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Justice : Mansour Faye attendu ce lundi à la DIC

L’ancien ministre Mansour Faye, également gendre de l’ex-président Macky Sall, est attendu ce lundi 15 avril à la Division des Investigations Criminelles (DIC). Selon des informations obtenues par Dakaractu, il devra répondre à une convocation officielle, dans un contexte où plusieurs figures de l’ancien régime sont dans le viseur de la justice sénégalaise.

La DIC aurait cherché à entrer en contact avec Mansour Faye depuis vendredi dernier, selon la même source. Des policiers se seraient rendus à son domicile sans succès. Ce n’est qu’après avoir été informé par ses proches que l’ancien ministre aurait décidé de prendre lui-même contact avec les enquêteurs, pour leur confirmer sa disponibilité.

Il est donc attendu ce lundi matin dans les locaux de la DIC, où il devra probablement fournir des explications sur des faits qui n’ont, pour l’instant, pas été précisés par les autorités compétentes.

Cette convocation intervient dans un contexte de traque aux biens mal acquis et de renforcement des mécanismes de reddition des comptes, amorcé par le nouveau régime du président Bassirou Diomaye Faye. Plusieurs responsables de l’ancienne majorité présidentielle sont scrutés par la justice, certains ayant déjà été entendus ou empêchés de quitter le territoire.

Mansour Faye, ancien ministre du Développement communautaire, de l’Équité sociale et territoriale, puis ministre des Transports terrestres et du Désenclavement, a été un acteur central du régime précédent. Sa gestion de plusieurs programmes sociaux, notamment le programme de résilience alimentaire et nutritionnelle, pourrait faire l’objet d’investigations.

Jusqu’à présent, aucune déclaration publique n’a été faite ni par l’intéressé ni par les autorités policières ou judiciaires sur les motifs exacts de cette convocation. Ce silence contribue à alimenter les spéculations autour d’une possible opération judiciaire d’envergure ciblant plusieurs personnalités politiques proches de l’ancien président Macky Sall.

Sénégal : Chronique d’une Dérive Autoritaire et d’un Naufrage Économique

Le Sénégal traverse une période sombre de son histoire politique et économique.

Jadis perçu comme un modèle de démocratie et de stabilité en Afrique de l’Ouest,

le pays est aujourd’hui sous l’emprise d’un régime dont la gouvernance se

caractérise par une instrumentalisation des institutions, une restriction des libertés

fondamentales et une incompétence économique flagrante. Le parti au pouvoir,

ancien fer de lance de l’opposition radicale, a troqué son discours de justice et de

transparence contre une répression systématique et une gestion chaotique des

affaires de l’État.

Une Gouvernance sous le Signe de la Rancœur et de la Manipulation

Dès son accession au pouvoir, le gouvernement actuel a fait montre d’une volonté

farouche de revanche plutôt que de construction. Ceux qui, hier, critiquaient

l’instrumentalisation de la justice et la mainmise sur les médias en ont aujourd’hui

fait leur mode de gouvernance. La séparation des pouvoirs n’est plus qu’une

chimère : l’exécutif exerce un contrôle absolu sur le législatif et le judiciaire, rendant

illusoire toute idée d’indépendance institutionnelle.

Des ministres et hauts fonctionnaires du régime précédent sont arbitrairement

arrêtés, placés en détention ou assignés à résidence sans qu’aucune preuve

tangible ne soit apportée à leur encontre. L’état de droit est bafoué, et la justice se

trouve réduite à un instrument de vengeance politique.

Quant aux médias, ils subissent des pressions inouïes. La liberté d’expression,

autrefois garantie, est aujourd’hui un luxe auquel seuls les laudateurs du régime ont

droit. Les journalistes critiques sont menacés, censurés ou poursuivis sous divers

prétextes judiciaires. L’État use et abuse de son pouvoir de régulation pour étouffer

toute voix discordante.

Un Naufrage Économique Sans PrécédentSur le plan économique, les promesses mirobolantes de campagne se sont

évanouies, laissant place à une gestion catastrophique qui a plongé le pays dans

une crise sans précédent. Le gouvernement, incapable de concevoir une politique

économique cohérente, s’est contenté d’inaugurer les projets de l’ancien régime

sans jamais en reconnaître l’origine.

Les grands engagements, tels que la renégociation des contrats miniers, pétroliers

et gaziers, la rupture avec les institutions financières internationales ou encore la

suppression du franc CFA, sont restés lettre morte. Pis encore, l’État supplie

aujourd’hui ces mêmes institutions, naguère vilipendées, pour des financements

qui lui sont refusés en raison d’un manque flagrant de compétence et de projets

structurants.

Le résultat de cette incurie est dramatique : en une année seulement, plus de 30

000 emplois ont été détruits, le coût de la vie a explosé et l’investissement étranger

s’est effondré. L’incapacité du gouvernement à contenir l’inflation et à stabiliser les

marchés a plongé des milliers de familles dans une précarité alarmante.

Un Pouvoir Captif d’une Idéologie Totalitaire

Le régime en place s’est enfermé dans une logique de pensée unique où toute

critique est assimilée à une trahison. Les voix discordantes, qu’elles soient issues

de l’opposition ou de la société civile, sont diabolisées et réprimées. L’obsession de

la polarisation a atteint un tel niveau que même d’anciens alliés du pouvoir sont

aujourd’hui victimes de purges arbitraires.

Loin d’œuvrer à la réconciliation nationale, ce gouvernement attise les tensions et

s’emploie à diviser davantage la société. Les discours officiels, truffés de menaces

et de désinformation, participent à l’envenimement d’un climat déjà lourd de

rancœur.

Un Peuple en Quête de LibérationFace à ce tableau sombre, une seule certitude s’impose : ce régime ne pourra se

maintenir indéfiniment. Son incompétence, son autoritarisme et son incapacité à

répondre aux aspirations des Sénégalais le condamnent irrémédiablement à

l’isolement et à une chute inéluctable.

Il appartient à la communauté nationale et internationale de prendre conscience de

cette dérive et d’agir en conséquence. Le Sénégal, pays de Teranga et de tolérance,

ne saurait être abandonné aux mains d’un pouvoir qui le mène à la ruine.

L’histoire nous enseigne que les régimes bâtis sur la division, la répression et le

mensonge ne durent jamais. Les Sénégalais, dans leur sagesse et leur résilience,

trouveront les moyens de reprendre en main leur destin et de rétablir les valeurs qui

ont toujours fait la grandeur de leur nation.

Ibrahima Diop, Socio-anthropologue, citoyen du Sénégal

Questions d’actualité : Tafsir Thioye refuse de boycotter Ousmane Sonko

Alors que certains députés de l’opposition envisagent de boycotter la séance plénière de ce lundi 14 avril à l’Assemblée nationale, le député non-inscrit Tafsir Thioye prend le contre-pied. Invité ce dimanche de l’émission En Vérité sur Radio Sénégal internationale (RSI), il a affirmé qu’il n’a aucune intention de se soustraire à cette rencontre avec le Premier ministre Ousmane Sonko, dans le cadre des questions d’actualité prévues à 10 heures.

« Je ne boycotterai pas la plénière. Le Parlement est un espace de débat. Nous devons échanger, questionner, confronter nos idées, et non fuir le dialogue », a déclaré le député.

Pour Tafsir Thioye, la démocratie sénégalaise ne peut progresser sans une culture de débat républicain dans l’enceinte même qui incarne la souveraineté populaire. Selon lui, les différends politiques ne doivent pas se transformer en obstruction systématique :

« Le Premier ministre, quel qu’il soit, doit répondre devant les représentants du peuple. Il est de notre devoir, à nous députés, de lui poser des questions et d’écouter ses réponses. C’est l’essence même de notre mandat. »

L’élu a par ailleurs exprimé des réserves sur les appels au boycott lancés par certains parlementaires issus de l’opposition, estimant que cette posture est contre-productive et nuit au bon fonctionnement des institutions :

« Ceux qui refusent de venir poser leurs questions ou de débattre avec le chef du gouvernement prennent le risque d’abandonner le terrain à d’autres. Le peuple attend des réponses. Nous devons être à la hauteur. »

La séance de ce lundi 14 avril marquera la première apparition officielle du Premier ministre Ousmane Sonko à l’Assemblée nationale depuis sa nomination. Ce moment est très attendu par l’opinion publique, tant pour le fond des réponses qu’il apportera aux députés que pour la forme de son interaction avec une Assemblée aux sensibilités politiques diverses.

Sortie du territoire : Racine Sy finalement autorisé à embarquer

Après avoir été empêché de quitter le territoire samedi 12 avril, Mamadou Racine Sy, vice-président du Conseil national du patronat (CNP) et maire de Podor, a finalement été autorisé à embarquer ce dimanche 13 avril à l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD). Cette nouvelle a été confirmée par Madiambal Diagne, patron du Groupe Avenir Communication, sur son compte X (anciennement Twitter), aux alentours de 18h27.

« Des sources proches du ministère de l’Intérieur viennent de m’indiquer que Mamadou Racine Sy, qui avait été empêché de voyager, a finalement pu embarquer à l’aéroport de Dakar. Tant mieux. Le respect des lois doit rester un impératif républicain », a écrit Madiambal Diagne sur sa page.

Le déplacement de Racine Sy au Maroc s’inscrivait dans le cadre d’un projet de coopération décentralisée entre la ville de Meknès et celle de Podor, dont il est le maire. Selon les informations recueillies par PressAfrik, cet accord de partenariat devait être signé le mardi suivant, mais le voyage de Racine Sy a été compromis par un incident qui l’a empêché de quitter le territoire le samedi.

Malgré cette situation, Mamadou Racine Sy a rejeté l’idée d’une interdiction formelle de sortie du territoire, expliquant qu’il s’agissait d’un simple problème technique. Il a ainsi écarté toute notion d’une décision gouvernementale l’empêchant de voyager.

À ce jour, aucune communication officielle n’a été émise pour expliquer les raisons de l’empêchement initial ni pour clarifier les raisons de sa levée. Ce manque de transparence laisse place à des spéculations concernant les éventuelles motivations politiques ou administratives derrière cette situation.

Cet incident soulève la question des interdictions de sortie du territoire, un sujet devenu sensible ces dernières semaines, notamment à la suite des mesures prises contre plusieurs personnalités politiques et économiques. Bien que Mamadou Racine Sy ait pu embarquer ce dimanche, l’absence d’explications claires sur la raison de son empêchement initial et sa levée rapide laisse place à des interrogations sur la gestion de ce type de décisions.

Le respect des lois et des procedures légales continue d’être un sujet de discussion dans le cadre de la gouvernance actuelle, et cet incident illustre une fois de plus les tensions existantes entre les autorités et certains acteurs du secteur privé et politique.

Me Doudou Ndoye au Grand Jury : « Le chef de l’État ne devrait pas siéger au Conseil supérieur de la magistrature »

Lors de son passage ce dimanche à l’émission Grand Jury de la RFM, Me Doudou Ndoye, ancien ministre de la Justice et avocat de renom, a livré une analyse sans équivoque sur la structure et le rôle du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), une institution clé dans le fonctionnement du système judiciaire sénégalais. Dans un contexte où la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la justice sont des enjeux majeurs pour la stabilité politique du pays, les propos de Me Ndoye risquent de susciter un large débat.

Me Doudou Ndoye a d’emblée pris position contre la présence du chef de l’État au sein du Conseil supérieur de la magistrature, une institution prévue par la Constitution pour garantir l’indépendance de la justice.

« Si j’avais un choix à faire, je dirais que le chef de l’État ne serait pas membre du Conseil supérieur de la magistrature », a déclaré l’ancien ministre de la Justice.

Cependant, Me Ndoye précise que cette position n’implique pas une exclusion totale du président de la République du processus décisionnel. Selon lui, toute décision du Conseil supérieur de la magistrature devrait être soumise au chef de l’État pour contrôle et approbation avant sa mise en œuvre.

« Toute décision du conseil supérieur de la magistrature lui sera soumise afin qu’il puisse contrôler et apporter son visa avant qu’elle ne soit appliquée. »

Cette nuance semble vouloir concilier l’idée d’une justice indépendante avec le rôle de contrôle que le président doit exercer en tant que garant de l’État.

Pour Me Ndoye, la question dépasse le cadre du Conseil supérieur de la magistrature. Il appelle à une réforme structurelle ambitieuse de la fonction présidentielle au Sénégal.

« Je veux à la tête du Sénégal un véritable chef d’État », a-t-il affirmé, soulignant la nécessité d’une gouvernance plus forte et plus équilibrée.

L’ancien ministre estime qu’un chef de l’État fort et légitime doit pouvoir exercer son autorité, tout en respectant les principes fondamentaux de l’indépendance des institutions judiciaires. Cela implique, selon lui, une révision des rapports entre le pouvoir exécutif et le judiciaire, afin d’éviter toute forme de pression ou de confusion.

Interrogé sur la possibilité d’élargir le Conseil supérieur de la magistrature à d’autres secteurs de la société, Me Doudou Ndoye a fermement rejeté cette idée.

« Non. Absolument pas. »

L’avocat rappelle que le CSM est une institution spécialisée dans la gestion de la carrière des magistrats, et qu’elle doit donc rester sous la responsabilité exclusive des magistrats eux-mêmes. Il insiste sur le fait que l’intégrité et l’indépendance de cette institution doivent être préservées en la laissant entre les mains de ceux qui en connaissent les arcanes.

« Le magistrat est le magistrat. Le magistrat est un corps ferme, un corps qu’on doit respecter. »

En conclusion, Me Ndoye exprime une position radicale sur la question : le CSM, comme l’Assemblée nationale, ne peut être constitué que de ceux qui en sont les acteurs directs.

« Le Conseil supérieur de la magistrature, qui s’occupe de la carrière des magistrats, ne peut être constitué que par des magistrats, tout comme l’Assemblée nationale ne peut être composée que de députés. »

Cette prise de position marque une volonté de protéger l’autonomie des magistrats et de garantir leur liberté de jugement sans ingérence extérieure.

Les propos de Me Doudou Ndoye s’inscrivent dans un débat plus large sur la réforme des institutions sénégalaises et la préservation de l’indépendance de la justice. Bien que l’idée de réformer le CSM et les relations entre l’exécutif et le judiciaire ne soit pas nouvelle, elle prend une nouvelle résonance dans le contexte actuel, où la transparence, l’intégrité et la justice indépendante sont plus que jamais des enjeux fondamentaux pour la démocratie sénégalaise.

Interdictions de sortie du territoire : Guy Marius Sagna met en garde contre « l’arbitraire » et appelle au respect strict de la loi

Depuis plusieurs semaines, des figures de l’ancien régime font face à des restrictions de mouvement, notamment des interdictions de sortie du territoire qui semblent se multiplier à l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD). Après l’ancien ministre Mansour Faye, c’est au tour d’autres personnalités comme Mamadou Racine Sy, vice-président du Conseil national du patronat, d’avoir été empêchées de voyager.

Face à cette situation, Guy Marius Sagna, député de la coalition au pouvoir et membre actif de la société civile, a réagi ce dimanche 14 avril via une publication sur ses réseaux sociaux. Dans un ton à la fois critique et républicain, il appelle le gouvernement à faire preuve de rigueur juridique dans l’application de ces mesures, au nom du respect des droits fondamentaux.

Dans sa déclaration, Guy Marius Sagna ne rejette pas l’idée d’imposer des interdictions de voyage à certaines personnalités soupçonnées d’avoir détourné des fonds publics. Il insiste cependant sur la nécessité absolue de respecter les règles de droit.

« Tous ceux qui ont géré l’argent des Sénégalais et dont la gestion fait l’objet d’une enquête doivent être interdits de sortir du territoire sénégalais », affirme-t-il d’emblée.

Mais il ajoute :

« Cette interdiction doit respecter le droit, notamment par une notification formelle à l’intéressé ».

Pour lui, une décision même justifiée sur le fond perd toute légitimité si la forme est négligée ou arbitraire. Il déplore que les autorités ne procèdent à aucune notification préalable, laissant les concernés découvrir l’interdiction au moment de l’embarquement.

Le parlementaire estime que l’attitude actuelle du gouvernement risque de miner la crédibilité des institutions. Il juge inacceptable que ce soit aux citoyens de devoir saisir la justice pour faire appliquer la loi.

« Je ne suis pas d’accord que le gouvernement viole la loi jusqu’à ce qu’un citoyen saisisse la justice. Et même quand le juge ordonne, il faut que l’État obéisse à cette décision », insiste-t-il.

En référence à l’ordonnance de la Cour suprême du Sénégal autorisant Mansour Faye à voyager, Guy Marius Sagna considère que l’État se trouve hors-la-loi s’il s’entête à bloquer ses déplacements malgré cette décision judiciaire.

Au-delà de la législation nationale, l’ancien activiste du mouvement Frapp rappelle également la jurisprudence de la Cour de Justice de la CEDEAO, qui condamne systématiquement les restrictions à la liberté de circulation non fondées légalement.

« Les restrictions au droit de circuler librement doivent reposer sur une base légale. Leur absence constitue une violation des droits de l’homme », dit-il.

Il souligne que le Sénégal, en tant que membre de cette communauté, s’est engagé à respecter ces principes – un engagement qu’il juge aujourd’hui mis à mal par des décisions administratives arbitraires.

Dans une position empreinte de principes républicains, Guy Marius Sagna tient à rappeler une règle essentielle dans toute démocratie : le respect des droits ne doit pas être conditionné par le passé d’une personne.

« Le propre des droits, c’est d’être appliqués scrupuleusement, même pour ceux qui les auraient violés allègrement », insiste-t-il, soulignant ainsi que l’État doit rester impartial.

En conclusion, Guy Marius Sagna regrette que l’exécutif s’enferme dans des logiques de communication politique ou de représailles, plutôt que dans une gestion méthodique des dossiers judiciaires et institutionnels.

« Nous assistons à ce que Schumpeter appelait du “gaspillage de l’énergie gouvernementale” », conclut-il, faisant allusion à une administration qui préfère les coups d’éclat à une gouvernance fondée sur le droit.

Cette prise de position est d’autant plus notable que Guy Marius Sagna est aujourd’hui un député de la majorité présidentielle, après avoir longtemps milité contre le pouvoir sous Macky Sall. Son intervention peut être perçue comme une alerte interne, adressée aux nouvelles autorités, pour éviter de reproduire les erreurs du passé.

Dialakoto : face à l’absence de professeurs de sciences, les parents menacent de retenir leurs enfants à la maison

À Dialakoto, localité située dans la région de Tambacounda, la colère gronde. Ce samedi matin, parents d’élèves, élèves et habitants ont battu le pavé pour dénoncer une situation jugée inacceptable : l’absence totale de professeurs dans plusieurs disciplines scientifiques au sein du collège local.

Depuis le début de l’année scolaire, les élèves n’ont toujours pas reçu de cours en mathématiques, sciences de la vie et de la terre (SVT) ou encore en physique-chimie. Une pénurie de professeurs qui compromet sérieusement leur formation et menace leur avenir académique.

« Depuis la création du collège en 2006, les conditions sont restées précaires. Aujourd’hui, la salle des professeurs est toujours un abri provisoire, et les bulletins du premier semestre sont à moitié vides », déplore Mamadou Fadia, porte-parole des parents d’élèves.

Outre le manque de personnel enseignant, les infrastructures sont dans un état de délabrement avancé. Le collège ne dispose pas d’électricité, les toilettes sont inutilisables et les conditions d’apprentissage sont jugées déshumanisantes. Face à ce constat, les parents exigent le départ du principal, accusé de passivité et d’inaction.

« Il n’y a pas d’électricité, pas de sanitaires dignes, et aucune volonté apparente de redresser la situation. Le principal n’assume pas ses responsabilités, nous demandons son départ immédiat », martèle Mamadou Fadia.

Excédés par des années de promesses non tenues, les parents d’élèves ont lancé un ultimatum de 15 jours aux autorités éducatives. Passé ce délai, ils menacent de retirer tous les enfants des établissements scolaires de la commune, bloquant ainsi l’ensemble du système éducatif local – du préscolaire au secondaire.

« Si rien n’est fait dans les deux semaines, plus aucun enfant ne mettra les pieds à l’école. C’est la seule manière de nous faire entendre », préviennent-ils.

Les habitants de Dialakoto interpellent directement le ministre de l’Éducation nationale, l’appelant à réagir en urgence. Ils réclament le déploiement immédiat de professeurs dans les disciplines scientifiques, la réhabilitation des infrastructures et un audit sur la gestion de l’établissement.

Exclusif – AIBD : Après Mansour Faye, Racine Sy empêché de quitter le territoire

Les restrictions de sortie du territoire semblent s’étendre au Sénégal. Après l’ancien ministre Mansour Faye, c’est au tour de Mamadou Racine Sy, maire de Podor et figure majeure du secteur privé, de se voir refuser l’embarquement à l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) dans la nuit du samedi 12 avril, selon des informations recueillies par PressAfrik.

M. Sy devait s’envoler pour le Maroc, dans le cadre d’un projet de coopération décentralisée entre les villes de Meknès et Podor. À la clé : un accord de partenariat devant être signé le mardi 16 avril. Une partie de la délégation sénégalaise, voyageant via Royal Air Maroc, est d’ores et déjà arrivée sur place. Le retour collectif était prévu pour mercredi.

Contacté, un proche du maire de Podor s’est dit stupéfait par cette mesure, soulignant qu’elle pourrait compromettre un accord à fort enjeu économique pour la région nord du Sénégal. L’homme d’affaires avait pourtant voyagé sans difficulté vers Paris il y a quelques mois, ce qui rend cette situation d’autant plus surprenante pour son entourage.

De son côté, Mamadou Racine Sy rejette fermement l’idée d’une interdiction de sortie du territoire (IST). Il évoque plutôt « un problème technique », qui l’aurait momentanément empêché de voyager. Le président du Conseil d’administration du King Fahd Palace n’exclut pas de rejoindre sa délégation dans les prochains jours, si la situation le permet.

Selon nos sources, plusieurs personnalités publiques pourraient désormais figurer sur une liste rouge gouvernementale. Une mesure discrète, mais aux effets visibles sur le terrain, notamment à l’AIBD, où les contrôles semblent s’intensifier ces derniers jours.

Alors que le maire de Podor est également vice-président du Conseil national du patronat (CNP), cette situation soulève des interrogations : s’agit-il d’un durcissement ciblé de la gouvernance, ou d’un simple concours de circonstances ?

L’affaire relance en tout cas le débat sur la liberté de circulation des responsables publics, dans un contexte où l’exigence de reddition des comptes semble s’intensifier.

Respect des libertés fondamentales : l’ADHA exige la libération du journaliste Simon Faye

L’arrestation de Simon Faye, rédacteur en chef du groupe D-Media (Sen TV, Zik FM), suscite une vague d’indignation dans le milieu des droits humains et des médias. Dans un communiqué rendu public, l’Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) dénonce vigoureusement une atteinte à la liberté de la presse et aux principes de l’État de droit.

« Cette interpellation, survenue dans un climat tendu entre les autorités et les médias, interroge sur le respect des principes essentiels de l’État de droit, particulièrement la liberté de la presse – socle de toute démocratie », peut-on lire dans la déclaration.

L’organisation rappelle que Simon Faye n’est ni l’auteur ni le premier diffuseur du contenu à l’origine de son arrestation. Dès lors, sa détention serait non seulement juridiquement contestable, mais relèverait aussi d’une tentative d’intimidation contre la presse.

« Des pratiques rappelant les heures sombres de notre histoire récente : convocations abusives, détentions arbitraires et pressions sur la presse », déplore l’ADHA.

Elle dénonce une série d’agissements incompatibles avec les engagements du Sénégal en matière de protection des libertés fondamentales, notamment ceux ratifiés au plan international.

Dans un appel solennel, l’ADHA formule trois exigences urgentes :

  1. La libération immédiate de M. Simon Faye, dont l’état de santé nécessite des soins appropriés.
  2. La libération de M. Aliou Top, responsable du média en ligne Sunugal 24.
  3. Le recours au tribunal des pairs, seule instance légitime pour trancher les différends liés à l’exercice du journalisme.

L’organisation invite l’État à adopter une posture plus ouverte envers la presse, condition indispensable pour éviter toute dérive autoritaire. Elle plaide pour un climat de transparence, où les médias peuvent jouer leur rôle de contre-pouvoir sans crainte de représailles.

« La liberté de la presse et les droits humains doivent aller de pair avec la responsabilité professionnelle, dans un État véritablement démocratique », conclut le communiqué.

Alors que les tensions entre les autorités et les médias semblent s’intensifier, cet appel de l’ADHA vient raviver le débat sur les droits fondamentaux au Sénégal, en pleine mutation politique.

Ziguinchor : l’UNAPAS remet en service 25 ambulances pour sauver des vies

Dans une opération à fort impact social, l’Union nationale des professionnels de l’automobile du Sénégal (UNAPAS) a procédé à la réparation gratuite de 25 ambulances en panne dans la région de Ziguinchor, ce vendredi 12 avril. Cette action s’inscrit dans le cadre de son ambitieux programme national baptisé « Zéro ambulance en panne » (ZAP).

L’initiative vise à restaurer la capacité d’intervention des structures sanitaires à travers tout le pays, en assurant que plus aucun véhicule d’évacuation ne reste immobilisé faute de réparation.

« C’est une initiative sociale qui consiste à réparer toutes les ambulances en panne. Elle entre dans le cadre du ZAP, Zéro Ambulance en Panne, pour sauver des vies. L’étape de Ziguinchor est la quatrième édition de notre tournée nationale. À mi-journée, nous avions déjà reçu 25 ambulances, un chiffre record comparé aux autres régions », a déclaré Bamba Niang, président de l’UNAPAS.

Les professionnels de l’automobile mobilisés pour cette campagne ont démontré leur engagement, non seulement par leur expertise technique, mais aussi par leur sens du service public. En remettant en état ces véhicules essentiels au transport des malades et blessés, ils contribuent directement à réduire les délais d’intervention médicale et à renforcer le système de santé de proximité.

Cette étape à Ziguinchor vient après celles réalisées dans d’autres régions, avec le même objectif : faire de chaque ambulance un outil pleinement opérationnel, au service des populations.

Dans un pays où l’évacuation médicale rapide peut faire la différence entre la vie et la mort, ce geste solidaire de l’UNAPAS est largement salué. Il met aussi en lumière l’importance d’un partenariat entre acteurs techniques et institutions sanitaires pour pallier les failles logistiques du système de santé.

Présidentielle au Gabon : Brice Oligui Nguema en tête selon les premiers résultats partiels

À l’issue d’un scrutin marqué par une mobilisation exceptionnelle, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, chef de la transition et désormais « président-candidat », semble en passe de consolider son pouvoir au Gabon. Les premiers résultats partiels diffusés par des médias officiels, notamment Gabon 24 et CTRI News, le placent largement en tête dans plusieurs provinces du pays.

Il s’agissait de la première élection présidentielle organisée depuis le coup d’État d’août 2023, qui a mis fin à plus de cinq décennies de règne de la famille Bongo. Pour la première fois, le général Oligui Nguema, qui avait promis un retour à l’ordre constitutionnel, se présentait devant les électeurs pour solliciter un mandat présidentiel de sept ans.

Samedi 12 avril, les Gabonais ont massivement répondu à l’appel des urnes. Le ministère de l’Intérieur a fait état d’un taux de participation de 87,21 % à 18h30, un chiffre qualifié d’« historique » par les analystes locaux. De longues files d’attente ont été observées devant les 3.037 bureaux de vote à travers le pays et dans la diaspora, signe d’un regain de confiance dans le processus électoral.

À Libreville, la capitale, l’ambiance était à la fois calme et empreinte d’espoir. « Ça faisait longtemps que je n’avais pas voté, mais cette fois-ci, j’ai senti que ça valait le coup », a confié Olivina Migombe, 58 ans, rencontrée à la sortie de la messe du dimanche des Rameaux. Comme elle, de nombreux citoyens affirment avoir voté pour Brice Oligui, dans l’espoir de voir enfin se matérialiser un changement attendu depuis longtemps.

Durant la nuit électorale, les images diffusées par la télévision publique ont montré des bulletins s’accumulant en faveur du candidat Oligui, les chiffres étant inscrits à la craie sur des tableaux noirs dans les centres de dépouillement. Dans plusieurs bureaux de vote, tant au Gabon qu’à l’étranger, des pourcentages atteignant 100 % en sa faveur ont été rapportés.

Le ministère de l’Intérieur, par la voix d’Hermann Immongault, devrait annoncer les résultats provisoires dans la journée de dimanche. Mais déjà, la tendance semble se dessiner : Oligui Nguema serait en route vers une victoire confortable face à ses sept adversaires, restés pour la plupart très discrets pendant la campagne. Son principal challenger, l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie By Nze, n’a pas réussi à fédérer une opposition forte.

Fait notable : les autorités gabonaises ont autorisé, pour la première fois, les médias privés et internationaux à filmer le processus de dépouillement. Des observateurs internationaux, présents tout au long de la journée, n’ont signalé aucun incident majeur. Cette ouverture, saluée par plusieurs chancelleries étrangères, vise à restaurer la crédibilité des institutions électorales après des décennies de scrutins contestés.

Si la victoire de Brice Oligui Nguema venait à se confirmer, il devra rapidement s’attaquer à une série de défis structurels. Le pays, riche en ressources naturelles mais miné par des décennies de mauvaise gouvernance, reste confronté à un chômage endémique, des infrastructures dégradées, des pannes récurrentes d’électricité, des coupures d’eau, des hôpitaux et écoles en souffrance, ainsi qu’une dette publique estimée à plus de 73 % du PIB en 2024.

