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Justice

Tahirou Sarr rattrapé par les soupçons : Sofico au cœur d’une nébuleuse financière de plus de 180 milliards FCFA

Tahirou Sarr, figure bien connue du paysage économique sénégalais et patron de la société Sofico, se retrouve une fois de plus dans l’œil du cyclone judiciaire. La Cour des comptes, dans un rapport récemment relayé par L’Observateur, met en lumière une série d’opérations financières suspectes impliquant des montants colossaux de fonds publics. En toile de fond, des pratiques qui interpellent autant par leur opacité que par leur ampleur.

Une émission obligataire controversée

La pierre angulaire du dossier est une émission obligataire de 100,29 milliards de FCFA par l’État, au profit de Coris Bank International. Jusque-là, rien d’inhabituel. Sauf que la société Sofico de Tahirou Sarr aurait servi de canal de transit pour cette opération. Une situation pour le moins singulière, qui soulève des questions légitimes sur les critères de sélection de l’intermédiaire, la conformité de la procédure et, surtout, la traçabilité des fonds.

Un marché public aux contours flous

Autre zone d’ombre : un contrat de 45,10 milliards de FCFA conclu avec le ministère de l’Environnement. Officiellement, il s’agit d’un marché de fourniture d’équipements de sécurité et de matériel technique. Mais les auditeurs de la Cour, visiblement dubitatifs, parlent d’un processus d’attribution “intrigant”. L’absence de transparence sur les soumissionnaires, les modalités d’exécution et les bénéficiaires réels alimente les soupçons.

Deux opérations en marge, mais pas anodines

À cela s’ajoutent deux opérations financières supplémentaires, respectivement datées des 8 septembre 2023 et 28 février 2024, pour un total de 35,19 milliards de FCFA. Si les détails sur ces transactions restent flous, leur simple existence vient épaissir un brouillard déjà dense autour des finances publiques.

Un parfum persistant de favoritisme et de clientélisme

Ce n’est pas la première fois que Tahirou Sarr est éclaboussé par des affaires de cette nature. Et une fois encore, les mécanismes d’attribution des marchés publics et l’implication de sociétés proches du pouvoir apparaissent comme les maillons faibles de notre gouvernance économique. Dans un contexte où la demande de reddition des comptes devient de plus en plus pressante, cette affaire pourrait bien servir de catalyseur pour un nécessaire assainissement.

Reste à savoir si la justice saura faire la lumière sur ce qui s’annonce comme l’un des plus gros dossiers financiers de ces dernières années. Car au-delà des noms cités, c’est la crédibilité de l’État et la confiance des citoyens qui sont en jeu.


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