif mis en place pour maintenir l’influence de l’ancien régime. Déjà actif auprès de la Commission européenne ces derniers mois, il poursuit inlassablement sa stratégie de « rétablissement de la vérité », version APR, sur la santé économique du Sénégal en fin de magistère.

Cette double présence sénégalaise dans les cercles du FMI soulève plusieurs interrogations. D’une part, elle met en lumière une fracture profonde entre le régime actuel et celui qui l’a précédé. D’autre part, elle interroge sur la perception qu’ont les bailleurs de fonds de cette cacophonie diplomatique. Le FMI, historiquement en phase avec la gouvernance de Macky Sall, pourrait-il être tenté de privilégier les anciens interlocuteurs, mieux connus, plus rodés aux mécanismes internationaux ?

Le gouvernement de Diomaye Faye, en quête urgente de soutien financier dans un contexte économique tendu, devra convaincre que sa version de la situation est la plus crédible. Mais il pourrait bien être contraint, à terme, de composer avec l’héritage diplomatique de Macky Sall et les réseaux toujours actifs de l’APR.

Course à la présidence de la BAD : Amadou Hott expose sa vision d’une Afrique résiliente à Washington

Amadou Hott, ancien ministre sénégalais de l’Économie et ex-vice-président de la Banque africaine de développement (BAD), continue de défendre vigoureusement sa candidature à la tête de l’institution. Jeudi à Washington, il a participé à un débat organisé par The Brookings Institution, aux côtés des quatre autres prétendants à la présidence de la BAD.

Face à un auditoire de décideurs, d’universitaires et de partenaires techniques, Hott a présenté une vision structurée, axée sur trois piliers : la transition énergétique, le financement des infrastructures vertes et la mobilisation du capital privé pour accélérer un développement durable et inclusif sur le continent.

« Nous partageons le même objectif : accélérer la transformation économique de l’Afrique », a-t-il affirmé. Dans son intervention, il a insisté sur la nécessité de bâtir une Afrique autonome, plus résiliente face aux chocs climatiques, économiques et géopolitiques.

Amadou Hott a affirmé sa volonté de renforcer les partenariats avec le secteur privé afin de soutenir la construction d’infrastructures essentielles dans des domaines comme l’énergie, la santé, l’éducation et l’agriculture. Il a également mis l’accent sur la formation et l’insertion professionnelle des jeunes et des femmes, qu’il considère comme des leviers majeurs de croissance inclusive. Il prévoit aussi de soutenir les réformes visant à mobiliser davantage de ressources locales, notamment en améliorant les recettes fiscales et en impliquant les investisseurs institutionnels africains. Il a en outre réitéré son engagement à porter des projets ambitieux, à l’image de la « Mission 300 », qui vise à étendre l’accès à une énergie durable, et à accroître le soutien aux économies les plus vulnérables du continent.

Alors que l’élection du prochain président de la BAD est prévue pour le 29 mai 2025, à l’occasion des Assemblées annuelles de l’institution à Abidjan, ce débat a constitué une étape décisive pour les cinq candidats. Il a permis de confronter visions, ambitions et priorités dans un contexte marqué par de nouveaux défis pour l’Afrique : sécurité alimentaire, financement du climat, industrialisation verte et inclusion économique.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°449 – 23/04/2025

🔴 ÉCONOMIE, PÊCHE, EMPLOI… : TAS EN MODE BULLDOZER
🔴 RÉFORMES « AMBITIEUSES » OU DICTÉES ? : LE SÉNÉGAL FACE AUX EXIGENCES DE WASHINGTON

🔴 CAN FUTSAL FÉMININ : LES LIONNES RUGISSENT FACE À MADAGASCAR (5-5)
🔴 LIGUE 1 : JARAAF TRACE SA ROUTE, TEUNGUETH ET AJEL SORTENT LES GRIFFES

Syrie : Washington soutient un accord historique entre Damas et les FDS pour l’unité nationale

Les États-Unis ont exprimé, mardi, leur soutien à un accord politique majeur signé entre le président syrien Ahmed al-Charaa et Ferhad Abdi Sahin, leader du groupe PKK/YPG/FDS. Cet accord, présenté comme une étape cruciale pour la stabilité en Syrie, vise à intégrer l’ensemble des institutions civiles et militaires de l’administration autonome kurde du nord-est du pays dans les structures étatiques syriennes.

Dans un communiqué officiel, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a salué cette avancée. « Les États-Unis réaffirment leur soutien à une transition politique qui montre une gouvernance crédible et non sectaire comme le meilleur moyen d’éviter davantage de conflits », a-t-il déclaré. Il a également souligné les préoccupations persistantes concernant les violences ciblant certaines minorités, assurant que Washington continuerait de suivre attentivement la situation sur le terrain.

L’accord, confirmé lundi par la présidence syrienne, marque une volonté affirmée du pouvoir central de renforcer l’unité nationale et de prévenir toute fragmentation territoriale. Il prévoit notamment l’intégration des Forces Démocratiques Syriennes (FDS), dominées par les Kurdes, au sein des forces armées et des institutions de la République arabe syrienne.

Selon les autorités syriennes, cette fusion des structures est perçue comme une démarche de réconciliation et de consolidation de l’État, après plus d’une décennie de conflit ayant profondément divisé le pays.

Tensions régionales : Washington sanctionne un haut responsable rwandais pour son soutien au M23

Les États-Unis ont annoncé, jeudi, des sanctions financières contre James Kabarebe, ancien ministre rwandais de la Défense et actuel ministre chargé de l’Intégration régionale. Washington l’accuse d’avoir “orchestré le soutien” de l’armée rwandaise au groupe armé M23, qui sème le chaos dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

James Kabarebe est une figure militaire et politique influente en Afrique centrale. Ancien chef des forces rwandaises en RDC entre 1996 et 1998, il a dirigé le ministère de la Défense de 2010 à 2018 avant de devenir conseiller à la sécurité du président Paul Kagame. Selon le département américain du Trésor, il joue “un rôle essentiel dans les conflits en RDC depuis trois décennies”.

Washington lui reproche d’avoir facilité le soutien de l’armée rwandaise (RDF) au Mouvement du 23 mars (M23), une rébellion majoritairement tutsi qui, avec l’appui présumé de Kigali, s’est emparée de vastes territoires dans l’est congolais depuis 2021.

Le M23 a récemment mené une offensive éclair, s’emparant de Goma (Nord-Kivu) fin janvier, avant d’avancer vers Bukavu (Sud-Kivu), tombée dimanche. Cette progression alarmante accentue les tensions entre Kinshasa et Kigali, accusé par la RDC et plusieurs rapports onusiens de soutenir activement cette rébellion.

Les États-Unis exigent que le Rwanda cesse son appui au M23 et “respecte la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC”, selon un communiqué du département d’État.

En plus de James Kabarebe, Washington a sanctionné Lawrence Kanyuka, porte-parole politique du M23, qui détient des entreprises enregistrées au Royaume-Uni et en France. Ces sanctions entraînent :

• Le gel des avoirs des individus et entreprises visés aux États-Unis.

• L’interdiction pour les citoyens et entreprises américaines de commercer avec eux.

• Un impact sur leurs transactions internationales, notamment en dollars, au risque de tomber sous juridiction américaine.

Ces mesures pourraient compliquer encore davantage la situation sécuritaire et diplomatique déjà tendue entre la RDC et le Rwanda. Kinshasa, qui réclame depuis longtemps des sanctions contre Kigali, pourrait y voir un signal fort en faveur de sa souveraineté. De son côté, le Rwanda risque d’accentuer sa position défensive face aux pressions internationales.

Macky Sall à Washington pour le National Prayer Breakfast et une rencontre avec l’Atlantic Council

L’ancien président du Sénégal, Macky Sall, poursuit ses activités à l’international hors du cadre politique. Après un séjour à Abu Dhabi pour assister à la cérémonie de remise du Prix Sheikh Zayed, il s’est envolé pour Washington D.C., où il prend part, ce mercredi 5 février, au National Prayer Breakfast (Petit-déjeuner national de prière).

Le National Prayer Breakfast est un événement annuel organisé chaque premier jeudi du mois de février aux États-Unis. Créé en 1953 sous la présidence de Dwight D. Eisenhower, il est coparrainé par le Congrès américain et coordonné par la Fellowship Foundation. Ce rendez-vous réunit des leaders politiques, économiques et religieux du monde entier dans un cadre informel et convivial, favorisant les échanges autour de valeurs communes et de la spiritualité.

L’un des moments forts de cette rencontre est l’intervention du président des États-Unis, qui délivre un message axé sur la paix, la tolérance et la coopération. Ce forum constitue également une plateforme privilégiée pour le réseautage et les discussions entre dirigeants de différentes nations.

En marge de sa participation à ce grand rassemblement, Macky Sall sera reçu par l’Atlantic Council, l’un des plus influents think tanks américains. Spécialisé dans les questions de géopolitique, de sécurité et d’économie, l’Atlantic Council joue un rôle clé dans l’élaboration des stratégies internationales des États-Unis et de leurs partenaires.

L’ex-chef de l’État sénégalais pourrait échanger avec des experts et des décideurs américains sur divers sujets, notamment la gouvernance en Afrique, les enjeux économiques et les défis liés à la stabilité du continent.

Depuis la fin de son mandat, Macky Sall semble privilégier une présence active sur la scène internationale, participant à des événements majeurs et entretenant ses relations avec les acteurs politiques et économiques de premier plan. Sa participation au National Prayer Breakfast et sa rencontre avec l’Atlantic Council confirment cette orientation, qui pourrait s’inscrire dans une stratégie de repositionnement au sein des cercles d’influence internationaux.

Guerre commerciale : Trump annonce de nouvelles discussions imminentes avec la Chine

Washington, à quelques heures de l’entrée en vigueur de nouveaux droits de douane sur les produits chinois, le président américain Donald Trump a annoncé lundi que des discussions avec Pékin allaient intervenir « probablement dans les prochaines 24 heures ».

Ces négociations de dernière minute surviennent alors que, dès mardi, une nouvelle taxe de 10 % s’appliquera sur l’ensemble des produits chinois importés aux États-Unis. Cette mesure s’ajoute aux droits de douane déjà en place, intensifiant ainsi la guerre commerciale entre les deux premières puissances économiques mondiales.

Depuis plusieurs mois, Washington et Pékin s’affrontent à coup de sanctions et de mesures protectionnistes. L’administration Trump justifie ces décisions par la nécessité de rééquilibrer la balance commerciale et de protéger les entreprises américaines des pratiques jugées déloyales de la Chine, notamment en matière de propriété intellectuelle et de subventions d’État.

Pékin, de son côté, a toujours dénoncé ces sanctions comme étant injustifiées et a systématiquement riposté avec des taxes similaires sur les produits américains. Toutefois, les tensions ont entraîné une incertitude économique mondiale, impactant les marchés financiers et pesant sur la croissance des deux pays.

Malgré ces tensions, l’annonce de Trump pourrait ouvrir la voie à un dialogue. Reste à savoir si ces discussions permettront d’éviter une escalade supplémentaire ou si elles ne seront qu’un nouvel épisode d’un bras de fer qui dure depuis plus d’un an.

Les investisseurs et les partenaires commerciaux des deux pays suivront avec attention l’évolution des négociations, alors que l’impact de cette guerre commerciale se fait de plus en plus sentir sur l’économie mondiale.

Le Sénégal participe au rayon statutaire de printemps du FMI et de la Banque mondiale à Washington

Une délégation sénégalaise a pris part au rayon statutaire de printemps organisé par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale à Washington. Cette participation n’a pas surpris Magaye Gaye, économiste, qui souligne la coopération dense entre le Sénégal et ces institutions financières internationales. Cependant, il émet des réserves quant à la dépendance du pays vis-à-vis du FMI et de la Banque mondiale, soulignant que cela pourrait compromettre sa souveraineté économique.

Magaye Gaye estime que le Sénégal doit renégocier ses contrats avec ces institutions et revoir la gestion de sa dette, qui représente actuellement 80 % du PIB, dépassant ainsi les exigences prudentielles de l’UEMOA. Il souligne l’importance de restructurer et d’échelonner cette dette pour assurer la stabilité économique du pays.

Selon lui, alors que le Sénégal cherche à affirmer sa souveraineté économique, il est essentiel de maintenir de bonnes relations de coopération avec le FMI et la Banque mondiale, tout en veillant à ne pas compromettre ses intérêts nationaux.

Réunions de Printemps 2024 du FMI et de la Banque Mondiale: Participation remarquable du Sénégal

Du 15 au 21 avril 2024, une délégation sénégalaise de haut niveau, conduite par le Ministre des Finances et du Budget et composée du Ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, du Ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, ainsi que du Ministre Secrétaire général du Gouvernement, a marqué sa présence aux réunions statutaires de printemps organisées par le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale à Washington.

Ces réunions cruciales, qui rassemblent investisseurs privés et organisations dédiées au développement et à la coopération économique et financière internationale, ont été l’occasion pour la délégation sénégalaise de rencontrer des interlocuteurs clés. Parmi eux, les autorités de la Banque Mondiale, du FMI, de la Société Financière Internationale (SFI), et de l’Agence Multilatérale de Garantie des Investissements (MIGA).

Les échanges fructueux ne se sont pas limités aux institutions financières internationales. La délégation sénégalaise a également rencontré des partenaires stratégiques tels que le Ministre des Finances et du Budget de Côte d’Ivoire, président du Conseil des Ministres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), et les Ministres des finances de la République islamique de Mauritanie et de la République de Gambie.

Au-delà des rencontres bilatérales, la délégation a été reçue par le Département du Trésor et le Département d’État américain, ainsi que par des institutions influentes telles que le Millenium Challenge Corporation, l’Agence américaine de Financement pour le Développement international, des représentants du gouvernement britannique, le Trésor français, et l’Agence japonaise de coopération internationale. Des discussions ont également eu lieu avec la Banque Africaine de Développement, la Banque Ouest Africaine de Développement, et la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement.

Au cœur des discussions, la délégation sénégalaise a souligné l’engagement du gouvernement du Sénégal à adopter une nouvelle dynamique axée sur l’éthique, la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption, la justice, et la transparence dans la gestion publique. Ces valeurs fondamentales ont été présentées comme des prérequis essentiels pour toute action de développement durable.

La détermination du Sénégal à renforcer sa souveraineté économique, sans pour autant s’isoler des partenariats internationaux, a été clairement exprimée. L’accent a été mis sur le développement d’une économie résiliente capable de répondre aux aspirations de la population sénégalaise, tout en préservant les intérêts stratégiques du pays et de l’Afrique dans son ensemble.

Les réponses des partenaires internationaux ont été extrêmement positives, saluant la volonté des autorités sénégalaises de maintenir le cap sur la démocratie et le respect des principes de l’État de droit, tout en renforçant les relations bilatérales et multilatérales dans le cadre des objectifs de développement global.

Cette participation active et stratégique à ces réunions de printemps symbolise l’engagement du Sénégal à jouer un rôle clé sur la scène internationale, en promouvant des initiatives qui favorisent la stabilité, la paix, et la prospérité, non seulement au niveau national mais aussi pour l’Afrique toute entière.