Les 2,3 millions d’habitants du Gabon, longtemps tenus à l’écart des décisions publiques, attendent désormais des résultats concrets. Le changement promis par Oligui Nguema ne pourra s’accomplir qu’au prix de réformes profondes, d’une lutte effective contre la corruption et d’un redressement des finances publiques.

En attendant la proclamation des résultats définitifs, l’heure est à l’observation prudente. Pour beaucoup de Gabonais, cette élection symbolise une rupture avec un passé politique lourd de frustrations. Reste à savoir si l’ancien général saura incarner durablement l’espoir de renouveau démocratique qui semble s’être exprimé dans les urnes.

Marée humaine à Dakar : Le Sénégal crie son indignation contre le génocide à Gaza

Ce dimanche 13 avril 2025, la capitale sénégalaise a vibré sous le poids de l’émotion et de la détermination. Des milliers de citoyens se sont mobilisés à Dakar pour manifester leur solidarité avec le peuple palestinien, victime d’une guerre meurtrière dans la bande de Gaza.


La manifestation a démarré au rond-point de l’École Normale et s’est étendue jusqu’au terminus de Liberté 5, en passant par Bourguiba, Jet d’Eau et les allées Ababacar Sy. Tout au long de ce parcours, l’ambiance était aussi grave que solennelle. Des drapeaux palestiniens flottaient au vent, des pancartes dénonçaient les crimes de guerre et des slogans exigeaient l’arrêt immédiat de l’agression israélienne. On pouvait lire : « Stop au génocide », « Justice pour Gaza », « Palestine libre » ou encore « Le silence est complice ».
La mobilisation a réuni toutes les composantes de la société : simples citoyens, militants, religieux, leaders politiques et membres de la société civile. Tous partageaient une même indignation face aux horreurs qui se déroulent à Gaza.
Ayib Daffé, député du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi et cadre du parti Pastef, a prononcé un discours fort en émotions et en convictions. Parlant au nom du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, du Premier ministre Ousmane Sonko et de tout le gouvernement, il a réaffirmé la position historique du Sénégal : un soutien inconditionnel au peuple palestinien.
« Ce n’est pas un conflit. C’est un génocide à ciel ouvert. Ce que vit Gaza, c’est l’horreur, la barbarie, la négation de l’humanité. Le Sénégal dit non. Non à l’occupation, non à l’impunité, non à l’hypocrisie de la communauté internationale », a-t-il lancé devant une foule qui scandait « Palestine vaincra ! ».
Ayib Daffé a également dénoncé les blocages systématiques au Conseil de sécurité de l’ONU, le soutien militaire des grandes puissances à Israël et le mépris affiché pour les décisions de la Cour pénale internationale. Selon lui, « si les puissants de ce monde foulent aux pieds le droit international, alors plus aucun peuple n’est en sécurité ».
Ce rassemblement, intervenu dans le sillage de la fête de l’indépendance du Sénégal célébrée le 4 avril, a ravivé les valeurs de résistance, de liberté et de souveraineté qui fondent l’identité du peuple sénégalais. De nombreux manifestants ont d’ailleurs tracé un parallèle entre la lutte anticoloniale de leurs ancêtres et le combat actuel des Palestiniens pour l’autodétermination.
« Le Sénégal a arraché sa liberté au prix de sacrifices. Nous ne pouvons rester muets quand un autre peuple est écrasé, exterminé sous les bombes. Gaza, c’est notre devoir de mémoire, notre devoir d’humanité », a lancé un jeune militant de la société civile.
Des responsables religieux présents ont également pris la parole pour rappeler l’importance de la solidarité avec les peuples opprimés, au-delà des clivages religieux ou idéologiques. Ils ont exhorté les fidèles à prier pour les victimes de Gaza et à soutenir toutes les initiatives humanitaires.
Le mot d’ordre général de la manifestation était simple : il faut arrêter le bain de sang. Les participants ont exhorté les Nations Unies, l’Union africaine et les grandes puissances à prendre leurs responsabilités pour imposer un cessez-le-feu immédiat, lever le blocus de Gaza, protéger les populations civiles et engager des négociations sérieuses pour la création d’un État palestinien libre, indépendant et viable.
« La justice n’est pas négociable. La liberté n’est pas un privilège. La Palestine ne doit pas être un cimetière à ciel ouvert pendant que le monde détourne les yeux », a conclu Ayib Daffé sous les applaudissements.
Ce rassemblement pourrait marquer un tournant dans l’engagement diplomatique du Sénégal sur la question palestinienne. Le président Diomaye Faye, connu pour son attachement aux principes de justice internationale, pourrait prochainement porter la voix de l’Afrique au sein des instances internationales pour réclamer des sanctions contre les auteurs de crimes de guerre à Gaza.

Disparition de Moustapha Diop : Le Sénégal pleure une légende du cinéma et de la télévision

C’est avec une immense tristesse que nous avons appris le rappel à Dieu de Moustapha Diop, figure emblématique du cinéma et de la télévision sénégalaise. Son départ laisse un vide immense dans le paysage culturel national, tant il a marqué des générations par son talent, sa prestance, et son engagement pour l’art et la transmission des valeurs à travers l’écran.

Acteur au charisme rare, Moustapha Diop a su traverser les époques et imposer son empreinte dans des rôles qui resteront gravés dans la mémoire collective. Des séries télévisées aux grandes productions cinématographiques, il a incarné avec justesse et émotion des personnages forts, profondément ancrés dans la réalité sénégalaise.

Au-delà de sa carrière d’acteur, Moustapha Diop était aussi un mentor pour beaucoup de jeunes artistes. Il a contribué à l’émergence de nombreux talents, partageant avec générosité son expérience et sa passion pour le métier.

Aujourd’hui, le monde de la culture est en deuil. Les hommages affluent de toutes parts, saluant l’homme de conviction, le professionnel rigoureux, mais aussi l’ami fidèle et discret qu’il était.

Nous prions pour le repos de son âme et adressons nos condoléances les plus attristées à sa famille, ses proches, ainsi qu’à toute la communauté artistique sénégalaise.

Qu’Allah, dans Son infinie miséricorde, l’accueille au paradis céleste et lui accorde le repos éternel.

Repose en paix, Moustapha Diop. Ta lumière continuera de briller à travers tes œuvres.

Affaire foncière : Le Jaaraf de Ouakam, Youssou Ndoye, convoqué à la DIC ce lundi

Le Jaaraf de Ouakam, Youssou Ndoye, est attendu ce lundi 14 avril 2025 à la Division des investigations criminelles (DIC) dans le cadre d’un différend foncier qui alimente les débats dans la commune.

Selon des sources proches du dossier, cette convocation fait suite à une plainte liée à la gestion ou à l’attribution de terres situées dans la zone de Ouakam, où les tensions foncières sont récurrentes. Le dignitaire coutumier, figure influente dans la collectivité lébou, se rendra à la DIC accompagné de son avocat.

Pour le moment, peu d’éléments ont filtré sur la nature exacte des faits qui lui sont reprochés. Toutefois, cette audition suscite une vive attention au sein de la communauté, d’autant plus que le Jaaraf joue un rôle central dans la gestion des terres ancestrales.

L’affaire, qui mêle tradition et justice moderne, pourrait révéler des enjeux plus larges autour de la gouvernance foncière à Ouakam, une commune de plus en plus convoitée en raison de sa position stratégique dans la capitale.

Bougane Guéye Dany convoqué par la Brigade de Recherches de Faidherbe dans une affaire de vente de véhicule

Selon des informations relayées par Seneweb, Bougane Guéye Dany, président du mouvement Gueum Sa Bopp et PDG du groupe DMédia, a été convoqué par la Brigade de Recherches (BR) de Faidherbe dans le cadre d’une affaire de vente de véhicule. L’homme politique et homme d’affaires ne s’est pas encore présenté devant les enquêteurs, étant actuellement hors du pays, d’après des sources proches du dossier.

L’affaire en question serait liée à une plainte déposée par le fils d’un défunt milliardaire. Ce dernier aurait confié son véhicule à un ami pour les vacances. À son insu, l’ami en question aurait profité de cette confiance pour vendre le véhicule à Bougane Guéye.

À son retour au Sénégal, le propriétaire légitime a saisi la Brigade de Recherches de Dakar afin de récupérer son bien. C’est dans ce cadre que les gendarmes ont tenté de remettre une convocation à Bougane Guéye. En l’absence de ce dernier, un de ses proches a assuré aux enquêteurs qu’il répondra à la convocation dès son retour au Sénégal.

Contrairement à certaines rumeurs largement partagées sur les réseaux sociaux, Bougane Guéye Dany n’est pas activement recherché par les forces de l’ordre. Il est uniquement convoqué pour s’expliquer dans cette affaire.

L’évolution de cette procédure sera scrutée de près, surtout dans un contexte où Bougane Guéye reste une figure politique et médiatique influente au Sénégal.

Kaolack / Inauguration de deux nouvelles salles de classe à l’École inclusive Sérigne Aliou Cissé : Une initiative portée par un fils du quartier

L’École publique élémentaire inclusive Sérigne Aliou Cissé, située dans le quartier Sam à Kaolack, a célébré, ce samedi 12 avril 2025, l’inauguration officielle de deux nouvelles salles de classe. La cérémonie s’est déroulée en présence des autorités locales, des organisations partenaires, des enseignants, des parents d’élèves et de nombreux membres de la communauté éducative.

Ces infrastructures ont été entièrement reconstruites grâce au soutien du président du Conseil départemental de Kaolack, M. Ahmeth Youssouf Benzalloum, lui-même natif du quartier. Ce geste marque une étape importante dans l’amélioration des conditions d’apprentissage, notamment pour les enfants en situation de handicap.

« L’inclusion commence par l’infrastructure. Chaque enfant mérite une éducation de qualité, peu importe ses capacités », a déclaré M. Benzalloum. Les nouvelles salles sont en effet équipées de rampes d’accès, facilitant l’intégration des élèves à besoins spécifiques.

Très attaché à cet établissement où il a fait ses premiers pas scolaires, M. Benzalloum a tenu à exprimer son émotion :

« L’école Sérigne Aliou Cissé, où j’ai obtenu mon certificat de fin d’études primaires, occupe une place particulière dans mon cœur. C’est ce temple du savoir qui m’a formé, et aujourd’hui, je me dois de lui rendre hommage en m’engageant au service du peuple », a-t-il confié.

Avant leur réhabilitation, les deux salles de classe étaient dans un état de délabrement avancé : murs fissurés, toitures effondrées, mettant en danger la sécurité des élèves. Leur rénovation représente donc une véritable bouffée d’oxygène pour l’établissement et toute la communauté scolaire.

Il convient également de saluer l’engagement exemplaire de la jeunesse du quartier Sam, qui s’est activement mobilisée pour accompagner les travaux.

La cérémonie, marquée par la coupure du ruban symbolique sous les applaudissements nourris de l’assistance, a vu la participation des autorités éducatives de la commune, des enseignants, des parents d’élèves et des élèves eux-mêmes.

La directrice de l’école, Madame Salla Sall, a exprimé sa profonde gratitude au nom de l’ensemble du personnel et du Comité de Gestion de l’École (CGE), soulignant la collaboration de tous les acteurs pour la réussite de ce projet collectif.

Y EN A MARRE : OUMAR CYRILLE TOURÉ DIT THIAT ÉLU NOUVEAU COORDONNATEUR LORS DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE À WARANG

Après trois jours d’intenses réflexions, d’échanges et de débats à Warang, le mouvement citoyen Y en a Marre a tourné une nouvelle page de son histoire. À l’issue de son Assemblée Générale tenue du 10 au 12 avril, le mouvement a élu une nouvelle équipe dirigeante pour un mandat de trois ans. Oumar Cyrille Touré, plus connu sous le nom de Thiat, prend désormais les rênes en tant que coordonnateur, épaulé par Abdou Khafor Kandji, désigné vice-coordonnateur.

Cette élection marque un tournant symbolique et stratégique pour Y en a Marre, mouvement emblématique de la contestation citoyenne et de l’engagement pour une démocratie plus participative au Sénégal. Le choix de Thiat, l’un des membres fondateurs et figure charismatique du mouvement, témoigne d’une volonté de continuité dans la combativité et la fidélité aux idéaux portés depuis sa création en 2011.

Dans une atmosphère empreinte d’émotion et de reconnaissance, le mouvement a salué le leadership d’Aliou Sané, coordonnateur sortant, qui a dirigé Y en a Marre durant six années marquées par des défis politiques, sociaux et citoyens majeurs. Le communiqué final de l’Assemblée rend hommage à « sa résilience face aux tempêtes, sa fidélité inébranlable aux valeurs de Y en a Marre, et son courage dans les moments les plus critiques ». Sous sa direction, le mouvement a su maintenir son cap et continuer à faire entendre la voix des sans-voix.

Avec cette nouvelle équipe, Y en a Marre se projette vers l’avenir, plus déterminé que jamais à renforcer l’engagement citoyen, consolider les acquis démocratiques, et raviver l’espérance d’un avenir meilleur pour le Sénégal et l’Afrique. Le cap est maintenu, les convictions demeurent : la lutte continue.

Kaolack / Accidents de la route : Le plaidoyer fort de l’Association des Cavaliers de la Sécurité Routière

Les routes sénégalaises sont devenues de véritables pièges mortels. Depuis des années, les accidents de la circulation se multiplient à un rythme alarmant. Chaque jour, des vies sont fauchées, des familles endeuillées.

Selon Cheikh T. Sarr, président national de l’Association des Cavaliers de la Sécurité Routière, « les principales causes restent la vitesse excessive, l’alcool au volant et l’état technique défaillant des véhicules. »

Face à cette hécatombe, il invite les autorités étatiques à prendre des mesures urgentes et concrètes pour endiguer ce fléau.

« La région de Kaolack a enregistré deux accidents de la circulation en une seule journée. Nous déplorons ces tragédies routières. Notre souhait, c’est de lutter contre ce monstre, » a déclaré Cheikh T. Sarr.

La recrudescence des accidents sur nos routes est devenue alarmante. Le Code de la route incite pourtant à la prudence : se reposer en cas de fatigue, porter la ceinture de sécurité, respecter les limitations de vitesse et bannir l’usage de stupéfiants. Selon M. Sarr, le respect strict de ces règles permettrait de réduire considérablement le nombre d’accidents et, par conséquent, d’alléger le fardeau qui freine les efforts de développement engagés par les autorités.

« Nous appelons le ministre des Transports terrestres, du Désenclavement et des Transports aériens, M. Yancouba Diémé, à lancer des campagnes de communication et de sensibilisation à l’échelle nationale. Il est indispensable d’impliquer l’ensemble des acteurs – les Forces de Sécurité et de Défense (FSD), les associations, ainsi que les victimes – pour agir efficacement. La réhabilitation des routes principales et secondaires, le renouvellement du parc automobile, ainsi qu’une large concertation permettront de freiner la recrudescence des accidents sur nos routes, » a-t-il ajouté.

Cheikh T. Sarr conclut en affirmant que, tant que les comportements à risque persisteront, les accidents continueront à faire partie du quotidien. Une prise de conscience collective s’impose, car derrière chaque accident, ce sont des vies brisées qui se cachent.

Kaolack : La FNBS liste ses doléances lors de son Conseil d’Administration décentralisé

La Fédération Nationale des Boulangers du Sénégal (FNBS) a tenu, ce samedi à Kaolack, son Conseil d’Administration décentralisé. Ce rendez-vous stratégique a réuni les principaux acteurs du secteur de la boulangerie, venus de toutes les régions du pays. Présidée par M. Amadou Gaye, président de la FNBS, la rencontre a permis de faire le point sur les nombreux défis auxquels le secteur est confronté.

Parmi les problématiques soulevées : la hausse du coût des matières premières, la régulation du prix du pain, la modernisation des équipements et la formation professionnelle des boulangers. Les discussions ont également porté sur la nécessité de renforcer la structuration du secteur informel et sur la création d’un fonds de soutien destiné aux boulangers en difficulté.

« C’est une tournée nationale que nous avons entamée depuis quelques jours. Aujourd’hui, nous sommes à Kaolack pour identifier les solutions face à la crise du pain », a déclaré M. Gaye. Il a souligné que l’un des principaux problèmes réside dans l’applicabilité du décret 22-77. « Nous avons constaté beaucoup d’interprétations divergentes de ce texte au niveau des autorités. Aujourd’hui, nous avons abordé cette problématique en profondeur. »

Le président de la FNBS a affirmé que les boulangers ne resteront pas les bras croisés : « Nous allons nous battre pour obtenir des solutions, y compris en explorant des alternatives comme l’énergie solaire, en raison de la hausse du coût de l’électricité. L’État considère le pain comme un produit social, mais nous avons insisté sur la nécessité d’homologuer non seulement le prix du pain, mais aussi celui de toutes les matières premières utilisées dans sa fabrication : la farine — ce qui est déjà fait —, mais aussi la levure, l’électricité, etc. »

M. Gaye a également plaidé pour la mise en place d’une tarification spéciale, ainsi qu’un système de financement adapté. « Nous avons proposé aux autorités la création d’un établissement bancaire dédié qui permettrait aux boulangers d’accéder à un financement rapide et sécurisé. »

Face à la presse, il a lancé un appel aux autorités : « Les boulangers sont fatigués. Le prix actuel du pain n’est plus tenable. Il est impératif que des mesures d’accompagnement soient mises en place pour soulager le secteur, notamment en matière de fiscalité. La pression fiscale actuelle est l’une des principales causes de fermeture de nombreuses boulangeries à travers le pays. »

Enfin, M. Gaye a insisté sur l’importance de l’assainissement du secteur : « Il est temps d’appliquer le décret prévu à cet effet. Aujourd’hui, n’importe qui peut ouvrir une boulangerie, souvent sans contrôle réel du ministère du Commerce. Notre devoir, en tant que fédération, est de protéger le consommateur en garantissant la production de pains de qualité. »

Décès du Khalife général des Layènes : Le Président Diomaye présente ses condoléances à Yoff

Le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, s’est rendu ce samedi 12 avril 2025 à Yoff pour exprimer ses condoléances à la communauté Layènes suite au décès du Khalife général Serigne Mouhamadou Makhtar Laye. Le chef de l’État, accompagné de son équipe, a marqué sa solidarité envers les proches du défunt et l’ensemble de la communauté spirituelle des Layènes, avec un message empreint de respect et de déférence.

Dans un communiqué publié par la Présidence de la République, le Président Diomaye a salué la mémoire de Serigne Mouhamadou Makhtar Laye, qualifiant ce guide spirituel d’une grande élévation. Il a souligné l’impact profond de son engagement envers la paix, la foi et l’unité nationale du Sénégal. « Serigne Makhtar Laye a incarné les valeurs de solidarité, de tolérance et de respect, qui ont contribué à renforcer l’harmonie et la cohésion sociale de notre pays », a déclaré le président.

Le chef de l’État a également adressé ses prières et ses encouragements au nouveau Khalife général, Seydina Mouhamadou Lamine Laye, exprimant ses vœux de succès dans l’exercice de sa nouvelle fonction. Dans ce contexte, il a réaffirmé l’engagement de la République à maintenir le dialogue avec les foyers religieux, gages de la stabilité et du vivre-ensemble au Sénégal.

Cette visite marque un moment de recueillement et de solidarité nationale, en hommage à une figure religieuse majeure du pays.

Décès du Khalife général des Layènes : le Président Diomaye s'est rendu à Yoff pour présenter ses condoléances
Décès du Khalife général des Layènes : le Président Diomaye s'est rendu à Yoff pour présenter ses condoléances

Abdou Nguer convoqué par la Section de Recherches : un dossier lié au décès de Mamadou Badio Camara

Le chroniqueur Abdou Nguer est convoqué ce lundi 14 avril 2025 à 12h à la Section de Recherches (SR) de Colobane. Cette convocation intervient après que le parquet se soit auto-saisi des propos du journaliste concernant le décès de Mamadou Badio Camara, le président du Conseil constitutionnel du Sénégal.

Les déclarations de Nguer, qui ont suscité l’attention médiatique, sont au centre de cette procédure. Selon des informations relayées par la presse, l’enquête vise à faire toute la lumière sur les circonstances de ces propos, leur contenu et leurs répercussions.

En parallèle, deux journalistes du quotidien Source A sont également attendus à la Section de Recherches le même jour. Leurs convocations font suite aux investigations en cours sur le même sujet.

Cette affaire attire l’attention, non seulement en raison des personnalités impliquées, mais aussi en raison de la nature des déclarations en question, qui pourraient avoir des implications sur la liberté d’expression et le journalisme au Sénégal.

Décès d’un Sénégalais au Brésil : Yassine Fall mobilise la diplomatie pour faire la lumière sur le drame

Le gouvernement sénégalais a réagi avec gravité au décès tragique de Ngagne Mbaye, un jeune ressortissant sénégalais établi à São Paulo, au Brésil. La nouvelle, survenue le vendredi 11 avril 2025, a suscité émotion et incompréhension au sein de la communauté sénégalaise vivant à l’étranger.

Dans un communiqué rendu public, la ministre de l’Intégration Africaine et des Affaires Étrangères, Yassine Fall, a exprimé sa profonde tristesse et présenté ses condoléances à la famille du défunt, à la communauté sénégalaise du Brésil, ainsi qu’à l’ensemble de la diaspora sénégalaise.

« C’est avec tristesse et consternation que j’ai été informée du décès tragique de notre compatriote Ngagne Mbaye à São Paulo, République fédérative du Brésil, le vendredi 11 avril 2025. En cette douloureuse circonstance, je tiens à exprimer, au nom du Gouvernement du Sénégal, mes condoléances émues à la famille du défunt », a déclaré la ministre dans le communiqué officiel.

Face à la douleur et aux interrogations qui entourent ce drame, Yassine Fall a assuré que toutes les démarches nécessaires ont été engagées pour comprendre les circonstances exactes du décès. « Les démarches sont entreprises, via notre représentation diplomatique, pour faire la lumière sur les circonstances de ce drame. Que l’âme du défunt repose en paix », a-t-elle ajouté.

Le ministère des Affaires Étrangères a par ailleurs réitéré son engagement à défendre les droits et la sécurité des Sénégalais établis à l’étranger, tout en promettant un accompagnement diplomatique et consulaire actif dans cette affaire.

Crise financière de la presse : un fonds d’urgence de 300 millions FCFA pour soulager les entreprises en difficulté

Dans un contexte marqué par de sérieuses difficultés économiques pour les entreprises de presse, l’État sénégalais annonce une bouffée d’oxygène. Le Directeur de la Communication, Habibou Dia, a révélé ce week-end la mise en place d’un fonds d’urgence de 300 millions FCFA destiné à soutenir les organes de presse en difficulté.

L’annonce a été faite à l’occasion de l’Assemblée générale de la Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS), où Habibou Dia a pris la parole devant un auditoire de professionnels des médias. « L’autre confidence que je vous fais ici », a-t-il glissé, « c’est qu’avec la nouvelle directrice de l’ADPME (Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises), nous avons, depuis quelques semaines, engagé des réflexions pour venir en aide, en urgence, aux entreprises en difficulté. »

Fruit de ces concertations, le fonds devrait être opérationnel dès la semaine prochaine ou au plus tard celle d’après. Une douzaine d’entreprises de presse sont concernées par cette première vague d’assistance.

Mais cette initiative ne se limite pas à une aide financière ponctuelle. Elle ambitionne aussi de renforcer la gestion interne des entreprises bénéficiaires. « Il s’agit d’aider et d’accompagner véritablement les patrons de presse sur les éléments de gouvernance financière », a précisé M. Dia, insistant sur l’importance d’un diagnostic préalable pour garantir la pertinence des aides attribuées.

À l’heure où de nombreux organes de presse peinent à survivre face aux contraintes économiques et à l’évolution des modèles économiques du secteur, cette enveloppe apparaît comme un signal fort de l’engagement des autorités à préserver un écosystème médiatique libre et viable.

« Farba Ngom malade » : ses avocats réclament une expertise médicale

Les avocats de Farba Ngom montent au créneau. Inquiets pour l’état de santé de leur client, actuellement détenu dans le cadre d’une instruction menée par le Pool judiciaire financier (PJF), ils ont officiellement saisi le juge d’instruction pour demander une expertise médicale.

D’après les informations du journal Les Échos, la requête a été déposée ce mercredi sur la table du magistrat en charge du dossier. Les conseils de Farba Ngom souhaitent faire constater, par une expertise indépendante, que l’état de santé de leur client est incompatible avec une détention.

Dans l’entourage politique de l’ancien député et proche de Macky Sall, l’inquiétude grandit. Des membres de l’Alliance pour la République (APR) jugent sa condition physique « préoccupante » et estiment qu’une incarcération préventive pourrait représenter un risque réel pour sa santé.

L’objectif de cette démarche est clair : obtenir une décision de remise en liberté ou, à défaut, un aménagement de la mesure de détention, en se fondant sur des éléments médicaux. Il reviendra désormais au juge d’en apprécier la recevabilité et, le cas échéant, d’ordonner une expertise.

En attendant, Farba Ngom reste sous le coup d’une procédure judiciaire qui s’annonce aussi longue que scrutée.

Trafic de faux visas : un récidiviste retourne en prison avec 33 nouvelles plaintes

À peine sorti de prison, El H. Diagne replonge dans ses travers. Condamné il y a un an pour escroquerie, il est de nouveau placé sous mandat de dépôt depuis mardi dernier à la prison de Rebeuss. Cette fois, il fait face à pas moins de 33 plaintes pour un vaste trafic de faux visas vers les États-Unis.

L’affaire commence le 27 février 2025, lorsque P. Niang, première plaignante, saisit la Division des investigations criminelles (DIC). Elle accuse El H. Diagne de lui avoir extorqué 4 millions de francs CFA, en échange de la promesse d’un visa américain. Après plusieurs semaines d’attente, entre fausses assurances et rendez-vous reportés, elle finit par comprendre qu’elle a été escroquée.

L’enquête révèle alors un système bien rôdé. El H. Diagne se faisait passer pour différents individus — usant des noms El H. Malick Diaxa, El H. Malick Sy ou encore El H. Diagne — et présentait de faux visas insérés dans de vrais passeports, ce qui donnait à ses offres une apparence de légitimité.

Les victimes se multiplient rapidement. Parmi elles, des personnes comme Djily Ndiaye, Mamadou Ngom, El H. S. Diop ou encore Pape J. Fourtado. Certaines ont versé jusqu’à 10,8 millions de francs CFA pour décrocher ce qu’ils pensaient être un ticket légal vers le rêve américain. Le préjudice cumulé est évalué à près de 15 millions de francs CFA, selon les informations relayées par le journal L’Observateur.

Placée en garde à vue, la tête du réseau a fini par reconnaître les faits. Il a tenté de se défendre en invoquant un soi-disant partenaire basé en Gambie, censé lui fournir les documents authentiques, mais les enquêteurs n’ont pas été convaincus par cette version.

El H. Diagne a été déféré puis placé en détention à Rebeuss, dans l’attente de son procès. Cette nouvelle affaire relance le débat sur les réseaux d’arnaqueurs spécialisés dans les fausses promesses de visas, qui continuent de profiter de la vulnérabilité de nombreuses personnes en quête d’un avenir meilleur.

Kidira : un agent de sécurité de proximité égorgé lors d’une patrouille

Un drame d’une rare violence a secoué la commune de Kidira, dans le département de Bakel. Un agent de sécurité de proximité (ASP), Abdoulaye Ndianor, a été froidement tué alors qu’il participait à une mission conjointe de surveillance avec les agents des eaux et forêts. Les faits se sont déroulés à Sénédébou, un village situé dans la zone frontalière entre le Sénégal et le Mali.

Tout a commencé lorsqu’une patrouille a surpris un berger en pleine coupe illégale d’arbres, activité formellement interdite dans cette zone de protection environnementale. Interrogé sur sa présence, le berger affirme être en compagnie de son père, resté dans les environs. À la demande de ses collègues, l’agent Abdoulaye Ndianor se propose de l’escorter à moto pour aller retrouver ce dernier.

Mais le trajet tourne au cauchemar. À un moment isolé, le berger, dissimulant une hache, s’en sert pour frapper violemment l’ASP à la tête. Il poursuit son acte macabre en le décapitant. Le meurtrier cache ensuite la tête de la victime sous un arbre, enfouit son corps sous des pierres sur une colline, puis prend la fuite en emportant la moto, dans une tentative de brouiller les pistes.

Constatant l’absence prolongée de leur collègue, les autres membres de la patrouille déclenchent des recherches. C’est au cœur de la nuit, aux alentours de deux heures du matin, que le corps mutilé de l’agent est retrouvé, enterré en pleine brousse. Une scène d’horreur qui a choqué les habitants de la localité, profondément marqués par cette violence inédite.

La gendarmerie, immédiatement alertée, se mobilise et parvient à localiser le suspect dans sa tentative de fuite. Interpellé, il passe rapidement aux aveux et reconnaît les faits. Une enquête a été ouverte pour éclaircir les circonstances précises de ce meurtre d’une brutalité extrême.

Ce drame soulève de nombreuses interrogations sur les conditions de sécurité des agents de terrain opérant dans les zones rurales, souvent isolées et exposées à des risques importants. La mort d’Abdoulaye Ndianor, tué dans l’exercice de ses fonctions, a suscité une vive émotion à Kidira et dans tout le département de Bakel.

Démantèlement d’un réseau de trafic de drogue dure : la Gendarmerie frappe fort à Dakar

Une opération d’envergure menée par la Section de Recherches de la Gendarmerie nationale a permis de neutraliser un réseau transfrontalier de trafic de drogue dure. Cette intervention, effectuée ce jeudi 11 avril 2025, s’inscrit dans la stratégie des autorités sénégalaises de lutte contre la criminalité organisée. Selon un communiqué officiel du Haut-commandement de la Gendarmerie, le réseau visé opérait entre le Sénégal, la Guinée-Bissau et le Mali, trois pays devenus des points de transit majeurs pour les trafiquants de cocaïne en Afrique de l’Ouest.

