Suivez-nous

Justice

Affaire des chèques volés au Trésor : des aveux accablants et le cerveau présumé passe aux aveux partiels

Le scandale des chèques volés au Trésor public sénégalais prend une nouvelle tournure explosive, avec des révélations qui mettent à nu une vaste fraude impliquant transitaires, commerçants et fonctionnaires. Alors que l’enquête se poursuit à la Division des investigations criminelles (DIC), plusieurs acteurs mis en cause dans cette affaire ont commencé à coopérer, allant jusqu’à reconnaître les faits et à rembourser une partie des fonds détournés.

Selon des informations rapportées par le journal Libération, plusieurs transitaires, parmi lesquels Mamadou Ly, gérant de Médina Transit, ont fait des aveux jugés accablants par les enquêteurs. Ce dernier a reconnu avoir reçu deux chèques d’un montant cumulé de plus d’1,3 milliard de FCFA des mains de son voisin, Pape Galaye Thiaw, un commerçant de téléphones. Il affirme avoir versé à ce dernier une commission de 10%, tout en prétendant ne pas connaître l’origine frauduleuse des chèques.

Même scénario du côté de Lamine Ba, responsable de Touba Darou Salam Transit, qui a admis avoir encaissé des chèques totalisant plus de 1,4 milliard FCFA, également fournis par le même Pape Galaye Thiaw. Ce dernier, aujourd’hui introuvable, est présenté comme un simple exécutant. Selon les témoignages recueillis, il serait trop peu structuré pour avoir lui-même orchestré le vol des chèques, ce qui laisse entrevoir l’existence d’un réseau plus vaste et mieux organisé.

Les investigations ont rapidement mené vers Mansour Kane, un contrôleur du Trésor déjà incarcéré dans une autre affaire de faux chèque portant sur 400 millions FCFA. Plusieurs transitaires l’ont directement désigné comme étant au cœur du système. L’un d’eux, Abdoulaye Ba, de Niany Transit, a déclaré avoir reçu de lui un chèque de 547 millions FCFA moyennant une commission de 12%.

Extrait de prison pour être confronté à ces accusations, Mansour Kane a d’abord tout nié, avant de finir par reconnaître, face aux éléments présentés, avoir remis deux chèques à Ahmed Tidiane Nam et Ramatoulaye Fall. Il a cependant rejeté toute implication dans les autres cas, estimant qu’on cherche à faire de lui le bouc émissaire d’un système plus complexe : « J’ai exploité une faille du système, mais comme je suis le premier à avoir été arrêté, on veut tout me faire endosser », a-t-il déclaré lors de son audition.

Ces confessions ont conduit le parquet financier à demander l’élargissement des investigations. Les enquêteurs cherchent désormais à remonter la chaîne, pour déterminer l’ampleur exacte de la fraude et identifier les autres complices, notamment au sein de l’administration du Trésor.

Ce scandale met en lumière la vulnérabilité des mécanismes de contrôle dans la gestion des fonds publics et pose, une nouvelle fois, la question de la transparence et de la responsabilité dans les finances de l’État. Le public reste suspendu à l’évolution de cette affaire tentaculaire, dont les ramifications pourraient secouer davantage les institutions concernées.


En savoir plus sur LE DAKAROIS

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Cliquez pour commenter

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité
Publicité

Facebook

BUZZ

À voir

Plus dans Justice

En savoir plus sur LE DAKAROIS

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture