Le 37e sommet de l’Union africaine (UA), qui s’est ouvert à Addis-Abeba le samedi 17 février, a débuté sur fond de multiples crises et tensions à travers le continent. Parmi les sujets majeurs abordés figurent les changements anticonstitutionnels, les putschs militaires et les conflits en cours, mettant ainsi en lumière les défis considérables auxquels l’Afrique est confrontée.
Dans son discours inaugural lors de la séance plénière, Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA, n’a pas hésité à évoquer les crises graves affectant différents pays du continent. Il a mentionné le Soudan, en proie à des tensions internes exacerbées par ses élites dirigeantes, ainsi que la Libye, confrontée à des ingérences extérieures. De plus, il a souligné les politiques de lutte contre le terrorisme qui se révèlent inefficaces, la montée des changements anticonstitutionnels et la fragilité de la CEDEAO suite au retrait de certains pays du Sahel. La crise politique au Sénégal et la recrudescence de la violence dans l’est de la RDC ont également été évoquées.
Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, en tant qu’hôte du sommet, a mis en avant les progrès réalisés par l’Afrique depuis la fin de la colonisation, tout en soulignant les défis à venir. Il a notamment évoqué la nécessité d’une éducation pour tous, le thème principal du sommet, ainsi que les enjeux liés au changement climatique et à la réforme de l’architecture financière mondiale. Ces sujets ont été appuyés par Azali Assoumani, président comorien, qui a plaidé en faveur de l’exploitation de l' »économie bleue » comme levier de développement pour les Comores.
Par ailleurs, l’Afrique cherche à renforcer son influence sur la scène internationale, notamment depuis son admission au sein du G20 en septembre dernier.
Sur le plan international, la situation au Moyen-Orient, notamment la guerre à Gaza, a été au cœur des débats. Le secrétaire général de la Ligue arabe a dénoncé les actions qualifiées de « barbares » menées par Israël, tandis que le Premier ministre palestinien a remercié l’Union africaine pour son soutien à la Palestine.
En tant qu’invité d’honneur, le président brésilien Lula da Silva a été chaleureusement accueilli, plaidant pour un nouvel ordre mondial dans lequel l’Afrique jouerait un rôle central.
Enfin, la Mauritanie a été confirmée à la présidence tournante de l’Union africaine pour les douze prochains mois, avec l’Angola comme vice-président.
Cependant, les sujets les plus brûlants sont discutés en coulisses, notamment les violences croissantes dans l’est de la RDC. Un mini-sommet extraordinaire, initié par le président angolais João Lourenço, s’est tenu en marge du sommet pour aborder cette crise. Malgré les efforts pour faciliter le dialogue entre les parties, les relations exécrables entre le Rwanda et la RDC ont entravé les discussions. Des entretiens bilatéraux séparés entre les dirigeants congolais et rwandais sont prévus dans les prochaines semaines, sous la médiation de l’Angola.
La recherche de solutions aux crises internes et externes reste donc au cœur des préoccupations de l’UA, dans un contexte régional et international marqué par l’instabilité et les tensions croissantes.
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