Waly Diouf Bodian hausse le ton : l’heure des comptes a-t-elle sonné pour les anciens dignitaires ?

Dans une déclaration publique sans détour, le responsable du parti Pastef, Waly Diouf Bodian, a vivement interpellé les nouvelles autorités sur la nécessité d’approfondir le processus de reddition des comptes. Selon lui, la promesse de rupture brandie par le nouveau régime ne saurait se concrétiser sans une enquête rigoureuse sur les agissements de certaines figures de l’ancien pouvoir, en particulier l’ex-ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall et l’ancien ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome.

Devant la presse, Waly Diouf Bodian, aujourd’hui directeur du Port Autonome de Dakar, n’a pas mâché ses mots. Il a accusé les deux anciens ministres d’avoir eu des rôles clés dans la répression de l’opposition et la gestion opaque des affaires publiques sous le régime de Macky Sall.

Concernant Ismaïla Madior Fall, il pointe du doigt la gestion controversée du ministère de la Justice, en particulier le marché relatif aux bracelets électroniques censés désengorger les prisons. “Les conditions d’attribution de ce marché restent floues, et son efficacité n’a jamais été démontrée”, a-t-il martelé, évoquant un possible détournement des deniers publics.

L’ancien ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, est également dans le viseur du responsable de Pastef. Il lui reproche sa gestion « arbitraire » de la sécurité publique et sa responsabilité directe dans les violences politiques qui ont endeuillé de nombreuses familles sénégalaises ces dernières années.

“Il ne peut pas y avoir de réconciliation véritable sans justice. Ceux qui ont utilisé l’appareil sécuritaire pour museler les voix dissidentes doivent répondre de leurs actes”, a soutenu Waly Diouf Bodian avec fermeté.

Ce coup de gueule s’inscrit dans un contexte où de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer que les actes suivent les promesses de rupture faites par le nouveau pouvoir. Pour Waly Diouf Bodian, il ne s’agit pas d’une chasse aux sorcières, mais d’un impératif de justice et de transparence.

“Nous devons tourner la page, oui. Mais pas sans l’avoir lue jusqu’au bout”, conclut-il, appelant les nouvelles autorités à faire preuve de courage politique.

Cette sortie de Waly Diouf Bodian pourrait bien faire écho dans l’opinion publique et parmi les acteurs de la société civile, de plus en plus exigeants sur la question de la justice transitionnelle. Le message est clair : la rupture ne pourra être crédible que si les zones d’ombre du passé sont mises en lumière.

Affaire à suivre.


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