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Mame Makhtar Gueye relance le combat pour la criminalisation de l’homosexualité au Sénégal

Le président de l’ONG islamique Jamra, Mame Makhtar Gueye, a de nouveau exprimé ce vendredi 16 mai son opposition ferme à la présence et à la visibilité des personnes LGBT au Sénégal. Lors d’une conférence de presse tenue à Dakar, il a annoncé une série d’actions militantes pour exiger la criminalisation de l’homosexualité, à commencer par un rassemblement prévu le 23 mai devant les ruines de l’immeuble effondré à Ngor, qu’il qualifie de « prière de repentir ».

« Aujourd’hui marque le premier jalon de notre combat pour la criminalisation de l’homosexualité au Sénégal », a-t-il déclaré, appelant à une mobilisation populaire massive.

Appel à l’unité contre « l’agenda LGBT »

Le leader de Jamra a invité les organisations religieuses et civiles à faire front commun contre ce qu’il considère comme une « banalisation des actes homosexuels » dans la société sénégalaise. La marche du 23 mai, selon lui, vise à « rappeler à l’ordre les autorités » et à empêcher toute tentative d’intégration de ce qu’il appelle « l’agenda LGBT » dans les normes sociales et juridiques du pays.

Mame Makhtar Gueye n’a pas épargné le leader français de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, dont la récente visite au Sénégal a été, selon lui, « une ingérence étrangère ». Il l’a accusé d’appartenir à la loge maçonnique du Grand Orient de France depuis 1983, ce qui en ferait, à ses yeux, un symbole de l’influence occidentale sur les questions sociétales.

« Il ne devait pas être invité ici. C’est une erreur », a-t-il lancé à l’endroit du président sénégalais Ousmane Sonko.

L’ONG Jamra reproche au chef de l’État sénégalais un supposé revirement sur la question de la criminalisation de l’homosexualité. Rappelant les engagements passés de Sonko lorsqu’il était dans l’opposition, Mame Makhtar Gueye l’interpelle directement :

« Si Sonko donne une réponse pire que celle de Macky Sall, allons-nous rester les bras croisés ? »

Il dénonce ce qu’il considère comme une « tolérance assumée » du nouveau régime à l’égard des minorités sexuelles, en contradiction avec les valeurs religieuses et culturelles sénégalaises.

Jamra et d’autres organisations religieuses avaient déjà tenté en 2022 de faire voter une loi criminalisant explicitement l’homosexualité au Sénégal, une initiative qui avait été stoppée net par l’Assemblée nationale. Mame Makhtar Gueye entend désormais relancer cette campagne avec un nouvel élan, dans un contexte politique profondément renouvelé.

« Nous ne cherchons ni à diaboliser ni à stigmatiser. Nous voulons protéger notre héritage moral et religieux », a-t-il conclu.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°467 – 17 ET 18/05/2025

🔴 NOUVELLE MOBILISATION DE 44 MILLIARDS F CFA : LE SÉNÉGAL ABONNÉ AU GUICHET UMOA
🔴 INACTION DE L’ÉTAT FACE À L’INSTALLATION DE LOBBIES ASIATIQUES ET LA SPÉCULATION SUR LES PRIX : LES TRANSFORMATEURS D’ANACARDE À L’AGONIE

🔴 JO 2028 / DES TAXIS VOLANTS POUR LE TRANSPORT DU PUBLIC : LOS ANGELES EN MODE SCIENCE-FICTION
🔴 ÉJECTÉ DE LA COUPE DU SÉNÉGAL : JARAAF JOUE SA DERNIÈRE CARTE EN LIGUE 1

Inondations à Kaolack : Entre détresse et résilience des populations, le maire Serigne Mboup à la recherche de solutions

Chaque saison des pluies ramène avec elle son lot d’angoisses pour les habitants de Kaolack. Depuis des années, les fortes précipitations provoquent d’importantes inondations, plongeant plusieurs quartiers de la ville dans une situation critique.

À Médina Mbaba, Thioffack, Sam, Ndangane et bien d’autres quartiers, les eaux stagnantes envahissent les maisons, les écoles, les routes et les marchés. Des familles entières se retrouvent sans abri, forcées de chercher refuge chez des proches ou dans des abris improvisés.

Face à cette récurrence du phénomène, les populations oscillent entre détresse et résilience. Malgré les pertes et les conditions de vie précaires, elles continuent de s’adapter, de se soutenir mutuellement et de faire preuve de courage.

Le maire de la ville, Serigne Mboup, est pleinement conscient de la gravité de la situation. Il multiplie les initiatives pour apporter des solutions durables aux inondations qui affectent Kaolack chaque année. Des projets de drainage, de curage des canaux et de construction d’infrastructures adaptées sont à l’étude, avec l’appui des services techniques et de partenaires institutionnels.

Cependant, la tâche reste immense et nécessite un engagement collectif à long terme. Pour beaucoup, il est impératif que les autorités locales et nationales conjuguent leurs efforts pour répondre efficacement à ce fléau, et surtout, éviter que les prochaines saisons des pluies ne ravivent encore le même cauchemar.

Transport aérien au Sénégal : Pourquoi les avions L410-NG restent cloués au sol malgré leur potentiel évident

L’acquisition par l’État sénégalais de cinq avions L410-NG pour Air Sénégal a suscité beaucoup d’espoirs, mais également de nombreuses interrogations quant à leur immobilisation actuelle. Cette opération, inscrite dans une stratégie nationale de redressement de la compagnie aérienne, visait à réduire les pertes abyssales enregistrées par Air Sénégal et à rendre le transport aérien plus accessible. Pourtant, malgré leur potentiel, ces appareils ne décollent toujours pas.

En 2022, Air Sénégal faisait face à une situation financière alarmante avec des pertes mensuelles dépassant les 6 milliards de francs CFA, malgré un taux de remplissage des vols supérieur à 70 %. Le déficit était particulièrement important sur les lignes internationales comme New York, Barcelone ou Milan, qui accusaient un trou de plus de 2 milliards de francs CFA par mois. À l’échelle nationale, la desserte de zones comme Cap Skirring générait elle aussi des pertes considérables. Face à cette situation, l’État a décidé d’acquérir huit avions L410-NG, en deux phases, afin de diminuer les coûts d’exploitation et ainsi rendre les vols plus abordables, notamment sur les lignes domestiques.

Ces avions sont nettement moins coûteux à exploiter que les ATR72-600 utilisés jusqu’alors. Avec un coût horaire estimé à 1 000 dollars contre 6 000 dollars pour les ATR, l’arrivée des L410-NG devait permettre de réduire les prix des billets, passant de 65 000 à environ 40 000 francs CFA, une baisse significative pour encourager l’accès au transport aérien. Contrairement à certaines accusations d’opacité, le processus d’acquisition s’est déroulé avec transparence et rigueur. Plusieurs missions, regroupant des représentants de l’ANACIM, d’Air Sénégal, de l’Armée de l’air et des ministères, se sont rendues à Prague entre août 2023 et février 2024 pour superviser les négociations, vérifier les appareils et valider les modalités techniques. Le financement a été organisé sous forme d’un crédit export tchèque sur 12 ans, évitant ainsi que la compagnie n’engage des fonds propres ou n’alourdisse sa dette.

Malgré ces conditions favorables, l’immobilisation actuelle de deux avions livrés n’est pas due à un problème technique ou stratégique, mais à un retard majeur dans la formation des personnels. Bien que le constructeur OMNIPOL ait proposé plusieurs sessions de formation entre mars et décembre 2024, aucun pilote, mécanicien ou ingénieur sénégalais n’a encore été envoyé à Prague pour se former à l’utilisation et à la maintenance de ces nouveaux appareils. Ce manquement a bloqué la mise en service des L410-NG, empêchant leur exploitation à ce jour. Il est particulièrement regrettable que cette situation touche un appareil fiable, recommandé par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et déjà utilisé avec succès dans plusieurs pays africains comme l’Algérie, le Niger ou la République démocratique du Congo.

Cette situation soulève une interrogation fondamentale sur la vision à long terme d’Air Sénégal. La compagnie doit-elle rester une institution prestigieuse mais financièrement déficitaire, réservée à une clientèle aisée, ou se transformer en un outil de désenclavement national accessible au plus grand nombre ? Les avions L410-NG, par leur performance économique et leur adaptation aux infrastructures sénégalaises, représentent une opportunité majeure pour concilier service public et viabilité financière. Pour que cette opportunité soit pleinement exploitée, une meilleure coordination entre les acteurs et une gestion proactive des ressources humaines et techniques sont désormais indispensables.

Affaire Abo Mbacké : la Cour suprême tranche en faveur de la liberté provisoire malgré l’opposition du parquet

La Cour suprême a rendu, ce jeudi, une décision qui relance le dossier judiciaire d’Ardo Mbacké, plus connu sous le nom d’Amir Abo. La haute juridiction a rejeté le pourvoi introduit par le parquet général, validant ainsi la décision de mise en liberté provisoire prise antérieurement par la Chambre d’accusation.

Le dossier remonte à novembre 2024, lorsqu’Ardo Mbacké avait été placé sous mandat de dépôt par le Pool judiciaire financier. Il était alors poursuivi pour « escroquerie et blanchiment de capitaux », des faits jugés graves et ayant déclenché une enquête à fort retentissement dans les milieux économiques.

Malgré la gravité des charges, la défense avait plaidé avec succès la restitution de l’intégralité des sommes incriminées, soit 100 millions de francs CFA, pour solliciter une remise en liberté. La Chambre d’accusation, saisie du dossier, avait effectivement accordé cette liberté provisoire, estimant que le remboursement volontaire de la somme constituait un élément nouveau et favorable à l’accusé.

Le parquet général, opposé à cette décision, avait alors formé un pourvoi en cassation, considérant que la liberté provisoire était prématurée et risquait d’entraver la bonne poursuite des procédures. Mais ce recours n’a pas convaincu la Cour suprême, qui a tranché en faveur de la décision de la Chambre d’accusation, mettant ainsi un terme, du moins provisoire, à la détention d’Abo Mbacké.

Ce verdict marque un tournant dans ce dossier sensible et pourrait être interprété comme une volonté de privilégier les garanties offertes par l’accusé, notamment la restitution des fonds, tout en laissant le fond du dossier être jugé en toute sérénité.

Il n’en demeure pas moins que l’affaire reste pendante sur le plan judiciaire. Le parquet, bien qu’ayant vu son pourvoi rejeté, pourrait intensifier ses efforts pour faire aboutir les poursuites sur le fond, d’autant que des soupçons de montage financier complexe et de circuits de blanchiment avaient été évoqués au début de l’enquête.

Criminalisation de l’homosexualité : entre silence du pouvoir et ingérence étrangère, Jamra hausse le ton

À travers une conférence de presse tenue ce vendredi à Dakar, le collectif « Rappel à l’ordre », animé par l’ONG islamique Jamra, a vivement interpellé les autorités sénégalaises sur ce qu’il considère comme un recul dans la lutte contre la promotion de l’homosexualité. Entre dénonciation d’une complaisance supposée du gouvernement et mise en accusation d’acteurs politiques étrangers, le discours du porte-parole Mame Mactar Guèye a été aussi offensif que structuré.

Dès l’entame de son propos, l’activiste a tenu à rappeler que les fondements religieux du Sénégal — islam comme christianisme — rejettent catégoriquement l’homosexualité. « Il est nécessaire de rappeler que, qu’il s’agisse de l’islam ou du christianisme, les deux religions condamnent fermement l’homosexualité », a-t-il martelé, regrettant ce qu’il qualifie de « complaisance politique croissante » envers les lobbies LGBT, dans un contexte où, selon lui, les engagements antérieurs n’ont pas été respectés.

Il est ainsi revenu sur le rejet, sous Macky Sall, d’une proposition de loi visant à criminaliser l’homosexualité, pourtant portée par une coalition d’organisations religieuses et sociales. Pour Mame Mactar Guèye, l’arrivée au pouvoir d’Ousmane Sonko aurait dû relancer le débat et mener à une réforme législative rapide. « Aujourd’hui, malgré le changement de pouvoir, les lobbies continuent de nous envahir », a-t-il déclaré, visiblement amer.

Mais l’une des charges les plus virulentes de la conférence a été dirigée vers Jean-Luc Mélenchon, chef de file du parti français La France Insoumise, récemment en visite à Dakar. « Jean-Luc Mélenchon a 42 ans de militantisme maçonnique », a affirmé Mame Mactar Guèye, avant d’ajouter que l’homme politique français « fait avancer l’agenda du Grand Orient de France », une organisation qu’il accuse d’avoir influencé la légalisation du mariage homosexuel en France sous François Hollande.

Selon Guèye, Mélenchon aurait revendiqué, devant des étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop, être à l’origine de la première proposition législative en faveur du mariage homosexuel en France. Pour lui, cette visite aurait dû alerter les autorités sur les intentions idéologiques de leur hôte.

À ce propos, le Premier ministre Ousmane Sonko n’a pas été épargné. Mame Mactar Guèye a affirmé que Sonko avait invité Mélenchon « de bonne foi », mais que la réaction officielle du gouvernement après cette visite laisse perplexe. « Macky Sall avait au moins dit à Obama que le Sénégal n’était pas prêt. Mais avec Sonko, on parle de tolérance. Et nous, nous ne tolérons pas ça », a-t-il tonné, rappelant au passage une promesse faite, selon lui, par Sonko lors d’une rencontre avec l’association Samm Djiko : « Il avait promis que la criminalisation de l’homosexualité serait l’une de ses premières lois. Depuis, rien n’a été fait. »

Le collectif a également évoqué un « relâchement inquiétant » sur le terrain, citant le cas d’un touriste homosexuel qui, selon eux, se serait filmé à Dakar en proférant un message sur la prétendue « tolérance » du pays envers les minorités sexuelles.

En réponse, Jamra annonce la mise en place d’un « front de résistance » pour contrer ce qu’il appelle « l’agenda LGBT ». « Nous ne diabolisons personne, mais nous serons là pour dire non », a insisté Mame Mactar Guèye, tout en précisant que le collectif prévoit une mobilisation le 23 mai prochain devant un immeuble symbolique. « Nous avons déjà déposé une déclaration préalable, conformément à la Constitution. »

À travers cette sortie musclée, Jamra tente de relancer un débat sensible, dans un contexte où la société sénégalaise reste très conservatrice sur les questions de mœurs. Mais entre les appels à la législation, les accusations de trahison et les discours de résistance, le sujet risque de polariser davantage l’espace public sénégalais dans les semaines à venir.

Industries extractives : Une manne de 225 milliards pour l’État, l’ANSD et le CN-ITIE scellent un pacte pour plus de transparence

Le secteur extractif sénégalais continue de démontrer son potentiel stratégique dans l’économie nationale. Ce vendredi, un nouveau jalon a été posé en matière de gouvernance des ressources naturelles, avec la signature d’une convention-cadre de partenariat entre le Comité National de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (CN-ITIE) et l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD).

Cet accord vise à renforcer la collecte, la gestion et la diffusion des données issues de l’exploitation minière, pétrolière et gazière, dans un souci de transparence, de redevabilité et de bonne gouvernance. Une étape majeure selon Thialy Faye, président du CN-ITIE, qui y voit une avancée concrète vers une meilleure maîtrise des enjeux économiques liés au sous-sol sénégalais.

Parmi les acquis déjà visibles de ce partenariat, figurent la sécurisation et l’hébergement du site web de l’ITIE, ainsi que de sa messagerie sur les serveurs de l’ANSD. L’institution statistique nationale a également mis à disposition un véhicule pick-up pour soutenir les opérations de terrain du CN-ITIE, illustrant ainsi une synergie logistique au service de la transparence.

En perspective, les deux institutions ont annoncé la création prochaine d’une application numérique dédiée à la divulgation automatique des données extractives. Ce dispositif technologique devrait améliorer l’accessibilité publique à l’information sur les flux financiers et les impacts économiques du secteur. Un gestionnaire de données, ingénieur statisticien de formation, viendra également étoffer l’équipe technique du CN-ITIE.

Sur le plan des recettes, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon le rapport semestriel 2024 du CN-ITIE, le secteur extractif a généré 236,59 milliards FCFA entre janvier et juin, dont 225,49 milliards FCFA ont été versés au Trésor public, représentant plus de 95 % des revenus globaux. Ce montant équivaut déjà à 64 % de l’ensemble des recettes collectées en 2023, signe d’une croissance soutenue et d’un potentiel en pleine expansion.

Le rapport souligne également un volume total de transactions de 862,8 milliards FCFA entre entreprises extractives et fournisseurs. Sur ce montant, 342 milliards FCFA ont été captés par des entreprises locales, soulignant les retombées économiques internes de la chaîne d’approvisionnement. À cela s’ajoutent 2,57 milliards FCFA de dépenses sociales et 972 millions FCFA alloués à des paiements environnementaux.

Pour Thialy Faye, cette dynamique financière est à coupler avec une exigence accrue de redevabilité : « Notre ambition est claire : faire du CN-ITIE un organe de référence en matière d’expertise technique et de transparence budgétaire, au bénéfice de tous les Sénégalais. »

La convention signée entre le CN-ITIE et l’ANSD va ainsi au-delà d’une simple entente administrative : elle marque une volonté assumée d’institutionnaliser l’accès à l’information, dans un contexte de valorisation stratégique des ressources minières, pétrolières et gazières du pays.

Touba – Hôpital Ndamatou : Une structure au bord de l’asphyxie, les travailleurs dénoncent une gestion chaotique

L’hôpital Ndamatou de Touba, l’un des principaux centres de santé de la ville sainte, traverse une crise profonde qui inquiète autant les agents de santé que les populations. Entre absence criante de moyens logistiques, retards de salaires, pannes d’équipements médicaux et promesses non tenues par l’État, la situation frôle l’asphyxie.

Réunis pour une conférence de presse tenue dans l’enceinte de l’établissement, les travailleurs ont dressé un tableau alarmant du quotidien de l’hôpital. L’un des faits les plus graves pointés du doigt est l’absence totale d’ambulance pour les évacuations sanitaires. « Lorsqu’un patient a besoin de soins urgents ailleurs, nous devons appeler les structures de santé voisines pour espérer obtenir une ambulance. Parfois, il faut attendre toute une journée », a confié un syndicaliste dépité.

À ce problème s’ajoute l’indisponibilité d’un scanner, pourtant essentiel pour des diagnostics rapides et fiables. L’appareil est en panne depuis plusieurs mois, et aucune solution durable n’a encore été apportée. Cette défaillance technique retarde les soins et met en péril la vie des patients nécessitant une prise en charge rapide.

La situation est d’autant plus préoccupante que l’hôpital Ndamatou est confronté à une surcharge constante, notamment lors d’événements religieux majeurs comme le Grand Magal de Touba. Le personnel réclame que la structure soit reclassée en hôpital de niveau 2, afin de mieux répondre aux besoins croissants de la population. Actuellement sous-dimensionné, l’établissement n’a ni la capacité d’accueil suffisante ni les ressources nécessaires pour faire face à une telle affluence.

Sur le plan des ressources humaines, la grogne est également forte. Les travailleurs dénoncent des retards chroniques dans le paiement des salaires, des accords non respectés par l’administration, et une absence totale de perspectives d’évolution professionnelle. « Les avancements de carrière, censés être automatiques tous les deux ans, sont bloqués depuis longtemps. On travaille dans l’incertitude et le mépris », confie un agent de santé visiblement abattu.

Pour espérer sortir de cette crise, les travailleurs estiment qu’une enveloppe budgétaire d’au moins 120 millions de FCFA est nécessaire. Pourtant, lors du dernier Magal, le ministère de la Santé avait annoncé une allocation de 800 millions de FCFA au profit du dispositif sanitaire local. Une déclaration qui suscite aujourd’hui l’incompréhension et la colère des agents de santé de Ndamatou. « Nous n’avons vu aucun centime de cet argent. Où est-il passé ? Que les autorités nous disent la vérité », s’interrogent les syndicalistes.

Université Iba Der Thiam de Thiès : 72 heures de grève décrétées par le SAES pour dénoncer des dérives de gouvernance

La Coordination du Syndicat Autonome des Enseignants du Supérieur (SAES) de l’Université Iba Der Thiam de Thiès (UIDT) est montée au créneau ce mercredi 14 mai 2025. Dans un communiqué au ton ferme, le syndicat a annoncé une grève de 72 heures, non renouvelable, du vendredi 16 au lundi 19 mai, en dénonçant une série de dysfonctionnements qu’il qualifie de graves et préjudiciables au bon fonctionnement de l’université.

Le premier point de tension évoqué par le SAES concerne les conséquences du départ de l’École Nationale Supérieure d’Agriculture (ENSA) de l’UIDT, survenu depuis le 1er janvier 2024. Ce retrait a, selon le syndicat, laissé derrière lui un budget conséquent, censé couvrir 31 postes d’enseignants-chercheurs et 47 postes de personnels administratifs, techniques et de service (PATS). Or, à ce jour, déplore la Coordination, aucun recrutement n’a été engagé malgré l’urgence des besoins pédagogiques et administratifs.

Par ailleurs, la Coordination SAES–Thiès a dénoncé l’état qu’elle juge catastrophique des infrastructures pédagogiques et administratives, notamment dans les UFR Santé, Sciences Économiques et Sociales (SES) et Sciences et Technologies (SET). Elle exige, à ce titre, la réalisation d’un audit indépendant pour faire toute la lumière sur l’utilisation effective du budget hérité du départ de l’ENSA.

Autre sujet de discorde : la création d’une nouvelle Unité de Formation et de Recherche (UFR) en Sciences Agronomiques, Agroalimentaires et Environnementales. Le SAES affirme que cette nouvelle entité a été mise en place sans validation du Conseil Académique, en violation flagrante de l’article 20 du décret n°2021-1504 régissant les universités. Pour la Coordination, cette décision est tout simplement « illégale, nulle et non avenue » tant qu’elle ne respecte pas les procédures de gouvernance universitaire.

Le syndicat a également fustigé la prolongation illégale de certains PATS à la retraite, soulignant que de jeunes diplômés qualifiés attendent en vain des opportunités d’emploi. Dans le même esprit, il a dénoncé la coupure arbitraire des primes d’encadrement allouées aux Assistants, certaines jamais versées depuis leur recrutement. Il exige le paiement rétroactif intégral de ces primes.

La tension est montée d’un cran avec l’instauration d’une fouille systématique du personnel, enseignants et administratifs, à l’entrée du campus. Une mesure jugée attentatoire à la liberté individuelle et à la dignité du personnel. La situation a dégénéré ce mercredi 14 mai avec l’agression, selon le syndicat, d’un camarade chargé des revendications par des vigiles au service du Recteur.

Face à cette escalade, la Coordination SAES–Thiès, en accord avec le SUDES, a décrété une grève d’avertissement de 72 heures. Une Assemblée Générale est convoquée dès le vendredi 16 mai pour décider des suites à donner à ce mouvement, qui pourrait marquer un tournant dans les rapports entre les autorités universitaires et les représentants du personnel à l’UIDT.

APR – Dialogue politique et arrestations : le parti de Macky Sall durcit le ton face au pouvoir

Le Secrétariat Exécutif National (SEN) de l’Alliance Pour la République (APR) s’est réuni le jeudi 15 mai 2025 pour aborder les questions majeures qui agitent l’actualité nationale et internationale. À l’issue de cette réunion, l’APR a réitéré son refus de participer au dialogue politique prévu le 28 mai prochain, tout en exigeant la libération immédiate de ses responsables incarcérés.

La rencontre a été l’occasion pour les cadres du parti fondé par l’ancien président Macky Sall d’exprimer leur profonde indignation face aux propos qu’ils qualifient de « graves et outranciers » tenus, selon eux, par des proches du Premier ministre Ousmane Sonko. Le SEN accuse ce dernier de soutenir « un insulteur notoire » à la veille d’un procès, ce qui, selon l’APR, s’apparente à une tentative de pression sur la justice. En conséquence, le parti considère que le dialogue politique initié par les nouvelles autorités est une manœuvre politicienne sans sincérité, visant à donner une légitimité à des décisions déjà prises.

En parallèle, l’APR a exprimé son inquiétude face à la situation sécuritaire dans la région sud du pays, notamment en Casamance, où un convoi de collecteurs de noix de cajou a récemment été attaqué à Boutoupa Camaracounda. Les responsables du parti saluent les efforts des forces armées dans cette zone sensible, et appellent les autorités à une attention plus soutenue et à des actions concrètes pour consolider la paix dans cette région longtemps affectée par l’instabilité.

Sur le plan judiciaire, l’Alliance Pour la République s’insurge contre les arrestations de plusieurs de ses figures emblématiques. Le parti exige la libération de Farba Ngom, Lat Diop et Abdoulaye Ndiaye, considérés comme des « détenus politiques » et des « otages » d’un régime qui, selon le SEN, fait de la répression un outil de gouvernance. Il apporte également un soutien appuyé aux anciens ministres Amadou Mansour Faye, Ismaïla Madior Fall, Sophie Gladima, Salimata Diop et Moustapha Diop, ciblés par des procédures en cours devant la Haute Cour de Justice. Pour l’APR, ces poursuites relèvent d’un acharnement politique et non d’un véritable souci de justice.

À l’échelle internationale, le SEN s’est félicité de la tenue à Lomé de la conférence de l’Union africaine sur la dette des pays africains. Cependant, les responsables du parti ont déploré la faible représentation du Sénégal à cet événement important. Ils estiment que le pays, qui s’est longtemps illustré sous le magistère de Macky Sall sur cette question, aurait dû marquer une présence plus forte, fidèle à son rôle de leadership africain sur les enjeux de la dette.

Enfin, l’APR a exprimé sa vive préoccupation concernant la situation des libertés au Mali. Le parti a appelé au respect des droits fondamentaux, jugeant qu’aucun progrès durable n’est possible sans liberté d’expression et d’association dans les sociétés africaines.

Ce communiqué illustre la posture désormais résolument offensive de l’APR, qui entend assumer pleinement son rôle d’opposition et se positionne en vigie de la démocratie sénégalaise face à un pouvoir qu’il accuse de dérives autoritaires.

Justice sénégalaise : cinq anciens ministres dans le collimateur de la Haute Cour

La justice sénégalaise passe à la vitesse supérieure dans les affaires visant plusieurs ex-membres du gouvernement. Après les mises en accusation retentissantes de cinq anciens ministres, la Haute Cour de Justice intensifie son action avec des mesures concrètes. D’après le quotidien Libération, la Commission d’instruction et le parquet général ont enclenché une offensive judiciaire en règle, marquée par la délivrance de mandats de comparution et d’ordres de conduite.

Les anciens ministres Mansour Faye, Sophie Gladima, Ndèye Saly Diop, Moustapha Diop et Ismaila Madior Fall sont désormais dans le viseur de la Haute Cour. Cinq mandats de comparution ont été transmis à la Division des investigations criminelles (Dic) pour notification aux intéressés. Un calendrier d’auditions est déjà établi. Ndèye Saly Diop devra se présenter le 19 mai, Moustapha Diop est attendu le 22, tandis que Mansour Faye est convoqué le 26.

Dans le même temps, le parquet général a donné instruction d’engager des mesures de « conduite », des procédures de contrainte visant à amener les mis en cause devant les juridictions compétentes. Ces actions s’inscrivent notamment dans l’enquête relative au projet controversé de construction du tribunal de Guédiawaye, un dossier qui met en cause l’ancien ministre de la Justice, Ismaila Madior Fall. Ce dernier est soupçonné d’avoir trempé dans des actes de corruption dans le cadre de ce marché public.

Selon des sources proches de l’enquête relayées par Libération, la Brigade des affaires générales (BAG) de la Dic a déjà collecté des éléments jugés accablants. Plusieurs fonctionnaires et particuliers impliqués de près ou de loin dans le projet ont été cités dans les investigations, renforçant les soupçons sur un possible réseau de détournement ou de malversations.

Cette montée en puissance de la justice sénégalaise marque un tournant décisif dans la lutte contre l’impunité des anciens dirigeants. Elle traduit également la volonté affichée du pouvoir judiciaire de faire la lumière sur une série de pratiques opaques longtemps dénoncées par la société civile et les organes de contrôle.

Réformes dans le secteur de la santé : Mame Khady Sidy Aly Badji nommée à la tête de la Pharmacie nationale d’Approvisionnement

Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, continue de marquer de son empreinte la gouvernance du secteur de la santé. Dans une décision significative, le chef de l’État a procédé à un changement à la tête de la Pharmacie nationale d’Approvisionnement (SEN PNA), un maillon stratégique du système de santé publique. Souleymane Soumaré, nommé en novembre 2023, a été relevé de ses fonctions. Il est remplacé par Mame Khady Sidy Aly Badji, administrateur civil, matricule 616 251 M, nommée par décret présidentiel.

Cette décision s’inscrit dans la dynamique des réformes engagées par les nouvelles autorités afin de répondre aux nombreux défis du secteur, notamment ceux liés à l’approvisionnement en médicaments essentiels. Ces dernières années, le système de distribution pharmaceutique a été confronté à des ruptures récurrentes de stocks, une mauvaise coordination logistique, et un accès inégal aux produits de santé à travers le pays.

La nouvelle Secrétaire générale de la SEN PNA, Mame Khady Sidy Aly Badji, hérite d’une mission stratégique : assurer la continuité du service public d’approvisionnement en médicaments tout en impulsant une réforme en profondeur. Elle devra notamment moderniser les systèmes logistiques, renforcer la transparence dans la gouvernance, et garantir une meilleure couverture sanitaire à travers une distribution plus efficace des produits pharmaceutiques.

Dans un contexte marqué par une forte demande en médicaments de qualité, accessibles à un prix abordable, Mme Badji devra également consolider les partenariats entre la SEN PNA et les structures de santé publiques et privées. Son rôle sera essentiel pour restaurer la confiance des populations et des professionnels de santé dans la capacité de l’État à garantir un accès équitable et régulier aux médicaments.

Ousmane Sonko à Ouagadougou pour l’inauguration du Mausolée Thomas Sankara

Le Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, est arrivé à Ouagadougou ce vendredi 16 mai 2025 pour prendre part à l’inauguration du Mausolée dédié à Thomas Sankara et à ses douze compagnons. Accueilli avec les honneurs par son homologue burkinabè Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, cette visite marque un moment fort de mémoire panafricaine et de solidarité entre les deux nations.

Abdou Nguer auditionné à la Cybersécurité après ses déclarations sur SEN TV

Le journaliste et chroniqueur Abdou Nguer a été extrait de sa cellule ce jeudi pour être entendu par les enquêteurs de la Division spéciale de la Cybersécurité. Cette audition fait suite à ses récentes déclarations sur le plateau de SEN TV concernant le rapport de l’Inspection Générale des Finances (IGF) dans le cadre de l’affaire PRODAC (Programme des Domaines Agricoles Communautaires).

Convoqué pour s’expliquer sur la véracité et la source de ses affirmations, Abdou Nguer a été conduit sous escorte au siège de la Cybersécurité, où il a été entendu en présence de son avocat, Me Alioune Badara Fall. Les autorités cherchent à déterminer si les propos tenus sur la chaîne de télévision sont fondés ou relèvent d’une diffusion d’informations sensibles ou non vérifiées.

L’affaire PRODAC, qui avait déjà secoué la sphère politico-médiatique ces dernières années, connaît ainsi un nouveau rebondissement. Le rôle de l’IGF, le contenu réel de son rapport, et les responsabilités évoquées par Abdou Nguer sont au cœur des investigations en cours.

À ce stade, aucune charge n’a encore été retenue contre le journaliste, mais l’enquête se poursuit. Son avocat, Me Fall, a indiqué que son client « reste serein » et qu’il « assumera ses propos dans le respect de la loi et de la liberté d’expression ».

Une victoire pour la mémoire : la justice ordonne la rectification de l’état signalétique d’un tirailleur sénégalais mort à Thiaroye

Dans un arrêt qualifié de “tournant historique”, la Cour administrative d’appel de Paris a récemment annulé une décision du ministère des Armées et un jugement de première instance, ordonnant la rectification d’une erreur matérielle dans l’état signalétique et des services de M. D. A., tirailleur sénégalais mort lors des événements tragiques de Thiaroye en 1944. Une victoire symbolique mais puissante pour son fils, M. C. A., et pour la mémoire collective des anciens combattants africains.

L’affaire concerne une mention erronée dans les archives militaires : l’état signalétique indiquait que M. D. A. avait embarqué à Morlaix le 1er novembre 1944 à bord du navire Circassia, alors que les éléments historiques et administratifs attestent qu’il s’agissait du 4 novembre 1944. Une différence de trois jours, apparemment mineure, mais qui remet en question la fiabilité des documents officiels liés au parcours de ce soldat sénégalais engagé dans le 6ᵉ régiment d’artillerie coloniale.

Fait prisonnier pendant la Seconde Guerre mondiale, M. D. A. avait été libéré et rapatrié au Sénégal, où il trouva la mort le 1er décembre 1944 au camp militaire de Thiaroye. Ce jour-là, des dizaines de tirailleurs africains furent tués par l’armée française alors qu’ils réclamaient le paiement de leurs soldes. Ce massacre, longtemps occulté, est aujourd’hui au cœur de nombreuses revendications mémorielles.

En 2021, M. C. A., fils du tirailleur, avait saisi la ministre des Armées pour demander la rectification de cette erreur. Face à un refus implicite, puis explicite en décembre 2021, il porta l’affaire devant le tribunal administratif de Paris. Sa demande fut rejetée en 2023, au motif que le refus ministériel ne constituait pas un acte administratif susceptible de recours.

Mais la persévérance de M. A. a payé. En appel, la Cour administrative a reconnu que le refus de corriger un état signalétique entaché d’erreur constitue bel et bien un acte administratif faisant grief – donc susceptible d’un recours contentieux. La juridiction a en outre estimé que rien dans le Code du patrimoine n’empêchait la rectification d’une erreur matérielle dans ce type de document.

La Cour a donné trois mois au ministère des Armées pour corriger l’état signalétique de M. D. A., ordonnant que la date du 4 novembre 1944 soit rétablie. Elle a également condamné l’État à verser 1 500 euros à M. C. A. au titre des frais de justice.

Mais au-delà de l’aspect juridique, cette décision est riche de portée symbolique. Comme le souligne le journal Les Échos, elle s’inscrit dans une dynamique plus large de reconnaissance des souffrances et des injustices subies par les anciens combattants africains sous domination coloniale.

Plusieurs associations de mémoire ont salué l’arrêt de la Cour et envisagent de nouveaux recours pour corriger d’autres erreurs dans les archives militaires françaises. Cette décision pourrait ainsi faire école, ouvrant une voie nouvelle vers une reconnaissance posthume, non pas fondée sur des dédommagements matériels, mais sur le respect de la vérité et de la dignité des soldats coloniaux.

Pour les historiens et les collectifs militants, cette affaire rappelle l’importance de la justiciabilité des erreurs administratives dans les dossiers historiques. Elle montre aussi que les archives, loin d’être figées, peuvent – et doivent – être corrigées quand la vérité historique l’exige. C’est une avancée significative dans la lutte pour la mémoire, la justice et la reconnaissance des sacrifices consentis par des hommes longtemps restés dans l’ombre de l’histoire officielle.

Affaire de la dette cachée : Arona Coumba Ndoffène Diouf charge Macky Sall et appelle à une reddition des comptes

S’exprimant depuis Touba au micro de la RFM, l’ancien ministre Arona Coumba Ndoffène Diouf est revenu avec fermeté sur l’affaire de la dette cachée, qui continue de faire polémique au Sénégal. Sans ambages, il a mis en cause l’ancien président Macky Sall, dénonçant un endettement massif sans retombées visibles pour les populations.

« En 2022, j’ai démissionné de son cabinet, mais j’avais alerté à l’époque et après mon départ. Beaucoup d’argent est arrivé au Sénégal sans corrélation avec les réalisations », a-t-il confié. Selon lui, jamais un président n’a contracté autant de dettes en si peu de temps, en comparaison avec le produit intérieur brut du pays.

Plus grave encore, Arona Coumba Ndoffène Diouf accuse l’ancien régime d’avoir transformé plusieurs sociétés nationales en entités privées ou en sociétés anonymes, sans transparence. « Aucun président n’a transformé des sociétés nationales en sociétés privées ou créé autant de sociétés anonymes », a-t-il déclaré, soulignant l’opacité de certaines décisions majeures du gouvernement précédent.

Face à cette situation qu’il juge alarmante, l’ex-ministre appelle les nouvelles autorités à prendre leurs responsabilités. « On doit convoquer Macky Sall pour lui rappeler que cet argent ne lui appartient pas et faire la lumière sur cette affaire », insiste-t-il, appelant à une véritable reddition des comptes.

Arona Coumba Ndoffène Diouf a toutefois salué les premières initiatives prises par le régime actuel dans ce sens. Pour lui, l’effort de transparence engagé est salutaire, même s’il estime que le chemin vers un redressement économique sera ardu. « Ce sera difficile au début, mais dès la troisième année du mandat du président, le Sénégal brillera économiquement. Tout fonctionnera à merveille », a-t-il conclu avec optimisme.

Saly : Un important réseau de trafic de chanvre indien démantelé

Saly – La brigade de recherches de Saly a réalisé un coup de filet majeur dans la lutte contre le trafic de stupéfiants. Grâce à un renseignement anonyme, les enquêteurs ont pu piéger Mamadou A. Gadiaga, principal suspect dans une affaire de trafic de chanvre indien, lors d’une opération discrète et méticuleusement préparée.

Tout a commencé par une filature à Saly, où les policiers, agissant sous couverture en tant que potentiels acheteurs, ont contacté le suspect pour l’acquisition d’un kilogramme de chanvre. Gadiaga, pensant conclure une vente, s’est présenté au point de rendez-vous avec la marchandise. Il a été pris en flagrant délit et immédiatement interpellé.

Sous pression lors de son interrogatoire, le mis en cause a coopéré avec les enquêteurs. Il a conduit les forces de l’ordre à son domicile, situé à Mbour, dans le quartier Darou Salam. Une perquisition effectuée dans sa chambre a permis de découvrir quatre autres kilogrammes de chanvre indien, soigneusement dissimulés.

Les premières conclusions de l’enquête indiquent que la drogue proviendrait de Gambie, un pays régulièrement cité comme zone de transit pour les stupéfiants destinés au Sénégal.

Au total, cinq kilogrammes de chanvre indien ont été saisis. Mamadou A. Gadiaga est actuellement placé en garde à vue dans les locaux de la brigade de Saly. Il sera déféré devant le parquet pour répondre des faits de détention, trafic et importation illicite de drogue.

Ali Bongo et sa famille exfiltrés au Angola : une libération controversée après des mois de résidence surveillée

Libreville/Luanda – 16 mai 2025 – Huit mois après le coup d’État militaire qui a mis fin à 55 années de règne de la famille Bongo au Gabon, l’ancien président Ali Bongo Ondimba a quitté le pays avec son épouse Sylvia et leur fils Noureddin pour s’installer en Angola. Cette libération inattendue, confirmée vendredi par la présidence angolaise, suscite à la fois étonnement et indignation sur la scène politique gabonaise.

“La famille Bongo a été libérée et vient d’arriver à Luanda”, a indiqué un communiqué publié sur la page Facebook officielle de la présidence angolaise. Des photographies diffusées peu après montrent Ali Bongo accueilli à l’aéroport de la capitale angolaise, aux côtés de son épouse et de son fils. Selon les autorités angolaises, cette opération est le fruit de discussions entre le président Joao Lourenço et le chef de l’État gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema.

Depuis son éviction du pouvoir le 30 août 2023, Ali Bongo, 66 ans, était assigné à résidence à Libreville. Son épouse et son fils, tous deux accusés de détournement massif de fonds publics, avaient été incarcérés puis placés sous résidence surveillée. Plusieurs médias gabonais avaient récemment rapporté leur transfert depuis une cellule présidentielle vers une résidence familiale, laissant présager un dénouement imminent.

La libération de la famille Bongo intervient dans un contexte de normalisation des relations entre le Gabon et la communauté internationale. Le 30 avril dernier, l’Union africaine, présidée par le chef d’État angolais Joao Lourenço, avait levé les sanctions imposées au Gabon à la suite du coup d’État. Pour certains observateurs, cette réintégration a été négociée au prix fort.

Geoffroy Foumboula Libeka, député du parlement de transition, a dénoncé sur les réseaux sociaux une “véritable honte” orchestrée “dans le silence total”, s’interrogeant : “Où est la souveraineté du Gabon ?”. Selon lui, cette libération serait “le prix à payer” pour la levée des sanctions de l’UA.

Brice Oligui Nguema, ex-chef de la garde républicaine devenu président de la transition après le coup d’État, a été officiellement élu en avril 2025 avec près de 95% des voix lors d’un scrutin peu contesté par les observateurs internationaux. Mais son principal rival, Alain-Claude Bilie By Nze, ancien Premier ministre d’Ali Bongo, a estimé que la libération de l’ex-président et de sa famille “démontre que leur détention ne respectait pas le cadre de la loi”.

“Le président Oligui Nguema n’a pas fait preuve de clémence : il a dû s’incliner face aux exigences internationales après ce que tout le monde a compris comme un abus de pouvoir”, a-t-il affirmé.

Les avocats de Sylvia Bongo, née en France, et de son fils Noureddin ont pour leur part accusé les autorités de mauvais traitements et de torture pendant leur détention.

Ali Bongo, au pouvoir depuis 2009 après avoir succédé à son père Omar Bongo, a dirigé le Gabon pendant 14 ans. Sa présidence, notamment marquée par un accident vasculaire cérébral en 2018, avait vu s’accumuler les critiques sur sa gouvernance, jugée opaque, clientéliste, et marquée par une gestion autoritaire. L’élection présidentielle de 2016, qu’il avait remportée de justesse face à Jean Ping, avait déjà plongé le pays dans une crise politique majeure.

Le Gabon, riche en pétrole mais confronté à un fort chômage, à une dette publique lourde et à des infrastructures défaillantes, espérait tourner la page avec la transition engagée depuis août 2023. Mais ce transfert discret de la famille Bongo, perçu par certains comme une fuite arrangée, soulève à nouveau la question de la justice et de la transparence dans le processus démocratique.

Arrestation de Sangue Cheikh Moussa Diagne : le marabout controversé dans le viseur de la justice

Foundiougne, 16 mai 2025 – La mouvance spirituelle dite « Yalla-Yalla » se retrouve sous le feu des projecteurs après l’arrestation de l’un de ses membres les plus controversés. Sangue Cheikh Moussa Diagne, figure connue pour ses prêches atypiques et ses déclarations souvent polémiques, a été interpellé dans la nuit du jeudi 15 au vendredi 16 mai à Foundiougne, dans la région de Fatick.

Selon les informations rapportées par Seneweb, l’opération a été menée par des éléments de la police nationale sur instruction du procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance hors classe de Dakar. Après son arrestation, le marabout a été transféré dans la capitale, où il est actuellement placé en garde à vue dans les locaux de la Division spéciale de cybersécurité (DSC), une unité spécialisée dans les infractions commises à travers les technologies numériques.

La procédure judiciaire a été déclenchée suite à la diffusion, sur les réseaux sociaux, d’une vidéo dans laquelle Sangue Cheikh Moussa Diagne tient des propos qualifiés de blasphématoires. Dans cet enregistrement, largement partagé, il affirme que « les chaussures de son guide spirituel ont plus de valeur que le Saint Coran ». Une déclaration qui a profondément choqué l’opinion publique et provoqué une vive indignation parmi de nombreux fidèles musulmans à travers le pays.

Face à l’émotion suscitée et aux risques de troubles à l’ordre public, le parquet de Dakar a réagi promptement. Une enquête a été ouverte pour « offense à la religion musulmane » et « diffusion de contenus portant atteinte aux bonnes mœurs religieuses ».

Cette interpellation soulève à nouveau la question des limites de la liberté d’expression dans un contexte où les sensibilités religieuses restent particulièrement vives au Sénégal. Elle relance également le débat sur les dérives constatées dans certaines mouvances religieuses émergentes, souvent accusées d’utiliser les réseaux sociaux comme tribune pour propager des messages controversés.

Pour l’heure, Sangue Cheikh Moussa Diagne est toujours en garde à vue. Il devrait être présenté au procureur dans les prochaines heures. Les autorités judiciaires examineront alors les suites à donner à cette affaire qui pourrait bien faire jurisprudence dans la gestion des discours religieux sur internet.

Tchad : Le président des Transformateurs, Succès Masra, “enlevé” par des hommes en uniforme selon son parti

Une vive inquiétude plane sur la classe politique tchadienne depuis l’annonce, ce vendredi matin, de ce que le parti Les Transformateurs qualifie d’« enlèvement » de son président, Succès Masra. L’information a été rendue publique via une publication sur la page Facebook officielle du vice-président du mouvement politique d’opposition.

« Le Président Succès Masra vient d’être enlevé manu militari ce jour 16 mai 2025 à 5:56mn de notre résidence », peut-on lire dans le message publié aux premières heures de la matinée.

Selon les images issues d’une caméra de surveillance, jointes à la publication, on voit le leader politique sortir de sa résidence, également siège du parti Les Transformateurs, escorté par une quinzaine d’hommes en uniforme militaire, lourdement armés. L’opération semble s’être déroulée sans affrontement visible, mais dans une tension palpable.

Aucune communication officielle n’a pour l’instant été faite par les autorités tchadiennes. Les membres du parti, eux, dénoncent une « arrestation arbitraire » et exigent des explications urgentes ainsi que la libération immédiate de leur leader.

L’enlèvement présumé de Succès Masra intervient dans un climat politique tendu au Tchad, où les tensions entre le pouvoir de transition et les partis d’opposition se sont intensifiées ces derniers mois. Le président des Transformateurs, ex-opposant en exil et revenu au pays après des négociations politiques, avait retrouvé une place centrale dans le débat public. Son franc-parler et ses critiques à l’encontre du régime en place lui ont valu l’adhésion d’une partie de la jeunesse tchadienne, mais aussi la méfiance des autorités.

Suite à cette annonce, plusieurs figures de l’opposition et des organisations de la société civile ont commencé à appeler à la mobilisation et à dénoncer une « dérive autoritaire » du pouvoir. Des messages de soutien affluent sur les réseaux sociaux, tandis que des rassemblements spontanés auraient été signalés à N’Djamena, bien que leur ampleur reste à confirmer.

En l’absence de réaction officielle du gouvernement, les spéculations vont bon train. S’agit-il d’une interpellation légale déguisée, d’une manœuvre politique pour neutraliser un adversaire de poids, ou d’un réel enlèvement extra-judiciaire ? Les heures à venir seront déterminantes.

Lutte contre le trafic de bois : l’armée sénégalaise frappe fort avec l’opération “FAXASS” à Kolda

Dans sa lutte continue contre les trafics illicites, l’armée sénégalaise vient de marquer un nouveau point stratégique dans la région de Kolda. À travers un communiqué diffusé par la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA) et relayé par Dakaractu, il a été révélé que la Zone militaire N°6 a récemment mené une opération coup de poing baptisée “FAXASS”, dans le secteur de Médina Yéro Foulah, à la frontière avec la Gambie.

L’opération cible un fléau majeur pour l’environnement : la coupe illégale de bois, qui épuise dangereusement les ressources forestières de la région Sud du Sénégal. Ce trafic, souvent orchestré par des réseaux transfrontaliers bien structurés, représente une menace directe pour la biodiversité locale et l’équilibre écologique de zones comme Pata et Guimara, particulièrement touchées.

Le bilan de cette opération est déjà éloquent : 344 troncs de bois illicites ont été saisis, illustrant l’ampleur du pillage forestier. Ces troncs auraient été extraits clandestinement, destinés à alimenter un commerce lucratif, souvent acheminé vers les pays voisins, notamment la Gambie.

Par cette action musclée, l’armée sénégalaise affiche clairement sa détermination à mettre fin aux activités criminelles qui exploitent les ressources naturelles du pays. L’opération “FAXASS” ne se limite pas à une simple saisie : elle envoie un signal fort aux trafiquants et réaffirme la souveraineté de l’État sur l’ensemble de son territoire, y compris les zones reculées et longtemps livrées à l’exploitation illégale.

Au-delà de la protection de l’environnement, ces opérations visent également à restaurer la présence et l’autorité de l’État dans des régions parfois enclavées. Le renforcement des contrôles, la présence militaire et la coopération avec les populations locales sont autant de leviers mobilisés pour freiner la destruction des forêts sénégalaises.

Avec l’opération “FAXASS”, les forces armées sénégalaises démontrent une fois de plus leur engagement en faveur de la sécurité environnementale, un pilier désormais essentiel de la sécurité nationale.

Réforme des cautions locatives au Sénégal : entre avancée sociale et rejet des bailleurs

Une nouvelle réforme en matière de logement fait débat au Sénégal. Le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), Falilou Keïta, a récemment annoncé que l’État travaille à un mécanisme permettant aux locataires de verser directement leur caution à la CDC, au lieu de la remettre aux bailleurs comme cela se fait actuellement. Une annonce qui suscite déjà une vive controverse entre les différents acteurs du secteur locatif.

Pour certains observateurs, cette réforme représente une avancée notable. Momar Ndao, président de la Commission de régulation des loyers, estime qu’il s’agit d’un pas vers plus de justice et de transparence dans les relations locatives. En plaçant la CDC comme tiers de confiance, le système garantirait la restitution de la caution au locataire en fin de bail, tout en épargnant au bailleur l’obligation de rembourser de grosses sommes d’un seul coup.

Par ailleurs, la réforme pourrait être bénéfique sur le plan fiscal. « Beaucoup de bailleurs échappent encore à l’impôt. Ce système permettra de les identifier et de rendre visible leur activité économique », a affirmé M. Ndao dans les colonnes de L’Observateur.

Du côté des locataires, les réactions sont mitigées. Si certains saluent une initiative qui pourrait renforcer leurs droits, d’autres s’inquiètent des modalités concrètes d’application, notamment dans un contexte où les baux oraux restent très fréquents au Sénégal.

Me Bassirou Sakho, vice-président de l’Association de défense des locataires du Sénégal, souligne la nécessité de rendre le dispositif simple et accessible à tous. Il évoque des problèmes potentiels liés à la restitution des cautions, à la gestion des litiges et à la complexité juridique du système pour une population dont une partie reste analphabète ou peu familiarisée avec les démarches administratives.

« Si un bailleur refuse le système CDC, il peut tout simplement ne pas louer. En matière contractuelle, les parties sont libres », ajoute-t-il, appelant néanmoins à une concertation inclusive pour éviter les erreurs du passé, comme la loi sur la baisse des loyers de 2014, restée largement inappliquée.

Mais c’est du côté des propriétaires que la réforme provoque la réaction la plus virulente. Ibrahima Ndiaye, président de l’Association des bailleurs du Sénégal, rejette en bloc cette mesure qu’il juge intrusive et injustifiée.

« C’est hors de question. Si la CDC a besoin d’argent, qu’elle cherche ailleurs, pas dans les cautions des bailleurs », a-t-il lancé, dénonçant une charge supplémentaire pour une profession déjà confrontée à de nombreuses difficultés : impayés, litiges avec les locataires, procédures judiciaires coûteuses et absence de soutien étatique.

Pour lui, cette réforme accentuerait la pression sur des bailleurs déjà fortement imposés. Il affirme que depuis l’arrivée des nouvelles autorités, la situation fiscale des propriétaires s’est dégradée : « Rien qu’en 2024, nous avons recensé 111 redressements fiscaux, représentant plusieurs milliards de francs CFA ».

Entre les objectifs de justice sociale portés par l’État et les inquiétudes — voire la colère — des bailleurs, cette réforme s’annonce comme un chantier sensible. Pour réussir, elle devra non seulement clarifier ses modalités d’application, mais aussi convaincre les propriétaires et les locataires de son utilité et de son équilibre.

Braquage à l’hôtel Pélican de Ndangane : cinq suspects arrêtés, l’enquête progresse

Ndangane, 16 mai 2025 – L’enquête sur l’attaque à main armée perpétrée dans la nuit du 1er au 2 mai 2025 à l’hôtel Pélican de Ndangane connaît une avancée significative. Après l’interpellation de deux premiers individus, la brigade de recherches de Kaolack a procédé, ce mercredi 14 mai, à l’arrestation de trois nouveaux suspects.

Ces dernières interpellations portent à cinq le nombre total de personnes appréhendées dans le cadre de cette affaire. Selon les premiers éléments de l’enquête, les trois nouveaux suspects seraient fortement impliqués dans le braquage. Une perquisition menée à leur domicile a permis de découvrir des preuves matérielles accablantes, renforçant les soupçons à leur encontre.

Pour rappel, lors de l’attaque, des individus armés et encagoulés, à bord d’un pick-up Toyota Hilux, avaient neutralisé le personnel de sécurité de l’établissement hôtelier avant de s’emparer d’une somme de 3.191.500 francs CFA. Le mode opératoire, rapide et coordonné, avait semé la panique au sein du personnel et des résidents de l’hôtel.

L’enquête est pilotée par la gendarmerie, sous la coordination du Haut-commandement. Les forces de l’ordre poursuivent leurs investigations afin d’identifier l’ensemble des membres du réseau impliqué et de mettre la main sur tous les complices.

La gendarmerie nationale a, une fois de plus, réaffirmé sa détermination à lutter contre la criminalité armée, notamment dans les zones touristiques du pays, qui doivent rester des espaces sûrs pour les visiteurs comme pour les résidents.

L’affaire reste en cours, et d’autres développements sont attendus dans les prochains jours.

Scandale à la Médina : deux hommes écoulent de la viande de chat chez les « Dibi Haoussa »

Dakar, Médina – Dans les ruelles animées de la Médina, entre les effluves de viande grillée et les rires des passants, un scandale glaçant vient ébranler la confiance du public envers la célèbre street food dakaroise. Deux hommes, Issa Abibou (22 ans) et Kader Aboubacar (28 ans), tous deux originaires du Niger, ont été déférés au parquet après avoir été pris en flagrant délit de mise à mort et de récupération de viande… de chat.

Les faits se sont déroulés le 13 mai dernier, lors d’une opération de sécurisation menée par les agents du commissariat du 4e arrondissement. Les policiers surprennent alors les deux hommes en pleine chasse à l’animal domestique. L’un d’eux attrape un chat, l’égorge sans ménagement en pleine rue, puis glisse le corps dans un sac plastique. La scène, aussi brutale que choquante, ne laisse aucune place au doute : une interpellation immédiate s’impose.

Conduits au poste, les deux suspects tentent d’abord de justifier leur geste par un rituel mystique. Mais face à la perspicacité des enquêteurs, leur version s’effondre. Ils finissent par passer aux aveux : ils tuaient des chats pour les revendre comme viande de brochette à certains vendeurs de “Dibi Haoussa”, ces grillades si prisées par les Dakarois.

La nouvelle fait l’effet d’une bombe. Dans un pays où la viande de chat est non seulement interdite à la consommation, mais également perçue comme impure par la majorité de la population, l’indignation est générale. Les consommateurs, pensant savourer du bœuf ou du mouton, pourraient avoir ingéré à leur insu une viande prohibée, potentiellement vectrice de maladies.

Selon l’article 426 du Code pénal sénégalais, toute personne qui tue un animal domestique sans nécessité encourt une peine allant de un à six mois d’emprisonnement. À cela s’ajoute la vente de produits alimentaires non conformes aux normes sanitaires, un délit grave aux conséquences judiciaires lourdes. Le parquet devra désormais déterminer si les deux prévenus ont agi seuls ou s’ils s’inscrivent dans un réseau plus vaste.

Au-delà du choc, cette affaire soulève de sérieuses interrogations sur les conditions de traçabilité et de contrôle sanitaire dans la street food sénégalaise. Faut-il renforcer les inspections dans les dibi, ces gargotes de grillades qui nourrissent des milliers de Dakarois chaque jour ? Comment restaurer la confiance des consommateurs ?

La justice devra trancher, mais le mal est déjà fait : l’image des “Dibi Haoussa” vient d’être irrémédiablement entachée.

Ziguinchor : La campagne de commercialisation de l’anacarde minée par l’insécurité et le désengagement de l’État

La campagne de commercialisation des noix d’anacarde s’ouvre sous de sombres auspices dans la région de Ziguinchor. Marquée par une insécurité grandissante et un manque criant d’accompagnement institutionnel, cette filière pourtant vitale pour l’économie locale semble aujourd’hui laissée à elle-même. Les acteurs du secteur, inquiets et désabusés, tirent la sonnette d’alarme.

Les routes de la Casamance, jadis empruntées quotidiennement par les collecteurs et commerçants de cajou, sont désormais le théâtre d’actes de banditisme répétés. Le récent braquage dans la commune de Boutoupa Camaracounda, où des collecteurs ont perdu près de 30 millions de francs CFA, illustre la gravité de la situation. Les assaillants, dont l’identité reste floue, sèment la terreur sur les axes de transport. Cette insécurité pèse lourdement sur les opérateurs économiques, qui craignent pour leur vie autant que pour la pérennité de leurs activités.

Au-delà de l’insécurité, c’est le silence de l’État qui indigne. Le ministère du Commerce et de l’Industrie, censé encadrer la campagne, est vivement critiqué pour son absence sur le terrain. Boubacar Konta, président de l’Interprofession Cajou Sénégal, fustige ce manque d’implication : « Cette année, aucun Conseil régional de développement n’a été organisé autour de la filière », déplore-t-il. Un tel cadre aurait pourtant permis une meilleure coordination avec les forces de sécurité et une meilleure planification globale.

Pire encore, le système d’agrément pour identifier et encadrer les collecteurs et exportateurs, pourtant proposé par les professionnels du secteur, est resté lettre morte. L’État, selon eux, ne semble pas tenir compte des alertes répétées et des recommandations formulées par les acteurs de terrain.

Une chute brutale des prix, synonyme de faillite pour les collecteurs

À ces difficultés sécuritaires et institutionnelles s’ajoute une crise économique. Le prix d’achat du kilogramme de noix brute est passé de 800 à 600 francs CFA en seulement une semaine. Une baisse vertigineuse qui menace directement la survie des petits collecteurs, déjà fragilisés par les dettes et les pertes antérieures. Le spectre de la campagne de 2022, marquée par une vague de faillites, ressurgit.

Avec une production estimée à 100.000 tonnes et des retombées économiques de plus de 80 milliards de francs CFA, la filière cajou représente un pilier incontournable pour l’économie de la région sud. Et pourtant, elle semble aujourd’hui orpheline de tout soutien concret. Seul le ministère de l’Agriculture tente tant bien que mal de maintenir la production, mais cela reste insuffisant face à l’ampleur des défis.

« C’est une filière en détresse », martèle Boubacar Konta. Les professionnels du secteur réclament une mobilisation urgente de l’État, des mesures de sécurisation renforcées, une relance de la concertation régionale et l’adoption rapide d’un système d’agrément fiable pour sauver ce pan stratégique de l’économie casamançaise.

Ousmane Sonko en visite officielle de 48 heures à Ouagadougou

Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, effectuera une visite officielle de 48 heures à Ouagadougou, à partir de ce vendredi, selon une information relayée par Sud Quotidien et confirmée par le service de communication de la Primature.

Ce déplacement s’inscrit dans une dynamique de renforcement des liens entre le Sénégal et le Burkina Faso. Durant son séjour dans la capitale burkinabè, M. Sonko s’entretiendra avec le capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition burkinabè, ainsi qu’avec son homologue, le Premier ministre Jean Emmanuel Ouédraogo. Ces rencontres permettront d’aborder plusieurs dossiers d’intérêt commun, notamment la coopération bilatérale, les enjeux sécuritaires dans la sous-région, et les perspectives d’intégration africaine.

Le programme du chef du gouvernement sénégalais comprend également une rencontre avec la communauté sénégalaise vivant à Ouagadougou, ainsi qu’une interview exclusive prévue à la RTB, la chaîne de télévision publique du Burkina Faso.

Le moment fort de cette visite sera sans nul doute la participation d’Ousmane Sonko à la cérémonie d’inauguration du mausolée de Thomas Sankara, prévue pour ce samedi. Cet événement hautement symbolique sera précédé d’un sommet entre les délégations des deux pays, au terme duquel une déclaration conjointe sera faite à la presse.

Pour cette mission diplomatique, le Premier ministre sera accompagné par plusieurs membres du gouvernement sénégalais, notamment la ministre des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine, Yassine Fall, le ministre des Forces armées, Dame Diop, et la ministre des Sports, Khady Diène.

Arrestation à Dakar d’Arona Ndiaye, un Franco-Sénégalais recherché pour homicide en France

Le Bureau central national (Bcn) d’Interpol à Dakar a procédé, ce jeudi, à l’arrestation d’Arona Ndiaye, un jeune Franco-Sénégalais de 21 ans activement recherché par les autorités françaises dans une affaire d’assassinat particulièrement sensible.

Selon les informations rapportées par Libération, Arona Ndiaye faisait l’objet d’une « notice rouge » émise par Interpol à la demande de la France. Né à Poitiers, le suspect est visé par un mandat d’arrêt international pour son implication présumée dans un homicide commis sur le territoire français. Les détails exacts du crime restent pour l’instant confidentiels, en raison du caractère sensible du dossier.

L’interpellation s’est déroulée dans les locaux du Bureau central national (Bcn) d’Interpol à Dakar, qui partage ses installations avec la Division des investigations criminelles (Dic), sous la supervision de la Direction de la police judiciaire. Grâce à des informations précises transmises par les services français, les autorités sénégalaises ont pu localiser et interpeller rapidement le suspect. L’opération s’est déroulée sans incident.

Toujours selon Libération, les autorités françaises s’apprêtent à transmettre une demande officielle d’extradition, conformément aux accords de coopération judiciaire qui lient la France et le Sénégal. En attendant l’aboutissement de cette procédure, Arona Ndiaye a été placé en garde à vue à Dakar, sous la surveillance des autorités sénégalaises.

L’affaire, qui reste entourée d’un certain secret, devrait connaître des développements dans les prochains jours, avec notamment l’examen de la demande d’extradition et l’ouverture éventuelle d’une procédure judiciaire locale.

La justice sénégalaise accélère le pas : cinq anciens ministres dans le viseur de la Haute Cour de Justice

La justice sénégalaise s’engage dans une phase décisive avec une série de procédures judiciaires visant plusieurs anciens membres du gouvernement. La Haute Cour de Justice, organe compétent pour juger les anciens ministres et membres du gouvernement pour des faits commis dans l’exercice de leurs fonctions, a décidé de passer à l’offensive, enclenchant une mécanique judiciaire d’une rare intensité.

Selon les informations du quotidien Libération, la Commission d’instruction et le parquet général ont lancé des mandats et des ordres de conduite contre cinq anciens ministres : Mansour Faye, Sophie Gladima, Ndèye Saly Diop, Moustapha Diop et Ismaila Madior Fall. Ces personnalités politiques, autrefois piliers de l’exécutif, sont désormais au centre d’une procédure d’exception qui pourrait marquer un tournant dans la lutte contre l’impunité au sommet de l’État.

La Division des investigations criminelles (DIC) a été chargée de notifier les mandats de comparution. Le calendrier des premières auditions est déjà fixé :

Ndèye Saly Diop est convoquée le 19 mai, Moustapha Diop le 22 mai, Mansour Faye le 26 mai.

Ces auditions devraient permettre de clarifier les rôles et responsabilités de chacun dans les dossiers en cours d’instruction.

Une enquête sur le projet du tribunal de Guédiawaye

L’un des volets les plus sensibles concerne le projet de construction du tribunal de Guédiawaye, dans lequel Ismaila Madior Fall, ancien ministre de la Justice, est soupçonné de corruption. Le parquet général a pris des mesures de contrainte, ordonnant la « conduite » de certains mis en cause devant les juridictions compétentes.

L’enquête, menée par la Brigade des affaires générales (BAG) de la DIC, aurait déjà mis au jour des éléments accablants impliquant à la fois des fonctionnaires et des acteurs du secteur privé. Ces révélations pourraient élargir le champ des poursuites et accentuer la pression sur les anciens responsables politiques.

Ces développements judiciaires interviennent dans un contexte où l’opinion publique sénégalaise réclame plus de transparence et de reddition des comptes. En enclenchant cette série d’actions judiciaires, la Haute Cour de Justice et le parquet général envoient un signal fort : plus aucun acteur public n’est au-dessus de la loi.

Si les procédures suivent leur cours sans entrave politique ni pression extérieure, elles pourraient inaugurer une nouvelle ère de gouvernance fondée sur la responsabilité, et rétablir une certaine confiance entre les institutions et les citoyens.

Affaire Amir Abo : La Cour suprême valide sa remise en liberté provisoire

Après plusieurs mois de détention, Abo Mbacké, plus connu sous le nom de « Amir Abo », s’apprête à quitter sa cellule. Inculpé pour escroquerie et blanchiment de capitaux, il avait été placé sous mandat de dépôt fin novembre 2024 par le Pool judiciaire financier. Sa libération provisoire, désormais confirmée par la Cour suprême, marque un tournant inattendu dans cette affaire à rebondissements.

La Chambre d’accusation financière avait dans un premier temps accédé à la demande de mise en liberté provisoire formulée par les avocats de l’accusé. Les juges avaient notamment retenu comme élément déterminant le remboursement des montants objets de l’escroquerie présumée. Une décision que le parquet général n’avait pas digérée, introduisant dans la foulée un pourvoi en cassation pour suspendre cette libération.

Mais la plus haute juridiction du pays a tranché : le pourvoi du parquet a été rejeté, validant ainsi la décision de remise en liberté provisoire prise en première instance. Une véritable désillusion pour le ministère public, qui espérait prolonger la détention de celui que l’on accuse d’avoir orchestré un système d’escroquerie complexe, aux ramifications encore partiellement inconnues.

Ce dénouement provisoire soulève de nombreuses interrogations, tant sur le fond du dossier que sur les perspectives judiciaires à venir. S’il recouvre la liberté, « Amir Abo » reste néanmoins sous le coup de lourdes accusations, et devra répondre de ses actes devant la justice dans les prochains mois.

Pour l’heure, cette décision constitue un soulagement pour ses proches et ses soutiens, qui dénonçaient une détention préventive prolongée, alors que, selon eux, les conditions d’une libération étaient réunies depuis plusieurs semaines.

Affaire du véhicule de luxe : Cheikh Issa Sall visé par une enquête de la Section de recherches

L’ancien directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), Cheikh Issa Sall, est au cœur d’une enquête menée par la Section de recherches (SR) de la gendarmerie, à la suite d’une plainte déposée par CDC Habitat. Selon les informations du journal Libération, l’affaire porte sur l’usage et la revente présumée illégale d’un véhicule de luxe appartenant à l’institution.

Le véhicule en question est une Mercedes 7 places d’une valeur estimée à 80 millions de francs CFA. Ce dernier aurait été conservé illégalement par Cheikh Issa Sall après son départ de la tête de la CDC, une situation dénoncée par son successeur, Fadilou Keïta. Plus troublant encore, le véhicule aurait été revendu à un tiers, identifié comme A.S. Diouf, avant d’être finalement restitué à la CDC.

Pour tenter de régulariser la situation, Cheikh Issa Sall a signé un acte de vente qui a permis de réaffecter officiellement la voiture à CDC Habitat. Toutefois, cette restitution ne met pas fin aux poursuites. L’ancien DG devrait être convoqué à nouveau par les enquêteurs pour fournir des explications détaillées sur les circonstances de la vente et les conditions dans lesquelles le véhicule a changé de main.

Cette affaire relance le débat sur la gestion du patrimoine public par les anciens responsables d’institutions étatiques. Elle pourrait également avoir des répercussions sur l’image de Cheikh Issa Sall, figure bien connue du paysage politico-économique sénégalais.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°466 – 16/05/2025

🔴 RESTITUTION PAR LA FRANCE DU CAMP « CONTRE-AMIRAL PROTET », PATROUILLE CONJOINTE AVEC LA MAURITANIE À DAGANA : LE SÉNÉGAL REDESSINE SA CARTE SÉCURITAIRE
🔴 COUR SUPRÊME / IRRECEVABILITÉ DE SA PREMIÈRE REQUÊTE CONTRE L’ARRÊTÉ DE CESSATION DE PARUTION : LE CDEPS NE DÉSARME PAS

🔴 COUPE DU SÉNÉGAL / EN FINALE CONTRE GÉNÉRATION FOOT : UNE PREMIÈRE HISTORIQUE POUR BUILDERS FC
🔴 MMA / « JE M’ENTRAÎNE AU JUJUTSU, AU MUAY THAÏ ET JE ME FAMILIARISE AVEC LES TECHNIQUES » : ZOSS AIGUISE SES LAMES CONTRE BOUCHER

Santé / Renouvellement du Bureau de l’Association Safara Hépatite Sénégal : Fatou Nguirane reconduite à la tête de l’organisation

Ce 15 mai 2025, l’Association Safara Hépatite Sénégal, engagée dans la lutte contre les hépatites virales au Sénégal, a procédé au renouvellement de son bureau lors d’une assemblée générale tenue à Dakar, au siège de l’Alliance Nationale des Communautés pour la Santé (ANCS).

Lors de cette rencontre, Madame Fatou Nguirane a été reconduite à l’unanimité à la présidence de la structure. Dans son discours de remerciement, elle a réaffirmé sa volonté de renforcer les campagnes de sensibilisation, notamment en milieu rural, et de militer pour l’accès gratuit aux tests et traitements de l’hépatite B et C.

« La lutte contre l’hépatite ne peut réussir sans une mobilisation communautaire forte et un plaidoyer actif auprès des autorités sanitaires », a-t-elle déclaré.

Le nouveau bureau s’est engagé à intensifier les actions de dépistage de proximité, à renforcer les partenariats avec les structures sanitaires, et à œuvrer pour le renforcement des capacités des relais communautaires, notamment les badiènes gox et les prestataires de soins.

Ce renouvellement marque une nouvelle étape dans le parcours de Safara Hépatite Sénégal, qui demeure un acteur incontournable dans la lutte contre les hépatites au Sénégal.

L’AFP évalue son 3e Congrès ordinaire et se projette vers l’avenir

La Direction collégiale de l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) s’est réunie ce jeudi 15 mai 2025 sous la présidence de son Secrétaire général, l’honorable député-maire Mbaye Dione. Cette rencontre, tenue dans un contexte politique marqué par de vives tensions, avait à l’ordre du jour deux points essentiels : l’évaluation du 3e Congrès ordinaire du Parti et l’analyse de la situation nationale, avec en ligne de mire les perspectives à venir.

Sur le premier point, la Direction collégiale s’est félicitée du succès éclatant du 3e Congrès ordinaire tenu le 26 avril 2025. Ce rendez-vous majeur a été salué pour la qualité de sa mobilisation, sa parfaite organisation et l’atteinte des objectifs fixés.

L’occasion a également été saisie pour adresser des remerciements appuyés au président Moustapha Niasse, salué pour sa contribution historique à la vie politique nationale et à la construction du Parti. Son retrait de l’Exécutif de l’AFP a été perçu comme un moment fort, empreint d’émotion et de reconnaissance.

Dans le même esprit, des félicitations ont été adressées au Secrétaire général Mbaye Dione et à tous les militants ayant contribué à faire de ce Congrès une étape décisive. La nouvelle direction s’est dite déterminée à relever les défis à venir dans un esprit d’unité et de cohésion.

Sur le plan national, la Direction collégiale s’est penchée sur un contexte jugé inquiétant, dominé par une vague d’arrestations jugées arbitraires et symptomatiques d’une justice « sélective ». Si l’AFP reconnaît la nécessité de rendre des comptes, elle dénonce un climat de répression et d’insécurité juridique qui coïncide avec une crise économique aiguë : licenciements abusifs, baisse du pouvoir d’achat et difficultés des ménages à l’approche de la Tabaski.

Dans ce contexte tendu, l’appel au dialogue lancé par le président de la République a été analysé avec rigueur. L’AFP a décidé de répondre favorablement à l’invitation pour le Dialogue national prévu le 28 mai 2025, tout en posant des conditions : l’exigence d’un cadre véritablement inclusif et la possibilité d’amender les termes de référence.

Enfin, la Direction collégiale a esquissé les grandes lignes de la relance politique de l’AFP. Le reprofilage du Parti passera par des tournées de terrain sous la conduite du Secrétaire général Mbaye Dione, mais aussi par la relance des activités de l’École de Formation du Parti. Des ateliers de réflexion seront organisés pour renforcer les capacités militantes et faire de la formation un pilier stratégique de la redynamisation de l’AFP.

Suspension de médias au Sénégal : le juge des référés déclare irrecevable la première requête du CDEPS, mais la bataille continue

Le juge des référés s’est prononcé ce jeudi sur l’arrêté controversé du ministre de la Communication ordonnant la cessation de parution et de diffusion des médias jugés « non conformes » au Code de la presse. La première requête en annulation introduite par le pool d’avocats dirigé par Me El Hadj Amadou Sall a été jugée irrecevable, relançant ainsi le bras de fer entre l’État et le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de la Presse au Sénégal (CDEPS).

Le CDEPS, qui mène la contestation contre ce qu’il considère comme une dérive autoritaire du ministère de la Communication, a réagi sans tarder : « Ce n’est que partie remise », a déclaré l’organisation patronale de la presse. Elle annonce l’introduction prochaine d’une nouvelle requête, cette fois sur le fond, pour contester l’illégalité de l’arrêté ministériel.

Le CDEPS fustige un acte « inique » et sans fondement légal, qui a entraîné la fermeture brutale de plusieurs entreprises de presse et mis au chômage des milliers de professionnels – journalistes, techniciens, personnels administratifs – à la veille de la fête de la Tabaski.

Selon le CDEPS, cette décision a aussi gravement porté atteinte à la réputation des organes de presse auprès de l’opinion publique, des annonceurs et des partenaires financiers. « L’État devra répondre de ces préjudices », a averti le patronat, qui compte réclamer des dommages et intérêts pour les pertes subies.

Fait notable lors de l’audience : Me Amadou Sall a révélé que l’Avocat général et l’Agent judiciaire de l’État auraient eux-mêmes reconnu l’incompétence du ministre de la Communication à décréter l’arrêt de la parution ou de la diffusion de médias. Une prise de position qui pourrait peser lourd dans les prochaines procédures judiciaires.

Alors que la décision écrite du juge n’a pas encore été communiquée officiellement aux parties, le CDEPS entend poursuivre son combat jusqu’à l’annulation complète de l’arrêté. Pour les acteurs du secteur, il s’agit d’un enjeu de survie, mais aussi d’un combat pour la liberté de la presse dans un contexte où les tensions entre le pouvoir exécutif et les médias semblent se raviver.

Lutte contre le blanchiment d’argent : La CENTIF enregistre 928 déclarations d’opérations suspectes en 2024

Le Sénégal poursuit le renforcement de son dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Lors de la cérémonie officielle de la 43ᵉ réunion plénière de la commission technique du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), le directeur de cabinet du ministre des Finances, Bassirou Sarr, a présenté les résultats du rapport annuel 2024 de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF).

Le document révèle que 928 déclarations d’opérations suspectes (DOS) ont été reçues par la CENTIF, un chiffre en nette hausse, dont 83 % ont été émises par les banques et établissements financiers. Cette évolution est perçue comme un signe d’amélioration de la culture de la conformité au sein du secteur financier national.

Par ailleurs, 42,7 millions de déclarations de transactions en espèces (DTE), dépassant le seuil réglementaire de quinze millions de francs CFA, ont été enregistrées. Ces chiffres traduisent un effort collectif de détection des flux financiers atypiques ou à risque.

Dans sa présentation, Bassirou Sarr a également mis en avant les capacités opérationnelles de la CENTIF. Au total, 2 172 demandes d’informations nationales ont été adressées aux institutions partenaires, comme les administrations publiques et les autorités de supervision. La CENTIF a aussi échangé 45 demandes d’informations avec des cellules de renseignement financier étrangères. Cette dimension internationale témoigne de l’intégration croissante du Sénégal dans les dispositifs globaux de lutte contre la criminalité financière.

Sur le plan des réformes, le Sénégal s’est engagé à consolider ses acquis. Il est prévu de finaliser les textes d’application encore en attente, afin de garantir un fonctionnement optimal du système national. Des réformes institutionnelles sont également envisagées pour améliorer l’organisation et le rendement de certaines entités concernées. En outre, l’évaluation nationale des risques (ENR) sera actualisée à partir du mois d’août 2025, et une nouvelle stratégie couvrant la période 2025-2029 sera élaborée.

Lors de cette rencontre, le président de la CENTIF, Mouhamadou Bamba Siby, a souligné que cette 43ᵉ plénière intervient dans un contexte régional et mondial marqué par des mutations profondes de la criminalité financière, notamment la complexification des mécanismes de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. Il a insisté sur la nécessité de renforcer la coopération régionale et l’entraide entre États pour répondre efficacement à ces menaces.

De son côté, le directeur général du GIABA, Edwin Harris, a alerté sur l’essor inquiétant de la cybercriminalité. Il a évoqué la compromission des courriels professionnels, les arnaques de type Ponzi, ainsi que la fraude via les plateformes de paiement mobile, autant de méthodes utilisées pour blanchir les produits du crime. Il a aussi relevé les faiblesses systémiques dans les législations et les capacités institutionnelles, qui exigent des réponses urgentes.

Le rapport présenté par le GIABA fait également état d’une recrudescence de la criminalité maritime, avec une exploitation accrue des eaux ouest-africaines pour des activités illicites comme le trafic, la contrebande et la piraterie. Ces phénomènes compromettent la stabilité régionale et la sécurité économique des pays membres.

Prenant la parole, la représentante de la CEDEAO, Zelma Yollande Nobre Fassinou, a salué les efforts du GIABA dans la région et félicité les États membres, dont le Sénégal, pour les progrès enregistrés. Elle a toutefois appelé à une vigilance accrue, notamment à l’approche du troisième cycle des évaluations mutuelles, dans lequel les États sont appelés à démontrer une conformité technique rigoureuse et soutenue.

Cap sur l’autonomisation économique : Le Sénégal lance sa première Journée nationale dédiée aux PME/PMI

Ce matin, le Centre international du commerce extérieur du Sénégal (CICES) a été le théâtre du lancement officiel de la toute première Journée nationale des Petites et Moyennes Entreprises et Industries (PME/PMI). Cette initiative, inédite dans l’agenda économique sénégalais, s’est tenue en marge de la 25e édition de la Foire internationale de l’Agriculture et des Ressources animales (FIARA). Elle a été présidée par Monsieur Ibrahima THIAM, Secrétaire d’État chargé des PME/PMI.

La cérémonie s’est déroulée en présence du Dr Alpha BA, Secrétaire d’État chargé des Coopératives et de l’Encadrement Paysan. À cette occasion, les deux responsables ont procédé à la signature d’un protocole d’accord engageant leurs départements dans une dynamique de collaboration renforcée. Cette entente vise à coordonner davantage les politiques publiques, mutualiser les ressources disponibles et structurer de manière cohérente les chaînes de valeur locales. Une attention particulière est portée aux PME/PMI, mais également aux coopératives agricoles, groupements d’intérêt économique (GIE) et organisations paysannes.

Cette journée nationale s’inscrit pleinement dans le processus en cours d’élaboration de la Stratégie nationale de développement et de promotion des PME/PMI. L’objectif est de favoriser l’émergence d’un tissu économique plus robuste, mieux préparé aux chocs externes, compétitif à l’échelle régionale et ancré dans une meilleure valorisation des ressources locales.

Un appel a été lancé aux entreprises pour qu’elles s’engagent davantage dans la formalisation de leurs activités. Il a aussi été souligné l’importance pour ces structures de s’approprier les outils et mécanismes mis à leur disposition par les dispositifs publics d’accompagnement. Les PME/PMI sont invitées à s’impliquer activement dans la transformation structurelle de l’économie sénégalaise, en jouant pleinement leur rôle d’acteurs de terrain.

Au cours de la cérémonie, les contributions des structures techniques du ministère de l’Industrie et du Commerce ont été saluées. Il s’agit notamment de l’Agence de Développement et d’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises (ADEPME), du Bureau de Mise à Niveau (BMN) et de l’Agence Sénégalaise de Promotion des Exportations (ASEPEX). Leur engagement, combiné à celui des partenaires techniques et financiers, est perçu comme un levier essentiel pour améliorer durablement la compétitivité du secteur privé national.

Par cette initiative, l’État du Sénégal manifeste clairement sa volonté de positionner les PME/PMI et les sociétés coopératives au cœur de la croissance économique. Elles sont appelées à devenir les moteurs d’un développement inclusif, souverain, durable et à fort potentiel de création d’emplois.

Sécurité transfrontalière : le Sénégal et la Mauritanie mènent une patrouille conjointe à Dagana

Le mercredi 14 mai 2025, une opération de patrouille mixte a été organisée dans le département de Dagana, à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie. Cette initiative sécuritaire, menée conjointement par les forces de défense et de sécurité des deux pays, s’inscrit dans le cadre de la coopération bilatérale visant à renforcer la lutte contre plusieurs formes de criminalité transfrontalière, notamment le grand banditisme, le vol de bétail et l’immigration irrégulière.

La mission s’est déroulée sous la direction du lieutenant Diop. Les unités engagées ont sillonné plusieurs zones sensibles situées en bordure du fleuve Sénégal. Parmi les localités concernées figuraient Richard-Toll, Mbilor, Gaya et Dagana. Au cours de cette opération, les forces ont non seulement effectué des contrôles de terrain, mais elles ont également rencontré les populations locales pour échanger sur les problématiques de sécurité et recueillir leurs doléances.

À Dagana, la délégation a été reçue par l’adjointe au maire, qui a salué cette initiative et exprimé la disponibilité des autorités municipales à collaborer pour une sécurité renforcée. Les populations locales ont réservé un accueil positif aux patrouilles, exprimant leur satisfaction et leur volonté de soutenir les efforts des deux États dans la prévention des menaces communes.

Cette action illustre la volonté conjointe du Sénégal et de la Mauritanie de faire de leur frontière commune un espace de coopération, de stabilité et de paix. Dans un contexte régional marqué par une instabilité croissante, cette opération symbolise un engagement renouvelé pour la sécurité partagée, reposant sur la proximité avec les populations et la coordination entre États voisins.

Thiès : 38 individus interpellés lors d’une vaste opération de sécurisation nocturne

Dans la nuit du mercredi 14 au jeudi 15 mai 2025, une opération de grande envergure a été menée à Thiès, surnommée la capitale du rail, pour renforcer la sécurité et lutter contre la délinquance. Cette action a abouti à l’interpellation de trente-huit individus, dont un agresseur, ainsi qu’à la saisie de plusieurs véhicules.

L’intervention, qui s’est déroulée de 21 heures à 6 heures du matin, a mobilisé les forces de la sûreté urbaine, le commissariat du 1er arrondissement et les unités des postes de Nguinth, Parcelles-Assainies et Médina Fall. Les autorités ont ciblé plusieurs zones réputées sensibles, multipliant les patrouilles et installant des points de contrôle à des endroits stratégiques, notamment le rond-point Concorde, la sortie de Tassette, Keur Massamba Guèye ainsi que le stade Lat Dior.

Au-delà des arrestations, la police a également procédé à l’immobilisation de deux véhicules et onze motos, pour diverses infractions au code de la route, dans le cadre de cette opération de sécurisation nocturne.

Cette intervention s’inscrit dans la continuité des efforts des forces de l’ordre pour réduire l’insécurité et assurer la tranquillité des populations à Thiès.

Université de Bambey : le SUDES-ESR dénonce une gestion sécuritaire « inadaptée » et appelle à un apaisement durable

Le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal, section enseignement supérieur et recherche (SUDES-ESR) de l’Université Alioune Diop de Bambey (UAD), a vivement réagi au communiqué n°37 du 13 mai 2025 du Conseil académique. Dans une déclaration rendue publique, le syndicat dénonce une gestion sécuritaire jugée inappropriée face à la crise que traverse l’université.

Pour le SUDES-ESR UAD, la situation sécuritaire actuelle au sein du campus est inquiétante. Le syndicat fustige des mesures qualifiées de « peu adaptées » et qui, selon lui, n’ont pas permis de créer les conditions d’un climat apaisé, essentiel pour assurer la continuité des enseignements. Il regrette également que les leçons tirées des précédentes crises universitaires ne semblent pas avoir été prises en compte.

Dans son communiqué, le syndicat soulève un flou inquiétant autour du calendrier universitaire. Il s’interroge : s’agit-il de clore l’année 2023-2024 ou de débuter celle de 2024-2025 ? Il estime que si l’on s’oriente vers la nouvelle année, les autorités académiques auraient dû en assumer pleinement les conséquences, notamment en imposant une session unique et des semestres fortement écourtés.

Le SUDES appelle les Unités de Formation et de Recherche (UFR) à se baser sur des considérations strictement pédagogiques dans leurs prises de décisions, au lieu de céder à des injonctions politiques mal déguisées. Il demande à ce que la « normalisation » de l’année universitaire soit envisagée à une période plus propice, dans l’intérêt des étudiants comme des enseignants.

Concernant les perturbations ayant secoué l’UAD cette année, le syndicat précise qu’elles ne sont pas uniquement imputables aux étudiants. Enseignants permanents et vacataires ont également contribué à cette instabilité, chacun ayant ses revendications légitimes. D’où l’appel du SUDES à privilégier le dialogue permanent et la concertation au détriment de toute démarche autoritaire ou unilatérale.

Tout en condamnant toutes formes de violence, le syndicat insiste : les étudiants ne sont pas le problème. Ils ne cherchent qu’à améliorer leurs conditions d’apprentissage. Le véritable nœud, selon le SUDES, réside dans les nombreuses promesses non tenues par la tutelle, ainsi que dans la gestion des flux d’étudiants orientés vers l’UAD sans accompagnement pédagogique ou infrastructurel adéquat.

Dans ce contexte, le syndicat estime qu’un plan d’urgence est devenu impératif pour l’université de Bambey. Un plan qui, selon lui, doit être élaboré et mis en œuvre dans l’unité, avec la participation de toutes les composantes de l’établissement.

Enfin, le SUDES-ESR UAD rappelle aux autorités que l’intervention des forces de l’ordre n’a jamais été une solution efficace pour stabiliser durablement les universités. Il en appelle au respect strict des franchises universitaires, un principe fondamental qui, affirme-t-il, doit être défendu avec la plus grande fermeté.

Justice : Me Moussa Diop annonce une plainte contre le journaliste Serigne Saliou Gueye

L’avocat et homme politique Me Moussa Diop a annoncé ce jeudi 15 mai son intention de poursuivre en justice le journaliste Serigne Saliou Gueye, directeur de publication du quotidien « Yoor Yoor Bi ». La déclaration a été faite via ses réseaux sociaux, dans un ton ferme et indigné.

Cette décision intervient à la suite de la publication en Une d’un article intitulé : « Exhumation d’une vidéo de plus de neuf mois pour nuire à Azoura Fall : Me Moussa Diop ou le summum de l’indignation ». Le contenu du papier a visiblement profondément irrité l’ancien directeur général de Dakar Dem Dikk, qui y voit une atteinte à son honneur et à sa réputation.

Dans sa réaction, Me Diop a exprimé son exaspération en des termes particulièrement incisifs. S’appuyant sur une jurisprudence antérieure, notamment l’affaire impliquant Moustapha Diakhaté, il souligne que l’usage du mot « alkou » avait été juridiquement reconnu comme une injure publique. Il estime donc que l’expression « indigne », employée à son encontre dans l’article en question, doit être traitée avec la même rigueur judiciaire.

« Si le mot « alkou » a été judiciairement qualifié d’injure publique (affaire Moustapha Diakhaté), « indigne » ne saurait en échapper. Je dépose sans délai une plainte pénale contre le sieur Serigne Saliou Gueye, patron du quotidien « Yoor Yoor Bi » », a-t-il écrit. Il a également annoncé son intention de déposer une seconde plainte auprès du Conseil pour l’Observation des Règles d’Éthique et de Déontologie dans les médias (CORED), ainsi que devant le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA).

Cette nouvelle affaire relance une fois encore le débat sur les rapports parfois tendus entre la presse et certaines figures publiques au Sénégal, ainsi que sur les limites de la liberté d’expression dans l’espace médiatique. En attendant les suites judiciaires, l’affaire pourrait bien alimenter les discussions dans les milieux politiques et médiatiques du pays.

Attaque contre Cheikh Issa Sall : des proches du maire de Mbour montent au créneau

La jeunesse de l’Union nationale pour l’Intégration, le Travail et l’Équité (Unité), structure affiliée au président Cheikh Issa Sall, a vivement réagi suite à la sortie médiatique de Fadilou Keïta, accusé d’avoir violemment pris à partie le maire de Mbour. Dans un communiqué rendu public, ces jeunes militants dénoncent ce qu’ils considèrent comme une attaque injustifiée, relevant davantage de la diffamation que d’un véritable combat politique.

Selon eux, un véritable engagement ne devrait jamais se fonder sur des motivations personnelles ou des dénonciations gratuites, mais sur des arguments solides, vérifiables et constructifs. Ils défendent l’idée que toute posture de combat légitime exige une objectivité sans faille, où la vérité doit primer en toutes circonstances. Ils fustigent ce qu’ils qualifient de « dérive populiste » consistant à manipuler l’opinion publique dans le seul but de nuire à un adversaire politique.

Les soutiens du maire ne s’arrêtent pas là. Ils pointent du doigt Fadilou Keïta, qu’ils qualifient de privilégié « catapulté » à un poste de directeur général uniquement en raison de ses origines familiales. Ils rappellent que ce dernier avait pourtant loué les qualités humaines et professionnelles de Cheikh Issa Sall lors de leur collaboration passée. Selon eux, c’est grâce à la bienveillance de ce dernier que Fadilou Keïta aurait pu bénéficier d’un terrain et du rappel de son salaire sur une période de quinze mois. Des faveurs qui contrastent aujourd’hui, selon eux, avec l’attitude hostile de leur ancien allié.

Pour les jeunes du mouvement Unité, cette attaque n’a qu’un seul objectif : salir l’image d’un maire apprécié et affaiblir l’opposition locale. Ils dénoncent une stratégie bien rodée visant à discréditer les figures politiques en place, dans l’unique but de les écarter et de s’emparer de leur mandat. Ils rejettent catégoriquement cette méthode et affirment leur engagement à défendre Cheikh Issa Sall contre toute tentative de manipulation, de calomnie ou de campagne de dénigrement.

CDEPS : Vers une nouvelle bataille judiciaire contre l’arrêté de cessation de parution des médias

Le bras de fer entre le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) et le ministère de la Communication prend une nouvelle tournure. Ce jeudi 15 mai 2025, le juge des référés a rendu une décision déclarant irrecevable la première requête introduite par le pool d’avocats dirigé par Me El Hadj Amadou Sall. Cette requête visait à faire annuler l’arrêté ministériel ordonnant la cessation de parution et de diffusion des médias jugés non conformes au Code de la presse.

La décision motivée du juge n’a pas encore été portée officiellement à la connaissance des parties. Cependant, lors des débats devant le tribunal, l’Avocat général et l’Agent judiciaire de l’État auraient reconnu que le ministre de la Communication n’avait pas la compétence juridique pour ordonner une telle interdiction. Une reconnaissance qui pourrait être déterminante pour la suite.

Me Sall a annoncé qu’une nouvelle requête serait introduite pour contester cette fois sur le fond la légalité de l’arrêté. Il dénonce un acte arbitraire et sans fondement juridique, qui a entraîné la fermeture de plusieurs entreprises de presse à travers le pays. Les conséquences humaines et économiques sont lourdes : des milliers de professionnels des médias se retrouvent sans emploi à quelques jours de la Tabaski.

Le CDEPS estime que la réputation des entreprises de presse concernées a été gravement affectée, tant auprès de l’opinion publique que des annonceurs. Cette situation pourrait entraîner une perte de confiance durable et compromettre l’équilibre économique du secteur. L’organisation professionnelle compte désormais réclamer des réparations financières à l’État pour les préjudices subis. Ce contentieux judiciaire s’annonce donc comme un nouveau test pour l’État de droit et la liberté de la presse au Sénégal.

CDEPS – Arrêté de cessation de parution : Le ministre de la Communication en sursis

Le juge des référés, statuant sur l’arrêté portant cessation de parution et de diffusion des «médias non conformes» au Code de la presse, a jugé ce jeudi irrecevable la première requête en annulation introduite par le pool d’avocats dirigé par Me El Hadj Amadou SALL. La décision motivée et écrite du juge des référés n’a pas encore été portée à l’attention des parties.
Dans le même temps, Me SALL a informé, que lors des débats, l’Avocat général et l’Agent judiciaire de l’État auraient tous deux affirmé que le ministre de la Communication n’a aucune compétence pour ordonner l’interdiction de diffusion et de parution des médias.
Ce n’est donc que partie remise. Une nouvelle requête sera introduite devant le juge des référés pour juger, sur le fond, de l’illégalité de l’arrêté du ministre de la Communication, qui a décrété de manière arbitraire la cessation de parution et de diffusion des médias.
Cet acte inique du ministre, sans aucune base légale, a provoqué la fermeture des entreprises de presse et le chômage de plusieurs milliers de professionnels des médias, mères et pères de famille, en cette veille de Tabaski 2025.
La réputation des entreprises de presse en a subi un coup auprès de l’opinion et des annonceurs, bailleurs de la presse.
L’État devrait en faire les frais, en payant des dommages et intérêts pour les préjudices subis.
Le CDEPS, jeudi 15 mai 2025

Transports interurbains : Dem Dikk inaugure la ligne Dakar-Kidira dès le 2 juin

Dem Dikk continue d’élargir son réseau à travers le pays. À partir du lundi 2 juin 2025, l’entreprise publique de transport interurbain mettra en service une nouvelle ligne reliant Dakar à Kidira, renforçant ainsi la connectivité entre la capitale et l’est du Sénégal.

D’après un communiqué consulté par Dakaractu, les départs de Dakar auront lieu les lundis et mercredis, à 7 h du matin, depuis le terminus des HLM Grand Yoff. À Kidira, les départs s’effectueront depuis le quartier Plateau, juste en face de l’ancienne gare ferroviaire. Le tarif pour un aller simple est fixé à 13 000 FCFA.

Sur cet itinéraire, plusieurs localités serviront de points de ramassage pour les voyageurs, notamment Dyabougou Mossi, Goudiry, Boynguel, Bala et Kothiary. L’objectif de cette nouvelle desserte est clair : rapprocher les populations éloignées des grands centres urbains et faciliter les déplacements entre Dakar et les régions de l’intérieur.

« Nous sommes fiers de contribuer à l’accessibilité et à la mobilité de tous, en mettant à votre disposition des bus modernes et un personnel qualifié pour vos besoins de transport », souligne Dem Dikk dans son communiqué.

Cette initiative s’inscrit dans une politique de désenclavement progressif des zones rurales, tout en améliorant les conditions de voyage à travers un service structuré, ponctuel et sécurisé.

Restitution des emprises militaires : La France remet le quartier « Contre-Amiral Protet » au Sénégal

Nouvelle étape dans le processus de retrait progressif de la présence militaire française au Sénégal. Ce jeudi 15 mai 2025, la France a officiellement remis au Sénégal le quartier « Contre-Amiral Protet », situé sur le port de Dakar. Cette restitution s’inscrit dans le cadre de la reconfiguration des accords de coopération militaire entre les deux pays.

Dans un communiqué rendu public par l’ambassade de France à Dakar, il est précisé que cette restitution s’est déroulée « conformément à la décision de la commission conjointe du 28 février 2025, dans le respect de la procédure établie dans le traité instituant un partenariat en matière de coopération militaire entre la République Française et la République du Sénégal du 18 avril 2012. »

Le site « Contre-Amiral Protet », longtemps occupé par des unités françaises dans le cadre de leur dispositif militaire au Sénégal, retrouve désormais sa pleine souveraineté sénégalaise. Il s’agit d’un geste hautement symbolique dans un contexte où la souveraineté nationale et la redéfinition des partenariats militaires reviennent de plus en plus au cœur des débats sur le continent.

Le communiqué mentionne également que deux autres emprises françaises, « Maréchal » et « Saint-Exupéry », ont déjà été rétrocédées au Sénégal le 7 mars dernier. Et la tendance devrait se poursuivre, puisque l’ambassade annonce que « les autres emprises seront restituées d’ici l’été 2025. »

Cette dynamique s’inscrit dans une volonté affichée par les autorités sénégalaises d’avoir un contrôle accru sur leur espace militaire et stratégique. Elle marque aussi un tournant dans les relations franco-sénégalaises en matière de défense, vers un modèle plus équilibré et concerté.

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Ibrahima Hamidou Deme dénonce : « On a combattu une justice instrumentalisée ; elle est maintenant ridiculisée »

Dans une déclaration brève mais lourde de sens publiée sur sa page Facebook, l’ancien magistrat et président du mouvement ETIC (Ensemble pour le Travail, l’Intégrité et la Citoyenneté), Ibrahima Hamidou Deme, a vivement critiqué l’état actuel de la justice sénégalaise. Selon lui, le système judiciaire, autrefois dénoncé pour son instrumentalisation sous le régime de Macky Sall, est désormais tombé dans une forme de discrédit encore plus alarmante.

« Cette justice instrumentalisée qui a été combattue est aujourd’hui ridiculisée », affirme-t-il. Un jugement sans équivoque qui, selon plusieurs observateurs, vise la gestion actuelle des dossiers judiciaires sensibles depuis l’arrivée au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye.

Parmi les dossiers qui semblent nourrir la frustration de l’ancien juge, on retrouve notamment celui des fonds liés à la gestion de la pandémie de Covid-19, et plus globalement, les révélations de la Cour des comptes sur la période 2019-2023. Ces rapports, attendus pour faire tomber d’éventuelles têtes, peinent à produire des suites judiciaires concrètes.

D’autres cas alimentent également le sentiment d’injustice ou d’impunité, comme celui d’Azoura Fall, militante du parti Pastef récemment libérée sous contrôle judiciaire, ou encore ceux du chroniqueur Abdou Nguer et d’Assane Diouf. Autant de situations qui, selon certaines voix, démontrent une gestion incohérente, voire partiale, de la justice.

Même s’il n’est pas entré dans le détail des dossiers en question, Ibrahima Hamidou Deme semble pointer du doigt un pouvoir qui, tout en promettant une rupture dans la gouvernance, peine à garantir l’indépendance et la crédibilité de l’appareil judiciaire.

Médina : Un vendeur de brochettes arrêté avec un chat égorgé dans un sachet

La scène semble sortie d’un scénario improbable, mais elle s’est bel et bien déroulée au cœur de la Médina, l’un des quartiers les plus animés de Dakar. Un ressortissant étranger, connu pour vendre des brochettes dans les rues, a été interpellé par les forces de l’ordre alors qu’il transportait dans un sachet en plastique un chat égorgé. L’affaire, révélée par Le Soleil, a rapidement enflammé les réseaux sociaux et provoqué l’indignation des habitants.

L’interpellation a eu lieu après que le comportement suspect de l’homme a attiré l’attention des passants, lesquels ont aussitôt alerté les autorités. Sur place, les policiers découvrent le cadavre de l’animal, soigneusement emballé, suscitant une vive émotion. Conduit au commissariat, le mis en cause aurait tenté de justifier son geste en affirmant que le chat était destiné à des pratiques mystiques.

Des explications jugées peu convaincantes par les enquêteurs, qui ont décidé de le placer en garde à vue pour approfondir les investigations. À ce stade, aucun élément ne permet d’établir un lien formel entre l’animal et une éventuelle utilisation dans la fabrication des brochettes. Toutefois, le fait que le suspect soit actif dans la restauration de rue jette le doute et accentue la méfiance des consommateurs.

La nouvelle a fait l’effet d’une onde de choc à la Médina, où la population commence à remettre en question la qualité et la provenance des viandes consommées dans les cantines et les grillades de rue. Plusieurs habitants interrogés expriment leur inquiétude et demandent un contrôle sanitaire renforcé sur les vendeurs ambulants.

Du côté des autorités, aucune déclaration officielle n’a encore été faite, mais une enquête est en cours pour élucider les circonstances exactes de cette affaire aussi sordide que préoccupante. Si les faits venaient à confirmer l’hypothèse d’un usage alimentaire, cela constituerait une grave infraction aux normes d’hygiène et de santé publique.

En attendant les conclusions de l’enquête, les consommateurs sont invités à faire preuve de vigilance, tandis que les services d’hygiène sont appelés à intensifier leurs contrôles sur les pratiques de restauration informelle dans les rues de Dakar.

Affaire Azoura Fall : Thierno Bocoum salue un « signal fort » et appelle à l’équité pour tous

Le leader du mouvement AGIR, Thierno Bocoum, a salué ce qu’il qualifie de « signal fort » suite à la première audience dans l’affaire Azoura Fall. Dans une déclaration rendue publique, l’ancien député a exprimé sa satisfaction face à l’intervention du procureur et à la célérité observée dans le traitement du dossier. Il a cependant profité de l’occasion pour attirer l’attention sur d’autres cas qui, selon lui, méritent la même diligence judiciaire.

« Dans l’affaire Azoura, le procureur a agi, la justice suit son cours. Voilà le signal fort, que nous espérions. Il mérite d’être salué sans réserve », a affirmé Thierno Bocoum, estimant que cette évolution représente un pas important vers une justice plus réactive.

Cependant, le président du mouvement AGIR n’a pas manqué de rappeler que d’autres personnes, comme Abdou Nguer ou encore Assane Diouf, attendent toujours que leurs dossiers avancent. Il juge injustifiable la lenteur qui entoure ces affaires, surtout lorsque les faits qui leur sont reprochés sont, selon lui, assimilables à des cas de flagrant délit pour lesquels d’autres accusés sont déjà jugés.

« À présent, que le flambeau de l’équité continue de briller pour tous. L’injustice qui frappe Abdou NGuer, Assane Diouf et d’autres doit cesser. Eux aussi doivent répondre devant la justice dans les mêmes conditions de célérité et d’équité », a-t-il plaidé.

Sénégal : Plusieurs anciens ministres de Macky Sall convoqués par la DIC dans l’affaire des fonds Covid-19

Dakar, le 15 mai 2025 – L’affaire des fonds destinés à la lutte contre la pandémie de Covid-19 continue de faire des remous sur la scène politique sénégalaise. Moins d’une semaine après leur mise en accusation par l’Assemblée nationale, plusieurs anciens ministres de l’ex-gouvernement de Macky Sall sont désormais dans le viseur de la justice.

Selon des informations obtenues par Seneweb, l’ancien ministre du Développement communautaire, de l’Équité sociale et territoriale, Mansour Faye, s’est présenté ce mercredi 15 mai à la Division des investigations criminelles (DIC). Il y a reçu son mandat de comparution devant la commission d’instruction de la Haute Cour de Justice. Il est le premier à répondre à cette convocation, dans une série attendue d’auditions.

Dans la foulée, Ndèye Saly Diop Dieng, ancienne ministre de la Femme, de la Famille et du Genre, est également attendue à la DIC, probablement dans les prochaines heures, pour recevoir le même document.

Ces convocations s’inscrivent dans le cadre d’une enquête lancée après les débats houleux à l’Assemblée nationale le 8 mai dernier, qui ont abouti à la mise en accusation de cinq anciens membres du gouvernement. En plus de Mansour Faye et Ndèye Saly Diop Dieng, les anciens ministres Aïssatou Sophie Gladima (Énergie), Moustapha Diop (Industrie), et Ismaïla Madior Fall (Justice) sont également visés.

Tous sont soupçonnés de malversations portant sur les fonds mobilisés pour faire face à la pandémie de Covid-19, notamment durant les exercices budgétaires de 2020 et 2021. Le rapport de la Cour des comptes publié en 2023 avait déjà révélé de nombreuses irrégularités, provoquant une vive indignation au sein de l’opinion publique.

Après plus de neuf heures de débats à l’hémicycle, la majorité des députés a voté en faveur de l’activation de la Haute Cour de Justice, une juridiction exceptionnelle habilitée à juger les membres du gouvernement pour des actes commis dans l’exercice de leurs fonctions.

L’UCAD interdit la présence des bébés en cours : une décision qui divise

L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) vient de prendre une mesure qui suscite déjà débats et réactions : la Faculté des Lettres et Sciences humaines (FLSH) interdit désormais la présence de bébés et de jeunes enfants dans les amphithéâtres, laboratoires et salles de cours. Une directive officielle a été émise à cet effet par le Doyen de la FLSH, qui en appelle à une application stricte de la mesure.

Dans une note interne adressée aux chefs de département et directeurs d’institut, le Doyen justifie cette décision par des considérations de sécurité et de bon déroulement des enseignements. « Il est porté à notre attention que des étudiantes se présentent dans les amphithéâtres et salles de cours accompagnées de bébés ou de jeunes enfants. Cette pratique, bien que compréhensible dans certaines circonstances, représente un risque pour la sécurité des enfants et peut perturber le bon déroulement des enseignements », lit-on dans le document, relayé par le quotidien SourceA.

Le Doyen insiste sur la nécessité pour l’ensemble des responsables pédagogiques de relayer l’information et de veiller à ce qu’aucune dérogation ne soit tolérée. L’objectif affiché : garantir un cadre d’apprentissage serein, sécurisé et adapté aux exigences de l’enseignement supérieur.

Si la décision vise à préserver l’environnement académique, elle soulève néanmoins des interrogations sur la situation des étudiantes mères. Ces dernières, souvent confrontées à un manque de structures d’accueil ou de soutien, n’ont parfois d’autre choix que d’emmener leurs enfants avec elles sur le campus. Pour certaines, cette interdiction risque de devenir un obstacle supplémentaire à la poursuite de leurs études.

Des voix s’élèvent déjà sur les réseaux sociaux pour dénoncer une mesure jugée « rigide » et « déconnectée des réalités sociales ». Des appels à des solutions alternatives émergent : mise en place de crèches universitaires, horaires aménagés ou encore appui institutionnel aux mères étudiantes.

Au-delà de l’UCAD, cette décision soulève un débat plus large sur l’inclusivité dans l’enseignement supérieur et la prise en compte des besoins spécifiques des étudiantes mères. Entre la volonté de maintenir la rigueur académique et celle de favoriser l’accès à l’éducation pour tous, y compris les parents-étudiants, l’équilibre reste délicat à trouver.

Féminicide à Joal : Un maçon tue son épouse par jalousie et tente de dissimuler le crime

Joal, commune de Santhié 2 – Une affaire tragique et glaçante secoue la localité depuis la nuit du dimanche 11 mai. Serigne Fallou Diop, maçon de profession, a avoué avoir étranglé son épouse, Fatou Guèye, dans son sommeil, avant de se recoucher à ses côtés comme si de rien n’était. Un féminicide prémédité, mû par une jalousie maladive, qui bouleverse toute la communauté.

Le drame s’est noué dans un foyer en apparence ordinaire. Serigne Fallou Diop et Fatou Guèye vivaient ensemble depuis cinq ans et étaient parents d’un enfant de quatre ans. Mais derrière cette stabilité apparente, le couple était miné par des tensions croissantes. Depuis plusieurs mois, Fallou nourrissait de lourds soupçons sur la fidélité de son épouse, qu’il accusait d’entretenir une liaison extraconjugale.

Le soir du drame, en rentrant de son travail, l’homme découvre l’absence de sa femme. Son téléphone est resté à la maison, ce qui attise sa méfiance. À son retour, Fatou rentre calmement, partage le dîner familial et monte ensuite sur la terrasse pour téléphoner à sa sœur et lui confier ses inquiétudes sur son mariage, sans se douter que cette conversation allait précipiter sa fin.

À 23h, lorsqu’il entend sa femme parler au téléphone, Fallou est persuadé qu’elle échange avec un amant. Une dispute éclate, mais Fatou finit par aller se coucher, pensant l’incident clos. C’est pendant son sommeil que le drame survient : sans un mot, son mari l’étrangle froidement.

Plutôt que de fuir ou d’alerter qui que ce soit, Serigne Fallou Diop reste couché à côté du corps sans vie de sa femme, espérant dissimuler le crime en faisant croire à une mort naturelle. Au petit matin, ses tentatives de manipulation échouent. L’attitude étrange de l’homme et le silence pesant alertent les voisins, qui contactent les gendarmes de la Brigade de recherches de Saly Portudal.

Une fois interpellé, Serigne Fallou Diop finit par passer aux aveux. Il déclare avoir tué Fatou « à cause de ses absences répétées et de ses nombreux appels téléphoniques », révélant ainsi un mobile ancré dans une jalousie obsessionnelle.

L’autopsie pratiquée à l’hôpital ne laisse aucun doute : la cause du décès est une strangulation. Le dossier a été confié au parquet de Mbour, qui poursuit le mis en cause pour assassinat.

Ce nouveau drame relance le débat sur les violences faites aux femmes au Sénégal, où les féminicides, bien que condamnés, continuent de faire des victimes. Le cas de Fatou Guèye rappelle douloureusement la nécessité de renforcer la protection des femmes et de lutter contre les violences conjugales sous toutes leurs formes.

Incident spectaculaire au tribunal : Azoura Fall tente de se déshabiller en pleine audience

Une scène aussi inattendue que saisissante s’est déroulée ce jeudi au Tribunal des flagrants délits de Dakar, lors du procès de deux militants du parti dissous Pastef, Assane Guèye, plus connu sous le pseudonyme d’Azoura Fall, et El Hadji Ousseynou Kaïré. Alors que ses avocats plaidaient pour sa remise en liberté provisoire, Azoura Fall a créé un moment de stupeur dans la salle d’audience.

Dans un accès de colère mêlée d’émotion, l’activiste, visiblement en détresse, a tenté d’enlever son pantalon devant le juge et le public, en lançant à haute voix : « Regardez ce que Macky Sall m’a fait ! ». Ce geste spectaculaire a provoqué une vive réaction dans la salle. Ses avocats, surpris comme le reste de l’assistance, se sont précipités pour le maîtriser et le calmer. L’incident, bien que bref, a marqué un tournant dans l’audience.

Une fois l’agitation apaisée, Azoura Fall a pu retrouver ses esprits et reprendre place à la barre, permettant à l’audience de se poursuivre dans un climat de tension palpable.

L’activiste est poursuivi pour des « propos contraires aux bonnes mœurs », une accusation qu’il rejette fermement. Ses conseils ont insisté sur la détérioration de son état de santé, tant physique que mental, qu’ils estiment incompatible avec la détention. Ils ont une nouvelle fois réclamé sa mise en liberté provisoire, une demande sur laquelle le juge ne s’est pas encore prononcé.

Quant à El Hadji Ousseynou Kaïré, co-accusé dans ce dossier, son procès a été renvoyé au 22 mai prochain. En attendant cette nouvelle date, il a été reconduit à la prison de Rebeuss, où il demeure en détention provisoire. Le report vise à permettre une meilleure préparation des débats sur le fond.

Sénégal : Vers une Réforme du Système de Caution Locative pour Protéger les Locataires

Une réforme d’envergure dans le secteur de la location immobilière pourrait bientôt transformer les rapports entre bailleurs et locataires au Sénégal. Le directeur général de la Caisse de dépôt et de consignations (CDC), Fadilou Keita, a annoncé une initiative ambitieuse qui vise à réglementer et centraliser le système de paiement des cautions de loyers, dans un souci de transparence et d’équité.

Dans un contexte où les plaintes se multiplient, notamment dans les grandes agglomérations comme Dakar, cette réforme intervient comme une réponse attendue. Les pratiques actuelles, marquées par des exigences excessives de caution — souvent trois à quatre mois de loyer — et des difficultés de restitution, mettent à mal de nombreux locataires. À cela s’ajoutent les frais imposés par les courtiers et autres intermédiaires, rarement remboursables.

« Nous avons entrepris des démarches pour permettre à toutes les personnes de déposer leur caution à la Caisse de dépôt et de consignations. De ce fait, personne ne pourra réclamer des cautions de 3 à 4 mois aux locataires », a déclaré Fadilou Keita. L’objectif est clair : garantir au locataire la restitution de sa caution à la fin du contrat, sous supervision d’une entité publique neutre.

Selon M. Keita, ce nouveau mécanisme permettra d’encadrer les relations entre locataires et bailleurs, tout en limitant les abus. Actuellement, de nombreux conflits naissent à la fin des baux, les bailleurs justifiant la non-restitution partielle ou totale de la caution par des frais de réfection, parfois sans preuves concrètes.

La CDC jouera alors un rôle d’arbitre et de garant, en veillant à ce que les cautions soient restituées de manière juste, après évaluation objective de l’état du logement.

Un autre point important de la réforme concerne les courtiers. Fadilou Keita a dénoncé les commissions prélevées par ces intermédiaires sur les cautions, une pratique courante mais injuste. « Le mois de caution perçu par le courtier n’est jamais restitué au locataire. Il s’agit d’une pratique injuste à laquelle nous voulons mettre fin », a-t-il insisté.

Avec la centralisation des cautions à la CDC, ces frais illicites pourraient disparaître, et les locataires ne seraient plus tenus de verser des sommes importantes à des tiers non régulés.

Si elle est mise en œuvre, cette réforme constituerait une avancée sociale significative pour les milliers de Sénégalais confrontés aux difficultés de logement. Elle permettrait également d’assainir un secteur souvent critiqué pour son opacité et son manque de régulation.

Arona Niang en garde à vue pour diffusion de fausses nouvelles : des déclarations controversées sur plusieurs chefs d’État et le Covid-19

Dakar, le 15 mai 2025 – Le professeur d’histoire et de géographie Arona Niang, également vice-président du mouvement des enseignants patriotiques de Pastef à Pikine Est et président de l’association Jeunesse éveillée (Je), a été placé en garde à vue ce mercredi par la Division spéciale de cybercriminalité (DSC). Il est poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles, avec à la clé une série de déclarations jugées sensibles, voire dangereuses, par les autorités.

Se présentant comme un « consultant en géopolitique », Arona Niang est dans le collimateur des enquêteurs pour plusieurs propos tenus lors de ses interventions sur la chaîne YouTube Sénégal 7. Parmi les points les plus controversés, ses attaques directes contre des chefs d’État étrangers, notamment le président turc Recep Tayyip Erdogan, qu’il a qualifié de « menteur », affirmant qu’il serait « pire que Kagame ou Emmanuel Macron ».

Face aux enquêteurs, il a tenté de justifier ces propos en évoquant le soutien officieux de la Turquie à Israël, soutien qui, selon lui, aurait motivé sa réaction. Sur Paul Kagame, président du Rwanda, il a affirmé que ce dernier ne cacherait pas son appui aux miliciens du M23. En ce qui concerne Emmanuel Macron, ses critiques porteraient, selon lui, uniquement sur la domination coloniale française.

Parmi les éléments ayant conduit à sa garde à vue figure également une déclaration particulièrement troublante : l’insinuation selon laquelle la mort d’un garde du corps du président turc, survenue lors de l’inauguration du stade Abdoulaye Wade, aurait été programmée. Il a aussi mentionné que les conflits ethniques en Mauritanie, au Mali, au Burkina Faso et dans le Sahel seraient prémédités, pointant du doigt des « organisations lobbyistes ».

Une autre déclaration controversée a concerné le président gambien Adama Barrow, dont il a affirmé qu’il « passait son temps à dormir lors des rencontres internationales ». Interrogé sur cette sortie, Arona Niang a expliqué qu’il souhaitait simplement souligner le cousinage entre les peuples sénégalais et gambien, et que son ton se voulait humoristique.

Les enquêteurs se sont également penchés sur les propos du mis en cause concernant la pandémie de Covid-19. Il aurait affirmé que les tests par écouvillons (coton-tiges) servaient à transmettre le virus, s’appuyant, dit-il, sur « des documentations scientifiques étrangères ». Poussant plus loin, Arona Niang a relayé des théories complotistes selon lesquelles les vaccins contre le Covid-19 auraient été conçus pour éliminer 7,2 milliards de personnes, reprenant selon lui une déclaration de Bill Gates datant de 2015.

Enfin, il a soutenu que les doses de vaccin contenaient une puce nommée “Arm Messenger”, qui permettrait à la CIA de collecter des données personnelles. Il dit s’être appuyé sur une chaîne YouTube animée par un certain Mouhamed Diallo pour avancer ces affirmations.

Arona Niang sera jugé lundi prochain devant le tribunal des flagrants délits. Cette affaire relance le débat sur la liberté d’expression face aux risques de désinformation, notamment en ligne. Les autorités sénégalaises semblent déterminées à encadrer davantage les propos publics à travers les réseaux sociaux et les médias numériques, dans un contexte où la cybercriminalité et la manipulation de l’opinion sont devenues des enjeux majeurs.

Effondrement d’un immeuble à Ngor : trois personnes placées sous mandat de dépôt pour mise en danger de la vie d’autrui

L’effondrement tragique d’un immeuble de type R+5 à Ngor continue de faire des vagues. Deux personnes ont perdu la vie dans ce drame survenu en marge de travaux de terrassement menés sur un chantier voisin. L’enquête progresse rapidement : selon les informations du journal Libération, le parquet a transmis le dossier au juge d’instruction du 2e cabinet, qui a aussitôt ordonné la mise sous mandat de dépôt de trois individus.

Les mis en cause sont Pape Maoumy Fall, entrepreneur en charge des travaux, Mafal Dieng, propriétaire de l’engin d’excavation utilisé sur le site, et Cheikh Dieng, conducteur de la pelleteuse. Tous trois sont poursuivis pour mise en danger de la vie d’autrui, une qualification lourde au vu des circonstances.

Les premières conclusions de l’enquête préliminaire pointent vers de graves manquements aux règles élémentaires de sécurité. Aucune étude de sol n’avait été réalisée avant le début du terrassement. Plus grave encore, les travaux ont été effectués sans aucune mesure de sécurisation du bâtiment voisin, qui s’est effondré sous la pression.

Le propriétaire de l’immeuble sinistré, un certain M. Cissé, ne cache pas sa colère. Selon ses déclarations, il avait contracté un prêt bancaire pour ériger son bâtiment, désormais réduit à un amas de gravats. Il a déposé plainte contre la société Afribat, promoteur du chantier mitoyen, qu’il accuse d’avoir creusé trop près des fondations de son immeuble, provoquant ainsi l’effondrement.

Un autre rescapé du drame, identifié comme A. Fall, a lui aussi décidé de porter plainte pour mise en danger de la vie d’autrui. Il dénonce un chantier “mené dans l’irresponsabilité la plus totale”, sans aucune considération pour la sécurité des riverains.

Quatre talibés meurent dans un daara clandestin à Thiénaba : un drame qui soulève des questions profondes

Thiénaba, Un drame bouleversant secoue la paisible commune de Thiénaba, où quatre jeunes talibés ont trouvé la mort dans des circonstances encore floues mais profondément troublantes. Ces décès survenus dans un daara non autorisé mettent en lumière les défaillances criantes du système de régulation des écoles coraniques au Sénégal.

Le premier décès signalé fut celui de Pape Ndiassé Mbengue, rapidement inhumé après le rapatriement de son corps auprès de sa famille. Peu de temps après, trois autres enfants — Fallou Fall (11 ans), Cheikh Oumar Guèye (11 ans) et Modou Dièye — succomberont tour à tour malgré les soins prodigués. Selon les premières déclarations recueillies par les autorités, les enfants auraient tous consommé une plante locale connue sous le nom de “Mbanté Maré”, soupçonnée d’être à l’origine de l’empoisonnement.

L’enquête a révélé que le daara fonctionnait dans l’illégalité la plus totale. L’établissement, ni déclaré ni encadré par les autorités compétentes, était dirigé par un maître coranique et son suppléant, M. Seck. Ce dernier a été interpellé par la gendarmerie de Kébémer et placé en garde à vue. Lors de son audition, il a reconnu que l’école n’avait aucune autorisation administrative et ne respectait aucune norme de sécurité.

Face à la gravité des faits, la gendarmerie a prolongé la garde à vue de M. Seck, dépassant le délai légal de 48 heures. Il est poursuivi, aux côtés du maître coranique, pour mise en danger de la vie d’autrui, homicide involontaire et ouverture illégale d’un établissement d’enseignement coranique.

Parallèlement, le parquet de Louga a ordonné des autopsies sur les corps des victimes, qui seront réalisées à l’hôpital général de Grand-Yoff. Des échantillons de la plante suspectée ont également été prélevés et envoyés à l’Institut Pasteur, où des analyses sont en cours afin d’en déterminer la toxicité exacte.

Au-delà du drame humain, cette affaire pose la question plus vaste de la régulation des daaras au Sénégal. Malgré les efforts étatiques pour encadrer ces établissements, nombre d’entre eux continuent de fonctionner dans l’informel, exposant ainsi des milliers d’enfants à des risques sanitaires, éducatifs et sécuritaires.

Affaire de l’immeuble effondré à Ngor : Mame Makhtar Guèye annonce une conférence de presse après les révélations d’un touriste homosexuel

Comme on pouvait s’y attendre, Mame Makhtar Guèye de l’ONG Jamra est monté au créneau. Selon le quotidien Les Échos, le fervent défenseur des valeurs religieuses et culturelles sénégalaises prépare une conférence de presse pour réagir à une affaire qui fait grand bruit depuis quelques jours.

L’affaire en question concerne un ressortissant français, se présentant comme homosexuel, qui a déclaré avoir séjourné à Dakar dans l’immeuble effondré récemment à Ngor. Une fois de retour en France, ce dernier a partagé plusieurs images de son voyage au Sénégal sur les réseaux sociaux, notamment dans des lieux réputés de la capitale. Une exposition jugée provocatrice par certains membres de la société civile conservatrice.

Face au silence jugé « coupable » des membres de la coalition And Samm Jikko Yi, Jamra et ses alliés ont décidé de reprendre le flambeau de la « lutte pour la préservation des valeurs ». Selon Les Échos, Mame Makhtar Guèye prévoit d’annoncer, lors de sa conférence de presse, un plan d’actions pour dénoncer non seulement le mutisme des autorités, mais aussi ce qu’il considère comme une banalisation de l’homosexualité dans l’espace public sénégalais.

Cette prise de position intervient dans un contexte où les débats autour des questions LGBTQ+ restent très sensibles au Sénégal, pays à majorité musulmane et où l’homosexualité est pénalement réprimée. L’affaire risque ainsi de raviver les tensions entre partisans d’un durcissement des lois et ceux qui plaident pour plus de tolérance ou au moins une approche moins conflictuelle.

Pour l’instant, aucune réaction officielle n’a été enregistrée de la part des autorités ou du concerné.

Audience du 15 mai au tribunal de Dakar : Azoura Fall libéré provisoirement, Kaïré reste en détention

Le Tribunal des flagrants délits de Dakar a tranché, ce jeudi 15 mai 2025, sur les demandes de mise en liberté provisoire déposées par les avocats d’Assane Guèye, plus connu sous le nom d’Azoura Fall, et El Hadji Ousseynou Kaïré. À l’issue d’une audience tendue, marquée par des plaidoiries offensives de la défense, le juge a accédé à la requête concernant Azoura Fall, invoquant son état de santé fragile, mais a rejeté celle de Kaïré, maintenant ce dernier en détention.

Les avocats de la défense ont plaidé avec force pour convaincre le tribunal d’accorder la liberté provisoire aux deux prévenus, en soulignant notamment leurs garanties de représentation et l’absence de risque de trouble à l’ordre public.

Me Brice Dasilva a ainsi rappelé que ses clients sont des figures connues et bien insérées socialement. Me Souleymane Soumaré a dénoncé une procédure banalisée pour un dossier qu’il qualifie de « simple » et a insisté sur le fait qu’Azoura, bien qu’au centre de l’attention médiatique, ne devait pas être pénalisé pour sa notoriété. Selon lui, l’état de santé de son client, attesté par un certificat médical, rendait sa détention injustifiable.

De son côté, Me Saïd Larifou a souligné le comportement coopératif d’Azoura, qui s’était rendu de lui-même, balayant ainsi les doutes sur son éventuelle fuite. Me Faramara Faty a, quant à lui, décrit les deux jeunes hommes comme des citoyens engagés, très actifs dans les campagnes de sensibilisation auprès des populations, arguant que « leur place n’est pas en prison ».

Me Bamba Cissé a enfoncé le clou en affirmant qu’ils étaient les victimes d’une répression étatique, et que le certificat médical produit par l’hôpital Fann confirmait les troubles psychiatriques d’Azoura. Il a aussi rappelé que le contexte de tension qui aurait justifié leur arrestation n’existe plus.

Enfin, Me Ciré Clédor Ly a dénoncé une détention arbitraire, invoquant plusieurs articles du Code de procédure pénale pour contester la légalité de la procédure. Il a plaidé non pas pour une simple liberté provisoire, mais pour une libération d’office, soulignant que les faits remontent à neuf mois et ne relèvent plus du flagrant délit.

Face à cette offensive, le procureur est resté ferme. Il a insisté sur les circonstances de l’interpellation d’Azoura, évoquant une traque digne d’une affaire de terrorisme. Il a aussi souligné que les articles invoqués par la défense ne s’appliquaient pas dans le cadre d’une procédure de flagrant délit, contredisant la base juridique des demandes de libération.

À l’issue des débats, le juge a ordonné la libération provisoire d’Azoura Fall, tout en refusant celle d’El Hadji Ousseynou Kaïré. Une décision qui a suscité une vive réaction de la part du principal concerné : Azoura a refusé de quitter la barre, lançant : « Je ne peux pas être libéré sans mon ami Kaïré ».

Le procès, initialement prévu ce 15 mai, est renvoyé au 22 mai 2025. Les regards sont désormais tournés vers cette nouvelle audience, qui devrait éclairer davantage les zones d’ombre de cette affaire à forte charge émotionnelle et politique.

Médina – Brochettes au goût douteux : Un chat égorgé dans les filets de la police

Dans les artères animées de la Médina, un fait divers aux relents inquiétants vient semer le trouble. Deux vendeurs de brochettes, Abibou et K. Aboubacar, tous deux ressortissants nigériens, ont été interpellés en flagrant délit par les éléments de la Brigade de recherche du commissariat de la Médina. Le motif : la possession suspecte d’un chat fraîchement égorgé, soigneusement dissimulé dans un sac.

L’arrestation, qui a eu lieu dans une discrétion toute relative, a immédiatement éveillé les soupçons. L’animal était-il destiné à la consommation humaine ? Ces brochettes populaires aux abords des marchés et ruelles animées cacheraient-elles une origine plus féline que bovine ? La question, choquante pour certains, légitime pour d’autres, mérite d’être posée.

Interrogés, les deux suspects ont tenté une défense pour le moins ésotérique : le chat aurait été destiné à des pratiques mystiques. Une explication jugée peu convaincante par les enquêteurs, qui ont préféré miser sur la prudence et la légalité. Ils ont ainsi été placés en garde à vue, et une enquête plus poussée a été ouverte.

Le duo devra répondre de plusieurs infractions, notamment celles prévues par l’article 426 du Code pénal, qui punit les actes de cruauté envers les animaux, mais aussi pour non-respect des règles sanitaires, dans un contexte où la sécurité alimentaire reste une préoccupation majeure.

Dans un pays où la brochette est une institution populaire, ces révélations font l’effet d’une étincelle dans une rôtissoire. Une chose est sûre : les autorités sanitaires et municipales vont devoir redoubler de vigilance pour rassurer une population déjà méfiante face à certaines pratiques informelles de la restauration de rue.

L’affaire suit son cours, mais la réputation de nos “dibiteries” pourrait, elle, en sortir sérieusement entachée.

Source:,Le soleil

Niger : les enseignants sonnent la charge face à la junte,une grève de 72h qui fait date

C’est une première depuis l’arrivée de la junte au pouvoir en juillet 2023. Au Niger, le secteur de l’éducation vient de se figer sous le poids d’un ras-le-bol devenu impossible à contenir. À l’appel d’un collectif de 28 syndicats, enseignants et contractuels ont lancé, dès le lundi 12 mai, une grève de 72 heures, désertant massivement les établissements scolaires du pays.

Cette mobilisation d’ampleur, inédite sous le régime militaire, est l’expression d’un double cri d’alarme : d’une part, la précarisation persistante du corps enseignant, avec des contractuels toujours en attente de titularisation ou de renouvellement, et d’autre part, le non-paiement régulier des salaires. Une situation que les grévistes jugent intenable, d’autant plus qu’elle s’enracine dans un contexte politique et économique fragilisé.

La junte, jusqu’ici concentrée sur des priorités sécuritaires et diplomatiques, se retrouve désormais confrontée à une contestation sociale structurée, incarnée par un secteur historiquement en première ligne lors des grandes batailles civiques au Niger. En toile de fond : une école publique en lambeaux, une jeunesse en mal de repères et une élite éducative à bout de souffle.

Ce bras de fer augure-t-il un tournant ? Pour les syndicats, il ne s’agit plus seulement de négocier des primes ou des titularisations, mais de rappeler que l’éducation est un pilier de souveraineté autant que de stabilité. Dans un pays où l’on martèle le discours de refondation, il serait temps de joindre les actes à la parole.

À suivre, donc — car si cette grève devait se prolonger ou se durcir, elle pourrait devenir le prélude à une nouvelle phase de remobilisation sociale, bien au-delà des salles de classe.

Tahirou Sarr rattrapé par les soupçons : Sofico au cœur d’une nébuleuse financière de plus de 180 milliards FCFA

Tahirou Sarr, figure bien connue du paysage économique sénégalais et patron de la société Sofico, se retrouve une fois de plus dans l’œil du cyclone judiciaire. La Cour des comptes, dans un rapport récemment relayé par L’Observateur, met en lumière une série d’opérations financières suspectes impliquant des montants colossaux de fonds publics. En toile de fond, des pratiques qui interpellent autant par leur opacité que par leur ampleur.

Une émission obligataire controversée

La pierre angulaire du dossier est une émission obligataire de 100,29 milliards de FCFA par l’État, au profit de Coris Bank International. Jusque-là, rien d’inhabituel. Sauf que la société Sofico de Tahirou Sarr aurait servi de canal de transit pour cette opération. Une situation pour le moins singulière, qui soulève des questions légitimes sur les critères de sélection de l’intermédiaire, la conformité de la procédure et, surtout, la traçabilité des fonds.

Un marché public aux contours flous

Autre zone d’ombre : un contrat de 45,10 milliards de FCFA conclu avec le ministère de l’Environnement. Officiellement, il s’agit d’un marché de fourniture d’équipements de sécurité et de matériel technique. Mais les auditeurs de la Cour, visiblement dubitatifs, parlent d’un processus d’attribution “intrigant”. L’absence de transparence sur les soumissionnaires, les modalités d’exécution et les bénéficiaires réels alimente les soupçons.

Deux opérations en marge, mais pas anodines

À cela s’ajoutent deux opérations financières supplémentaires, respectivement datées des 8 septembre 2023 et 28 février 2024, pour un total de 35,19 milliards de FCFA. Si les détails sur ces transactions restent flous, leur simple existence vient épaissir un brouillard déjà dense autour des finances publiques.

Un parfum persistant de favoritisme et de clientélisme

Ce n’est pas la première fois que Tahirou Sarr est éclaboussé par des affaires de cette nature. Et une fois encore, les mécanismes d’attribution des marchés publics et l’implication de sociétés proches du pouvoir apparaissent comme les maillons faibles de notre gouvernance économique. Dans un contexte où la demande de reddition des comptes devient de plus en plus pressante, cette affaire pourrait bien servir de catalyseur pour un nécessaire assainissement.

Reste à savoir si la justice saura faire la lumière sur ce qui s’annonce comme l’un des plus gros dossiers financiers de ces dernières années. Car au-delà des noms cités, c’est la crédibilité de l’État et la confiance des citoyens qui sont en jeu.

Farba Ngom obtient une respiration médicale dans un dossier politico-financier asphyxiant

Par un revirement judiciaire notable, le président du Collège des juges d’instruction du Pool judiciaire financier (PJF) a accédé à une requête clé de la défense de Farba Ngom : la désignation d’un expert médical. Le Pr Alassane Mbaye, éminent cardiologue à l’hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff, a été commis pour évaluer l’état de santé du maire des Agnams, incarcéré à Rebeuss depuis le 27 février.

Ce choix, validé sur proposition de l’Ordre des médecins, n’est pas anodin. Il signe une désapprobation tacite de la position du parquet, qui s’était opposé à cette demande. Les avocats de Farba Ngom peuvent souffler, au moins temporairement : ils viennent de remporter une manche dans ce bras de fer judiciaire tendu. Mais de là à parler de libération imminente, il y a encore un pas… médical.

Tout repose désormais sur le rapport du Pr Mbaye : c’est lui qui devra dire si la condition physique de l’homme fort de l’APR est compatible avec une détention prolongée. Ce diagnostic pourrait rebattre les cartes dans une affaire déjà hautement sensible.

Pour rappel, Farba Ngom fait face à des accusations lourdes : association de malfaiteurs, blanchiment, complicité d’escroquerie et détournement de deniers publics, pour un montant faramineux de 91 milliards de francs CFA. Un rapport de la CENTIF a jeté une lumière crue sur des transactions suspectes dépassant les 125 milliards, cristallisant ainsi les soupçons d’enrichissement illicite.

En toile de fond, c’est aussi une séquence politique qui se joue. Car Farba Ngom n’est pas un justiciable ordinaire : c’est une figure emblématique de l’ex-majorité, un confident de l’ancien président Macky Sall, aujourd’hui dans le viseur d’une justice qui semble vouloir solder les comptes de l’ère précédente.

Verdict médical à venir, verdict judiciaire en suspens. La suite de ce feuilleton politico-judiciaire pourrait bien se jouer… au stéthoscope.

Travaux d’assainissement à Touba : l’ONAS rassure sur le respect des délais avant l’hivernage

En visite de terrain ce mardi, le directeur général de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS), Seny Diène, a exprimé sa satisfaction quant à l’état d’avancement des travaux d’assainissement engagés dans la ville sainte de Touba. L’objectif reste clair : achever les infrastructures essentielles avant l’arrivée des premières pluies de l’hivernage.

« La première impression est un sentiment de satisfaction au regard du niveau d’avancement et du respect de l’échéance fixée, qui est le début de l’hivernage », a déclaré M. Diène au micro de l’APS, lors de sa tournée sur les différents chantiers.

Parmi les sites visités, celui du point bas en face de la mairie de Touba Mosquée est presque finalisé. Les travaux sont achevés à quelques détails près, notamment la remise en état du site après les interventions. À Keur Niang, l’élargissement du bassin de rétention suit également un bon rythme. Ce chantier vise à accroître la capacité de stockage et à améliorer l’évacuation des eaux pluviales dans cette zone vulnérable.

Autre point stratégique : Nguélémou. Ici, l’ONAS supervise la construction d’un bassin de drainage destiné à recueillir les eaux de pluie en provenance des quartiers environnants. Ce projet s’inscrit dans une stratégie globale de lutte contre les inondations à Touba.

Enfin, Seny Diène a tenu à rassurer les populations sur la préparation technique en affirmant que toutes les mesures ont été prises pour que les stations de pompage soient « pleinement fonctionnelles durant l’hivernage ».

Les nominations en conseil des ministres du Mercredi 14 Mai 2025

Le Président de la République a pris les décisions suivantes :

– Colonel Aly MIME, Chef de corps du Bataillon des transmissions d’infrastructure, est nommé Directeur général du Chiffre et de la Sécurité des Systèmes d’Information, en remplacement de Monsieur Babacar NDAO, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;  
– Monsieur El Hadji Bouya AMAR, Administrateur civil en service au Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique, matricule 604 454 H, est nommé Secrétaire général de l’École nationale de Cybersécurité, poste vacant. Au titre du Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage 
– Monsieur Cheikh Tidiane MBODJI Colonel (er), précédemment Ministre-Conseiller à la Présidence de la République, est nommé Président du Conseil d’Administration (PCA) du Haras national, poste vacant. Au titre du Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation 
– Monsieur Mamadou SARR, Professeur titulaire des Universités, est nommé Directeur Général de l’Université Rose Dieng France-Sénégal (Ex Campus Franco-Sénégalais) en remplacement de Magueye GUEYE, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ; 
– Monsieur François Joseph CABRAL, Professeur titulaire des Universités, est nommé Coordonnateur de l’Université du Sénégal oriental en remplacement de Kandioura NOBA, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ; 
– Monsieur Mamadou Mactar Mbacké LEYE, Professeur titulaire des Universités, est nommé Directeur de l’École Nationale de Développement Sanitaire et Social (ENDSS) en remplacement de Monsieur Daouda FAYE ; 
– Madame Tiguida WAGUÉ, préfet du département de Mbirkilane est nommée Secrétaire général de l’Université Assane SECK de Ziguinchor, poste vacant. Au titre du Ministère des Finances et du Budget 
– Monsieur Amadou Lamine GUISSE, Administrateur civil, matricule 616 316 C, est nommé Secrétaire général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), en remplacement de Monsieur Cheikh Déthialaw SECK. Au titre du Ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique 
– Monsieur Oumar Diène SAKHO, Expert en Régulation économique des secteurs numérique et postal, est nommé Président du Collège de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) ; 
– Monsieur Malick NDIAYE, Expert senior en politique et Régulation du numérique, est nommé membre du Collège de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) ; 
– Monsieur Mor NDIAYE, Expert en Innovation et Transformation numérique, est nommé membre du Collège de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) ; 
– Monsieur Yamar SAMB, Professeur agrégé de droit, est nommé membre du Collège de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) ; 
– Monsieur Mamadou THIOMBANE, Inspecteur des postes et services financiers, est nommé membre du Collège de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) ; 
– Madame Khady Ndiaye KAMA, Experte en Fintech, Innovation et Transformation numérique, est nommée membre du Collège de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) ; 
– Madame Mana Mint Mohemd Salem AIDARA, Experte en Régulation des télécommunications, Ingénieur électronique, est nommée membre du Collège de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) ; 
Au titre du Ministère de la Santé et de l’Action Sociale 
– Madame Mame Khady Sidy Aly BADJI, Administrateur civil, matricule 616 251 M, est nommée Secrétaire général de la Pharmacie nationale d’Approvisionnement (SEN PNA), en remplacement de Monsieur Souleymane SOUMARÉ. 
Au titre du Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique 
– Monsieur Babacar KANE, Administrateur civil, matricule 616 301 G, est nommé Gouverneur de la région de Kaffrine, en remplacement de Monsieur Moustapha DIAW admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite. 
Au titre du Ministère des Infrastructures et des Transports Terrestres et Aériens 
– Monsieur Boubacar DIALLO, Cadre de banque, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Société nationale des Chemins de Fer du Sénégal (CFS), en remplacement de Monsieur Mayacine KAMARA.

Le communiqué du Conseil des ministres du mercredi 14 Mai 2025

Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 14 mai 2025, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République.

A l’entame de sa communication, le Président de la République a présenté ses chaleureuses félicitations à la communauté catholique suite à l’élection du nouveau Souverain pontife, le Pape Léon XIV, un homme de foi et d’ouverture qui place sa mission sacerdotale sous le sceau du dialogue, de la solidarité et de l’unité entre les peuples afin d’asseoir un monde de paix, de stabilité et de justice. Dans cet élan, il a invité le Gouvernement à prendre toutes les mesures requises et les dispositions idoines pour un bon déroulement, les 07,08 et 09 juin 2025, de la 137ème édition du Pèlerinage marial de Popenguine. 
Le Chef de l’Etat est revenu sur la problématique du contrôle systématique et la régulation des constructions des bâtiments et travaux publics. En effet, il est constaté ces dernières années, la multiplication des effondrements de bâtiments, notamment en période d’hivernage. C’est dire que la qualité, la durabilité et la sécurité des constructions selon les normes doivent rester des priorités dans la mise en œuvre de la politique en matière de construction et d’habitat. Ainsi, le Président de la République a invité le Gouvernement à accentuer le contrôle des constructions afin d’établir une cartographie nationale de la situation intégrant des mesures spécifiques à appliquer à chaque cas identifié, allant des correctifs à apporter pour le respect des plans initialement autorisés à la démolition des bâtiments en ruine ou menacés d’effondrement. Il a demandé au Ministre en charge de l’Urbanisme et de la Construction et au Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique de veiller en relation avec les Maires et les services de la protection civile au déploiement d’une campagne nationale de sensibilisation des populations sur les règles d’urbanisme et les dispositions du Code de la construction dont l’application intégrale ne doit souffrir d’aucune entrave. Il a souligné l’impératif d’une homologation des matériaux de construction en commercialisation mais également d’un contrôle rigoureux des travaux de construction avec des inspections régulières des services compétents de l’Etat et l’établissement des attestations de conformité selon des permis de construire dúment validés après avis systématique des responsables techniques et administratifs impliqués. Dans cette dynamique, le Chef de l’Etat a rappelé au Gouvernement, conformément à ses directives en Conseil des Ministres du 18 décembre 2024, l’urgence d’accentuer la montée en puissance des activités du Laboratoire national de Référence des Bâtiments et Travaux publics (LNR – BTP), créé par la loi n° 2023- 12 du 21 juin 2023. Le décret d’application n° 2023-1780 du 29 août 2023 précise notamment les missions de cette entité particulière en matière d’agrément des laboratoires d’études et d’essais, d’homologation des matériaux et produits utilisés dans les bâtiments et travaux publics, de contrôle des études géotechniques ainsi que de prévention des risques naturels et environnementaux. Il a également signalé l’urgence, pour chaque Ministère, de faire le point sur l’état et la sécurité civile des bâtiments abritant les services administratifs conformément à ses directives en Conseil des Ministres du 9 avril 2025. Il a, par ailleurs, souligné la nécessité de déployer, en rapport avec l’Ordre des architectes, une stratégie préventive d’harmonisation et de contrôle des constructions et de l’architecture des différentes villes et communes du Sénégal. 
Le Chef de l’Etat a évoqué la question du développement de l’entreprenariat des jeunes et des femmes pour soutenir la création d’emplois. Il a félicité le Premier Ministre pour le succès du lancement, le jeudi 08 mai 2025, de la nouvelle phase du Projet d’Appui et de Valorisation des Initiatives entrepreneuriales des femmes et des jeunes (PAVIE 2) doté de 107,2 milliards de FCFA. Il a insisté sur la nécessité de soutenir davantage l’entreprenariat des jeunes et des femmes par l’accélération de la territorialisation des dispositifs d’encadrement et de financement, ainsi que l’optimisation des interventions publiques auprès des cibles. Ce qui devrait accentuer la transformation durable des secteurs à fort potentiel de croissance et de création d’emplois comme l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’artisanat et le numérique. Il a demandé au Premier Ministre de veiller à une répartition équitable des financements dans toutes les localités du pays en favorisant les projets à fort impact sur la transformation de la production agricole et la souveraineté alimentaire. Le Chef de l’Etat a également indiqué au Premier Ministre la nécessité d’orienter, en priorité, les financements du PAVIE vers l’ancrage durable de l’autonomisation économique des femmes, notamment les femmes rurales, d’où l’importance de l’adoption prochaine du projet de loi d’orientation relative à l’autonomisation économique des femmes. 
Le Président de la République a insisté sur le consensus dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de gestion des ressources en hydrocarbures. Il a félicité le Gouvernement, notamment le Ministre chargé de l’Energie et du Pétrole et l’ensemble des acteurs nationaux publics et privés qui participent au dynamisme et à la gouvernance de ce secteur économique hautement stratégique dont la gestion est placée sous le double sceau de la transparence et de la redevabilité. Dans cette phase cruciale de reprise en main de nos ressources naturelles, minières, pétrolières et gazières en particulier et de basculement progressif de certaines centrales de SENELEC vers le gaz, il a demandé au Premier Ministre de veiller à la bonne exécution des contrats signés avec nos partenaires mais également d’assurer une gouvernance optimale du secteur avec l’implication de toutes les parties prenantes publiques comme privées. Le Chef de l’Etat a, par ailleurs, réaffirmé son attachement au développement du contenu local avec l’accompagnement de l’Etat pour la promotion de champions nationaux dans le secteur pétrolier et gazier. Il a, en outre, signalé l’impératif de dresser le bilan du Fonds de stabilisation et du Fonds intergénérationnel dont la gestion est confiée par mandat au FONSIS. En définitive, il a demandé au Ministre en charge de l’Energie et du Pétrole, au Ministre des Finances et du Budget, au Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération et au Secrétariat permanent du Comité d’Orientation Stratégique du Pétrole et du Gaz (COS-PETROGAZ) de préparer, sous la supervision du Premier Ministre, la première réunion de l’organe, sous son magistère, avant fin juillet 2025, en présence des membres désignés et de toutes les représentations du secteur privé national. 
La relance de l’enseignement de nos langues nationales et des programmes d’alphabétisation et de consolidation des Daara dans le système éducatif reste une des préoccupations du Président de la République. Il a demandé au Ministre de l’Education nationale et au Ministre chargé de l’Alphabétisation, d’engager avec les acteurs, une évaluation concertée et une redynamisation soutenue des politiques d’alphabétisation et de promotion de l’enseignement des langues nationales. En effet, l’alphabétisation dans nos langues nationales est un facteur essentiel de consolidation de notre souveraineté. A ce titre, il a indiqué au Ministre de l’Education nationale la nécessité de faire le point sur l’enseignement des langues nationales codifiées et la promotion de leur usage courant (lecture et écriture) dans tous les secteurs de la vie institutionnelle, administrative, académique, économique et sociale. 
Par ailleurs, il s’est félicité du lancement, hier, des travaux des Assises nationales des Daara. 
Ces concertations inclusives permettront la mise en œuvre consensuelle de plans d’action multisectoriels afin de mieux intégrer les Daara dans les systèmes éducatif et économique de notre pays. 
Enfin, au titre de son agenda diplomatique, le Président de la République a fait le point sur sa participation, le 12 mai 2025 à Abidjan, à l’édition 2025 de l’Africa CEO Forum où il a rencontré plusieurs investisseurs internationaux qui souhaitent développer des projets et des partenariats gagnant- gagnant avec le Sénégal dans le cadre de la mise en œuvre de l’Agenda national de Transformation « Vision Sénégal 2050 ». 
Dans sa communication, le Premier Ministre s’est appesanti sur la prise en charge des 
entreprises en difficulté et la modernisation de l’administration publique. 
Concernant la prise en charge des entreprises en difficulté, le Premier Ministre, après avoir souligné le rôle central des entreprises du secteur parapublic dans le renforcement de la compétitivité de l’économie nationale et de la création des emplois, s’est penché sur leurs difficultés dont les causes sont liées à la mauvaise gouvernance et à des choix stratégiques hasardeux les plaçant en dehors de toute dynamique de performance. Le Premier Ministre a rappelé l’adoption d’un plan d’action destiné à assurer la sauvegarde et la relance des deux principaux opérateurs publics des Transports aériens que sont AIBD SA et Air Sénégal SA, à travers les décisions issues du Conseil interministériel du jeudi 03 avril 2025. Le Premier Ministre a instruit les départements ministériels concernés de s’assurer d’un suivi régulier desdites décisions en vue d’une gestion rigoureuse et performante du processus de relance de ces entités. Le Premier Ministre a également demandé au Ministre, Secrétaire général du Gouvernement et au Ministre des Finances et du Budget de procéder à la relance du Comité interministériel de Suivi et de Restructuration des entreprises publiques et parapubliques et la mise en place du Fonds de Relance pour la restructuration des sociétés publiques et des sociétés à participation publique majoritaire. Le Premier Ministre a, enfin, insisté sur la nécessité d’adopter une nouvelle politique en rupture avec les modes de gestion du passé. 
S’agissant de la modernisation de l’administration publique, le Premier Ministre a rappelé que celle-ci constitue le principal levier de mise en œuvre de la Vision Sénégal 2050 déclinée dans l’Agenda national de Transformation. A cet égard, sa transformation et sa modernisation sont déterminantes pour l’avènement d’un service public efficient. Pour ce faire, le Premier Ministre a indiqué les mesures à prendre en vue d’accélérer la digitalisation et l’optimisation des procédures et la professionnalisation des ressources humaines de l’Etat, notamment des gestionnaires et managers publics. Le Premier Ministre a enfin insisté sur le renforcement de capacités portant sur la conduite du changement, l’efficacité administrative, la déontologie et la conscience professionnelle afin de construire une véritable administration de développement, disposant des piliers nécessaires à la réalisation de la Vision Sénégal 2050. 
AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES : 

  • le Ministre de l’Environnement et de la Transition écologique a fait une communication sur l’organisation du Congrès mondial des aires marines protégées prévu en 2027 à 
    Dakar:
  • le Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture a fait le point sur la situation des conventions de partenariat pour la livraison des Jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ).

AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES, 
Le Conseil a examiné et adopté : 
– le Projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier les protocoles portant amendement des articles 50 alinéa a et 56 de la convention relative à l’aviation civile internationale signés à Montréal le 06 octobre 2016.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°465 – 15/05/2025

🔴 5200 ACCIDENTS, 700 MORTS, 8500 BLESSÉS EN 2024 : GOUDRON FUNÈBRE
🔴 KAFFRINE / INTOXICATION ALIMENTAIRE : MAYONNAISE FATALE À 31 VICTIMES

🔴 COUPE DE TURQUIE : JAKOBS TOUCHE LES ÉTOILES AVEC GALATASARAY
🔴 ZIGUINCHOR / DÉVELOPPEMENT DU FOOTBALL : LA LIGUE RÉGIONALE À PIED D’ŒUVRE

Alhaminou Lo face au labyrinthe institutionnel : un test décisif pour l’Agenda 2050

Monsieur le Ministre d’État, chargé du Pilotage de l’Agenda Sénégal 2050,

Votre nomination à la tête du pilotage de l’Agenda Sénégal 2050 intervient à un moment décisif de notre histoire institutionnelle. Elle incarne une volonté présidentielle de recentrer l’action publique autour d’une vision long terme, portée par des instruments modernes de planification stratégique, de coordination, et surtout, d’évaluation des politiques publiques.

Vous incarnez cette nouvelle génération de hauts fonctionnaires et de réformateurs capables d’allier rigueur technique et sens politique. En tant que républicain convaincu, je vous adresse mes sincères félicitations. Mais cette responsabilité, aussi prestigieuse soit-elle, s’accompagne d’une mission d’une rare complexité.

Car la maison à réorganiser est, disons-le franchement, enchevêtrée de couloirs parallèles.

Aujourd’hui, l’architecture institutionnelle du pilotage de l’action publique au Sénégal est marquée par une fragmentation extrême, une redondance des structures, et une confusion des prérogatives. À la Présidence de la République, on retrouve simultanément :
• Le Bureau du Suivi Évaluation des Politiques Publiques et des Programmes (BSEPPP), censé être l’organe stratégique de mesure de la performance des politiques publiques ;
• Le Bureau d’Intelligence et de Prospective Économique (BIPE), qui produit des analyses de prospective économique et sociale ;
• Le Bureau Organisation et Méthodes (BOM), en charge des réformes administratives et de la rationalisation des processus internes à l’administration

À la Primature, deux autres entités interviennent sur des segments proches :
• Le Bureau Opérationnel de Coordination et de Suivi des Projets et Programmes (BOCS), censé assurer le suivi rapproché des réformes prioritaires ;
• Le Fonds de Suivi des Politiques Publiques, dont les contours restent encore à clarifier.

Dans les ministères sectoriels, ce sont les Cellules d’Études et de Planification (CEP) qui sont censées animer la réflexion stratégique et produire les bilans d’exécution des politiques publiques. Et à l’échelle centrale, la Direction Générale de la Planification et des Politiques Économiques (DGPPE), bras technique du ministère des Finances, demeure le principal dépositaire de l’expertise macroéconomique et du cadrage budgétaire.

Enfin, vous connaissez mieux que quiconque le Bureau de Suivi et de Coordination (BSC) du Secrétariat Général du Gouvernement (SGG), que vous avez structuré et animé, et qui s’impose depuis quelques années comme un centre nerveux de suivi de la mise en œuvre des décisions du Conseil des ministres.

Ce maillage institutionnel est riche, mais aussi redondant. Trop de têtes, trop de structures, trop de chevauchements. Trop de “chefs de l’orchestre”, pas assez de musique.

Ce n’est pas un jugement à l’emporte-pièce, mais un constat d’évaluation publique que les partenaires techniques, les praticiens et même les réformateurs internes au système formulent depuis plus d’une décennie. Cette complexité avait d’ailleurs motivé, dès 2015, l’adoption du décret créant le Cadre Harmonisé de Suivi-Évaluation (CASE). Presque dix ans après, le CASE est resté largement théorique. Sa mise en œuvre souffre de l’absence de leadership institutionnel, d’une méconnaissance des référentiels communs, et d’une culture de l’évaluation encore balbutiante.

C’est ici que votre mission commence. Même si un décret est annoncé pour encadrer vos nouvelles prérogatives, il ne réglera pas l’essentiel : la difficile transformation d’une administration éclatée en un système cohérent, lisible, agile et orienté vers les résultats.

Ce défi n’est pas propre au Sénégal. D’autres pays l’ont rencontré et parfois brillamment relevé. Le Chili, souvent cité comme un cas d’école, a réussi à assurer la convergence entre vision, planification, budgétisation et évaluation d’impact avec un seul acteur central : le ministère des Finances. Ce ministère s’est doté d’un département transversal de planification stratégique, qui pilote une cellule d’analyse des politiques publiques, intégrée au processus budgétaire, capable de produire des évaluations d’impact rigoureuses, en amont comme en aval des projets. Ce modèle a permis une rationalisation sans dispersion, une responsabilisation sans dilution, et surtout, un pilotage stratégique ayant un impact réel sur les arbitrages publics.

Pourquoi n’avons-nous pas choisi cette voie ? Pourquoi n’a-t-on pas renforcé la DGPPE en la dotant d’un bras armé en évaluation, plutôt que de créer une nouvelle structure ?

Dans cette perspective, Monsieur le Ministre d’État, je me permets de vous poser les questions suivantes, qui, je l’espère, nourriront votre réflexion stratégique et les arbitrages à venir :
1. Quelle articulation concrète envisagez-vous entre les missions du BOM, du BSEPPP et du BIPE, tous rattachés à la Présidence ?
2. Les directeurs du BSEPPP (Aly Nar Diop) et du BIPE (Mounirou Ndiaye) seront-ils intégrés à votre dispositif ou conserveront-ils leur autonomie fonctionnelle ?
3. Le BOCS et le Fonds de Suivi, logés à la Primature, passeront-ils sous votre tutelle effective ou s’inscrivent-ils dans une coordination souple et fonctionnelle ?
4. Quelle coordination avec le Bureau du Suivi et de la Coordination du SGG, que vous avez dirigé ? N’existe-t-il pas un risque de chevauchement institutionnel entre ces deux entités ?
5. Comment harmoniser les logiques de travail des Cellules d’Études et de Planification (CEP), qui agissent souvent en silo ?
6. Quelle place pour la DGPPE dans votre dispositif ? Est-elle appelée à devenir un centre d’impulsion ou à rester en périphérie ?
7. Pourquoi ne pas avoir centralisé les fonctions de planification stratégique et de suivi-évaluation au sein du ministère des Finances, à l’image du Chili ?
8. Quelles garanties avez-vous que les conclusions du suivi-évaluation influenceront réellement les arbitrages budgétaires, au lieu de rester lettre morte ?
9. L’Assemblée nationale jouera-t-elle un rôle actif dans l’évaluation des politiques publiques, au-delà de sa fonction budgétaire ?
10. Le décret de 2015 sur le CASE sera-t-il révisé, réactivé ou abandonné ?
11. Comment éviter les doublons structurels et clarifier les mandats institutionnels pour chaque entité ?
12. Une plateforme numérique interopérable est-elle prévue pour centraliser les données de performance, les indicateurs et les tableaux de bord des projets prioritaires ?
13. Les Delivery Units, expérimentées dans certains ministères, seront-elles généralisées comme bras opérationnel de votre stratégie ?
14. Enfin, quelle place accordez-vous aux évaluations d’impact rigoureuses (ex ante, pendant et ex post) ? Seront-elles systématisées ? Financées ? Rattachées à une entité indépendante ?

Monsieur le Ministre d’État, il ne s’agit pas de bâtir un énième dispositif, mais de rationaliser, de simplifier, et surtout d’unifier. Trop de cuisiniers dans la cuisine brouillent la recette. L’enjeu n’est pas tant de multiplier les chefs que de clarifier qui porte quoi, qui rend compte à qui, et sur la base de quels résultats mesurables.

Le Sénégal ne peut plus se contenter d’un pilotage symbolique. Il lui faut une véritable gouvernance des résultats, capable de relier la vision aux ressources, les politiques aux citoyens, et les bilans à la redevabilité. Cette transformation appelle courage, lucidité, et autorité morale. Vous avez aujourd’hui l’opportunité d’en être l’architecte.

Veuillez recevoir, Monsieur le Ministre d’État, l’expression de ma haute considération.

Mohamadou Manel Fall
Militant pour une gouvernance performante.

FIPA 2025 : L’Afrique s’expose, dialogue et innove à Dakar

La capitale sénégalaise accueillera du 22 mai au 1er juin 2025, la 6e édition de la Foire Internationale des Produits Africains (FIPA), un rendez-vous majeur de la créativité, de l’innovation et de l’intégration économique sur le continent. Plus de 35 pays sont attendus à la Place du Souvenir Africain pour célébrer, pendant dix jours, le savoir-faire africain dans toute sa diversité.

Organisée par la Plate-forme “Bay Sa Waar”, initiatrice de l’événement, la FIPA 2025 se veut une vitrine dynamique du Made in Africa et des synergies Sud-Sud, en réunissant décideurs, entrepreneurs, investisseurs, collectivités territoriales et jeunes porteurs de projets. « La FIPA se positionne comme un cadre stratégique de dialogue et d’échange, avec une forte dimension inclusive et participative », souligne le comité d’organisation.

Une programmation riche et panafricaine

La cérémonie d’ouverture, prévue le 22 mai, réunira autorités publiques, missions diplomatiques, partenaires institutionnels et sponsors, et sera marquée par un tour d’exposition, des prestations culturelles et des dégustations culinaires africaines.

Tout au long de l’événement, un programme varié prendra forme à travers des forums thématiques, des ateliers sectoriels, des panels scientifiques, des formations pratiques, ainsi que des rencontres B2B. Des espaces seront également consacrés à la promotion des innovations locales, à la valorisation des savoir-faire traditionnels et à la construction de passerelles commerciales dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF).

Un appui concret à l’autonomisation

Dans sa vocation d’accompagnement des populations, la Plate-forme “Bay Sa Waar” proposera une formation gratuite en transformation agroalimentaire, destinée principalement aux femmes, aux jeunes et aux porteurs d’initiatives locales. L’objectif est double : valoriser les produits agricoles locaux à travers des techniques modernes, tout en encourageant l’émergence de micro-entreprises durables et génératrices de revenus.

Les participants bénéficieront également de modules en entrepreneuriat, d’un accompagnement à la structuration de projets et d’un accès à un réseau de partenaires techniques et commerciaux, renforçant ainsi l’autonomisation économique locale.

Une clôture en apothéose

La FIPA 2025 s’achèvera par une grande journée d’expo-vente, des rencontres économiques et une cérémonie officielle de clôture qui mettra à l’honneur les initiatives les plus innovantes. Le point d’orgue de cette édition sera sans doute la soirée de Gala “FIPA d’Or”, une cérémonie de distinction dédiée aux bâtisseurs de l’Afrique, aux entrepreneurs remarquables, aux femmes leaders et aux institutions partenaires qui ont marqué l’année.

En réunissant les talents du continent autour de la créativité, de la coopération et de l’innovation, la FIPA 2025 s’impose comme un temps fort de la dynamique africaine vers une prospérité partagée et durable.

A.Saleh

Tension à l’Université Alioune Diop de Bambey : Thierno Alassane Sall dénonce « un gouvernement sans idées »

La situation qui prévaut à l’Université Alioune Diop de Bambey continue de susciter des réactions. Alors que les cours y sont suspendus et les amicales dissoutes, le président du parti La République des Valeurs (RV), Thierno Alassane Sall, est monté au créneau pour dénoncer la gestion de la crise universitaire et pointer les dérives du pouvoir en place.

Dans une déclaration publiée ce mercredi, TAS s’interroge sur la présence d’agents de sécurité en civil intervenant ouvertement sur le campus. « Des agents en civil opèrent à découvert. Pour mieux désigner des « infiltrés » en cas de bavures ? », s’interroge-t-il, y voyant une stratégie d’intimidation à peine voilée.

Selon le député, ce recours à la force et cette manière de traiter les revendications estudiantines témoignent d’un mal plus profond. « Les régimes passent, mais le système reste inchangé. À Bambey, les étudiants de l’université Alioune Diop en font l’amère expérience : cours suspendus, amicales dissoutes », déplore-t-il.

Pour Thierno Alassane Sall, cette situation illustre non seulement le « mépris profond » du pouvoir pour les étudiants, mais aussi l’état de délabrement général de l’université sénégalaise. « Tout cela révèle un symptôme d’une université en faillite et d’un gouvernement sans idées, qui navigue à vue depuis plus d’un an », tranche-t-il.

Alors que les autorités peinent à proposer une sortie de crise, cette sortie de TAS relance le débat sur la gouvernance du secteur de l’enseignement supérieur et sur la nécessité urgente de réformes structurelles pour offrir aux étudiants un environnement d’étude digne de ce nom.

Dernière minute : le chroniqueur Arona Niang envoyé en prison pour « diffusion de fausses nouvelles »

Le chroniqueur Arona Niang a été placé sous mandat de dépôt ce mercredi 14 mai 2025, après avoir été présenté au procureur. Il comparaîtra lundi prochain devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Cette décision judiciaire fait suite à une sortie médiatique controversée datant du 15 avril dernier, lors de laquelle il avait tenu des propos considérés comme gravement diffamatoires.

Invité sur le plateau de la chaîne de télévision Sénégal 7, Arona Niang avait affirmé que le personnel médical sénégalais avait délibérément transmis le coronavirus à la population. Selon lui, les masques, les tests nasopharyngés et les vaccins anti-Covid auraient été utilisés comme des vecteurs intentionnels de contamination. Ces déclarations ont provoqué une vague d’indignation, en particulier dans le corps médical.

Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a rapidement réagi en publiant un communiqué officiel pour dénoncer les propos tenus par le chroniqueur. Il les a qualifiés de diffamatoires et dangereux, mettant en garde contre la circulation de fausses informations susceptibles de saper la confiance des citoyens envers le système de santé.

Dans le même élan, l’Ordre des médecins du Sénégal a également décidé de déposer plainte contre Arona Niang. L’affaire est désormais entre les mains de la justice, qui devra se prononcer sur la gravité des accusations et leurs éventuelles répercussions sur la société. Arona Niang devra répondre du chef d’accusation de « diffusion de fausses nouvelles », un délit passible de peines de prison au Sénégal.

Rebeuss : Ousmane Sonko rend visite à Azoura Fall

Le Premier ministre Ousmane Sonko s’est rendu, ce mercredi 14 mai 2025, à la prison de Rebeuss où il a rencontré Assane Guèye, plus connu sous le pseudonyme d’Azoura Fall. Cette visite intervient au lendemain du placement sous mandat de dépôt de ce militant de longue date, reconnu pour son engagement sans faille en faveur de la cause du parti Pastef.

Azoura Fall, figure populaire sur les réseaux sociaux dans les cercles pro-Sonko, a été interpellé puis inculpé pour « discours contraire aux bonnes mœurs ». Il est reproché au prévenu d’avoir tenu des propos injurieux dans une vidéo largement partagée sur les plateformes numériques. Dans cette séquence, il s’en prenait violemment à l’ancien président Macky Sall et à l’actuel ministre Mame Mbaye Niang.

Son procès est prévu pour ce jeudi 15 mai devant le Tribunal de Grande Instance de Dakar. Sa mise en détention et les charges retenues contre lui ont suscité de vives réactions dans les rangs du parti au pouvoir, certains dénonçant une tentative d’intimidation contre les voix critiques du régime précédent.

La visite du chef du gouvernement à la maison d’arrêt de Rebeuss se veut un geste fort, témoignant de son soutien personnel à un militant considéré comme l’un des visages de la résistance populaire. Elle intervient dans un contexte politique tendu, où la question de la liberté d’expression et des limites du discours politique reste au cœur des débats.

Ziguinchor : six mois de sursis pour les auteurs du saccage du bus MachAllah Transport

Le tribunal de grande instance de Ziguinchor a tranché dans l’affaire des violences qui avaient éclaté le 22 avril 2025 autour de la gare routière de la ville. Les sept prévenus, impliqués dans le saccage d’un bus appartenant à la société privée MachAllah Transport, ont été condamnés à six mois de prison avec sursis. Le verdict est tombé ce mercredi, au terme d’une audience très attendue dans la capitale sud du pays.

Les faits remontent à une journée de vive tension. Le mardi 22 avril, un groupe de transporteurs opérant à la gare routière avait violemment manifesté contre l’arrivée sur le circuit local d’un bus flambant neuf de MachAllah Transport. Les protestataires reprochaient à la société, dirigée par la journaliste Houreye Thiam, d’avoir lancé ses activités sans concertation préalable avec les acteurs du secteur ni autorisation formelle des autorités locales de régulation. Cette intrusion perçue comme une « concurrence déloyale » avait mis le feu aux poudres.

Très vite, les protestations avaient dégénéré en affrontements entre les transporteurs en colère et les forces de l’ordre. Au plus fort des échauffourées, un bus de la compagnie MachAllah avait été ciblé et vandalisé. Les images de l’engin brisé avaient largement circulé sur les réseaux sociaux, suscitant indignation et inquiétude quant à l’ancrage du désordre dans le secteur du transport interurbain.

Après l’arrestation des sept individus suspectés d’être directement impliqués dans la casse, le parquet avait ouvert une information judiciaire pour troubles à l’ordre public, dégradations volontaires de biens appartenant à autrui, et participation à une manifestation non autorisée. Le procès, très suivi dans la région, s’est conclu par une peine de six mois de prison avec sursis pour chacun des prévenus. Une condamnation qui les tient à l’œil, tout en évitant leur incarcération immédiate.

Cette décision judiciaire vise à apaiser les tensions tout en envoyant un signal de fermeté à l’égard de toute tentative de perturbation de l’ordre public. Elle relance également les discussions sur la nécessité d’un meilleur encadrement du secteur du transport interurbain, dans une ville comme Ziguinchor, en pleine mutation économique et logistique.

Casamance : l’État soutient le retour des déplacés à Tankanto Escale avec 45 millions en kits de construction

La politique de réinsertion des populations déplacées en Casamance franchit un nouveau cap. Ce mercredi 14 mai 2025, trente familles revenues s’installer dans leurs villages d’origine dans le département de Kolda ont reçu un appui important de l’État sénégalais. À travers le Programme d’Urgence de Modernisation des Axes et Territoires Frontaliers, connu sous le nom de PUMA, une enveloppe de quarante-cinq millions de francs CFA a été investie sous forme de kits de construction. Ce soutien vise à faciliter la réinstallation de ces familles et à favoriser leur réinsertion sociale dans des conditions dignes.

Cette initiative s’inscrit dans la dynamique du Plan Diomaye pour la Casamance, un programme qui place la paix, la stabilité et le développement inclusif au cœur des priorités gouvernementales. En favorisant le retour durable des populations déplacées, le plan entend tourner la page d’un passé marqué par les conflits et poser les bases d’une paix consolidée dans cette région du sud du pays.

La cérémonie officielle de remise du matériel a eu lieu à Tankanto Escale, une commune située à la frontière avec la Guinée-Bissau. L’événement a réuni les autorités administratives, les élus locaux, les populations bénéficiaires et d’autres acteurs impliqués. Pour les familles concernées, ce geste symbolise un retour à la dignité. Seydou Diao, porte-parole des bénéficiaires, a exprimé sa reconnaissance en soulignant que cet appui arrivait au bon moment, après de longues années de souffrances et de précarité.

Le maire de Tankanto Escale, Boune Oumar Dia, a salué l’action de l’État, qu’il a qualifiée de geste fort et porteur d’espoir. Dans son intervention, il a également attiré l’attention sur la nécessité de désenclaver la commune et de la doter d’une électrification fiable. Selon lui, Tankanto Escale dispose de ressources agricoles importantes et d’un potentiel humain considérable, qui, s’ils sont bien exploités, pourraient jouer un rôle moteur dans la conquête de la souveraineté alimentaire du pays.

Présent à la cérémonie, Ismaila Diedhiou, directeur technique de l’Agence nationale pour la relance des activités économiques et sociales en Casamance (ANRAC), a insisté sur l’urgence de soutenir la dynamique actuelle de retour. Pour lui, la réussite du processus de réinstallation constitue un élément essentiel pour garantir la stabilité, la sécurité et un développement durable dans la région.

L’engagement de l’État ne s’arrête pas à la remise de ces kits de construction. Le PUMA a annoncé d’autres projets à fort impact pour améliorer les conditions de vie des populations. Parmi ces initiatives figurent la construction d’un poste de santé dans le village de Bani Diega ainsi que l’agrandissement de l’école de Sare Diamboulou, qui bénéficiera également d’une clôture. Ces projets visent à renforcer l’accès aux services sociaux de base et à améliorer les conditions d’apprentissage des enfants.

Au-delà de l’aspect matériel, ce geste gouvernemental représente un symbole fort de réconciliation nationale et de reconstruction. Il témoigne de la volonté des autorités d’accompagner les populations sinistrées dans la reconquête de leur autonomie et dans la construction d’un avenir paisible, stable et prospère.

