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Cabrousse : affrontements et indignation après l’interdiction de la fête traditionnelle « Undo Mayo »

Cabrousse, village emblématique du département d’Oussouye, a été secoué ce mercredi 30 avril par une vive tension sociale. À l’origine de la colère : un arrêté préfectoral interdisant la tenue de « Undo Mayo », une fête rituelle ancestrale chère aux populations locales. Cette mesure jugée arbitraire a déclenché une mobilisation spontanée de jeunes et de femmes du bois sacré, profondément attachés à la préservation de leur patrimoine culturel.

Dès les premières heures de la journée, des jeunes manifestants ont investi le chemin menant à la plage pour contester l’interdiction, criant leur ras-le-bol face à ce qu’ils considèrent comme une « négation des racines diola ». En réaction, les forces de l’ordre ont rapidement été déployées avec un important dispositif sécuritaire. Des grenades lacrymogènes ont été tirées pour disperser les manifestants, entraînant une montée de tension dans ce village habituellement paisible.

Mais ce n’est pas tout. Les femmes issues du bois sacré, gardiennes des traditions et figures respectées dans l’univers initiatique diola, sont sorties de leur réserve, rejoignant la mobilisation. Leur message est clair : « Undo Mayo n’est pas qu’une fête, c’est un pilier identitaire ». Cette réaction inédite des femmes a accentué la portée symbolique de la protestation.

Parallèlement aux affrontements, une délégation des organisateurs de la cérémonie a été reçue par le gouverneur de la région de Ziguinchor, dans une tentative d’apaisement. À 17 heures, une accalmie a été constatée, même si la tension restait palpable et les forces de sécurité continuaient de verrouiller l’accès à la plage. Le trafic sur l’axe Ziguinchor-Cap Skirring a été renforcé, preuve de la prudence des autorités devant un contexte aussi sensible.

Les raisons officielles de l’interdiction n’ont pas encore été communiquées. Ce flou alimente les critiques. Les maires de Diembering et d’Oussouye ont pris position contre l’arrêté préfectoral, dénonçant une décision prise sans consultation locale, contraire aux dynamiques communautaires et au respect des cultures locales.

Sur les réseaux sociaux, des vidéos de jeunes célébrant « Undo Mayo » en cachette circulent, défiant l’interdiction et revendiquant une victoire morale face à l’autorité. Pour ces jeunes, maintenir la cérémonie malgré tout revient à « protéger l’âme du territoire ».


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