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ÉTRANGLÉ AU SOL PAR SES PATRONS CHINOIS ET UN SÉNÉGALAIS : Un chauffeur de camion des ICS échappe à une mort certaine

I. Fall a sans doute était plus chanceux que George Floyd. Le chauffeur de camion, victime d’étranglement par ses supérieurs chinois à l’entreprise minière Diyan Exploitation Minière SUARL des Industries Chimiques du Sénégal (ICS) Taïba, a frôlé la mort.

Si ce n’était l’intervention d’un de ses collègues, I. Fall aurait pu mourir de l’étranglement sanguin dont il a été victime, ce lundi, en début d’après-midi midi, aux abords de 14 heures. Le collègue de ce chauffeur de camion qui a entendu des cris atroces, a eu le réflexe de sortir son téléphone et de filmer la scène horrible jusqu’à ce qu’il arrive à hauteur de la violente altercation. Sur les images, apparaît I. Fall, officiant à l’entreprise minière de silex, Diyan Exploitation Minière SUARL des Industries Chimiques du Sénégal (ICS) Taïba, suffocant et haletant. En effet, il a été maîtrisé au sol par strangulation, un genou à son cou, par trois hommes – eux Chinois et un Sénégalais – pendant qu’un autre Chinois, insensible à la scène, regardait sans intervenir. Quand les agresseurs présumés du chauffeur de camion se sont rendus compte qu’il y avait un témoin, ils se sont dépêchés d’arrêter leur supplice.

Après cet incident, I. Fall s’est immédiatement rendu au cabinet médical de Darou Khoudouss où il a été soigné. Muni d’un certificat d’Incapacité Totale de Travail (ITT) de sept (7) jours, le trentenaire a porté plainte contre ses patrons chinois à la Brigade de gendarmerie de Mboro. Après s’être acquitté de cette procédure légale, la victime présumée a fait un audio WhatsApp transmis à la rédaction du Dakarois pour expliquer la maltraitance subie.

MISE À PIED

I. Fall explique que suite à l’éraflure du pare-brise du camion qu’il conduit, sa hiérarchie a décidé de lui imputer l’accident avec une mise à pied de deux (2) jours. Il a alors rétorqué que c’est injuste. Ceci a déplu, selon lui, à ses patrons chinois qui lui ont indiqué qu’il n’a point son mot à dire. C’est ainsi qu’il lui rajoute sept (7) jours de mise à pied. Le père de famille, en désarroi, surtout avec l’approche de la Tabaski, leur a demandé de lui remettre une pièce justificative d’une telle décision afin qu’il se rende à l’Inspection du travail de Thiès. Ce que ses patrons ont refusé d’entendre. Toutefois, cela n’empêche pas à I. Fall de s’y rendre. D’après lui, les inspecteurs lui ont dit qu’il peut se rendre à son lieu de travail car cette mise à pied est « irrégulière ». « Donc, je suis retourné travailler. Chaque jour, ils procédé au pointage. À la fin du mois, je leur demande mon salaire, ils ont refusé. Aujourd’hui, 10 juin 2024, ils m’ont remis un papier avec une somme d’argent, et m’ont demandé d’émarger avant de compter l’argent. Ce que j’ai refusé. C’est ainsi qu’il m’ont attrapé et torturé », regrette-t-il.

Endormi à cause des médicaments prescrits par le corps médical, le Dakarois Quotidien n’a pas pu parler de vive voix avec I. Fall mais la rédaction s’est entretenu au téléphone avec son grand frère, S. Fall. Contacté par les collègues d’I. Fall alors qu’il réglait les derniers détails des funérailles de leur grand frère décédé dimanche dernier, ce dernier a confirmé les allégations de son cadet. Il a précisé que si les Chinois ont refusé que son petit frère compte l’argent remis, c’est parce que son salaire total ne lui a pas été payé. Ils ont défalqué un montant. Il a avancé, en outre, qu’I. Fall n’est pas à l’origine des dégâts sur le pare-brise du camion puisqu’il y a un autre chauffeur qui le relève et utilise le même véhicule. S. Fall demande ainsi que justice soit faite car c’est un « acte de barbarie ».


La Dakaroise


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