Maroc-Sénégal : Me Aissata Tall Sall défend la ratification et dénonce les rumeurs sur Macky Sall

Lors de l’examen du projet de loi autorisant le Président Bassirou Diomaye Faye à ratifier une convention entre le Sénégal et le Maroc, Me Aissata Tall Sall, présidente du groupe parlementaire Takku Walu Sénégal, a tenu à clarifier les enjeux de ce texte. Tout en soutenant la ratification, elle a démenti les rumeurs impliquant l’ancien président Macky Sall dans cette affaire.

Dès le début de son intervention, Me Aissata Tall Sall a affirmé son soutien à la ratification de cette convention, insistant sur son utilité. « Nous ne la refuserons pas, car nous en connaissons l’importance et le sens », a-t-elle déclaré. S’appuyant sur son expérience en tant qu’avocate ayant plaidé au Maroc, elle a expliqué : « J’ai visité la prison marocaine. C’est une prison moderne, modèle. Mais être détenu à l’étranger, c’est souffrir doublement. C’est pourquoi je voterai cette convention. »

La députée a ensuite soulevé des questions sur le moment choisi pour cette ratification. « Pourquoi ne l’avons-nous pas ratifiée plus tôt ? » a-t-elle demandé. Elle a mis en avant la différence entre les relations internationales, régies par le droit, et la diplomatie, qui joue un rôle clé dans le choix de ratifier ou non une convention.

Selon elle, la ratification dépend aussi des intérêts en jeu. « Combien de Sénégalais étaient concernés à l’époque où nous aurions pu ratifier cette convention ? Était-ce dans notre intérêt à ce moment-là ? » s’est-elle interrogée.

Me Aissata Tall Sall a ensuite dénoncé les rumeurs qui ont placé Macky Sall au cœur de cette affaire, rejetant les spéculations sur un lien entre l’ancien président et la convention. « Pourquoi subitement tout le monde parle de Macky Sall dans cette discussion ? », s’est-elle étonnée.

Elle a fustigé les « soi-disant juristes » qui ont propagé ces rumeurs, les comparant aux médecins du Malade Imaginaire de Molière : « Ils ne connaissent rien au droit et ont affirmé que cette loi concernait Macky Sall. Et tout le monde s’est mis à épiloguer… »

Saluant l’intervention de Fatou Diop Cissé, présidente de la Commission, qui a clarifié que Macky Sall n’était « en rien concerné », elle a dénoncé les fausses informations circulant sur son séjour au Maroc.

« De rumeur en rumeur, on a prétendu que ce n’est pas Macky Sall qui a choisi de quitter le Maroc, mais que le roi lui aurait demandé de partir. » Elle a rappelé que le peuple marocain avait témoigné son attachement à l’ex-président en peignant son portrait sur un mur.

Dénonçant le rôle néfaste des fausses informations, Me Aissata Tall Sall a lancé : « La rumeur n’a jamais donné à manger, jamais signé un contrat de travail, jamais rendu heureux. » Elle a appelé à mettre un terme aux polémiques inutiles.

Enfin, elle a défendu la décision de Macky Sall de s’installer au Maroc après son départ du pouvoir : « Il a choisi de vivre au Maroc, c’est sa liberté. Il avait dit qu’il ne voulait pas déranger le nouveau pouvoir et qu’il resterait en Afrique. Il a tenu parole. »

Elle conclut sur un appel au réalisme : « Il est temps de tourner la page et de nous concentrer sur l’essentiel. »

Affaire Farba Ngom : Une nouvelle stratégie de défense avec une nouvelle offre de cautionnement déposée auprès de l’AJE

Dans son édition de ce mardi 11 mars, L’Observateur révèle une nouvelle tournure dans l’affaire judiciaire impliquant Farba Ngom. Le maire des Agnam, poursuivi pour escroquerie de deniers publics, association de malfaiteurs et blanchiment de capitaux, cherche une nouvelle fois à obtenir une mise en liberté provisoire.

Selon le quotidien du Groupe Futurs Médias (GFM), la défense de Farba Ngom a déposé ce lundi une nouvelle requête, formulant une offre de cautionnement, non plus auprès du magistrat instructeur, mais cette fois à l’Agent judiciaire de l’État (AJE). Une manœuvre qui marque un changement de stratégie de la part de ses avocats.

Cette nouvelle démarche intervient après le rejet de la première caution proposée par la défense. Celle-ci était composée de titres fonciers estimés à 34 milliards de francs CFA, destinés à couvrir les 31 milliards mis en cause dans le premier dossier. Toutefois, L’Observateur rapporte que ces montants ont été saisis à titre conservatoire par l’État, rendant ainsi la caution inopérante aux yeux du magistrat instructeur.

Des sources judiciaires citées par le journal indiquent même que seuls 20 millions de francs CFA auraient été retrouvés dans les comptes bancaires saisis. Un montant jugé insuffisant pour justifier la mise en liberté provisoire de l’ancien député et proche de l’ancien pouvoir.

Face à cette impasse, les avocats de Farba Ngom ont revu leur copie. Selon L’Obs, cette nouvelle requête auprès de l’AJE vise à rouvrir la voie à une nouvelle demande de mise en liberté provisoire, cette fois devant le Pool judiciaire financier (PJF), particulièrement dans le cadre du second dossier dans lequel leur client est également poursuivi.

Ce deuxième volet de l’affaire porte sur un montant encore plus important : 91 milliards de francs CFA. Farba Ngom y est cette fois accusé de complicité de détournement de fonds, un dossier dans lequel Tahirou Sarr est considéré comme le principal mis en cause.

Pour renforcer leur position, les avocats de Farba Ngom s’appuient désormais sur la caution colossale de 394 milliards de francs CFA fournie par Tahirou Sarr. Une manière, peut-être, de démontrer la capacité à garantir les montants en jeu, et de convaincre les autorités judiciaires d’accéder à une demande de liberté provisoire.

L’activiste Ardo Gningue placé en garde à vue après son audition à la Division spéciale de cybersécurité

Convoqué ce lundi par la Division spéciale de cybersécurité (DSC), l’activiste Ardo Gningue a été placé en garde à vue à l’issue de son audition. Il est reproché à ce dernier des propos jugés contraires aux bonnes mœurs, diffusés sur sa page Facebook.

Selon des informations obtenues par Seneweb, c’est le procureur de la République qui s’est autosaisi du dossier, en raison de la teneur des publications de l’activiste sur les réseaux sociaux. Lors de son interrogatoire, Ardo Gningue a assumé l’intégralité de ses écrits, tout en affirmant n’avoir insulté personne.

Sauf changement de dernière minute, il devrait être présenté, ce mardi, devant le procureur qui décidera des suites à donner à cette affaire.

L’interpellation d’Ardo Gningue suscite déjà de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, notamment parmi ses partisans, qui dénoncent une atteinte à la liberté d’expression. En attendant, le sort de l’activiste repose désormais entre les mains du parquet.

Enquête sur des conventions entre l’État du Sénégal et le cabinet Lazareff Le Bars : le parquet financier ouvre une information judiciaire

Une nouvelle affaire secoue les sphères politico-financières du Sénégal. Selon le journal Libération, une enquête a été ouverte par le parquet financier concernant les conventions signées entre l’État du Sénégal, sous la présidence de Macky Sall, et le prestigieux cabinet français Lazareff Le Bars, spécialisé dans l’arbitrage international, les contentieux et le conseil juridique et fiscal en Afrique.

Au cœur de cette enquête : des soupçons de blanchiment de capitaux. L’Agent judiciaire de l’État (AJE) s’est d’ailleurs constitué partie civile dans ce dossier, ce qui témoigne de la gravité des faits présumés.

D’après les informations relayées par Libération dans son édition du lundi 10 mars, les autorités judiciaires s’intéressent à une série de virements effectués depuis le Trésor public sénégalais au profit du cabinet français, pour un montant global de 6 milliards 736 millions 215 mille 61 francs CFA, répartis entre avril 2018 et avril 2024.

Plus troublant encore : la dernière transaction recensée aurait été réalisée le 2 avril 2024, jour même de la passation de pouvoir entre le président sortant Macky Sall et son successeur Bassirou Diomaye Faye, fraîchement investi après avoir prêté serment. Ce timing particulier a visiblement renforcé les interrogations du parquet.

Les investigations en cours devraient permettre de déterminer la nature exacte des prestations fournies par le cabinet Lazareff Le Bars, d’identifier les bénéficiaires finaux des fonds et d’évaluer la conformité des contrats avec les règles de la commande publique.

L’affaire pourrait donc rebondir dans les prochains jours, avec d’éventuelles convocations et auditions. Elle intervient dans un contexte de transition politique où les nouvelles autorités semblent vouloir renforcer la transparence dans la gestion des ressources publiques et faire toute la lumière sur certaines pratiques de l’ancien régime.

Affaire Doro Gaye – Colonel Cheikh Sarr : la justice poursuit les investigations

Les poursuites judiciaires visant l’homme d’affaires Doro Gaye et le colonel Cheikh Sarr se poursuivent. La chambre d’accusation a récemment rejeté la requête introduite par l’ancien chef de la Section de recherches de Colobane, qui sollicitait l’annulation de la procédure judiciaire le concernant. Selon le journal Les Échos, cette décision confirme la volonté des autorités judiciaires d’aller au fond du dossier.

L’affaire trouve son origine dans une plainte déposée par Zakiroulah Sow, qui accuse Doro Gaye d’escroquerie dans une transaction immobilière portant sur un terrain situé aux abords de l’aéroport militaire Léopold Sédar Senghor, dont la valeur est estimée à 1,2 milliard de francs CFA. Selon la partie plaignante, l’homme d’affaires se serait indûment enrichi dans cette opération.

Le colonel Cheikh Sarr, quant à lui, est soupçonné d’avoir perçu une somme de 400 millions de francs CFA dans cette affaire. Bien qu’il ait toujours clamé n’avoir joué qu’un rôle d’intermédiaire entre les deux parties, l’officier de gendarmerie avait été placé sous mandat de dépôt avant de bénéficier d’une liberté provisoire. Il avait ensuite déposé une requête pour faire annuler la procédure, invoquant un vice de forme et affirmant que la partie civile ne l’avait jamais cité dans la plainte. Des arguments qui n’ont pas convaincu la chambre d’accusation, laquelle a suivi les réquisitions du parquet en rejetant sa demande.

De son côté, Doro Gaye se trouve actuellement hors du territoire sénégalais. Arrêté puis relâché à Paris, en France, il s’était rendu à l’étranger en violation des conditions de sa liberté provisoire. Son extradition serait désormais à l’étude, selon les informations disponibles.

L’affaire, qui mêle gros enjeux financiers et implications judiciaires de haut niveau, continue ainsi d’alimenter les débats, en attendant de nouveaux développements judiciaires dans les prochaines semaines.

Ardo Gningue convoqué par la Cybercriminalité : l’activiste brise le silence

L’activiste Ardo Gningue a enfin réagi à sa convocation par la Division spéciale de la Cybercriminalité. Après plusieurs jours de silence, il a pris la parole ce samedi pour clarifier sa position et annoncer qu’il se rendra devant les enquêteurs ce lundi à 10h.

Dans un message publié sur ses réseaux sociaux, il a déclaré : « J’ai été convoqué, et ce lundi à 10h inch’Allah, je répondrai à la convocation de la Cybercriminalité. » Par ces mots, Ardo Gningue met fin aux nombreuses interrogations sur son absence de réaction initiale et montre sa volonté de se conformer à la demande des autorités.

À ce stade, les raisons exactes de cette convocation n’ont pas été officiellement précisées. Toutefois, l’annonce de cette procédure a déjà déclenché de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, où les spéculations vont bon train quant à la nature de l’affaire et aux motifs de l’enquête.

Certaines hypothèses évoquent un éventuel lien avec ses prises de position souvent tranchées sur des sujets sensibles, tandis que d’autres y voient une nouvelle illustration des tensions entre certaines figures de la société civile et les autorités.

Alors que l’attente grandit autour de cette convocation, les partisans d’Ardo Gningue suivent de près l’évolution de la situation. Son audition devant la Division spéciale de la Cybercriminalité pourrait apporter des éclaircissements sur les faits qui lui sont reprochés.

Farba Ngom et Tahirou Sarr sous mandat de dépôt : Une affaire de détournement aux enjeux colossaux

L’affaire Farba Ngom et Tahirou Sarr secoue le paysage politico-financier sénégalais. Placés sous mandat de dépôt fin février 2025, le maire des Agnam et l’homme d’affaires font face à de lourdes accusations de détournement de fonds publics, d’escroquerie, d’association de malfaiteurs et de blanchiment de capitaux. Avec des montants astronomiques en jeu, le dossier s’annonce explosif et pourrait déboucher sur des peines sévères si les faits sont avérés.

Les enquêtes du Pool judiciaire financier (PJF) et de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) ont mis en lumière plusieurs affaires impliquant les deux hommes :

• Farba Ngom est cité dans une escroquerie présumée de 31,8 milliards de FCFA et une complicité dans un détournement de 91,6 milliards de FCFA.

• Tahirou Sarr est accusé d’avoir détourné 25,3 milliards de FCFA dans une première affaire et 91,6 milliards de FCFA dans une seconde, où il serait le principal instigateur d’un réseau de blanchiment de capitaux.

Les infractions reprochées relèvent de manœuvres frauduleuses, d’une organisation criminelle et de tentatives de dissimulation de fonds illicites. L’ampleur des sommes détournées a conduit le juge d’instruction à refuser toute mise en liberté provisoire, malgré une tentative de cautionnement de 11 milliards de FCFA en chèque et de titres fonciers évalués à 394 milliards proposée par Tahirou Sarr.

Le Code pénal sénégalais prévoit des peines lourdes pour les infractions reprochées :

• Association de malfaiteurs (article 238) : 5 à 10 ans de réclusion criminelle, voire 20 ans en cas de bande organisée.

• Escroquerie sur les deniers publics (article 152) : Jusqu’à 10 ans de prison et une amende équivalente au préjudice pour un élu comme Farba Ngom. Avec des circonstances aggravantes, la peine peut atteindre 20 ans de travaux forcés.

• Blanchiment de capitaux (article 431-1) : 5 à 10 ans d’emprisonnement et une amende pouvant aller jusqu’au double des sommes blanchies, soit potentiellement 183,2 milliards de FCFA dans le cas des 91,6 milliards en cause.

• Confiscation des biens (article 154) : En l’absence de restitution des fonds, les titres fonciers et comptes bancaires des accusés pourraient être saisis.

Si leur culpabilité est établie, Farba Ngom et Tahirou Sarr risquent des peines cumulées dépassant 20 ans, voire 30 ans en cas de condamnations distinctes pour chaque chef d’accusation.

Dans un contexte de lutte anticorruption renforcée sous le régime Faye-Sonko, cette affaire est suivie de près par l’opinion publique. La justice pourrait chercher à frapper fort en prononçant des sanctions exemplaires contre ces figures influentes.

De leur côté, les avocats des accusés dénoncent une cabale politique et une volonté du pouvoir de neutraliser des adversaires gênants. Ils pointent notamment les cautions proposées par Tahirou Sarr (plus de 400 milliards de FCFA) comme preuve de leur volonté de coopération. Cependant, le Collège des juges d’instruction, sous la présidence d’Idrissa Diarra, reste ferme et refuse toute clémence pour l’instant.

L’issue de cette affaire dépendra des preuves apportées par le parquet financier et de la capacité des avocats à démonter les accusations. Un procès retentissant se profile, avec des répercussions politiques et économiques majeures.

Affaire Lat Diop : Ses avocats demandent une liberté provisoire avec contrôle judiciaire

Les avocats de Lat Diop, ancien ministre des Sports et ex-Directeur général de la Lonase, passent à l’offensive. Après le rejet de leur première demande de mise en liberté, ils ont introduit une nouvelle requête auprès de la Chambre d’accusation du Pool judiciaire financier (PJF), sollicitant cette fois-ci une mise en liberté provisoire assortie d’un contrôle judiciaire ou d’une surveillance électronique.

Le 25 février dernier, le président du collège des juges d’instruction financiers avait refusé la demande de liberté provisoire. Il avait justifié sa décision par l’absence de consignation ou de remboursement de la somme en cause, estimée à 8 milliards de francs CFA. Par ailleurs, il avait souligné qu’une commission rogatoire internationale adressée aux autorités françaises n’avait pas encore été exécutée, ce qui compliquait l’avancement de l’enquête. Autre élément invoqué par la justice : le risque de « collusion frauduleuse », qui pourrait nuire à l’instruction du dossier.

Face à cette décision, les avocats de Lat Diop contestent fermement les arguments du magistrat instructeur. Selon eux, la somme en question ne relève pas de la responsabilité de leur client, mais plutôt de la Lonase, qui en serait redevable au fisc. Ils insistent sur le fait que Lat Diop ne saurait être tenu personnellement responsable de cette dette fiscale.

En outre, ses défenseurs estiment que l’ancien ministre et responsable de l’Alliance pour la République (APR) présente toutes les garanties de représentation. À leurs yeux, il n’existe aucun risque de fuite ou d’entrave à l’enquête qui justifierait son maintien en détention.

La balle est désormais dans le camp de la Chambre d’accusation du PJF, qui devra examiner cette nouvelle demande et trancher sur le sort judiciaire de Lat Diop. Cette affaire, qui implique une figure politique de premier plan, reste suivie de près par l’opinion publique et pourrait avoir des répercussions importantes sur le paysage politique et judiciaire du pays.

Affaire de la Range Rover : La Cour d’Appel de Dakar confirme l’annulation de la procédure

L’affaire de la Range Rover, impliquant le chanteur Wally Seck, le footballeur Ibou Touré et d’autres prévenus, a connu un nouveau rebondissement. La Cour d’Appel de Dakar a confirmé la décision rendue en première instance, annulant ainsi toute la procédure pour des vices de forme.

Pour rappel, Wally Seck et ses co-prévenus étaient poursuivis pour association de malfaiteurs, escroquerie, faux et usage de faux dans un document administratif, ainsi que complicité de ces infractions. L’affaire avait été portée en justice par Lamarana Diallo, qui se considère comme victime dans ce dossier.

Le Tribunal correctionnel, qui avait jugé l’affaire le 21 avril 2022, avait décidé d’annuler toute la procédure en raison d’« exceptions de nullité » soulevées par la défense. Parmi ces irrégularités, figurait notamment la violation de l’article 5 du règlement de l’UEMOA, garantissant à un prévenu le droit d’être assisté par un avocat dès son interpellation. La défense avait mis en avant ce manquement fondamental pour obtenir l’annulation du dossier.

Saisie de l’affaire, la Cour d’Appel de Dakar a confirmé la décision du tribunal correctionnel, rejetant ainsi les arguments de la partie civile. Ce verdict, bien que favorable aux prévenus, ne signe pas encore la fin du feuilleton judiciaire.

En effet, l’avocat de la partie civile, Me Boubacar Dramé, n’entend pas en rester là. Contacté par Les Échos, il a annoncé son intention de se pourvoir en cassation afin de contester la décision de la Cour d’Appel.

Bénin : Yerim Sow et l’État face à un arbitrage décisif au CIRDI

L’homme d’affaires sénégalais Yerim Sow, déjà condamné par la justice béninoise et visé par un avis de recherche dans le pays, est engagé dans une bataille judiciaire d’envergure contre l’État du Bénin. Depuis 2020, il tente d’obtenir réparation devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), une institution de la Banque mondiale spécialisée dans l’arbitrage international.

Au cœur de cette affaire se trouve un projet hôtelier que Yerim Sow affirme avoir financé à hauteur de 20 milliards de francs CFA. Selon ses avocats, l’établissement a été démoli par les autorités béninoises avant même son achèvement, une décision qu’ils jugent arbitraire et préjudiciable à leur client. L’homme d’affaires a ainsi saisi le CIRDI pour réclamer des compensations à l’État béninois, estimant que ses investissements ont été injustement anéantis.

De son côté, le gouvernement béninois conteste ces allégations et assure que Yerim Sow n’a pas respecté les engagements pris lors de l’attribution du projet, accordée sous une administration antérieure. Pour sa défense, l’État a présenté au tribunal arbitral des décisions de justice et divers éléments de preuve attestant, selon lui, des manquements du promoteur.

Depuis son ouverture en octobre 2020, cette affaire a pris un tournant décisif avec la nomination, en avril 2024, de Yas Banifatemi, une juge franco-iranienne renommée dans le domaine de l’arbitrage international. Celle-ci a demandé aux parties de soumettre leurs réquisitions écrites, marquant ainsi une avancée majeure dans le dossier.

Yerim Sow s’est entouré d’une équipe d’avocats internationaux réputés, dont les cabinets Klein Warner, Far Avocats et L.pa-Cgr, pour mener sa défense. De son côté, l’État béninois a mobilisé son agent judiciaire ainsi que le cabinet Squire Patton Boggs, spécialisé dans les litiges de grande envergure.

Les enjeux de cette affaire sont considérables, tant pour Yerim Sow que pour l’État béninois. Une décision en faveur de l’homme d’affaires pourrait forcer le Bénin à verser d’importants dommages et intérêts. À l’inverse, si la justice arbitraire donne raison au gouvernement, cela renforcerait sa position sur la gestion des grands projets économiques.

