Suivez-nous

Le monde / Afrique

New York : Eric Adams renforce sa coopération avec l’administration Trump sur l’immigration

Le maire de New York, Eric Adams, a annoncé jeudi son intention de collaborer plus étroitement avec l’administration Trump sur la question de l’immigration, quitte à remettre en cause le statut de “sanctuaire” de la ville. Cette décision, qui inclut la réouverture des portes de la prison de Rikers Island aux agents fédéraux de l’ICE (Immigration and Customs Enforcement), suscite une vive controverse.

Eric Adams a rencontré jeudi Tom Homan, responsable de la politique d’expulsion massive des migrants en situation irrégulière sous l’administration Trump. À l’issue de leur échange, le maire a déclaré vouloir “travailler ensemble pour expulser de notre ville les gangs violents de migrants”. Il a également confirmé la mise en œuvre d’un décret présidentiel rétablissant la présence des agents de l’ICE à Rikers Island, une prison qui n’accueillait plus de bureaux de cette agence fédérale depuis l’adoption du statut de “sanctuaire” en 2014.

“Nous travaillons à la mise en œuvre d’un décret présidentiel qui rétablira la possibilité pour les agents de l’ICE d’opérer à Rikers Island”, a écrit Eric Adams sur X. Selon lui, cette coopération vise principalement à renforcer les enquêtes criminelles contre “les criminels violents et les gangs”.

Le maire de la plus grande ville des États-Unis, qui a accueilli plus de 230 000 migrants depuis 2022, justifie ce rapprochement par la nécessité d’une meilleure coordination entre les forces locales et fédérales. Il a également évoqué l’intégration de davantage de détectives de la police new-yorkaise au sein des agences fédérales pour lutter contre l’immigration clandestine et la criminalité qui en découlerait.

Depuis plusieurs mois, Eric Adams aligne progressivement sa position sur l’immigration sur celle du président Donald Trump, une évolution qui suscite de nombreuses critiques au sein du camp démocrate.

L’affaire prend une tournure politique encore plus explosive après l’intervention de l’administration Trump dans un dossier judiciaire impliquant le maire. Lundi, le ministère de la Justice a demandé aux procureurs fédéraux de Manhattan d’abandonner les poursuites pour corruption visant Eric Adams, arguant que celles-ci l’empêchaient de se concentrer pleinement sur la lutte contre l’immigration illégale.

Cette demande a conduit à la démission de la procureure fédérale en charge du dossier, alimentant les soupçons d’un arrangement politique entre le maire et la Maison-Blanche. Plusieurs élus progressistes du conseil municipal de New York dénoncent une “démarche inquiétante” et une compromission des valeurs de la ville.

“L’annonce d’Eric Adams ne fait que renforcer l’inquiétude au sujet d’un maire qui donne la priorité aux intérêts de l’administration Trump plutôt qu’à ceux des New-Yorkais”, ont réagi des élus démocrates dans un communiqué commun.

En réponse à ce virage, la ministre américaine de la Justice Pam Bondi a annoncé mercredi l’ouverture de poursuites contre les autorités de l’État de New York, l’accusant de maintenir un “rôle de sanctuaire” qui entraverait les efforts fédéraux en matière d’expulsion.

L’ONG Immigrant Defense Project a pour sa part dénoncé un “marchandage politique” dans lequel Eric Adams chercherait à “s’attirer les faveurs du président Donald Trump” afin d’obtenir l’abandon des charges de corruption qui pèsent contre lui.

Cette décision marque un changement majeur pour une ville qui s’est longtemps positionnée comme un refuge pour les migrants, notamment sous l’administration de Bill de Blasio. En acceptant de rouvrir Rikers Island aux agents de l’ICE et de renforcer la coopération avec Washington, Eric Adams prend le risque de se mettre à dos une partie de l’électorat new-yorkais, majoritairement démocrate.

Alors que les tensions entre New York et le gouvernement fédéral s’intensifient, cette nouvelle alliance entre la mairie et l’administration Trump pourrait redéfinir la politique migratoire de la ville dans les mois à venir. Reste à voir si ce rapprochement servira réellement la lutte contre la criminalité ou s’il s’agit d’un simple calcul politique du maire en quête de protection face à ses propres démêlés judiciaires.


En savoir plus sur LE DAKAROIS

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Cliquez pour commenter

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité
Publicité

Facebook

BUZZ

À voir

Plus dans Le monde / Afrique

En savoir plus sur LE DAKAROIS

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture