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Affaire Aïssatou Diop Fall : bras de fer juridique autour de la liberté de la presse au Sénégal

La journaliste sénégalaise Aïssatou Diop Fall se retrouve au cœur d’une vive polémique après avoir reçu, le 25 avril 2025, un arrêté du Ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique lui enjoignant de suspendre toutes les activités de ses médias. Sont visés : la chaîne YouTube Public Sn TV, le quotidien Le Public et le site Public.sn.

Face à cette décision qu’elle qualifie d’abusive et d’illégale, Aïssatou Diop Fall a décidé de contre-attaquer sur le terrain judiciaire. Son avocat, Me Abdou Dialy Kane, a introduit un recours pour excès de pouvoir devant la Cour suprême du Sénégal, en invoquant l’article 178 du Code de la presse.

Le recours a été jugé recevable par la haute juridiction, conformément à l’article 74-1 de la loi organique n°2017-09 relative à la Cour suprême, modifiée par la loi n°2022-16. Il respecte également les exigences de forme fixées par l’article 33 de la même loi.

Dans un communiqué transmis à la presse, Me Kane affirme que le ministre a outrepassé ses compétences en imposant une procédure de validation des organes de presse via une plateforme numérique, sans aucune base légale claire. Selon lui, cette démarche constitue une « tentative manifeste de museler la presse indépendante », et il annonce que sa cliente compte faire valoir ses droits par tous les moyens de droit.

Cette affaire intervient dans un contexte où les rapports entre le pouvoir exécutif et les médias sont de plus en plus tendus. Plusieurs acteurs du secteur dénoncent une volonté grandissante de contrôle politique sur les organes de presse, en particulier ceux perçus comme critiques vis-à-vis des autorités.

L’affaire relance ainsi le débat sur les conditions d’exercice du journalisme au Sénégal, la régulation des médias et les limites du pouvoir exécutif en matière de communication. Elle pose également la question du rôle et de l’indépendance des instances de régulation, à l’heure où le numérique bouleverse les équilibres traditionnels du secteur.

En attendant la décision de la Cour suprême, l’opinion publique reste divisée. Tandis que certains saluent une tentative de mettre de l’ordre dans un paysage médiatique jugé parfois anarchique, d’autres voient dans cette affaire un dangereux précédent pour la liberté de la presse.


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