Cette action a abouti à l’arrestation de quatre individus, présentés comme étant fortement impliqués dans les activités du réseau. Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs, trafic international de drogue et blanchiment de capitaux. Les enquêteurs ont pu établir leur implication directe grâce à des éléments de preuve collectés au cours des semaines précédentes.

La saisie réalisée lors de cette opération témoigne de l’ampleur du trafic. Pas moins de 72 tablettes de cocaïne ont été récupérées, pour un poids total de 80 kilogrammes. Dix véhicules ont été saisis, ainsi qu’une somme d’argent en liquide estimée à 2 590 000 FCFA. Ces éléments confirment l’importance du réseau démantelé et la sophistication de son organisation logistique.

Ce coup de filet constitue un signal fort envoyé par les autorités sécuritaires dans un contexte régional marqué par la recrudescence des trafics transfrontaliers. Le Sénégal, par sa position stratégique sur la côte ouest-africaine, demeure une zone convoitée par les réseaux criminels, mais les dispositifs de surveillance et d’intervention, eux aussi, ne cessent de se renforcer.

L’enquête est toujours en cours pour identifier d’éventuelles ramifications locales et internationales. La Gendarmerie prévoit de nouvelles actions afin de démanteler l’ensemble de la chaîne logistique du trafic et de remonter jusqu’aux commanditaires.

Avec cette opération, le Sénégal confirme sa volonté de ne laisser aucun répit aux narcotrafiquants. Une vigilance qui, selon les autorités, doit rester constante pour protéger les populations et préserver la stabilité du pays face à des réseaux de plus en plus organisés.

Trois journalistes convoqués par la Section de Recherches après des propos sur le décès de Mamadou Badio Camara

La liberté de la presse connaît un nouveau test au Sénégal. Selon des informations obtenues par Seneweb, le chroniqueur Abdou Nguer et deux journalistes de Source A, Omar Ndiaye et Fatima Coulibaly, sont attendus ce lundi à 11h30 à la Section de Recherches (SR) de Colobane. Une convocation qui fait suite à des propos tenus lors de l’émission Sen Dose, diffusée sur Source A TV, dans la foulée du décès de Mamadou Badio Camara, président du Conseil constitutionnel.

Le procureur de la République s’est saisi d’office de l’affaire et a ordonné l’ouverture d’une enquête confiée à la SR de Dakar. Les propos tenus dans l’émission sont au cœur de cette procédure judiciaire, bien que leur contenu précis n’ait pas encore été rendu public.

Cette convocation intervient dans un contexte sensible où les limites entre liberté d’expression, déontologie journalistique et respect de la mémoire des personnalités publiques décédées soulèvent régulièrement des débats.

Pour l’heure, les journalistes concernés n’ont pas encore réagi officiellement à cette convocation, mais l’affaire ne manquera pas de raviver les discussions sur les rapports entre médias et institutions judiciaires au Sénégal.

Violences sur l’enfant Baye Mass Diakhaté : Le Président Diomaye Faye exige des sanctions exemplaires

La vidéo bouleversante du jeune garçon Baye Mass Diakhaté, sauvagement bastonné par son oncle à Saint-Louis, a provoqué une onde de choc à travers tout le pays. Les images insoutenables de l’agression ont suscité une vive émotion au sein de l’opinion publique, jusqu’au sommet de l’État.

Touché par cette scène atroce, le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a immédiatement réagi après avoir visionné la séquence. Il a saisi l’affaire en personne en appelant son Premier ministre, Ousmane Sonko, pour exiger des mesures exemplaires.

C’est en marge d’une randonnée pédestre organisée ce samedi 12 avril pour la promotion des droits et de la protection des enfants que le chef du gouvernement a révélé l’implication directe du Chef de l’État. « Lorsqu’il a eu l’information, le Président de la République m’a demandé de donner instruction au ministre de la Justice pour que cette affaire soit traitée de la manière la plus ferme et la plus radicale possible », a déclaré Ousmane Sonko devant les organisateurs de cette initiative citoyenne.

Prenant la mesure de la gravité de l’affaire, le procureur de Saint-Louis s’est aussitôt autosaisi. Il a déclenché une enquête menée par la Brigade de recherches, afin d’identifier et d’interpeller rapidement le tortionnaire présumé.

Cette réaction rapide et ferme des autorités traduit la volonté du nouveau pouvoir d’inscrire la protection des enfants parmi ses priorités. Elle intervient dans un contexte où les cas de maltraitance sur les mineurs deviennent de plus en plus fréquents, interpellant la société sur la nécessité d’une vigilance collective et d’une justice implacable.

Sénégal : Un vaste réseau de trafic de drogue démantelé par la Gendarmerie nationale

Dans une opération coup de poing menée ce jeudi 11 avril 2025, la Section de Recherches de la Gendarmerie nationale basée à Dakar a réussi à démanteler un important réseau de trafic de drogue dure, actif entre le Sénégal, la Guinée-Bissau et le Mali. Cette intervention spectaculaire s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la criminalité transnationale organisée, devenue une priorité stratégique pour les autorités sécuritaires sénégalaises.

Selon un communiqué officiel du Haut-commandement de la Gendarmerie, lu par la rédaction de Dakaractu, l’opération a abouti à l’arrestation de quatre individus présentés comme « fortement impliqués » dans ce réseau criminel. Ces derniers font l’objet de poursuites pour association de malfaiteurs, trafic international de drogue et blanchiment de capitaux.

Les éléments d’enquête recueillis jusqu’à présent confirment l’implication directe des suspects dans cette organisation transfrontalière. Les enquêteurs ont mis la main sur une saisie impressionnante : 72 tablettes de cocaïne, pour un poids total estimé à 80 kilogrammes. En plus des stupéfiants, dix véhicules utilisés par le réseau et une somme de 2 590 000 FCFA en espèces ont été confisqués.

Cette opération vient renforcer les efforts des forces de sécurité sénégalaises dans leur engagement contre les réseaux criminels internationaux. La Gendarmerie, par cette action décisive, réaffirme sa volonté de garantir la sécurité des citoyens et de protéger le territoire contre les menaces liées au narcotrafic et à ses ramifications.

Ousmane Sonko s’engage contre la mendicité infantile : « Rien ne justifie cette pratique inacceptable »

Le Premier ministre Ousmane Sonko a marqué sa présence ce samedi lors d’une randonnée pédestre organisée en faveur des droits des enfants. Une initiative symbolique à laquelle il a apporté un soutien appuyé, profitant de l’occasion pour livrer un message fort contre la mendicité infantile, un fléau persistant dans les rues de Dakar.

Devant les participants et les médias, le chef du gouvernement a tenu des propos sans équivoque : « Rien ne justifie la mendicité des enfants, qui est inacceptable au Sénégal. L’État prendra ses responsabilités », a-t-il déclaré avec fermeté.

Ousmane Sonko a condamné une situation qu’il qualifie d’« inhumaine et inacceptable », dénonçant l’exploitation d’enfants contraints de mendier dans des conditions dangereuses, souvent au profit d’adultes sans scrupules. Il a notamment pointé du doigt la professionnalisation inquiétante de ce phénomène, révélant l’usage de QR codes par certains encadreurs pour collecter de l’argent, transformant la misère des enfants en véritable système de rente.

« Ce n’est pas seulement une question de pauvreté, c’est une forme de maltraitance déguisée, qui se banalise sous nos yeux. Nous ne pouvons plus détourner le regard », a martelé le Premier ministre.

Le gouvernement, selon Sonko, entend désormais agir de manière décisive pour éradiquer cette pratique. Il a annoncé une série de mesures à venir, sans en dévoiler les détails, et a lancé un appel à la mobilisation collective. « Protéger nos enfants, c’est l’affaire de tous : parents, guides religieux, société civile, citoyens. Nous devons mettre fin à cette injustice. »

Cette sortie du Premier ministre s’inscrit dans un contexte où la question des enfants mendiants – souvent appelés « talibés » – suscite de plus en plus d’indignation au sein de l’opinion publique et des organisations de défense des droits de l’enfant.

Occupation illégale du cabinet de Me Cheick Khoureychi Ba : son ancien chauffeur au cœur d’un scandale

Le cabinet de feu Me Cheick Khoureychi Ba, décédé le 26 mars dernier à Istanbul, a été au centre d’un épisode aussi inattendu que troublant. Selon les informations de Source A, un ancien chauffeur de l’avocat a illégalement pris possession du studio où se trouvait le cabinet, y élisant domicile sans aucun accord préalable avec la famille du défunt.

Détenant encore les clés des lieux, le chauffeur aurait farouchement refusé de restituer l’espace, allant même jusqu’à remettre en cause la légitimité des héritiers de Me Ba. Une situation qui a profondément inquiété les proches de l’avocat, soucieux de préserver les documents professionnels, dossiers sensibles et effets personnels du défunt.

Face à cette occupation jugée illégale, la famille de Me Ba s’est résolue à saisir le Bâtonnier de l’Ordre des avocats pour intervention. Une démarche qui s’est avérée décisive : ce n’est qu’après l’implication de cette autorité que l’ancien chauffeur a fini par libérer les lieux, emportant ses affaires, toujours selon Source A.

L’affaire ne s’est pas arrêtée là. Le chauffeur a été convoqué par le Bâtonnier afin de fournir des explications sur son comportement, jugé inacceptable au regard des règles encadrant la profession, mais aussi du respect dû à la mémoire d’un avocat disparu.

Ce triste épisode soulève des interrogations sur la gestion posthume des cabinets d’avocats et sur les mesures à prendre pour mieux protéger les biens et dossiers professionnels en pareilles circonstances.

Macky Sall à la Fondation Mo Ibrahim : entre reconnaissance internationale et aigreur nationale

L’ancien président du Sénégal, Macky Sall, a récemment été nommé membre du conseil d’administration de la Fondation Mo Ibrahim, l’une des institutions les plus respectées en Afrique en matière de gouvernance. Une distinction qui, tout en saluant le parcours d’un chef d’État, a relancé un débat national marqué par une certaine amertume de ses détracteurs. Au-delà de la polémique, cette nomination soulève une question plus profonde : qu’est-ce qui dérange vraiment ?

La Fondation Mo Ibrahim, créée en 2006 par le milliardaire anglo-soudanais Mo Ibrahim, évalue la qualité de la gouvernance en Afrique et récompense les anciens chefs d’État qui ont dirigé leur pays de manière démocratique, stable et transparente. Le choix de Macky Sall, qui a dirigé le Sénégal de 2012 à 2024, est loin d’être anodin. Il reflète la stabilité institutionnelle du Sénégal sous sa gouvernance, mais aussi les nombreux projets de développement initiés à travers le Plan Sénégal Émergent (PSE).

Avec ce plan, Macky Sall a réussi à maintenir un cap économique, moderniser les infrastructures, renforcer l’accès à l’électricité dans les zones rurales, et positionner le Sénégal comme un pôle stratégique en Afrique de l’Ouest. Sur la scène diplomatique, il a joué un rôle moteur au sein de la CEDEAO, du G5 Sahel, et lors des crises régionales.

Mais au Sénégal, cette reconnaissance internationale ne passe pas partout. Sur les réseaux sociaux comme dans certains cercles intellectuels, la nomination de Macky Sall fait grincer des dents. Ses opposants dénoncent une « récompense » injustifiée, et ravivent les critiques sur la fin de son mandat, notamment le report controversé de l’élection présidentielle de 2024, qui a alimenté des soupçons sur ses intentions politiques.

Ce que certains qualifient de “tentative de troisième mandat déguisé” reste encore une blessure ouverte pour une partie de l’opinion publique. Pourtant, les faits sont là : l’élection présidentielle a été tenue, le pouvoir transmis dans le calme, et Macky Sall a quitté ses fonctions sans tentative de rétention. En dépit des polémiques, la transition a été républicaine et pacifique, un fait rare à souligner dans le contexte africain.

Ce que cette levée de boucliers révèle surtout, c’est un mal-être chronique dans le débat public sénégalais : la difficulté d’accepter que l’on puisse critiquer un homme sans nier l’ensemble de son œuvre. Les critiques les plus virulentes viennent souvent d’acteurs politiques ou d’intellectuels qui, en réalité, ne contestent pas la nomination en soi, mais ce qu’elle symbolise : la reconnaissance d’un homme qu’ils n’ont jamais accepté.

Certains d’entre eux n’ont jamais dirigé, n’ont jamais eu à prendre de décisions qui engagent l’avenir d’un peuple. Pourtant, ils se posent en arbitres de la vertu, en distributeurs de légitimité. Ils s’indignent, mais que proposent-ils ? Que construisent-ils ? Très peu, sinon une indignation stérile.

Macky Sall n’a jamais prétendu à la perfection. Il a gouverné avec ses qualités et ses limites. Mais l’histoire retiendra qu’il a été un chef d’État stable, un bâtisseur, et un acteur majeur du développement économique du Sénégal. Cette nomination à la Fondation Mo Ibrahim est la reconnaissance de cette trajectoire, sur la base de critères rigoureux et impartiaux.

En réalité, ce ne sont pas les critiques qui gênent Macky Sall. Ce qui est frappant, c’est la nature des critiques : émotionnelles, politiciennes, souvent personnelles. Ce sont les frustrations refoulées d’une génération qui, en dépit de sa verve et de ses tweets, peine à s’imposer dans le concret.

Macky Sall tourne une page, mais reste influent. Sa voix comptera dans les grandes réflexions africaines sur la gouvernance, la sécurité, l’économie verte ou la transition numérique. Et que cela plaise ou non, il continuera d’exister sur la scène continentale.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°441 – 12 ET 13/04/2025

🔴 MACKY SALL PLÉBISCITÉ À L’ÉCHELLE INTERNATIONALE : ENTRE GLOIRE ET AIGREUR « PASTÉFIENNE »
🔴 EMPRUNT OBLIGATAIRE : 405 MILLIARDS F CFA RÉCOLTÉS EN 15 JOURS

🔴 CAN U17 / QUARTS DE FINALE : LE SÉNÉGAL ÉJECTÉ PAR LA CÔTE D’IVOIRE
🔴 RÉCEPTION DU STADE LÉOPOLD SÉDAR SENGHOR : MISE EN SERVICE ATTENDUE

Poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles : Simon Faye devant le procureur ce lundi 14 avril

Dakar, 11 avril 2025 – Le journaliste Simon Faye, rédacteur en chef de SenTV et de Zik FM, passera le week-end dans les locaux de la Division des Investigations Criminelles (DIC). Sa garde à vue, entamée jeudi, a été prolongée dans le cadre d’une enquête ouverte pour diffusion de fausses nouvelles, selon des sources proches de l’enquête.

Le dossier, particulièrement suivi par la corporation médiatique, soulève déjà de vives inquiétudes quant à la liberté d’expression et au respect des procédures judiciaires. Simon Faye devra comparaître ce lundi 14 avril devant le procureur.

L’affaire remonte à la diffusion sur la page Facebook « Zik FM L’Officiel » d’un article initialement publié sur le site Afrique Confidentielle. Le contenu, jugé sensible, aurait été à l’origine de l’ouverture d’une enquête. Toutefois, Simon Faye n’en serait ni l’auteur ni le premier diffuseur, selon ses proches et son avocat.

« Malheureusement, mon client vient d’être placé en garde à vue par les enquêteurs de la DIC pour une nouvelle qu’il n’a pas diffusée. Il ne connaît ni l’auteur ni la personne ayant publié ce contenu », déclare Me Alioune Badara Fall, avocat du journaliste.

L’avocat de Simon Faye dénonce ce qu’il qualifie de traitement sélectif dans la conduite de l’enquête.

« Il y a plusieurs sites qui ont publié cet article. Ils ont été clairement identifiés, mais leurs administrateurs n’ont même pas été interpellés. Simon Faye a nié tous les faits qui lui sont reprochés. Il n’est ni l’auteur, ni l’administrateur du site en question. Le maintenir en garde à vue relève d’une motivation qu’on peine à comprendre », soutient Me Fall.

Pour la défense, l’accusation ne repose sur aucun élément matériel convaincant. L’avocat estime que l’absence de preuves tangibles, couplée à la fonction éditoriale de son client – sans lien technique ou administratif direct avec la page incriminée – rend toute poursuite difficile à soutenir.

« Aucun juge sérieux ne pourra condamner Simon Faye pour cette infraction. Ce dossier est vide », conclut l’avocat.

Le Syndicat des Professionnels de l’Information et de la Communication du Sénégal (SYNPICS) a déjà exprimé sa vive indignation face à cette arrestation, qu’il considère comme une atteinte grave à la liberté de la presse. Le syndicat, qui apporte un soutien total à Simon Faye et au groupe D-media, s’inquiète d’un retour aux méthodes liberticides et d’une tentative d’intimidation des professionnels de l’information.

Vague de licenciements : des centaines de travailleurs manifestent à Dakar contre la précarisation

Le malaise social s’accentue au Sénégal. Ce vendredi, des centaines de travailleurs licenciés ont battu le pavé à Dakar pour dénoncer une vague de renvois jugés « abusifs et injustifiés » dans plusieurs secteurs d’activité. À l’appel du Rassemblement des Travailleurs du Sénégal, un collectif regroupant les employés affectés, la mobilisation a pris une ampleur visible dans les rues de la capitale.

Partis de l’hôpital Abass Ndao, les manifestants ont défilé jusqu’au rond-point de la Poste de la Médina, en empruntant l’avenue Blaise Diagne. Arborant des brassards rouges, symboles de leur colère, ils ont scandé des slogans hostiles aux licenciements et brandi des pancartes dénonçant la précarisation galopante du marché du travail.

Les organisateurs dénoncent ce qu’ils qualifient de « politique de licenciement systématique et sans dialogue préalable ». Ils pointent du doigt un manque de cadre légal protecteur et l’absence de mécanismes efficaces de médiation entre employeurs et salariés. « Trop, c’est trop ! On ne peut pas continuer à sacrifier les travailleurs sans aucune forme de concertation », a déclaré un porte-parole du collectif.

À travers cette marche, les ex-employés entendent interpeller les autorités gouvernementales, notamment le ministère du Travail, pour une prise en charge urgente de la question. Ils appellent à l’ouverture de discussions nationales sur les droits des travailleurs, mais aussi sur la révision des procédures de licenciement dans les entreprises publiques et privées.

« Il est temps que l’État joue pleinement son rôle d’arbitre et garant de la stabilité sociale. Ces licenciements massifs plongent des familles entières dans l’incertitude », a insisté un manifestant.

Cette manifestation intervient dans un contexte économique tendu, marqué par des restructurations dans plusieurs entreprises, notamment dans les secteurs des médias, des télécommunications, de la logistique et de la sécurité. Ces vagues de licenciements, souvent sans indemnisation suffisante, nourrissent un sentiment d’injustice et d’abandon chez de nombreux travailleurs.

Matam : Ansoumana Dione en mission humanitaire pour les malades mentaux errants

Ansoumana Dione poursuit son combat en faveur des personnes atteintes de troubles mentaux. Ce samedi, le président-fondateur de l’Association Sénégalaise pour le Suivi et l’Assistance aux Malades Mentaux (ASSAMM) se rendra à Matam pour une nouvelle opération de retrait des malades mentaux errants dans les rues du département.

Accompagné d’une équipe spécialisée du Centre Ansoumana Dione basé à Kaolack, il compte apporter assistance à cette frange de la population souvent laissée pour compte. Pour l’activiste humanitaire, cette mission n’est ni un coup de communication ni une faveur : « Ce que nous faisons n’est pas une faveur, c’est une nécessité humaine et sociale », martèle-t-il.

Après l’opération, Ansoumana Dione prévoit de rencontrer la presse locale afin de dresser un état des lieux sans fard de la santé mentale au Sénégal. Il déplore notamment les difficultés d’accès aux soins et aux médicaments psychotropes, encore plus aiguës dans les régions éloignées comme Matam.

« L’accès aux soins reste un véritable parcours du combattant pour les familles concernées. Et les régions de l’intérieur souffrent encore plus », alerte-t-il.

Dans sa déclaration attendue, Ansoumana Dione devrait interpeller frontalement le gouvernement et, en particulier, le Premier ministre Ousmane Sonko. Selon lui, les priorités doivent être recentrées : « Au lieu de vouloir sensibiliser la population ou de faire réviser la loi 75-80 du 9 juillet 1975, le Premier ministre devrait rendre gratuits certains médicaments psychotropes. »

Il estime que le sujet de la santé mentale ne peut plus rester au second plan, et que des mesures urgentes doivent être prises pour améliorer la prise en charge des malades, particulièrement ceux abandonnés à eux-mêmes dans les rues.

En se rendant à Matam, Ansoumana Dione envoie un message fort : la santé mentale ne doit plus être un sujet marginal au Sénégal. Son déplacement dans cette région peu médiatisée est aussi une manière d’alerter sur les inégalités territoriales dans l’accès aux soins, et de plaider pour une meilleure politique de santé mentale à l’échelle nationale.

Le Sénégal, prison à ciel ouvert pour Mansour Faye, par Mamadou Sy Tounkara

Mansour Faye, ancien ministre de la République du Sénégal et beau-frère de l’ancien Président Macky Sall, est interdit de sortie du territoire sénégalais malgré une ordonnance de la Cour suprême le rétablissant dans ses droits constitutionnels d’aller et venir comme bon lui semble. Une grande première!

Le Sénégal est, ainsi, une prison à ciel ouvert pour lui.

Que lui reproche t-on? Rien! Il n’y a aucune enquête ni poursuite judiciaire connue à son encontre.

Qui l’empêche de sortir? Une « autorité supérieure », lui dit la Police aux frontières. Cette autorité supérieure ne peut être que le ministre de l’Intérieur, le Premier ministre ou le président de la République.

Y a t-il un complot contre lui? Vraisemblablement, oui.

A quelle fin? Faire mal à l’ancien régime et, in fine, à l’ancien Président Macky Sall, ennemi juré.

Cette interdiction de sortie du territoire entérine les propos du Premier ministre : « le gatsa-gatsa est de retour ». Il n’était jamais parti nulle part.

Il serait intéressant de connaître l’avis des universitaires, des défenseurs de Droits de l’Homme et de la société civile qui étaient si virulents à l’encontre du pouvoir de Macky Sall, meilleur président en Afrique ces dix dernières années.

L’Etat de droit, c’est quand l’Etat respecte le Droit, se plie aux lois et règlements en vigueur, s’en tient aux décisions de justice.

La haine et la méchanceté ne sont pas bonnes conseillères pour n’importe quel régime, passager par essence.

Mamadou Sy Tounkara

Succès de l’emprunt lancé par l’État : Papa Malick Ndour tempère l’enthousiasme et appelle à relativiser

Alors que le gouvernement sénégalais s’est félicité du succès éclatant de son appel public à l’épargne clôturé par anticipation, l’ancien ministre de la Jeunesse, de l’Entreprenariat et de l’Emploi, Papa Malick Ndour, appelle à nuancer l’interprétation de cette performance financière. Pour lui, ce type d’opération n’est ni inédit ni révélateur d’un changement fondamental de perception vis-à-vis des nouvelles autorités.

« Succès de l’appel public à l’épargne ! Quel commentaire », a-t-il lancé ironiquement, avant de rappeler que de telles opérations avaient déjà connu un franc succès sous le régime de Macky Sall.

Papa Malick Ndour cite notamment deux emprunts obligataires réalisés en 2022. En août de cette année-là, le Sénégal avait bouclé une levée de fonds en six jours seulement, récoltant 138 milliards de FCFA alors que l’objectif était fixé à 120 milliards. Mieux encore, en mars 2022, une autre émission avait été sursouscrite à 200 % et clôturée avant la date butoir.

« Ce n’est ni la première ni la dernière fois qu’un emprunt obligataire soit clôturé avant la date prévue », a-t-il affirmé, ajoutant que ces succès passés se sont produits à des taux moins attractifs que ceux proposés aujourd’hui.

Pour l’ancien ministre, ce n’est pas le nouveau pouvoir qui explique cet engouement, mais plutôt la solidité et la régularité de l’État du Sénégal sur les marchés financiers, notamment dans la zone UEMOA. Il estime donc que l’enthousiasme observé aujourd’hui est une continuité et non une rupture.

« Présenter aujourd’hui cet engouement comme une soudaine démonstration de patriotisme financier de la part des Sénégalais en guise de confiance aux nouvelles autorités serait donc malhonnête », a-t-il tranché. Et de rappeler que les investisseurs burkinabés, ivoiriens, togolais, béninois ou encore sénégalais ont toujours répondu présent.

Papa Malick Ndour critique ainsi toute tentative de récupération politique de ce succès financier : « Il convient de relativiser : non, l’opération n’a rien d’exceptionnel ni de miraculeux. Elle confirme seulement que le marché fait encore confiance au pays, soi-disant en ruine, avec des marges de manœuvre budgétaires et financières quasi-inexistantes… »

Mansour Faye tire à boulets rouges sur le tandem Sonko-Diomaye : « Tôt ou tard, ils rendront compte »

L’ancien ministre et maire de Saint-Louis, Mansour Faye, est sorti de son silence après avoir été empêché d’embarquer sur un vol ce jeudi 10 avril. Dans une déclaration publiée sur ses réseaux sociaux ce vendredi, il dénonce une tentative d’intimidation politique et une « diabolisation » orchestrée par le régime actuel qu’il accuse de chercher en vain des éléments compromettants à son encontre.

« L’une des premières cibles dans leur funeste agenda de diabolisation reste et demeure mon humble personne », a-t-il écrit dans un texte au ton particulièrement virulent, où il accuse le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko de mener une politique de persécution contre les responsables de l’ancien régime.

Mansour Faye se défend avec vigueur de toute malversation, affirmant qu’aucun rapport des corps de contrôle de l’État ne l’a épinglé. Il souligne qu’il n’a jamais été convoqué ni entendu sur quelque dossier que ce soit depuis la fin du régime Macky Sall. À ses yeux, le pouvoir actuel « continue à chercher désespérément des charges à (lui) coller », sans succès.

Il affirme également que les accusations autour du PRODAC et de la gestion du fonds de riposte contre la COVID-19 sont infondées. Concernant le PRODAC, il rappelle que « le seul rapport existant est celui de la Cour des comptes datant de janvier 2024 », qui ne recommande aucune poursuite judiciaire, mais simplement des recommandations. Sur le dossier COVID, il balaie les critiques, évoquant un référentiel d’audit « caduc ».

Dans ce long message, Mansour Faye adopte un ton d’opposant décidé, parlant d’« apprentis dictateurs » à propos du tandem au pouvoir, et les accuse de « haute trahison ». Il défend le bilan du président Macky Sall, qualifiant sa gouvernance de « réussite globale », tout en reconnaissant « la faillibilité humaine » qui pourrait expliquer des manquements mineurs.

Il conclut son texte par un appel aux Sénégalais à « tirer les conséquences » de la situation actuelle : « Ces nouveaux dirigeants ont menti au peuple pour accéder au pouvoir, mais quand le mensonge prend l’ascenseur, la vérité qui prend les escaliers finira toujours par arriver à bon port. »

Cette sortie médiatique musclée intervient dans un contexte tendu, où les partisans de l’ancien régime dénoncent ce qu’ils appellent une « chasse aux sorcières » visant les responsables de l’ex-pouvoir. Elle pourrait raviver les débats autour de la gestion de la reddition des comptes, l’une des priorités affichées du gouvernement actuel, mais aussi relancer les tensions entre l’opposition et le pouvoir.

Arrestation de Simon Faye : le SYNPICS dénonce une atteinte à la liberté de la presse

Le Syndicat des Professionnels de l’Information et de la Communication du Sénégal (SYNPICS) a vivement réagi à l’interpellation de Simon Pierre Faye, rédacteur en chef de SenTv/Zig FM, placé en garde à vue depuis le 10 avril 2025. Dans un communiqué rendu public ce vendredi, le syndicat exprime son « indignation » face à une situation jugée grave et préoccupante pour la liberté de la presse au Sénégal.

Le SYNPICS estime que cette arrestation constitue une « atteinte grave aux principes démocratiques » et rappelle que Simon Faye, journaliste chevronné et reconnu pour son sérieux, n’est ni l’auteur de l’article incriminé, ni à l’origine de sa première diffusion. « Cette situation est incompréhensible et inquiétante. Elle installe un précédent dangereux pour tous les journalistes », alerte le syndicat.

En rappelant les conditions de l’arrestation, le SYNPICS fait un parallèle inquiétant avec les méthodes du précédent régime, marqué par des interpellations et convocations à répétition de journalistes. « Cette pratique rappelle aux confrères sénégalais les dernières années vécues sous le défunt régime, avec les arrestations, convocations et emprisonnements tous azimuts des journalistes », peut-on lire dans le communiqué.

Le syndicat met également en garde contre le risque d’un climat d’intimidation généralisé dans le milieu de la presse. Il déplore un retour progressif à des méthodes liberticides et appelle à une vigilance accrue des acteurs des médias.

La réaction du SYNPICS s’inscrit dans un contexte déjà tendu pour les médias sénégalais. Le syndicat rappelle notamment le recul du Sénégal dans le dernier classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF), où le pays figure désormais à la 94e position sur 180. Un déclassement qui traduit, selon le SYNPICS, une réalité palpable dans les rédactions.

Simon Faye, connu pour sa rigueur et son éthique professionnelle, n’avait jusque-là jamais fait l’objet d’un quelconque contentieux avec les autorités. Son arrestation marque, selon plusieurs confrères, un tournant inquiétant dans la relation entre pouvoir et médias.

Dans son communiqué, le SYNPICS appelle les autorités sénégalaises à respecter la liberté de la presse et à faire preuve de retenue. Le syndicat exige la libération immédiate de Simon Pierre Faye, considérant que sa détention est injustifiée et contre-productive.

« Le respect de la liberté d’informer et de la pluralité des opinions est une condition essentielle au bon fonctionnement de toute démocratie. Le Sénégal ne doit pas s’engager sur la voie de la répression médiatique », conclut le texte.

Le Mouvement Gueum Sa Bopp dénonce l’intimidation et exige la libération de Simon Pierre Faye

Le Mouvement Gueum Sa Bopp, dirigé par Bougane Gueye Dany, a exprimé son soutien total à Simon Pierre Faye, rédacteur en chef du Groupe Dmedia, suite à son arrestation récente. Dans un communiqué diffusé ce vendredi 11 avril, le mouvement a dénoncé ce qu’il considère comme une « persécution » orchestrée par l’actuel régime sénégalais, qu’il accuse d’utiliser la justice pour « déstabiliser les journalistes et les acteurs politiques ».

Les partisans du mouvement, connus sous le nom de « Jambaars », ont souligné que l’arrestation de Simon Faye fait partie d’une « logique de dictature » visant à intimider et à réduire au silence les voix critiques du gouvernement. Le communiqué rappelle que cette convocation s’inscrit dans une manœuvre politique visant spécifiquement Bougane Gueye Dany, fondateur du Groupe Dmedia, et par extension, le mouvement Gueum Sa Bopp.

Dans leur déclaration, les membres du Mouvement Gueum Sa Bopp ont exprimé leur « sympathie et soutien indéfectible » envers Simon Pierre Faye. Ils ont exigé sa « libération immédiate et sans condition », estimant que son arrestation constitue une violation des libertés fondamentales et un affront aux principes démocratiques du Sénégal.

« L’opinion nationale et internationale est aujourd’hui témoin que derrière la convocation de Simon Faye se cache une manœuvre d’intimidation visant directement le Président du Mouvement Gueum Sa Bopp, M. Bougane Gueye Dany, par ailleurs fondateur du Groupe Dmedia », indique le communiqué.

Le Mouvement Gueum Sa Bopp a qualifié cette arrestation de « flagrante violation des libertés fondamentales » et a dénoncé ce qu’il considère comme une tentative de « museler la presse et les voix critiques ». Selon les responsables du mouvement, l’arrestation de Simon Faye est un acte d’intimidation destiné à dissuader toute opposition politique et à empêcher la presse indépendante de fonctionner librement.

Les membres du mouvement ont exprimé leur inquiétude face à ce qu’ils appellent une tendance inquiétante de répression de la liberté de la presse et des droits humains au Sénégal. Ils ont appelé les autorités judiciaires à respecter les principes de justice et d’équité et à mettre un terme à cette situation qui, selon eux, porte atteinte aux valeurs démocratiques du pays.

Le Mouvement Gueum Sa Bopp a également exprimé sa solidarité avec tous les journalistes et acteurs politiques confrontés à des tentatives d’intimidation, soulignant l’importance de défendre les libertés fondamentales face à toute forme de répression. Ils ont appelé à une mobilisation nationale et internationale pour garantir la liberté d’expression et pour mettre fin aux atteintes à la presse libre.

L’affaire Simon Pierre Faye a mis en lumière les tensions croissantes entre le gouvernement sénégalais et les voix dissidentes. Pour le Mouvement Gueum Sa Bopp, cette arrestation s’inscrit dans un contexte plus large de lutte pour la liberté de la presse et contre la répression des opposants politiques. Le mouvement a réaffirmé son engagement à défendre la démocratie et les libertés publiques, tout en appelant à une action urgente pour la libération de Simon Pierre Faye et la préservation des droits humains au Sénégal.

Sénégal : RSF appelle à la libération de Simon Pierre Faye et alerte sur la tendance des convocations de journalistes

Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique subsaharienne de Reporters sans frontières (RSF), a exprimé de vives préoccupations concernant le placement en garde à vue de Simon Pierre Faye, rédacteur en chef du Groupe D-Média, et a appelé à sa libération immédiate. Cette arrestation fait suite à la reprise par un média du groupe D-Média d’une information déjà publiée ailleurs, portant sur une supposée convocation du Premier ministre sénégalais en Côte d’Ivoire.

Lors d’une intervention sur les ondes de Sud FM, Sadibou Marong a réaffirmé la réputation professionnelle et l’intégrité irréprochable de Simon Pierre Faye. « Simon Pierre Faye est un journaliste rigoureux, dont la pratique professionnelle est unanimement saluée. Cela fait plus de vingt ans que nous (RSF) le connaissons, et nous avons toujours observé chez lui une éthique irréprochable », a souligné M. Marong.

L’affaire de Simon Pierre Faye, selon RSF, s’inscrit dans un contexte de plus en plus préoccupant, marqué par une recrudescence des convocations de journalistes. Reporters sans frontières a exprimé son inquiétude face à ce phénomène, qui pourrait constituer une menace pour la liberté de la presse et l’exercice du journalisme au Sénégal.

« Nous apportons toute notre solidarité à Simon Pierre Faye, car il s’agit d’un professionnel respecté et reconnu dans le domaine. Cependant, cette convocation s’ajoute à une tendance inquiétante : les journalistes sont de plus en plus convoqués par la justice en lien avec leur travail. Cette situation doit être prise en compte par les autorités judiciaires », a ajouté Sadibou Marong.

RSF a demandé aux autorités judiciaires sénégalaises de tenir compte de la personnalité professionnelle de Simon Pierre Faye dans cette enquête. L’organisation plaide pour sa libération, soulignant que le journaliste offre toutes les garanties nécessaires pour répondre à toute convocation future, tout en restant libre. Selon M. Marong, la libération de Simon Pierre Faye doit être immédiate, sans que cela nuise à l’intégrité de l’enquête.

« Nous demandons aux autorités judiciaires de considérer la personnalité professionnelle irréprochable de Simon Pierre Faye dans cette enquête. Il offre toutes les garanties nécessaires pour répondre à toute convocation sans être privé de liberté », a insisté le directeur de RSF Afrique subsaharienne. Il a également précisé que, même en étant libéré, Simon Pierre Faye pourra toujours répondre à d’autres convocations si nécessaire.

Reporters sans frontières a réaffirmé son engagement en faveur de la liberté de la presse et a réitéré que la libération de Simon Pierre Faye ne doit en aucun cas être un cas isolé. L’organisation a souligné que l’exercice du journalisme doit se faire sans crainte de représailles, et a encouragé les autorités sénégalaises à garantir un environnement libre pour les journalistes afin qu’ils puissent mener leur travail sans interférence.

Le Sénégal, bien que traditionnellement reconnu pour sa stabilité démocratique en Afrique, fait face à des tensions croissantes en matière de liberté de la presse, avec une multiplication des cas où des journalistes sont interrogés ou emprisonnés pour leurs reportages.

Alors que la situation autour de Simon Pierre Faye se développe, RSF continue de suivre de près les évolutions et demande une nouvelle fois la libération immédiate du journaliste. L’organisation insiste sur le fait que la liberté d’expression et de presse doit être préservée, et que toute tentative de museler la presse ne peut que nuire à la démocratie. L’affaire met en lumière les défis que rencontrent les journalistes au Sénégal, alors que le pays navigue entre liberté d’expression et contraintes politiques.

Prévention des inondations 2025 : Le Sénégal anticipe avec une approche scientifique et participative

Le Sénégal se prépare à un hivernage 2025 sous haute surveillance, avec une stratégie renforcée de lutte contre les inondations. Le 11 avril, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Dr Cheikh Tidiane Dieye, a présidé à Dakar une réunion stratégique du Comité national de gestion des inondations (CNGI). Cette réunion a marqué le lancement d’opérations destinées à prévenir les inondations et à limiter les dégâts, avec un objectif clair : éviter la répétition des tragédies des années passées. Les autorités misent sur une meilleure connaissance du terrain et une coordination multisectorielle pour répondre aux risques.

Selon Madické Cissé, directeur de la Prévention et de la Gestion des Inondations (DPGI), la grande innovation de cette année est la mise en place d’une salle de crise nationale. Cette cellule, gérée par la DPGI, aura pour rôle de collecter des données en temps réel, avec la participation directe des populations locales. L’idée est simple mais efficace : les citoyens pourront envoyer des photos de sites en situation de crise, permettant ainsi aux autorités de connaître immédiatement l’état d’une zone et de prendre des mesures en conséquence. Cette approche, qui fait appel à l’intelligence collective, permet d’analyser rapidement les causes possibles des inondations : un canal bouché, une topographie en cuvette ou des pluies exceptionnelles.

Madické Cissé a souligné que ces images, envoyées directement par les citoyens, faciliteront l’analyse des situations et permettront de déterminer les actions à prendre rapidement. Il a aussi précisé que la surveillance des phénomènes pluviométriques avant l’apparition des inondations est essentielle pour agir en amont.

Les plans communaux de sauvegarde seront déployés dans toutes les villes du pays, avec pour chaque zone une cartographie des risques. Ces plans comporteront des mécanismes d’alerte communautaires permettant une réaction rapide en cas de danger. Ce dispositif vise à renforcer la résilience des populations face aux catastrophes liées aux inondations.

L’un des leviers importants de la stratégie est l’amélioration des prévisions météorologiques. En partenariat avec l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim), les autorités seront désormais capables de prévoir les pluies entre deux et trois heures à l’avance. Grâce à cette technologie, il sera possible de connaître précisément où il pleuvra, quelle quantité de pluie s’attendre, et à quel moment. Cela permettra de donner des alertes précoces aux populations à risque.

Malgré ces efforts de prévention, Madické Cissé reste réaliste. « Il ne faut jamais dire qu’il n’y aura pas d’inondations », a-t-il affirmé. Selon lui, deux facteurs principaux contribuent à la vulnérabilité du pays : la mauvaise gestion du terrain, notamment l’occupation anarchique de zones inondables, et les aléas climatiques qui échappent à tout contrôle. Même avec des infrastructures adéquates, des événements météorologiques exceptionnels peuvent causer des catastrophes. Par exemple, un canal de 2 mètres de large pourrait ne pas suffire à contenir une pluie de 200 mm.

Dans ce contexte, la DPGI a identifié près de 1 400 parcelles construites sur des voies d’eau naturelles, en collaboration avec les Domaines et le Cadastre. Ces zones sont considérées comme irrécupérables à court terme. Madické Cissé a expliqué que, malgré les risques connus, il est difficile d’intervenir pour ces zones en raison de leur vulnérabilité.

Le plan national de gestion des inondations identifie 29 villes à risque, dont une quinzaine sont classées comme hautement vulnérables. Parmi elles, des villes comme Touba, Kaolack, Kaffrine, Saint-Louis, Ziguinchor et la région de l’axe Dakar-Mbour-Thiès figurent parmi les zones les plus menacées. Ces localités bénéficieront d’un suivi rapproché et d’actions ciblées avant et pendant l’hivernage, avec un accent particulier sur les zones où les risques sont les plus élevés.

L’État sénégalais entend instaurer une véritable culture de l’anticipation, fondée sur la science, la participation citoyenne et une gouvernance décentralisée. Pour Madické Cissé, il s’agit d’un travail de longue haleine visant à renforcer la résilience des populations face aux aléas climatiques. Ce projet se veut un modèle de gestion participative, où chaque citoyen joue un rôle dans la prévention et la gestion des inondations.

Le Sénégal met en place des mesures concrètes pour lutter contre les inondations, avec un accent particulier sur la prévention, l’anticipation et l’implication des populations locales. Bien que le pays fasse face à des défis liés à l’urbanisation anarchique et aux conditions climatiques extrêmes, les autorités comptent sur une approche intégrée, scientifique et participative pour réduire les risques et protéger les vies humaines. Grâce à ces efforts, le Sénégal espère minimiser les impacts de l’hivernage 2025 et limiter les dégâts dus aux inondations.

Le Sénégal anticipe l’hivernage 2025 : un plan national de lutte contre les inondations avec des actions concrètes

Le Sénégal prend les devants face aux risques d’inondations pour l’hivernage 2025. Ce vendredi, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Dr Cheikh Tidiane Dieye, a présidé une réunion stratégique du Comité national de gestion des inondations (CNGI) à Dakar. Ce rassemblement marque une étape importante dans le lancement du plan national de lutte contre les inondations, un projet qui vise à prévenir et à mieux gérer les inondations attendues durant la saison des pluies.

Dans son discours, le ministre a souligné que le pays adopte cette année une approche différente et plus proactive, grâce à des orientations claires données par le président de la République. Ce plan de lutte contre les inondations s’appuie sur des données récentes et des outils modernes, permettant ainsi une gestion plus efficace des risques. Dr Dieye a rappelé que cette réunion fait suite à une première session d’évaluation qui s’est tenue en décembre dernier, où les actions à entreprendre ont été définies.

Le ministre a ensuite partagé des informations cruciales sur l’état d’avancement du projet. Il a annoncé que l’État dispose désormais d’une cartographie complète des zones inondables dans tout le pays. Cela permet une maîtrise totale du risque d’inondation à l’échelle nationale, ainsi qu’une identification précise des zones où des interventions sont nécessaires. Il a précisé que les infrastructures comme les stations de pompage et les digues ont déjà été localisées et qu’un suivi rigoureux est prévu pour leur réhabilitation ou leur renforcement.

Le ministre a également fixé un objectif ambitieux : toutes les actions préparatoires doivent être achevées d’ici le 15 juillet 2025. Cette date marque un délai de rigueur pour la mise en place de toutes les mesures nécessaires avant l’arrivée des premières pluies.

L’un des grands axes d’innovation du plan réside dans l’amélioration de la prévision des épisodes pluvieux. Le gouvernement a acquis un radar météorologique moderne, installé à Diamniadio, en collaboration avec l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim). Grâce à cet outil, les autorités pourront désormais prévoir de manière plus précise la localisation des zones touchées, la quantité de pluie attendue, ainsi que les horaires d’impact. Cette avancée permettra d’anticiper les situations de crise et de prendre des mesures préventives adaptées.

Dr Dieye a donné un exemple concret de cette capacité accrue de prévision. « Si l’on peut savoir qu’il pleuvra à Dakar, sur la Corniche Ouest, entre 10 h et 12 h avec 150 mm de pluie, alors on pourra prendre les dispositions nécessaires, comme fermer certains axes pour éviter des drames », a-t-il expliqué. Il a rappelé le triste incident d’un citoyen piégé dans les eaux lors d’une pluie précédente, faute d’une alerte en temps réel.

L’une des priorités du gouvernement dans cette lutte contre les inondations est de renforcer la communication avec la population. Dans cette optique, une plateforme interactive est en cours de développement. Cette plateforme intègrera un chatbot et des outils d’intelligence artificielle pour fournir des informations en temps réel aux citoyens. Ces outils permettront aux habitants d’obtenir des réponses instantanées sur les risques d’inondation et les mesures de sécurité à prendre.

Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement a insisté sur l’importance du facteur humain dans la gestion des risques. « Ce sont les citoyens dans toutes les communes qui vont nous aider à curer, à préparer et à réagir », a-t-il déclaré. Il a souligné le rôle crucial que joueront les médias dans la diffusion de ces informations et dans la sensibilisation des populations.

Au-delà de cette réunion stratégique, Dr Cheikh Tidiane Dieye a annoncé qu’une série de rencontres sectorielles seront organisées avec différents acteurs – gouverneurs, maires, députés, et organisations de la société civile. Des tournées régulières seront également programmées pour évaluer la mise en œuvre du plan. À partir de juillet, des réunions hebdomadaires seront mises en place pour ajuster les réponses en fonction de l’évolution de la situation sur le terrain.

Le ministre a également rappelé que la lutte contre les inondations dans un contexte de changement climatique nécessitait une approche intégrée, fondée sur la coordination entre différents secteurs. « Nous devons privilégier la connaissance scientifique, la coordination intersectorielle et l’anticipation », a-t-il conclu, soulignant l’engagement du gouvernement à réduire les effets des catastrophes naturelles sur la vie des Sénégalais.

En somme, le Sénégal semble prêt à faire face aux risques d’inondations pour l’hivernage 2025, avec des actions concrètes, une meilleure préparation et une forte implication des citoyens et des autorités locales. Ce plan national marque un tournant dans la gestion des catastrophes naturelles, fondé sur l’anticipation, la coordination et la prévention.

Macky Sall à Séoul : un plaidoyer pour la paix et la fraternité humaine

L’ancien président du Sénégal, Macky Sall, a pris part ce jeudi à Séoul, en Corée du Sud, à un événement majeur : le Sommet mondial organisé par la Fédération pour la paix universelle (FPU). Cet événement, qui fait partie des préparatifs pour le Sommet 2025 de la FPU, a été l’occasion de remettre le prestigieux Prix Sunhak pour la paix à plusieurs personnalités et organisations qui se sont distinguées par leur engagement en faveur de la paix mondiale et du bien-être humain.

Dans une publication sur sa page officielle Facebook, Macky Sall a exprimé sa reconnaissance envers les fondateurs de la FPU pour leur vision de la paix et de la fraternité humaine. Il a également salué l’importance de cet événement dans la promotion de valeurs universelles, essentielles pour construire un avenir plus pacifique et solidaire. L’ancien chef de l’État sénégalais a félicité les lauréats de l’édition 2025, soulignant leur rôle essentiel dans le progrès de leurs communautés et du monde entier.

Le Prix Sunhak, attribué chaque année depuis sa création, récompense les efforts individuels ou collectifs visant à améliorer la condition humaine à travers des actions concrètes. Lors de cette cérémonie, plusieurs personnalités emblématiques ont été distinguées. Parmi eux, on retrouve Patrick Awuah Jr., fondateur de l’université Ashesi au Ghana. Awuah a été honoré pour ses efforts dans la promotion du leadership éthique en Afrique, un continent qu’il estime essentiel dans la transition vers un avenir durable.

Hugh Evans, un Australien et cofondateur de l’ONG Global Citizen, a également reçu ce prix. Il a été récompensé pour son engagement dans la lutte contre la pauvreté à l’échelle mondiale. De même, Wanjira Mathai, une militante kenyane et fille de la célèbre Wangari Maathai, a été honorée pour son leadership environnemental. À travers son initiative AFR100 et le Green Belt Movement, elle a permis de planter plus de 51 millions d’arbres en Afrique, contribuant à la lutte contre la déforestation et au développement durable.

Le Prix spécial du Fondateur a été attribué à deux figures importantes : l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan et Son Éminence Samuel Radebe, un leader spirituel sud-africain. Jonathan a été salué pour son rôle dans le maintien de la paix en Afrique, tandis que Radebe a été reconnu pour ses initiatives de dialogue interreligieux et de réconciliation.

Dans son discours, Macky Sall a exprimé son soutien aux efforts de la FPU et a réitéré son engagement personnel envers les idéaux de paix et de fraternité. « Le travail que nous accomplissons aujourd’hui, en collaboration avec des partenaires du monde entier, doit être guidé par la solidarité et l’esprit de coopération. Ensemble, nous devons continuer à œuvrer pour un monde plus juste, plus équitable, et plus respectueux de la dignité humaine », a-t-il déclaré.

Le Sommet mondial pour la paix a ainsi permis de renforcer les liens entre les leaders du monde entier et de rappeler que la paix est un effort collectif qui nécessite l’engagement de chacun. Pour Macky Sall, cette participation ne fait que renforcer son rôle en tant qu’acteur majeur sur la scène diplomatique internationale, un acteur déterminé à promouvoir les valeurs de paix, de solidarité et de développement durable.

Ce Sommet, tout en célébrant les progrès réalisés dans la lutte pour la paix mondiale, a aussi mis en lumière les défis qui restent à surmonter. Il a été un moment fort de réflexion sur la nécessité de continuer à œuvrer pour un monde plus harmonieux, où les conflits cèdent la place à la coopération, et où les inégalités sociales et économiques sont progressivement éradiquées.

Emprunt obligataire de l’État : le Trésor public récolte plus de 405 milliards FCFA en seulement 15 jours

L’emprunt obligataire lancé par l’État du Sénégal le 27 mars 2025 s’est soldé par un véritable succès. Prévue pour durer jusqu’au 18 avril, l’opération a finalement été clôturée de manière anticipée, après avoir permis de mobiliser plus de 405 milliards de francs CFA en seulement quinze jours. Le montant initialement recherché était de 150 milliards, mais l’enthousiasme des souscripteurs a largement dépassé les attentes.

Dans un document transmis à la presse, la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor (DGCPT) a salué cette dynamique exceptionnelle, soulignant qu’elle témoigne d’un élan patriotique et d’une confiance renouvelée dans la politique économique du pays. Le Trésor public parle d’un “succès éclatant”, fruit d’un travail collectif impliquant les institutions financières, les investisseurs privés et les citoyens.

L’emprunt obligataire par appel public à l’épargne permet à l’État de mobiliser des ressources financières directement auprès du public, sans nécessairement passer par les bailleurs internationaux. Cette approche contribue à renforcer la souveraineté financière du Sénégal et à impliquer davantage les citoyens dans le financement de projets de développement.

La somme collectée permettra de financer des secteurs jugés prioritaires, notamment les infrastructures, la santé, l’éducation et la transition énergétique. Elle offrira également une certaine marge de manœuvre au gouvernement pour faire face à ses engagements budgétaires dans un contexte économique mondial encore marqué par les incertitudes.

Au-delà de l’aspect financier, cette opération réussie renforce la crédibilité du Sénégal sur les marchés. Elle envoie un signal fort aux partenaires économiques de la sous-région et au-delà : le pays reste attractif, stable, et capable de mobiliser ses propres ressources de manière rapide et efficace.

Ce type de réussite pourrait bien ouvrir la voie à d’autres initiatives similaires à l’avenir, tout en confortant l’idée que la mobilisation des ressources internes est non seulement souhaitable, mais réalisable.

Arrestation de Simon Faye : Madiambal Diagne dénonce une persécution

La détention de Simon Faye, rédacteur en chef de SenTv et Zik FM, continue de faire des vagues au sein de la presse sénégalaise. Alors que le SYNPICS (Syndicat des Professionnels de l’Information et de la Communication du Sénégal) avait déjà condamné la mesure, c’est au tour de Madiambal Diagne, patron du Groupe Avenir Communication, de prendre la parole pour dénoncer ce qu’il qualifie de “persécution injuste” à l’encontre de son confrère.

Sur sa page X (anciennement Twitter), Madiambal Diagne a exprimé sa colère et sa solidarité :

« J’exprime toute ma solidarité à mon jeune confrère Simon Faye, persécuté. Tenez-vous bien, juste pour avoir repris une information publique affirmant qu’Ousmane Sonko est convoqué à Abidjan par Alassane Ouattara. Le ridicule ne tue pas ! »

Il ajoute, avec une pointe d’ironie :

« Le Sénégal a bien d’autres urgences, je crois ! »

Simon Faye a été interpellé le 10 avril et placé en garde à vue à la Division des investigations criminelles (DIC). L’objet de l’enquête porterait sur la diffusion d’une information selon laquelle le Premier ministre Ousmane Sonko aurait été convoqué à Abidjan par le président ivoirien Alassane Ouattara — une information largement partagée sur les réseaux sociaux avant d’être reprise par plusieurs médias.

Du côté de ses soutiens, on dénonce une tentative d’intimidation contre la presse. Le SYNPICS, dans un communiqué, a rappelé que la reprise d’une information publique ne saurait en soi constituer une infraction, sauf à remettre en cause la liberté d’informer garantie par la Constitution.

Cette interpellation survient dans un contexte sensible, où de nombreux acteurs dénoncent une volonté d’encadrer, voire museler, certains discours journalistiques. Plusieurs organisations de défense des droits humains ont également manifesté leur préoccupation face à ce qu’elles considèrent comme un recul démocratique en matière de liberté de la presse.

Hommage posthume au président du Conseil constitutionnel : Mamadou Badio Camara raconté par ses pairs

L’émotion reste vive au sein de la famille judiciaire sénégalaise, frappée par la disparition de Mamadou Badio Camara, président du Conseil constitutionnel. Ce vendredi, son confrère et membre de ladite institution, Cheikh Tidiane Coulibaly, lui a rendu un hommage particulièrement émouvant, saluant la mémoire d’un homme d’exception : intègre, rigoureux et profondément attaché aux valeurs de justice.

« L’institution judiciaire perd un intellectuel rigoureux, un serviteur exemplaire de l’État, un homme de principes et un magistrat compétent », a témoigné Me Coulibaly. Né à Pikine, Mamadou Badio Camara s’est forgé une carrière jalonnée de responsabilités majeures, allant des tribunaux de province aux plus hautes juridictions de la République.

« Il a exploré toutes les fonctions qu’un magistrat peut exercer, avec une rigueur et un engagement remarquables », a souligné son confrère, rappelant que cette riche expérience a naturellement préparé Camara à occuper les plus hautes fonctions.

Mamadou Badio Camara entre dans la magistrature comme premier substitut du procureur de Dakar en 1983, avant de servir à Kaolack et Ziguinchor comme procureur. Il sera ensuite substitut général à la Cour d’appel de Dakar, puis procureur adjoint à Dakar en 1993, avant de rejoindre la Cour de cassation comme conseiller et secrétaire général, où il servira jusqu’en 2008.

Sa carrière se poursuit à la Cour suprême, où il est nommé président de chambre, puis procureur général en 2013, avant d’être élevé au rang de premier président de cette même juridiction en avril 2015.

Ses collègues et collaborateurs retiennent de lui l’image d’un homme de devoir, respecté pour son indépendance, sa discrétion et sa connaissance profonde du droit. À travers son engagement, Mamadou Badio Camara a contribué à élever la justice sénégalaise et à en renforcer la crédibilité institutionnelle.

Sommet de la Fédération pour la paix universelle : Macky Sall s’est entretenu avec l’ancien SG de l’ONU, Ban Ki-moon

Présent à Séoul dans le cadre du Sommet de la Fédération pour la paix universelle, Macky Sall, ancien président de la République du Sénégal, a eu un échange ce vendredi avec Ban Ki-moon, ex-secrétaire général des Nations Unies et son prédécesseur à la présidence du Centre mondial pour l’adaptation au changement climatique.

Les deux figures internationales ont discuté de sujets d’intérêt commun, notamment des enjeux liés à l’adaptation climatique et à la mobilisation de financements pour les pays vulnérables. Macky Sall a indiqué qu’ils ont « partagé son expérience à la tête du Centre, ainsi que sur les moyens de relever le défi de la mobilisation des ressources pour soutenir les projets et programmes éligibles à l’appui du Centre ».

L’ancien président sénégalais, qui a récemment succédé à Ban Ki-moon à la présidence de cette institution, a insisté sur l’importance d’une coopération internationale renforcée face aux effets du changement climatique, particulièrement en Afrique.

Basé aux Pays-Bas, le Centre mondial pour l’adaptation (GCA) est un acteur clé dans l’accompagnement des pays du Sud dans leurs efforts de résilience climatique. Il travaille à mettre en œuvre des projets innovants, à mobiliser des financements et à influencer les politiques publiques en faveur de l’adaptation.

Saint-Louis : Cinq individus arrêtés pour tentative de trafic de migrants vers les Canaries, déférés à Dakar

Une nouvelle tentative de migration clandestine vers l’Espagne a été déjouée à Saint-Louis, où cinq individus ont été interpellés par la Délégation nationale à la lutte contre la traite des personnes (DNLT). Ces derniers sont soupçonnés d’avoir organisé un voyage maritime à destination des îles Canaries, dans le cadre d’un réseau de trafic de migrants.

L’annonce a été faite via un communiqué publié sur le compte X (anciennement Twitter) de la Police nationale du Sénégal, qui précise que les suspects sont poursuivis pour association de malfaiteurs et tentative d’organisation d’une migration irrégulière.

Après leur arrestation à Saint-Louis, les cinq hommes ont été déférés à Dakar, devant le procureur de la République près le tribunal de grande instance, où ils devront répondre des charges liées à la traite des personnes. Cette décision de transfert traduit la gravité de l’affaire et l’attention particulière que lui accordent les autorités judiciaires.

Depuis le début de l’année, les tentatives de rejoindre les côtes espagnoles via l’Atlantique se sont multipliées, notamment à partir des zones nord et centre du pays. Les forces de sécurité sénégalaises ont intensifié leur lutte contre les réseaux de passeurs, qui mettent la vie de dizaines de jeunes en péril, souvent à bord d’embarcations de fortune.

Cette arrestation collective témoigne d’une stratégie plus offensive des autorités, qui cherchent à démanteler les réseaux en amont, avant même l’embarquement.

Malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation et les efforts bilatéraux entre le Sénégal et l’Espagne, l’émigration clandestine reste une réalité persistante, alimentée par le chômage, le désespoir économique et la quête d’un avenir meilleur en Europe.

Le voleur fantôme du Trésor public : un cambriolage de haut vol, 37 jours de cavale et une arrestation surprenante

C’est un fait divers digne des meilleurs romans policiers, avec une intrigue qui mêle discrétion, audace et une enquête menée à l’ancienne, sans preuves matérielles. Le mercredi 9 avril 2025, les enquêteurs de la Sûreté urbaine de Dakar ont mis fin à la cavale de Moctar Sall, présumé auteur du cambriolage spectaculaire survenu dans les locaux de la direction de l’informatique du Trésor public, rue Malenfant.

Dans la nuit du 3 mars, un individu inconnu s’introduit dans le bâtiment administratif en escaladant un arbre jusqu’au deuxième étage. Sans laisser la moindre trace : pas d’empreintes, pas de preuve ADN, des caméras en panne, comme si le coup avait été pensé pour passer sous les radars. Le bilan : deux ordinateurs connectés au serveur central et 200 000 F CFA en liquide dérobés. Mais au-delà de la somme, c’est surtout la nature des données contenues dans les ordinateurs – des informations sensibles du Trésor public – qui fait frémir les autorités.

L’affaire semblait au point mort. Mais les enquêteurs ne lâchent rien. À défaut de preuves scientifiques, ils s’appuient sur des recoupements téléphoniques, l’exploitation d’images vidéo, et surtout une intuition aiguisée. Après avoir isolé une silhouette filmée escaladant l’arbre, les recherches s’orientent vers Moctar Sall, un natif de Banadji, déjà connu des services pour divers petits larcins.

La traque mène finalement les policiers au marché Sandaga, en plein centre-ville de Dakar, où Moctar Sall est interpellé sans résistance.

Mais l’affaire prend un tour encore plus troublant en garde à vue. Moctar Sall reconnaît immédiatement les faits, sans tenter de nier. Il livre même le nom de son receleur présumé, un certain “Malaw”, toujours en fuite. Mais surtout, il déclare avec un calme déroutant :

« Pour être franc, j’avais complètement oublié cette affaire jusqu’à mon arrestation. »

Un détachement qui interroge autant qu’il inquiète. Après deux jours de garde à vue, le suspect reste serein, voire détaché, tandis que les enquêteurs poursuivent leurs investigations pour retrouver les ordinateurs volés et localiser le receleur.

  • Un cambriolage sans aucune preuve matérielle
  • Une enquête longue de 37 jours, menée à l’intuition et à la technologie
  • Une arrestation en douceur au cœur de Dakar
  • Un suspect coopératif, mais atypique
  • Des données sensibles du Trésor toujours introuvables

Au-delà de l’arrestation, cette affaire met en lumière la fragilité des dispositifs de sécurité dans certaines administrations sénégalaises. L’absence de vidéosurveillance fonctionnelle et la facilité d’accès à un étage stratégique par un arbre posent de sérieuses questions sur la sécurité des données publiques. Si les ordinateurs n’étaient pas cryptés, des informations stratégiques pourraient être en circulation.

L’arrestation de Moctar Sall est une victoire pour les forces de l’ordre, mais l’affaire est loin d’être close. Reste à savoir si les données volées ont été exploitées – ou pire, revendues – et si le « voleur fantôme » dit toute la vérité.

Décès de Mamadou Badio Camara : la Nation rend hommage à une figure éminente de la justice sénégalaise

Le Sénégal pleure l’un de ses plus illustres magistrats. Ce vendredi matin, le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a pris part à la cérémonie de levée du corps de M. Mamadou Badio Camara, président du Conseil constitutionnel, décédé le 10 avril 2025. La cérémonie, empreinte de solennité et de recueillement, s’est tenue en présence de nombreuses autorités étatiques, judiciaires et de proches du défunt.

Dans une oraison funèbre profondément émotive, le chef de l’État a salué la mémoire d’un homme qui, tout au long de sa vie, a incarné l’idéal de justice et le respect du droit. « Mamadou Badio Camara a consacré sa vie au service de la justice, du droit et de la République », a rappelé le Président Faye, visiblement ému.

Magistrat d’une rigueur sans faille, respecté par ses pairs et admiré par plusieurs générations de professionnels du droit, M. Camara laisse une empreinte indélébile dans l’histoire de l’institution judiciaire sénégalaise. Le Président a tenu à rappeler sa compétence, son humilité et son attachement profond aux valeurs républicaines, qui ont fait de lui un pilier de la magistrature nationale.

Le chef de l’État a également mis en lumière le rôle de formateur que Mamadou Badio Camara a joué, saluant son sens de l’écoute, sa discrétion et la sagesse de ses conseils. « Il a su prodiguer des conseils précieux, notamment lors de la cérémonie de prestation de serment présidentielle », a-t-il déclaré.

Au nom de la République, de la grande famille judiciaire et du peuple sénégalais, le Président Bassirou Diomaye Faye a adressé ses condoléances les plus attristées à la famille du défunt. Il a également prié pour le repos de son âme, implorant Allah, le Tout-Puissant, de lui accorder Son pardon et de l’accueillir en Son Paradis céleste.

Le Sénégal perd un serviteur de l’État exceptionnel, un homme de droit dont l’œuvre continuera d’inspirer les générations futures.

Licenciement de 53 employés : CIMAF Sénégal dément et apporte des précisions

La cimenterie CIMAF Sénégal a officiellement démenti les informations faisant état du licenciement de 53 employés. Dans un communiqué publié ce mardi, l’entreprise affirme qu’il s’agit en réalité de travailleurs temporaires d’un prestataire sous-traitant et non de salariés directs de CIMAF.

Selon CIMAF, les travailleurs concernés étaient employés par TECTRA, une société de prestation de services, et avaient été recrutés pour une mission ponctuelle dans le cadre de la phase préparatoire du démarrage de l’usine. « Une confusion regrettable a été entretenue dans un reportage ultérieur, qui a présenté à tort la direction de TECTRA comme étant celle de CIMAF », précise le communiqué.

L’entreprise assure que la fin de mission de ces travailleurs s’est déroulée conformément aux procédures légales, avec une indemnisation complète et sous la supervision de l’Inspection du Travail.

Malgré ces explications, les anciens travailleurs ont organisé un rassemblement devant l’usine, le lundi 7 avril, pour exprimer leur colère et réclamer leurs droits. Selon eux, l’Inspection régionale du travail de Thiès leur aurait donné raison, bien que CIMAF ne confirme pas cette information.

CIMAF Sénégal, qui vient de démarrer ses activités dans le pays, insiste sur le fait qu’aucun licenciement n’a eu lieu en son sein. « Nous sommes actuellement en pleine phase de recrutement et nous restons engagés dans la création d’emplois durables », affirme l’entreprise.

Macabre découverte à la Médina : le corps sans vie de Maïmouna Tambédou retrouvé en décomposition

La Médina s’est réveillée sous le choc ce vendredi matin, après une découverte tragique survenue dans la nuit. Le corps sans vie de Maïmouna Tambédou, connue de ses proches sous le surnom de Mounass, a été retrouvé en état de décomposition avancée dans sa chambre, au quatrième étage d’un immeuble situé sur l’avenue Blaise Diagne, à quelques encablures du centre commercial Roxy.

Employée dans un restaurant de la place, Maïmouna était décrite comme une personne discrète, ponctuelle et rigoureuse dans son travail. Son absence prolongée et inhabituelle a rapidement alerté ses proches, qui ont tenté de la contacter en vain. L’inquiétude grandissante a finalement conduit sa famille à se rendre sur place dans la soirée du jeudi.

Une fois sur les lieux, la porte de sa chambre étant verrouillée de l’intérieur, les proches ont d’abord envisagé de la forcer. C’est finalement grâce à l’intervention du bailleur que les forces de l’ordre du commissariat de la Médina ont été appelées pour procéder à l’ouverture de la porte.

Il était environ 23 heures lorsque les policiers et les membres de la famille ont pu pénétrer dans la chambre. La scène qui s’est offerte à eux était d’une rare violence émotionnelle : le corps de la jeune femme gisait, dans un état de décomposition tel que plusieurs personnes présentes ont failli s’évanouir à la vue du cadavre.

Les sapeurs-pompiers, appelés en urgence, ont rencontré des difficultés majeures pour évacuer le corps, en raison de l’état de dégradation avancé et du manque d’équipement spécifique. L’évacuation n’a pu se faire qu’au petit matin, vers 6 heures.

Le corps de Maïmouna Tambédou a été transféré à la morgue de l’hôpital Abass Ndao où une autopsie est prévue. Toutefois, les médecins légistes redoutent que l’état du corps ne compromette les analyses, rendant difficile l’identification précise des causes du décès.

Pour l’instant, les premières constatations n’ont relevé ni trace d’effraction ni signes de violence apparente. Mais les enquêteurs restent prudents et n’excluent aucune hypothèse. Une enquête a été ouverte pour faire toute la lumière sur cette affaire, qui plonge la Médina dans une profonde tristesse.

Dans le voisinage, l’émotion est palpable. Les habitants, encore sous le choc, peinent à comprendre ce qui a pu se passer. « Mounass était une fille tranquille, elle ne faisait pas de bruit, elle allait au travail et rentrait chez elle. C’est incompréhensible », confie une voisine, visiblement bouleversée.

Cette tragédie relance aussi le débat sur l’isolement en milieu urbain et la nécessité de renforcer les liens de solidarité dans les quartiers, même les plus denses.

La Médina, réputée pour sa convivialité et son esprit de communauté, se retrouve confrontée à une épreuve douloureuse. En attendant les résultats de l’autopsie et les conclusions de l’enquête, une chose est certaine : la disparition de Maïmouna Tambédou laisse un vide immense dans le cœur de ceux qui l’ont connue.

Rencontre entre Macky Sall et l’ancien secrétaire général de l’ONU à Séoul

En marge du Sommet de la Fédération pour la Paix universelle, tenu ce 11 avril 2025 à Séoul, une rencontre de haut niveau a eu lieu entre M. Ban Ki-moon, ancien secrétaire général des Nations unies, et son successeur à la présidence du Centre mondial pour l’adaptation au changement climatique.

Cette entrevue, à la fois cordiale et stratégique, a été l’occasion pour les deux hommes d’échanger en profondeur sur les enjeux liés à la lutte contre le changement climatique, mais également sur les défis institutionnels auxquels fait face le Centre mondial pour l’adaptation. M. Ban Ki-moon, fort de son expérience à la tête de l’ONU et du Centre, a partagé ses réflexions sur les meilleures pratiques en matière de gouvernance climatique, de plaidoyer international et de mobilisation de partenariats durables.

La discussion a notamment porté sur les voies et moyens de renforcer la mobilisation des ressources, condition indispensable au financement des projets et programmes portés ou soutenus par le Centre. Un accent particulier a été mis sur la nécessité d’un engagement collectif, impliquant États, institutions multilatérales, secteur privé et société civile, pour permettre une adaptation efficace et équitable face aux effets du dérèglement climatique.

Cette rencontre marque une étape importante dans la continuité du leadership exercé par le Centre, à un moment où le monde fait face à une urgence climatique sans précédent. Elle illustre également la volonté de pérenniser une vision partagée, fondée sur la coopération, l’innovation et la solidarité internationale.

Chute du prix du baril : une aubaine et un casse-tête pour le Sénégal pétrolier

Le cours du baril de pétrole est descendu sous la barre des 60 dollars (environ 35 644 F CFA) ce mercredi 9 avril, une première depuis février 2021. Cette baisse historique s’inscrit dans un contexte de guerre commerciale menée par les États-Unis, et ses répercussions mondiales n’épargnent pas le Sénégal, tout récemment entré dans le cercle restreint des pays producteurs d’or noir.

Pour Adama Diallo, député à l’Assemblée nationale et ancien directeur général de Petrosen Holding, cette chute des prix constitue « un couteau à double tranchant ». Dans un entretien accordé à L’Observateur, le parlementaire nuance les effets de cette tendance baissière sur l’économie sénégalaise.

Sur le court terme, la baisse du prix du baril est une bouffée d’oxygène pour les finances publiques. En effet, elle allège significativement le poids des subventions sur les produits pétroliers. « Le prix réel du carburant est composé de deux termes : la subvention et le prix à la pompe », explique Adama Diallo.

Ainsi, bien que les prix à la pompe — 775 F CFA pour le litre de gasoil et 990 F CFA pour le litre de Super — restent inchangés, la part subventionnée par l’État diminue. « L’État mène une bonne politique budgétaire en absorbant la baisse dans la subvention et non dans le prix à la pompe, conformément aux recommandations du Fonds monétaire international (FMI) », souligne-t-il. Cette stratégie permet de réaliser des économies dans un contexte où les marges budgétaires sont particulièrement étroites.

Mais l’envers de la médaille se révèle tout aussi préoccupant. Le Sénégal compte sur ses ressources pétrolières pour diversifier son économie et renforcer ses recettes fiscales, notamment avec le projet Sangomar, dont la rentabilité est calculée sur la base d’un baril à 60 dollars. Une baisse durable en dessous de ce seuil pourrait compromettre les prévisions budgétaires liées aux revenus pétroliers.

« On est en droit de se poser des questions sur l’atteinte des objectifs de recettes qui ont été fixés dans la loi de finances », alerte Adama Diallo. Selon lui, une loi de finances rectificative pourrait être nécessaire pour ajuster les projections budgétaires, notamment celles issues des projets pétro-gaziers.

Le Sénégal se retrouve donc à la croisée des chemins : tirer profit d’une situation conjoncturelle favorable pour alléger ses dépenses, tout en composant avec les risques de pertes à moyen terme sur ses ambitions extractives. Cette dualité impose une vigilance accrue dans la gestion des ressources et dans la planification budgétaire, à l’heure où le pays entre dans une nouvelle ère énergétique.

La manne pétrolière, longtemps espérée, devra encore composer avec les aléas du marché international, dont les secousses géopolitiques restent aussi imprévisibles que déterminantes.

Le Stade Léopold Sédar Senghor officiellement remis au Sénégal après une rénovation majeure

C’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour le mythique stade Léopold Sédar Senghor. Ce vendredi, la cérémonie officielle de remise des clés du stade rénové s’est tenue en grande pompe à Dakar. La ministre des Sports, Khady Diène Gaye, a reçu les clés des mains des représentants de la République populaire de Chine, marquant ainsi la fin des travaux de réhabilitation de cette infrastructure emblématique.

Construit en 1985, le stade Léopold Sédar Senghor a longtemps été le principal temple du sport sénégalais. Mais après plusieurs années de fermeture et de dégradation, il a bénéficié, entre 2022 et 2025, d’une vaste opération de modernisation menée dans le cadre d’un partenariat stratégique entre le Sénégal et la Chine. Le projet, dont le coût est estimé à 20 milliards de FCFA, a été réalisé par l’entreprise chinoise CSCEC (China State Construction Engineering Corporation).

Les travaux ont permis de transformer le stade en une infrastructure multifonctionnelle, répondant désormais aux standards internationaux. Entièrement modernisé, il est désormais apte à accueillir des compétitions de haut niveau, notamment dans la perspective des Jeux Olympiques de la Jeunesse de Dakar 2026. Outre la pelouse et les tribunes rénovées, les vestiaires, les installations techniques, les systèmes de sécurité et les espaces VIP ont été entièrement repensés pour offrir confort, performance et sécurité.

Dans son discours, la ministre Khady Diène Gaye a salué « un moment historique pour le sport sénégalais » et remercié le gouvernement chinois pour son soutien constant dans le développement des infrastructures sportives du pays. « Ce stade rénové symbolise la coopération fructueuse entre nos deux nations, mais aussi notre ambition de hisser le Sénégal au rang des grandes nations sportives », a-t-elle déclaré.

Avec cette réhabilitation, le Sénégal se dote d’un outil de taille pour accompagner sa politique de promotion du sport et de l’élite, mais aussi pour offrir aux jeunes des espaces modernes et adaptés à l’expression de leur talent.

Le stade Léopold Sédar Senghor s’apprête donc à écrire une nouvelle page de son histoire, plus moderne, plus ambitieuse, et résolument tournée vers l’avenir.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°440 – 11/04/2025

🔴 MANSOUR FAYE CLOUÉ AU SOL MALGRÉ L’ORDONNANCE DE LA COUR SUPRÊME, GARDE À VUE DU JOURNALISTE PIERRE SIMON FAYE : LE TOTALITARISME EN MARCHE
🔴 DÉCÈS DE MAMADOU BADIO CAMARA, PRÉSIDENT DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL : UN BAOBAB DU DROIT TOMBE»

🔴 COUPE DU SÉNÉGAL : BUILDERS FC AFFRONTE LE JARAAF EN DEMIES
🔴 RÉHABILITATION DU STADE LÉOPOLD SÉDAR SENGHOR :LES CLEFS RÉCEPTIONNÉES AUJOURD’HUI

Bambey Sérère : des cambriolages en série plongent le village dans l’inquiétude

Depuis plusieurs mois, le paisible village de Bambey Sérère, situé dans le département de Bambey (région de Diourbel), vit au rythme de cambriolages à répétition qui perturbent profondément le quotidien des habitants. Commerces pillés, pertes financières importantes, sentiment d’abandon : la population, désemparée, tire la sonnette d’alarme et exige une réaction rapide des autorités.

Aliou Fall, commerçant au marché hebdomadaire du village, raconte avec amertume l’attaque dont il a été victime : « Ils ont tout emporté. De l’argent, des marchandises… Je ne sais même pas comment je vais me relever. » Comme lui, plusieurs autres commerçants ont vu leur gagne-pain réduit à néant. Selon des témoignages concordants, au moins cinq boutiques ont été cambriolées en l’espace de six mois, principalement entre le marché hebdomadaire et le marché Ocass.

Les malfaiteurs, souvent organisés, opèrent en toute discrétion et sans laisser de traces. « Ils savent quand frapper. Souvent entre deux jours de marché, quand la surveillance est relâchée et les commerçants absents ou moins vigilants », confie un habitant sous couvert d’anonymat.

Au-delà des pertes matérielles, c’est surtout la peur qui gagne du terrain. Le climat d’insécurité s’installe durablement dans les esprits. « On ne dort plus tranquillement. Chaque bruit suspect la nuit nous fait sursauter », s’inquiète une mère de famille.

La population se dit abandonnée à son sort, face à une situation qui ne semble susciter ni réaction ferme ni présence accrue des forces de sécurité. « Il n’y a pas de patrouilles, pas de poste de police ou de gendarmerie à proximité. Nous sommes seuls », déplore un notable du village.

Dans un appel collectif, les habitants de Bambey Sérère demandent la mise en place urgente de dispositifs de sécurité, notamment des patrouilles régulières de gendarmerie ou de police, la création d’un poste de sécurité de proximité, ainsi qu’un soutien aux commerçants sinistrés.

Ils en appellent également à l’État, aux autorités locales et au préfet de Bambey pour que des mesures concrètes soient prises afin de rétablir la paix et la sécurité dans le village. Faute de quoi, préviennent-ils, la situation pourrait dégénérer ou pousser certains à organiser eux-mêmes leur défense.

En attendant une réponse officielle, des discussions seraient en cours pour créer des comités de vigilance locaux, composés de jeunes du village. Une initiative citoyenne qui, selon certains, pourrait au moins dissuader les voleurs. « Nous ne voulons pas de violence, mais nous devons nous protéger », indique un résident.

ASECNA : L’intersyndicale suspend son mot d’ordre de grève après des avancées avec la tutelle

Alors qu’un mouvement de grève était prévu pour débuter ce samedi 12 avril, l’intersyndicale des travailleurs de l’ASECNA (Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar) a annoncé la suspension de son mot d’ordre. Une décision prise à l’issue d’une rencontre jugée constructive avec le ministre de tutelle, tenue jeudi matin.

« Nous avons rencontré notre ministre de tutelle ce matin. Et ce qui ressort de cette rencontre, c’est la suspension du mot d’ordre de grève, en attendant de poursuivre les négociations pour la satisfaction de l’ensemble des points de revendication », a déclaré François Paul Gomis, coordinateur de l’intersyndicale, à l’issue de l’entretien.

Au cœur des échanges figuraient les quatre principales revendications portées par les travailleurs de l’ASECNA. Le premier point concerne le paiement des arriérés de l’indemnité de sécurité aérienne (ISA). À ce sujet, le ministre a donné des garanties fermes, assurant que les fonds nécessaires sont disponibles depuis six mois.

Les autres revendications, notamment la régularité du paiement de l’ISA et son harmonisation entre les différents personnels et États membres, ont également été abordées. Un comité technique a été mis en place pour travailler sur une base juridique solide permettant une mise en œuvre stable et équitable de cette indemnité.

Autre point d’achoppement : la résorption du sous-effectif dans certains segments de l’ASECNA. Sur ce volet, les autorités ont manifesté une volonté claire de trouver des solutions durables. Le ministre de tutelle et le directeur général de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM) ont pris l’engagement de traiter ce problème en priorité.

Bien que le mot d’ordre de grève soit suspendu, l’intersyndicale reste vigilante. Elle souligne que la satisfaction est partielle et que la suite des négociations sera déterminante. Le dialogue reste donc ouvert, mais les travailleurs attendent désormais des actes concrets, notamment sur la régularité des paiements et la mise en œuvre des réformes structurelles promises.

Pour rappel, l’intersyndicale avait déposé un préavis de grève le 12 mars dernier, prévoyant une entrée en vigueur du mouvement à partir du samedi 12 avril, en l’absence d’accord.

En suspendant le mouvement de grève, les travailleurs de l’ASECNA affichent leur volonté d’aboutir par le dialogue, tout en mettant en garde contre toute forme de lenteur ou de promesse non tenue. La balle est désormais dans le camp des autorités, appelées à traduire leurs engagements en actes pour éviter une reprise de la contestation dans un secteur aussi stratégique que la navigation aérienne.

Kaolack : Incinération de cuisses de poulet saisies par le service départemental de l’Élevage, d’une valeur estimée à 2 millions de francs CFA

Ce jeudi 10 avril 2025, les autorités administratives, en présence d’éleveurs locaux et d’agents du service départemental de l’Élevage, ont procédé à l’incinération de cuisses de poulet congelées importées, saisies dans plusieurs marchés de la ville de Kaolack. L’opération s’est déroulée sous la supervision des services compétents, dans le cadre de la lutte contre la commercialisation de produits impropres à la consommation.

Selon Ousseynou Kaba, adjoint au préfet du département de Kaolack, la saisie de ces produits constitue « un acte de responsabilité et de protection ». Il a salué l’engagement du service départemental de l’Élevage, qui travaille aux côtés des populations pour préserver leur santé. « Nous ignorons l’origine de ces produits, mais ils sont impropres à la consommation et peuvent causer de graves intoxications alimentaires. Nous appelons donc les populations à la vigilance et à la dénonciation », a-t-il déclaré. Il a précisé que la saisie porte sur 400 kg de carcasses de poulet et 200 cuisses de poulet, pour une valeur estimée à environ 2 millions de francs CFA.

Prenant la parole à son tour, Ndathé Diaw, cheffe du service départemental de l’Élevage, a souligné que l’approche des fêtes est souvent marquée par l’inondation du marché par des produits importés, notamment de la volaille. Or, l’importation de volaille est interdite au Sénégal depuis l’arrêté interministériel n°007717 du 24 novembre 2005. « C’est pourquoi nous menons régulièrement des opérations de contrôle dans les marchés et zones suspectes de la commune. La loi prévoit d’ailleurs des amendes contre les contrevenants », a-t-elle rappelé.

Mme Diaw a mis en garde contre les conséquences sanitaires liées à la consommation de ces produits : « Ils peuvent contenir des bactéries pathogènes telles que la salmonelle, la listeria ou encore E. coli, et favoriser la transmission de maladies zoonotiques comme la grippe aviaire. » Sur le plan économique, elle a averti que « ces produits, souvent moins chers, fragilisent l’élevage local et nuisent à la souveraineté alimentaire du pays ».

De son côté, Bassirou Ndaw, président de l’association régionale And Suxali Guinar, a tiré la sonnette d’alarme sur les effets à long terme de ces importations : « Elles compromettent le développement d’une production avicole durable et autonome. La présence de produits douteux sur les marchés affecte aussi la confiance des consommateurs quant à la qualité des denrées locales », a-t-il conclu.

Pierre Simon Faye en garde à vue : quand le populisme dérape et piétine la liberté de la presse

L’arrestation du journaliste Simon Pierre Faye, directeur de Zik FM et SenTV, n’est pas un simple incident judiciaire. Elle représente un tournant inquiétant dans le paysage politique et médiatique, un symbole d’une dérive autoritaire qui, sous couvert de populisme, cherche à museler la liberté de la presse. Ce qui devait être une ère de rupture avec les anciennes pratiques politiciennes semble se transformer, jour après jour, en une machine répressive contre la presse libre et indépendante.

Le populisme a toujours été présenté comme un mode de gouvernance “proche du peuple”. Cependant, cette promesse d’écoute et d’équité cache bien souvent une réalité beaucoup plus sombre. Derrière des discours radicaux où l’on oppose “le peuple” aux “élites”, les régimes populistes finissent par développer des méthodes brutales pour conserver leur pouvoir. Simon Pierre Faye incarne aujourd’hui cette dérive : un journaliste qui, en relayant une information d’intérêt public, se voit arrêté et mis en garde à vue. Ce n’est pas un accident isolé, mais bien le symptôme d’un pouvoir qui préfère réprimer la liberté d’expression plutôt que de répondre à ses critiques.

Les populistes, qu’ils soient de gauche ou de droite, détestent une presse indépendante. Celle-ci brise leur mise en scène en mettant en lumière leurs contradictions et leurs manœuvres politiques. Ils la considèrent comme un obstacle, une menace. Dès lors, les journalistes deviennent les cibles privilégiées, souvent accusés de manipulation, de mensonge, et de distorsion de la vérité. Dans cette logique, Simon Pierre Faye devient un symbole de cette répression : un journaliste, comme beaucoup d’autres, ciblé et persécuté pour avoir simplement fait son travail.

Il faut bien comprendre que cette stigmatisation est loin d’être anodine. Elle sert à créer un climat de peur, à intimider ceux qui osent contester le pouvoir en place. La menace de l’arrestation et de la répression vise à instaurer un espace public aseptisé, où seules les voix du pouvoir sont autorisées à s’exprimer. Et c’est là tout le danger : une société où la critique est étouffée et où seuls les discours agréables au pouvoir peuvent circuler librement.

Bien que les populistes prétendent défendre les intérêts du peuple, leur véritable but est souvent de concentrer le pouvoir entre les mains d’une élite restreinte. Ce populisme, qui se drape de l’illusion d’une démocratie participative, finit toujours par faire fi des libertés fondamentales. Les promesses de liberté sont vite oubliées, dès qu’elles entrent en conflit avec les intérêts du pouvoir en place. L’arrestation de Simon Pierre Faye et d’autres journalistes avant lui montre bien que ce qui commence comme une tentative de gouvernance populaire se transforme en un système autoritaire, où la liberté d’expression est piétinée.

Les journalistes sont souvent perçus comme des menaces. Leur rôle de contre-pouvoir devient insupportable pour un pouvoir qui cherche à s’imposer sans entraves. Ce n’est pas un dérapage isolé, mais une stratégie délibérée pour empêcher toute forme de critique et maintenir un contrôle absolu sur l’espace public.

Il est grand temps que les citoyens, les intellectuels, et les institutions républicaines ouvrent les yeux. L’histoire est parsemée de régimes qui ont commencé par séduire le peuple pour mieux l’asservir ensuite. Ce n’est pas un hasard si la presse a toujours été le premier ennemi de ceux qui souhaitent installer un pouvoir autoritaire. L’étouffement de la presse est le signe précurseur d’un manque d’oxygène démocratique dans une société.

Il est impératif de rappeler que le journalisme n’est pas un crime. Au contraire, c’est un devoir sacré. Dans ce combat contre la répression, la solidarité entre journalistes et citoyens est plus que jamais essentielle. La critique, l’investigation, et même l’ironie – cet outil trop souvent sous-estimé – sont des remparts contre l’attaque systématique de la démocratie.

Nous ne pouvons pas laisser l’autoritarisme s’installer sous prétexte de populisme. La liberté d’informer et la possibilité de critiquer le pouvoir sont des pilliers essentiels de toute démocratie. A ceux qui gouvernent aujourd’hui, il est essentiel de rappeler : vous n’êtes pas au-dessus de la critique. L’histoire a montré que ceux qui tentent de museler la presse finissent par s’enfermer dans une logique de répression permanente.

Aux journalistes et à ceux qui défendent la liberté d’expression, ce combat est le vôtre. Simon Pierre Faye, en garde à vue aujourd’hui, est le symbole de tous ceux qui refusent de se soumettre au silence imposé par des pouvoirs autoritaires. Ce n’est pas une lutte isolée, c’est celle de toute une société qui refuse de voir la démocratie être réduite à un spectacle vide où seule la voix du pouvoir peut résonner.

Appel au dialogue du PR : Le FDR fixe ses conditions

Le Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR), une coalition d’opposants sénégalais, a réagi fermement à l’appel au dialogue lancé par le président Macky Sall le 4 avril 2025, dans une interview médiatique. Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi au siège de Taxawu Sénégal, le FDR a exprimé ses doutes et son rejet de ce dialogue, qu’il considère comme une manœuvre politique. Voici les éléments clés du discours et des revendications du FDR :

L’opposition a mis en avant le fait que le dialogue proposé par le président est tardif et opportuniste. En effet, le FDR dénonce le manque de consultations avec les forces vives de la nation et, en particulier, avec l’opposition, depuis des années. Le porte-parole du FDR, Mouhamadou Lamine Massaly, a insisté sur le fait que les autorités ont toujours évité de consulter l’opposition sur les grandes réformes et les politiques publiques. Selon lui, cet appel au dialogue survient à un moment où le gouvernement est dans une position délicate, ce qui laisse penser que ce dialogue n’est qu’une tentative de sauver la face.

Le FDR, tout en réaffirmant son ouverture au dialogue, a posé des conditions strictes pour toute négociation véritable. Ces conditions sont les suivantes :

  1. Plafonnement de la caution électorale : Le FDR demande que la caution électorale pour la présidentielle soit limitée à 30 millions de FCFA, afin de garantir une plus grande accessibilité à la candidature, notamment pour les partis d’opposition et les personnalités politiques sans ressources financières importantes. Cette demande vise à éviter une « barrière financière » qui favorise les candidats proches du pouvoir et exclut d’autres voix de l’élection présidentielle.
  2. Renforcement de l’OFNAC et du Pool judiciaire financier : Le FDR exige la mise en place d’un Pool judiciaire financier pour garantir une meilleure gestion des finances publiques et lutter plus efficacement contre la corruption. Il demande également le renforcement des pouvoirs de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) pour assurer plus de transparence et d’intégrité dans les finances publiques.
  3. Réforme de la loi 81-17 sur les partis politiques : Le FDR plaide pour une révision de la loi 81-17 du 6 mai 1981, qui régit les partis politiques, afin d’introduire des réformes sur le financement des partis politiques et sur le statut du chef de l’opposition. Cette réforme viserait à garantir une meilleure équité entre les partis politiques, notamment en matière de financement public, et à établir un statut plus transparent et juste pour le chef de l’opposition.
  4. Création d’une commission d’évaluation de la CENA et du CNRA : Le FDR exige la création d’une commission indépendante pour évaluer la transparence de la Commission électorale nationale autonome (CENA) et du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA). Cette commission aurait pour mission de veiller à l’équité des élections et à la régulation de la couverture médiatique, pour garantir que tous les candidats et partis bénéficient d’une couverture équitable et que les élections soient organisées de manière juste.

Le FDR a conclu son point de presse en réaffirmant son ouverture au dialogue mais a insisté sur des actes concrets et des engagements fermes. L’opposition est déterminée à ne pas se laisser tromper par ce qu’elle considère comme un dialogue opportuniste qui ne sert qu’à légitimer un pouvoir déjà affaibli. Le FDR appelle à une réforme véritable et à une transparence totale dans la gestion politique et électorale du pays, soulignant que l’intérêt du peuple sénégalais doit primer sur les manœuvres politiciennes. Le collectif a averti que si leurs demandes légitimes ne sont pas prises en compte, ils ne participeront pas à un dialogue qui pourrait être une tentative de manipulation politique.

Mamadou Badio Camara, le juge de la République

Discret, rigide dans ses principes et attaché à l’indépendance de la justice, Mamadou Badio Camara aura incarné une certaine idée de la justice sénégalaise : une justice impassible, indépendante et fidèle aux valeurs de l’État de droit. Décédé le 9 avril 2025 à Dakar, cet éminent magistrat laisse un héritage marquant, à la fois dans l’histoire de la justice sénégalaise et dans le domaine de la gouvernance institutionnelle. Retour sur un parcours exceptionnel.

Mamadou Badio Camara naît en 1952 à Dakar. Dès son jeune âge, il se dirige vers une carrière dédiée à la justice et à l’État de droit. Après avoir obtenu son diplôme de l’École nationale d’administration et de magistrature (ENAM) en 1977, il fait ses premiers pas dans le monde judiciaire sénégalais en tant que substitut du procureur au parquet de Dakar. Ce début modeste marque le début d’une ascension qui ne cessera de croître au fil des années, notamment grâce à sa rigueur et à son dévouement à la justice.

Son parcours professionnel le mène à occuper plusieurs postes de responsabilité dans différentes villes du pays, de Kaolack à Ziguinchor, où il exerce en tant que procureur puis substitut général à la Cour d’appel de Dakar. Ces années lui permettent de solidifier ses convictions et de construire une réputation de magistrat impartial et déterminé.

C’est en 2008 que Mamadou Badio Camara fait son entrée à la Cour suprême du Sénégal, dans le cadre de la fusion du Conseil d’État et de la Cour de cassation. L’étendue de ses responsabilités et sa rigueur intellectuelle le propulsent rapidement à des positions de plus en plus importantes au sein de la Cour suprême. Secrétaire général, président de chambre, et procureur général, il ne tarde pas à se faire un nom dans le système judiciaire sénégalais.

En 2015, il est élu président de la Cour suprême, fonction qu’il occupera avec une autorité respectée et une gestion très rigoureuse des affaires judiciaires. Sous sa présidence, la Cour suprême est perçue comme un bastion de justice impartiale et un rempart contre toute ingérence politique.

En parallèle à ses fonctions nationales, Mamadou Badio Camara développe une carrière internationale. Il œuvre comme expert pour les Nations unies au Burundi, il est consultant pour l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en Haïti, et siège au Comité des Nations unies contre les disparitions forcées. Il devient également vice-président de l’AHJUCAF, un réseau francophone des hautes juridictions de cassation, qui regroupe des magistrats des plus hautes institutions judiciaires de la francophonie.

C’est en 2022, après une carrière déjà longue et prestigieuse, que Mamadou Badio Camara est nommé président du Conseil constitutionnel du Sénégal, une institution clé pour la sauvegarde de l’ordre constitutionnel et de l’équilibre des pouvoirs. Son nom restera gravé dans l’histoire en 2024, lors de l’une des périodes les plus tumultueuses du pays.

À une époque où l’Assemblée nationale et le président Macky Sall cherchaient à reporter la date de la présidentielle pour prolonger le mandat du président en place, Mamadou Badio Camara fait preuve d’une indépendance de jugement implacable. Le 15 février 2024, il rend une décision historique en invalidant la loi du Parlement et le décret présidentiel qui cherchaient à reporter l’élection. Cette décision marque un tournant : la Constitution doit primer sur les intérêts politiques personnels. Camara insiste sur l’obligation constitutionnelle de tenir l’élection présidentielle avant le 2 avril 2024.

Sa décision, ferme et justifiée, permet d’éviter une crise constitutionnelle et politique majeure, en rétablissant l’ordre juridique du pays. La présidentielle se tient donc comme prévu le 24 mars 2024. Ce scrutin voit l’élection de Bassirou Diomaye Faye, avec 54 % des voix, au premier tour.

Lors de la cérémonie d’investiture, Mamadou Badio Camara se montre particulièrement solennel dans ses propos. Il souligne avec gravité : « Le secret est dans le bulletin de vote, dans la conviction des citoyens que leur voix peut changer leur destin, sous le contrôle d’une justice impartiale ». Ces mots résonnent comme un appel à la défense de la démocratie et de l’État de droit, un dernier message fort, rappelant que la justice ne doit jamais se plier aux pressions politiques.

Mamadou Badio Camara laisse derrière lui un héritage profond et indélébile dans l’histoire de la justice sénégalaise. Il incarne cette voix de la vérité qui s’est toujours élevée pour défendre les principes sacrés de la Constitution, de l’État de droit, et de l’indépendance judiciaire, même au prix de grandes tensions politiques. Son départ laisse un vide immense dans le système judiciaire sénégalais, mais aussi une leçon de rigueur et de dévotion au service public.

La justice, pour Mamadou Badio Camara, n’était pas seulement une fonction : c’était une mission sacrée. Il restera dans les mémoires comme un pionnier du respect des principes constitutionnels et un gardien du droit sénégalais.

Décès de Mamadou Badio Camara : la Cour suprême annonce les détails des obsèques

La Cour suprême du Sénégal a annoncé, ce mercredi 10 avril 2025, le décès de son président, Mamadou Badio Camara, un haut magistrat qui a marqué l’histoire de la justice constitutionnelle au Sénégal.

Dans un communiqué officiel, la Cour a précisé que la levée du corps de Mamadou Badio Camara se déroulera ce vendredi 11 avril 2025 à 10 heures à la morgue de l’Hôpital Principal de Dakar. La famille, les proches, ainsi que les autorités publiques, se rassembleront à cette occasion pour rendre hommage à cet homme d’État respecté.

La prière mortuaire aura lieu à la mosquée Omarienne immédiatement après la prière du Jumuʿa (prière du vendredi), à partir de 13 heures. Après cette cérémonie religieuse, l’inhumation se fera au cimetière de Yoff, où Mamadou Badio Camara reposera aux côtés de ses ancêtres.

Mamadou Badio Camara, président du Conseil constitutionnel, a consacré sa carrière à la défense de l’État de droit et à la promotion de la justice au Sénégal. Un homme discret, mais engagé, il laisse un héritage profond dans le paysage judiciaire sénégalais.

La Cour suprême invite l’ensemble de la population, ainsi que les membres du gouvernement et des institutions publiques, à rendre hommage à cet homme de loi dont le parcours a contribué à renforcer les bases de la démocratie et de la justice dans le pays.

Le parti de Aïda Mbodji dément les accusations de Ndeye Khady Ndiaye et fait une mise au point

Le parti AND/Saxal Liguey, dirigé par Mme Aïda Mbodji, actuelle Déléguée générale de la Délégation générale à l’Entrepreneuriat rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ), a publié ce jeudi 10 avril 2025 un démenti officiel suite à des accusations formulées par Mme Ndeye Khady Ndiaye sur les réseaux sociaux. Cette dernière avait prétendu n’avoir pas été reçue par Mme Aïda Mbodji dans le cadre de ses fonctions à la tête de la DER/FJ, insinuant ainsi un manquement dans la mission de service public de l’institution.

Dans une déclaration lue par Ndeme Dieng, porte-parole du parti, AND/Saxal Liguey dénonce les propos de Ndeye Khady Ndiaye, les qualifiant de diffamatoires et soulignant qu’ils sont non seulement infondés, mais également mensongers. Selon le porte-parole, Mme Ndiaye n’a jamais obtenu d’audience auprès de la Délégation générale de la DER/FJ, ni n’a jamais franchi les portes de l’institution, ce qui rend ses accusations totalement fausses.

Le parti AND/Saxal Liguey met en avant que ces accusations sont une tentative de manipulation de l’opinion publique, visant à nuire à la réputation de Mme Aïda Mbodji, une femme d’État respectée, engagée dans le renforcement de l’inclusion économique des femmes et des jeunes. En réponse à cette campagne, le communiqué affirme que les propos de Mme Ndiaye relèvent d’une stratégie de déstabilisation, sans fondement, qui cherche à porter atteinte à l’intégrité et au professionnalisme de la Déléguée générale de la DER/FJ.

Depuis sa nomination à la tête de la DER/FJ, Mme Aïda Mbodji s’est dévouée à promouvoir l’inclusion des jeunes et des femmes dans le processus économique national, en mettant en œuvre des programmes d’accompagnement, des financements adaptés, et des initiatives d’autonomisation dans tout le pays. Le travail de la DER/FJ est ainsi mis en avant comme un modèle de transparence, d’équité et de rigueur administrative.

L’AND/Saxal Liguey appelle à la vigilance dans l’utilisation des réseaux sociaux, insistant sur la responsabilité de chacun lorsqu’il s’agit de diffuser des informations. « Les manipulations mensongères et les diffamations gratuites n’affaibliront en rien l’engagement et le professionnalisme de Mme Aïda Mbodji. Elles renforcent plutôt sa détermination à mener à bien sa mission », indique le communiqué. Le parti met en garde contre la propagation de fausses informations, qui ne résistent généralement pas à la vérité.

Dans une conclusion forte, le parti AND/Saxal Liguey affirme que « le mensonge ne résiste jamais à la vérité » et que Mme Aïda Mbodji, femme d’État exemplaire, poursuivra sa mission avec l’intégrité et l’engagement qui la caractérisent.

Agriculture : la CDC scelle un partenariat stratégique avec l’investisseur italien BFI UK

Un pas décisif vient d’être franchi pour la modernisation de l’agriculture au Sénégal. La Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) a signé, ce jeudi 10 avril 2025, un protocole d’accord avec l’investisseur italien BF International Best Fields Best Food Limited (BFI UK). La cérémonie s’est tenue à la résidence de l’Ambassade d’Italie à Dakar, en présence du Directeur général de la CDC, Fadilou Keita, et des représentants diplomatiques et économiques des deux pays.

Le protocole signé prévoit la création d’une société de projet commune, chargée de piloter un vaste programme d’aménagement agricole dans les régions de Sédhiou et Kolda. Ce projet vise à introduire une agriculture durable, innovante et inclusive, à travers l’utilisation de technologies modernes, le développement d’infrastructures agricoles et la formation de compétences locales.

Outre l’amélioration de la productivité agricole, ce partenariat entend également avoir un fort impact social, avec la création d’emplois stables, la valorisation des chaînes de valeur locales, et un accompagnement technique des agriculteurs.

Ce projet s’inscrit pleinement dans les priorités du Plan Sénégal Émergent (PSE), qui fait de la transformation du secteur agricole un levier fondamental du développement économique et social du pays. Il contribue également au renforcement de la coopération bilatérale entre le Sénégal et l’Italie, notamment dans le domaine agro-industriel.

« Ce partenariat avec BFI UK est une preuve tangible que l’agriculture peut être à la fois moderne, rentable et vectrice de développement local. Il est à la croisée des chemins entre performance économique, durabilité environnementale et impact social », a souligné Fadilou Keita lors de la signature.

En associant l’expertise technique de BFI UK à la capacité d’investissement et d’accompagnement de la CDC, ce partenariat ouvre de nouvelles perspectives pour les agriculteurs du sud du pays, tout en contribuant à la souveraineté alimentaire du Sénégal.

Les premières phases du projet devraient démarrer dès cette année, avec la mise en place de périmètres pilotes à Sédhiou et Kolda, en attendant un déploiement à plus grande échelle.

Almadies : un présumé étudiant arrêté avec du haschich et une arme à feu

Dans la nuit du 9 avril 2025, vers 00h30, les éléments de la Division opérationnelle de l’OCRTIS ont procédé à l’interpellation d’un individu se présentant comme étudiant, au cœur du quartier des Almadies. Cette arrestation fait suite à une enquête ciblée sur un réseau de trafic de drogue opérant dans cette zone résidentielle.

Selon la Direction de la Police nationale, les enquêteurs ont agi sur la base d’informations signalant des activités illicites menées depuis des appartements meublés. Le suspect a été appréhendé alors qu’il détenait 20 grammes de haschich, une balance électronique, et plusieurs sachets plastiques servant à l’emballage de produits prohibés.

Mais le plus inquiétant reste la découverte d’un pistolet automatique de 5e catégorie, de marque Smith & Wesson, calibre 9 mm. Une arme à feu, qui selon les premières constatations, n’était accompagnée d’aucune autorisation légale.

Les agents ont également mis la main sur un document administratif, un téléphone de marque iPhone, 32 000 FCFA en espèces, et une moto de type BMW GS, éléments qui pourraient contribuer à faire la lumière sur ses connexions présumées.

La Police nationale précise que l’enquête est toujours en cours, notamment pour identifier et interpeller les éventuels complices de ce réseau actif dans la distribution de drogues dans certains quartiers chics de Dakar. Le matériel saisi laisse entrevoir une organisation structurée, habituée à des transactions discrètes mais régulières.

Cet incident relance le débat sur l’insécurité croissante liée aux trafics en tout genre dans les quartiers résidentiels et met une fois de plus en lumière l’importance du travail de renseignement dans la lutte contre la drogue et la criminalité urbaine.

Inhumation de Mamadou Badio Camara : la Nation rend hommage à un homme de droit

C’est ce vendredi 11 avril 2025 que le Sénégal dira adieu à Mamadou Badio Camara, président du Conseil constitutionnel, décédé en début de semaine. Une figure majeure de la magistrature s’en va, laissant derrière elle un héritage de rigueur, de discrétion et de fidélité aux valeurs républicaines.

La levée du corps est prévue à 10 heures à l’hôpital principal de Dakar. Elle sera suivie de la prière mortuaire à la mosquée Omarienne, immédiatement après la grande prière du Jumuʿa, avant l’inhumation au cimetière musulman de Pikine.

Magistrat chevronné, Mamadou Badio Camara a marqué plusieurs générations de juristes par sa stature, sa sérénité et sa connaissance approfondie du droit. Nommé à la tête du Conseil constitutionnel, il a veillé sur les équilibres démocratiques les plus sensibles du pays, toujours avec une posture empreinte de sobriété et de responsabilité.

Son parcours, jalonné de hautes fonctions dans l’appareil judiciaire, a été salué aussi bien dans les milieux institutionnels que par ses confrères du barreau. Homme de principes, il incarnait une magistrature au-dessus des clivages politiques, tournée vers l’intérêt supérieur de la Nation.

Au-delà de ses fonctions officielles, Mamadou Badio Camara était reconnu pour son humilité et son refus des projecteurs. Il s’est toujours montré loyal envers l’État, tout en défendant l’indépendance de la justice comme pierre angulaire de la démocratie.

Sa disparition plonge la magistrature et l’ensemble du pays dans une profonde tristesse. Les hommages affluent de toutes parts, saluant la mémoire d’un homme intègre, discret et profondément respecté.

Les condoléances peuvent être présentées au domicile du défunt, situé à la cité Biagui à Yoff.

Mansour Faye interdit de quitter le territoire : une décision de justice ignorée ?

Malgré une ordonnance de la Cour suprême du Sénégal ordonnant la levée de toutes les restrictions à sa liberté de mouvement, Mansour Faye, ancien ministre des Transports terrestres et actuel maire de Saint-Louis, s’est vu refuser l’embarquement ce jeudi 10 avril 2025, à l’aéroport international Blaise Diagne. Une situation qu’il a lui-même dénoncée dans une publication sur ses réseaux sociaux, pointant du doigt une atteinte grave à l’État de droit.

« Je tiens à informer l’opinion nationale et internationale que je viens d’être interdit d’embarquer sur le vol HF 0701, malgré la présentation de l’ordonnance de la Cour suprême (n°12/2025) me rétablissant dans mes droits. Dans quel État sommes-nous ? », a-t-il écrit.

Le 28 mars dernier, la Cour suprême avait ordonné au ministère de l’Intérieur de lever toute mesure restreignant la liberté de déplacement de Mansour Faye, jugée injustifiée. La décision, rendue en référé, intimait également à la Police de l’air et des frontières (PAF) de le laisser voyager librement.

Mieux encore, une ordonnance complémentaire, datée du 1er avril 2025, exigeait que toute entrave soit motivée de manière écrite et précise. Pourtant, selon les déclarations de l’ancien ministre, aucun motif officiel ne lui a été communiqué ce jeudi au moment de l’embarquement.

Ce nouvel épisode soulève une question de fond : les décisions de justice sont-elles respectées dans notre pays ? Lorsqu’un citoyen, aussi connu soit-il, peut se voir opposer un refus malgré une décision judiciaire favorable, c’est tout le fonctionnement démocratique qui est interrogé.

Pour certains observateurs, cette situation reflète une crise de gouvernance et un manque de coordination entre les institutions. Pour d’autres, elle pourrait être le signe d’un ciblage politique. En tant que beau-frère de l’ancien président Macky Sall et figure de proue de l’opposition libérale, Mansour Faye ne cache pas ses ambitions ni ses critiques envers le pouvoir en place.

Alors que le climat politique sénégalais est toujours marqué par des tensions post-électorales et des procédures judiciaires visant d’anciens dignitaires du régime précédent, le cas de Mansour Faye pourrait raviver les débats sur les libertés individuelles et la séparation des pouvoirs.

Dans l’attente d’une réaction officielle du ministère de l’Intérieur, ce refus de sortie du territoire – en dépit de la décision de la Cour suprême – pourrait bien devenir un symbole de l’équilibre fragile entre exécutif et judiciaire au Sénégal.

Kaolack – Drame à Mbadakhoune : deux morts dans une collision entre une moto Jakarta et un véhicule « 7 places »

La route a encore fait parler d’elle de la plus tragique des manières ce jeudi 10 avril 2025 dans la région de Kaolack. Une collision mortelle entre une moto Jakarta et un véhicule de transport de type « 7 places » a fait deux morts sur le coup aux environs de midi, à hauteur du village de Parassel, dans la commune de Mbadakhoune.

Les victimes de ce terrible accident sont un membre des Forces de défense et de sécurité (FDS), qui était en congé, et une jeune fille nommée Yacine Diop, habitante du village de Ndoffane Masserigne. Tous deux circulaient à bord de la moto Jakarta lorsqu’ils ont été percutés par le véhicule « 7 places », dans des circonstances qui restent encore à élucider.

Selon les témoignages recueillis sur place, le choc a été d’une extrême violence, ne laissant aucune chance aux deux passagers de la moto. Les corps sans vie ont été transportés à la morgue de l’hôpital régional de Kaolack par les éléments des sapeurs-pompiers.

Les services de sécurité ont ouvert une enquête pour déterminer les causes exactes de l’accident. Excès de vitesse, imprudence ou défaut de signalisation pourraient être en cause, mais les autorités restent prudentes avant de tirer des conclusions.

Dans la commune de Mbadakhoune, l’émotion est vive. Les familles des victimes, bouleversées, réclament plus de vigilance et de prévention sur les routes, notamment sur les axes secondaires souvent peu surveillés mais très fréquentés par les motos et les véhicules de transport interurbain.

MBACKÉ – Grave accident sur la Nationale 1 : 28 blessés dont 11 dans un état critique après une collision entre un Ndiaga Ndiaye et un camion-citerne

Un nouveau drame de la route s’est produit ce jeudi 10 avril 2025 sur la Nationale 1, précisément à hauteur de l’axe Dalla-Ngabou, dans le département de Mbacké. Un véhicule de transport en commun de type « Ndiaga Ndiaye » est entré en collision frontale avec un camion-citerne appartenant à l’entreprise Touba Gaz. Le choc, d’une rare violence, a fait 28 blessés, dont 11 dans un état critique, selon les secours déployés sur place.

L’accident est survenu aux alentours de 11 heures du matin, alors que la circulation était relativement dense sur ce tronçon stratégique. D’après les premiers éléments recueillis, plusieurs passagers ont été coincés dans les carcasses déformées des véhicules, nécessitant l’intervention rapide des sapeurs-pompiers pour les désincarcérer.

Les blessés ont été évacués vers l’hôpital Matlaboul Fawzeyni de Touba, dont le service des urgences a été rapidement saturé face à l’afflux de victimes. Une cellule d’urgence a été mise en place pour accueillir et prendre en charge les blessés les plus graves, pendant que les familles des passagers arrivaient sur les lieux dans la confusion et l’inquiétude.

Les causes exactes de l’accident restent encore à déterminer. Toutefois, selon des témoignages recueillis sur place, l’un des véhicules aurait perdu le contrôle, ce qui aurait entraîné la collision frontale. Des enquêtes sont en cours pour faire la lumière sur les circonstances de l’accident, notamment sur l’état des conducteurs, les conditions techniques des véhicules, ou encore la signalisation routière dans cette zone connue pour sa dangerosité.

Cet accident vient rallonger la liste déjà longue des drames de la route au Sénégal, où les collisions impliquant des véhicules de transport en commun sont malheureusement fréquentes. Le manque de contrôle technique rigoureux, le non-respect des règles de circulation et l’état de certaines routes sont régulièrement pointés du doigt par les usagers.

Saisine de la députée Maréme Mbacké sur la révision du Code de la Famille : “Yewwi Askan Wi” félicite le Garde des Sceaux et met en garde

La Plateforme Intercoalisée d’Associations Féminines Islamiques d’inspiration civile pour la Famille et l’Enfance, “Yewwi Askan Wi”, a réagi à la suite de la correspondance adressée au ministre de la Justice par la députée Maréme Mbacké. Dans un communiqué rendu public, les membres de cette plateforme rappellent que le ministre Ousmane Diagne a donné suite à la saisine de la députée relative à sa demande de révision du Code de la Famille, notamment sur la question de l’autorité parentale, et précisent que ladite requête a été rejetée.

La plateforme tient à souligner qu’il existe une différence fondamentale entre “autorisation parentale” et “autorité parentale”, une distinction que, selon elle, l’élue n’a pas su saisir dans sa correspondance. Ou alors, ironisent-elles, “Madame et notre élite féministe n’ont pas bien accordé leurs violons”.

Selon “Yewwi Askan Wi”, si cette requête avait été clairement et courageusement assumée, elle aurait pu être formulée ainsi : “Monsieur le Garde des Sceaux, nous demandons l’application de la parité dans le foyer conjugal.” Car en réalité, expliquent-elles, il s’agirait de remettre en cause la puissance paternelle.

Appelant à la raison, la plateforme estime que le Sénégal traverse actuellement des moments difficiles marqués par des enjeux cruciaux de survie socio-économique. “La moindre parcelle d’énergie de ses femmes devrait être consacrée, dans le sillage de l’agenda de transformation nationale, à sortir le pays de l’ornière”, soutiennent-elles. Et de dénoncer : “Profiter de cette situation pour faire pression sur l’État en vue de faire passer l’agenda de Maputo, ou pour le mettre en porte-à-faux avec la communauté internationale, est indigne et mesquin.”

“Yewwi Askan Wi” dit ne pas vouloir croire que l’État central ait pu être impliqué dans une telle manœuvre, ni que ce “Projet” ait pu se compromettre à ce point.

L’organisation reste ferme sur ses positions : elle refuse de se prêter à un spectacle qu’elle juge indigne pour la jeunesse sénégalaise. “Au lieu de s’engager dans un élan patriotique de construction nationale, certaines préfèrent s’enliser dans la vulgarité des ‘siting taatu neen’ et dans des traités traîtres à la nation, aux croyances, et à tout ce que le peuple tient en référence et en révérence”, dénoncent-elles. “Nous ne céderons pas à la tentation du carnage médiatique”, poursuivent-elles, tout en se félicitant de la décision du Garde des Sceaux et en exprimant l’espoir qu’il accordera le même respect à leur propre correspondance.

“En toute circonstance, ‘Yewwi Askan Wi’ ne cherchera pas à se faire des ennemis, ni vis-à-vis de sa tutelle, ni vis-à-vis d’aucune Sénégalaise”, tiennent-elles à préciser. “Oui, nous avons gagné. Nous n’avons peut-être pas les moyens matériels de notre combat, comme cela a été dit, mais nous en avons les raisons. Nous restons déterminées à l’autodétermination. Par la volonté de Dieu et du peuple, le Sénégal se défera, in cha Allah, du torchon machiavélique de Maputo”, affirment-elles.

Enfin, la plateforme rappelle que le Sénégal est un pays de croyants. “Ce serait une grave erreur que de mesurer le degré d’attachement du Sénégalais à sa foi à l’aune des débats de salon ou des joutes intellectuelles des musulmans de plateaux télé ou du microcosme politique”, insistent-elles.

En conclusion, “jusqu’à la fin des temps, l’humanité souffrira de quelque chose, car les êtres humains sont imparfaits. Il en sera ainsi pour les hommes comme pour les femmes. Ce n’est pas par haine que les uns font souffrir les autres, mais par nature humaine. Seul Allah (SWT) est parfait (Al kamâlû li-Llâh)”, déclarent-elles, appelant chaque nation à trouver des solutions endogènes à ses propres souffrances. “Et que Dieu soit le seul juge des actes de chacun. Qu’Il inspire nos cœurs et ennoblisse nos âmes”, conclut le communiqué.

Aly Saleh

Sénégal : Le directeur général de SenTv convoqué par la DIC suite à la reprise d’un article sensible

Simon Faye, directeur général de la chaîne privée SenTv, est actuellement entendu dans les locaux de la Brigade des affaires générales (BAC), relevant de la Division des investigations criminelles (DIC). Cette convocation, intervenue ce jeudi, s’inscrit dans le cadre d’une enquête judiciaire ouverte par le procureur de la République.

Selon des informations obtenues par Seneweb, l’audition de Simon Faye fait suite à la diffusion, par SenTv, d’un article initialement publié par le site Afrique Confidentielle et intitulé : « Crise politique au Sénégal : Ouattara convoque Ousmane Sonko à Abidjan ». Ce contenu a été relayé dans les journaux télévisés de la chaîne ce mercredi, suscitant une réaction immédiate du parquet, qui a décidé de s’autosaisir.

L’enquête en cours cherche à faire la lumière sur les conditions de reprise et de diffusion de cette information, dans un contexte politique marqué par de fortes tensions. Les autorités veulent notamment savoir si cette diffusion répond à une volonté de manipulation de l’opinion publique ou de déstabilisation politique.

La publication en question évoque une supposée rencontre entre le président ivoirien Alassane Ouattara et le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko, dans un contexte où les relations entre pouvoir et opposition sont particulièrement scrutées. Aucune confirmation officielle de cette rencontre n’a, pour l’heure, été apportée ni par les autorités sénégalaises ni par celles de la Côte d’Ivoire.

Cette affaire soulève, une nouvelle fois, la question de la responsabilité des médias dans le traitement de l’information, surtout en période de sensibilité politique accrue. Elle met également en lumière la vigilance accrue du parquet face à la diffusion de contenus jugés potentiellement inflammables.

Simon Faye pourrait, à l’issue de cette audition, faire l’objet d’autres mesures judiciaires en fonction des éléments recueillis par les enquêteurs.

L’affaire reste en cours et suscite déjà de nombreuses réactions au sein de l’opinion publique et des milieux médiatiques sénégalais.

Un fugitif gambien arrêté à Samboulandian et remis aux autorités de son pays

Diouloulou, 10 avril 2025 – La brigade territoriale de Diouloulou a procédé, ce jeudi à 13h30, à l’interpellation de B.D., un ressortissant gambien activement recherché depuis 2021 pour meurtre. Cette arrestation s’inscrit dans le cadre d’une étroite coopération sécuritaire entre le Sénégal et la Gambie, facilitée par le Bureau Central National Interpol basé à Banjul.

Condamné pour meurtre en Gambie, B.D. s’était évadé peu après son jugement, échappant depuis à toute tentative d’arrestation sur le territoire gambien. Les autorités judiciaires du pays avaient alors émis un mandat d’arrêt, relayé au niveau international via Interpol. En collaboration avec leurs homologues sénégalais, les services de sécurité gambiens ont pu obtenir des informations permettant de localiser le fugitif.

C’est dans la localité de Samboulandian, commune de Kataba 1, que les gendarmes sénégalais ont finalement retrouvé la trace du fugitif. L’interpellation, effectuée en toute discrétion, s’est déroulée sans incident, mettant un terme à plusieurs années de cavale.

Sur instruction du parquet, B.D. a été transféré le même jour aux autorités gambiennes. Le passage de relais a eu lieu à 19h, concluant avec efficacité cette opération transfrontalière.