Démarrage des Assises sur les daara : vers une intégration progressive des écoles coraniques au système éducatif national

Une étape importante vient d’être franchie dans la réforme de l’éducation au Sénégal. Le mardi 13 mai 2025, les Assises nationales sur les daara ont officiellement démarré à l’Institut islamique de Dakar, sous l’impulsion du président de la République Bassirou Diomaye Faye. Cette rencontre inédite, pilotée par le ministre de l’Éducation nationale Moustapha Guirassy, a réuni un large éventail d’acteurs, allant des maîtres coraniques aux imams, oulémas, responsables religieux, personnalités politiques, membres de la société civile, ainsi que des partenaires au développement.

L’objectif principal de ces assises est clair : intégrer les écoles coraniques (daara) au système éducatif national, sans altérer leur vocation religieuse. Dans son discours d’ouverture, le ministre Guirassy a mis l’accent sur l’importance de bâtir une réforme « ancrée dans le réel », fondée sur une écoute attentive des besoins des acteurs locaux. Il a plaidé pour une cohabitation harmonieuse entre les savoirs religieux et les disciplines contemporaines, comme l’informatique, les langues étrangères ou les sciences. Il s’agit, selon lui, de « permettre aux pensionnaires des daara d’avoir une formation complète, sans renier leur ancrage spirituel ».

Cette initiative découle d’une instruction présidentielle prononcée le 28 novembre 2024, à l’occasion de la Journée nationale des daara, et marque une volonté affirmée de revaloriser ces écoles coraniques souvent marginalisées dans les politiques éducatives publiques. Pour le ministre de l’Éducation nationale, il s’agit également de rétablir l’équité entre les différentes formes d’enseignement présentes au Sénégal. « Le gouvernement agit avec la même volonté d’équité envers toutes les formes d’éducation religieuse sur notre territoire », a-t-il déclaré.

L’approche des autorités ne se limitera pas à une centralisation des débats à Dakar. Selon Sud Quotidien, les assises se poursuivront dans les régions, pour une prise en compte plus fine des réalités locales. Chaque territoire aura ainsi l’occasion de faire entendre sa voix, de partager ses défis et de proposer des solutions adaptées à ses spécificités.

L’État compte également s’appuyer sur le soutien de partenaires techniques et financiers, dont la Banque mondiale, déjà impliquée dans le processus de modernisation des daara. Ce partenariat vise à offrir aux pensionnaires des conditions d’apprentissage plus encadrées, modernes, tout en respectant les fondements religieux de ces écoles.

Ces assises marquent donc le début d’un processus historique, qui pourrait transformer durablement le paysage éducatif sénégalais en assurant aux daara une reconnaissance institutionnelle et pédagogique, dans un cadre de respect mutuel et de complémentarité des savoirs.

Drame à Nioro : un jeune homme de 28 ans chute mortellement dans un puits à Sinthiou Kohel

Un drame a secoué la commune de Kaymor, dans le département de Nioro, mardi soir. Un jeune homme âgé de 28 ans a tragiquement perdu la vie après une chute dans un puits situé dans la localité de Sinthiou Kohel, aux environs de 21 heures, selon les informations rapportées par Emedia.

D’après les témoignages recueillis auprès des habitants, la victime souffrait de troubles anxieux, une condition qui pourrait avoir joué un rôle dans ce tragique accident. Les circonstances exactes de la chute restent encore floues, mais les premiers éléments laissent penser à une perte de contrôle ou à un acte impulsif.

Alertés peu après l’incident, les sapeurs-pompiers de Nioro sont intervenus rapidement sur les lieux. Malgré leurs efforts, ils n’ont pu que récupérer le corps sans vie de la victime. La dépouille a été acheminée à la morgue du centre de santé de Nioro, où elle a été déposée en attendant les formalités administratives et la suite des investigations.

Une enquête a été immédiatement ouverte par les autorités compétentes pour déterminer les causes précises de la chute et établir les responsabilités, s’il y en a. En attendant, l’émotion reste vive à Sinthiou Kohel, où la disparition soudaine du jeune homme a plongé les habitants dans une profonde tristesse.

Rupture entre Noo Lank et And Samm Jikko Yi : le collectif dénonce le silence face à la campagne LGBT à Dakar

Le collectif Noo Lank a annoncé, ce mercredi 14 mai 2025, sa décision de se retirer officiellement de la plateforme And Samm Jikko Yi. Cette rupture est motivée par ce que le collectif qualifie de « silence assourdissant » de la plateforme face à ce qu’il considère comme une campagne de propagande en faveur de la LGBT à Dakar. Dans un communiqué adressé à Ledakarois, Noo Lank exprime sa profonde sidération devant l’absence de réaction de certaines organisations religieuses et culturelles, avec lesquelles il partageait des idéaux communs.

Depuis sa création, Noo Lank a été un défenseur des valeurs morales et culturelles du Sénégal. Toutefois, le collectif déplore que certains partenaires de lutte, à l’instar d’And Samm Jikko Yi, aient choisi de rester silencieux face à ce qu’il perçoit comme une menace pour les valeurs traditionnelles sénégalaises. Le communiqué précise que le collectif ne parvient pas à comprendre ce silence, alors qu’il a activement collaboré avec ces organisations, notamment dans leur lutte contre ce qu’ils appellent la promotion de l’homosexualité et d’autres pratiques qu’ils jugent contraires aux valeurs du pays.

Le retrait de Noo Lank de la plateforme And Samm Jikko Yi n’est pas une décision prise à la légère, mais selon le collectif, il s’agit d’une rupture regrettable mais responsable. Il considère que l’inaction face à cette campagne va à l’encontre des engagements de la plateforme et de ses objectifs initiaux, d’autant plus qu’elle a été fondée pour défendre des valeurs sociales et culturelles partagées.

En dépit de cette rupture, Noo Lank a réaffirmé son attachement aux valeurs fondamentales du Sénégal et sa volonté de poursuivre son combat pour la préservation de ces valeurs, même en solitaire. Le collectif souligne qu’il continuera de se battre pour la moralité et la culture sénégalaise, malgré l’isolement que pourrait entraîner ce choix de se retirer de la plateforme.

Paiement des allocations familiales : des travailleurs de Dakar Dem Dikk menacent d’arrêter la rotation des bus

La situation des travailleurs de Dakar Dem Dikk (DDD) devient de plus en plus tendue. Hier, devant la Caisse de sécurité sociale (CSS), plusieurs employés de l’entreprise de transport public ont exprimé leur mécontentement face au non-paiement de leurs allocations familiales. Ces travailleurs ont mis en garde les autorités en menaçant d’arrêter la rotation des bus si leurs revendications ne sont pas satisfaites.

Abdoulaye Fall, délégué du personnel, a dénoncé des pratiques qu’il qualifie de scandaleuses. Il a expliqué que de nombreux travailleurs, malgré leur ancienneté, n’ont toujours pas pu percevoir les prestations auxquelles ils ont droit, notamment les droits à l’accouchement de leurs épouses. Il a souligné que certains employés, en poste depuis plus de sept ans, n’ont toujours pas reçu leurs allocations familiales.

Les travailleurs ont pointé du doigt une déclaration de chef de division du social de Dakar Dem Dikk, qui a expliqué que les dossiers déposés entre 2019 et 2021, période marquée par la crise du Covid-19, ne seraient pas traités car ces derniers ne disposaient pas de numéros. Cependant, ces numéros, selon Abdoulaye Fall, ont été octroyés par la Caisse de sécurité sociale, ce qui rend la situation d’autant plus incompréhensible et inacceptable pour les travailleurs.

Les plaignants ne se contentent pas de cette dénonciation. Ils exigent que l’État du Sénégal prenne des mesures pour revoir la gestion et le statut de la Caisse de sécurité sociale, afin de garantir que leurs droits soient respectés. Le mouvement ne compte pas s’arrêter là. Après avoir organisé une première conférence de presse à Thiaroye, les travailleurs ont intensifié leur action en se rendant à la Caisse de sécurité sociale pour faire entendre leur voix. Si aucune solution n’est trouvée dans les jours à venir, ils préviennent qu’ils passeront à la vitesse supérieure en arrêtant les bus de manière légale.

Cette menace d’arrêt de travail soulève des préoccupations importantes, non seulement pour les employés de Dakar Dem Dikk, mais aussi pour les usagers du transport public, qui pourraient se retrouver impactés par cette crise sociale.

Licenciement présumé de 26 000 agents : Le FERA apporte des précisions sur la situation des prestataires

Le Fonds d’Entretien Routier Autonome (FERA) a tenu à clarifier la situation des 26 000 agents dont le licenciement a récemment fait l’objet de nombreuses rumeurs. Dans un communiqué officiel, l’institution a apporté des précisions cruciales concernant la nature de ces emplois et leur fin de contrat.

Selon le communiqué, les personnes concernées par ces rumeurs ne sont pas des employés permanents du FERA, mais des prestataires recrutés par les collectivités territoriales dans le cadre du Programme d’urgence pour l’emploi des jeunes, dénommé « Xëyu Ndaw Ñi », lancé en 2021 et prévu pour durer jusqu’en 2024. Ce programme a été conçu pour fournir des opportunités d’emploi aux jeunes et aux femmes, principalement dans le domaine de l’entretien routier, et a permis de recruter des milliers de travailleurs dans les communes à travers le pays.

Le FERA explique que, bien que ces prestataires aient été financés par l’institution, ils étaient en réalité employés par les communes concernées. Le paiement de leurs salaires était assuré par le FERA, mais uniquement dans le cadre de conventions de financement signées avec les collectivités territoriales. Ainsi, ces contrats étaient de nature temporaire et leur durée était directement liée à la période du programme.

Le FERA précise également que les contrats de prestation de ces agents ont pris fin à la fin du mois de juillet 2024, date à laquelle les conventions de financement ont également expiré. Dès lors, ces prestataires ne bénéficient plus d’une couverture contractuelle et toute activité menée après cette échéance ne peut être prise en charge par le FERA.

L’institution a également souligné que tous les maires des communes concernées ont été dûment informés de la situation et de la fin des contrats. Cette précision vise à mettre fin aux accusations de licenciements abusifs, rappelant que les emplois étaient de nature temporaire et liés à la durée spécifique du programme.

En conclusion, le FERA a tenu à rétablir la vérité en précisant que la situation n’avait rien à voir avec des licenciements massifs, mais résultait plutôt de la fin naturelle des contrats liés à la durée de l’opération.

Arona Niang face à de nouvelles accusations : l’Ordre des médecins porte plainte après ses propos sur le Covid-19

Déjà ciblé par une plainte du ministère de la Santé, Arona Niang, professeur d’histoire-géographie, voit sa situation judiciaire se durcir. L’Ordre national des médecins du Sénégal a décidé de porter plainte à son tour contre l’enseignant, en réaction à ses propos controversés tenus lors d’une émission diffusée sur le plateau de Sénégal 7, le 15 avril 2025.

Au cours de cette émission, Arona Niang avait affirmé que le personnel médical sénégalais avait « volontairement transmis le coronavirus aux populations » à travers l’usage de masques, de prélèvements et des vaccins administrés durant la pandémie. Des accusations graves, largement relayées sur les réseaux sociaux, qui ont provoqué une vive indignation au sein de la communauté médicale et au-delà.

L’enseignant avait déjà été interpellé par les éléments de la Division spéciale de cybercriminalité (Dsc) dans le cadre de cette affaire. Il est actuellement en garde à vue, en attendant sa présentation prévue ce mercredi devant le parquet, sous l’accusation de « diffusion de fausses nouvelles ».

La nouvelle plainte de l’Ordre des médecins marque une escalade judiciaire pour Arona Niang, qui devra désormais répondre non seulement aux autorités sanitaires de l’État, mais aussi aux représentants officiels du corps médical. L’Ordre a dénoncé avec fermeté des propos qu’il juge « infondés, diffamatoires et dangereux », notamment dans un contexte post-pandémique où les soignants continuent de lutter pour rétablir la confiance du public envers les institutions de santé.

Cette affaire relance le débat sur la responsabilité des enseignants et figures publiques dans l’espace médiatique, notamment en ce qui concerne la diffusion d’informations sensibles ou potentiellement mensongères. Les autorités judiciaires entendent envoyer un signal fort en traitant ce dossier avec toute la rigueur qu’exige la gravité des propos tenus.

En attendant sa comparution, Arona Niang reste détenu dans les locaux de la Dsc. Son entourage affirme qu’il assume ses propos et qu’il compte les défendre devant la justice, estimant qu’il n’a fait qu’« exprimer un avis personnel sur une question de santé publique ».

Rebeuss : Abdou Nguer visé par une nouvelle procédure judiciaire pour diffamation

Déjà détenu à la prison de Rebeuss depuis le 17 avril dernier, Abdou Nguer, chroniqueur à Sen TV, se retrouve de nouveau dans la tourmente judiciaire. Il fait l’objet d’une nouvelle plainte pour diffamation, cette fois-ci déposée par un enseignant qui estime avoir été gravement calomnié par ses propos.

Selon les informations du quotidien L’Observateur, la citation à comparaître a été officiellement transmise à Abdou Nguer dans sa cellule à Rebeuss. Il est ainsi convoqué devant le tribunal à l’audience prévue pour le 28 mai prochain, une date qui pourrait s’avérer décisive pour l’évolution de sa situation pénale.

D’après les éléments relayés par le journal, l’affaire trouve son origine dans des propos tenus par Abdou Nguer, qui s’est autoproclamé « frère » de la célèbre masseuse Adji Sarr. Lors d’une de ses interventions médiatiques, il aurait formulé des accusations ou insinuations diffamatoires à l’encontre d’un instituteur. Ce dernier, selon ses déclarations, n’était pas en service depuis un certain temps, après avoir participé à la dernière édition du Grand Prix du chef de l’État pour l’Enseignant, un concours national destiné à honorer les meilleurs éducateurs du pays.

Se sentant publiquement sali, l’enseignant a décidé de saisir la Justice pour laver son honneur. Il accuse Abdou Nguer d’avoir porté atteinte à son image et à son intégrité professionnelle par des propos tenus en public, sans fondement ni preuve.

Face à cette nouvelle menace judiciaire, Abdou Nguer a pris les devants. D’après L’Observateur, il a constitué un pool d’avocats chargé de le représenter et de préparer sa défense afin d’éviter qu’un nouveau mandat de dépôt ne vienne alourdir sa détention actuelle.

Cette nouvelle affaire vient s’ajouter à une série de déboires judiciaires qui entachent l’image du chroniqueur, dont les prises de parole publiques font souvent polémique. Elle relance également le débat sur les responsabilités des figures médiatiques dans l’usage de la parole publique, surtout dans un contexte où la diffamation est régulièrement invoquée devant les juridictions sénégalaises.

Incendie au Port autonome de Dakar : un bateau ravagé par les flammes au môle 10

Un violent incendie s’est déclaré dans l’après-midi du mardi 13 mai 2025 au Port autonome de Dakar, précisément au môle 10, vers 16 heures. L’incident s’est produit sur le quai de pêche et a entièrement ravagé un bateau stationné sur place, provoquant la panique dans cette zone très fréquentée du port.

D’après les premières informations rapportées par des sources de Ledakarois, le bateau victime de l’incendie appartiendrait à Libasse Diop, président du Groupement des Armateurs et Industriels de la Pêche (GAIPES). Le navire, utilisé dans les activités halieutiques industrielles, était amarré sur le quai lorsque les flammes ont commencé à se propager.

Les causes exactes du sinistre ne sont pas encore connues. Selon des sources proches de l’enquête, aucune piste n’est écartée à ce stade, qu’il s’agisse d’un accident technique à bord du navire, d’un court-circuit, ou d’une éventuelle négligence humaine. Les services de sécurité ont été mobilisés pour isoler rapidement la zone et permettre aux sapeurs-pompiers d’intervenir efficacement.

Les secours sont arrivés en nombre et ont pu maîtriser le feu après plusieurs heures d’efforts, évitant de justesse sa propagation à d’autres embarcations et installations voisines. Le bateau touché a cependant subi d’importants dégâts matériels. Aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée, mais le choc reste vif parmi les travailleurs portuaires, les marins et les usagers réguliers du quai de pêche.

Cet incident remet une nouvelle fois en question les dispositifs de sécurité et de prévention des incendies dans l’enceinte du port. Le môle 10, particulièrement actif, est un point stratégique du secteur de la pêche industrielle. L’autorité portuaire a promis de tirer toutes les conséquences de ce drame et de renforcer les contrôles de sécurité.

Agropole Nord : Véhicules volés, marchés fictifs et détournement de fonds révélés par la Section de recherche

Ce qui devait être un projet structurant au service du développement agricole dans le nord du Sénégal se transforme en un scandale financier d’envergure. L’Agropole Nord, initiative censée dynamiser l’économie rurale et soutenir les filières agro-industrielles, est aujourd’hui au cœur d’une affaire de corruption et de mauvaise gestion présumée, selon les conclusions provisoires de l’enquête menée par la Section de recherche (Sr) de la gendarmerie de Saint-Louis.

Saisie par le parquet financier dans le cadre de la politique de reddition des comptes impulsée par les nouvelles autorités, la Sr a procédé à une série d’auditions et d’investigations sur le fonctionnement du projet. D’après les informations obtenues par le quotidien Libération, les faits révélés sont d’une extrême gravité.

Les enquêteurs ont découvert que plusieurs véhicules acquis pour les besoins du projet ont été volés. D’autres véhicules, supposés être à disposition des équipes sur le terrain, étaient en réalité loués à des particuliers, parfois même à des proches de certains responsables. Ce système opaque aurait permis des gains indus et contribué à l’appauvrissement des ressources du projet.

Mais les irrégularités ne s’arrêtent pas là. L’enquête a également mis en lumière des décaissements fictifs censés bénéficier à des acteurs du monde agricole, ainsi que des marchés publics montés de toutes pièces, sans exécution réelle ni service rendu. Ces montages financiers frauduleux auraient permis des détournements massifs de fonds publics.

L’enquête pilotée depuis Saint-Louis est presque arrivée à son terme. Elle s’inscrit dans un dispositif plus large de poursuites engagé par le parquet financier. À Dakar, la Direction des investigations criminelles (DIC) et la Section de recherche de la gendarmerie ont également transmis les résultats de deux autres dossiers majeurs.

Le premier concerne des présomptions de faux dans l’affaire Aee de Power, suite à une plainte déposée par l’agent judiciaire de l’État. Le second dossier vise la gestion du Fonds d’Entretien Routier Autonome (Fera), dont l’ancien directeur général, Pape Ibrahima Faye, avait été auditionné en décembre 2024.

Ces enquêtes s’inscrivent dans la nouvelle ère de transparence prônée par le pouvoir en place, avec pour mot d’ordre la fin de l’impunité et la redevabilité dans la gestion des ressources publiques.

L’affaire Agropole Nord devient ainsi un cas emblématique des dérives de gouvernance observées dans la mise en œuvre de grands projets publics. Un programme censé appuyer la transformation structurelle de l’économie agricole a visiblement été détourné de ses objectifs initiaux, au profit de logiques personnelles et clientélistes.

Le parquet financier est attendu dans les prochains jours sur les suites judiciaires à donner à ces révélations. Des inculpations pourraient tomber dès la clôture du dossier, et plusieurs noms circulent déjà dans les milieux judiciaires comme étant impliqués à divers niveaux.

Transactions suspectes de 10 milliards de FCFA : Serigne Abdou Karim Mbacké placé sous mandat de dépôt

L’enquête sur les transactions financières jugées suspectes impliquant Amadou Sall, fils de l’ancien président Macky Sall, prend un nouveau tournant. Après l’arrestation de Ndèye Seynabou Ndiaye, gérante de la société Woodrose Investment Ltd, c’est au tour de Serigne Abdou Karim Mbacké d’être placé en détention.

L’information, relayée par L’Observateur, précise que Serigne Abdou Karim Mbacké est présenté par les enquêteurs comme le propriétaire du terrain à l’origine de la transaction ayant déclenché la Déclaration d’Opération Suspecte (DOS) de la CENTIF. Cette alerte, inscrite dans un rapport transmis au Pool judiciaire financier, a mis au jour des mouvements douteux autour d’une somme initialement évaluée à 10 milliards de FCFA.

Mais l’affaire a rapidement pris une ampleur inattendue. Les investigations ont révélé que le montant réel en jeu pourrait atteindre 31 milliards de FCFA, et les charges ont été requalifiées en complicité d’escroquerie sur deniers publics, un chef d’inculpation beaucoup plus lourd.

Face aux juges, Serigne Abdou Karim Mbacké a clamé son innocence. Il a affirmé que ses données personnelles auraient été utilisées à son insu par Amadou Sall pour immatriculer un bien à son nom, sans consentement ni contrepartie. Toutefois, ses explications n’ont pas suffi à convaincre le collège des juges d’instruction du parquet financier, qui ont décidé de son incarcération dans le cadre de l’instruction.

L’affaire Woodrose révèle un système complexe mêlant immatriculations frauduleuses, montages financiers opaques et manipulation de titres fonciers, sur fond de connexions politico-affairistes. Le rôle présumé d’Amadou Sall dans ces opérations reste au cœur des préoccupations des enquêteurs, alors que d’autres interpellations sont annoncées dans les jours à venir.

Cette série d’arrestations remet sur la table la question récurrente de la traçabilité des flux financiers au Sénégal et de la capacité des institutions à détecter et prévenir les détournements de fonds publics.

Alors que le gouvernement actuel affiche une volonté de lutte implacable contre la corruption et l’impunité, ce dossier, hautement symbolique, constitue un test de crédibilité pour les nouvelles autorités judiciaires et financières. L’opinion publique, elle, attend des réponses claires et des sanctions exemplaires.

Sénégal : 5200 accidents, 700 morts et 8500 blessés en 2024, selon le ministre Yankoba Diémé

La route continue de faire des ravages au Sénégal. Lors du lancement de la deuxième édition de la sécurité routière en entreprise, tenu ce mardi, le ministre des Infrastructures et des Transports Terrestres et Aériens, Yankoba Diémé, a révélé des chiffres inquiétants sur l’insécurité routière dans le pays.

Selon les données fournies par le ministre, l’année 2024 a été marquée par plus de 5200 accidents de la circulation, causant près de 700 morts et quelque 8500 blessés. Des statistiques qu’il n’a pas hésité à qualifier de « macabres ». Pour lui, au-delà des chiffres bruts, ces pertes humaines représentent des familles brisées, des destins fauchés et un traumatisme collectif qui laisse des traces profondes dans le tissu social.

Mais l’impact ne se limite pas à la douleur. Yankoba Diémé a attiré l’attention sur les conséquences économiques désastreuses de cette situation. D’après les estimations officielles, les accidents de la route ont entraîné un coût économique équivalant à environ 8 % du Produit Intérieur Brut (PIB) national. Un fardeau colossal pour un pays en développement, qui doit déjà faire face à d’importants défis socio-économiques.

L’un des faits les plus marquants de cette déclaration est que 70 % de ces accidents seraient liés à des déplacements professionnels. Ce constat alarmant justifie, selon le ministre, le choix du thème de cette édition : « Réduction des addictions ». L’objectif est de sensibiliser davantage les entreprises à leur rôle dans la prévention routière, notamment en matière de gestion des comportements à risque chez leurs employés, comme l’usage de substances pouvant altérer la vigilance au volant.

Yankoba Diémé a également évoqué la vision du gouvernement en matière de sécurité routière, affirmant que, sous la houlette du Premier ministre Ousmane Sonko, l’État s’engage à réduire de moitié les décès et les blessures graves sur les routes d’ici à 2030. Cette ambition, bien que ambitieuse, repose sur plusieurs piliers : le renforcement des contrôles routiers, l’amélioration de la formation des conducteurs, la modernisation des infrastructures de transport et la mise en place de mécanismes efficaces de prise en charge post-accident.

Le ministre a par ailleurs insisté sur l’importance de la protection des équipements routiers, souvent négligée, mais essentielle pour garantir la sécurité des usagers. À ce stade, a-t-il souligné, la responsabilité des entreprises devient cruciale. Elle ne doit pas seulement se traduire par un respect de la réglementation, mais aussi par un engagement moral fort en faveur de la vie humaine.

En conclusion, Yankoba Diémé a appelé à une mobilisation collective pour lutter contre ce fléau qui affecte la société dans son ensemble. Il a rappelé que la sécurité routière n’est pas uniquement une affaire d’État, mais un défi partagé entre pouvoirs publics, secteur privé et citoyens.

Affaire Lansar Auto : 16,57 milliards de FCFA versés à une entreprise de location de voitures en pleine transition présidentielle

Dakar, 14 mai 2025 – Un nouveau scandale financier secoue la sphère publique sénégalaise. D’après le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques de 2019 à 2024, un virement de 16,57 milliards de FCFA a été effectué en faveur de Lansar Auto, une entreprise spécialisée dans la location de véhicules, cinq jours seulement après l’élection présidentielle du 24 mars 2024.

Ce paiement, validé le 29 mars 2024, soulève de nombreuses interrogations. Il intervient à un moment où l’administration Sall était censée se limiter aux affaires courantes, dans l’attente de la prise de fonction du président élu, Bassirou Diomaye Faye.

Quatre Certificats Nominatifs d’Obligation (CNO) ont été attribués à Lansar Auto à cette date charnière. Pourtant, la tradition institutionnelle et la rigueur budgétaire attendue en période de transition interdisent toute initiative financière de cette ampleur.

Selon les informations publiées par L’Observateur, ce montant dépasse largement les 13,61 milliards FCFA déjà évoqués par la CENTIF (Cellule nationale de traitement des informations financières), renforçant les soupçons d’irrégularité.

Les autorités sortantes ont justifié ce décaissement par la nécessité de régulariser des factures de location de véhicules destinés à des événements officiels, incluant le transport d’hôtes de l’État en mission au Sénégal. Les prestations auraient concerné les exercices budgétaires 2020 à 2023, pour une durée maximale de 12 mois. Mais aucune preuve précise ni détail sur ces missions n’a été fourni, alimentant davantage le flou.

Face à la gravité des faits, la Cour des comptes a transmis un référé au ministre de la Justice, Ousmane Diagne, ouvrant potentiellement la voie à des poursuites judiciaires. L’affaire pourrait devenir un symbole fort de la volonté du nouveau régime de rompre avec les pratiques opaques de gouvernance.

Tragédie à Thiénaba Kadior : Quatre talibés morts, un cinquième entre la vie et la mort

Le village religieux de Thiénaba Kadior, situé dans le département de Kébémer, est secoué par un drame d’une rare intensité. Quatre jeunes talibés ont trouvé la mort dans des circonstances encore floues, tandis qu’un cinquième enfant lutte pour sa survie en réanimation à Dakar.

Selon la Radio Futurs Médias (RFM), le premier décès est survenu en début de semaine dernière. La victime, un jeune garçon nommé Pape Ndiassé Mbengue, a été inhumée rapidement à Dara Diakhour, sans autopsie préalable. Mais la situation a pris une tournure dramatique dans les jours suivants.

Dimanche, plusieurs talibés ont commencé à se plaindre de vives douleurs abdominales. Fallou Fall, un garçon de 11 ans originaire de la Gambie, a succombé à des vomissements persistants avant même son évacuation. Cheikh Oumar Guèye, également âgé de 11 ans et venu de Joal, a connu un sort similaire, décédant avant l’arrivée des secours.

Le quatrième talibé, Modou Dièye, a été transporté d’urgence à l’hôpital régional Amadou Sakhir Mbaye de Louga, mais n’a pas survécu. Le cinquième enfant, dont l’identité n’a pas encore été révélée, est en soins intensifs à Dakar dans un état critique.

D’après les premières informations, les enfants auraient consommé les fruits d’une plante locale, qui pourraient être à l’origine de l’intoxication présumée. Une autopsie est en cours sur les trois derniers corps transférés à Dakar pour éclaircir les circonstances exactes du drame.

Face à cette tragédie, le maître coranique en charge des enfants a été interpellé et placé en garde à vue. Une enquête a été ouverte par les autorités compétentes pour déterminer les causes de ces décès en série et situer les responsabilités.

À Thiénaba, l’émotion est vive. Cette affaire relance une fois de plus le débat sur les conditions de vie des talibés dans les daaras traditionnels et sur la vigilance nécessaire autour de leur alimentation et leur prise en charge sanitaire.

