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Culture

“Sokhna Adama Diop : une vie au service de l’éducation et de l’humanité”

Le général Mamadou Gaye immortalise une éducatrice modèle aux multiples vertus

Le Centre culturel Maurice Guèye de Rufisque a abrité, ce samedi 22 mars, une cérémonie de présentation et de dédicace du livre intitulé “Sokhna Adama Diop : une vie au service de l’éducation et de l’humanité”, rédigé par le général de division Mamadou Gaye, Délégué général au Pèlerinage aux Lieux Saints de l’Islam.

Les différentes thématiques abordées dans cet ouvrage, publié par les éditions Gandal Afrik, sont développées en douze chapitres mettant en lumière le rôle de Sokhna Adama Diop dans l’éducation arabo-islamique, l’enseignement du Saint Coran et de la Charia, ses valeurs et qualités intrinsèques, son engagement citoyen, son œuvre solidaire envers la société, entre autres.

« Sokhna Adama Diop, 23 ans après son rappel à Dieu, continue de nous mobiliser autour des valeurs d’humanisme, de tolérance, de solidarité et d’amour du prochain. Par ma voix, l’Association Ousratou Sokhna Adama Diop vous souhaite la bienvenue à Rufisque, ville d’Abdoulaye Sadji. D’ailleurs, dans son roman Maimouna, il disait : “Rufisque, c’est la métropole sénégalaise, foyer d’élégance, creuset où se fondent toutes les races qui envoient les plus beaux spécimens de leur créature, la quintessence de leurs aristocrates et de leurs élites” », a déclaré le général Mamadou Gaye à l’entame de son discours.

Il s’est ensuite réjoui de la coïncidence entre cette cérémonie et le mois de mars, consacré à la célébration de la femme :

« Quelle heureuse coïncidence d’organiser cette cérémonie en ce mois de célébration de la femme, pour offrir en exemple cette grande figure de l’éducation et de la culture, dont la multidimensionnalité dépasse l’ordinaire, comme le montre la page 91 du livre, je cite : “Le lien de complicité qui nous unissait à Tante Adama était fusionnel et indéfectible. Elle nous a donné l’amour, la sécurité, la connaissance, le savoir-vivre, l’attention matérielle et parentale. Elle écopait de ce courage moral exceptionnel de faire face aux adversités, d’un verbe facile, d’un commerce agréable et d’une gentillesse incommensurable. Sokhna Adama Diop était créditée de vertus et de qualités humaines exceptionnelles. Femme de compromis, indulgente, sobre, conciliante, avenante et d’un charme élégant teinté de politesse et de décence à la fois subtile et fascinante, elle forçait respect et admiration.” »

Revenant sur sa motivation à immortaliser cette figure aux multiples vertus, l’auteur a poursuivi :

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. Cette belle pensée de Jean d’Ormesson traduit à suffisance l’intensité de notre obligation mémorielle envers celle que nous célébrons aujourd’hui, celle qui, des années durant, s’est employée à partager, à enseigner, à guider et à se rendre utile à sa communauté avec désintéressement, conformément au Hadith du Prophète (PSL) : “Le meilleur d’entre vous est celui qui est le plus utile à sa société.” Ainsi, plus qu’une éloge aux airs d’élégie collective, cet hommage que toute la communauté rufisquoise lui rend aujourd’hui, par votre présence massive, est significatif et l’expression d’une convergence de sentiments unanimes d’admiration, de gratitude et de prière envers cette grande dame, pétrie de qualités humaines, un modèle de dignité, de sérénité, de finesse, de courtoisie et de serviabilité, qui a mené une existence utile à sa famille, à ses contemporains et à l’humanité. Proactive, intelligente et toujours animée par une bonne humeur communicative, elle est restée, jusqu’à la fin de sa mission sur cette terre, infatigable, généreuse dans l’effort, plaçant la vertu et le devoir au-dessus de toute chose. En laissant un beau nom à la postérité, Sokhna Adama Diop avait une vision presque prémonitoire de sa mort, pour avoir très tôt pris la pleine mesure de la vanité de notre existence et pour avoir bien préparé son viatique pour son voyage inéluctable vers son Seigneur. En rendant grâce au Seigneur de nous avoir donné le privilège d’être passés entre les mains de Sokhna Adama Diop et de sa sœur jumelle, Sokhna Awa Diop — qu’Allah lui accorde longue vie — je la retrouve dans cette belle pensée de Bossuet : “Nous ne pouvons rien, faibles orateurs, pour la gloire des âmes extraordinaires, parce que leurs seules actions les peuvent louer ; car toute autre louange languit auprès des grands noms.” Incontestablement, Sokhna Adama Diop se situe parmi toutes ces vertueuses femmes qui ont fait la fierté de l’islam. »

La cérémonie, organisée par l’Association Ousratou Sokhna Adama Diop (AOSAD), a enregistré la présence d’officiers généraux de l’armée sénégalaise, de la police nationale, de la gendarmerie, des autorités locales, coutumières et religieuses, ainsi que des notables de la cité de Mame Coumba Lamba.

Le préfet du département de Rufisque, qui a présidé la cérémonie, a salué la forte mobilisation, témoignant, selon lui, de la sincérité et de la fidélité des administrateurs, amis et parents à l’égard de l’auteur, mais aussi envers Sokhna Adama Diop :

« J’aimerais dire au général que vous avez produit un excellent ouvrage. Les quelques lignes parcourues témoignent justement de votre profondeur intellectuelle, mais surtout du travail et de la rigueur qu’incarne le littéraire que vous êtes. Ce n’est pas évident, car réaliser des ouvrages de cette nature est un travail particulièrement coriace et difficile. Écrire sur une admiratrice ou un admiré peut être partial, partiel, voire parcellaire. La neutralité requise peut être difficile à maintenir. Vous n’êtes pas tombé dans ce piège et vous nous avez livré un excellent ouvrage sur l’œuvre et la vie de Sokhna Adama Diop. Je suis à peu près sûr que c’est une contribution majeure, car l’œuvre de cette brave dame et sa vie sont incommensurables. »

Pour sa part, le maire de la ville de Rufisque a rappelé l’importance de rendre un hommage mérité à ceux qui ont marqué la société de leur empreinte, avant de magnifier le parcours de l’auteur :

« Les infrastructures morales sont tout aussi importantes que les infrastructures physiques. Ceux qui les incarnent et qui ont consacré leur vie entière à la religion et à la transmission du savoir doivent être honorés et présentés comme modèles à la nouvelle génération. Et c’est ce que nous avons trouvé ici aujourd’hui, à l’occasion de cette cérémonie de dédicace. À travers Sokhna Adama Diop, ce sont ceux qui se consacrent à l’éducation, à la citoyenneté, entre autres, qui sont célébrés. Le général Mamadou Gaye est une grande fierté pour la ville de Rufisque. Son parcours est remarquable. J’ai encore en mémoire votre leçon inaugurale lors du lancement de la quatrième semaine de l’école de base, où vous magnifiiez la question de la citoyenneté et l’articulation entre l’école et la citoyenneté. Aujourd’hui, c’est une continuation. »

Ces moments solennels de ferveur ont vu se succéder différents intervenants à la tribune, avec des témoignages unanimes sur la vie et l’œuvre de Tante Adama. Ainsi, en toute beauté, la cérémonie, qui a enregistré une forte affluence des Rufisquois, s’est clôturée par une séance de dédicace, accompagnée de la fanfare, musique principale des forces armées.


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