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FAIM ET MALNUTRITION : Podor se retrouve avec le taux d’insécurité alimentaire le plus élevé du Sénégal (39%)

Le département de Podor (nord du Sénégal) est en proie à une grave crise alimentaire avec un taux d’insécurité alimentaire. Le retard dans les travaux de réaménagement des terres et d’autres facteurs ont exacerbé la situation plus que préoccupante.

Le département de Podor, situé dans la région de Saint-Louis au nord du Sénégal, fait face à une crise alimentaire alarmante avec un taux d’insécurité alimentaire atteignant les 39% ; le taux le plus élevé du pays selon le Programme Alimentaire Mondial (PAM). Cette situation critique découle de divers facteurs : l’indisponibilité de certaines terres, les pertes post-récoltes significatives et des déficits en infrastructures de stockage et de conservation des produits agricoles et halieutiques.

Au cours du premier trimestre de 2024, les riziculteurs ont tiré la sonnette d’alarme. En raison de travaux de réaménagement entrepris par l’État depuis deux ans et demi, les terres qu’ils cultivaient n’étaient plus accessibles. Cette situation a particulièrement touché les périmètres irrigués villageois de l’Île à Morphil, une île composée de plusieurs villages entre le fleuve Sénégal et son affluent le Doué. Environ 3 000 hectares de terres ont été recensés, nécessitant un réaménagement urgent.

En 2022, les enquêtes SMART ont révélé un taux de malnutrition de 13,3% dans le département, indiquant une situation préoccupante pour la santé des habitants, en particulier des enfants. Les agriculteurs locaux, principalement des riziculteurs, ont également signalé des difficultés croissantes liées à l’accès aux terres cultivables. Les retards dans les travaux de réaménagement entrepris par l’État ont privé les périmètres irrigués villageois de ressources cruciales depuis plus de deux ans, exacerbant ainsi les tensions alimentaires.

Une récente étude menée par l’Initiative Prospective Agricole et Rural (IPAR) en collaboration avec des organisations locales (commune de Fanaye) et internationales telles que l’USAID et DAI met en avant l’urgence d’améliorer les pratiques agricoles et de renforcer les capacités locales en matière de gestion des ressources alimentaires.

Face à cette crise, des mesures d’urgence ont été prises pour soutenir les populations vulnérables. En janvier 2024, la Banque mondiale a approuvé un financement de 200 millions de dollars (environ 121 milliards F CFA) pour la troisième phase du Programme de Résilience des Systèmes Alimentaires (FSRP–3) au Sénégal. Ce programme vise à renforcer la préparation face à l’insécurité alimentaire et à améliorer la résilience des systèmes alimentaires, bénéficiant directement à environ 600 000 personnes, dont une forte proportion de femmes, ainsi qu’aux agriculteurs, éleveurs et micro-entrepreneurs agricoles.

Dans les villages comme Aram et Kénéne, des initiatives communautaires ont été lancées pour combattre la malnutrition infantile. Les greniers communautaires, alimentés par des contributions volontaires en nature et en espèces des habitants, représentent une réponse locale essentielle pour fournir une assistance immédiate aux enfants souffrant de malnutrition et d’insuffisance pondérale.

Le Dakarois


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