Suivez-nous

Justice

Reclassement des greffiers : le Sytjust dénonce un sabotage administratif et exige l’application immédiate de la réforme

Malgré un reclassement acté à la hiérarchie A2, les greffiers attendent toujours la concrétisation de cette mesure. Le Syndicat des travailleurs de la Justice monte au créneau et interpelle l’État sur ses engagements.

Le Syndicat des travailleurs de la Justice (Sytjust) hausse une nouvelle fois le ton. Dans une note explicative rendue publique ce 12 juin 2025, les représentants des greffiers dénoncent un blocage « injustifié » dans l’application de la réforme de leur reclassement à la hiérarchie A2. Alors que cette avancée a été officiellement entérinée, sa mise en œuvre concrète tarde toujours, alimentant frustration et incompréhension au sein du corps des greffiers.

Selon le Sytjust, le reclassement du corps des greffiers de la hiérarchie B2 à A2 ne souffre d’aucune contestation de principe. Il s’agit d’un droit acquis, validé dès 2018 en Conseil des ministres et soutenu par les Assises nationales de la Justice de juin 2024. Pourtant, la réforme peine à se matérialiser dans les bulletins de paie et les actes administratifs, ce qui pousse le syndicat à parler de « paralysie délibérée ».

« Il s’agit d’un ajustement indiciaire automatique, sans condition, pour garantir l’égalité de traitement au sein du même corps », rappelle le syndicat.

« Même travail, même grade, même traitement indiciaire », martèle-t-il, en référence aux principes d’équité institutionnelle.

Dans sa sortie, le Sytjust pointe directement la responsabilité de certains acteurs du ministère de la Fonction publique, accusés de retarder sciemment la réforme en invoquant des arguments jugés « sans fondement juridique ». Parmi ces prétextes figure l’exigence d’une formation préalable pour valider le reclassement, une condition que le syndicat rejette catégoriquement.

« Le diplôme délivré par le Centre de formation judiciaire n’a pas changé, le programme de formation est le même, et le corps des greffiers reste unifié. Subordonner l’alignement à une formation préalable est donc juridiquement infondé », tranche le Sytjust.

Plus qu’une simple dénonciation, le syndicat en appelle désormais à la responsabilité collective de l’exécutif. Il rappelle que le ministre de la Justice a déjà pris ses responsabilités en initiant les projets de décrets nécessaires à l’application de la réforme. Le reste du gouvernement, et en particulier le ministère de la Fonction publique, est invité à faire preuve de solidarité et de cohérence.

Le Sytjust met en garde : tout nouveau retard pourrait nuire gravement à la paix sociale, notamment dans un contexte où le Pacte national de stabilité sociale, signé le 1er mai 2025, repose sur la confiance mutuelle entre les partenaires sociaux et les pouvoirs publics.

Alors que les greffiers continuent d’assurer un service public essentiel dans les juridictions du pays, leur patience semble atteindre ses limites. L’État est désormais face à ses responsabilités : concrétiser une réforme actée depuis des années ou risquer une nouvelle crise sociale dans un secteur aussi stratégique que la Justice.


En savoir plus sur LE DAKAROIS

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Cliquez pour commenter

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité
Publicité

Facebook

BUZZ

À voir

Plus dans Justice

En savoir plus sur LE DAKAROIS

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture