Le rapport d’audit sur la situation des finances publiques du Sénégal, couvrant la période de 2019 au 31 mars 2024, a mis en lumière plusieurs opérations financières majeures impliquant l’État. Publié ce mercredi 12 février, ce document révèle notamment la cession de plusieurs immeubles publics à la Société nationale de Gestion et d’Exploitation du Patrimoine bâti de l’État (SOGEPA).
D’après le rapport, l’État sénégalais a procédé à la vente de plusieurs de ses immeubles bâtis à la SOGEPA par le biais du décret n°2022-163 du 3 février 2022. Cette transaction avait pour objectif de faciliter le développement d’un emprunt obligataire Sukuk d’un montant de 330 milliards de FCFA, levé le 21 avril 2022.
Créée par la loi n°2021-36 du 22 novembre 2021, la SOGEPA a pour mission de gérer et d’exploiter le patrimoine immobilier de l’État. Dans le cadre de cette mission, la société a mobilisé ces fonds à travers un mécanisme de financement islamique (Sukuk), garantissant aux investisseurs des rendements conformes aux principes de la finance islamique.
Si cette vente a permis à l’État de mobiliser des fonds importants, le rapport d’audit pose toutefois certaines questions sur la gestion des actifs publics et l’opportunité d’une telle transaction. Certains analystes estiment que la cession de biens immobiliers de l’État aurait pu être mieux encadrée afin d’assurer une transparence totale et une meilleure optimisation des ressources publiques.
Cette révélation relance également le débat sur l’endettement et la gestion du patrimoine public, dans un contexte où l’État cherche à diversifier ses sources de financement tout en maîtrisant son déficit budgétaire.
Avec cette opération, la SOGEPA se retrouve désormais propriétaire de plusieurs immeubles stratégiques, ce qui pourrait redéfinir l’exploitation et la gestion du patrimoine bâti de l’État dans les années à venir. Reste à savoir si cette restructuration aboutira à une meilleure valorisation des biens publics ou si elle entraînera des répercussions sur l’occupation et l’utilisation des bâtiments administratifs.
Les conclusions de ce rapport pourraient conduire à un débat plus large sur la gestion des finances publiques et la nécessité d’un encadrement plus strict des transactions impliquant des actifs stratégiques de l’État.
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