
Par, Dr. Abdourahmane Ba
Près d’un an après l’investiture du président Bassirou Diomaye Faye (avril 2024), le Sénégal dresse un premier bilan de l’action de son nouveau gouvernement. Élu sur une plateforme de rupture (anticorruption, souveraineté, justice sociale), Faye – appuyé par son mentor devenu Premier ministre, Ousmane Sonko – a entrepris des réformes tous azimuts. Ce bilan passe en revue les avancées, défis et critiques sectoriels, notamment en économie, gouvernance, développement social, infrastructures, politique énergétique/environnementale et diplomatie.
- Économie et finances publiques
1.1. Croissance et finances
Le nouveau pouvoir hérite d’une situation macroéconomique délicate. Un audit de la Cour des comptes révèle un endettement public de 99,7 % du PIB fin 2023 et un déficit budgétaire recalculé à 12,3 % du PIB (contre 4,9 % annoncé par l’ancien régime). Autrement dit, les comptes étaient plus dégradés qu’admis sous Macky Sall. Face à ce constat « particulièrement catastrophique et inquiétant », le gouvernement Sonko-Faye a opté pour la transparence et l’action plutôt que l’occultation. Le Premier ministre Sonko a publiquement appelé à un « vrai sursaut » pour sortir les finances de l’ornière, tout en assurant qu’il n’imposerait pas de cure d’austérité brutale.
En pratique, le ministre de l’Économie a martelé que la dette, bien qu’élevée, reste soutenable, en misant sur un rebond économique futur. D’ailleurs, la Banque mondiale et le FMI anticipent un choc de croissance en 2025 (≈9-10 %), porté par l’entrée en production des ressources pétro-gazières. Cette manne à venir – par exemple le champ pétrolier de Sangomar, exploité depuis mi-2024 et générant 950 millions US $ dont 15 à 40 % pour l’État – devrait booster le PIB et offrir de nouvelles marges de manœuvre.
1.2. Gestion budgétaire et réformes
Confronté à des comptes « dans le rouge », le gouvernement a pris des mesures d’économies ciblées plutôt que des coupes sociales. Pour réduire le train de vie de l’État, il envisage une baisse des salaires des ministres et dirigeants d’entreprises publiques, et a supprimé des organes jugés coûteux et redondants. Dès décembre 2024, la nouvelle Assemblée a voté la dissolution du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT), structures considérées comme « budgétivores » par le président Faye.
Parallèlement, pour éviter un étranglement financier, l’exécutif innove en diversifiant ses sources de financement. Le budget 2025 introduit ainsi des « diaspora bonds », des obligations destinées aux Sénégalais de l’extérieur, afin de mobiliser l’épargne diaspora pour des projets d’infrastructure, de santé et autres secteurs prioritaires. Cette approche est vue positivement par les milieux d’affaires, d’autant que le gouvernement multiplie les signaux de bonne gouvernance – comme la publication des audits et un discours de vérité sur la situation budgétaire.
Des économistes saluent cette communication franche qui traduit la volonté d’« assainir les finances publiques » et peut rassurer investisseurs et bailleurs. Par exemple, en février, Dakar a accueilli une rencontre entre l’APIX (agence de promotion des investissements) et le patronat français (Medef) pour encourager les affaires, signe que le Sénégal reste attractif malgré ses défis. Toutefois, la conjoncture demeure tendue : l’agence Moody’s a abaissé la note souveraine sénégalaise à B3 fin février 2025, ce qui illustre la perte de confiance due aux déséquilibres persistants. Le pouvoir doit donc réaliser un subtil équilibrage entre restauration de la soutenabilité budgétaire et maintien de la dynamique économique.
1.3. Réformes économiques sectorielles
Dans son programme de « transformation systémique », l’équipe Faye-Sonko met l’accent sur la souveraineté économique et la relance de secteurs clefs. L’agriculture en est un exemple : le Sénégal veut réduire sa dépendance alimentaire et mieux valoriser ses filières. Dès la première année, le gouvernement a soutenu les agriculteurs via l’épurement de leurs dettes, une distribution accrue et équitable de semences de qualité, ainsi qu’une hausse du prix plancher de l’arachide pour mieux rémunérer les paysans. Cette dernière mesure répond à une revendication rurale, mais s’accompagne d’une politique plus interventionniste sur la filière arachidière.
À l’automne 2024, le ministre de l’Agriculture a brièvement annoncé la suspension des exportations d’arachide brute afin de privilégier la transformation locale et éviter que les acheteurs étrangers (notamment chinois) ne concurrencent la collecte nationale. L’objectif est de sécuriser l’approvisionnement des huileries locales (Sonacos et autres) pour monter en gamme. Cependant, cette initiative a suscité l’inquiétude de nombreux producteurs, pour qui l’export direct assure des revenus supérieurs (300–500 FCFA/kg à l’export contre ~280 FCFA sur le marché intérieur la saison précédente). Face à la grogne sous les « arbres à palabres », le gouvernement a dû assouplir sa position. Ce cas illustre la difficulté de concilier souveraineté économique et protection des revenus paysans à court terme.
En parallèle, l’État renégocie des accords internationaux jugés défavorables : ainsi, les accords de pêche avec l’Union européenne, permettant à des chalutiers étrangers dans les eaux sénégalaises, ont été revus pour réserver les 12 milles aux pêcheurs artisans et exiger une meilleure compensation écologique et financière. C’était l’un des premiers actes posés par le gouvernement selon le président de l’Assemblée nationale.
Globalement, la ligne directrice est de « reprendre en main » l’économie nationale (contrats miniers, pêche, grands projets) et d’accroître la part de valeur ajoutée captée localement. Cette orientation volontariste est saluée par les partisans du patriotisme économique, mais elle doit composer avec les réalités du marché et les partenaires en place. D’ailleurs, une frange du parti au pouvoir (PASTEF) insiste pour éviter toute « tentation austéritaire dictée par le FMI ou la Banque mondiale », avec une crainte d’un ajustement aux dépens du social. Le pouvoir doit donc prouver qu’il peut restaurer les équilibres financiers tout en respectant ses promesses sociales et réformes de structure.
- Gouvernance et réformes institutionnelles
2.1. Lutte contre la corruption et transparence
Le leitmotiv du nouveau régime est la rupture avec les pratiques de gouvernance passées. Concrètement, dès avril 2024, le président Faye a ordonné une batterie d’audits dans presque toutes les structures publiques (pétrole, gaz, mines, finances, projets immobiliers, etc.). Les rapports d’audit des dernières années ont été publiés au grand jour et ont exposé des dérives financières sous Macky Sall et son entourage. Par exemple, la Cour des comptes a pointé des dépenses sans base légale et des maquillages budgétaires de la présidence sortante.
La nouvelle équipe a tenu à renforcer les mécanismes de contrôle pour prévenir le mésusage des deniers publics. Cette transparence active – une première à cette échelle – est perçue comme un signal fort de gouvernance vertueuse. Néanmoins, les résultats concrets se font attendre : les audits sont en cours et leurs conclusions ne sont pas toutes connues après un an. Le gouvernement promet des suites judiciaires en cas de malversations avérées, mais doit veiller à ce que la reddition de comptes ne tourne pas à la chasse aux sorcières politiques.
En interne, certains reprochent déjà au pouvoir d’agir de manière unilatérale sur certains cas sensibles. Un exemple cité est l’interdiction de sortie du territoire imposée à d’anciens barons (tel un beau-frère de l’ex-président) sans décision de justice formelle – une mesure défensive pour éviter des fuites, mais critiquée par l’opposition comme arbitraire. Malgré ces débats, de nombreux Sénégalais saluent l’élan anticorruption incarné par Faye et Sonko, d’anciens opposants farouchement engagés contre les scandales (affaires PétroTim, contrats gaziers, etc.) de l’ère précédente.
Les assises nationales sur la justice tenues fin 2024 ont également accouché d’une dizaine de recommandations pour renforcer l’indépendance judiciaire et l’état de droit. Si le programme de refonte de la justice est encore en gestation, ces pas initiaux montrent une volonté d’attaquer la corruption à la racine – y compris via un projet de loi de protection des lanceurs d’alerte, promis avant mi-mai 2024 mais retardé depuis. En somme, sur le front de la gouvernance, l’intention de rompre avec l’impunité est nette, mais le vrai test sera l’aboutissement effectif des poursuites et réformes institutionnelles annoncées.
2.2. Réformes institutionnelles et vie démocratique
Politiquement, la première année de Faye a été marquée par une reconfiguration majeure des institutions. Élu avec 54 % des voix dès le 1er tour (mars 2024), le nouveau président ne disposait initialement que d’une minorité parlementaire – son parti PASTEF et ses alliés n’ayant qu’une quarantaine de députés sur 165, contre une centaine pour la coalition du sortant. Cette cohabitation forcée a très vite paralysé l’action publique : l’ancienne majorité (Benno Bokk Yaakaar) a boycotté fin juin le débat d’orientation budgétaire, empêchant son adoption. Elle a aussi bloqué des réformes emblématiques (refusant par exemple de voter la suppression du HCCT et du CESE en septembre).
Face à ce « culte du blocage » institutionnel, Bassirou Faye a utilisé l’arme constitutionnelle à sa disposition : dissoudre l’Assemblée nationale dès que la loi l’autorisait (deux ans après les législatives de 2022, soit le 12 septembre 2024). Dans une allocution télévisée ce jour-là, il a convoqué des élections législatives anticipées le 17 novembre en demandant aux Sénégalais une nouvelle majorité pour « donner corps à la transformation systémique » promise. Ce coup de théâtre, bien que prévisible, a suscité des réactions mitigées. Du côté du pouvoir, on invoquait la nécessité de lever les obstacles au changement voulu par le peuple.
L’opposition y a vu une manœuvre pour contourner le Parlement et éviter de justesse une motion de censure menaçant le PM Sonko (dont la Déclaration de politique générale, prévue le 13 septembre, a été court-circuitée par la dissolution la veille). Il n’en demeure pas moins que le processus fut légal et validé par le Conseil constitutionnel. Le scrutin de novembre 2024 a débouché sur un raz-de-marée en faveur du parti présidentiel : les Patriotes du Sénégal (PASTEF) ont remporté 130 sièges sur 165, reléguant loin derrière les coalitions d’opposition (16 sièges pour la liste pro-Macky Sall, 7 pour celle d’Amadou Ba, etc.). Cette nouvelle Assemblée acquise au pouvoir depuis début 2025 a voté sans tarder les réformes bloquées auparavant (suppression du CESE/HCCT, budget 2025, etc.).
2.3.Renforcement démocratique
Paradoxalement, le recours à la dissolution – perçu initialement comme un passage en force – a abouti à redonner la parole au peuple et à clarifier le jeu démocratique. Le président Faye a désormais tous les leviers institutionnels alignés pour appliquer son programme, ce qui est plus conforme à l’esprit du quinquennat présidentiel. La stabilité politique s’en trouve renforcée, même si une opposition affaiblie dénonce une concentration excessive des pouvoirs.
À cet égard, certaines nominations administratives ont suscité des critiques : malgré la promesse de ruptures, le gouvernement a nommé plusieurs dizaines de directeurs d’agences et d’entreprises publiques sans appel à candidature, ce qui a maintenu des pratiques de patronage partisan. Ces entorses aux principes méritocratiques ont fait grincer des dents, y compris chez des soutiens de Faye attachés à plus de transparence. Le pouvoir s’en défend en invoquant l’urgence à combler les postes vacants et en soulignant que l’assainissement des institutions prime.
Par ailleurs, en signe d’apaisement, le nouveau président a prôné la réconciliation nationale après les tensions des années précédentes. Rappelons que lui-même et Ousmane Sonko ont bénéficié d’une amnistie politique in extremis (fin mars 2024) pour sortir de prison et pouvoir concourir. Dans le même esprit, Faye a évoqué des réparations aux victimes des troubles 2019–2023 (manifestations réprimées) : une commission d’indemnisation devait voir le jour, mais sa création a pris du retard. Quant aux opposants emblématiques du régime Sall condamnés par le passé (Khalifa Sall, Karim Wade), leur sort reste en suspens ; aucune amnistie élargie ne s’est matérialisée en 2024, ce qui alimente le débat sur une “justice sélective”.
En définitive, le bilan institutionnel du gouvernement Faye après un an est contrasté : volontarisme réformateur (nettoyage des agences, justice, parlementarisme restauré) mais aussi premières frictions (procédures expéditives, soupçons de favoritisme dans les nominations). La seconde année de mandat sera cruciale pour traduire les recommandations d’assises et légiférer sur les garde-fous promis (loi sur les lanceurs d’alerte, réforme du Conseil supérieur de la magistrature, etc.), afin de consolider un État de droit exemplaire comme annoncé.
Le président Bassirou Diomaye Faye, investi en avril 2024, a promis une gouvernance intègre et une « transformation systémique » du Sénégal. Un an plus tard, son gouvernement revendique des avancées en matière de transparence et de réformes, malgré les critiques sur la lenteur de certaines promesses.
- Développement social (santé, éducation, emploi, social)
3.1. Politiques sociales et pouvoir d’achat
Répondre aux urgences sociales a été une priorité affichée dès les 100 premiers jours. Confronté à un coût de la vie élevé, le gouvernement a pris des mesures rapides pour soulager les ménages. Ainsi, dès juin 2024, il a imposé une baisse des prix sur plusieurs produits alimentaires de base (pain, huile, sucre, etc.). Cette initiative, saluée par la population, visait à honorer une promesse de campagne de Sonko et Faye de « casser » la vie chère par des subventions ou contrôles de prix.
De même, les tarifs de l’électricité ont été réduits en 2025 à la faveur de la baisse des coûts de production (consécutive à la renégociation de certains contrats énergétiques). Combinée à l’extension des branchements dans les zones mal desservies, cette mesure améliore directement le budget des foyers modestes.
En parallèle, le gouvernement a maintenu des programmes sociaux existants tels que les bourses de sécurité familiale ou la couverture maladie universelle et a garanti leur financement malgré les contraintes budgétaires. Aucune remise en cause brutale des filets sociaux de l’ère précédente n’a eu lieu – au contraire, l’équipe Faye cherche à accroître l’équité dans leur distribution.