Ousmane Sonko rend visite à Azoura Fall à la prison de Rebeuss, en attendant son jugement

Le Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, s’est rendu ce mercredi 14 mai 2025 à la prison de Rebeuss pour rendre visite à Assane Guèye, plus connu sous le nom d’Azoura Fall, l’un de ses militants les plus fervents. L’information a été rapportée par une source de Dakaractu.

Azoura Fall a été placé sous mandat de dépôt mardi 13 mai 2025, à la suite de la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo dans laquelle il proférait des injures publiques visant l’ancien président Macky Sall ainsi que le ministre Mame Mbaye Niang. Il est poursuivi pour « discours contraires aux bonnes mœurs », selon les chefs d’accusation retenus par le parquet.

Son procès est prévu ce jeudi 15 mai devant le Tribunal de Grande Instance de Dakar. L’affaire suscite déjà de nombreuses réactions au sein de l’opinion publique et dans les cercles militants proches du parti au pouvoir, le Pastef. La visite du Premier ministre à son militant en détention intervient dans un contexte marqué par une forte tension politique, où la liberté d’expression, les discours militants et les limites de la loi sont au cœur du débat national.

En se rendant à Rebeuss, Ousmane Sonko semble vouloir afficher un soutien politique et personnel à l’égard de celui qu’il considère comme un « soldat » de sa cause. Ce geste, rare pour un chef de gouvernement, pourrait être interprété comme une volonté de renforcer les liens avec sa base militante, mais également comme un acte symbolique dans un climat politique toujours sous haute surveillance.

Tidjane Thiam reconduit à la tête du PDCI dans un climat politique sous tension en Côte d’Ivoire

Dans un contexte politique électrique, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principale formation de l’opposition, a réélu ce mercredi Tidjane Thiam à sa présidence, lors d’un congrès exceptionnel tenu deux jours après sa démission stratégique. Seul candidat en lice, l’ancien patron du Crédit Suisse a été reconduit à la tête d’un parti qu’il dirige officiellement depuis décembre 2023. Une manœuvre assumée visant à parer à une éventuelle invalidation judiciaire de sa précédente élection.

En toile de fond, une procédure en cours, intentée par une militante du parti, met en cause la nationalité ivoirienne de Thiam au moment de son élection initiale. Selon elle, celui-ci ne serait devenu pleinement ivoirien qu’en mars 2025, après avoir renoncé à sa nationalité française. Une audience cruciale est d’ailleurs prévue ce jeudi pour trancher sur cette affaire, qui pourrait fragiliser la légitimité institutionnelle de son mandat, malgré son nouveau couronnement partisan.

Pour ses partisans, cette réélection constitue une clarification bienvenue. Elle permettrait de refermer une séquence polémique et d’affirmer le leadership de Thiam sur un PDCI en quête de renouveau. Toutefois, cette légitimation interne n’efface pas l’obstacle majeur auquel il fait face : son exclusion des listes électorales nationales.

Fin avril, la justice ivoirienne a confirmé que Tidjane Thiam avait perdu sa nationalité ivoirienne en 1987 en acquérant celle de la France, en vertu de l’article 48 du code de la nationalité. Par conséquent, il ne pourra pas se présenter à la présidentielle du 25 octobre 2025, faute d’inscription sur les listes électorales. Aucun recours n’est pour l’instant envisageable, la révision des listes n’étant pas programmée.

Thiam n’est pas seul dans cette impasse. Trois autres figures majeures de l’opposition – Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro – sont elles aussi écartées de la course présidentielle en raison de condamnations judiciaires. Une situation qui inquiète quant à la pluralité du prochain scrutin.

Le gouvernement, pour sa part, rejette toute accusation de manœuvre politique, assurant respecter scrupuleusement l’indépendance de la justice. En attendant, l’incertitude demeure autour d’Alassane Ouattara. À 83 ans, le président sortant entretient le flou, déclarant simplement être “désireux de continuer à servir son pays”, sans officialiser sa candidature.

Drame à Thiénaba Kadior : Quatre talibés morts dans des circonstances mystérieuses, une enquête ouverte

Un drame d’une rare intensité secoue le village religieux de Thiénaba Kadior, situé dans le département de Kébémer. En l’espace de quelques jours, quatre jeunes talibés ont perdu la vie dans des conditions encore non élucidées, tandis qu’un cinquième enfant lutte pour sa survie en réanimation à Dakar, selon la Radio Futurs Médias (RFM).

Les victimes, toutes âgées d’environ 11 ans, présentaient les mêmes symptômes inquiétants : violentes douleurs abdominales et vomissements sévères. Selon des témoignages recueillis sur place, ces enfants auraient consommé en grande quantité les fruits d’une plante sauvage connue localement sous le nom de « mbanté maré ». Scientifiquement appelée Senna occidentalis, cette plante est réputée pour sa toxicité lorsqu’elle est ingérée en excès.

Le premier décès, celui de Pape Ndiassé Mbengue, originaire de Dara Diakhour, n’avait pas initialement éveillé de soupçons. Le corps de l’enfant a ainsi été remis à sa famille sans autopsie. Toutefois, les choses ont rapidement basculé avec la mort successive de trois autres jeunes : Fallou Fall, un talibé venu de Gambie, Cheikh Oumar Gudye de Joal, et Modou Dièye. Malgré les efforts des villageois pour les évacuer d’urgence vers les structures hospitalières de Louga, les secours sont arrivés trop tard.

Face à cette série tragique de décès, le parquet a ouvert une enquête judiciaire. Des autopsies ont été ordonnées sur les corps des enfants, transférés à Dakar pour analyses toxicologiques approfondies. Ces examens devront éclairer les circonstances exactes des décès et déterminer si d’éventuelles négligences ont contribué au drame.

En attendant les résultats, les autorités ont placé en garde à vue le maître coranique ainsi que son suppléant. Cette mesure indique que la responsabilité des encadreurs dans la surveillance et la prise en charge sanitaire des talibés est au cœur de l’enquête.

Le Sénégal lance les Assises nationales des daaras : un tournant pour l’intégration de l’enseignement coranique dans le système éducatif

Le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Mamba Guirassy, a présidé ce mardi la cérémonie officielle de lancement des Assises nationales des daaras à l’Institut islamique de Dakar. Cet événement marque une étape décisive dans la réflexion sur la place de l’enseignement coranique dans le système éducatif sénégalais.

Dans son discours, le ministre Guirassy a rendu un vibrant hommage aux daaras, soulignant leur rôle historique dans la formation morale, spirituelle et intellectuelle des enfants au Sénégal. « Parler des daaras, ce n’est pas seulement évoquer la mémorisation ou la récitation du Coran, c’est parler de discipline, de résilience, d’un apprentissage où l’on forme l’homme à la patience, à la rigueur et à la maîtrise de soi », a-t-il déclaré. Il a insisté sur la nécessité de valoriser cette école du savoir, qui façonne depuis des siècles l’identité sénégalaise.

Cette initiative s’inscrit dans la vision du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, qui souhaite une transformation systémique du système éducatif d’ici à 2050. Une transformation qui passe, selon lui, par l’intégration effective des daaras dans l’architecture éducative nationale, pour « répondre à une souffrance humaine » et promouvoir un capital humain nourri de sagesse et de valeurs profondes.

Lors de la cérémonie, Fatou Sambou, représentante de la Banque mondiale, a révélé une statistique alarmante : environ 1,5 million d’enfants sénégalais, soit 45 % des enfants âgés de 6 à 11 ans, sont hors du système scolaire formel. Un grand nombre d’entre eux sont inscrits dans des daaras, parfois dans des conditions précaires, exposés à la mendicité et à l’insécurité.

Face à cette situation, la Banque mondiale a mobilisé un financement de 60 milliards de FCFA dans le cadre du Programme d’amélioration des performances du système éducatif (PAPSE). Ce soutien financier vise à accompagner plus de 1 000 daaras à travers des contrats de performance axés sur l’inclusion, la qualité, le partenariat et l’apprentissage complémentaire.

Prenant la parole au nom des maîtres coraniques, Serigne Assane Diop, représentant des Serignes daaras, a salué cette dynamique nouvelle qui vise à mieux encadrer l’enseignement coranique. Il a plaidé pour une implication active de toutes les parties prenantes – État, partenaires techniques et financiers, société civile et communautés religieuses – afin d’assurer le succès de cette réforme ambitieuse.

Waly Seck de retour à Dakar : Accueilli en héros malgré la polémique

Le chanteur Waly Seck a fait son retour à Dakar ce matin après un court séjour aux États-Unis. À son arrivée à l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD), la star de la musique sénégalaise a été accueillie par une foule compacte de fans, visiblement décidés à lui témoigner leur indéfectible soutien en cette période de remous médiatiques.

En effet, ce retour intervient dans un contexte particulier, où le nom du leader des Faramarènes est cité, à tort ou à raison, dans une affaire financière présumée impliquant Amadou Sall, fils de l’ancien président Macky Sall. Si aucun élément concret ne le lie officiellement à cette affaire, les rumeurs et spéculations enflamment les réseaux sociaux et alimentent les conversations.

Malgré ce climat, Waly Seck s’est montré serein et souriant, saluant chaleureusement ses fans venus en masse à l’AIBD. Certains brandissaient des pancartes à son effigie, d’autres scandaient des chants de soutien, transformant l’aéroport en véritable scène d’accueil populaire.

L’artiste ne s’est pas encore exprimé publiquement sur les allégations qui circulent, mais son entourage reste confiant quant à sa sérénité et à sa détermination à continuer ses projets artistiques.

Waly Seck, habitué aux projecteurs autant qu’aux polémiques, semble une fois de plus bénéficier d’un fort capital de sympathie auprès de ses fans, qui entendent rester mobilisés autour de leur idole.

Affaire à suivre.

Nationalité ivoirienne de Tidjane Thiam : entre bataille judiciaire et enjeu politique à la veille de la présidentielle de 2025

Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et candidat désigné à la présidentielle d’octobre 2025, Tidjane Thiam, se retrouve au cœur d’une tempête politico-judiciaire. Selon le média ivoirien 7info, l’ancien ministre et haut cadre international a officiellement saisi le ministère de la Justice pour obtenir un certificat de nationalité ivoirienne, une démarche confirmée par son avocat, Me Ange Rodrigue Dadjé.

Cette requête intervient dans un contexte juridique tendu, marqué par une décision du Tribunal de Première Instance d’Abidjan suspendant temporairement la délivrance du certificat, en attendant l’issue d’une procédure judiciaire en cours. Au cœur du litige : une plainte déposée par Valérie Yapo, militante politique, contestant la légitimité de Tidjane Thiam à la tête du PDCI, arguant qu’il n’était pas de nationalité ivoirienne au moment de son élection à la présidence du parti.

L’affaire repose en grande partie sur la naturalisation française de Tidjane Thiam en 1987, qui, selon un jugement rendu le 22 avril 2025, aurait entraîné automatiquement la perte de sa nationalité ivoirienne, conformément à la législation ivoirienne sur la nationalité. Cette décision a conduit à sa radiation de la liste électorale, compromettant de fait sa participation à l’élection présidentielle.

Pourtant, dans une tentative de clarification, le ministère de la Justice a déclaré, le 28 avril 2025, que Tidjane Thiam “n’a jamais été apatride” et reste “indiscutablement Ivoirien”, du fait de sa nationalité d’origine acquise à la naissance. Cette position semble en contradiction avec la décision judiciaire, révélant ainsi un flou juridique sur l’interprétation des textes relatifs à la double nationalité et à la perte automatique de la nationalité d’origine en cas de naturalisation étrangère.

Afin de clarifier sa situation et de réaffirmer son attachement à la Côte d’Ivoire, Tidjane Thiam a officiellement renoncé à sa nationalité française, une décision publiée au Journal officiel français le 20 mars 2025. Cependant, cela n’a pas modifié la décision du tribunal, qui estime que la perte de la nationalité ivoirienne est intervenue dès 1987 et que la renonciation récente ne suffit pas à rétablir ses droits civiques sans une démarche légale formelle de réintégration.

À cinq mois d’une élection présidentielle cruciale, cette controverse soulève des suspicions d’instrumentalisation de la justice à des fins politiques. Les partisans de Thiam dénoncent une manœuvre destinée à l’écarter du processus électoral, au moment même où il apparaît comme une figure centrale de l’opposition et une alternative sérieuse au pouvoir en place.

De leur côté, ses détracteurs insistent sur le respect strict des dispositions constitutionnelles, affirmant qu’aucune faveur ne devrait être accordée à un candidat, quel que soit son statut ou son parcours.

La délivrance du certificat de nationalité demeure suspendue à une décision de justice à venir, alors que la pression monte sur les institutions pour clarifier la situation. Si la procédure ne lui est pas favorable, Tidjane Thiam pourrait être empêché de se présenter à l’élection présidentielle, un scénario qui redéfinirait radicalement l’équilibre politique ivoirien à l’aube de 2025.

Affaire Amadou Sall : une enquête explosive sur un système d’enrichissement familial sous l’ère Macky Sall

Le 7 mai 2025 pourrait bien marquer un tournant dans l’après-Macky Sall. Amadou Sall, fils de l’ancien président de la République, est attendu au parquet financier dans le cadre d’une affaire au parfum de scandale, mettant en lumière une vaste nébuleuse financière aux ramifications internationales.

Selon les informations exclusives de SeneNews, la convocation d’Amadou Sall concerne une opération opaque de 10 milliards FCFA en bons de caisse, liés à la société offshore Woodrose Investment Ltd et à un compte logé à Nsia Banque. Cette opération s’inscrit dans une enquête plus vaste portant sur des flux financiers suspects évalués à 125 milliards FCFA.

Au cœur de cette affaire : un système de faveurs présumées dont aurait bénéficié Amadou Sall durant le mandat présidentiel de son père. Selon des sources judiciaires bien introduites, l’enquête révèle un réseau de privilèges familiaux, qui aurait notamment permis à Amadou Sall de contourner la réglementation douanière et fiscale du pays.

D’après les documents confidentiels consultés par SeneNews et corroborés par plusieurs témoignages, des exonérations douanières illégales auraient été accordées pour l’importation de conteneurs remplis de voitures de luxe, toutes enregistrées la même année. « La douane a été privée de plusieurs milliards de francs CFA à cause de ces traitements de faveur », confie un agent de la Direction générale des douanes.

En principe, les exonérations fiscales sont strictement encadrées par la loi et accordées sous conditions : statut d’investisseur, création d’emplois ou situation financière difficile. Or, aucune base légale n’aurait justifié ces exemptions accordées à Amadou Sall, si ce n’est son lien filial avec le président de la République en exercice à l’époque.

« Il passait simplement les conteneurs sans payer un franc. Personne n’osait dire non », rapporte un ancien haut cadre des douanes. Un vide juridique entoure ces pratiques : sans acte administratif dénonçant formellement les exonérations irrégulières, la justice peine aujourd’hui à engager des poursuites pour les faits passés.

Toutefois, le dossier des bons de caisse de 10 milliards FCFA pourrait changer la donne. Cette fois, les soupçons portent sur des flux financiers dissimulés, potentiellement liés à du blanchiment de capitaux en bande organisée, via Woodrose Investment Ltd, une société-écran domiciliée à l’étranger.

La CENTIF (Cellule nationale de traitement des informations financières), dans un rapport remis fin mars, a dressé une cartographie des bénéficiaires de ces flux suspects. Amadou Sall y figure parmi les principaux concernés, selon les extraits consultés.

Farba Ngom : ses avocats contestent la saisie de ses titres fonciers et dénoncent une procédure « irrégulière »

La chambre d’accusation de Dakar est attendue ce mardi pour statuer sur l’appel interjeté par les avocats de Farba Ngom, ancien député et proche de l’ex-président Macky Sall, suite à la saisie de dix titres fonciers lui appartenant. Une affaire à la croisée des chemins entre justice, politique et patrimoine, qui suscite de vives réactions de la part de la défense.

Selon le journal L’As, ce sont les avocats de l’homme politique qui ont révélé l’information lors d’une conférence de presse tenue ce lundi. À cette occasion, Me Baboucar Cissé, membre du collectif de défense, a dénoncé une série d’« irrégularités » dans la procédure judiciaire, pointant une atteinte manifeste aux droits de son client.

Les conseils de Farba Ngom rappellent que dès son placement sous mandat de dépôt, leur client avait proposé de consigner des titres fonciers en guise de caution. Une offre qui, selon eux, a été rejetée par le juge d’instruction au motif que « les cautions devaient être inscrites ». Une seconde tentative de cautionnement, introduite par la suite, a également essuyé un refus catégorique, tant du juge que du parquet.

Mais c’est surtout la contradiction entre ce refus et une ordonnance parallèle qui indigne la défense. En effet, une décision aurait été prise dans le même temps pour permettre l’inscription de mesures conservatoires sur lesdits titres fonciers, permettant ainsi leur saisie. « C’est incompréhensible : on rejette une caution en prétextant que les titres ne sont pas valables, et en parallèle, on ordonne leur saisie », a déploré Me Cissé. Ce dernier fustige également le fait que l’ordonnance de saisie ne leur ait été notifiée que trois semaines après sa prise.

Estimant que les droits de la défense ont été bafoués, Me Cissé n’exclut pas de porter l’affaire devant la Cour de justice de la CEDEAO. « Il y a violation manifeste des droits de la défense », a-t-il affirmé, entouré de ses confrères, bien décidés à contester cette procédure jugée injuste.

Nouvelle poursuite judiciaire contre Abdou Nguer : l’enseignant porte plainte pour diffamation

Déjà incarcéré à la prison de Rebeuss dans le cadre d’une autre procédure judiciaire, Abdou Nguer se retrouve à nouveau confronté à la justice. Cette fois, il est poursuivi pour diffamation, un délit prévu par le Code pénal sénégalais, à l’initiative d’un enseignant qui estime avoir été publiquement calomnié.

À l’origine de cette nouvelle procédure, des propos qu’Abdou Nguer aurait tenus publiquement à l’encontre de l’enseignant plaignant. Il aurait affirmé que ce dernier n’était plus en service dans l’Éducation nationale. Or, selon le plaignant, cette déclaration est non seulement fausse, mais porte également atteinte à son honneur professionnel. Il rappelle qu’il a récemment participé, à titre officiel, à la dernière édition du Grand Prix du Chef de l’État pour l’Enseignant, ce qui contredit formellement les accusations de désengagement professionnel portées à son encontre.

Le Code pénal sénégalais définit la diffamation comme « l’allégation ou l’imputation d’un fait précis, portant atteinte à l’honneur ou à la considération d’une personne », dès lors que cette allégation est rendue publique. Que les propos soient diffusés par voie de presse, sur les réseaux sociaux ou dans un cadre ouvert au public, ils peuvent donner lieu à des poursuites correctionnelles, indépendamment de la présence ou non de la personne diffamée.

Dans cette affaire, l’enseignant a choisi la voie de la citation directe, permettant de saisir le juge sans passer par une instruction préalable du parquet. Une audience est initialement prévue devant le tribunal correctionnel de Dakar le 28 mai prochain. Toutefois, cette date pourrait être repoussée en raison du paiement de la consignation, une somme que le plaignant doit déposer pour valider la poursuite de la procédure.

Une fois cette étape franchie, le dossier entrera dans sa phase contentieuse. Il s’agira alors de déterminer la véracité des propos d’Abdou Nguer, leur caractère public et leur éventuelle portée diffamatoire.

Si Abdou Nguer est reconnu coupable, il encourt une amende et potentiellement une peine d’emprisonnement, selon la gravité des faits reprochés et leur impact. Cette nouvelle condamnation, si elle intervient, viendrait alourdir son casier judiciaire et pourrait prolonger sa détention actuelle, alors qu’il est déjà incarcéré dans une autre affaire.

Sénégal : 6 milliards de FCFA versés à deux entreprises après les émeutes – une affaire qui inquiète

Une affaire suscite de vives interrogations au Sénégal, à la suite de révélations du journal L’Observateur sur des paiements controversés effectués par l’État à deux entreprises privées peu après les violentes manifestations du 9 février 2024. Selon le quotidien, près de 6 milliards de francs CFA ont été débloqués au profit des sociétés Synergies Afrique (4,9 milliards) et Henan Chine (791 millions) sous forme de Certificats nominatifs d’obligation (CNO), datés du 26 mars 2024, soit à peine deux jours après l’élection présidentielle ayant consacré Bassirou Diomaye Faye.

Officiellement, ces fonds ont été octroyés au titre de réparations pour des dommages que ces entreprises auraient subis lors des émeutes. Toutefois, plusieurs zones d’ombre entourent la légitimité et le timing de ces paiements. En premier lieu, la Cour des comptes s’interroge sur la pertinence de telles indemnisations, surtout dans un contexte de transition politique où seules les affaires courantes sont censées être traitées.

De plus, la loi impose aux entreprises d’être assurées contre les risques liés à leurs activités. Pourquoi alors mobiliser des ressources publiques pour compenser des pertes qui, en principe, relèvent des assureurs ? Cette question, soulignée par les observateurs, alimente les soupçons de mauvaise gestion, voire de liquidation précipitée de fonds publics à la fin du mandat de l’ancien régime.

Le moment choisi pour ces décaissements – à peine 48 heures après un scrutin décisif – suscite un malaise certain. Pour de nombreux analystes, cela laisse planer le doute sur un possible arrangement de dernière minute ou une tentative de récompenser certaines entreprises proches du pouvoir sortant.

L’Observateur, à l’origine de ces révélations, parle d’une affaire « aussi opaque que préoccupante », exigeant transparence et redevabilité. Le nouveau gouvernement, porté par une promesse de rupture et de bonne gouvernance, pourrait être contraint de lancer une enquête approfondie pour faire toute la lumière sur cette opération.

Alors que le président Diomaye Faye s’est engagé à renforcer la lutte contre la corruption et à réformer la gestion des deniers publics, cette affaire constitue un premier test de crédibilité pour les nouvelles autorités. Plusieurs voix s’élèvent déjà pour demander des audits rigoureux et des sanctions, si des irrégularités sont confirmées.

En attendant les conclusions d’une éventuelle enquête, cette affaire illustre les défis auxquels est confrontée la nouvelle administration : tourner la page d’un système souvent critiqué pour son opacité, tout en rassurant l’opinion sur sa volonté de rompre avec les pratiques du passé.

Bignona paralysée : un simple contrôle routier déclenche une crise sociale autour de l’Imam El Hadj Ousmane Fansou Bodian

Ce qui aurait pu rester un banal contrôle routier a fini par faire vaciller le calme de toute une ville. Bignona, localité habituellement dynamique du sud du Sénégal, a vécu une journée de paralysie totale ce mardi, suite à un accrochage entre des gendarmes et des talibés de l’Imam El Hadj Ousmane Fansou Bodian.

Une étincelle sur l’axe Diégoune

L’incident remonte à dimanche. Sur la route menant à Diégoune, des gendarmes effectuent un contrôle de routine. Un véhicule est arrêté, suspecté de surcharge. À bord : des membres du cortège de l’Imam, en route pour célébrer la 33e édition de son Gamou, un rendez-vous religieux incontournable à Bignona. La tension monte rapidement. Ce qui commence comme un simple contrôle dégénère en affrontement verbal, puis en échauffourées entre forces de l’ordre et talibés.

Une ville en arrêt total

La réaction ne se fait pas attendre. Dès mardi matin, la ville est figée. Des groupes de jeunes, manifestement solidaires de leur guide spirituel, dressent des barricades à travers plusieurs quartiers. Les boutiques sont fermées, les routes bloquées, les écoles désertées. Des élèves sont délogés, des chauffeurs dissuadés de prendre la route : Bignona entre en veille forcée.

Malgré les appels au calme lancés par l’Imam lui-même et les tentatives de médiation entreprises dès lundi entre ses proches, les autorités locales et la gendarmerie, la colère reste vive sur le terrain.

Un révélateur d’un malaise plus profond

Cet épisode, au-delà de son apparente banalité, expose des tensions plus profondes. Il met en lumière la délicate relation entre les forces de sécurité et une jeunesse fidèle à des figures religieuses charismatiques. À Bignona, l’Imam El Hadj Ousmane Fansou Bodian n’est pas seulement un homme de foi. Il incarne une autorité morale et sociale, respectée et suivie, notamment par une jeunesse en quête de repères.

Dans un contexte où les figures religieuses jouent un rôle crucial dans la cohésion sociale, toute atteinte — même perçue — à leur dignité peut rapidement enflammer les esprits.

Vers un retour à la normale ?

Ce mardi soir, la ville reste suspendue à l’issue des nouvelles négociations entamées entre les parties prenantes. Les habitants, fatigués mais inquiets, espèrent un retour rapide à la normale. Mais l’événement laisse un goût amer : celui d’un climat de tension latent, où la moindre étincelle peut provoquer un embrasement.

Scandale politico-financier : Abdou Karim Mbacké sous mandat de dépôt, l’affaire s’élargit

Le vaste scandale politico-financier révélé par le rapport explosif de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) continue de secouer les cercles du pouvoir et du monde des affaires au Sénégal. Ce lundi, une nouvelle arrestation de poids vient étoffer la liste déjà longue des mis en cause : Abdou Karim Mbacké a été placé sous mandat de dépôt dans le cadre d’une enquête pour blanchiment de capitaux, association de malfaiteurs et complicité d’escroquerie.

Mis en cause dans une transaction douteuse portant sur 10 milliards de francs CFA, Mbacké est désormais formellement inculpé dans cette affaire tentaculaire. Les autorités judiciaires le soupçonnent d’avoir joué un rôle clé dans un réseau structuré de détournement présumé de fonds publics et de transferts financiers occultes à l’échelle transnationale.

Il rejoint en détention Ndèye Seynabou Ndiaye, gérante de la société Woodrose Investment Ltd, écrouée depuis peu pour les mêmes chefs d’accusation. D’après les éléments du dossier, Ndiaye aurait facilité des opérations de blanchiment à travers des circuits financiers complexes, dissimulant l’origine et la destination de sommes colossales.

Le dossier, déjà sulfureux, porte désormais sur un montant global de 31 milliards de francs CFA. Les noms de Tahirou Sarr, homme d’affaires réputé, et de Farba Ngom, député influent et proche du cercle présidentiel, continuent de planer comme de lourdes ombres sur cette enquête qui prend chaque jour davantage l’allure d’un séisme judiciaire.

Si ces derniers n’ont pas encore été inquiétés officiellement par la justice, leur implication présumée dans les réseaux mis à nu par la CENTIF attise l’attention de l’opinion publique et la pression médiatique. Pour beaucoup, ce scandale pourrait bien être l’un des plus grands de la dernière décennie, tant par l’ampleur des montants en jeu que par le profil des personnes citées.

Le parquet, de son côté, affiche une volonté claire de faire toute la lumière sur cette affaire. L’instruction suit son cours et, selon des sources proches du dossier, d’autres arrestations pourraient survenir dans les jours à venir.

Burkina Faso: Chute stratégique à Diapaga : le JNIM frappe l’Est

Burkina Faso – 13 mai 2025, 20h00

Nouvelle avancée foudroyante des groupes jihadistes au Burkina Faso. La base militaire de Diapaga, dans la province de la Tapoa (région de l’Est), est tombée ce soir aux mains du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM). L’attaque, survenue peu après 20h, a été d’une violence fulgurante.

Selon des sources locales concordantes, les forces burkinabè – composées d’éléments du Bataillon d’intervention rapide (BIR) et de Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) – ont été débordées en quelques dizaines de minutes. Certains ont été contraints de battre en retraite, d’autres auraient été neutralisés. L’ennemi, bien organisé et lourdement armé, contrôle désormais les lieux.

Les premiers rapports évoquent un pillage systématique : armes, munitions, véhicules militaires – tout ce qui pouvait être emporté l’a été. Pire : des mouvements suspects ont été observés autour de la ville de Diapaga, suggérant qu’une offensive sur l’agglomération elle-même pourrait suivre dans les prochaines heures.

Cette attaque survient à peine deux jours après la chute de Djibo, dans le Nord. Deux bastions stratégiques perdus en moins de 48 heures. L’accélération de la perte de contrôle de plusieurs zones critiques du territoire burkinabè ne laisse plus de place au doute : l’État est en train de perdre simultanément plusieurs fronts, tant dans l’Est que dans le Sahel.

Face à cette réalité brutale, une question s’impose : que reste-t-il de la capacité de riposte de l’armée burkinabè ? Et surtout, où est la stratégie ?

Affaire à suivre!

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