Le 3 novembre 2024, aux alentours de 23 heures, la campagne électorale sénégalaise a été le théâtre d’un incident à Ourossogui, suscitant une vive réaction de Thierno Alassane Sall, tête de liste de la coalition Senegaal KESE. Alors que la caravane de cette coalition progressait en direction de Kanel, un groupe de militants, présumés membres du parti Pastef, a cherché à les intimider. C’est dans ce contexte déjà tendu que les événements se sont enchaînés de façon surprenante, menant à une confrontation avec les forces de l’ordre.
Sall raconte comment l’arrivée soudaine de plusieurs véhicules de la gendarmerie, perçue initialement comme un renfort pour la sécurité, s’est transformée en une demande expéditive et hostile : se ranger sur le bas-côté pour laisser passer la caravane d’Ousmane Sonko, figure de proue du parti Pastef. Cette demande, qualifiée d’illégale par le candidat, a été formulée avec des injures et un ton autoritaire par un gendarme, entraînant un refus de la part de l’équipe de Senegaal KESE.
« Nous avons assisté, impuissants, au passage de ce que je qualifierais de ‘cour royale’ », relate Thierno Alassane Sall, dénonçant la mise en scène grandiose de la caravane de Sonko. Selon lui, le cortège était composé de véhicules de luxe, de deux ambulances – dont l’une arborait l’emblème du ministère de la Santé – ainsi que de 4×4 rutilants, de bus loués et d’un important dispositif sécuritaire incluant des membres de la Brigade d’Intervention Polyvalente (BIP) et possiblement du Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN).
Sall s’insurge contre cet étalage ostentatoire de richesse, qui contraste, selon lui, avec la pauvreté et la précarité des régions traversées. « Un régime incapable de payer à date échue les bourses des étudiants sans s’endetter sur le marché financier international, devrait avoir la décence de ne pas faire étalage d’une aussi tapageuse armada », critique-t-il, qualifiant de « violence symbolique inouïe » ce déploiement de moyens luxueux.
En rétrospective, le candidat évoque les leçons de l’histoire sénégalaise, rappelant l’épisode de 1988 où la population de Thiès s’était soulevée contre le président Diouf pour défendre le droit de l’opposant Abdoulaye Wade à tenir un meeting. « Si Sonko et Diomaye persistent dans leurs lubies, un jour viendra », avertit Thierno Alassane Sall, mettant en garde contre les risques d’un excès d’arrogance et d’abus de pouvoir.
Il conclut en soulignant l’importance de l’équité et de la neutralité des forces de l’ordre, insistant sur le fait que la gendarmerie devrait assurer la sécurité de tous sans distinction ni favoritisme. Dans un appel vibrant aux électeurs, il exhorte : « Ne fermons pas les yeux devant les signes patents d’une alternance dévoyée. Le 17 novembre 2024, votons en conséquence. »
Cet incident met en lumière les tensions grandissantes à l’approche des élections, et soulève des questions sur la conduite des campagnes et l’utilisation des ressources publiques. Le 17 novembre, le choix des Sénégalais sera plus crucial que jamais, influencé non seulement par les promesses des candidats, mais aussi par leurs actions sur le terrain.
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