Mbour-Malicounda : Soulagement des populations après l’intervention musclée de la gendarmerie contre un centre QNET

Un vent de soulagement souffle sur Malicounda Carrefour, à Mbour, après l’opération coup de poing menée par la gendarmerie contre un centre affilié à QNET. Ce lundi 3 mars 2025, aux environs de 17 heures, les forces de l’ordre ont délogé plusieurs individus occupant un immeuble du quartier sous prétexte de formations professionnelles.

Depuis plusieurs jours, les résidents de Malicounda Carrefour exprimaient leur inquiétude face à l’afflux massif d’individus venus de diverses régions du pays. Selon plusieurs témoignages, ces personnes semblaient manipulées et engagées dans une activité aux contours flous. Un véritable « lavage de cerveau », dénoncent certains riverains, qui craignaient une arnaque déguisée sous couvert de formation.

Déjà pointée du doigt au Sénégal, QNET est accusée de pratiquer un système de vente pyramidale assimilable à une escroquerie de type Ponzi. À plusieurs reprises, ses activités ont suscité des plaintes et des poursuites judiciaires dans différentes localités. Ses recruteurs promettent souvent des opportunités d’affaires lucratives, mais plusieurs témoignages font état de pertes financières importantes pour les jeunes enrôlés.

Face à l’escalade des tensions, les autorités ont réagi avec fermeté. La gendarmerie de Mbour a mobilisé plusieurs véhicules 4×4 et un grand nombre d’hommes pour mener l’opération. L’intervention s’est soldée par de nombreuses arrestations, nécessitant plusieurs rotations des forces de l’ordre pour transporter les interpellés vers les brigades de gendarmerie.

L’opération a été accueillie avec satisfaction par les habitants, qui redoutaient que la présence de ce centre déstabilise la tranquillité du quartier et expose la jeunesse locale à une arnaque d’envergure. Beaucoup espèrent désormais que cette action des forces de l’ordre sonnera la fin des agissements de QNET dans la région de Mbour.

Sénégal : Macky Sall bientôt convoqué par la justice pour des irrégularités financières

L’ancien président du Sénégal, Macky Sall, qui a dirigé le pays de 2012 à 2024, pourrait être amené à répondre de sa gestion des finances publiques devant la justice. Le gouvernement sénégalais l’accuse d’être directement responsable des « faux chiffres » révélés dans un récent rapport de la Cour des comptes. Si des poursuites sont officiellement engagées contre lui, ce serait une première historique au Sénégal, un pays qui a jusqu’ici évité de juger ses anciens chefs d’État pour leur gestion au pouvoir.

L’origine de cette affaire remonte au 12 février 2025, lorsque la Cour des comptes du Sénégal a publié un rapport explosif sur les finances publiques sous Macky Sall. Ce document révèle des écarts considérables entre les chiffres annoncés par l’ancienne administration et ceux recalculés par les experts financiers. Selon ce rapport, la dette publique représenterait 99,67 % du PIB, soit bien plus que les chiffres annoncés par l’ancien gouvernement. Le déficit budgétaire de 2023 aurait été de 12,3 %, contre 4,9 % déclarés officiellement par le régime de Macky Sall. Plusieurs dépenses et transactions financières n’auraient pas été correctement enregistrées, voire auraient été maquillées pour masquer la réalité économique du pays. Ces révélations ont immédiatement suscité une réaction du gouvernement actuel, qui accuse Macky Sall et son équipe d’avoir manipulé les finances publiques avant de quitter le pouvoir.

Le porte-parole du gouvernement sénégalais, Moustapha Ndjekk Sarré, n’a pas mâché ses mots lors de son intervention sur la radio privée RFM, le 28 février. Il a affirmé que Macky Sall fera inévitablement face à la justice, le désignant comme le principal responsable d’actes extrêmement graves. Il a ajouté que tout ce qui s’est passé sous son mandat s’est déroulé sous ses ordres et qu’on pourrait même le considérer comme le chef de gang ayant commis des actes criminels. Le gouvernement estime que l’ancien président doit rendre des comptes pour avoir laissé le pays dans une situation financière jugée critique. Selon Moustapha Ndjekk Sarré, Macky Sall aurait donné des ordres directs ayant conduit à ces manipulations comptables, et il ne pourrait donc pas se dédouaner de toute responsabilité.

Depuis son départ du pouvoir en avril 2024, Macky Sall s’est installé au Maroc, où il suit de près l’évolution de la situation politique sénégalaise. Dans un entretien accordé au magazine Jeune Afrique le 27 février, il a vigoureusement rejeté les accusations portées contre lui. Il s’est inscrit en faux contre ces allégations de falsifications, affirmant qu’il s’agissait d’une manœuvre politique orchestrée par le nouveau régime pour salir son bilan. Il rappelle que la Cour des comptes a validé les comptes publics du Sénégal chaque année sous son mandat et que ces nouvelles accusations sont infondées. Il a estimé qu’il était trop facile de revenir après coup et de déclarer que tout était faux, qualifiant ces accusations de ridicules. Il s’est également montré serein face à une éventuelle action judiciaire, déclarant qu’il n’avait peur de rien et que ses adversaires pouvaient poursuivre s’ils le souhaitaient.

Le Sénégal dispose d’un cadre juridique spécifique pour juger ses anciens chefs d’État. Macky Sall bénéficie d’un privilège de juridiction, ce qui signifie qu’il ne peut être jugé que par des instances spéciales. Depuis décembre 2024, l’Assemblée nationale a réactivé la Haute Cour de justice, une juridiction compétente pour juger les anciens présidents et ministres accusés de haute trahison. C’est cette cour qui pourrait être saisie si la justice sénégalaise décide d’engager des poursuites contre Macky Sall. Le porte-parole du gouvernement a précisé que le Sénégal disposait d’une justice indépendante et que si celle-ci estimait que Macky Sall n’avait rien fait, il serait épargné.

Cette affaire intervient dans un contexte où le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye envisage d’abroger la loi d’amnistie adoptée en mars 2024 sous Macky Sall. Cette loi, votée avant l’élection présidentielle de mars dernier, couvrait les faits liés aux violences politiques entre 2021 et 2024, permettant notamment la libération d’Ousmane Sonko, aujourd’hui Premier ministre. Le gouvernement actuel considère cette loi comme un obstacle à la justice et souhaite revenir dessus afin de permettre des poursuites contre les responsables de troubles passés. Si cette abrogation est confirmée, cela pourrait également ouvrir la voie à des poursuites judiciaires pour d’autres anciens membres du gouvernement Sall, notamment dans des affaires de gestion des finances publiques et de répression politique.

L’éventuelle comparution de Macky Sall devant la justice marquerait un tournant inédit pour le Sénégal. Jusqu’ici, aucun ancien président n’a jamais été jugé pour des faits liés à son exercice du pouvoir. Ce dossier pose plusieurs questions cruciales. Certains s’interrogent sur l’indépendance réelle de la justice et craignent que cette affaire ne soit instrumentalisée à des fins politiques. D’autres se demandent si les institutions sénégalaises sont réellement prêtes à juger un ancien président et si l’application de la loi à une figure aussi importante que Macky Sall sera un véritable test pour l’État de droit. L’impact sur la scène politique pourrait également être significatif. Si Macky Sall est poursuivi, cela pourrait affaiblir son parti, l’Alliance pour la République (APR), et bouleverser l’équilibre des forces en vue des prochaines élections.

Alors que les tensions politiques restent vives au Sénégal, la question du sort judiciaire de Macky Sall pourrait bien être l’un des grands enjeux des mois à venir. Si la justice décide d’engager des poursuites, cela pourrait ouvrir une nouvelle ère dans la gouvernance du pays, où les dirigeants ne seraient plus à l’abri de rendre des comptes une fois leur mandat terminé. Mais dans un pays où les affrontements politiques sont souvent intenses, ce dossier pourrait aussi devenir un champ de bataille entre l’ancien et le nouveau régime. Il reste à voir si cette affaire aboutira à un procès ou si elle restera un dossier politique hautement médiatisé, sans réelle suite judiciaire.

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L’arrestation de Farba Ngom : une manœuvre politique orchestrée selon l’APR

Le 27 février 2025, Mouhamadou Ngom, surnommé Farba, a été placé sous mandat de dépôt après son face-à-face avec les juges du Pool Judiciaire financier dans le cadre de l’affaire des 125 milliards de francs CFA. Une décision qui a suscité une vive réaction du Secrétariat Exécutif National de l’APR (SEN APR), le parti au pouvoir, qui accuse Ousmane Sonko, leader de PASTEF, d’être le commanditaire de cette arrestation.

Dans une déclaration publiée le 28 février 2025, l’APR qualifie l’arrestation de Farba Ngom d’« arbitraire » et de « cruelle », estimant qu’elle est le fruit d’une justice manipulée à des fins politiques. Selon le SEN APR, la décision de l’emprisonnement de l’élu serait une « commande politique » lancée par Sonko, qu’il considère comme étant derrière cette opération judiciaire. Le parti au pouvoir rappelle que Sonko aurait menacé publiquement Farba Ngom lors d’une récente déclaration à Matam, ce qui, selon eux, montre que cette arrestation est une exécution d’une directive politique.

Pour l’APR, cette situation illustre, de manière éclatante, ce qu’il appelle une « justice malade » qui serait devenue un simple instrument au service des ambitions politiques de l’opposition. Le SEN APR va même plus loin en affirmant que cette arrestation vise à affaiblir leur parti en ciblant l’un de ses membres les plus influents, et que cette manœuvre s’inscrit dans un complot plus large visant à « museler » l’APR, le principal parti au pouvoir, en l’isolant de ses leaders et de ses voix discordantes.

Le parti appelle, dans ce contexte, à une mobilisation nationale et internationale pour dénoncer ce qu’il considère comme une atteinte grave à la démocratie sénégalaise. Il exhorte également les forces politiques et citoyennes, ainsi que la diaspora, à se rassembler pour faire face à ce qu’il perçoit comme une injustice et un « déni de justice ». Le SEN APR met en garde contre ce qu’il appelle une « instrumentalisation de la justice » à des fins de règlement de comptes politiques, ce qui pourrait, selon eux, déstabiliser le système démocratique du Sénégal.

Le SEN APR appelle également la magistrature à préserver son indépendance, soulignant l’importance de ne pas permettre que la justice devienne un outil pour régler des différends politiques. L’APR demande à ce que les juges ne se laissent pas manipuler par des pressions extérieures et restent fidèles à leur rôle de gardiens de la loi.

L’arrestation de Farba Ngom survient dans un climat politique particulièrement tendu au Sénégal, marqué par des affrontements de plus en plus fréquents entre le pouvoir et l’opposition. La question de l’indépendance de la justice et de son rôle dans la gestion des affaires politiques est au cœur du débat, et cette arrestation n’a fait qu’ajouter de l’huile sur le feu.

Pour l’opposition, cet événement constitue un exemple supplémentaire de la dérive autoritaire du régime en place, qu’ils accusent de vouloir éliminer les voix dissidentes par tous les moyens, y compris par des arrestations politiques. De leur côté, les partisans du pouvoir affirment que ces actions sont nécessaires pour maintenir l’ordre et la stabilité du pays face aux attaques répétées de l’opposition.

La situation actuelle témoigne de la fracture croissante entre le gouvernement et l’opposition, chaque camp cherchant à imposer sa vision de l’avenir du Sénégal. Au cœur de cette bataille se trouve l’influence de la justice, un pilier central sur lequel le destin politique du pays pourrait bien se jouer.

Ainsi, l’arrestation de Farba Ngom, loin d’être un simple incident judiciaire, semble s’inscrire dans un jeu de pouvoir plus large, avec des enjeux politiques, juridiques et démocratiques qui risquent de marquer durablement l’histoire politique du Sénégal.

Affaire Farba Ngom : Abdou Mbow dénonce une « journée sombre » pour la justice sénégalaise

L’arrestation et l’incarcération du député Mouhamadou Ngom, dit Farba, continuent de susciter de vives réactions au sein de la classe politique. Abdou Mbow, ancien président du Groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (BBY), a dénoncé une « journée sombre » pour la justice sénégalaise et a promis une riposte à la hauteur de l’enjeu.

S’exprimant sur RFM, le député a fustigé ce qu’il considère comme une instrumentalisation de la justice à des fins politiques. Selon lui, l’emprisonnement de Farba Ngom n’est que la concrétisation d’une menace proférée par le Premier ministre Ousmane Sonko lors d’un meeting à Agnam. « Sonko avait déclaré publiquement qu’il s’assurerait que Farba ne participerait plus à des élections. Aujourd’hui, il a été inculpé et placé sous mandat de dépôt pour des accusations fallacieuses. C’est un dossier purement politique », a-t-il martelé.

Abdou Mbow ne cache pas son intention de mener la bataille sur le terrain politique. Il assure que BBY et ses alliés utiliseront tous les moyens légaux et stratégiques pour obtenir la libération de leur camarade. « Quand un dossier politique envoie un homme politique en prison, il faut une réponse politique », a-t-il déclaré, tout en insistant sur le fait qu’ils ne tomberont pas dans la violence.

Dans un discours où il a tenté de démarquer son camp de toute attitude belliqueuse, Abdou Mbow a affirmé : « Nous ne sommes ni des brigands ni des voyous. Seuls les voyous cassent, brûlent et vandalisent des biens appartenant à d’honnêtes citoyens. » Il en a profité pour envoyer un message clair au gouvernement, estimant que la répression politique ne suffira pas à étouffer l’opposition : « Si ces gens pensent qu’en emprisonnant des adversaires politiques, ils pourront imposer leur projet funeste, ils se trompent lourdement. L’administration et la justice n’ont jamais gagné d’élections au Sénégal. Nous répondrons de manière stratégique à ces assauts politiques. »

L’incarcération de Farba Ngom, figure influente du nord du pays et proche de l’ancien président Macky Sall, marque une nouvelle escalade dans le climat politique déjà tendu. Alors que l’opposition voit dans cette arrestation une opération de moralisation de la vie publique, ses partisans dénoncent une chasse aux sorcières destinée à éliminer des adversaires avant les élections locales et législatives à venir.

Abus de confiance : Adil Dbilij, ex-DG de Peacock Investments, arrêté et déféré au parquet

L’ancien directeur général de Peacock Investments, Adil Dbilij, a été interpellé par la Division des investigations criminelles (DIC) avant d’être déféré au parquet pour abus de confiance et détournement de fonds. Ce ressortissant marocain se retrouve au cœur d’une affaire financière aux ramifications complexes.

L’affaire a pris une tournure décisive après les révélations du chef-comptable de Peacock Investments, lui-même écroué pour détournement de fonds avant d’être libéré après six mois de détention préventive. Selon les informations rapportées par L’Observateur, ce dernier a avoué avoir détourné 981 millions de FCFA, tout en précisant qu’il n’avait personnellement perçu que 342 millions. Le reste de la somme, soit plus de 600 millions de FCFA, aurait été remis à Adil Dbilij.

Face à ces accusations, Adil Dbilij a nié en bloc toute implication dans cette affaire. Toutefois, ses dénégations n’ont pas convaincu les enquêteurs, qui ont décidé de le placer en garde à vue avant de le déférer devant le procureur. Cette nouvelle arrestation marque une escalade dans le dossier, qui pourrait bientôt connaître de nouveaux rebondissements, notamment avec une éventuelle ouverture d’instruction judiciaire.

Avec ces révélations, Peacock Investments se retrouve au centre d’un scandale financier qui ternit son image. Les actionnaires, alertés par le chef-comptable, pourraient engager d’autres poursuites afin d’éclaircir l’étendue du préjudice subi par la société.

Les prochains jours seront déterminants pour Adil Dbilij, dont le sort dépend désormais de la décision du procureur. Une éventuelle mise en examen pourrait marquer une nouvelle phase dans cette affaire de détournement de plusieurs centaines de millions de francs CFA.

Prison de Rebeuss : Tahirou Sarr partage la chambre 36 avec Khadim Ba de Locafrique

L’homme d’affaires Tahirou Sarr a été placé sous mandat de dépôt ce vendredi par le juge d’instruction financier et écroué à la maison d’arrêt et de correction (MAC) de Rebeuss. Désormais détenu dans le cinquième secteur de cette prison, il partage sa cellule avec une autre personnalité du monde des affaires sénégalais, Khadim Ba, directeur général de Locafrique.

Khadim Ba est incarcéré à Rebeuss depuis octobre 2024 dans le cadre d’un contentieux financier avec la douane sénégalaise. Ce différend porte sur une somme colossale de 215 milliards de FCFA, un montant qui fait de ce dossier l’un des plus sensibles du moment dans les milieux économiques et judiciaires.

De son côté, Tahirou Sarr, dont l’arrestation a surpris plus d’un, rejoint la même cellule, la chambre 36, où il côtoiera désormais le patron de Locafrique. L’homme d’affaires était jusqu’ici connu pour ses activités dans le secteur des finances et de l’immobilier, mais son placement en détention marque un tournant dans sa carrière.

Le cas de Khadim Ba et Tahirou Sarr illustre une tendance croissante où des hommes influents du monde des affaires se retrouvent sous les verrous, souvent en raison de litiges financiers impliquant l’État. Ce durcissement des procédures judiciaires témoigne d’un renforcement du contrôle sur les transactions financières et des mesures de lutte contre les pratiques jugées irrégulières dans les milieux économiques.

L’incarcération de ces deux figures laisse entrevoir des enjeux majeurs autour de la régularité des pratiques financières au Sénégal. Les prochains développements seront suivis de près, notamment quant aux décisions judiciaires qui seront prises dans les semaines à venir.

Sénégal : Tahirou Sarr placé sous mandat de dépôt dans l’affaire des 125 milliards de francs CFA

L’affaire des transactions suspectes révélées par la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) continue de secouer la sphère politico-économique sénégalaise. Après son audition au Pool judiciaire financier (PJF) ce vendredi 28 février, l’homme d’affaires Tahirou Sarr a été placé sous mandat de dépôt et rejoint ainsi son ami et collaborateur Farba Ngom à la prison de Rebeuss.

Tahirou Sarr est impliqué dans un vaste scandale financier portant sur des transactions suspectes évaluées à 125 milliards de francs CFA. L’enquête, initiée par la CENTIF, met en lumière des flux financiers opaques et des détournements présumés d’importantes sommes d’argent.

Dans cette affaire, il est directement accusé d’un détournement de 91,6 milliards de francs CFA. Pour éviter la détention, il aurait proposé un cautionnement d’une valeur colossale, comprenant notamment un titre foncier situé à Mbane, estimé à 394 milliards de francs CFA, selon les informations rapportées par Libération.

L’homme d’affaires aurait également tenté de négocier une sortie de crise en apportant d’autres garanties financières. Toujours selon Libération, il aurait mis sur la table un chèque de 11 milliards de francs CFA ainsi que deux titres fonciers d’une valeur respective de 1 milliard et 12 milliards de francs CFA.

Cependant, ces propositions n’ont pas empêché la justice de le placer en détention provisoire, signe de la gravité des accusations portées contre lui.

L’arrestation de Tahirou Sarr intervient dans un contexte marqué par la détention de Farba Ngom, figure influente du camp présidentiel. Ce dernier est considéré comme l’accusé principal dans cette affaire aux ramifications complexes. Son incarcération a déjà suscité des remous au sein du paysage politique sénégalais, et l’ajout de Tahirou Sarr à la liste des détenus renforce la dimension hautement sensible du dossier.

Alors que l’instruction suit son cours, cette affaire continue de captiver l’opinion publique et pourrait avoir des répercussions majeures sur la scène politique et économique du pays. Reste à voir si de nouvelles révélations viendront encore bouleverser cette saga judiciaire aux montants vertigineux.

Après Farba Ngom : son chargé de communication Abdoulaye Ndiaye arrêté par la Cybersécurité

Le chargé de communication de Farba Ngom, député-maire des Agnams, Abdoulaye Ndiaye, a été placé en détention après avoir été arrêté par la Division spéciale de cybersécurité. L’arrestation a eu lieu alors qu’il quittait les locaux du Pool judiciaire financier, où il avait été convoqué dans le cadre d’une enquête en cours.

Abdoulaye Ndiaye, convoqué par les autorités depuis le 22 janvier 2025, avait jusque-là refusé de se présenter devant les enquêteurs. Selon des sources proches de l’affaire rapportées par Seneweb, il avait quitté Dakar en coupant tout contact, tant physique que téléphonique, pour échapper à l’investigation. Cependant, les policiers en civil ont finalement réussi à l’intercepter sur l’avenue Cheikh Anta Diop, marquant ainsi la fin de sa fuite.

L’arrestation de Ndiaye est liée à des propos jugés ethnicistes et outrageants qu’il aurait tenus à l’encontre du tandem Diomaye-Sonko, des déclarations qui ont poussé le procureur à ordonner l’ouverture d’une enquête par la Division spéciale de cybersécurité. Cette dernière est chargée de mener des investigations sur des infractions en ligne et des discours jugés incitant à la haine ou à la violence.

Affaire Lat Diop : le parquet financier s’oppose à sa demande de liberté provisoire

Le président du collège des juges d’instruction du Pool judiciaire financier a rejeté la demande de mise en liberté provisoire de Lat Diop, une figure centrale dans une affaire d’infractions financières. Cette décision fait suite à l’opposition formelle du parquet financier à la demande de libération, confirmant ainsi la volonté des autorités judiciaires de maintenir l’ancien responsable en détention préventive.

Lat Diop, actuellement en détention, est sous enquête pour des infractions liées à des malversations financières. Les faits en question ont conduit à son incarcération il y a plusieurs mois, et malgré plusieurs demandes de sa part pour une mise en liberté provisoire, la justice semble maintenir sa position en raison de la nature des accusations portées contre lui.

Cette nouvelle décision, qui a suscité des réactions dans le milieu judiciaire, reflète la détermination du parquet financier à suivre l’instruction en cours sans relâche. Pour l’heure, Lat Diop restera donc en prison, dans l’attente de la suite de l’enquête qui pourrait entraîner de nouvelles évolutions dans ce dossier sensible.

Mansour Faye réagit au mandat de dépôt de Farba Ngom -« Son Altesse est heureux : sa commande exécutée !! »

Mansour Faye, maire de Saint-Louis et ancien ministre des Transports, n’a pas caché son indignation après l’annonce du placement sous mandat de dépôt de Farba Ngom, maire d’Agnam. Dans une déclaration adressée à Ledakarois, Faye a vivement réagi à cette décision judiciaire, qu’il considère comme une manœuvre politique. Il a d’abord posé une question provocatrice : « Au juste, qu’est-ce que Farba a commis comme délit ? », suggérant que la décision de le mettre en détention n’était pas fondée sur des éléments juridiques clairs, mais plutôt sur des pressions externes.

Mansour Faye insiste sur le fait que cette incarcération résulte d’une « menace d’Agnam », une référence à l’influence supposée d’acteurs extérieurs sur la justice. Il met en doute l’indépendance de la justice sénégalaise et accuse les autorités d’utiliser le système judiciaire à des fins politiques. « Notre justice est à terre. Elle s’est affalée devant les caprices d’un petit prince qui n’a d’autres ambitions que d’extérioriser un haineux complexe qui le ronge et qui va le détruire », a-t-il déclaré, insinuant que le système judiciaire a cédé à l’influence d’un individu aux motivations personnelles.

En poursuivant ses critiques, Mansour Faye a élargi son attaque contre le gouvernement du président Macky Sall, qu’il juge incapable de répondre aux besoins urgents du pays. Pour lui, l’incarcération de Farba Ngom n’est qu’une manifestation de la dégradation politique du régime actuel, qu’il juge en déclin. Il déclare que « l’emprisonnement injuste et injustifié de Farba sonne comme le début de la fin de ce régime!! » en soulignant que cette décision incarne la dégradation du système politique sénégalais.

Mansour Faye s’attaque ensuite directement au leadership du président Macky Sall et de son gouvernement. Il décrit un président « isolé », incapable de prendre des décisions fortes et d’assumer ses responsabilités. Faye va encore plus loin en qualifiant le Premier ministre, Amadou Ba, de « SAS demi-dieu », une allusion à la manière dont il est perçu comme exerçant un pouvoir excessif et nuisible à la cohésion nationale. Faye accuse également le Premier ministre de ternir l’image de la diplomatie sénégalaise et de compromettre l’unité nationale. « Un Président isolé qui n’assume pas ses responsabilités, un PM alias SAS ‘demi-dieu’, en roue libre, qui ternit l’image de notre diplomatie, désagrège la cohésion nationale et menace l’intégrité territoriale, voilà le nouveau visage du Sénégal d’aujourd’hui », a-t-il déploré, dénonçant un gouvernement en crise.

Enfin, Mansour Faye a lancé un appel à la vigilance, affirmant que « LE SÉNÉGAL EST EN DANGER!! Avec une complice coupable : notre Passivité!!! ». Cette déclaration dénonce ce qu’il considère comme l’inaction des citoyens et des institutions face à un régime qu’il juge de plus en plus autoritaire et déconnecté des préoccupations populaires. Pour Faye, l’absence de réaction face à ces dérives politiques pourrait plonger le Sénégal dans une situation plus grave.

Pool judiciaire financier : Farba Ngom placé sous mandat de dépôt, sa tentative de garantie immobilière rejetée

Le responsable politique de l’Alliance pour la République (APR), Farba Ngom, a été placé sous mandat de dépôt ce jeudi par le président du Collège des juges d’instruction financiers du Pool judiciaire financier (PJF). Il est poursuivi pour détournement de deniers publics portant sur 31 milliards de FCFA, blanchiment de capitaux et association de malfaiteurs, selon des sources judiciaires contactées par Ledakarois.sn.

Au cours de son audition, Farba Ngom a nié en bloc les accusations portées contre lui. Pour éviter l’incarcération, il a proposé de mettre en garantie des immeubles d’une valeur équivalente à 31 milliards de FCFA, espérant ainsi convaincre les juges de lui accorder une liberté provisoire sous contrôle judiciaire. Cependant, cette offre a été rejetée, malgré l’insistance de ses avocats, qui ont plaidé pour des mesures alternatives à la détention.

L’homme d’affaires et député proche de Macky Sall, souvent surnommé « le griot de l’ancien président », se retrouve ainsi en détention préventive, dans l’attente d’une éventuelle mise en accusation formelle par la justice.

L’affaire trouve son origine dans une enquête menée par la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), qui a mis au jour des transactions suspectes d’un montant total estimé à 125 milliards de FCFA. Selon des sources proches du dossier, plusieurs acteurs influents du régime de Macky Sall seraient concernés par cette vaste enquête, qui s’est accélérée avec l’arrivée de la nouvelle équipe gouvernementale.

Parmi les noms cités figure également Amadou Sall, fils de l’ancien président Macky Sall. Il est soupçonné d’avoir joué un rôle clé dans des opérations douteuses liées aux bons de caisse d’un montant de 10 milliards de FCFA. Ces fonds auraient été utilisés pour des transactions non justifiées, ce qui a attiré l’attention des enquêteurs financiers.

L’incarcération de Farba Ngom constitue un coup dur pour le camp de l’ancien président Macky Sall, dont plusieurs proches sont aujourd’hui sous le coup d’investigations judiciaires. Des observateurs estiment que cette affaire pourrait révéler des pratiques de gestion financière contestables sous l’ancien régime et ouvrir la voie à d’autres poursuites contre d’ex-hauts dignitaires du pouvoir.

Farba Ngom placé sous mandat de dépôt : Le Pôle Judiciaire Financier frappe fort

Coup de tonnerre dans la sphère politique sénégalaise. Le député-maire des Agnams, Mouhamadou Ngom, dit Farba Ngom, a été placé sous mandat de dépôt ce jeudi 27 février 2025, à l’issue de son audition par les magistrats du Pôle Judiciaire Financier (PJF). L’homme politique, connu pour sa proximité avec l’ancien président Macky Sall, est accusé d’être impliqué dans une tentaculaire affaire de blanchiment d’argent portant sur la somme astronomique de 125 milliards de francs CFA.

Convoqué tôt ce matin dans les locaux du PJF, Farba Ngom a été soumis à un long interrogatoire portant sur l’origine de plusieurs transactions suspectes repérées par la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF). Selon des sources proches de l’enquête, il lui est reproché d’avoir mis en place un vaste réseau de sociétés écrans et de comptes bancaires offshore permettant de dissimuler des fonds aux origines douteuses.

Au terme de plusieurs heures d’audition, les juges d’instruction ont décidé de le placer sous mandat de dépôt, estimant que les charges pesant contre lui sont suffisamment graves pour justifier une incarcération immédiate.

Cette décision marque un tournant dans la lutte contre la corruption et l’impunité, priorité affichée par les nouvelles autorités sénégalaises. Farba Ngom, pilier influent de l’Alliance pour la République (APR), était jusque-là perçu comme l’un des barons intouchables du régime de Macky Sall. Son arrestation envoie un signal fort, démontrant que la justice financière ne fera aucun cadeau, même aux figures les plus emblématiques de la classe politique.

L’enquête ouverte par le PJF cherche à retracer l’origine des 125 milliards de francs CFA qui auraient transité par les comptes de Farba Ngom et ses proches collaborateurs. D’après des documents financiers fuités, ces fonds proviendraient de marchés publics frauduleux, de rétrocommissions sur des contrats d’État et de transactions immobilières douteuses.

L’annonce de cette incarcération a immédiatement provoqué une onde de choc au sein de l’APR, où certains dénoncent une “chasse aux sorcières” orchestrée par le pouvoir en place. D’autres, au contraire, y voient une opportunité de tourner la page des années d’opacité financière qui ont marqué la dernière décennie.

Dans son fief des Agnams, la nouvelle a divisé la population. Si certains soutiens dénoncent un “acharnement politique”, d’autres estiment que la lumière doit être faite sur l’origine réelle de la fortune du maire.

Placée sous mandat de dépôt, Farba Ngom passera ses premières nuits en détention préventive à la prison de Rebeuss, en attendant une éventuelle mise en examen formelle. Les avocats du député ont déjà annoncé leur intention de demander une mise en liberté provisoire, arguant de son statut parlementaire et de son ancrage local fort.

Affaire à suivre…

Procès en diffamation : Cheikh Yérim Seck jugé par défaut, verdict attendu le 14 mai

Le Tribunal correctionnel de Dakar a examiné, mercredi 26 février, l’affaire opposant le journaliste Cheikh Yérim Seck à l’ancienne Première ministre Aminata Touré. Poursuivi pour diffamation après la publication d’un article sur Seneweb, le 20 octobre 2024, le journaliste a été jugé par défaut. Le procureur a requis six mois de prison avec sursis et une amende de 200 000 FCFA, tandis que la partie civile réclame 500 millions de FCFA en dommages et intérêts.

L’affaire prend sa source dans un article intitulé « Les mesquineries du trio Diomaye-Sonko-Mimi contre Macky Sall ». Dans ce texte, Cheikh Yérim Seck affirmait qu’au cours d’une réunion au Palais de la République, Bassirou Diomaye Faye, Ousmane Sonko et Aminata Touré auraient évoqué des « méthodes radicales » pour empêcher le retour de l’ancien président Macky Sall au Sénégal, notamment en exerçant des pressions sur sa famille.

Estimant que ces déclarations portaient atteinte à son honneur, Aminata Touré a saisi la justice. Absente lors de l’audience, elle était représentée par son avocat, Me Seyba Danfakha, qui a dénoncé une volonté manifeste de nuire à la réputation de sa cliente.

Dans son plaidoyer, Me Danfakha a souligné que Cheikh Yérim Seck n’en était pas à son premier démêlé judiciaire. Il a rappelé une précédente condamnation du journaliste dans un dossier l’opposant au capitaine Seydina Issa Touré, affirmant que cette récidive plaidait en faveur d’une sanction sévère.

Le procureur de la République a abondé dans ce sens, estimant que les accusations de Seck étaient infondées et constituaient une atteinte grave à la réputation de la partie civile. Il a ainsi requis une peine de six mois de prison avec sursis et une amende de 200 000 FCFA, une sanction jugée exemplaire pour dissuader de futures dérives.

Le tribunal a mis l’affaire en délibéré et rendra son verdict le 14 mai prochain. En attendant, cette nouvelle affaire judiciaire vient une fois de plus mettre en lumière la délicate question de la liberté de la presse et des limites de l’expression journalistique au Sénégal.

Si le tribunal suit les réquisitions du parquet, Cheikh Yérim Seck pourrait voir sa responsabilité pénale engagée et être contraint de payer une amende. Reste à savoir si la somme demandée par la partie civile, soit 500 millions de FCFA, sera retenue par la justice.

Affaire à suivre.

Arrestation de l’activiste Assane Diouf : retour sur une affaire aux multiples enjeux

L’activiste Assane Diouf a été interpellé mercredi matin par la Brigade des Affaires Générales (BAG) de la Division des Investigations Criminelles (DIC). Selon le journal L’Observateur, son arrestation a eu lieu à son domicile de Guédiawaye avant qu’il ne soit conduit sous haute surveillance au Tribunal de Dakar, où il a été placé en garde à vue. Après une longue audition, il a passé la nuit au commissariat de Rebeuss.

Assane Diouf est poursuivi pour « diffusion de fausses nouvelles et offense à une autorité qui partage les mêmes charges avec le président de la République ». Son arrestation fait suite à une récente vidéo publiée sur YouTube, dans laquelle il accuse le Premier ministre Ousmane Sonko d’avoir menti sur plusieurs aspects de la gestion du pays. L’un des points les plus sensibles de ses déclarations concerne l’existence supposée d’un compte bancaire contenant 1 000 milliards de FCFA.

Dans la même vidéo, Assane Diouf s’en est également pris à la famille du Premier ministre, mettant en cause son père dans des affaires de mœurs. Ces accusations, jugées graves, ont conduit le procureur de la République à s’autosaisir du dossier et à ordonner son arrestation immédiate.

D’après L’Observateur, Assane Diouf s’est montré peu coopératif lors de son audition. Il a toutefois reconnu être l’auteur des propos tenus dans la vidéo, tout en rejetant la responsabilité du montage et de la diffusion des passages incriminés. Selon des sources proches du dossier, l’activiste doit être réentendu ce jeudi afin d’approfondir l’enquête.

Ancien détracteur du régime de Macky Sall, Assane Diouf avait été extradé des États-Unis en 2017 avant d’être arrêté à plusieurs reprises pour des faits similaires. Cependant, son positionnement a évolué ces dernières années : après avoir soutenu le projet politique du nouveau pouvoir, il a récemment intensifié ses critiques contre l’administration actuelle. Cette volte-face, qui surprend certains observateurs, pourrait être à l’origine de son dernier bras de fer avec les autorités.

Si les charges retenues contre lui sont confirmées, Assane Diouf pourrait faire face à de lourdes sanctions judiciaires. Son sort dépendra désormais des conclusions de l’enquête en cours et de la décision du procureur de la République. Son arrestation suscite d’ores et déjà des débats sur la liberté d’expression et la gestion des critiques politiques sous le nouveau régime.

L’affaire est suivie de près par les observateurs politiques et les défenseurs des droits humains, qui s’interrogent sur les implications de cette arrestation pour l’espace démocratique sénégalais.

Affaire des 125 milliards : Farba Ngom face au Pool Judiciaire Financier pour une deuxième audition

L’enquête sur le présumé détournement de 125 milliards de francs CFA continue de captiver l’opinion publique sénégalaise. Accusé de détournement de deniers publics, le maire d’Agnam, Moustapha Ngom, alias Farba Ngom, sera entendu ce jeudi 27 février par le parquet financier pour la deuxième fois.

Selon le rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), des mouvements financiers suspects impliquant Farba Ngom et certains de ses proches ont été relevés, justifiant l’ouverture d’une instruction judiciaire. Lors de sa première comparution, ses avocats avaient eu accès au dossier et avaient quitté la salle après deux heures d’audition.

Cette deuxième audition s’annonce cruciale, car elle portera sur le fond des charges retenues contre l’élu et ses supposés complices. Le Pool Judiciaire Financier tentera d’obtenir des explications détaillées sur l’origine et la destination des fonds concernés.

Pour sa défense, Farba Ngom rejette catégoriquement les accusations portées contre lui et se dit victime d’un « acharnement politique ». Ses avocats affirment disposer d’éléments prouvant son innocence et comptent les exposer lors de cette audition.

L’issue de cette nouvelle confrontation avec la justice est très attendue par l’opinion publique, alors que plusieurs figures politiques et économiques du pays sont actuellement dans le viseur des autorités judiciaires pour des affaires de corruption et de détournement de fonds publics.

Dakar : Le chroniqueur Adama Fall relaxé après des accusations de diffusion de fausses nouvelles

Le chroniqueur et membre de l’Alliance Pour la République (APR), Adama Fall, a comparu ce mercredi devant le tribunal des flagrants délits de Dakar après avoir été poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles. L’affaire remonte à une émission diffusée sur YouTube, où il avait évoqué une prétendue migration de jeunes Sénégalais vers le Qatar contre une somme de 1 500 000 FCFA.

Placé sous mandat de dépôt depuis le lundi 25 février, Adama Fall a été jugé en flagrant délit au tribunal de grande instance de Dakar. Lors de son audition, il a tenu à clarifier ses déclarations, affirmant qu’il assumait l’entière responsabilité de ses propos mais sans intention de nuire.

« J’assume en toute responsabilité mes propos, mais j’avais ni intention de nuire ni de détruire », a-t-il déclaré devant le juge.

Malgré ses explications et ses excuses, le procureur de la République a requis une peine lourde : six mois de prison ferme et une amende de 500 000 FCFA, estimant que ses propos pouvaient semer la confusion et l’inquiétude au sein de la population.

Le tribunal, après délibération, a finalement décidé de relaxer Adama Fall, rejetant ainsi la demande du parquet. Cette décision a été accueillie avec soulagement par le prévenu et ses soutiens présents dans la salle d’audience.

Cette affaire soulève une nouvelle fois la question de la liberté d’expression et des limites de la communication dans l’espace médiatique sénégalais, notamment sur les plateformes numériques comme YouTube. Elle met également en lumière la vigilance des autorités judiciaires face aux contenus susceptibles d’alimenter des polémiques ou de provoquer des troubles sociaux.

Avec la montée en puissance des médias numériques, le Sénégal fait face à un défi majeur : encadrer la liberté d’expression tout en garantissant la véracité des informations diffusées. Ce procès pourrait ainsi relancer le débat sur la nécessité d’un cadre juridique plus strict pour éviter la propagation de fausses nouvelles, tout en préservant le droit des journalistes et chroniqueurs à s’exprimer librement.

Violences conjugales : Le chef du bureau des Cadastres de Pikine en garde à vue

Un scandale judiciaire secoue Pikine. Gaynack Sène, chef du bureau des Cadastres de Pikine et ancien responsable du bureau de Mbour, est en garde à vue depuis 48 heures à la brigade de gendarmerie de la Foire. Il est accusé de violences conjugales sur l’une de ses épouses, qui a porté plainte après avoir subi des agressions physiques ayant entraîné des blessures ouvertes au visage.

D’après les déclarations de la plaignante, l’incident s’est produit le jeudi 20 février 2025, en début de soirée. Elle aurait été violemment frappée par son mari alors qu’elle tentait de corriger leur fille. Après avoir obtenu un certificat médical attestant une incapacité temporaire de travail (ITT) de 6 jours au centre de santé de Yoff, la victime affirme avoir subi une nouvelle agression à son retour au domicile conjugal.

Selon des proches du couple, les violences conjugales étaient récurrentes, mais n’avaient jamais atteint un tel niveau de gravité. La victime aurait déclaré aux enquêteurs que ce n’était « la quatrième fois » que son mari la battait. Cette fois-ci, l’homme lui aurait lancé une menace glaçante : « Je peux te tuer sans que rien ne m’arrive, puisque mes amis sont au pouvoir. » Prise de peur, elle a trouvé refuge chez des parents avant de se rendre à la brigade de gendarmerie de la Foire pour porter plainte le 21 février.

Convoqué par la gendarmerie, Gaynack Sène a d’abord été entendu puis relâché. Mais le lendemain, il s’est présenté à nouveau aux enquêteurs avec un certificat médical attestant une ITT de 5 jours, affirmant avoir été blessé par une morsure de son épouse lors de l’altercation. Cette situation a conduit les autorités à requalifier l’affaire en « coups et blessures volontaires réciproques », une technique souvent utilisée pour inciter les parties à un règlement à l’amiable.

Cependant, cette stratégie n’a pas fonctionné. Face aux preuves accablantes, notamment l’état physique de la victime – avec une arcade sourcilière ouverte et le visage tuméfié – le procureur de la République a ordonné l’arrestation de Gaynack Sène.

Les autorités judiciaires ne se sont pas arrêtées à l’inculpation de l’accusé. Elles ont également ouvert une enquête sur les conditions dans lesquelles Gaynack Sène a obtenu son certificat médical. Un médecin est actuellement sous investigation pour déterminer s’il y a eu une complaisance dans la délivrance de ce document.

En attendant la décision du procureur, le chef du bureau des Cadastres de Pikine reste en détention, illustrant ainsi une volonté de la justice de ne pas laisser l’impunité s’installer dans les affaires de violences conjugales.

Conflit entre Électricité du Rip et l’État du Sénégal : une bataille judiciaire à l’issue incertaine

Le contentieux opposant la société Électricité du Rip (EDR), filiale d’Enco appartenant à Serigne Abdou Sy Al Makhtoum, à l’État du Sénégal a connu un nouveau rebondissement. La Chambre de commerce internationale (CCI) du Tribunal de Paris a rejeté les demandes formulées par l’Agent judiciaire de l’État, ouvrant ainsi la voie à la poursuite de la procédure engagée en 2021 pour rupture unilatérale de contrat.

L’arbitrage international, enclenché par EDR après la résiliation unilatérale de son contrat par l’État, semblait déjà mal engagé pour le gouvernement sénégalais. La situation s’est encore compliquée lorsque la CCI a refusé d’admettre le caractère abusif de la procédure initiée par EDR, un argument central défendu par le cabinet Lazareff Le Bars, représentant l’État du Sénégal.

Selon L’Observateur, les tentatives des avocats de l’État de faire supporter à EDR les frais d’avocats engagés par le Sénégal ont été rejetées. De plus, la stratégie de non-paiement de la quote-part des frais d’arbitrage par l’Agent judiciaire de l’État a été sévèrement critiquée par le Tribunal arbitral. En effet, bien que l’État ait refusé de payer sa part des 157 millions FCFA (environ 260 000 USD), il a débloqué près de 3 milliards FCFA pour financer les honoraires de ses avocats et experts.

Ce différend trouve son origine dans la politique d’électrification rurale adoptée par l’État sénégalais depuis 2006. Dans le cadre de ce programme soutenu par plusieurs bailleurs de fonds (Banque mondiale, Union européenne, AFD, KFW, BAD…), des concessions avaient été attribuées à des opérateurs privés pour étendre l’accès à l’électricité en zone rurale.

La société EDR avait ainsi obtenu en 2006 une concession de 25 ans pour électrifier la zone Kaolack-Nioro-Fatick-Gossas. Toutefois, en 2016, l’État sénégalais a décidé d’harmoniser les tarifs de l’électricité, réduisant ainsi le coût du kilowattheure pour les usagers ruraux. Une subvention devait alors être versée aux opérateurs privés pour compenser ce manque à gagner, via le Fonds de soutien à l’électricité (FSE).

Or, les ressources du FSE se sont rapidement révélées insuffisantes, privant les opérateurs, dont EDR, des compensations promises. Face à cette impasse financière, le gouvernement a décidé de résilier le contrat liant l’État à EDR, déclenchant ainsi la bataille judiciaire actuelle.

Avec l’arrivée d’un nouvel Agent judiciaire de l’État en mai dernier, une question clé se pose : la nouvelle équipe poursuivra-t-elle la ligne dure adoptée jusqu’ici, ou cherchera-t-elle une issue négociée avec Serigne Abdou Sy Al Makhtoum pour éviter une condamnation potentiellement lourde ?

L’arbitrage devant la CCI est déjà très coûteux pour le Sénégal et les derniers développements ne semblent pas jouer en faveur de l’État. Une conciliation pourrait permettre de limiter les pertes et d’éviter d’autres révélations embarrassantes sur la gestion des finances publiques, notamment concernant les 3 milliards FCFA dépensés en frais d’avocats contre un contentieux de 157 millions FCFA.

Dans un contexte où l’endettement du pays atteint des niveaux préoccupants, ce dossier illustre les tensions entre l’État et le secteur privé, ainsi que les défis persistants de l’électrification rurale au Sénégal.

Plainte en diffamation : Omar Dramé attendu à la DIC demain mercredi

Omar Dramé, secrétaire général du Collectif interministériel des agents de l’administration sénégalaise, est attendu demain, mercredi 26 février 2025, à la Division d’investigation criminelle (DIC) suite à une plainte pour diffamation déposée par la directrice du Commissariat à la sécurité alimentaire et à la résilience. Cette plainte fait suite à un communiqué publié le 16 février 2025 par l’intersyndicale des travailleurs, un communiqué rapporté par le journal Sud Quotidien.

Le document en question, signé par 44 agents en cessation d’activités au ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, remettait en cause la légitimité du Conseil d’administration du ministère. Plus précisément, il dénonçait la décision de ce conseil de valider le recrutement de dix travailleurs, qui ont ensuite été licenciés. Ce communiqué a été perçu comme une atteinte à la réputation du Conseil d’administration, ce qui a conduit à la plainte en diffamation.

La directrice du Commissariat à la sécurité alimentaire et à la résilience, partie prenante de cette affaire, a estimé que les accusations contenues dans le communiqué étaient fausses et nuisibles à son image ainsi qu’à celle des autres membres de l’administration. Cela a donc conduit à une action en justice pour diffamation, accusant les auteurs du communiqué d’avoir porté atteinte à leur dignité et à leur honneur.

Omar Dramé, de son côté, est resté ferme dans sa position. Selon lui, cette plainte n’est qu’une tentative de faire taire le Collectif interministériel des agents de l’administration sénégalaise, mais il est convaincu que cette procédure judiciaire est vouée à l’échec. Lors d’une interview, il a précisé qu’ils ne se laisseraient pas intimider et continueraient à défendre les travailleurs qu’ils estiment injustement licenciés.

Le Collectif, qui se décrit comme une organisation syndicale œuvrant pour la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs, insiste sur le fait qu’ils ne cesseront pas leur combat, même face à des menaces judiciaires. Selon Dramé, leur objectif reste de soutenir les travailleurs qui ont perdu leur emploi, qu’ils considèrent comme victimes d’une décision injustifiée.

Les 44 agents du ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines concernés par cette situation avaient été mis en cessation d’activités, et leur licenciement a été un point de friction majeur entre les syndicats et l’administration. Ce groupe a exprimé ses frustrations face à ce qu’ils considèrent comme une gestion injuste de la part du Conseil d’administration, et a vu dans la signature du communiqué une manière de dénoncer cette situation.

Le communiqué de l’intersyndicale dénonçait non seulement la manière dont ces licenciements avaient été effectués, mais aussi la gestion globale de la situation par le ministère, remettant en question la transparence et la légitimité des décisions prises. Cette position a exacerbé les tensions entre les agents licenciés, le syndicat et les autorités administratives.

La convocation d’Omar Dramé à la DIC pour répondre à la plainte en diffamation pourrait avoir des répercussions importantes, non seulement sur cette affaire spécifique, mais aussi sur les relations entre les syndicats et les autorités gouvernementales. Si la procédure judiciaire aboutit à une condamnation, cela pourrait dissuader d’autres syndicats ou organisations de défendre publiquement des travailleurs licenciés, de peur de faire face à des accusations de diffamation.

En revanche, si l’affaire est jugée en faveur du Collectif, cela pourrait envoyer un message fort sur la liberté d’expression des syndicats, ainsi que sur le droit de défendre les intérêts des travailleurs, même lorsque ces derniers sont en conflit avec les décisions prises par les autorités administratives.

Cette affaire de diffamation met en lumière les tensions existantes entre les travailleurs de l’administration publique et les autorités, en particulier dans le cadre des licenciements jugés injustes par les syndicats. Omar Dramé et le Collectif des agents de l’administration sénégalaise ont juré de continuer à défendre les travailleurs qu’ils estiment lésés, malgré les obstacles juridiques et les pressions externes. Le dénouement de cette affaire pourrait avoir des implications significatives pour la relation entre les syndicats, les travailleurs et le gouvernement sénégalais.

Samuel Sarr face à la Chambre d’accusation le 4 mars : vers un nouveau rebondissement judiciaire

L’ancien ministre de l’Énergie et ex-directeur général de West African Energy (WAE), Samuel Sarr, est au centre d’une affaire judiciaire défraie la chronique. Incarcéré depuis le 28 novembre 2024 pour abus de confiance dans la gestion de la société, un préjudice estimé à plus de 8 milliards de francs CFA, il tente aujourd’hui d’obtenir sa mise en liberté provisoire.

Toutefois, cette demande a été rejetée par le parquet, qui a émis un avis défavorable à sa libération, malgré la volonté de la défense d’accepter un contrôle judiciaire. Suite à ce refus, ses avocats se tourneront vers la Chambre d’accusation le 4 mars prochain pour contester cette décision et plaider une nouvelle fois en faveur de la libération de leur client.

Ce développement marque une étape cruciale dans ce dossier sensible qui implique d’importantes sommes d’argent et met en lumière la gestion des ressources énergétiques au sein de West African Energy. D’un côté, la défense insiste sur la présomption d’innocence de Samuel Sarr et estime que son maintien en détention est infondé. De l’autre, le parquet semble considérer que son incarcération est nécessaire au bon déroulement de l’enquête.

L’audience du 4 mars sera donc décisive pour l’avenir de l’ancien ministre. En attendant, l’affaire continue de faire réagir l’opinion publique, entre soutien de ses proches et critiques sur la gestion des fonds de West African Energy.

Affaire des 125 milliards F CFA : Mamadou Racine Sy et Amadou Sall dans le viseur du Pool judiciaire financier

L’affaire des 125 milliards F CFA connaît un nouveau rebondissement avec l’implication directe de l’homme d’affaires Mamadou Racine Sy et d’Amadou Sall, fils de l’ancien Président de la République. Selon les informations rapportées par L’Observateur, les deux personnalités sont désormais sous le coup d’une enquête du Pool judiciaire financier (PJF) pour des faits présumés d’association de malfaiteurs, de complicité d’escroquerie sur les deniers publics et de complicité de blanchiment de capitaux.

Cette affaire trouve son origine dans un rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), qui a mis en lumière des mouvements financiers suspects. Le procureur a ainsi engagé des poursuites contre plusieurs personnalités, dont Seydou alias Tahirou Sarr, désigné comme principal mis en cause. Ce dernier est convoqué devant le Collège des juges d’instruction du PJF le 28 février prochain.

De son côté, Mamadou Racine Sy devrait être entendu à une date ultérieure, après les auditions de Farba Ngone et Tahirou Sarr. Quant à Amadou Sall, bien qu’il n’ait pas encore été convoqué, son nom figure parmi les cibles potentielles des magistrats. La ratification prochaine des accords d’entraide judiciaire entre le Sénégal et le Maroc, prévue pour le 10 mars, pourrait jouer un rôle clé dans le déroulement de l’enquête, notamment si les autorités sénégalaises cherchent à obtenir des informations ou à solliciter une extradition.

L’annonce de ces poursuites a secoué la sphère politique et judiciaire. La question de l’implication de proches de l’ancien chef de l’État alimente les débats, certains y voyant une manœuvre politique destinée à fragiliser des figures influentes de l’ancien régime. Toutefois, le gouvernement actuel insiste sur la nécessité de faire toute la lumière sur cette affaire qui met en jeu des sommes colossales.

Par ailleurs, le député-maire d’Agnam, également impliqué, a déjà comparu le 13 février dernier. À l’issue de cette audience, un mandat de dépôt a été requis contre lui et deux de ses frères pour complicité d’escroquerie sur les deniers publics et complicité de blanchiment de capitaux. Une nouvelle audience est prévue pour le 27 février afin de statuer sur son sort.

Le Collège des juges d’instruction poursuit actuellement les auditions des différentes parties prenantes. En fonction des éléments recueillis, de nouvelles convocations devraient être adressées à d’autres personnalités citées dans le dossier, notamment Amadou Macky Sall et X, encore non identifiés publiquement.

Avec des ramifications aussi vastes, cette affaire pourrait bouleverser durablement le paysage politique et économique du pays. L’opinion publique suit avec attention les développements de l’enquête, tandis que les observateurs s’interrogent sur les conséquences judiciaires et institutionnelles de ces révélations.

SCANDALE PRÉSUMÉ DE L’« ASER-GATE : Le Parquet et le Siège, pas sur la même longueur d’onde

Dans l’affaire opposant l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (ASER) à l’Autorité de régulation de la commande publique (ARCOP), la Cour suprême a opéré un revirement inattendu. Saisie d’une demande de rétractation, elle a annulé la décision de la première audience confirmant la suspension du marché d’électrification rurale. Un changement de cap qui divise, alors que le Parquet, lui, s’est opposé à cette rétractation.

L’ASER poursuit son bras de fer judiciaire contre l’ARCOP dans l’affaire du marché d’électrification rurale dans les régions suivantes : Kaffrine, Saint-Louis, Kédougou, Louga et Tambacounda. Après un premier revers devant la Cour suprême, qui avait rejeté sa demande de suspension de la décision du 02 octobre 2024 de l’ARCOP, l’ASER a relancé la procédure en sollicitant la rétractation de cette décision.
Ce vendredi 21 février 2025, la Cour suprême, dont la composition a été modifiée entre-temps, a donné raison à l’ASER, cassant ainsi sa propre ordonnance.
Le juge des Référés a justifié ce revirement par « l’intérêt public ». Pendant l’audience, l’Avocat général, s’alignant sur la position d’AEE POWER SENEGAL, a estimé qu’aucune circonstance nouvelle ne justifiait une rétractation et que l’urgence invoquée n’était pas fondée.
Parallèlement, durant l’audience, Me Faye, avocat d’AEE POWER EPC (partie défenderesse), a déclaré que ses intérêts allaient « dans le sens de l’ASER », partie demanderesse. Un lapsus qualifié de « révélateur » par Me Koïta, avocat de la société sénégalaise.
Face à cette décision de la Cour suprême qui donne à l’ASER son aval pour démarrer les travaux, la société sénégalaise entend explorer d’autres voies de recours, y compris une saisine de la Cour de justice de la CEDEAO.
Par ailleurs, un nouvel épisode judiciaire vient s’ajouter à ce dossier. AEE POWER SENEGAL a porté plainte contre les dirigeants d’AEE POWER EPC pour abus de confiance et dénonciation calomnieuse. Un élément qui pourrait peser sur la suite de l’affaire.
Si cette décision marque une victoire temporaire pour l’ASER, la bataille est loin d’être terminée. La Cour suprême doit encore se prononcer sur le recours en annulation sur le fond ; un verdict qui sera déterminant pour l’avenir de ce marché public.
D’ici là, les tensions restent vives et le dossier continue de faire couler beaucoup d’encre ; d’autant plus que le flou n’est pas encore levé sur les 37 milliards de francs CFA qui ne sont plus dans le compte d’avance de démarrage des travaux, selon les conseils d’AEE POWER SENEGAL.
Le Dakarois

Rapport de la Cour des Comptes : Ousmane Diagne insiste sur la récupération des fonds détournés

Le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a réagi aux révélations du rapport de la Cour des Comptes, qui a mis en lumière d’importantes irrégularités financières. Interpellé par un député sur la criminalisation des délits financiers, il a assuré que des poursuites judiciaires seraient engagées contre les responsables présumés. Toutefois, il a insisté sur un aspect essentiel : la récupération des fonds détournés.

Devant les parlementaires, le Garde des Sceaux a réaffirmé la fermeté du gouvernement face aux malversations financières. Il a indiqué que des enquêtes approfondies seraient menées afin de déterminer l’ampleur des détournements et d’identifier les auteurs.

« Nous envisageons de mettre en place des mécanismes de recouvrement, car le recours à la justice sera vain si l’on ne parvient pas à récupérer les montants en question », a-t-il déclaré.

Au-delà des sanctions judiciaires, la restitution des fonds publics est devenue une priorité pour l’État. Selon Ousmane Diagne, la mise en place de mécanismes spécifiques, comme la médiation pénale, pourrait permettre d’accélérer ce processus et d’éviter que les fonds détournés ne disparaissent définitivement.

Cette approche, qui combine répression et récupération, vise à assurer que les deniers publics soient réinjectés dans l’économie nationale, notamment dans des secteurs clés comme la santé, l’éducation et les infrastructures.

Le rapport de la Cour des Comptes a soulevé une vague d’indignation au sein de l’opinion publique, renforçant l’attente de mesures fortes de la part du gouvernement. Si la justice parvient à poursuivre efficacement les responsables tout en garantissant le recouvrement des sommes détournées, cela marquera un tournant dans la lutte contre l’impunité financière au Sénégal.

Crimes budgétaires : le ministre de la Justice insiste sur la récupération des fonds détournés

Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Ousmane Diagne, a pris part au débat sur les questions d’actualité au gouvernement, tenu ce vendredi 21 février 2025 à l’Assemblée nationale. Lors de cette séance, il a répondu à une interrogation de l’honorable députée Seynabou Yacine Samb concernant d’éventuelles sanctions contre les responsables de crimes budgétaires révélés par l’audit de la Cour des comptes.

Face aux préoccupations soulevées, le ministre a affirmé la ferme volonté des autorités judiciaires de faire la lumière sur ces affaires. « La justice sera saisie, des enquêtes seront ouvertes et on s’évertuera à établir l’ampleur du mal », a déclaré Ousmane Diagne. Il a insisté sur la nécessité de rattacher ces violations aux lois en vigueur et de mener une enquête approfondie, dont la finalité sera non seulement de sanctionner les auteurs, mais surtout de récupérer les fonds détournés.

Au-delà des éventuelles poursuites judiciaires, Ousmane Diagne a mis l’accent sur l’importance de récupérer les deniers publics dissipés. « Mais le plus important est de faire en sorte que ces deniers publics puissent être récupérés », a-t-il martelé, soulignant ainsi la nécessité pour l’État de recouvrer les fonds qui lui sont dus pour assurer le bon fonctionnement du pays.

Il a également évoqué la mise en place de mécanismes alternatifs pour accélérer ce processus. « Nous envisageons de mettre en branle des systèmes de règlements tels que la médiation pénale qu’il va falloir améliorer », a-t-il précisé. Selon lui, l’action de la justice perdrait de son efficacité si elle ne parvenait pas à remettre ces sommes dans les caisses de l’État.

Cette déclaration du ministre de la Justice s’inscrit dans un contexte de lutte accrue contre la corruption et la mauvaise gestion des fonds publics au Sénégal. Les audits de la Cour des comptes ont récemment mis en lumière plusieurs irrégularités dans la gestion budgétaire, suscitant une vive indignation au sein de l’opinion publique.

Le gouvernement semble donc vouloir adopter une approche ferme, non seulement en punissant les fautifs, mais aussi en mettant en place des mécanismes pour assurer le retour des fonds détournés. Cette position, qui associe sanctions et restitution, vise à éviter l’impunité et à renforcer la confiance des citoyens dans la gestion des ressources publiques.

AUDIENCE PUBLIQUE DE RÉFÉRÉ PORT : Le juge des référés annule la suspension du marché d’électrification rurale

L’Agence sénégalaise d’Électrification rurale (ASER) poursuit sa lutte judiciaire contre l’Autorité de régulation de la commande publique (ARCOP). Après avoir essuyé un premier revers devant la Cour suprême, qui avait rejeté sa demande de suspension de la décision du 2 octobre 2024 de l’ARCOP, l’ASER est revenue à la charge en engageant une procédure en rétractation de la première ordonnance émise par la Cour suprême, ordonnance qui avait confirmé la décision de l’ARCOP.

Ce vendredi 21 novembre 2025, la Cour, désormais composée d’une nouvelle formation – tel que le rapporte le « Dakarois Quotidien » dans sa parution d’aujourd’hui – a infirmé la décision rendue par le premier juge des référés. Le nouveau magistrat a motivé la décision, invoquant l’intérêt public pour justifier la rétractation de la décision initiale.

Toutefois, la bataille judiciaire n’est pas encore terminée, puisque la Cour doit prochainement se prononcer sur le recours en annulation sur le fond, laissant planer encore de nombreuses incertitudes sur l’avenir du marché d’électrification rurale.

2e ROUND DU SCANDALE PRÉSUMÉ DE L’« ASER-GATE » : Le changement de la composition de la Cour suprême à la veille du procès suscite des interrogations

Alors que la Cour suprême s’apprête à examiner, ce vendredi 21 février 2025, la demande de rétractation introduite par l’ASER contre la décision de l’ARCOP suspendant la procédure du marché d’électrification rurale, un changement dans la composition des magistrats en charge du dossier suscite des interrogations. L’ASER, qui avait été déboutée le 21 novembre 2024, espère ainsi obtenir un nouveau regard sur son recours, cette fois devant une formation remaniée de la Cour suprême.

 

L’Agence sénégalaise d’Électrification rurale (ASER) persiste dans sa bataille judiciaire contre l’Autorité de régulation de la commande publique (ARCOP). Après un premier revers devant la Cour suprême, qui avait rejeté sa demande de suspension de la décision du 2 octobre 2024 de l’ARCOP, l’ASER revient à la charge avec une procédure en rétractation. Pourtant, aucun élément nouveau ne semble justifier un tel revirement, si ce n’est un détail troublant : la composition de la Cour suprême a été modifiée à la veille de cette audience cruciale.

La décision initiale de l’ARCOP avait ordonné le sursis à l’exécution du marché d’électrification rurale dans plusieurs régions du Sénégal, au motif que l’ASER n’avait pas fourni les justificatifs relatifs aux 37 milliards F CFA décaissés par la Banque Santander, qui sont introuvables selon les avocats d’AEE POWER SENEGAL (voir parution du « Dakarois Quotidien » du 22 novembre 2024). Un point central de l’affaire, puisque malgré les injonctions répétées , ces documents n’ont toujours pas été transmis. 

Ce qui intrigue aujourd’hui, c’est le changement inattendu de la composition de la Cour suprême en charge du dossier. Le juge des Référés, O. G., jusque-là président de la deuxième chambre administrative, a été remplacé par A. N. L’Avocat général M. D. G. a laissé sa place à J. L. P. T., tandis que le greffier S. I. D. a été remplacé par M. L. Un remaniement qui, dans un contexte aussi sensible, soulève des interrogations. Pourquoi un tel bouleversement alors qu’aucun fait nouveau ne paraît justifier un retour en arrière sur une décision déjà rendue ? L’ASER, qui n’a toujours pas présenté les justificatifs exigés, espère-t-elle un traitement plus favorable avec cette nouvelle composition ?

 

LES SOUBASSEMENTS DE LA DÉCISION DE  L’AUDIENCE PUBLIQUE DU 21 NOVEMBRE 2024

 

La Cour suprême, saisie du dossier, a suspendu l’exécution du marché en raison d’irrégularités alléguées et de soupçons de malversations financières.

L’affaire trouve son origine dans un marché conclu le 23 février 2024 entre l’ASER et la société espagnole AEE POWER EPC, approuvé le même jour par le ministre des Finances et du Budget, pour un montant de 91 milliards de francs CFA (140 millions d’euros). Ce projet, financé par la banque espagnole Santander et garanti par l’Agence espagnole de crédit à l’exportation (CESCE), devait permettre l’électrification de 1 500 localités rurales.

Toutefois, le partenariat s’est rapidement envenimé. AEE POWER EPC avait co-traité une partie du marché à AEE POWER SENEGAL pour la fourniture de poteaux électriques en béton armé, via un « contrat de prestation de services ». En d’autres termes, AEE POWER EPC a donné mandat à son mandataire-prestataire AEE POWER SENEGAL d’assurer l’acquisition des poteaux électriques en béton armé pour l’exécution du projet d’électrification rurale de 928 localités du Sénégal.

Mais, l’entreprise sénégalaise affirme que l’entreprise espagnole a refusé de lui verser les fonds nécessaires au démarrage des travaux, malgré la réception d’une avance de 56 millions d’euros (plus de 37 milliards de francs CFA).

Le 21 juin 2024, AEE POWER EPC a unilatéralement résilié le contrat conclu avec AEE POWER SENEGAL, qui a immédiatement saisi l’Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP). Le 3 juillet 2024, l’ARCOP a ordonné la suspension de la résiliation du contrat et a demandé à l’ASER de fournir des documents sur la renégociation du marché.

Dans le même temps, la situation s’est complexifiée avec la plainte déposée le 30 août 2024 par AEE POWER EPC devant le Tribunal de Grande Instance de Dakar contre AEE POWER SENEGAL, pour « escroquerie, faux et usage de faux ». L’entreprise espagnole accuse son ancien partenaire sénégalais d’avoir fourni de faux documents fiscaux et administratifs.

Face à ces tensions, la banque Santander, principal bailleur de fonds du projet, a décidé de suspendre son financement le 30 septembre 2024. Elle affirme ne pas avoir reçu de justificatifs clairs sur l’utilisation des fonds versés à AEE POWER EPC et s’inquiète de l’éligibilité de la garantie souveraine de l’État sénégalais.

De son côté, AEE POWER SENEGAL a saisi à nouveau l’ARCOP pour contester la réorganisation du projet décidée par l’ASER et AEE POWER EPC, qui l’ont écartée. En réponse, la Commission des litiges de l’ARCOP a ordonné, le 2 octobre 2024, la suspension de l’exécution du marché, en attendant un règlement du différend.

L’ASER, qui plaide l’urgence du projet pour des milliers de Sénégalais privés d’électricité, a saisi la Cour suprême pour obtenir la levée de cette suspension. L’agence publique estime que le blocage du projet risque de générer d’importants surcoûts et de compromettre l’électrification de zones reculées.

Elle argue également que la décision de l’ARCOP viole le principe du contradictoire et qu’aucune preuve solide ne remet en cause la régularité du marché initial. Mais pour AEE POWER SENEGAL, la suspension est justifiée, tant que toutes les clarifications sur la passation du marché et l’utilisation des fonds n’ont pas été apportées.

Ce vendredi 21 février 2025, la Cour suprême doit se prononcer sur la demande de rétractation introduite par l’ASER. Pourtant, l’attention est ailleurs ! C’est à l’Assemblée nationale que se cristallisent les regards, où le Premier ministre, Ousmane Sonko, est attendu pour une séance de discussions avec les parlementaires.

Penda THIAM

Affaire Macky Amar : Quand la drogue rattrape une famille influente

L’affaire fait grand bruit dans les milieux mondains dakarois. Macky Amar, fils du défunt homme d’affaires Ameth Amar, se retrouve au cœur d’un dossier judiciaire explosif, impliqué dans une affaire de trafic de drogue. Il a été déféré devant le procureur de la République aux côtés de sa compagne, Alimata Seck, et de son ami, Mamadou Lamine Diémé.

Tout commence dimanche dernier, lorsqu’Alimata Seck est arrêtée après une étroite surveillance menée par l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS). Lors de son interpellation, les policiers découvrent de la drogue sur elle. Face aux enquêteurs, elle n’hésite pas à livrer un nom : celui de son compagnon, Macky Amar, qu’elle affirme être en possession d’autres substances et logé à l’hôtel Terrou-Bi.

Sans perdre de temps, les forces de l’ordre organisent une descente discrète mais efficace dans l’établissement. Sur place, Macky Amar est pris en flagrant délit en compagnie de Mamadou Lamine Diémé. Acculés, les deux hommes n’ont d’autre choix que de se soumettre à leur arrestation.

Si les détails sur la quantité exacte et la nature des produits saisis restent encore flous, les premières informations font état de la présence de protoxyde d’azote, plus connu sous le nom de « gaz hilarant ». Cette substance, en apparence inoffensive, s’impose de plus en plus comme la drogue privilégiée de certaines élites. Accessible et aux effets euphorisants immédiats, elle représente un danger croissant pour la jeunesse dorée dakaroise.

Ce n’est pas la première fois qu’un membre du clan Amar est cité dans une affaire liée aux stupéfiants. En 2021 déjà, un autre proche de la famille avait fait l’objet d’une enquête similaire. Ce nouvel épisode judiciaire risque donc de ternir davantage l’image d’un nom autrefois associé au succès entrepreneurial et au luxe.

Pour Macky Amar, la chute pourrait être brutale. Habitué aux soirées fastueuses et à un train de vie opulent, il se retrouve aujourd’hui à la merci de la justice, qui décidera sous peu de son sort. Son inculpation pourrait marquer un tournant décisif, non seulement pour lui, mais aussi pour l’image de sa famille.

Farba Ngom à deux doigts de l’inculpation : une audience décisive le 27 février

Farba Ngom risque l’inculpation pour blanchiment de capitaux, entre autres. Accusé dans une affaire portant sur 125 milliards de FCFA, le député-maire des Agnams est attendu devant le juge le 27 février pour une audience déterminante.

Farba Ngom est désormais dans une situation plus que délicate. À quelques jours de son audience prévue le 27 février, le député-maire des Agnams risque gros, selon une source proche du dossier. L’élu, cité dans une affaire présumée de blanchiment de capitaux impliquant un montant colossal de 125 milliards de FCFA, pourrait être officiellement inculpé à l’issue de cette comparution, d’après cette source du « Dakarois Quotidien ».
Lors de sa première convocation le 13 février dernier, Farba Ngom s’est contenté d’écouter les accusations formulées à son encontre sans prononcer le moindre mot. Devant le juge Idrissa Diarra et un greffier, ses douze (12) avocats ont dénoncé le le non accès au dossier, affirmant que ni eux ni leur client n’étaient informés des éléments précis sur lesquels repose l’accusation.
Le procureur, quant à lui, avait requis une inculpation pour des charges lourdes : complicité d’escroquerie sur des deniers publics, blanchiment de capitaux, faux et usage de faux, ainsi qu’association de malfaiteurs. Face à cette situation, la défense a exigé un accès intégral aux documents avant toute avancée dans la procédure.
Un coup de théâtre est survenu lors de cette audience initiale : Farba Ngom est visé par deux procédures distinctes, une révélation qui a pris de court ses avocats. Deux volumineux dossiers ont été remis à la défense, justifiant ainsi la demande de report.
Si l’accusation avance un montant de cent vingt-cinq (125) milliards F CFA, certaines sources proches du dossier nuancent ces chiffres. Selon elles, les sommes effectivement imputées à Farba Ngom ne dépasseraient pas les sept (7) milliards F CFA.
La défense martèle que le député n’a jamais eu la gestion de fonds publics et qu’il ne peut donc être accusé d’escroquerie sur des deniers de l’État. Toutefois, les enquêteurs estiment que d’importants flux financiers ont transité par des sociétés écrans dirigées par des proches du député, une accusation que ses avocats réfutent catégoriquement.
Tous les regards sont désormais tournés vers le 27 février. Si le juge suit les réquisitions du parquet, le député-maire des Agnams pourrait être officiellement inculpé, placé sous contrôle judiciaire, ou même en détention provisoire. Une situation qui pourrait l’écarter des élections locales susceptibles d’être organisées d’ici quelques mois.
Parallèlement à cette affaire, cinq (5) partisans de Farba Ngom, arrêtés alors qu’ils manifestaient leur soutien devant le Pool judiciaire financier, ont été relaxés, mardi, par le tribunal des flagrants délits de Dakar.

Affaire Kabirou Mbodje : La Cour d’Appel de Dakar confirme la condamnation

La Cour d’appel de Dakar a rendu son verdict dans le contentieux opposant Kabirou Mbodje, fondateur de Wari, à ses anciens associés. Suivant le réquisitoire du Procureur général, le juge a confirmé la condamnation prononcée en première instance, reconnaissant l’homme d’affaires coupable d’abus de confiance et d’augmentation irrégulière du capital social.

Kabirou Mbodje écope ainsi de deux ans de prison, dont six mois ferme, et devra verser 5 milliards de francs CFA à ses ex-partenaires au titre des intérêts civils. Cette décision fait suite à une longue bataille judiciaire initiée en 2018 par Malick Fall, Seyni Camara et Cheikh Tagué, qui accusaient leur ancien associé d’avoir orchestré une augmentation de capital en 2013 ayant réduit leur participation dans l’entreprise Wari de 39 % à seulement 3 %.

Le procès en première instance s’était tenu le 11 août 2021, avec un verdict rendu le 24 novembre de la même année. La Cour d’appel, qui a rejugé l’affaire le 2 décembre 2024, a maintenu la sanction initiale, malgré la demande des parties civiles qui réclamaient une réévaluation des dommages et intérêts à hauteur de 30 milliards de francs CFA.

L’affaire Kabirou Mbodje a suscité de vives réactions dans le monde des affaires au Sénégal. Wari, autrefois un acteur majeur des services financiers numériques en Afrique de l’Ouest, a connu de nombreuses turbulences depuis l’éclatement de ce différend. La condamnation du fondateur pourrait avoir des répercussions sur l’avenir de la société, déjà fragilisée par des difficultés financières et une concurrence accrue sur le marché.

Acquittement de cinq manifestants pro-Farba Ngom : Un verdict qui soulage

Un vent de soulagement a soufflé, mardi 15 février, au tribunal de Dakar. Cinq individus interpellés lors des manifestations en soutien à Farba Ngom ont été acquittés, malgré des accusations de troubles à l’ordre public et de participation à un rassemblement illégal.

Les prévenus – R. Diallo (videur et membre de la sécurité rapprochée), Y. Ka (agent de sécurité au COUD), S. Thioye (agent de la sûreté portuaire), H. Ba (agent au COUD) et S. D. Gueye (agent d’IPRES et gestionnaire de compte) – avaient été arrêtés dans des circonstances troublantes. Selon leurs avocats, ces interpellations ont eu lieu loin des lieux de la manifestation et sans preuve tangible de leur implication dans des actes de violence.

Les forces de défense et de sécurité (FDS) avaient pourtant justifié ces arrestations en affirmant que ces jeunes avaient participé à des jets de pierres contre les policiers et causé des dommages matériels. Mais face à l’absence d’éléments probants, la défense a dénoncé une “justice de répression injustifiée”.

Lors de l’audience, les prévenus ont catégoriquement nié les faits. “Nous n’étions pas dans la manifestation, nous étions juste au mauvais endroit, au mauvais moment”, a déclaré l’un d’eux devant le tribunal.

Leurs avocats, Maître Alassane Cissé et Maître Abdou Dialy Kane, ont dénoncé des arrestations arbitraires. “Vous ne pouvez pas emprisonner des citoyens sans preuve”, ont-ils martelé, demandant la relaxe pure et simple de leurs clients.

Le procureur de la République a tenté de faire valoir que ces jeunes étaient des “partisans agitateurs” et qu’ils faisaient partie d’un rassemblement clandestin. Mais, en l’absence de preuves tangibles, le tribunal a tranché en faveur des accusés.

Après un délibéré tendu, le juge a rendu un verdict qui a surpris plus d’un : l’acquittement pur et simple des cinq prévenus. Une décision qui a immédiatement déclenché une explosion de joie dans la salle d’audience, où familles et proches ont laissé éclater leur soulagement.

Affaire Gabrielle Kane vs. El Hadji Souleymane Cissé : la Cour d’appel de Dakar rend son verdict

La Cour d’appel de Dakar a rendu son délibéré dans l’affaire opposant la militante féministe Gabrielle Kane à El Hadji Souleymane Cissé, ce mardi 18 février 2025. Poursuivie pour diffamation, injures publiques et collecte de données à caractère personnel, Gabrielle Kane a vu sa condamnation partiellement confirmée par la juridiction d’appel.

L’affaire remonte à une publication sur les réseaux sociaux dans laquelle Gabrielle Kane accusait El Hadji Souleymane Cissé d’avoir épousé une jeune fille de 18 ans, consommé le mariage avant de la répudier sous prétexte qu’elle n’était pas vierge. « Ce lâche n’a rien trouvé de mieux que d’épouser une jeune fille de 18 ans, consommer le mariage. […]. Il a acheminé la jeune fille en taxi à Khombole pour la rendre à sa famille en la répudiant au prétexte qu’elle n’était pas vierge », avait-elle écrit.

Ces propos avaient conduit El Hadji Souleymane Cissé à engager une procédure judiciaire pour diffamation, injures et collecte illégale de données personnelles.

En première instance, le tribunal correctionnel de Dakar avait condamné Gabrielle Kane en mai 2022. Toutefois, elle avait interjeté appel.

Selon Les Échos, la Cour d’appel de Dakar a infirmé une partie du jugement initial. Le juge a décidé de relaxer Gabrielle Kane du délit d’injures publiques. En revanche, elle a été reconnue coupable de diffamation et condamnée à une peine de trois mois de prison avec sursis.

Par ailleurs, la militante féministe devra verser une somme de 2 millions de francs CFA à titre de dommages et intérêts à El Hadji Souleymane Cissé.

Ce verdict relance les discussions sur la liberté d’expression et les limites de la dénonciation publique sur les réseaux sociaux. Alors que certains considèrent que Gabrielle Kane a été sanctionnée pour avoir dénoncé un fait qu’elle jugeait révoltant, d’autres estiment que la diffamation ne saurait être justifiée, même dans le cadre du militantisme.

Affaire de diffamation : le procès en appel de Madiambal Diagne face à Souleymane Téliko se tient enfin

Après plusieurs reports, le procès en appel opposant le journaliste Madiambal Diagne à l’ancien président de l’Union des magistrats sénégalais (UMS), Souleymane Téliko, s’est tenu ce lundi 17 février 2025 devant la Cour d’appel de Dakar. Le parquet général a requis la confirmation du jugement de première instance, qui avait reconnu Madiambal Diagne coupable de diffamation, rapporte Le Soleil.

Le 17 juin 2021, le tribunal correctionnel de Dakar avait condamné Madiambal Diagne à trois mois de prison avec sursis et à une amende de 600 000 FCFA. En plus de cette sanction pénale, il devait verser 5 millions de FCFA de dommages et intérêts à Souleymane Téliko. Cette décision faisait suite aux déclarations du journaliste qui, lors d’une émission, avait affirmé que l’ancien président de l’UMS avait été épinglé par un rapport de l’Union européenne pour avoir perçu indûment des indemnités dans le cadre d’une mission des Chambres africaines extraordinaires (CAE) sur l’affaire Hissène Habré.

Un appel pour “défendre la justice”

Madiambal Diagne, qui conteste toujours sa condamnation, a expliqué les raisons de son appel :

“Dans cette affaire, je me considère comme une victime parce que je pensais défendre la justice. C’est ce qui avait motivé ma sortie. (…) J’ai fait appel parce que je pense que j’ai été mal jugé.”

Toutefois, lors des débats devant la Cour d’appel, il a reconnu que son affirmation sur l’existence d’un rapport de l’Union européenne était erronée. Il maintient néanmoins que Souleymane Téliko a bien perçu des indemnités des CAE alors que l’État du Sénégal lui avait déjà octroyé des frais de mission.

L’audience de ce lundi marque un tournant décisif dans cette affaire qui oppose depuis plusieurs années le patron du journal Le Quotidien à l’ancien magistrat. Alors que la défense de Souleymane Téliko insiste sur la confirmation du jugement de première instance, Madiambal Diagne espère une révision du verdict.

Le délibéré est attendu dans les prochains jours.

Levée de l’immunité de Farba Ngom : Moussa Tine dénonce une procédure biaisée

L’affaire Farba Ngom continue de susciter des réactions au sein de la classe politique sénégalaise. Invité du Grand Jury sur la RFM ce dimanche, Moussa Tine, président de l’Alliance Démocratique PÉNCÓO, a exprimé son désaccord avec la manière dont l’Assemblée nationale a procédé à la levée de l’immunité parlementaire du député-maire des Agnam. Selon lui, cette procédure présente de graves irrégularités qui portent atteinte à la crédibilité de l’institution parlementaire.

Moussa Tine estime que la levée de l’immunité de Farba Ngom s’est faite de manière précipitée et sans base légale solide. « On ne peut pas demander à l’Assemblée nationale de lever l’immunité parlementaire d’un député sans dossier. L’Assemblée elle-même n’aurait pas dû l’accepter, car il en va du respect de l’institution », a-t-il déclaré.

Il souligne que cette situation pourrait créer un précédent dangereux, où des décisions d’une telle importance seraient prises sans respecter les principes fondamentaux du droit.

Le leader de PÉNCÓO s’interroge aussi sur les motifs justifiant cette levée de l’immunité parlementaire. « Je ne vois pas en quoi Farba Ngom est investi d’un pouvoir public. Il n’a ni signature, ni chéquier du Trésor… », a-t-il insisté.

Pour lui, la justice ne doit pas être utilisée à des fins politiques et l’Exécutif devrait s’abstenir de commenter des dossiers susceptibles d’être jugés. « Il faut que l’Exécutif fasse sienne comme règle de ne pas évoquer des questions qui pourraient atterrir devant le juge », a-t-il ajouté.

L’affaire Farba Ngom illustre une tension croissante entre le pouvoir exécutif et le législatif. D’un côté, certains estiment que cette procédure s’inscrit dans une volonté de renforcer la reddition des comptes, tandis que d’autres dénoncent une instrumentalisation de la justice à des fins politiques.

Moussa Tine met en garde contre les risques de dérives et appelle à une réforme du cadre juridique encadrant la levée de l’immunité parlementaire. « Si nous voulons préserver nos institutions, nous devons nous assurer que ces décisions se prennent dans le respect strict des procédures et des droits fondamentaux », a-t-il conclu.

Grève imminente des travailleurs de la Justice : Vers une nouvelle crise judiciaire

L’Union nationale des travailleurs de la justice (UNTJ) a annoncé le dépôt d’un préavis de grève le 14 février 2025 auprès du Ministère de la Fonction publique et de la Réforme du Secteur public. « Ce préavis s’inscrit dans le cadre des dispositions légales, notamment l’article 25-4 de la Constitution du Sénégal et l’article 7-7 de la loi 61-33 du 15 juin 1961 relative au statut général des fonctionnaires », a déclaré l’UNTJ dans un communiqué rendu public.

L’entité soutient que « ce mouvement de contestation intervient après des années de revendications non satisfaites concernant les conditions de travail et la reconnaissance statutaire des agents judiciaires ». En effet, le texte note : « depuis 2018, l’UNTJ alerte sur le non-respect du décret 2019-575 du 5 février 2019, qui encadre plusieurs aspects du statut des travailleurs de la justice ». Le communiqué liste parmi ses priorités :

  • Le reclassement des greffiers à la hiérarchie A2 afin de corriger l’anomalie actuelle qui maintient deux hiérarchies (A2 et B2) au sein du même corps de métier.
  • L’intégration des agents autres que les greffiers et les interprètes judiciaires dans le corps des agents des greffes et parquets (hiérarchie B2).
  • L’organisation sans délai du concours professionnel des administrateurs des greffes.
  • L’effectivité de l’indemnité de logement pour les travailleurs de la justice, en raison de l’obligation de résidence stipulée par les articles 21-10 et 45-7 du décret 2019-575.

L’UNTJ prévient : « face à l’absence de réponse concrète de la part des autorités, nous nous réservons le droit de recourir à toutes les mesures nécessaires pour défendre les intérêts des travailleurs de la justice ». Toutefois, le syndicat affirme rester ouvert au dialogue pour parvenir à une issue favorable. Il invite ainsi l’ensemble des travailleurs de la justice à rester mobilisés et à suivre attentivement les directives qui seront communiquées dans les prochains jours.

Affaire Afrika SA contre la DGID : le tribunal demande des pièces supplémentaires

L’affaire opposant la société Afrika SA (ex-BDK) à la Direction générale des impôts et domaines (DGID) connaît un nouveau rebondissement. Selon le journal Libération dans son édition de ce samedi 15 février, le tribunal, après avoir statué le 6 février, a renvoyé le dossier et demandé aux parties de lui fournir des pièces supplémentaires afin de faire éclater la vérité. Cependant, la date du délibéré n’a pas été précisée.

Le différend remonte à 2021, lorsque la société Afrika SA a sollicité auprès de la DGID une restitution de crédit de TVA portant sur la période du 15 juillet 2019 au 15 juin 2021. L’entreprise revendique un montant de 715 258 926 francs CFA, correspondant, selon elle, à la TVA supportée sur des factures relatives à la fourniture de biens et services.

Dans sa demande, Afrika SA met en avant un argument clé : une partie de son activité concerne des services rendus à l’étranger, ce qui lui donne droit au maintien de la déduction de la TVA. Ainsi, la TVA collectée sur son chiffre d’affaires ne permettrait pas, d’après l’entreprise, de compenser celle qu’elle a supportée sur ses acquisitions de biens et services.

Le ministère des Finances, en sa qualité de tutelle de la DGID, a rejeté la demande de restitution de TVA, poussant Afrika SA à saisir la justice. L’entreprise a ainsi servi une assignation à la DGID, portant l’affaire devant le tribunal compétent.

Le 6 février dernier, la juridiction en charge du dossier a pris le temps d’examiner les arguments des deux parties. Toutefois, le tribunal a estimé nécessaire de disposer d’éléments supplémentaires avant de rendre son verdict. Il a ainsi demandé à Afrika SA et à la DGID de lui transmettre des pièces justificatives susceptibles d’apporter plus de clarté à l’affaire.

À ce stade, la date du délibéré reste inconnue, Libération n’ayant pas précisé le calendrier judiciaire à venir. Toutefois, cette nouvelle étape dans la procédure souligne la complexité des litiges fiscaux impliquant de grandes entreprises et l’administration fiscale sénégalaise.

Affaire Samuel Sarr : une troisième demande de liberté provisoire déposée

Samuel Sarr, ancien ministre de l’Énergie sous le régime d’Abdoulaye Wade et ex-directeur général de West African Energy (WAE), poursuit son combat judiciaire. Après deux rejets successifs, ses avocats ont déposé une troisième demande de liberté provisoire devant le juge d’instruction du deuxième cabinet du Tribunal de Dakar.

L’affaire trouve son origine dans une plainte déposée par Moustapha Ndiaye, actionnaire détenant 15% du capital de WAE. Il accuse Samuel Sarr d’abus de biens sociaux, portant sur un montant de 8 milliards de francs CFA. Suite à ces accusations, l’ancien ministre a été inculpé et placé sous mandat de dépôt le 28 novembre dernier.

Depuis lors, la défense de Samuel Sarr ne cesse de contester les faits qui lui sont reprochés. Le 12 février, son client a été auditionné, et deux jours plus tard, une nouvelle requête de mise en liberté a été introduite.

Dans leur demande, les avocats de Samuel Sarr s’appuient sur une contre-expertise réalisée par l’expert Alioune Touré. Selon eux, ce rapport contredit celui de Mazars, qui avait été utilisé par Moustapha Ndiaye pour déposer sa plainte.

De plus, ils insistent sur un élément clé du dossier : à l’origine du projet de construction de la centrale électrique, les associés de WAE n’avaient investi que 4 milliards de francs CFA, alors que le financement total s’élevait à 280 milliards. La défense souligne que c’est Samuel Sarr qui a mobilisé plus de 270 milliards de francs CFA pour permettre la réalisation du projet, actuellement en phase terminale.

Un autre argument avancé par la défense est l’impact de la détention de Samuel Sarr sur l’avancement du projet. Depuis son incarcération, les travaux de la centrale sont à l’arrêt, ce qui, selon ses avocats, préoccupe sérieusement les prêteurs.

Par ailleurs, les avocats rappellent que leur client est régulièrement domicilié et qu’il offre toutes les garanties de représentation en justice.

La balle est désormais dans le camp du juge d’instruction du deuxième cabinet, qui devra statuer sur cette troisième demande de liberté provisoire. Après deux refus, cette nouvelle requête pourra-t-elle aboutir ?

Loi d’amnistie des événements de 2021 et 2024 : La Rapporteuse spéciale des Nations Unies demande son abrogation

Lors de sa visite officielle au Sénégal, la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la torture, Alice Jill Edwards, a formulé un appel ferme à l’attention du gouvernement sénégalais : l’abrogation de la loi d’amnistie relative aux événements des manifestations de mars 2021 à février 2024. Cette loi, qui accorde une immunité de poursuites aux personnes impliquées dans des actes de violence et des violations des droits de l’homme lors de ces manifestations, est désormais un point de friction majeur.

La Rapporteuse spéciale a vivement critiqué cette loi, soulignant qu’elle ne permettait pas de faire toute la lumière sur les événements ni de rendre justice aux victimes des violences policières et des violations des droits de l’homme qui ont marqué ces manifestations. « Je demande instamment au Sénégal d’abroger la loi d’amnistie qui accorde une immunité de poursuites aux personnes impliquées dans le recours à une force excessive et dans d’autres violations des droits de l’homme », a-t-elle déclaré.

Elle a expliqué que cette amnistie crée une impunité qui empêche de juger et de tenir responsables les auteurs de ces actes de violence, et prive ainsi les victimes de leurs droits à la justice. Selon elle, cette législation empêche le pays de répondre à ses obligations internationales en matière de droits de l’homme et d’assurer la justice pour les victimes de ces événements tragiques.

Alice Jill Edwards a insisté sur la nécessité pour le gouvernement sénégalais d’établir la vérité sur ces événements, de traduire les responsables devant la justice et de garantir des réparations aux victimes. Elle a également mis en avant l’importance de cette démarche pour la réconciliation nationale et le respect des principes de droit.

La Rapporteuse a ajouté que le Sénégal, en tant que signataire de nombreuses conventions internationales relatives aux droits de l’homme, a l’obligation de respecter ces engagements et de garantir à chaque citoyen le droit à la justice. En maintenant la loi d’amnistie, selon elle, le gouvernement prive non seulement les victimes de justice, mais entrave également les processus démocratiques du pays.

En conclusion, la Rapporteuse spéciale a appelé le Sénégal à revoir sa position sur la loi d’amnistie et à prendre des mesures pour s’assurer que la justice soit rendue de manière équitable et transparente. Elle a souligné que des réformes législatives étaient essentielles pour garantir que les autorités et les responsables des actes violents soient tenus responsables de leurs actes, dans le respect des normes internationales en matière de droits de l’homme.

Poursuites contre Macky Sall pour haute trahison : Ousmane Diagne laisse la porte ouverte

Le rapport explosif de la Cour des comptes continue de susciter de vives réactions au Sénégal. Lors de la conférence de presse du gouvernement tenue ce mercredi, le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a été interpellé sur une éventuelle poursuite pour haute trahison visant l’ancien président Macky Sall.

Si cette question divise l’opinion publique, le ministre a préféré rester prudent, affirmant que rien n’était exclu à ce stade.

« Sur la période 2019-2023, parmi les infractions répertoriées, ne figurent pas celles concernant la haute trahison. Mais rien n’est exclu, car ce sont des enquêtes qui sont menées et qui peuvent aboutir à tout… », a déclaré Ousmane Diagne.

Depuis la publication du rapport de la Cour des comptes, plusieurs voix s’élèvent pour demander que toute la lumière soit faite sur la gestion financière sous Macky Sall. Des acteurs politiques et des membres de la société civile estiment que certaines irrégularités relevées pourraient être qualifiées de manquements graves aux devoirs du président de la République, pouvant ainsi justifier une procédure pour haute trahison.

Toutefois, pour l’instant, aucune charge officielle n’a été retenue contre l’ancien chef de l’État. Le ministre de la Justice a insisté sur le fait que les enquêtes en cours pourraient révéler de nouveaux éléments, ouvrant ainsi la voie à d’éventuelles poursuites judiciaires.

Selon l’article 101 de la Constitution du Sénégal, un président en exercice ne peut être poursuivi que pour haute trahison devant la Haute Cour de Justice. Cette infraction est définie comme une violation grave de la Constitution ou un acte compromettant gravement les intérêts supérieurs de la Nation.

Si des éléments de preuve étaient réunis contre Macky Sall, le Parlement pourrait être amené à saisir la Haute Cour de Justice, une procédure rare dans l’histoire politique sénégalaise.

Les prochains jours s’annoncent décisifs dans cette affaire. Les conclusions des enquêtes en cours, annoncées par le ministre de la Justice, pourraient permettre de préciser si des infractions directement imputables à Macky Sall sont identifiées.

Rapport de la Cour des comptes : Ousmane Diagne annonce des enquêtes et des poursuites judiciaires

Le gouvernement sénégalais prend très au sérieux les révélations du rapport de la Cour des comptes. Ce mercredi, le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a tenu un point de presse pour détailler les mesures qui seront prises après la publication de ce document accablant sur la gestion des finances publiques entre 2019 et mars 2024.

Devant la presse, le Garde des Sceaux a reconnu la gravité des faits mis en lumière par le rapport, affirmant que des enquêtes seront lancées pour identifier les responsables et les traduire en justice.

« L’exploitation du rapport de la Cour des comptes révèle des faits graves. Cette juridiction, que nous considérons comme crédible, a fait un travail minutieux, et nous devons maintenant tirer toutes les conséquences judiciaires de ses conclusions. »

Le ministre a insisté sur le respect de la procédure légale, rappelant les principes fondamentaux tels que la présomption d’innocence, les droits de la défense et le principe du contradictoire.

« La mise en œuvre diligente de toutes les mesures judiciaires nécessaires sera effectuée afin d’élucider ces faits, d’identifier les responsables et de les traduire devant les juridictions compétentes. »

Dans ce cadre, des enquêtes approfondies seront ouvertes, et tous ceux impliqués dans des irrégularités financières seront poursuivis, y compris les coauteurs et complices présumés.

Ousmane Diagne a précisé que les dossiers pourraient être orientés vers la Haute Cour de justice, juridiction compétente pour juger les personnalités publiques ayant exercé de hautes fonctions, ainsi que vers le Pool judiciaire financier (PJF), chargé des crimes économiques et financiers.

« Tous ceux qui sont impliqués dans ces affaires seront identifiés et, si nécessaire, déférés devant les juridictions compétentes. »

Le ministre a conclu en affirmant que le peuple sénégalais sera informé en toute transparence de l’évolution des enquêtes. Cette annonce s’inscrit dans la volonté du gouvernement de renforcer la lutte contre la corruption et la mauvaise gestion des fonds publics.

Affaire Farba Ngom : Son avocat précise qu’il n’est pas encore inculpé

L’ancien député et maire d’Agnam, Mouhamadou Ngom dit Farba, a été convoqué ce jeudi par le magistrat instructeur du Pool judiciaire financier (PJF). À l’issue de cette convocation, son avocat, Me Baboucar Cissé, a tenu à apporter des précisions sur la situation juridique de son client.

Selon Me Cissé, Farba Ngom n’est pas, pour le moment, en position d’inculpation. « Le juge nous a reçus, mais il ne nous a pas posé de questions, car nous ne sommes pas encore dans la phase d’inculpation. Nous sommes plutôt dans la phase de discussion », a-t-il déclaré. L’avocat a également révélé avoir sollicité un délai supplémentaire afin de mieux préparer la défense de son client. Une demande acceptée par le juge, qui a fixé la prochaine comparution au 27 février 2025.

L’affaire repose principalement sur un rapport de la CENTIF (Cellule nationale de traitement des informations financières), transmis directement au juge d’instruction par le procureur. Ce document, ainsi que le réquisitoire du ministère public, ont été mis à la disposition de la défense.

Me Cissé a précisé que cette procédure diffère d’une enquête classique : « Le juge a estimé que, compte tenu du fait qu’il n’y avait pas d’enquête préliminaire et que c’est un rapport de la CENTIF qui a été directement transmis, il était normal de laisser du temps à la personne visée pour s’expliquer et éventuellement répondre aux éléments contenus dans le rapport ».

Si aucune charge formelle n’a été retenue contre Farba Ngom pour l’instant, son avocat ne rejette pas l’éventualité d’une inculpation à l’issue de la prochaine audience. « À partir du 27 février, il se pourrait qu’il soit inculpé. Mais l’inculpation ne veut pas dire culpabilité. Elle ouvre droit à des contestations », a-t-il souligné.

Escroquerie foncière : Farba Ngom poursuivi en justice par les héritiers d’Alassane Ndoye

Le député Mouhamadou Ngom, alias Farba Ngom, se retrouve une nouvelle fois face à la justice. Il est poursuivi par les héritiers d’Alassane Ndoye pour escroquerie foncière, complicité et usage de faux en écriture publique authentique, ainsi que pour escroquerie à jugement. L’affaire porte sur les titres fonciers 10940/DG et 4393/DG, qui seraient au centre d’un litige impliquant des transactions suspectes.

Selon la citation à comparaître devant le tribunal correctionnel de Dakar, les héritiers accusent Farba Ngom d’avoir acquis un titre foncier de manière frauduleuse. Ils lui reprochent également d’avoir fait détruire leur mur de clôture sans aucune décision de justice préalable.

Outre Farba Ngom, deux anciens responsables de la Conservation de la Propriété Foncière de Ngor Almadies, Ousmane Kassé et Ndiaga Lo (à la retraite), sont également mis en cause pour faux en écriture publique authentique et complicité d’escroquerie foncière.

Les héritiers d’Alassane Ndoye exigent du tribunal la condamnation solidaire des prévenus et réclament le paiement de 300 millions de F CFA à titre de dommages et intérêts.

L’affaire a été appelée ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Dakar, mais l’audience a finalement été reportée au 26 mars 2025. Les avocats de Farba Ngom ont demandé ce renvoi, affirmant que leur client devait se préparer pour une autre comparution prévue ce jeudi devant le Pool judiciaire financier.

Cette nouvelle procédure judiciaire s’ajoute aux nombreux démêlés de Farba Ngom avec la justice, notamment dans des affaires liées à la gestion des ressources publiques et foncières.

Affaire Lat Diop : L’ancien Directeur Général de la Lonase demande une liberté provisoire

L’ancien Directeur Général de la Loterie Nationale Sénégalaise (Lonase) et ex-ministre des Sports, Lat Diop, actuellement en détention provisoire, a officiellement introduit une demande de liberté provisoire auprès du Collège des juges d’instruction du Pool judiciaire financier. Inculpé pour détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux et extorsion de fonds, il conteste fermement les accusations portées contre lui.

L’affaire remonte au 19 septembre 2024, lorsque Mouhamed Dieng, Directeur Général de la société Services Online International SA, exploitant de la marque 1XBET, a porté plainte contre Lat Diop. Il l’accuse d’avoir commis des malversations financières au sein de la Lonase, société nationale qu’il dirigeait entre 2020 et 2023.

Suite à cette plainte, le Procureur de la République financier a saisi la Division des Investigations Criminelles (DIC), qui a mené une enquête approfondie. À l’issue de cette enquête, Lat Diop a été déféré le 26 septembre 2024 devant le parquet financier, avant d’être placé sous mandat de dépôt le 28 septembre 2024.

Devant le Collège des juges d’instruction du Pool judiciaire financier, Lat Diop a rejeté toutes les accusations portées contre lui. Selon les termes de son inculpation, il est soupçonné d’avoir :

• Détourné un montant de 8,2 milliards de F CFA entre 2020 et 2023, au préjudice de la Lonase.

• Blanchi des capitaux en dissimulant ou transférant des fonds d’origine illicite.

• Extorqué des fonds, en abusant de son autorité à la tête de la Lonase.

Ses avocats, Maîtres El Hadji Moustapha Diouf, Baboucar Cissé, Djiby Diallo, Abdou Dialy Kane, Cheikh Ahmadou Ndiaye, Mohamed Seydou Diagne, Papa Sène, Alioune Badara Fall et Souleymane Soumaré, ont déposé une demande de mise en liberté provisoire, arguant que leur client présente toutes les garanties de représentation et n’est pas en mesure d’entraver l’enquête.

La décision du Collège des juges d’instruction est désormais attendue. Toutefois, le Parquet financier pourrait s’opposer à cette demande, au motif que Lat Diop pourrait influencer des témoins ou compromettre les investigations en cours.

En attendant, cette affaire continue d’alimenter le débat public, d’autant plus qu’elle touche à une entreprise d’État et met en lumière la gestion des fonds publics au Sénégal.

Affaire Doro Gaye : Les avocats du colonel Cheikh Sarr saisissent la Chambre d’accusation

La bataille judiciaire se poursuit dans l’affaire opposant Zakiroulahi Sow à Doro Gaye et Cheikh Sarr. Après la requête en annulation de la révocation du contrôle judiciaire déposée par les avocats de Doro Gaye, c’est désormais au tour de la défense du colonel Cheikh Sarr de saisir la Chambre d’accusation.

Inculpé et placé sous mandat de dépôt mi-novembre, le colonel Cheikh Sarr, ancien patron de la Section de recherches (SR), entend contester la régularité de la procédure engagée contre lui. Selon Les Échos, ses avocats dénoncent des vices de forme commis par le juge d’instruction.

« Il y a des préalables que le magistrat instructeur aurait dû poser et qui n’ont pas été respectés », ont-ils fait valoir, affirmant ainsi que la procédure est entachée de nullité de forme.

Cette nouvelle action en justice constitue la deuxième requête déposée dans cette affaire. Avant les avocats du colonel Cheikh Sarr, ceux de Doro Gaye avaient déjà introduit un recours, contestant notamment la révocation du contrôle judiciaire de leur client.

« Le juge d’instruction a révoqué le contrôle judiciaire avant même que notre client ne quitte le pays, alors qu’aucune des conditions du contrôle judiciaire n’a été violée », avaient plaidé les avocats de Doro Gaye.

Affaire Doro Gaye : le colonel Cheikh Sarr contre-attaque sur le terrain judiciaire

L’affaire Doro Gaye continue de secouer le paysage judiciaire sénégalais. Après son inculpation et son placement sous mandat de dépôt à la suite de sa convocation mi-novembre, le colonel Cheikh Sarr, ancien patron de la Section de recherches (SR), refuse de se laisser faire. Il a saisi la Chambre d’accusation pour contester la régularité de la procédure engagée contre lui.

Selon les informations relayées par Les Échos, la défense du colonel Cheikh Sarr dénonce des irrégularités dans la procédure d’instruction. Ses avocats pointent du doigt des « vices de forme » qu’aurait commis le juge d’instruction, notamment le non-respect de certaines étapes judiciaires obligatoires.

« Il y a des préalables que le magistrat instructeur devait poser et qui n’ont pas été faits », insistent-ils. S’appuyant sur ces arguments, les avocats du colonel plaident pour une « nullité de forme » et espèrent obtenir l’annulation des charges qui pèsent contre lui.

Cette offensive judiciaire marque la deuxième requête introduite pour contester la procédure. Un premier recours avait déjà été déposé pour des motifs similaires, selon Les Échos.

L’affaire Doro Gaye est loin d’être linéaire. Avant l’initiative de Cheikh Sarr, la défense de Doro Gaye lui-même avait déjà contesté la procédure lancée contre lui par l’homme d’affaires Zakiroulahi Sow.

Les avocats de Doro Gaye reprochaient au juge d’avoir révoqué son contrôle judiciaire avant même qu’il ne quitte le pays, alors qu’aucune violation des conditions du contrôle judiciaire n’avait été constatée. Ce recours, dont le verdict est toujours attendu, s’ajoute donc à la contre-offensive judiciaire du colonel Cheikh Sarr.

Avec cette nouvelle saisine de la Chambre d’accusation, le dossier Doro Gaye s’enlise dans une complexité croissante. La justice sénégalaise devra statuer sur ces multiples recours, ce qui pourrait prolonger l’affaire bien au-delà des prévisions initiales.

Affaire des 125 milliards : Tahirou Sarr convoqué à la DIC ce jeudi

L’homme d’affaires Seydou Sarr, plus connu sous le nom de Tahirou Sarr, est convoqué à la Division des Investigations Criminelles (DIC) ce jeudi 13 février 2025 pour une audition dans le cadre de l’enquête ouverte par le Parquet Judiciaire Financier.

Selon nos informations, Tahirou Sarr a reçu sa convocation dès vendredi dernier, ce qui laisse penser que l’instruction judiciaire progresse rapidement dans cette affaire impliquant des flux financiers suspects. L’enquête s’appuie sur un rapport explosif de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), qui fait état de mouvements financiers douteux d’un montant cumulé de plus de 125 milliards de francs CFA.
Le nom de Tahirou Sarr apparaît dans ce dossier sensible, aux côtés d’autres personnalités influentes, dont le député Farba Ngom, qui doit également comparaître ce jeudi devant le Collège des juges d’instruction du Parquet Financier. L’enquête vise à établir l’origine exacte de ces fonds et à déterminer si des faits de blanchiment d’argent, de corruption ou d’abus de biens sociaux peuvent être retenus contre les mis en cause.
Le rapport de la CENTIF met en lumière des opérations financières jugées anormales, avec des transferts de fonds ayant transité par plusieurs comptes bancaires au Sénégal et à l’étranger. Les enquêteurs cherchent notamment à savoir si ces fonds proviennent de marchés publics, de contrats frauduleux ou d’activités suspectes dans des secteurs stratégiques.
Cette convocation de Tahirou Sarr à la DIC s’inscrit donc dans un processus d’investigation visant à faire la lumière sur ces mouvements financiers et à identifier d’éventuelles responsabilités.
Les auditions prévues ce jeudi 13 février marqueront un tournant dans cette affaire, qui suscite un grand intérêt au sein de l’opinion publique. Alors que les partisans de Farba Ngom annoncent une mobilisation massive à Matam, il est à prévoir que l’audition de Tahirou Sarr à la DIC ne passera pas inaperçue.

Affaire Pape Sané : Le journaliste maintient ses propos et défend ses sources devant les enquêteurs

Convoqué ce lundi par la Division des Investigations Criminelles (DIC), puis conduit à la Brigade des Affaires Générales (BAG) du Palais de justice de Dakar, le journaliste-chroniqueur Pape Sané a été interrogé pendant plusieurs heures sur ses récentes déclarations lors d’une émission sur Walf TV. Il avait évoqué un scandale financier présumé impliquant plusieurs milliards de francs CFA et mettant en cause un homme d’affaires ainsi qu’un ministre de la République.

Accompagné de ses avocats, Me Moussa Sarr, Me Youssouf Camara, Me Cheikh Niass et Me Amadou Diallo, Pape Sané a assuré qu’il avait maintenu l’intégralité de ses propos devant les enquêteurs et qu’il avait apporté toutes les preuves pour étayer ses révélations.

Lors de son audition, le journaliste a été invité à détailler les faits qu’il a avancés lors de son intervention médiatique. Il a affirmé avoir fourni des éléments concrets et expliqué en profondeur l’affaire pour laquelle il a été convoqué.

« Nous avons donné notre version du dossier et présenté toutes les preuves en notre possession. L’audition a duré plusieurs heures et, à la fin, on nous a demandé d’attendre que la hiérarchie soit informée », a-t-il déclaré à la presse à sa sortie du Palais de justice de Dakar.

Les enquêteurs ont également demandé à Pape Sané de révéler l’origine des documents qu’il détient sur cette affaire. Toutefois, fidèle à l’éthique journalistique et à la protection des sources, il a refusé de divulguer ses informateurs.

À l’issue de l’interrogatoire, Pape Sané a assuré que les enquêteurs ne lui avaient rien reproché et qu’aucune charge n’a été retenue contre lui.

« Ils m’ont signifié que je pouvais retourner chez moi, mais que je reste à la disposition de la justice », a-t-il précisé.

Cette convocation intervient dans un climat de tension entre certains journalistes et les autorités, alors que plusieurs enquêtes sensibles sur des affaires politico-financières secouent l’actualité nationale.

L’audition de Pape Sané relance le débat sur la protection des journalistes et leur capacité à enquêter sur des sujets sensibles sans subir de pressions judiciaires. Son cas sera suivi de près par les organisations de défense des libertés de la presse, alors que le Sénégal a récemment fait face à plusieurs tensions entre médias et pouvoir.

Gestion de la Lonase : L’IGE ouvre une enquête sur Lat Diop

L’Inspection Générale d’État (IGE) a lancé une mission d’audit sur la gestion de Lat Diop à la Loterie Nationale Sénégalaise (Lonase). Cette décision intervient cinq mois après l’inculpation de l’ancien ministre des Sports, actuellement en détention pour des faits présumés de détournement de deniers publics, d’extorsion et de blanchiment de capitaux.

Selon les informations relayées par Ledakarois.sn, une équipe d’auditeurs de l’IGE, composée des vérificateurs P. A. Touré, B. Diakhaté et d’experts en comptabilité, a été déployée pour examiner en profondeur les finances et la gouvernance de la Lonase sous l’ère Lat Diop. Les auditions ont débuté mardi dernier, marquant une étape cruciale dans cette enquête qui pourrait révéler d’éventuelles irrégularités dans la gestion de la société nationale des jeux de hasard.

Lat Diop a été écroué en septembre 2024, après avoir été cité dans une affaire de corruption impliquant Mouhamed Dieng, administrateur de la plateforme Xbet Sénégal. Ce dernier accuse l’ancien patron de la Lonase d’avoir exigé et reçu des pots-de-vin en échange de l’attribution de contrats lucratifs dans le secteur des jeux d’argent. Selon Dieng, le montant total des sommes versées à Lat Diop s’élèverait à 8 milliards de francs CFA.

Toutefois, Lat Diop a toujours nié en bloc ces accusations, affirmant qu’il s’agit d’un règlement de comptes orchestré par des intérêts privés et politiques. Depuis l’ouverture de l’enquête préliminaire à la Division des Investigations Criminelles (DIC), il a maintenu son innocence, mais cela ne l’a pas empêché d’être placé sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du Pool judiciaire financier.

L’intervention de l’IGE dans cette affaire ajoute une nouvelle dimension à l’enquête. Contrairement à la procédure judiciaire en cours, qui repose sur les témoignages et les éléments fournis par les plaignants, l’Inspection Générale d’État a pour mission de passer au crible la gestion financière et administrative de la Lonase sur la période où Lat Diop était aux commandes.

Si des anomalies ou des détournements avérés sont détectés, cela pourrait renforcer l’accusation contre Lat Diop et compliquer davantage sa défense. À l’inverse, si l’audit ne révèle aucune faute grave, cela pourrait remettre en question la validité des accusations portées contre lui.

Avec cette double pression judiciaire et administrative, Lat Diop joue une partie décisive qui pourrait influencer son avenir politique et judiciaire. Pendant que ses avocats tentent d’obtenir une mise en liberté provisoire, l’IGE poursuit son examen minutieux des comptes et contrats de la Lonase.

Affaire des 1.000 milliards : l’activiste Ardo Gningue porte plainte contre X après l’appel de Badara Gadiaga

L’affaire des 1.000 milliards continue de faire des vagues sur la scène politico-judiciaire sénégalaise. Après l’appel du chroniqueur Badara Gadiaga, incitant les citoyens à saisir la justice pour faire la lumière sur cette affaire, l’activiste Ardo Gningue a officiellement déposé une plainte contre X auprès du procureur de la République près le Parquet Financier.

Dans sa plainte, Ardo Gningue évoque des soupçons de « détournement de deniers publics » et d’« enregistrement illicite », en lien avec la déclaration du Premier ministre Ousmane Sonko qui avait affirmé, le 27 octobre 2024, avoir découvert un compte contenant plus de 1.000 milliards de FCFA. Pour l’activiste, cette annonce publique, faite en dehors d’un cadre officiel et sans validation des autorités financières compétentes, soulève de nombreuses interrogations sur l’origine et l’affectation de ces fonds.

Selon Ardo Gningue, la transparence sur cette affaire est une exigence démocratique, et seul un cadre judiciaire peut permettre d’apporter des éclaircissements sur ce dossier qui suscite de vifs débats au sein de l’opinion publique. « Ces faits sont d’une extrême gravité. Si les accusations sont avérées, elles relèveraient d’un détournement de deniers publics à une échelle jamais vue dans l’histoire du pays », a-t-il déclaré en marge du dépôt de sa plainte.

Ce dépôt marque le début d’une nouvelle phase dans cette affaire, qui pourrait connaître des rebondissements judiciaires dans les jours à venir. La balle est désormais dans le camp du Parquet Financier, qui devra décider de l’ouverture ou non d’une enquête pour élucider la provenance et la gestion de ces 1.000 milliards évoqués par le Premier ministre.

Après l'appel du chroniqueur Badara Gadiaga à saisir la justice sur l'affaire des 1.000 milliards : l'activiste Ardo Gningue répond et dépose une plainte contre X


Après l'appel du chroniqueur Badara Gadiaga à saisir la justice sur l'affaire des 1.000 milliards : l'activiste Ardo Gningue répond et dépose une plainte contre X

Affaire des 125 milliards : Farba Ngom convoqué devant le juge d’instruction du PJF

L’affaire des 125 milliards continue de faire des vagues. Ce Lundi , le député-maire d’Agnam, Farba Ngom, a répondu à une convocation de la Division des Investigations Criminelles (DIC). Selon ses avocats, il s’agissait uniquement de lui remettre une convocation devant le pool judiciaire financier (PJF), où il devra se présenter le jeudi 13 février à 10 heures.

À sa sortie de la DIC, Farba Ngom a choisi de ne pas s’exprimer directement, laissant ses avocats communiquer avec la presse. Ces derniers ont indiqué qu’ils ne connaissaient pas encore précisément les faits reprochés à leur client. Cette déclaration laisse planer une certaine opacité sur les raisons exactes de cette convocation.

L’affaire des 125 milliards, dont les contours restent flous, suscite un vif intérêt au sein de l’opinion publique et de la classe politique. Farba Ngom, proche de l’ancien président Macky Sall et figure influente de la mouvance présidentielle, pourrait voir son audition apporter de nouveaux éléments à cette enquête qui prend de l’ampleur.

Le jeudi 13 février sera une date clé dans ce dossier. Farba Ngom devra se présenter devant le juge d’instruction du PJF, une étape qui pourrait marquer un tournant dans l’affaire. Reste à savoir si des chefs d’accusation précis seront retenus contre lui ou s’il s’agit d’une simple audition d’enquête.

Arrestation de l’influenceur Mame Thierno Fall alias “The King” : soupçons de charlatanisme et de blanchiment de capitaux

L’influenceur Mame Thierno Fall, plus connu sous le pseudonyme “The King”, a été placé en garde à vue par la Section de Recherches (SR) de Colobane. Son arrestation fait suite à la diffusion d’une vidéo devenue virale, dans laquelle il exhibait un sac contenant, selon ses dires, 500 millions de francs CFA en espèces.

Dans cette séquence largement partagée sur les réseaux sociaux, “The King” affichait ostensiblement une somme colossale en billets de banque, suscitant de nombreuses interrogations et réactions indignées. Face à l’ampleur du tollé provoqué par cette mise en scène, le procureur de la République a ordonné l’ouverture d’une enquête, confiant le dossier aux enquêteurs de la Section de Recherches.

Lors de la perquisition menée par les forces de l’ordre, seules une trentaine de millions de francs CFA ont été retrouvées, bien loin des 500 millions annoncés dans la vidéo. Une vérification de l’authenticité des billets saisis est en cours afin de déterminer s’il s’agit d’argent réel ou de faux billets utilisés à des fins de mise en scène.

Le profil de Mame Thierno Fall, qui se présente également comme un charlatan offrant divers services mystiques, a renforcé les soupçons des autorités. Les enquêteurs cherchent à établir l’origine des fonds et à déterminer si des infractions liées au blanchiment d’argent ou à des pratiques frauduleuses peuvent être retenues contre lui.

Moustapha Tall et la SGBS : Une bataille judiciaire à rebondissements

L’opérateur économique sénégalais Moustapha Tall a tenu, ce vendredi, un point de presse pour dénoncer ce qu’il qualifie de « spoliation bancaire organisée » par la Société Générale de Banque au Sénégal (SGBS). Engagé dans un contentieux judiciaire depuis près de deux décennies, il avait saisi la Cour Suprême pour contester un jugement de la Cour d’appel de Dakar dans une affaire de malversations financières portant sur plus de 5 milliards FCFA. Mais, jeudi 6 février 2025, la plus haute juridiction du pays a rejeté son pourvoi, un verdict que l’homme d’affaires conteste fermement.

Dans sa déclaration, Moustapha Tall est revenu sur l’historique de ses relations avec la SGBS, débutées dans les années 1980 avec l’ouverture de ses premiers comptes bancaires à Kaolack et à Dakar. Grâce à cette collaboration, la banque lui a accordé une ligne de crédit de 1,5 milliard FCFA pour le financement de ses importations de riz.

Mais cette relation bascule en 2004 lorsqu’un contentieux douanier sur une importation de sucre l’amène à une détention de 58 jours. La Douane lui reprochait un différentiel de péréquation de 450 millions FCFA, un montant qui, selon lui, a été gonflé sous pression politique pour atteindre 1 milliard FCFA. Il estime avoir été victime d’une instrumentalisation judiciaire qui visait à l’affaiblir financièrement.

Profitant de son incarcération, la SGBS aurait procédé à des prélèvements abusifs, causant une perte totale de 5,8 milliards FCFA entre 2004 et 2005. Ces difficultés se sont aggravées avec la crise alimentaire mondiale de 2008, qui a encore fragilisé son entreprise.

Une restructuration financière de sa dette a été retardée, et ce n’est qu’en 2011 qu’un accord a été signé pour 899 millions FCFA, payable jusqu’en 2016. Mais lorsque Moustapha Tall tente de relancer son activité avec un marché de 3 milliards FCFA pour l’importation de riz, la SGBS refuse de l’accompagner, malgré ses garanties.

Face aux blocages de la banque, l’homme d’affaires cesse ses paiements en 2013 pour provoquer une réaction. La SGBS réplique en lançant une procédure judiciaire, qui mène à la saisie et à la vente de son immeuble pour 400 millions FCFA, alors qu’elle lui réclamait encore 578 millions FCFA après cette vente.

Le tribunal correctionnel de Dakar reconnaît plus tard l’illégalité de cette vente pour faux et usage de faux, une décision confirmée par la Cour d’appel. Pourtant, le 6 février 2025, la Cour Suprême rejette son pourvoi, une décision que Moustapha Tall qualifie d’injuste et arbitraire.

Dénonçant des pratiques qu’il assimile à du pillage organisé, Moustapha Tall accuse la SGBS d’avoir orchestré des prélèvements injustifiés, un écart de 600 millions FCFA entre le montant réellement dû et celui déclaré, ainsi que des traites avalisées avant échéance.

Estimant avoir été victime d’un coup monté impliquant des acteurs économiques et politiques influents, il n’exclut pas de déposer un rabat d’arrêt pour contester le rejet de son pourvoi en cassation.

Au-delà de sa propre affaire, Moustapha Tall voit en son combat une cause collective : celle des entrepreneurs sénégalais confrontés aux abus bancaires. Il appelle à une réforme du système judiciaire et exige que justice lui soit rendue.

L’affaire, déjà vieille de plus de 20 ans, semble loin d’être terminée.

Affaire West African Energy : Samuel Sarr maintenu en détention, son audition prévue le 12 février

L’ancien directeur général de West African Energy (WAE), Samuel Sarr, devra encore patienter en prison. La justice a rejeté sa demande de liberté provisoire et fixé son audition au 12 février prochain, selon des informations relayées par le quotidien Les Échos.

Le 5 février dernier, le juge d’instruction Makha Barry a rendu son ordonnance, rejetant la requête de mise en liberté provisoire de Samuel Sarr. Le magistrat a motivé sa décision en insistant sur « la gravité des faits » reprochés à l’ancien DG de WAE et le risque que sa libération « compromette la manifestation de la vérité ».

Le juge redoute notamment que l’ex-ministre de l’Énergie ne prenne contact avec d’autres personnes impliquées dans la procédure, ce qui pourrait mener à une altération ou destruction de preuves. Une hypothèse que le maître des poursuites juge suffisamment sérieuse pour maintenir Samuel Sarr en détention.

Dans le cadre de l’instruction, une confrontation entre experts a été programmée. L’objectif est de clarifier des éléments du dossier, car la contre-expertise réalisée dans cette affaire aurait révélé « certaines incohérences », selon le juge.

Cette confrontation pourrait être décisive pour l’évolution du dossier, notamment en ce qui concerne les responsabilités dans l’affaire qui secoue West African Energy.

Face à cette décision, les avocats de Samuel Sarr ne comptent pas en rester là. Ils ont annoncé leur intention d’interjeter appel contre l’ordonnance du juge, espérant obtenir gain de cause devant une juridiction supérieure.

Affaire des boulettes pour fesses : Des peines de prison ferme prononcées par le tribunal de Pikine-Guédiawaye

Le tribunal des flagrants délits de Pikine-Guédiawaye a rendu son verdict ce matin dans l’affaire dite des “boulettes pour fesses”, une affaire impliquant plusieurs personnes poursuivies pour la fabrication et la vente illégale de produits pharmaceutiques dangereux pour la santé.

À l’issue des débats, le tribunal a relaxé les prévenues des charges d’exercice illégal de la profession de pharmacien, d’usurpation de fonction et d’administration de substances nuisibles à la santé publique. Plusieurs accusés, dont Alima Sow, Seynabou Gassama, Bintou Diop, Pape Guéye, Moussou Gassama et Haoussou Ndiaye, ont également été relaxés du chef de publicité illégale de produits pharmaceutiques.

Toutefois, Alima Sow, Alima Fall, Bintou Diouf, Pape Guéye et Moussou Gassama ont été reconnus coupables d’association de malfaiteurs. De leur côté, Alima Fall et Maty Mbaye ont été condamnées pour publicité illégale de produits pharmaceutiques.

Le juge a déclaré l’ensemble des prévenus coupables de fabrication et de mise en vente de produits pharmaceutiques sans autorisation préalable, mettant ainsi en danger la vie d’autrui.

Le tribunal a condamné Alima Fall et Maty Mbaye à deux ans de prison, dont six mois ferme, assortis d’une amende de 500 000 FCFA à verser à la Caisse des Dépôts et Consignations. Haoussou Ndiaye a écopé d’une peine de deux ans, dont trois mois ferme, avec la même amende.

Les autres prévenus ont été condamnés à deux ans de prison, dont un mois ferme, avec une amende de 200 000 FCFA.

En plus des peines de prison et des amendes, le tribunal a ordonné la confiscation et la destruction des produits saisis, notamment les pommades “Infidèles” et “Caviar”, ainsi que des médicaments et compléments alimentaires trouvés chez Maty Mbaye et Haoussou Ndiaye.

Sur le plan civil, le tribunal a reconnu les constitutions de partie civile de SOS Consommateurs et de l’Ordre des Médecins, condamnant les prévenus à payer un franc symbolique en réparation du préjudice causé. Les dépens de la procédure ont été mis à la charge des accusés, et la contrainte par corps a été fixée à son maximum.

Affaire foncière : le juge d’instruction rejette la demande de levée de l’immunité parlementaire d’Amadou Ba et Birima Mangara

Le juge d’instruction du deuxième cabinet de Dakar a rejeté la demande du Parquet visant à lever l’immunité parlementaire des députés Amadou Ba et Birima Mangara, tous deux mis en cause dans une affaire foncière liée à des expropriations pour cause d’utilité publique. Cette décision marque un nouveau tournant dans un dossier complexe qui oppose les héritiers des titres fonciers concernés aux autorités.

L’affaire concerne l’indemnisation liée à l’expropriation des titres fonciers n° 5058/Nga, 13833/Nga et 1838/Nga, au profit de la société Sofico. Les héritiers des terrains dénoncent des irrégularités qu’ils jugent frauduleuses dans la procédure, ce qui les a conduits à mandater Matar Diène pour déposer une plainte.

En 2022, une enquête préliminaire menée par la Sûreté urbaine de Dakar avait conduit le Parquet à ouvrir une information judiciaire contre X. Les faits présumés incluent faux et usage de faux en écritures authentiques et privées, escroquerie portant sur des deniers publics et complicité de ces infractions. L’affaire, transmise au deuxième cabinet d’instruction, était restée en suspens jusqu’à récemment.

Selon le journal Libération, le ministère public a récemment transmis un réquisitoire supplétif pour relancer l’enquête. Dans ce document, Tahirou Sarr est désigné comme un acteur clé de l’affaire, aux côtés d’autres individus dont l’identité n’a pas encore été révélée. Le Parquet ne s’est pas contenté de demander leur inculpation mais a également requis leur placement sous mandat de dépôt.

Dans cette dynamique, le ministère public a sollicité le juge d’instruction pour engager la procédure de levée de l’immunité parlementaire d’Amadou Ba, ancien Premier ministre et ex-ministre des Finances, ainsi que de Birima Mangara, ancien ministre chargé du Budget. Cependant, le juge d’instruction a rejeté cette demande, ce qui empêche pour l’instant toute poursuite judiciaire directe contre les deux députés.

Plusieurs personnalités ont déjà été entendues dans cette affaire, parmi lesquelles Matar Diène, le plaignant, mais aussi Tahirou Sarr, l’inspecteur des impôts Amadou Diop, ainsi que les inspecteurs à la retraite Dame Fall et Meissa Ndiaye. Le contrôleur des impôts Mouhamadou Moustapha Gaye a également été auditionné.

Avec le rejet de la levée de l’immunité parlementaire des deux députés, le dossier prend une tournure inattendue. Toutefois, l’enquête se poursuit et pourrait connaître de nouveaux développements dans les semaines à venir. Reste à savoir si le Parquet fera appel de cette décision ou si d’autres éléments viendront renforcer les accusations portées dans cette affaire à forte connotation politico-financière.

Affaire West African Energy : duel judiciaire entre Samuel Sarr et Moustapha Ndiaye

L’affaire opposant les actionnaires de West African Energy (WAE) connaît de nouveaux rebondissements. Hier, le juge du deuxième cabinet a interrogé Moustapha Ndiaye, importateur de riz et actionnaire à hauteur de 15% dans l’entreprise. Ce dernier revendique également le poste de président du conseil d’administration (PCA), ce qui constitue le principal point de discorde avec Samuel Sarr, ancien ministre sous Wade et lui aussi détenteur de 15% des parts de la société.