Dans un communiqué, la gendarmerie sénégalaise a salué “l’excellente collaboration” entre les services de sécurité des deux pays, soulignant que cette coopération est un modèle dans la lutte contre la criminalité transnationale.

Cette affaire illustre une nouvelle fois l’importance des mécanismes d’échange d’informations et d’actions coordonnées pour renforcer la sécurité dans la sous-région.

Décès de Mamadou Badio Camara : le Sénégal perd un pilier de sa justice

La justice sénégalaise est en deuil. Mamadou Badio Camara, président du Conseil constitutionnel, est décédé ce jeudi, rappelé à Dieu à l’âge de 72 ans. Magistrat chevronné et figure incontournable du système judiciaire sénégalais, il laisse derrière lui un héritage empreint de rigueur, d’engagement et d’intégrité.

Né en 1952 à Dakar, Mamadou Badio Camara a voué sa vie au droit et à la justice. Son parcours exemplaire débute très tôt dans les hautes sphères judiciaires, où il gravit rapidement les échelons. Il a notamment dirigé la Chambre criminelle de la Cour suprême, tout en assurant le poste de secrétaire général de cette même institution, avant de devenir secrétaire général de la Cour de cassation.

Son engagement pour la formation des magistrats s’est également illustré par ses années d’enseignement à l’École nationale d’administration et de magistrature (ENAM), puis au Centre de formation judiciaire (CFJ) de Dakar, où il a formé plusieurs générations de juristes et de procureurs.

Mamadou Badio Camara n’a pas limité son action au Sénégal. Il a représenté la Commission africaine des droits de l’homme lors d’un séminaire à Niamey, contribué aux travaux de la commission d’enquête de l’ONU sur les conditions de détention au Burundi en 2002, et siégé de 2004 à 2010 au Conseil d’administration de l’École régionale supérieure de la magistrature (ERSUMA), basée à Porto-Novo, au Bénin.

Nommé en septembre 2022 à la tête du Conseil constitutionnel, Mamadou Badio Camara a marqué l’histoire politique récente du Sénégal. Dans un contexte tendu, il a pris une décision historique en annulant le report de l’élection présidentielle décidé par le président sortant Macky Sall. Il a ainsi réaffirmé le rôle central du Conseil dans la protection de la Constitution et de l’État de droit. C’est sous sa direction que la date du scrutin présidentiel a été fixée au 24 mars 2024, redonnant espoir à une démocratie vacillante.

Lors de la prestation de serment du président Bassirou Diomaye Faye, Mamadou Badio Camara avait prononcé un discours fort, salué pour sa profondeur et sa fidélité aux principes de justice, de transparence et de respect des institutions.

Le décès de Mamadou Badio Camara laisse un vide immense au sein de la magistrature sénégalaise. Homme discret, mais ferme, juriste respecté de ses pairs, il a marqué tous les postes qu’il a occupés par une exigence d’éthique et de rigueur.

Le Sénégal perd un homme de loi, un bâtisseur de l’institution judiciaire, et un défenseur inébranlable de la démocratie. Qu’il repose en paix.

Un tournant historique à l’AFP : Moustapha Niasse prépare sa succession à la tête du parti

Un souffle de renouveau parcourt les rangs de l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) alors que le départ de son fondateur, Moustapha Niasse, de la tête du parti devient imminent. Après 27 années de leadership sans partage, l’ancien président de l’Assemblée nationale s’apprête à céder sa place de Secrétaire général, lors de l’assemblée générale prévue le 12 avril prochain, un événement qualifié de « moment charnière » pour l’avenir de la formation politique.

L’annonce de cette transition historique a été confirmée ce mercredi 9 avril par Marcel Diana Ndiaye, Secrétaire national chargé de l’administration de la permanence de l’AFP, au cours d’un point de presse. « Il est en retrait, mais loin de la retraite », a-t-il précisé en parlant de Moustapha Niasse, rappelant que l’homme fort du parti reste une figure de référence, même s’il souhaite passer la main.

Créée en 1996, à la suite du congrès sans débat du Parti socialiste qui avait consacré Ousmane Tanor Dieng comme Secrétaire général, l’AFP avait été conçue comme une alternative de gauche réformiste. Depuis, elle a traversé plusieurs cycles politiques, participant notamment à des coalitions gouvernementales, tout en gardant une identité propre façonnée par la stature de Niasse.

Mais le contexte a changé. Le Sénégal vient d’expérimenter une troisième alternance démocratique avec l’arrivée au pouvoir d’une nouvelle génération de leaders. Dans ce climat, l’AFP entend clairement amorcer une transformation en profondeur. D’après Marcel Diana Ndiaye, la prochaine assemblée générale « va installer une nouvelle direction fortement rajeunie », en insistant sur l’importance d’un renforcement de la collégialité afin d’éviter les querelles internes.

Ce rajeunissement s’inscrit dans une logique de continuité et d’adaptation aux nouvelles dynamiques politiques, tout en valorisant l’expérience des cadres historiques du parti. Le défi sera de taille : trouver un consensus autour d’un nouveau leader capable de maintenir l’unité du parti, tout en lui insufflant un nouveau souffle.

Ainsi, le départ de Moustapha Niasse de la tête de l’AFP n’est pas seulement la fin d’une époque, mais surtout le début d’une nouvelle phase pour un parti qui entend jouer un rôle dans le paysage politique sénégalais en pleine mutation. L’assemblée générale du 12 avril sera, à n’en pas douter, un rendez-vous décisif pour l’avenir de l’AFP.

Latmingué / Kaolack : Capitale de la culture — 300 comédiens d’Afrique et d’Europe attendus à la 12e édition du FETHEKAO prévue du 14 au 19 avril 2025

Le Festival International de Théâtre de Kaolack (FETHEKAO) est une manifestation annuelle, décentralisée et internationale. Il est initié par la Compagnie GINDI de Kaolack, dirigée par Abdou Karim Sadji, en partenariat avec le Centre culturel régional de Kaolack, l’Alliance Française, le Conseil départemental, les communes de Kaolack et de Latmingué, ainsi qu’avec la collaboration de nombreux professionnels de la culture et artistes comédiens.

Cette 12e édition s’inscrit dans une dynamique de promotion de la diversité culturelle, dans le but de contribuer à un monde meilleur grâce à la solidarité nationale et internationale. Elle est placée sous le signe de la promotion de la culture ouest-africaine, avec pour thème : « Patrimoine et Héritage ».

Du 14 au 19 avril 2025, le FETHEKAO accueillera près de 300 participants de tous âges, venant principalement d’Afrique mais aussi d’Europe. Ces participants incluent comédiens, metteurs en scène, régisseurs, dramaturges, conteurs, formateurs dans les arts de la scène, éditeurs, diffuseurs, journalistes, entrepreneurs culturels, invités officiels et observateurs.

Selon son président, Abdou Karim Sadji, le festival ambitionne d’offrir un espace d’expression à toutes les formes d’esthétique théâtrale. Il s’interroge : « Quel type de théâtre parvient à toucher les cœurs et les esprits de nos populations ? », une question qu’il juge vitale pour l’avenir du théâtre en Afrique. Le FETHEKAO veut ainsi devenir un véritable lieu de rencontres et d’échanges entre les acteurs du théâtre.

Dans le cadre de l’intercommunalité culturelle, plusieurs activités phares du festival se dérouleront dans la commune de Latmingué, sous la présence du maire Dr Macoumba Diouf, qui mène une politique dynamique de promotion du développement local et de valorisation des talents communautaires. Les organisateurs lui adressent leurs sincères remerciements pour son soutien constant. Cette organisation vise à revaloriser, en communion avec les populations, le riche patrimoine de Latmingué, un pan important de l’histoire du Saloum.

Rappelons que le FETHEKAO 2025 accueillera des troupes venues du Burkina Faso, de Guinée-Conakry, de Côte d’Ivoire, du Mali, de France, de Suisse et bien entendu du Sénégal.

Les activités prévues incluent :

• des spectacles de théâtre,

• des dégustations de gastronomie locale,

• des débats thématiques,

• des fora,

• des formations,

• des veillées traditionnelles,

• des visites de sites historiques,

entre autres animations culturelles.

Un suspect arrêté dans le cambriolage du service informatique de la direction du Trésor

Un tournant majeur vient d’être enregistré dans l’enquête sur le cambriolage du service informatique de la direction du Trésor. Plus d’un mois après les faits, la Sûreté urbaine (SU), en charge du dossier, a interpellé un suspect du nom de M. Sall. Âgé de 26 ans, le jeune homme est domicilié à Rebeuss.

Selon les informations rapportées par Enquête dans son édition de ce jeudi 10 avril, M. Sall est passé aux aveux. Il a reconnu sans ambages son implication dans ce vol audacieux, survenu dans la nuit du 2 mars. Ce jour-là, trois bureaux du service informatique avaient été visités, et plusieurs ordinateurs emportés.

Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Le mis en cause aurait également révélé aux enquêteurs l’identité du receleur des appareils volés. Il s’agirait d’un certain Malaw, dont la localisation est déjà établie par les forces de l’ordre. Son arrestation ne serait désormais plus qu’une question d’heures, selon les sources du journal.

Les investigations se poursuivent, et les autorités espèrent que ces avancées permettront non seulement de retrouver le matériel dérobé, mais aussi de lever le voile sur d’éventuelles complicités internes dans cette affaire qui a suscité de vives inquiétudes au sein de l’administration.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°439 – 10/04/2025

🔴 DE TROUBADOURESSE DE L’ADMINISTRATION MACKY À CANTATRICE DU DUO DIOMAYE-SONKO : LES DEUX FACES DE MIMI
🔴 ATTAQUE DE LA LOI INTERPRÉTATIVE DE L’AMNISTIE : L’OPPOSITION MISE SUR LES « 7 SAGES »

🔴 « POUR LA PREMIÈRE FOIS, AUCUN LUTTEUR N’A ÉTÉ FINANCIÈREMENT SANCTIONNÉ » : LE CNG JUBILE
🔴 COUPE DU SÉNÉGAL : GUELWAARS SURPREND DUC ET FILE EN DEMIES

Réorganisation du Conseil national de la Jeunesse : Le Président Diomaye fixe un ultimatum au 1er juillet 2025

Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a réaffirmé sa volonté de faire de la jeunesse sénégalaise un acteur central du développement national. Lors du Conseil des ministres tenu ce mercredi 9 avril 2025, il a exhorté le ministre de la Jeunesse à procéder, d’ici le 1er juillet 2025, à la réorganisation consensuelle du Conseil national de la Jeunesse (CNJ).

Dans son discours, le chef de l’État a souligné l’urgence de repositionner l’instruction civique dans les programmes de formation à tous les niveaux. Il a insisté sur la nécessité d’investir davantage dans les infrastructures sociales, sportives et culturelles, en vue de mieux encadrer et valoriser le potentiel des jeunes sénégalais, dans toute leur diversité.

« Il convient de renforcer la vie associative à l’école, dans les daara, dans les quartiers et les villages du pays », a plaidé le président Diomaye, en appelant à une dynamique nationale favorisant l’expression, la structuration et l’autonomisation des jeunes.

Le Conseil national de la Jeunesse, à cet effet, devra évoluer vers un organe consultatif, capable de fédérer les aspirations et propositions des jeunes dans les grandes orientations du développement national. La refondation de cette instance emblématique de la jeunesse sénégalaise s’inscrit dans une volonté de rupture avec les pratiques antérieures, souvent marquées par des tensions internes ou des dérives politiques.

Par ailleurs, le chef de l’État a félicité les jeunes ayant participé aux Journées mondiales de la Jeunesse (JMJ), organisées les 5 et 6 avril 2025 à Pout Diack, dans la région de Thiès. Il a salué cette mobilisation comme un exemple d’engagement citoyen, spirituel et social, à encourager dans toutes les sphères de la vie nationale.

En fixant un délai ferme au ministre de la Jeunesse, le président Diomaye affiche sa volonté de passer rapidement à l’action pour bâtir un nouveau cadre de concertation des jeunes, adapté aux défis contemporains et au projet de transformation du pays.

Marche rouge du 11 avril : les travailleurs sénégalais dénoncent les licenciements abusifs et le recrutement sélectif

Un vent de colère souffle sur le monde du travail au Sénégal. À l’initiative du Rassemblement des travailleurs du Sénégal, une « marche rouge » est annoncée pour ce jeudi 11 avril 2025, à Dakar, pour dénoncer ce que les organisateurs qualifient de licenciements abusifs et de recrutement sélectif pratiqué par l’État.

La manifestation, qui débutera à 15 heures au rond-point Abass Ndao pour se terminer au rond-point de la Poste de Médina, se veut un acte fort de protestation face à ce que les travailleurs considèrent comme des pratiques injustes et inhumaines. Selon les initiateurs de la marche, des centaines de salariés ont été licenciés sans justification valable, dans plusieurs secteurs publics comme privés, sans recours possible ni indemnisation équitable.

« Nous ne sommes pas des statistiques, mais des pères et mères de famille qui ont perdu leur emploi du jour au lendemain, sans explication, sans procédure équitable. Trop, c’est trop ! » a déclaré l’un des porte-voix du mouvement.

Au-delà des licenciements jugés arbitraires, le collectif pointe du doigt l’opacité dans les procédures de recrutement au sein de la fonction publique. Ils dénoncent ce qu’ils appellent un système de favoritisme, où l’accès à l’emploi public serait réservé à une minorité bénéficiant d’appuis politiques ou sociaux.

Dans un communiqué publié mardi, le Rassemblement affirme : « Nous disons non aux licenciements abusifs, non au recrutement sélectif, oui à une justice sociale pour tous les travailleurs sénégalais ». Il ajoute que cette marche est pacifique, mais qu’elle se veut symboliquement rouge, en référence au sang et à la douleur des familles affectées par ces décisions administratives.

La marche du 11 avril s’inscrit dans un contexte de forte pression sociale et d’attentes grandissantes vis-à-vis du nouveau pouvoir, alors que le taux de chômage reste préoccupant, et que les inégalités dans l’accès à l’emploi continuent d’alimenter frustrations et tensions.

Les organisateurs espèrent que leur message atteindra les autorités, et que cette mobilisation populaire poussera à une révision des pratiques dans la gestion des ressources humaines, tant dans le secteur public que privé.

Reste à savoir si cette première « marche rouge » ne sera que le début d’un mouvement social plus large, à l’heure où la demande de justice sociale ne cesse de croître au Sénégal.

Médiature de la République : 279 réclamations en 2023-2024, le foncier en tête et l’État épinglé pour non-respect des décisions de justice

Le Médiateur de la République, Demba Kandji, a présenté ce mercredi le rapport annuel de son institution, couvrant la période de janvier 2023 à juin 2024. Ce document, partagé avec la société civile, dresse un état des lieux des dysfonctionnements administratifs signalés par les citoyens, révélant un nombre important de réclamations et mettant en lumière certaines pratiques préoccupantes de l’État.

Selon le rapport, la Médiature a reçu 279 réclamations au cours de la période concernée. Dix-huit de ces dossiers ont été déclarés irrecevables, car ne relevant ni d’une administration publique ni d’un service exerçant une mission d’intérêt général. Sur les réclamations traitées, 14 ont abouti à une médiation réussie, trois ont été jugées non fondées et 231 sont encore en cours de traitement.

Lors de la présentation, Demba Kandji a précisé : « Nous sommes autour de 300 réclamations pertinentes. Le rapport parle de 279 traités. C’est divisé entre les litiges fonciers, qui dominent, et les autres, relatifs à des situations administratives, notamment celles de fonctionnaires. »

Les affaires foncières représentent 25,1 % des cas traités par la Médiature. Le médiateur a différencié les problématiques entre foncier urbain et rural. Selon lui, le foncier urbain pose moins de difficultés en raison de la disponibilité de titres et de l’accès plus facile aux juridictions. Le foncier rural, en revanche, reste marqué par les pratiques coutumières, souvent à l’origine de conflits graves entre agriculteurs et éleveurs.

« Le foncier rural est un problème majeur. Les titres sont rares, la justice est difficilement accessible et les litiges dégénèrent souvent. Nous avons beaucoup travaillé sur ces questions avec les pasteurs et les agriculteurs », a souligné Demba Kandji.

Autre constat alarmant du rapport : l’État sénégalais a été épinglé à plusieurs reprises pour son refus ou son retard à exécuter certaines décisions de justice, notamment celles rendues contre lui. « Avec la récurrence des réclamations, on se rend compte que l’État lui-même n’exécute pas les décisions qui le condamnent. Et pourtant, la puissance publique devrait être la première à s’incliner devant une décision judiciaire. C’est ça, l’État de droit », a martelé Demba Kandji.

Il a estimé qu’il était temps de lancer une réflexion institutionnelle pour rappeler à l’administration publique son obligation d’appliquer les décisions de justice.

Dans sa communication, le Médiateur a affirmé que les ministres concernés par les réclamations sont, dans leur majorité, coopératifs. « Les ministres répondent. S’ils ne répondent pas, je peux en faire part dans mon rapport annuel adressé au président de la République. Heureusement, pour cette année, je n’ai rien à leur reprocher. Le président Diomaye Faye, lors de la remise du rapport, a montré beaucoup d’intérêt pour nos recommandations », a-t-il indiqué.

Demba Kandji a également souligné le déficit de notoriété de la Médiature auprès du grand public. Il a plaidé pour une meilleure communication afin que les citoyens comprennent le rôle, les missions et les procédures de l’institution. « C’est à nous de faire connaître la Cour et ses méthodes. Nos rapports sont des outils de transparence. Ils parlent d’eux-mêmes », a-t-il insisté.

Enfin, il a rappelé que le Médiateur ne doit pas se contenter d’attendre des réclamations. Il a le devoir d’agir de manière proactive pour identifier les cas de mauvaise administration : « Quand un dysfonctionnement est évident, le Médiateur peut saisir l’administration, même sans requête préalable du citoyen. »

Le rapport annuel de la Médiature 2023-2024 reflète une administration encore largement défaillante dans certains domaines sensibles, notamment le foncier et le respect des décisions judiciaires. Mais il souligne aussi une volonté d’écoute croissante de la part de l’Exécutif. Il reste maintenant à voir si les recommandations du Médiateur seront pleinement suivies d’effet dans un contexte politique où la réforme de l’État et la restauration de la confiance citoyenne sont au cœur des enjeux.

Audit 2025 : la Cour des comptes cible l’ORSEC, la Muraille Verte et les Aires marines protégées

En marge de la 10e Assemblée générale de l’Association des Institutions Supérieures de Contrôle ayant en Commun l’Usage du Français (AISCCUF), tenue ce mercredi 10 avril 2025 à Dakar, le Premier président de la Cour des comptes du Sénégal, Mamadou Faye, a annoncé le lancement de trois importantes missions d’audit pour l’année en cours. Il s’agit du plan ORSEC (Organisation des secours), de l’Agence de la Grande Muraille verte et des Aires marines protégées.

Cette annonce intervient dans un contexte de forte demande de transparence dans la gestion des ressources publiques, à la suite de la publication très commentée du rapport d’audit couvrant la période 2019-2024. « Nous avons inscrit dans notre programme de contrôle pour l’année 2025 trois missions d’audit : le plan ORSEC dédié à la gestion des inondations, l’Agence de la Grande Muraille verte ainsi que les Aires marines protégées », a déclaré Mamadou Faye devant un parterre de journalistes.

Le chef de l’institution de contrôle a profité de cette tribune pour rappeler que la Cour des comptes agit au nom des citoyens et que ses rapports sont des instruments puissants de redevabilité. « Ces documents parlent d’eux-mêmes. Ils sont un moyen de communication à part entière », a-t-il souligné.

L’événement, qui réunit des Institutions Supérieures de Contrôle (ISC) venues de l’espace francophone, s’est ouvert autour du thème : « Enjeux des changements climatiques au sein des Institutions Supérieures de Contrôle francophones : Quelle adaptabilité pour les ISC ? » En présence de Gwladys De Castries, secrétaire générale adjointe de la Cour des comptes française, les participants ont échangé sur les défis liés au changement climatique et le rôle croissant des ISC dans la surveillance des politiques publiques environnementales.

Mamadou Faye a également reconnu que la Cour des comptes est encore insuffisamment connue du grand public. Il a ainsi plaidé pour une meilleure vulgarisation des procédures et des missions de l’organe qu’il dirige. « Il nous appartient de mieux communiquer. Les débats doivent nous pousser à faire en sorte que les journalistes, les rapporteurs et les citoyens comprennent les procédures de la Cour », a-t-il insisté.

Ces nouvelles missions d’audit, ciblant des secteurs sensibles liés à la gestion des catastrophes naturelles, à l’environnement et aux ressources marines, s’inscrivent dans une dynamique de redéfinition du rôle de la Cour des comptes face aux enjeux contemporains, notamment en matière de gouvernance écologique et de transparence dans la gestion des fonds publics.

Audit des finances publiques : Mamadou Faye confirme la transmission de plusieurs dossiers au procureur

Le Premier président de la Cour des comptes, Mamadou Faye, s’est exprimé ce mercredi 10 avril 2025 lors de la 10e Assemblée générale de l’Association des institutions supérieures de contrôle ayant en commun l’usage du français (AISCCUF), à Dakar. Il est revenu en détail sur le rapport d’audit de la gestion des finances publiques du Sénégal entre 2019 et 2024, un document qui continue de susciter de vives réactions à l’échelle nationale.

Selon Mamadou Faye, la polémique née de la publication du rapport est compréhensible et même légitime. « C’est la première fois dans l’histoire du Sénégal, et même dans bien des pays africains, qu’un tel exercice de transparence est conduit », a-t-il affirmé. Pour lui, la Cour des comptes a pour mission de travailler au nom des citoyens, et il est normal que ceux-ci s’expriment. « Cela ne nous dérange pas. C’est un signal pour nous, en tant qu’institution, qu’il nous faut mieux communiquer sur notre rôle et nos méthodes. »

Il a tenu à rappeler que l’audit s’est déroulé dans le strict respect des procédures prévues. « Nous avons appliqué les règles de la procédure écrite, secrète et contradictoire. La contradiction avec le ministère des Finances a bien eu lieu », a-t-il insisté. Toutefois, il précise que la Cour des comptes n’est pas responsable de garantir la contradiction entre le ministère et les autres entités concernées par le rapport.

Mamadou Faye a aussi souligné que le rôle de la Cour est d’instruire à la fois à charge et à décharge. Il a expliqué qu’il peut y avoir deux types de suites : les fautes de gestion, qui relèvent de la chambre de discipline financière, et les faits susceptibles de poursuites pénales, qui sont transmis à la justice. « Le financier ne tient pas le pénal, tout comme le pénal ne tient pas le financier », a-t-il déclaré.

Sur les suites concrètes du rapport, le Premier président a confirmé que plusieurs dossiers ont déjà été transmis au procureur général de la Cour des comptes, lequel les soumettra à la chambre de discipline financière. Par ailleurs, certains dossiers ont également été envoyés au ministère de la Justice, ouvrant potentiellement la voie à des poursuites judiciaires.

Enfin, Mamadou Faye a assuré que la Cour des comptes ne s’immiscera pas dans les enquêtes judiciaires qui pourraient découler du rapport. « Le judiciaire a ses propres procédures, et nous avons les nôtres. Chacun agit dans son champ de compétence. »

Cette déclaration du président de la Cour des comptes intervient dans un contexte politique tendu, alors que l’opposition et la majorité s’affrontent sur les responsabilités dans la gestion financière du pays durant les cinq dernières années. Elle apporte également un éclairage précieux sur le fonctionnement d’une institution de plus en plus exposée, appelée à jouer un rôle central dans l’assainissement de la gouvernance publique.

Décès du Khalife général des Layènes : Ousmane Sonko reporte sa séance de questions avec les députés

Le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé ce mercredi soir le report de sa séance de questions d’actualité avec les députés, initialement prévue ce jeudi 10 avril 2025. Une décision prise en raison du décès du Khalife général des Layènes, Serigne Mouhamadou Makhtar Thiaw Laye, survenu à Dakar. Le chef du gouvernement a exprimé sa solidarité avec la communauté layène et décrété le report des activités officielles prévues au Parlement.

« En ces moments de deuil, et en accord avec l’institution parlementaire, nous avons décidé de reprogrammer la séance des questions d’actualité, initialement prévue ce jeudi 10 avril, au lundi 14 avril 2025 à 10 heures », a précisé Ousmane Sonko dans une déclaration publiée sur ses réseaux sociaux.

Dans un message empreint de solennité, le Premier ministre a salué la mémoire du défunt Khalife, qu’il décrit comme un homme de paix, de dialogue et d’unité, rappelant l’attachement de Serigne Mouhamadou Makhtar Thiaw Laye aux valeurs spirituelles, mais aussi à la stabilité du pays. Il a adressé ses condoléances à la famille du défunt, à toute la communauté layène, ainsi qu’au peuple sénégalais dans son ensemble.

« Serigne Mouhamadou Makhtar Thiaw Laye a marqué son époque par son attachement indéfectible aux valeurs de paix, de dialogue et d’unité. Au nom du gouvernement et en mon nom personnel, je tiens à adresser mes condoléances les plus émues à sa famille, à la communauté layène, ainsi qu’à tout le peuple sénégalais », a-t-il écrit.

Le report de cette séance intervient alors que le contexte politique reste tendu, notamment autour des débats sur la loi interprétative de l’amnistie, récemment adoptée à l’Assemblée nationale. Cette première grande confrontation directe entre le chef du gouvernement et les parlementaires était attendue, notamment par l’opposition, qui compte interpeller le Premier ministre sur plusieurs dossiers brûlants, dont l’état de la justice, la situation économique et les tensions sociales.

La nouvelle date retenue pour la séance est désormais fixée au lundi 14 avril à 10 heures, sauf nouveau changement. En attendant, l’hommage unanime rendu au Khalife décédé a momentanément suspendu les joutes politiques, dans un esprit d’unité nationale.

Assemblée nationale : l’opposition parlementaire boycotte la prochaine plénière pour protester contre des « violations graves »

Ce mercredi 9 avril 2025, l’opposition parlementaire sénégalaise a annoncé qu’elle boycottera la prochaine séance plénière de l’Assemblée nationale. Prévue initialement le jeudi 10 avril, cette séance a été reportée à une date non encore précisée. L’annonce a été faite par Thierno Alassane Sall, député non-inscrit et leader du parti La République des Valeurs, lors d’une conférence de presse conjointe avec le groupe Takku Wallu Sénégal.

Devant la presse, le député a affirmé que la décision a été prise en concertation avec les responsables de l’opposition parlementaire, notamment la présidente du groupe Takku Wallu, Me Aïssata Tall Sall, et la coordonnatrice des non-inscrits. Il a souligné que les élus opposés à la majorité présidentielle entendent ainsi dénoncer « la dérive autoritaire » en cours au sein de l’institution législative.

« Par respect pour nos électeurs et l’opinion nationale, nous tenons cette séance d’information afin que nul n’en ignore le sens et le bien-fondé », a déclaré Thierno Alassane Sall.

Dans une déclaration sans détour, le député a pointé deux raisons majeures justifiant ce boycott. La première, selon lui, est la violation répétée du règlement intérieur de l’Assemblée nationale par la majorité, « sous l’impulsion du président de l’institution », El Malick Ndiaye, qu’il accuse de se comporter « comme le président du groupe parlementaire Pastef ».

« Que se passe-t-il à l’Assemblée nationale pour que nous en arrivions là ? », s’est interrogé Thierno Alassane Sall, avant de dénoncer un climat institutionnel où les droits de l’opposition seraient bafoués au nom de la discipline de parti.

Il accuse notamment la majorité de bloquer les initiatives législatives de l’opposition, de monopoliser les débats et de faire passer des lois controversées sans véritable débat démocratique, en référence notamment à la loi interprétative de l’amnistie récemment adoptée.

Ce boycott intervient dans un contexte déjà tendu, marqué par de vives divisions autour de l’interprétation de la loi d’amnistie, de la gestion de certains dossiers judiciaires, et du rôle grandissant de Pastef au sein de l’hémicycle. L’opposition estime que l’Assemblée nationale est en train de devenir un simple relais de l’exécutif, au lieu de jouer pleinement son rôle de contre-pouvoir.

Thierno Alassane Sall a indiqué que cette décision de boycott n’est pas une démission, mais un acte de protestation politique fort. Il affirme que l’opposition continuera de siéger dans les commissions et de déposer des propositions de loi, mais refusera de prendre part aux séances plénières tant que les conditions d’un fonctionnement parlementaire équilibré ne seront pas restaurées.

« Nous ne pouvons pas cautionner un théâtre institutionnel où tout est joué d’avance. Le Parlement doit rester un lieu de débat, de confrontation d’idées, pas une chambre d’enregistrement », a-t-il martelé.

Le report de la plénière prévue le 10 avril, officiellement pour des raisons d’agenda, semble s’inscrire dans cette dynamique de crispation. Aucune nouvelle date n’a encore été communiquée.

Communique du conseil des ministres du Mercredi 09 Avril 2025

Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 09 avril 2025, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République.

A l’entame de sa communication, le Président de la République a présenté les condoléances de la Nation à la communauté Layène et à la Oummah islamique suite au rappel à Dieu de Serigne Mouhamadou Makhtar LAYE, Khalife général des Layènes. 

           Un an, jour pour jour, le Chef de l’Etat présidait le premier Conseil des Ministres, après la mise en place du Gouvernement, le 05 avril 2024, sous la direction du Premier Ministre Ousmane SONKO. Au terme d’une année pleine de labeur, le Président de la République a rendu grâce à Dieu. Il a magnifié l’engagement résolu du Gouvernement à réaliser méthodiquement et sans tarder le projet patriotique pour un Sénégal souverain, juste et prospère, dans la paix, la stabilité et la solidarité. 