L’eau potable a également fait l’objet d’un plan d’urgence : le projet « Eau potable pour tous » a été lancé pour intensifier les forages, châteaux d’eau et conduites dans les zones rurales et périurbaines, ce qui assure désormais un accès quotidien à l’eau à des milliers de foyers supplémentaires. Ces avancées concrètes améliorent la qualité de vie et renforcent la cohésion sociale, arguments que le pouvoir met en avant. Toutefois, certains chantiers sociaux annoncés patinent : par exemple, la création d’un mécanisme d’indemnisation des victimes des troubles politiques (2012–2023) est toujours en attente, ce qui déçoit des familles endeuillées.
3.2. Santé et éducation
Sur le plan de la santé publique et de l’éducation, le nouveau gouvernement se heurte aux limites imposées par la crise financière de l’État. Les besoins sont immenses (hôpitaux, personnels, écoles, etc.) et les syndicats veillent au grain. En février 2025, le régime a fait face à sa première crise sociale : les médecins du secteur public se sont mis en grève pour réclamer des recrutements massifs, rapidement suivis par les enseignants du supérieur, exaspérés par le sous-effectif et le manque de moyens.
Ces mouvements ont mis en lumière le dilemme du gouvernement : comment embaucher davantage de fonctionnaires et augmenter les salaires dans la santé/éducation, tout en tentant de réduire le déficit public ? Le ministre de l’Économie a assuré qu’il n’y aurait pas de coupes sombres dans les budgets sociaux et qu’au contraire, la dette serait réaménagée sans sacrifier les services essentiels.
Un dialogue tripartite Gouvernement –Syndicats –Patronat a été initié fin février 2025 pour trouver des compromis, Sonko demandant aux syndicats de « mettre de côté un temps les grèves » le temps de redresser les comptes. En réponse, quelques gestes ont été posés : déconcentration de certains recrutements, règlement de primes en retard, etc.
Le budget 2025 voté en décembre a aussi sanctuarisé des postes pour la santé et l’éducation, financés en partie par les économies réalisées ailleurs (train de vie de l’État) et par de nouveaux financements (emprunts ciblés, fonds de la Banque mondiale, etc.). Malgré cela, l’impatience sociale demeure. Les enseignants du primaire et secondaire attendent une revalorisation de leurs indemnités, pendant que les étudiants réclament de meilleures conditions pédagogiques.
Le gouvernement s’appuie sur les Assises de l’éducation (tenues juste avant l’alternance) pour guider ses actions, mais n’a pas encore lancé de grande réforme structurelle du système éducatif. Sur le front de la santé, il a promu la couverture maladie universelle bis (élargie aux personnes vulnérables non encore couvertes) et inauguré quelques centres de santé en zones rurales. Mais la promesse d’une refonte du système hospitalier attendra probablement le retour à plus de marge budgétaire.
En somme, le bilan social est mitigé : de bonnes intentions et quelques mesures symboliques (baisse des prix, accès eau/électricité) ont évité une grogne immédiate en 2024, mais les revendications de fond (emplois, salaires, qualité des services) persistent. Le défi pour Faye est de prouver que la rigueur budgétaire actuelle n’est que transitoire et que les fruits de la croissance future seront bien réinvestis dans le capital humain (écoles, hôpitaux, emplois jeunes) afin de réduire durablement la pauvreté (qui touche ~37% de la population) et le chômage des jeunes (presqu’un tiers des jeunes étaient sans emploi sous Macky Sall). Les attentes populaires restent élevées pour voir se concrétiser le slogan du « Sénégal nouveau » inclusif et solidaire.
- Infrastructures et aménagement du territoire
4.1. Grands projets et transports
Le nouvel exécutif s’est retrouvé à piloter des méga-projets hérités tout en imprimant ses priorités en matière d’infrastructures. Le Sénégal étant engagé dans l’organisation des Jeux olympiques de la jeunesse 2026 (JOJ), le président Faye a exigé d’accélérer l’achèvement des chantiers liés à cet événement. Lors du Conseil des ministres du 24 octobre 2024, il a enjoint le Premier ministre Sonko de « prendre toutes les mesures immédiates » pour livrer dans les délais les infrastructures sportives, de transport, touristiques et logistiques promises pour les JOJ. Une coordination interministérielle renforcée a été mise en place afin de respecter scrupuleusement les cahiers des charges fixés avec le CIO.
Concrètement, cela concerne la finition du complexe sportif olympique de Diamniadio, l’amélioration des voiries et du système de transport entre Dakar et Diamniadio, ainsi que la préparation d’infrastructures d’accueil (hébergements, centre de presse, etc.). Le chef de l’État a insisté sur la rigueur budgétaire et le respect des échéances, conscient que la vitrine des JOJ ne doit pas se faire au prix de dérapages financiers.
Cette pression semble avoir porté ses fruits : fin 2024, plusieurs projets ont été remis sur les rails avec de nouveaux calendriers resserrés. Par exemple, la Phase 2 du Train Express Régional (TER) de Dakar (extension jusqu’au centre-ville et à l’aéroport) a bénéficié de l’arrivée de nouvelles rames en décembre 2024, ce qui rapproche l’objectif de desservir complètement Diamniadio avant 2026. De même, des routes d’accès et le viaduc vers le nouveau stade olympique ont été déclarés « priorité nationale ».
Le Ministre des Infrastructures a multiplié les visites de chantiers pour résoudre les blocages (expropriations, paiements d’entreprises) et activer les financements. On note que le gouvernement, malgré ses critiques initiales envers certains projets phares de l’ancien régime, n’a pas stoppé les grands travaux en cours : autoroutes Ila Touba et vers Saint-Louis, port de Ndayane, Bus Rapid Transit de Dakar, etc., sont tous poursuivis – avec l’ambition affichée de mieux en maîtriser les coûts et la qualité.
4.2. Aménagement du territoire et urbanisation
L’équipe Faye entend également corriger les déséquilibres territoriaux. Alors que l’ère Sall avait beaucoup misé sur Dakar et Diamniadio, le nouveau pouvoir parle de désenclavement des régions. Profitant des fonds dégagés via les « diaspora bonds » et de la future rente pétrolière, le gouvernement a annoncé vouloir investir dans les infrastructures de base en zones rurales (pistes, adductions d’eau, électrification). Les projets Eau pour tous et électricité rurale déjà mentionnés s’inscrivent dans cette vision.
En outre, l’État s’attaque à l’urbanisation anarchique qui menace l’environnement et la sécurité. Un exemple notable : dès mai 2024, le Président a ordonné la suspension de tous les chantiers de construction sur le domaine public maritime (côtes) le temps de vérifier leur conformité. Cette décision a mis à l’arrêt des projets immobiliers littoraux potentiellement illégaux et en violation des normes environnementales. Une commission d’audit des titres fonciers côtiers a été créée, marquant la volonté de protéger le littoral de la bétonisation sauvage.
L’aménagement urbain durable figure également dans le discours : le gouvernement promet de revoir les plans directeurs des grandes agglomérations (Dakar, Thiès, Mbour, etc.) pour mieux organiser l’urbanisme, intégrer les transports en commun et éviter les inondations chroniques. Quelques actions concrètes ont été engagées : des études ont été lancées pour un schéma directeur de Grand Dakar intégrant logements sociaux et espaces verts, le projet de pôles urbains régionaux a été relancé afin de déconcentrer l’attractivité économique hors de Dakar, et une réforme du code de l’urbanisme a débuté pour clarifier les procédures de lotissement.
Toutefois, ces chantiers structurels en sont aux phases préparatoires. Sur le terrain, les Sénégalais ont surtout constaté la continuité des infrastructures visibles (routes, ponts, trains) et le ralentissement de certains projets non-essentiels le temps de la revue générale. Par exemple, le très coûteux projet de hub administratif de Diamniadio a été mis en veille d’évaluation, afin de prioriser des investissements jugés plus urgents (écoles, centres de santé dans les régions).
En somme, le bilan infrastructurel du gouvernement Faye combine des accomplissements notables (accélération des projets JOJ, extension des services de base dans les zones défavorisées) et une orientation plus équilibrée du développement territorial, mais aussi des défis persistants (bouclage du financement des grands projets sans creuser la dette, maîtrise de l’urbanisation galopante de Dakar, etc.). Les experts estiment que si la croissance annoncée se confirme grâce au pétrole/gaz, le Sénégal pourra simultanément moderniser ses infrastructures structurantes et améliorer le quotidien des populations, à condition de maintenir une gestion rigoureuse et inclusive des projets.
- Politique énergétique et environnementale
5.1. Transition énergétique et souveraineté
Sur le front de l’énergie, le gouvernement navigue entre deux impératifs : exploiter les nouvelles ressources fossiles pour le développement économique et préparer la transition vers des énergies plus propres. Le président Faye a clairement affiché la priorité de la souveraineté énergétique. Il a chargé son ministre du Pétrole et des Mines de renégocier tous les contrats pétroliers et gaziers jugés désavantageux, « pour les aligner sur l’intérêt public ». Cette renégociation dépend étroitement des audits lancés dès le lendemain de l’investiture dans le secteur extractif.
En particulier, les conditions d’exploitation du gaz Grand Tortue Ahmeyim (offshore avec la Mauritanie) et du pétrole de Sangomar par des compagnies étrangères (BP, Woodside…) sont passées au crible. L’ambition est d’augmenter la part des revenus de l’État et de renforcer les retombées locales (contenu local, emplois). Pour autant, malgré les discours en faveur du climat, il n’est pas question de freiner l’essor de l’industrie pétrogazière naissante au nom de la réduction des émissions.
Le Sénégal compte sur ces hydrocarbures pour financer son développement : le Premier ministre Sonko l’a assumé, expliquant que le pays doit utiliser cette manne comme levier de transformation économique. En parallèle, le gouvernement promet d’accélérer les investissements verts. Le programme énergétique inclut un volet renouvelables avec le déploiement de nouvelles centrales solaires (par exemple à Touba et Kahone) et éoliennes, ainsi que la modernisation du réseau pour intégrer ces sources intermittentes.
Le ministre de l’Énergie a annoncé fin 2024 un objectif de 40 % d’électricité d’origine renouvelable d’ici 2030, tout en soulignant que le mix ne saurait être dicté de l’extérieur. Dakar a ainsi pris l’engagement d’adhérer à un Partenariat pour une transition énergétique juste, soutenu par des pays développés, afin de mobiliser 2,5 milliards € en faveur du verdissement du secteur électrique. Cet engagement devrait être entériné lors des grandes conférences climatiques, ce qui reflète la volonté du Sénégal de s’imposer comme un modèle de transition en Afrique.
Concrètement, dès 2025, une enveloppe de l’Union européenne et de la France doit appuyer l’électrification rurale bas-carbone (mini-réseaux solaires) et la conversion de certaines centrales du fioul vers le gaz (moins émetteur). Ici encore, la ligne de crête du gouvernement est d’allier pragmatisme et ambition verte : utiliser le gaz domestique comme énergie de transition (pour réduire les coûteuses importations de fuel et charbon) tout en bâtissant progressivement un parc renouvelable conséquent.
Les ONG environnementales restent vigilantes et soulignent que les plans gouvernementaux privilégient encore la mécanisation agricole et l’usage des engrais chimiques, fortement consommateurs d’énergie fossile, au détriment d’une transition vers l’agroécologie à grande échelle. Elles appellent le pouvoir à mieux concilier sa stratégie d’industrialisation avec les impératifs climatiques globaux.
5.2. Protection de l’environnement et ressources naturelles
Le Sénégal de Faye fait face à d’importants défis environnementaux exacerbés par le changement climatique : désertification au nord, érosion côtière à l’ouest, salinisation des terres et raréfaction des poissons. Durant la campagne, ces thèmes ont été relativement discrets, mais le nouveau président – qui vient d’un milieu rural – a intégré dans son programme quelques mesures d’adaptation. En agriculture, on note des initiatives pour la diversification des cultures (afin de réduire la monoculture d’arachide), la création d’un Observatoire du monde rural chargé d’alerter les agriculteurs en cas d’aléas climatiques (sècheresse, inondations), ainsi que la promotion du « consommer local ».
Ces orientations vont dans le sens d’une plus grande résilience climatique, estiment des experts, mais devront être concrétisées et amplifiées. En effet, certains choix parallèles – comme continuer à subventionner massivement les engrais chimiques ou encourager la motorisation agricole sans précaution – semblent en contradiction avec l’objectif d’agriculture durable prôné par les scientifiques. Le gouvernement devra préciser sa stratégie agroécologique s’il veut réellement préserver la fertilité des sols à long terme.
Sur le littoral et la mer, l’action la plus remarquée a été la lutte contre la surpêche. Comme mentionné, Faye a décidé de réserver les 12 milles nautiques aux pêcheurs artisanaux, ce qui a contraint les chalutiers industriels à s’éloigner des côtes. Il a également promis de rediscuter les accords de pêche UE pour mieux protéger les stocks halieutiques et obtenu le déploiement de récifs artificiels afin de favoriser la reproduction des poissons. Les spécialistes saluent ces mesures comme des pas importants pour reconstituer des écosystèmes marins durement touchés (les captures de certaines espèces ont chuté de moitié en 20 ans). Toutefois, ils soulignent qu’il faudra un suivi strict : la réussite dépendra de la capacité à faire respecter les restrictions (lutte contre la pêche illégale) et à renforcer les moyens techniques des pêcheurs locaux, sans quoi la diminution des licences étrangères pourrait n’avoir qu’un effet limité.
En matière de biodiversité terrestre, le gouvernement a promis d’étendre les aires protégées et de lutter contre la déforestation (notamment en Casamance). La participation active du Sénégal à l’initiative de la Grande Muraille Verte sahélienne se poursuit, avec des campagnes annuelles de reboisement. De plus, Faye a insisté sur la « santé des écosystèmes » dans une approche Une Seule Santé, reliant la protection de la nature à celle des communautés humaines. Des projets pilotes d’agroforesterie et de conservation des mangroves ont été relancés en collaboration avec des ONG locales.
Globalement, le bilan environnemental après un an montre une prise de conscience progressive au sommet de l’État : ce qui était un angle mort de la campagne tend à devenir un volet non négligeable de l’action publique. La nomination en 2024 d’un ministre de l’Environnement engagé (un ancien cadre d’ENDA Pronat) et l’intégration de la dimension climatique dans la Vision Sénégal 2050 confirment cette évolution. Cependant, les critiques estiment que les investissements “verts” demeurent modestes comparés aux dépenses engagées dans les hydrocarbures ou les infrastructures classiques.
Le président Faye a beau proclamer vouloir « épargner aucun effort pour l’unité africaine et l’indépendance nationale » y compris sur le plan environnemental, il devra arbitrer entre des intérêts parfois divergents : par exemple, autoriser ou non de nouvelles explorations minières dans des zones écologiquement sensibles (le débat se pose pour le zircon de Casamance). Pour l’heure, la feuille de route environnementale se précise : freiner les abus (pêche prédatrice, constructions illégales), adapter l’agriculture et capitaliser sur la transition énergétique juste. Le véritable test sera la mise en œuvre soutenue de ces politiques sur le moyen terme, au-delà de l’effet d’annonce.
- Relations internationales et diplomatie
6.1. Positionnement régional et panafricain
Le changement de leadership à Dakar a eu des répercussions notables sur l’orientation diplomatique du Sénégal. Bassirou Diomaye Faye, dans son discours d’investiture, a juré de défendre « l’indépendance nationale » et de travailler à « l’unité africaine ». Ce credo panafricaniste s’est traduit symboliquement par le changement de nom du ministère des Affaires étrangères, rebaptisé Ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères.
L’accent est mis sur la coopération régionale : le Sénégal version Faye veut renforcer la CEDEAO et l’Union africaine, et privilégier le règlement africain des crises africaines. Par exemple, lors du sommet extraordinaire sur le Niger (coup d’État de 2023), Dakar, autrefois aligné sur une ligne dure sous Macky Sall, a adopté une posture plus nuancée en privilégiant le dialogue et une solution négociée. De même, les relations avec les voisins jadis froides (Mali, Guinée) montrent des signes de dégel : les nouveaux dirigeants de ces pays, hostiles à l’ordre régional ancien, voient d’un bon œil l’arrivée d’un pouvoir sénégalais moins inféodé aux puissances occidentales.
Faye a ainsi rétabli des canaux de discussion avec Bamako et Conakry, en mettant l’accent sur la solidarité sahélienne pour renforcer la lutte antiterroriste et la stabilité sous-régionale. Son gouvernement a aussi intensifié les échanges avec la Gambie et la Mauritanie (coopération transfrontalière et énergétique, notamment pour le gaz offshore commun). Ce repositionnement afro-centré vise à asseoir le Sénégal en leader régional progressiste, aux côtés d’autres figures du renouveau politique africain.
Sur la scène continentale, le président sénégalais soutient activement l’agenda 2063 de l’UA et plaide pour une représentation accrue de l’Afrique dans la gouvernance mondiale (il appuie par exemple la demande d’un siège de l’UA au G20, obtenue en 2023, et la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU).
6.2. Alliances et nouveaux partenariats
Tout en réaffirmant son ancrage africain, le Sénégal de Faye n’entend pas rompre ses alliances traditionnelles, mais souhaite les rééquilibrer sur la base du respect mutuel. « Le Sénégal restera l’allié sûr et fiable de tout pays… respectueux », a déclaré le nouveau président après son élection. Ce message s’adressait tant aux partenaires occidentaux (France, UE, États-Unis) qu’aux puissances émergentes (Chine, Turquie, pays du Golfe).
En pratique, la coopération militaire avec la France et les États-Unis se poursuit (exercices conjoints, base française de Ouakam maintenue), mais Dakar affiche une plus grande autonomie de ton. Par exemple, le gouvernement a exprimé sa volonté d’autonomie monétaire vis-à-vis du Trésor français : le ministre de l’économie Abdourahmane Sarr a appelé à plus d’indépendance pour la BCEAO (banque centrale de l’Union ouest-africaine) et à une politique monétaire plus adaptée aux besoins locaux. Cela s’inscrit dans le projet à moyen terme de la monnaie ECO ou d’une réforme du franc CFA, en coordination avec les autres pays de l’UEMOA.
Sur le plan économique, le Sénégal cherche à diversifier ses investisseurs et alliés. En octobre 2024, le président Faye s’est rendu au forum d’affaires de Riyad (FII) où il a présenté la Vision Sénégal 2050 axée sur industrialisation, infrastructures et transition énergétique, et a invité les investisseurs internationaux (notamment saoudiens) à y prendre part. Cette ouverture proactive vers le Moyen-Orient a déjà débouché sur des promesses d’investissements saoudiens et émiratis dans l’agro-industrie et la logistique au Sénégal.
De même, Dakar renforce ses liens avec la Turquie (chantier de coopération portuaire), la Chine (infrastructures et importation d’arachide, bien que Faye veuille rééquilibrer les termes de cet échange) et le Maroc (partenariats dans la formation professionnelle). Avec l’Union européenne, les relations demeurent bonnes mais sur un nouveau pied d’égalité : la révision des accords de pêche en est un exemple concret, et l’UE a par ailleurs accueilli favorablement les efforts anticorruption de Faye en promettant un soutien technique.
L’administration Faye-Sonko mise aussi sur sa diaspora comme relai diplomatique et économique. L’émission de diaspora bonds, en plus d’un outil financier, est un moyen d’engager la diaspora dans le développement national et de renforcer les liens entre le Sénégal et ses ressortissants à l’étranger (quelque 3 à 4 millions de personnes). Le ministère des Sénégalais de l’extérieur a été rattaché à la présidence pour accentuer cette priorité.
