Dans une récente intervention lors du Grand Jury, le Professeur Ahmed Ndiaye a plaidé en faveur de l’adoption d’une nouvelle Constitution pour le Sénégal, plutôt que de se contenter d’une simple réforme constitutionnelle. Selon lui, une telle mesure est nécessaire pour entreprendre une réforme en profondeur du cadre juridico-légal du pays, en accord avec les valeurs de la société sénégalaise.
Le Professeur Ndiaye a souligné la nécessité de réduire les pouvoirs du Chef de l’État, tout en renforçant ceux du Premier ministre. Il a mis en lumière le déséquilibre actuel du pouvoir présidentiel, qui domine largement sur les autres institutions, les reléguant souvent au rang de simples exécutants de la volonté présidentielle. Cette hypertrophie de la fonction présidentielle, selon lui, constitue l’un des principaux obstacles à une gouvernance équilibrée et démocratique.
Pour remédier à cette situation, le Professeur Ndiaye propose un rééquilibrage des pouvoirs entre les différentes institutions, notamment en renforçant le rôle du Premier ministre en tant que centre de décision et de pouvoir. Il insiste sur la nécessité d’encadrer de manière stricte les pouvoirs du Président de la République, tout en renforçant les contre-pouvoirs des autres institutions, tels que le législatif et le judiciaire.
Ce rééquilibrage, souligne-t-il, ne vise pas à affaiblir la fonction présidentielle, mais plutôt à garantir une répartition équilibrée et démocratique du pouvoir. Il appelle à un renforcement des prérogatives du Premier ministre et du gouvernement, afin de permettre une meilleure prise de décision et une gouvernance plus efficace.
Cependant, le Professeur Ndiaye insiste sur la nécessité d’engager ces réformes de manière progressive, à travers un dialogue inclusif et une approche prudente. Il met en garde contre les risques liés à des changements brusques, soulignant l’importance d’atténuer les erreurs potentielles tout en poursuivant les objectifs de réforme.
Les propositions du Professeur Ahmed Ndiaye mettent en lumière l’importance d’une refonte du cadre juridico-légal du Sénégal, à travers l’adoption d’une nouvelle Constitution et le rééquilibrage des pouvoirs entre les différentes institutions. Ces mesures, si elles sont mises en œuvre avec prudence et discernement, pourraient contribuer à renforcer la démocratie et la gouvernance au Sénégal.
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