L’utilisation de produits dopants, notamment le diluant, dans le transport hippomobile se répand de plus en plus à Mbacké, au Sénégal, où des charretiers cherchent à stimuler les performances de leurs chevaux et ânes pour augmenter leurs gains. Face à cette pratique inquiétante, les autorités locales ont récemment pris des mesures pour réglementer ce mode de transport, dans le but de mettre fin à la maltraitance des équidés.
Mbacké, ville contiguë à Touba, la capitale du mouridisme, voit les véhicules à traction animale, principalement des charrettes attelées à des ânes ou des chevaux, envahir ses rues. Bien que ces charrettes soient indispensables pour de nombreuses activités quotidiennes, telles que les travaux champêtres, le transport de marchandises et de personnes, et même la vente d’eau potable, leur prolifération incontrôlée pose des problèmes de circulation et d’ordre public.
Cependant, malgré leur utilité, ces véhicules ne sont pas encore régulés par les autorités, ce qui rend difficile l’évaluation de leur nombre exact et des revenus qu’ils génèrent. Cette absence de régulation a conduit certains charretiers à recourir à des produits dopants pour augmenter les performances de leurs animaux, dans le seul but de réaliser des gains plus importants.
Le diluant, notamment utilisé sur des morceaux de tissu que les charretiers font renifler à leurs bêtes pendant la nuit, est particulièrement répandu parmi les conducteurs de charrettes à traction d’âne. Cette pratique vise à rendre les ânes plus actifs, augmentant ainsi leur productivité pour transporter des biens ou des passagers.
Pourtant, malgré les témoignages de certains sur l’existence de cette pratique, plusieurs charretiers interrogés préfèrent garder le silence. Les autorités locales, quant à elles, prennent cette situation très au sérieux. Le président des charretiers de Mbacké et Touba, Seydina Ousmane Sall, dénonce fermement l’utilisation de produits dopants sur les ânes et les chevaux, soulignant les risques pour leur santé et le bien-être animal.
En effet, le dopage des animaux est formellement interdit par la loi, car il met en jeu leur santé et peut même conduire à leur mort. Malgré cela, cette pratique persiste, alimentée par l’appât du gain et l’exploitation des enfants, souvent recrutés pour conduire les charrettes. Ces enfants, souvent issus d’écoles coraniques, sont exploités pour des salaires dérisoires, contribuant ainsi à l’insécurité croissante dans la ville.
Face à cette situation préoccupante, le chef du service départemental de l’élevage appelle à des mesures strictes pour mettre fin à cette pratique. Le préfet de Mbacké a déjà pris des mesures d’interdiction immédiate, conformément à la réglementation en vigueur, notamment en imposant un âge minimal pour les conducteurs de charrettes, en exigeant une assurance, et en fixant des heures de circulation spécifiques.
En outre, les autorités locales ont été invitées à ouvrir des fourrières municipales pour garantir le respect de ces mesures et protéger les animaux contre la maltraitance. Il est impératif de mettre un terme à cette pratique illégale et inhumaine afin de préserver le bien-être des équidés et de promouvoir des pratiques de transport plus respectueuses et durables.
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