6.3. Impact sur les politiques nationales
La nouvelle diplomatie a déjà des répercussions internes. Par exemple, la quête de financements alternatifs via le Golfe a permis de nouer des accords qui alimenteront des projets sociaux (un fonds koweïtien finance actuellement des forages dans le nord, suite à des discussions entamées en 2024). Le positionnement panafricaniste, lui, conforte la légitimité du gouvernement auprès d’une jeunesse sénégalaise sensible aux discours de souveraineté et de dignité.
En revanche, ce positionnement peut parfois inquiéter les milieux économiques traditionnels : certaines entreprises françaises ou occidentales s’interrogent sur la pérennité de leur accès au marché sénégalais. Jusqu’ici, Faye a veillé à ne pas envoyer de signal négatif aux investisseurs étrangers établis ; au contraire, il les a rassurés sur la stabilité des affaires tout en insistant qu’il n’hésiterait pas à défendre les intérêts du pays en cas de contrat léonin. Dans les faits, aucune expropriation ni rupture unilatérale de contrat n’a eu lieu pendant cette première année, malgré la rhétorique parfois sourcilleuse.
Un équilibre semble se dessiner : le Sénégal veut “décoloniser” sa politique étrangère sans tomber dans l’isolement. Il se pose en partenaire indépendant, capable de dire non (par ex. vote à l’ONU où Dakar a maintenu une ligne non-alignée sur certains dossiers) mais aussi en allié actif lorsqu’il s’agit de principes partagés (démocratie, lutte contre le terrorisme, climat). À ce titre, Faye a soutenu sur la scène internationale des causes panafricaines comme la lutte pour la restitution des avoirs illicitement placés à l’étranger ou l’annulation de la dette africaine – des thèmes qui rejoignent ses politiques internes d’assainissement financier et de justice sociale.
En résumé, après un an de pouvoir, le bilan diplomatique du gouvernement Faye se caractérise par un rééquilibrage des partenariats (moins de dépendance vis-à-vis de l’ancienne métropole, plus d’ouverture vers d’autres horizons), et par une mise en cohérence de la politique extérieure avec le projet national de souveraineté. Cela a globalement renforcé l’image du Sénégal sur la scène africaine, où il apparaît désormais comme un acteur de la nouvelle vague de dirigeants soucieux de « refonder le pacte post-colonial ». Les défis demeurent de préserver les investissements et l’aide précieuse des partenaires traditionnels tout en affirmant une voix autonome. Mais aux yeux de nombreux observateurs, Dakar réussit pour l’instant à rester ce « partenaire fiable » qu’il revendique, sans renier l’esprit de changement qui l’a porté au pouvoir
- Conclusion
Le nouveau gouvernement sénégalais affiche un bilan contrasté mais non négligeable après un an d’exercice. Parmi les avancées, on compte la restauration de la transparence budgétaire, des mesures pro-pouvoir d’achat et anti-corruption, la remise en marche des institutions (avec une solide majorité parlementaire) et une diplomatie plus affirmée. La croissance économique s’annonce vigoureuse grâce aux ressources naturelles, et l’exécutif a posé des jalons pour que ces richesses profitent davantage au pays.
Cependant, les défis sont tout aussi clairs : redresser des finances exsangues sans briser l’élan social, concrétiser les réformes légales promises, satisfaire des attentes populaires énormes en matière d’emploi, de services publics et de gouvernance exemplaire. Les critiques pointent la lenteur ou l’absence de certains changements annoncés (loi sur les lanceurs d’alerte retardée, nominations controversées, résultats tangibles des audits encore attendus), ainsi qu’un risque de dérives autoritaires malgré le vernis démocratique (accaparement de tous les pouvoirs par le parti au pouvoir).
Néanmoins, au regard de l’ampleur des obstacles hérités, la coalition Faye-Sonko a su éviter l’instabilité et maintient le cap de son projet de « Sénégal nouveau, souverain, juste et prospère », selon ses propres termes. La deuxième année de mandat sera décisive pour transformer l’essai : il lui faudra accélérer la mise en œuvre des réformes socio-économiques et institutionnelles, tout en continuant de fédérer les énergies (administration, secteur privé, partenaires extérieurs) autour de sa vision stratégique. Les Sénégalais, de leur côté, continueront d’exercer leur vigilance citoyenne pour que le changement promis reste au service du peuple, dans la tradition d’une démocratie sénégalaise vivante et exigeante.
Dr. Abdourahmane Ba
Expert en Développement International, Évaluation des Politiques publiques, Suivi et Évaluation de Programmes
NB. Toute utilisation ou reproduction de tout ou partie de ce texte doit au préalable recevoir l’autorisation de l’auteur. Envoyez vos requêtes à
Dr. Abdourahmane Ba, aba@inform-africa.com, ou rahurahan@gmail.com
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