          Le Chef de l’Etat est revenu sur la célébration du 65ème anniversaire de la fête de l’indépendance qui a connu cette année un succès exceptionnel, dans la communion et la ferveur patriotique faisant la fierté de la Nation entière. Le Président de la République magnifie la présence des Chefs d’Etat de la Gambie, de la Mauritanie et de la Guinée Bissau et du Viceprésident de la République fédérale du Nigéria. Il a adressé ses chaleureuses félicitations au Ministre des Forces armées, au Chef d’Etat-major Général des Armées et au Haut Commandant de la Gendarmerie nationale et Directeur de la Justice militaire pour l’excellente préparation et le déroulement remarquable des cérémonies de prise d’armes et des défilés sur l’ensemble du territoire national. Il a félicité l’ensemble des forces de défense et de sécurité pour leur engagement permanent au service de la Nation et a aussi remercié et félicité les élèves, les mouvements de jeunesse, les acteurs culturels et toutes les forces vives de la Nation qui ont brillamment contribué au succès des manifestations et des défilés. Dans ce contexte de réappropriation de notre histoire et de nos valeurs fortes, il a salué l’exemplarité de nos forces de défense et de sécurité dans la préservation et le renforcement d’une citoyenneté active et constructive pour le Sénégal.

         La promotion de la culture du civisme et de la citoyenneté dans tous les secteurs de la vie nationale est au centre des préoccupations du Président de la République. Il a, à cet égard, rappelé au Gouvernement que la mobilisation et l’encadrement de la jeunesse dans des activités de développement, ainsi que la consolidation soutenue du lien Armée-Nation, s’érigent en priorité. Il a demandé au Premier Ministre d’intensifier, dans l’esprit d’un Sénégal souverain, juste et prospère, la mise en œuvre du Programme national de Promotion de la Citoyenneté, mais également le développement d’une nouvelle politique de jeunesse, innovante, ambitieuse et conforme, d’une part, à nos valeurs historiques et culturelles et, d’autre part, aux évolutions technologiques, économiques et sociales du monde contemporain.

          Le Chef de l’Etat a souligné l’urgence de repositionner l’instruction civique dans les curricula de formation et d’investir dans les infrastructures sociales, sportives et culturelles destinées à l’encadrement et à la valorisation du potentiel multisectoriel des jeunes du Sénégal.          Dès lors, il convient de renforcer la vie associative à l’école, dans les daara et les différents quartiers et villages du Sénégal. A ce titre, il a demandé au Ministre en charge de la Jeunesse de veiller à la réorganisation consensuelle, avant le 1er juillet 2025, du Conseil national de la Jeunesse qui doit évoluer vers un organe consultatif qui fédérera toutes les propositions et aspirations des jeunes du Sénégal dans le cadre du développement national. Il a salué l’organisation les 5 et 6 avril 2025 des Journées mondiales de la Jeunesse (JMJ) à Pout Diack
(dans la région de Thiès) et félicité l’ensemble des participants.

          Le Président de la République a saisi l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la santé, le 07 avril 2025, pour rappeler au Gouvernement, au Ministre de la Santé et de l’Action sociale notamment, l’urgence d’accentuer la mise en œuvre de mesures hardies de modernisation du système de santé dans tous ses compartiments. Il a indiqué, à cet égard, l’impérieuse nécessité de consacrer la prévention des maladies comme principe directeur de la politique nationale de santé. Il convient de placer la gestion des patients au cœur des performances du système sanitaire. Dans cette perspective, il a appelé au déploiement de la nouvelle carte sanitaire du Sénégal dans une logique de cohérence, de complémentarité et d’optimisation des infrastructures et établissements sanitaires, de même que des services et offres de soins. Il a souligné, en outre, l’importance de finaliser la réforme hospitalière, d’améliorer en permanence la qualité des équipements et du plateau médical ainsi que la fonctionnalité des services d’accueil et de prise en charge des urgences.

          Le Chef de l’Etat a insisté sur la nécessité d’améliorer la prise en charge des pathologies chroniques (insuffisance rénale, cancer, etc.), de relancer le programme élargi de vaccination et de présenter un plan quinquennal prévisionnel de recrutement des personnels dans le système de santé publique en perspective de l’ouverture progressive et la mise à niveau d’établissements et de structures de santé dans toutes les régions du Sénégal. Au demeurant, il a demandé au Ministre de la Santé et de l’Action sociale, en relation avec le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, de prendre toutes les mesures et dispositions idoines, afin de lutter efficacement contre la vente illicite de médicaments et l’exercice illégal d’activités médicales et chirurgicales sur l’étendue du territoire national. Dans le même ordre d’idées, il a demandé au Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et au Ministre de la Santé et de l’Action sociale, de travailler à un meilleur contrôle des établissements d’enseignement et de formation en médecine, pharmacie et en développement sanitaire et social. 

           Le Président de la République a engagé le Gouvernement à accorder une attention particulière aux Facultés et Unités de Formation et de Recherche en médecine, aux établissements publics et privés de formation en médecine, pharmacie et génie sanitaire. Il a demandé au Gouvernement de veiller à l’amélioration du fonctionnement des Centres hospitalo-universitaires (cas des CHU Fann et Dantec), au renforcement des recrutements et au repositionnement de l’Ecole militaire de Santé et du Service de santé des Armées dans l’architecture sanitaire. Par ailleurs, il a demandé au Ministre de la Santé et de l’Action sociale de poursuivre les efforts de restructuration et de développement de l’industrie pharmaceutique afin de faire du Sénégal un pôle pharmaceutique de premier plan en Afrique. A cet effet, il a rappelé au Gouvernement l’impératif d’assurer le suivi adéquat des activités de l’Agence sénégalaise de Réglementation pharmaceutique (ARP), de la Pharmacie nationale d’Approvisionnement (PNA), ainsi que des projets pilotés par l’Institut Pasteur de Dakar, dans le cadre du renforcement de la souveraineté vaccinale et pharmaceutique du Sénégal.  Pour clore ce chapitre, il a invité le Ministre de la Santé et de l’Action sociale à réfléchir avec les acteurs impliqués sur des stratégies consensuelles de maitrise des dépenses de santé et de financement durable du système sanitaire. Il s’agit, surtout, d’accélérer la digitalisation des services de santé, dans le cadre du New Deal technologique.
          Le Chef de l’Etat a présidé le lancement de la 2ème édition de la caravane nationale de l’espace, dénommée « SPACEBUS 2025 », pilotée par l’Agence sénégalaise d’Etudes spatiales (ASES). Il a félicité la direction générale de l’ASES, et les parties prenantes pour le déploiement de cette initiative majeure de promotion du spatial au Sénégal. Après le lancement historique réussi par le Sénégal de son premier satellite (microsatellite GaindeSat 1A), le 16 août 2024, aux Etats-Unis, il a demandé au Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation de réunir tous les acteurs institutionnels et privés nationaux ainsi que les partenaires, afin de finaliser le document de référence de la politique nationale et les plans d’action coordonnés de développement du spatial adossés à la Vision Sénégal 2050.
           Dans sa communication, le Premier Ministre a porté l’attention du Conseil, au regard des évènements tragiques récents, sur l’acuité de la problématique de la prise en charge de la santé mentale, notamment le caractère obsolète de la loi n°75-80 du 9 juillet 1975 relative au traitement des maladies mentales et au régime d’internement de certaines catégories d’aliénés.             Le Premier Ministre a rappelé les défis majeurs autour de la santé mentale, en particulier l’absence d’un cadre de politique publique structurant de dialogue intersectoriel et interdisciplinaire ainsi que la non-effectivité du programme national de santé mentale décliné pour la période 2024-2028. Il a également cité, parmi les défis, la persistance de l’errance des malades mentaux, l’intégration insuffisante des soins psychiatriques dans les services de santé primaires et l’absence d’une politique structurée de mobilisation de financements au profit de la santé mentale.
           Concernant le cas préoccupant des malades mentaux errants qui relève d’un problème de santé publique, le Premier Ministre a souligné la dimension sociale de cette pathologie qui nécessite une meilleure prise en charge par les familles et les communautés, aux côtés de l’Etat. 
           Face à cette situation, le Premier Ministre a demandé au Ministre de la Santé et de l’Action sociale, en collaboration avec les Ministres en charge de la Justice, de l’Intérieur et de la Famille de mettre en place un Comité ad hoc devant œuvrer, avec tous les acteurs concernés, au plus tard à fin août 2025, d’une part, à la finalisation du processus de révision de la loi relative au traitement des maladies mentales et au régime d’internement de certaines catégories d’aliénés datant d’un demi-siècle et, d’autre part, à la mise en œuvre effective du plan stratégique d’amélioration de la qualité des soins en santé mentale 2024-2028. 
         Dans ce cadre, les réformes attendues devront prendre en charge, entre autres, le renforcement des capacités des unités spécialisées de soins et d’internement, la résorption du déficit de médecins psychiatriques, la procédure de retrait des malades mentaux errants de l’espace public et l’effectivité des visites réglementaires des établissements d’internement par les autorités habilitées. Ces actions devront être complétées par un programme de sensibilisation à déployer par le Ministère de la Santé et de l’Action sociale, en relation avec le Ministère de la Famille et des Solidarités.

AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES : 
•       le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a fait une communication sur la performance économique du Sénégal sur la période 2014-2024 ; 

•       le Ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens a fait une communication sur les réseaux autoroutiers ;

•       le Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement a fait une communication sur la préparation de l’hivernage 2025 en matière de prévention et de gestion des inondations ;

•       le Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture a fait une communication sur le programme de préparation des athlètes nationaux en vue des Jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ)  Dakar 2026.

AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS,
Le Conseil a examiné et adopté :  
•       le Projet de décret fixant les statuts-types applicables aux sociétés nationales ;  

•       le Projet de décret fixant les règles de fonctionnement de l’organe délibérant des entités du secteur parapublic.

Recours contre la loi interprétative de l’amnistie : l’opposition saisit le Conseil constitutionnel pour faire barrage à une « injustice institutionnalisée »

Un nouveau front s’ouvre dans le bras de fer politique qui secoue le Sénégal depuis l’adoption de la loi interprétative de l’amnistie. Ce mardi, vingt-trois députés de l’opposition, dont treize issus de la coalition Takku Wallu Sénégal et dix autres non-inscrits, ont officiellement saisi le Conseil constitutionnel pour contester la légalité de ce texte controversé. Ils dénoncent une loi « inique », « sélective », et contraire aux principes fondamentaux de la République.

Cette initiative parlementaire intervient dans un climat tendu, marqué par le souvenir des crises politiques des années 2021 à 2023 et par une forte attente de justice de la part des familles de victimes et des citoyens engagés pour l’État de droit.

La loi n°05/2025, présentée par le député Amadou Ba (Pastef) et adoptée par 126 voix contre 20, est censée clarifier la portée de la loi d’amnistie votée en mars 2024. Mais pour l’opposition, elle ne fait que consacrer une impunité sélective, protégeant des acteurs politiques proches du pouvoir, tout en exposant les forces de défense et de sécurité à des poursuites arbitraires.

Lors d’une conférence de presse à Dakar, Mbaye Dione, député non-inscrit et porte-parole du collectif, a accusé la majorité de vouloir instaurer une justice à deux vitesses :

« Cette loi garantit l’impunité aux partisans d’un projet politique précis, tandis que d’autres citoyens restent soumis à la rigueur de la loi. C’est une rupture d’égalité devant la loi, une dérive grave. »

Les parlementaires ont aussi dénoncé l’absence de concertation, rappelant que plusieurs organisations de la société civile avaient demandé un sursis à l’examen du texte.

Le recours insiste sur les dangers que la loi fait peser sur l’équilibre institutionnel. Selon les signataires, la lecture actuelle de l’amnistie criminalise de facto les interventions des forces de défense et de sécurité lors des événements de 2021 à 2023, au seul motif qu’elles auraient empêché un mouvement insurrectionnel. Une position que certains jugent populiste et dangereuse pour la stabilité républicaine.

Les députés estiment que cette orientation crée une pression politique sur la justice, et affaiblit l’indépendance des institutions. « Si cette loi est validée, demain n’importe quel régime pourra modifier une loi d’amnistie à son avantage. Cela ouvre la porte à l’arbitraire », déclare un membre de Takku Wallu.

La contestation s’organise donc sur trois niveaux. Le premier est juridique, avec la saisine du Conseil constitutionnel, qui devra se prononcer sur la conformité du texte avec la Constitution. Le deuxième est politique, avec un discours fort contre ce que les députés appellent une dérive autoritaire du pouvoir actuel. Enfin, le troisième est symbolique : les opposants veulent faire de cette bataille un combat pour la mémoire nationale et le respect des principes républicains.

« Nous n’accepterons pas que l’histoire soit réécrite par une majorité aux ordres. Nous devons préserver notre conscience collective », a insisté un autre député signataire.

Le recours a été introduit avec le nombre légal requis de 17 signatures. Le Conseil constitutionnel dispose désormais de plusieurs semaines pour juger de sa recevabilité et statuer sur le fond. Quelle que soit l’issue, l’opposition promet de ne pas en rester là.

« Cette loi ne passera pas dans l’opinion. C’est le début d’une résistance démocratique. Nous en appelons à la société civile, aux intellectuels, aux syndicats, pour qu’ils se mobilisent contre cette injustice institutionnalisée », ont lancé les députés.

L’adoption de la loi interprétative, censée tourner la page des violences politiques, n’aura donc pas calmé les tensions. Elle risque, au contraire, de rouvrir les plaies du passé récent et d’enflammer davantage le débat public autour de la justice, de l’égalité devant la loi et du respect des institutions.

Alioune Tine alerte sur la vague de licenciements dans la police : “L’État social est en danger”

Le défenseur des droits humains, Alioune Tine, tire la sonnette d’alarme face à la vague de licenciements qui frappe actuellement des agents de police au Sénégal. Dans une déclaration ferme, il dénonce la brutalité de ces décisions, les qualifiant d’injustes et déshumanisantes, et alerte sur leurs lourdes conséquences psychologiques et sociales.

« La multiplication et la brutalité des licenciements qui touchent aujourd’hui des agents de police est très préoccupante. Nous avons vu des travailleurs stressés, déprimés, dans un désarroi profond », a-t-il déclaré, visiblement inquiet de la situation.

Alioune Tine appelle les autorités à une réaction rapide et responsable pour éviter ce qu’il qualifie de “déconstruction de l’État social”. Il plaide pour des mesures de soutien concrètes et à la hauteur des dommages subis. « Nous invitons les autorités de l’État à œuvrer pour éviter l’effondrement de ce qui reste de l’État social, du droit au travail et des droits économiques, sociaux et culturels », a-t-il insisté.

D’après lui, l’État du Sénégal a une responsabilité directe dans la protection des travailleurs et se doit de proposer des compensations substantielles à ceux qui ont été licenciés. « Il faut des réparations à la hauteur des préjudices et des défis multiformes que traversent ces travailleurs. Il en va de la stabilité sociale et de la crédibilité des institutions », a-t-il conclu.

Alors que les voix s’élèvent contre cette série de licenciements, cet appel d’Alioune Tine vient raviver le débat sur la place des droits sociaux dans la gouvernance publique et le respect de la dignité humaine dans les décisions administratives.

Tensions à l’Assemblée nationale : Abdou Mbow interpelle El Malick Ndiaye et Ousmane Sonko

Le ton est monté ce mardi à l’Assemblée nationale, où le député Abdou Mbow, figure de l’opposition, a exprimé de vives critiques à l’encontre du président de l’institution, El Malick Ndiaye, et du Premier ministre Ousmane Sonko. L’ancien vice-président de l’Assemblée nationale a dénoncé ce qu’il considère comme un manque de considération à l’égard des parlementaires de l’opposition.

Prenant la parole en séance plénière, Abdou Mbow a exhorté El Malick Ndiaye à adopter une posture plus rassembleuse : « Il doit faire preuve de la maturité qui sied à son rang de 2e personnalité de l’État. Nous ne sommes pas à l’Assemblée nationale pour nous créer des adversaires. » Ces propos traduisent une inquiétude croissante sur la manière dont les débats sont menés sous l’actuelle présidence.

Mais c’est surtout le Premier ministre Ousmane Sonko qui a concentré les attaques du député. Selon lui, le chef du gouvernement fait preuve d’un mépris assumé envers les représentants du peuple. « Depuis notre entrée à l’Assemblée, c’est seulement la deuxième fois que le Premier ministre se présente devant l’hémicycle », a-t-il déploré, dénonçant un manque de dialogue et de respect des institutions.

Abdou Mbow accuse par ailleurs Ousmane Sonko de vouloir instrumentaliser l’Assemblée nationale à des fins politiques : « Le Premier ministre cherche à transformer l’Assemblée nationale en agence de communication gouvernementale pour diffuser ses messages. Les députés de l’opposition ne l’accepteront pas. »

Ces déclarations illustrent les tensions persistantes entre l’exécutif et une partie de l’opposition, dans un contexte politique déjà marqué par de vives polémiques. L’Assemblée nationale semble aujourd’hui plus que jamais être le théâtre d’une confrontation entre deux visions du pouvoir et de la démocratie. Reste à savoir si cette escalade verbale débouchera sur un dialogue républicain ou accentuera davantage la polarisation politique.

Déstabilisation de l’Afrique par la Russie : 

Le Lady Mariia, un navire russe sous sanctions, se dirige actuellement vers le Golfe de Guinée pour y déposer des tonnes d’armement

Le navire battant pavillon russe, Lady Mariia, fait cap vers le Golfe de Guinée, qu’il devrait rallier d’ici la mi-avril. Selon des informations vérifiées reçues, l’objectif serait d’y déposer des armes et munitions de la part des autorités russes. 

 

Appartenant à l’armateur russe MG-Flot LLC (anciennement Transmorflot LLC), le bateau est répertorié parmi ceux qui s’activent souvent dans le transport d’armements russes de divers calibres, d’où la sanction infligée par les Américains, depuis 2022. 

 

Depuis 2023, la Russie a intensifié son soutien militaire en Afrique, notamment en envoyant de grandes quantités d’armements aux mercenaires de Wagner puis de l’AfricaCorpdans les pays de l’AES et en Centrafrique. Ces miliciens sont responsables selon l’ONU et des ONG comme Human RightsWatch de nombreuses exactions et violences. En janvier 2025déjà, des armes ont été convoyées à Conakry, pour être finalement acheminées à Bamako, leur destination finale. 

Les activités du navire Lady Mariia font partie de la stratégie de Moscou pour renforcer son influence en Afrique en sécurisant l’accès aux ressources naturelles, comme l’or et les diamants sur lesquelles elle se rémunère en échange de l’envoi de mercenaires. 

Le renforcement de la présence russe en Afrique fait suite à la perte par le Kremlin de son allié précieux, Bachar Al Assad en Syrie depuis décembre 2024. Le soutien aux régimes autoritaires de l’AES constitue une bouée de sauvetage censée contrebalancer la perte de la Syrie. 

Ces armes peuvent renforcer sa fragilité et la volatilité sécuritaire dans la zone du Sahel, minée par la présence de groupes terroristes qui font face à des armées exsangues. 

Cette approche basée sur une logique transactionnelle et cynique profite des difficultés africaines, tout en exacerbant les conflits locaux sans veiller à la seule urgence de la région : le retour de la paix, socle du développement économique. 

 

« Amoul Yakaar » risque 4 mois de prison ferme pour vol et destruction de biens

Le tisserand Anis Preira, plus connu sous le pseudonyme d’« Amoul Yakaar », a comparu mardi 8 avril 2025 devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Il est poursuivi pour vol et destruction de biens appartenant à autrui, à la suite d’une bagarre survenue dans un bar de la capitale. Le prévenu risque 4 mois de prison ferme, selon les réquisitions du procureur. Le verdict est attendu le 10 avril.

Les faits remontent à une soirée mouvementée, durant laquelle Anis Preira aurait, après avoir consommé de l’alcool, insulté et agressé Tamsir Ndiaye, avant de lui voler la somme de 50.000 F CFA et de détruire son téléphone portable. La victime affirme que l’accusé s’est emparé de son portefeuille pendant l’altercation et a cassé son téléphone dans la foulée.

Un témoignage clé est venu appuyer les déclarations de Tamsir Ndiaye : Evelyne Diatta, présente au moment des faits, a affirmé avoir vu le prévenu cacher le portefeuille dans les toilettes de l’établissement. Bien qu’il ait nié les faits à la barre, Anis Preira les avait reconnus durant l’enquête, expliquant avoir agi sous le coup du besoin, motivé par l’envie de se procurer de l’alcool.

Le ministère public a requis une peine de 4 mois de prison ferme, assortie d’une amende de 20.000 F CFA, mettant en avant la répétition des infractions et le casier judiciaire chargé du mis en cause. « Il a déjà été condamné à 3 ans de prison en 2015 pour coups et blessures volontaires », a rappelé le procureur. La partie civile, quant à elle, réclame 60.000 F CFA à titre de dommages et intérêts.

Le tribunal rendra son verdict ce jeudi 10 avril.

Lac de Guiers 2 face à la justice : du sable de l’arène à la barre du tribunal

Le célèbre lutteur de Guédiawaye, Lac de Guiers 2, se retrouve mêlé à une affaire judiciaire aux contours bien plus sombres que ses combats dans l’arène. Poursuivi pour association de malfaiteurs et escroquerie au visa portant sur une somme de plus de 53 millions de FCFA, le champion a comparu ce mardi devant le tribunal correctionnel de Pikine-Guédiawaye.

Selon le journal L’Observateur, cette affaire, révélée en mai 2024, s’apparente à une escroquerie bien organisée, centrée autour d’un faux projet de voyage vers l’Europe. Dix-huit jeunes, pour la plupart issus de milieux modestes – commerçants, pêcheurs, tailleurs ou marchands – affirment avoir remis d’importantes sommes d’argent au lutteur et à son complice présumé, Abdou Salam Diagne, aujourd’hui détenu dans une autre affaire.

En échange, les plaignants espéraient obtenir des visas professionnels, motivés par la promesse d’un voyage à l’étranger lié à un supposé combat de Lac de Guiers 2 en Europe.

À la barre, le lutteur a nié toute intention frauduleuse. Il affirme avoir seulement joué un rôle d’intermédiaire, et assure avoir remis l’intégralité des fonds à son acolyte. « Je voulais juste aider », a-t-il déclaré, évoquant les préparatifs de son duel contre Siteu et un quota de cinq accompagnants qui lui aurait été accordé.

Mais pour le parquet, l’argument ne tient pas. Une vidéo présentée lors de l’audience montre le lutteur en train de rassurer les victimes et de leur faire des promesses explicites concernant les visas. Une preuve, selon le ministère public, que Lac de Guiers 2 a sciemment utilisé sa notoriété pour manipuler des jeunes en quête d’un avenir meilleur.

« Ce n’est pas une erreur, c’est une escroquerie en bande organisée », a martelé le procureur, avant de requérir un an de prison ferme à son encontre.

L’avocat des plaignants, tout en saluant le dépôt de 54 millions de FCFA consigné à la Caisse des Dépôts et Consignations par le lutteur, a insisté sur le traumatisme moral causé : « Ces jeunes ont tout perdu. Ils méritent justice. »

En face, la défense a plaidé la clémence, soulignant la bonne foi de leur client, son absence de casier judiciaire et sa volonté manifeste de réparer le tort causé.

Le verdict est attendu pour le 22 avril prochain. En attendant, Lac de Guiers 2 reste libre, mais sous le poids d’une affaire qui pourrait lourdement entacher sa réputation.

Macky Sall rejoint le Conseil de la Fondation Mo Ibrahim : un nouvel engagement pour la gouvernance en Afrique

L’ancien président de la République du Sénégal, Macky Sall, amorce une nouvelle étape de son parcours au service du continent africain. Ce mardi, il a été officiellement nommé membre du Conseil de la Fondation Mo Ibrahim, une institution panafricaine de premier plan dédiée à la promotion de la bonne gouvernance, du leadership éclairé et du développement durable en Afrique.

La Fondation Mo Ibrahim, créée en 2006 par l’homme d’affaires et philanthrope soudano-britannique Mo Ibrahim, est reconnue pour son engagement constant en faveur de la transparence, de la responsabilité publique et de la démocratie sur le continent. Son Conseil, loin d’être un simple organe consultatif, constitue une instance décisionnelle stratégique, chargée de piloter les grandes orientations de la Fondation. Présidé par le Dr Mo Ibrahim lui-même, ce Conseil rassemble des personnalités de renom issues de gouvernements, d’organisations internationales, du monde universitaire et du secteur privé.

La nomination de Macky Sall s’inscrit dans cette dynamique d’excellence. Aux côtés de figures internationales comme Lord Mark Malloch-Brown, également nommé récemment, l’ancien président sénégalais participera à définir les priorités de l’organisation, orienter ses programmes et amplifier son impact sur les enjeux de gouvernance, de sécurité, d’équité et de développement durable à l’échelle africaine.

Ce nouveau rôle vient prolonger l’engagement de Macky Sall en faveur du continent. À la tête du Sénégal pendant plus d’une décennie (2012-2024), il a mené des réformes institutionnelles majeures, impulsé d’importants projets d’infrastructures et renforcé le rôle diplomatique du pays sur la scène régionale et internationale. Son mandat a également été marqué par un engagement au sein de la CEDEAO et de l’Union africaine, notamment dans la prévention et la résolution des conflits.

En rejoignant la Fondation Mo Ibrahim, Macky Sall apporte une expertise précieuse, forgée par des années de gestion de l’État et de diplomatie continentale. Il contribuera ainsi à faire émerger des réponses concrètes aux défis de l’Afrique : gouvernance économique, stabilité politique, transition écologique, autonomisation des jeunes, ou encore leadership inclusif.

La Fondation Mo Ibrahim se distingue aussi par son célèbre Prix Ibrahim, qui récompense chaque année un ancien chef d’État africain ayant dirigé son pays avec intégrité, efficacité et dans le respect des règles démocratiques. Bien que Macky Sall ne fasse pas partie du Comité chargé de sélectionner les lauréats, sa présence au Conseil renforce la légitimité de cette institution dans la reconnaissance des trajectoires de leadership exemplaires sur le continent.

Dans un contexte géopolitique en mutation, l’Afrique a besoin de voix fortes et crédibles pour défendre ses intérêts dans les débats mondiaux. Avec son expérience de médiateur et de porte-voix des préoccupations africaines, Macky Sall pourra contribuer à affirmer cette voix au sein de la Fondation Mo Ibrahim.

Cette nomination représente ainsi plus qu’un retour sur la scène panafricaine : elle symbolise la volonté d’un ancien président de continuer à peser sur les trajectoires de gouvernance, de paix et de développement en Afrique, en mettant son expérience au service du bien commun.

Saisie des avoirs de Farba Ngom : un nouvel épisode dans la traque des biens mal acquis

L’affaire Farba Ngom connaît un nouveau rebondissement judiciaire. Dans son édition de ce mercredi 9 avril, le journal Libération révèle que le président du Collège des juges d’instruction du Pool judiciaire financier a pris deux mesures fortes à l’encontre de l’ex-député-maire des Agnam, réputé proche de l’ancien président Macky Sall.

Deux ordonnances de saisie conservatoire ont été émises. La première vise un compte bancaire détenu par Farba Ngom à la NSIA Banque. La seconde concerne un patrimoine immobilier particulièrement étendu : 11 titres fonciers répartis dans plusieurs localités du pays, notamment à Mbour, Thiès et Rufisque. Une offensive judiciaire qui traduit la détermination des nouvelles autorités à lutter contre l’enrichissement illicite et l’impunité financière.

En réponse, les avocats de Farba Ngom ont rapidement contre-attaqué. Ils ont interjeté appel contre les saisies et soumis une nouvelle proposition de caution pour leur client. En parallèle, ils ont introduit une demande d’expertise médicale, affirmant que l’état de santé de leur client serait incompatible avec une éventuelle incarcération.

Cette affaire s’inscrit dans une dynamique plus large : depuis l’alternance au sommet de l’État, les nouvelles autorités judiciaires sénégalaises ont multiplié les enquêtes visant d’anciens responsables politiques et hauts fonctionnaires soupçonnés de malversations. Une démarche qui s’inscrit dans une volonté affichée de moralisation de la vie publique et de reddition des comptes.

Le cas de Farba Ngom, figure politique influente durant les deux mandats de Macky Sall, symbolise ainsi ce tournant judiciaire majeur. Reste à voir si les recours engagés par ses conseils réussiront à infléchir la ligne dure adoptée par le Pool financier.

Décès du Khalife Général des Layènes : Serigne Mouhamadou Makhtar Thiaw Laye rappelé à Dieu

La communauté Layène est en deuil. Le Khalife Général des Layènes, Serigne Mouhamadou Makhtar Thiaw Laye, a été rappelé à Dieu dans la nuit du mardi au mercredi 9 avril 2025. L’annonce a été faite tôt ce matin par la Radio Futurs Médias (RFM), plongeant les fidèles et l’ensemble de la Oumah islamique dans une profonde tristesse.

Le défunt Khalife a été inhumé à l’aube au mausolée de Mame Limamou Laye, à Yoff, conformément à la tradition de cette communauté religieuse établie au cœur de Dakar et fortement ancrée dans l’histoire spirituelle du Sénégal.

Serigne Mouhamadou Makhtar Thiaw Laye était une figure spirituelle respectée, héritier d’une lignée prestigieuse remontant à Seydina Limamou Laye, fondateur de la confrérie layène. Depuis son accession au khalifat, il s’était illustré par son attachement aux valeurs de paix, de dialogue interreligieux et d’unité de la Oumah. Il incarnait l’humilité, la sagesse et la fermeté dans la foi, et sa disparition constitue une perte immense pour toute la nation sénégalaise.

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