COMMUNIQUE

PARTICIPATION DE LA DELEGATION SENEGALAISE AUX REUNIONS DE PRINTEMPS 2024 DU FMI ET DE LA BANQUE MONDIALE

  1. Une délégation conduite par le Ministre des Finances et du Budget composée du Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, du Ministre l’Energie du Pétrole et des Mines et du Ministre Secrétaire général du Gouvernement, a représenté le Sénégal aux réunions statutaires de Printemps organisées par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale à Washington du 15 au 21 avril 2024.
  2. Ces réunions regroupent les investisseurs privés et l’ensemble des organisations agissant dans le domaine du développement et de la coopération économique et financière. La délégation sénégalaise a rencontré les autorités de la Banque mondiale, du FMI, de la Société financière internationale (SFI) et de l’Agence multilatérale de Garantie des Investissements (MIGA).
  3. La délégation a également eu des échanges avec le Ministre des Finances et du Budget de la République de Côte d’Ivoire, Président du Conseil des Ministres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) ainsi que les Ministres chargés des finances de la République islamique de Mauritanie et de la République de Gambie.
  4. Par ailleurs, la délégation a été reçue par le Département du Trésor et le Département d’Etat américain, le Millenium Challenge Corporation, l’Agence américaine de Financement pour le Développement international, le Ministre britannique chargé du Développement international, le Trésor français et l’Agence japonaise de coopération internationale. Elle a également eu une prise de contact avec la Banque Africaine de Développement, la Banque Ouest Africaine de Développement et la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement.
  5. Au cours de ces différentes rencontres, la délégation a souligné l’engagement du Gouvernement sénégalais d’asseoir une nouvelle dynamique axée sur l’éthique, la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption, la justice et la transparence dans la gestion publique ; ces valeurs fondamentales constituant des prérequis pour toute action de développement.
  6. La délégation a réaffirmé la détermination du Gouvernement à mettre en œuvre des politiques publiques fondées sur la souveraineté économique qui ne devrait pas s’entendre comme une entrave aux partenariats, mais comme un choix de préserver les intérêts économiques du peuple, dans le respect des engagements internationaux du Sénégal.
  7. Elle a souligné la volonté des autorités d’agir et de matérialiser les espoirs du peuple afin que le Sénégal demeure le porte étendard de la stabilité et de la paix en Afrique, un pays attractif pour les investissements privés porteurs de richesse partagée et d’emplois pour les jeunes à la faveur du dividende démocratique.
  8. La délégation a également rappelé la volonté du Gouvernement de compter d’abord sur ses propres moyens, à travers la mobilisation des recettes budgétaires couplée à la réduction du train de vie de l’Etat pour mettre en œuvre son programme de développement. Le recours au financement se fera de manière responsable et optimale.
  9. La délégation a réaffirmé la ferme intention des nouvelles autorités de promouvoir l’intégration africaine et de défendre les intérêts du Sénégal et de l’Afrique au sein des institutions internationales. Elle a marqué la disponibilité de l’Etat du Sénégal à jouer un rôle important dans la réalisation des aspirations de l’Afrique, maitresse de sa souveraineté alimentaire et industrielle, avec un accès aux services sociaux de base pour ses populations.
  10. Les partenaires rencontrés ont accueilli avec satisfaction les messages transmis par la délégation. Ils se sont félicités de la détermination du peuple et des institutions sénégalais pour préserver l’ancrage du pays à la démocratie et à l’Etat de droit. Ils ont affirmé leur engagement à renforcer leurs relations avec le Sénégal, dans le cadre des orientations pertinentes de bonne gouvernance des affaires publiques définies par les nouvelles autorités.
    Washington D.C., le 21 avril 2024.

Washington donne son feu vert à la vente des F-16 réclamés par la Turquie

Après des mois de tractations, le gouvernement américain a donné vendredi son feu vert à la vente d’avions de chasse F-16 à la Turquie, pour un montant de 23 milliards de dollars, dans la foulée de la ratification par Ankara de l’adhésion de la Suède à l’Otan.

Ankara les réclamait ardemment depuis plusieurs années. Le gouvernement américain a donné, vendredi 26 janvier, son feu vert à la vente d’avions de chasse F-16 à la Turquie, pour un montant de 23 milliards de dollars, dans la foulée de la ratification par Ankara de l’adhésion de la Suède à l’Otan.

La vente prévoit l’acquisition par la Turquie de 40 nouveaux F-16 et par la Grèce de 40 F-35 pour un montant de 8 milliards de dollars, a fait savoir le département d’État vendredi. Ce dernier a formellement notifié, comme l’exige la loi américaine en cas de cession d’armement américain à un gouvernement étranger, le Congrès de cette double vente vendredi en fin de journée.

Avant de conclure ce contrat, les États-Unis ont attendu que les instruments de ratification par la Turquie de l’adhésion suédoise à l’Otan soient physiquement déposés à Washington, a précisé un responsable américain s’exprimant sous couvert d’anonymat, témoignant du caractère ultra-sensible des négociations qui ont prévalu à cet accord.

En tant que dépositaires du Traité de l’Atlantique nord, tous les instruments de ratification doivent être déposés dans la capitale fédérale américaine, qui accueillera en juillet un sommet pour les 75 ans de l’Alliance atlantique.

Conclusion du bras de fer d’Erdogan

L’affaire des F-16 pour la Turquie, qui en a besoin pour moderniser sa force aérienne, est l’histoire d’une longue saga qui émaillé les discussions entre les États-Unis et la Turquie dans le sillage de la candidature suédoise à l’Alliance atlantique.

Le Parlement turc a approuvé mardi l’adhésion de Stockholm, mettant fin à vingt mois de tractations qui ont testé la patience des alliés occidentaux d’Ankara, désireux de faire front uni face à Moscou dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a mené un bras de fer exigeant d’abord de la Suède une série de réformes et posant ensuite comme condition cette vente simultanée d’avions F-16 américains.

Pour satisfaire les exigences d’Ankara, la Suède a réformé sa Constitution et adopté une nouvelle loi antiterroriste, la Turquie accusant la Suède de mansuétude envers des militants kurdes réfugiés sur son sol, considérés pour certains comme terroristes par Ankara.

La Suède avait annoncé en mai 2022, dans la foulée de l’invasion russe de l’Ukraine en février, sa candidature à l’Otan, en même temps que la Finlande, devenue en avril le 31e membre de l’organisation.

Réticences chez les démocrates                     

Si le gouvernement américain a toujours été favorable à la vente de F-16 à la Turquie, des élus au Congrès notamment démocrates s’y étaient opposés et bloquaient le dossier arguant du bilan négatif des droits de l’homme en Turquie et des tensions avec la Grèce.

Et ils avaient directement liés ce contrat à la ratification turque. De ce fait, l’administration Biden s’était retenue jusqu’à ce vendredi d’en notifier le Congrès. 

L’influent président démocrate de la commission des Affaires étrangères du Sénat, Ben Cardin, a fait part, dans un communiqué diffusé vendredi soir, de son accord pour la vente, soulignant n’avoir « pas pris cette décision à la légère ».

Le Congrès a le pouvoir de la bloquer en votant une résolution conjointe, mais personne ne s’y attend, la condition de la ratification de l’adhésion suédoise étant à présent levée.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a mené une intense séquence diplomatique entre Athènes et Ankara pour obtenir cet accord, allant jusqu’à répéter par trois fois au président turc lors d’un déplacement à Ankara, juste après le séisme en février 2023, qu’il n’y aurait pas d’avions sans ratification, selon le responsable.

Par ailleurs, l’accord a nécessité au préalable qu’Athènes s’engage à ne pas faire obstruction à la vente. En échange, la Grèce recevra de façon simultanée des F-35, modèle plus perfectionné que celui négocié son voisin turc.

Athènes avait vivement contesté la vente d’avions de combat F-16 à Ankara en raison des différends territoriaux qui l’opposent depuis longtemps à la Turquie dans la région de la Méditerranée orientale, riche en ressources énergétiques.

Ce nouvel élargissement de l’Otan n’est cependant pas tout à fait terminé. Il reste à la Hongrie de ratifier l’adhésion suédoise, malgré les promesses de Budapest qu’elle ne serait pas le dernier pays à donner son feu vert.

« Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a une fois de plus montré qu’il était le membre le moins fiable de l’Otan », a déploré le sénateur Ben Cardin.

À Washington, on dit s’attendre à ce que cela prenne encore quelques semaines mais que la Hongrie s’est engagée à aller de l’avant, ce qui permet d’envisager une cérémonie de levée de drapeaux lors d’une prochaine ministérielle de l’Otan, à son siège de Bruxelles en avril.

Turquie: le président Erdogan rejette les appels de Washington à rompre les liens avec le Hamas

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a opposé samedi 2 décembre une fin de non-recevoir aux appels de l’administration américaine pressant la Turquie de rompre ses liens avec le mouvement islamiste palestinien Hamas. En visite cette semaine dans le pays, le sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et de l’intelligence financière, Brian Nelson, a fait part de la « profonde » inquiétude de Washington au regard des liens entretenus par Ankara avec le Hamas. Des liens et un soutien revendiqués par le président Erdoğan.

Vis-à-vis du Hamas, la position de la Turquie ne souffre d’aucune ambiguïté : les autorités d’Ankara le considèrent comme un acteur légitime. Un « parti politique qui a gagné des élections », selon le président Erdoğan, qui qualifie aussi le mouvement islamiste palestinien de « groupe de libérateurs qui protègent leur terre ». 

L’incursion sanglante du 7 octobre contre Israël n’y a rien changé : la Turquie a certes condamné toutes les attaques contre les civils, mais sans jamais citer nommément le Hamas dans ses condamnations. Et alors qu’il qualifie Israël « d’État terroriste », le président turc a déclaré ce week-end qu’il ne « considèrerait jamais le Hamas comme un groupe terroriste, quoi qu’ils en disent ». Autrement dit, malgré les pressions américaines, la Turquie ne fermera pas les bureaux du Hamas installés sur son territoire et n’expulsera pas ses membres.

Depuis le début du conflit, les États-Unis n’ont pas détecté de flux financiers en direction du Hamas via la Turquie. Mais l’existence de tels liens est connue depuis longtemps. Ces dernières années, des ONG, des banques et des entreprises turques ont été accusées, voire condamnées par la justice américaine ou sanctionnées par le Trésor américain pour soutien financier au Hamas. 
RFI

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