L’affaire a pris une tournure judiciaire en novembre 2024, lorsque Samuel Sarr a été placé sous mandat de dépôt pour abus de confiance, à la suite d’une plainte déposée par Moustapha Ndiaye. Selon ce dernier, l’ex-ministre aurait agi en violation des intérêts de l’entreprise, ce qui a mené à son incarcération.

Depuis, les avocats de Samuel Sarr ne cessent de réclamer sa mise en liberté provisoire. Mais, comme le rapporte Libération, le parquet a rejeté leur demande du 22 janvier 2025, laissant son sort entre les mains du juge d’instruction. Ce dernier devra désormais trancher sur la possibilité d’une libération sous conditions ou d’un maintien en détention.

Jusqu’ici, l’affaire semblait largement défavorable à Samuel Sarr, incarcéré depuis plus de deux mois. Mais l’audition de Moustapha Ndiaye par le juge du deuxième cabinet pourrait redistribuer les cartes. Son rôle dans la gouvernance de WAE ainsi que la légitimité de son statut de PCA pourraient être examinés de plus près.

En effet, Samuel Sarr et son entourage contestent formellement l’autorité de Moustapha Ndiaye à la tête du conseil d’administration. Ce différend actionnarial est au cœur du litige et pourrait influencer la suite des événements.

Pour l’instant, l’ancien ministre reste en prison, sans garantie de libération prochaine. Son avenir dépendra de la décision du magistrat instructeur, qui pourrait, à tout moment, valider ou rejeter la demande de liberté provisoire introduite par sa défense.

En parallèle, l’évolution de l’interrogatoire de Moustapha Ndiaye pourrait être déterminante. Si de nouveaux éléments viennent éclairer les zones d’ombre du dossier, l’affaire pourrait prendre une nouvelle tournure, impactant non seulement les deux protagonistes, mais aussi l’ensemble des investisseurs de West African Energy.

Procès d’Alima Fall, alias « Suppo » : Trois ans de prison requis pour vente illégale de produits pharmaceutiques

Le tribunal de Dakar a accueilli ce mercredi le procès d’Alima Fall, plus connue sous le nom de « Suppo », et de six autres prévenus poursuivis pour mise en danger de la vie d’autrui, administration de substances nuisibles et vente illégale de produits pharmaceutiques.

À la barre, Alima Fall a nié les faits qui lui sont reprochés. Se présentant comme vendeuse de « produits naturels bio », elle a affirmé ignorer que son activité était illégale. « Je ne savais pas que c’était interdit. Je vends des produits bio à base de karité », a-t-elle déclaré devant le juge.

Lorsqu’il lui a été demandé si elle était pharmacienne, elle a répondu par la négative, expliquant qu’elle avait acquis ses connaissances grâce à des recherches sur YouTube et une formation en produits céréaliers. « Je faisais des recherches en ligne pour produire mes pommades », a-t-elle ajouté.

Interrogée sur l’origine de ses produits, elle a précisé qu’elle en fabriquait certains elle-même et qu’elle achetait les autres chez un fournisseur informel, « Keur Serigne Bi », sans factures.

Estimant que les accusations étaient fondées, le procureur a requis une peine de trois ans de prison ferme et une amende de 500 000 francs CFA contre Alima Fall. Ses coaccusés, Hawoussou Ndiaye et Maty Mbaye, risquent quant à eux deux ans de prison ferme et une amende de 300 000 francs CFA chacun. Les employés de la prévenue, impliqués dans la commercialisation des produits, encourent un an de prison ferme et une amende de 200 000 francs CFA chacun.

Le ministère public a également demandé la confiscation et la destruction des produits illégaux saisis, invoquant le danger qu’ils représentent pour la santé publique.

Cette affaire met en lumière le commerce informel de produits dits « naturels », souvent vendus sans contrôle médical ni autorisation légale. Pour les autorités judiciaires, il s’agit d’un problème de santé publique majeur, justifiant des sanctions sévères contre les contrevenants.

Le tribunal rendra son verdict dans les prochains jours.

Tentative d’escroquerie : Issa Sow jugé pour avoir voulu extorquer 10 millions F CFA à Mo Gates

Le tribunal des flagrants délits de Dakar a jugé, ce lundi, Issa Sow, accusé d’avoir tenté d’extorquer 10 millions F CFA à l’entrepreneur Mamadou Bakara Diallo, alias Mo Gates. Se présentant comme un proche du procureur de la République, le prévenu aurait tenté de convaincre sa victime de lui remettre cette somme en échange de l’annulation d’un prétendu mandat d’arrêt.

Selon l’accusation, Mo Gates n’a pas cédé à la pression et a pris l’initiative de vérifier l’information directement auprès du procureur Ibrahima Ndoye. C’est à ce moment qu’il a découvert la supercherie. Pour confondre Issa Sow, il l’a appelé en présence du procureur et l’a mis sur haut-parleur. Ignorant qu’il était piégé, le prévenu a réitéré ses déclarations, ce qui a conduit à son arrestation immédiate pour tentative d’escroquerie.

Placé sous mandat de dépôt depuis le 30 janvier 2025, Issa Sow a reconnu les faits devant les enquêteurs, mais a adopté une nouvelle ligne de défense lors de son procès. À la barre, il a nié avoir réclamé de l’argent, expliquant qu’il s’était simplement rendu chez Mo Gates pour une médiation impliquant son neveu, Pape Mbaye.

Lors de l’audience, Mo Gates a sollicité un renvoi afin que le procureur Ibrahima Ndoye puisse être entendu comme témoin et pour lui laisser le temps de se constituer un avocat. Le juge a rejeté cette demande, expliquant qu’il était impossible de faire comparaître le procureur en tant que témoin dans cette affaire.

Interrogé sur une éventuelle demande de réparation, Mo Gates a affirmé ne réclamer aucune somme d’argent.

Le ministère public a souligné que cette tentative d’escroquerie portait atteinte à l’image de la justice. Cependant, il n’a requis aucune peine contre Issa Sow, laissant le tribunal seul juge de la répression.

La défense, assurée par Maîtres Ousseynou Gaye, Omar Faty et Maimouna Dièye, a plaidé la relaxe pure et simple, estimant que leur client avait été contraint d’avouer sous la pression. Me Gaye a dénoncé des menaces exercées par le parquet lors de l’interrogatoire. En cas de délibéré différé, Me Faty a demandé la mise en liberté provisoire de son client, ce que le tribunal a refusé pour défaut de garantie de représentation.

Expropriation foncière : Tahirou Sarr, Mamour Diallo, et les députés Amadou Ba et Birima Mangara dans le collimateur de la justice

Le dossier concernant l’expropriation des titres fonciers n°5058/NGA, 13833/NGA, et 1838/NGA, qui avait été en sommeil pendant un certain temps, a été récemment relancé par le parquet sénégalais. Ce dossier implique la société Sofico et fait l’objet d’une série de mesures judiciaires, notamment à l’encontre de plusieurs personnalités, dont Tahirou Sarr, Mamour Diallo, ainsi que les députés Amadou Ba et Birima Mangara.

Un réquisitoire supplétif a été émis demandant le placement en détention de Tahirou Sarr, tandis qu’un mandat d’arrêt international a été lancé contre Mamour Diallo, une figure clé dans cette affaire. Selon Libération, le parquet a également requis la levée de l’immunité parlementaire des députés Amadou Ba et Birima Mangara, afin d’évaluer leur implication potentielle dans cette expropriation foncière. Ces mesures surviennent après plusieurs auditions menées par la Sûreté urbaine.

Mamour Diallo, cependant, n’a pas pu être entendu lors des investigations, car il est impliqué dans une autre enquête et a quitté le Sénégal en juin 2024. Le mandat d’arrêt international vise à le localiser et à l’entendre dans le cadre de cette affaire.

La demande de levée de l’immunité parlementaire des députés Amadou Ba et Birima Mangara a été formulée dans le but d’examiner plus en profondeur leur rôle éventuel dans l’expropriation foncière. Si cette levée d’immunité est approuvée, elle pourrait entraîner une mise en examen des députés concernés, bien que cela ne garantisse pas nécessairement une inculpation.

Le juge d’instruction du deuxième cabinet est désormais chargé d’examiner ces nouvelles requêtes et de déterminer les suites à donner. La levée des immunités parlementaires, bien qu’un processus délicat, permettrait de poursuivre les enquêtes avec davantage de transparence et de clarté, ce qui pourrait conduire à des éclaircissements sur la manière dont les terres ont été expropriées au profit de la société Sofico.

La situation judiciaire liée à cette expropriation soulève de nombreuses questions sur les pratiques foncières au Sénégal et sur la manière dont les autorités politiques et économiques gèrent de telles affaires. Si certains perçoivent ces enquêtes comme une tentative de rendre justice, d’autres y voient une manœuvre politique, particulièrement avec l’implication de figures de l’opposition comme les députés Amadou Ba et Birima Mangara.

Levée de l’immunité parlementaire de l’ex-Premier ministre Amadou Ba : Une demande du procureur en pleine enquête

Une nouvelle étape a été franchie dans les enquêtes judiciaires visant certains anciens responsables du gouvernement sénégalais. Selon des informations rapportées par Libération, le procureur a formulé une demande de levée de l’immunité parlementaire de l’ancien Premier ministre Amadou Ba. Bien que les raisons précises de cette requête n’aient pas été divulguées, elle s’inscrit dans un contexte plus large de démarches judiciaires liées à la gestion de l’administration de l’ex-président Macky Sall.

Amadou Ba, candidat du camp de l’ex-président lors de l’élection présidentielle du 25 mars 2024, s’était classé deuxième, après avoir été battu au premier tour par le président actuel Bassirou Diomaye Faye. La demande de levée de son immunité parlementaire intervient dans un climat politique tendu, où plusieurs anciens responsables sont visés par des enquêtes concernant des affaires de corruption et de mauvaise gestion.

Cette demande de levée d’immunité s’inscrit dans un mouvement plus large d’enquêtes ouvertes par la justice sénégalaise. En parallèle, le procureur a également ordonné l’arrestation de plusieurs personnalités, tout en émettant des mandats d’arrêt à l’encontre de certaines personnes résidant à l’étranger. Ces actions sont perçues par certains comme faisant partie d’une « reddition des comptes » du gouvernement actuel, visant les anciens dirigeants du régime précédent.

L’une des enquêtes majeures concerne les titres fonciers 5058/NGA, 13833/NGA, et 1838/NGA. Ce dossier, en suspens depuis 2022, a été réouvert par le procureur et transmis au juge du deuxième cabinet du Tribunal hors classe de Dakar pour une nouvelle instruction.

Dans une autre affaire similaire, une demande de levée d’immunité parlementaire a été formulée contre Birima Mangara, ancien ministre de l’Économie et des Finances. Mangara est impliqué dans un litige foncier concernant un terrain à Sébikotane. Bien que convoqué par la Brigade de recherches de Faidherbe en novembre 2024, il a choisi de ne pas invoquer son immunité parlementaire et a exprimé sa volonté de collaborer pleinement avec les autorités judiciaires. Après son audition, il a été remis en liberté, mais son dossier a été transmis au procureur de la République pour décision.

Ces demandes de levée d’immunité parlementaire interviennent dans un contexte politique où les tensions sont palpables, notamment avec les derniers développements de l’élection présidentielle de 2024. Le gouvernement actuel semble vouloir clarifier certains dossiers laissés en suspens par le précédent régime, mais ces actions suscitent également des interrogations sur le traitement des responsables politiques passés. La transparence et l’impartialité de ces enquêtes seront cruciales pour la confiance du public dans le processus judiciaire.

Les habitants de Farar réclament la levée de l’immunité parlementaire de Moustapha Diop dans l’affaire Tabaski Ngom : Un appel à la justice et à la vérité

Le village de Farar, situé dans la commune de Ndiob, département de Fatick, est secoué par une affaire qui met en cause le député-maire de Louga, Moustapha Diop. Ce dernier est cité dans une affaire de détournement de fonds publics impliquant des centaines de millions de francs CFA, dont la victime principale serait Tabaski Ngom, une jeune femme native du village. Lors d’une manifestation qui s’est tenue le dimanche 2 février, les habitants ont exprimé leur colère et leur frustration face à ce qu’ils considèrent comme une injustice. L’enjeu de cette mobilisation est la levée de l’immunité parlementaire de Moustapha Diop, ce qui permettrait à la justice de mener une enquête approfondie et d’éclaircir les circonstances de cette affaire de détournement.

Les manifestants demandent à ce que le président de l’Assemblée nationale convoque les députés afin que la procédure visant à lever l’immunité parlementaire de Moustapha Diop soit entamée. Selon eux, cette démarche est essentielle pour permettre au député-maire de Louga de répondre de ses actes devant la justice, et pour faire toute la lumière sur cette affaire qui embarrasse le programme de gestion des fonds publics. L’absence de cette levée d’immunité est perçue comme un obstacle à la justice et un signe de nonchalance face à une situation grave.

Aly Sène, oncle de Tabaski Ngom et porte-parole de la manifestation, a pris la parole pour dénoncer l’ampleur de l’injustice subie par la famille de la victime. Selon lui, « Tabaski Ngom a été induite en erreur », impliquée dans une affaire dont elle n’était pas à l’origine. Aly Sène a insisté sur la nécessité de rendre justice à cette femme, née et ayant grandi à Farar, et qui a su s’imposer grâce à son travail acharné en tant qu’inspectrice principale du Trésor. Il souligne que Tabaski Ngom a été manipulée et maraboutée dans le cadre de cette affaire, ce qui rend sa situation d’autant plus tragique aux yeux de la communauté.

Les manifestants ont également dénoncé le fait que cette affaire soit restée sans réponse claire de la part des autorités compétentes. Ils reprochent à l’Assemblée nationale de ne pas avoir encore pris la décision de lever l’immunité parlementaire de Moustapha Diop, ce qui serait, selon eux, une première étape indispensable pour rétablir la vérité. « Nous demandons que ceux qui sont responsables de cette situation soient tenus de reconnaître leurs torts », a ajouté Aly Sène, appelant à un procès équitable pour Tabaski Ngom et la famille.

Les habitants de Farar expriment leur soutien indéfectible à la victime et appellent les autorités, y compris le ministre de la Justice, à intervenir de manière décisive pour faire éclater la vérité dans cette affaire. Le village de Farar, uni dans cette cause, continue de réclamer la justice pour l’une de ses filles, une femme intégrée dans les rouages de l’administration publique sénégalaise et victime d’une manipulation qu’elle n’aurait jamais souhaitée.

Affaire West African Energy : Le Parquet S’oppose à la Liberté Provisoire de Samuel Sarr

L’ancien ministre de l’Énergie sous le régime de Me Abdoulaye Wade, Samuel Sarr, devra encore patienter en prison. Le parquet a en effet émis un avis défavorable à la demande de liberté provisoire introduite par ses avocats, selon le journal Libération, qui rapporte l’information. Saisi par le juge du 2ᵉ cabinet en charge de l’affaire, le maître des poursuites a donc refusé d’accéder à cette requête, maintenant ainsi l’ancien directeur général de West African Energy (WAE) en détention.

Samuel Sarr est poursuivi pour abus de confiance portant sur plus de 8 milliards de francs CFA, une somme qui alimente un bras de fer judiciaire intense. L’actionnaire de WAE, Moustapha Ndiaye, accompagné de plusieurs co-plaignants, a saisi la justice après la publication d’un rapport du cabinet Mazars, qui met en cause l’ancien ministre dans la gestion des fonds de l’entreprise.

Toutefois, la défense de Samuel Sarr ne compte pas en rester là. Ses avocats avaient introduit leur demande de liberté provisoire le 22 janvier dernier, en s’appuyant sur une contre-expertise réalisée par l’expert-comptable Alioune Touré. Ce dernier remet en cause les conclusions du rapport de Mazars, considérant que l’accusation repose sur des éléments discutables.

Malgré ce nouvel élément, le parquet a maintenu sa position en rejetant la demande de mise en liberté. La balle est désormais dans le camp du magistrat instructeur, qui devra trancher sur la suite à donner à cette affaire. Pour l’instant, les perspectives d’une libération prochaine de Samuel Sarr restent incertaines.

Affaire Lat Diop : l’ancien ministre des Sports clame son innocence devant le juge financier

Après quatre mois de détention provisoire, l’ancien ministre des Sports et ex-directeur général de la Loterie nationale sénégalaise (Lonase), Lat Diop, a été entendu sur le fond du dossier par le doyen des juges financiers, Idrissa Diarra. Face aux accusations de détournement de deniers publics, d’extorsion de fonds et de blanchiment de capitaux, il a une nouvelle fois contesté les faits qui lui sont reprochés.

Placé sous mandat de dépôt le 28 septembre dernier, Lat Diop a été extrait de sa cellule de la prison de Rebeuss pour être auditionné par le magistrat instructeur. Durant plus de trois heures, vêtu d’un boubou blanc Getzner, il a répondu aux questions du juge dans une ambiance qualifiée de détendue.

Le premier point abordé lors de l’audience concernait le détournement présumé de deniers publics. L’ancien ministre a rappelé qu’il avait occupé plusieurs postes de responsabilité avant de prendre la direction de la Lonase, sans jamais avoir été mis en cause pour des malversations. Il a affirmé avoir réalisé des performances notables à la tête de l’institution, triplant son chiffre d’affaires, créant 1 500 emplois et modernisant le management.

Concernant une dette fiscale de 380 millions F CFA qui lui est reprochée, Lat Diop a assuré qu’il avait toujours respecté ses obligations fiscales. Il a précisé qu’il avait trouvé, à son arrivée à la Lonase, une dette fiscale cumulée de 4 milliards F CFA qu’il a totalement apurée et qu’il avait versé plus de 37 milliards F CFA au fisc durant son mandat. Selon ses avocats, la dette mise en avant par l’accusation est apparue après son départ et ne saurait donc lui être imputée.

L’un des points sensibles du dossier concerne les accusations de corruption formulées par Mouhamed Dieng, ex-directeur de 1XBet Sénégal. Ce dernier a affirmé que Lat Diop aurait perçu 5 milliards F CFA issus de ses commissions personnelles, utilisés pour acquérir plusieurs biens immobiliers au Sénégal et une maison à Grenoble, en France. Toutefois, selon la défense de Lat Diop, ces accusations reposent uniquement sur des captures d’écran de messages WhatsApp.

En outre, Mouhamed Dieng n’a jamais accepté de confrontation avec Lat Diop et s’est exilé à Dubaï, évitant ainsi de répondre aux convocations de la Division des investigations criminelles (DIC) et du juge d’instruction. Ce point affaiblit, selon la défense, la crédibilité des accusations portées contre l’ancien ministre.

Quant au volet blanchiment de capitaux, il a été mis en suspens pour le moment. Une source judiciaire citée par L’Observateur indique que cette infraction est généralement considérée comme secondaire, nécessitant la preuve préalable d’un délit principal, tel qu’un détournement de fonds ou un acte de corruption. Or, ces infractions ne sont pas encore établies de manière définitive dans ce dossier.

Après cette audition cruciale, les avocats de Lat Diop s’activent pour déposer une nouvelle demande de mise en liberté provisoire. Selon L’Observateur, cette requête devrait être introduite dans les prochains jours auprès du doyen des juges financiers.

Affaire Farba Ngom : le procureur requiert un an de prison contre trois jeunes manifestants des Agnams

Le procès de trois jeunes manifestants arrêtés à la suite des violences survenues au Agnams, dans le nord du Sénégal, a connu un nouveau rebondissement ce mercredi. Le procureur a requis une peine d’un an de prison, dont six mois ferme, contre les prévenus, poursuivis pour « manifestation non autorisée sur la voie publique, rassemblement illicite, violences, entrave à la circulation et dégradation de biens appartenant à autrui ».

Les manifestations ont éclaté le 24 janvier dernier après la levée de l’immunité parlementaire de Farba Ngom, député-maire des Agnams. En guise de protestation, des jeunes ont bloqué la route nationale 2 et affronté les forces de l’ordre, entraînant des heurts et des dégradations matérielles.

Au total, treize personnes avaient été interpellées, mais dix d’entre elles ont été relâchées après l’enquête préliminaire. Seuls trois jeunes, identifiés comme A. Barry, plombier de 26 ans, H. Dia, électricien, et A. Diallo, soudeur métallique, ont été placés sous mandat de dépôt et traduits en justice.

Lors de leur comparution devant le tribunal, les prévenus ont nié toute implication directe dans les actes reprochés. Ils ont affirmé avoir été arrêtés arbitrairement alors qu’ils tentaient simplement de circuler dans la zone des affrontements. Cependant, les autorités judiciaires s’appuient sur des éléments de l’enquête et des témoignages les incriminant.

Le procureur, dans son réquisitoire, a insisté sur la nécessité d’une peine exemplaire pour éviter que de telles violences ne se reproduisent à l’avenir. « Ces manifestations ont perturbé l’ordre public et mis en péril la sécurité des citoyens. Une sanction ferme est nécessaire pour dissuader de telles pratiques », a-t-il déclaré devant le tribunal.

La défense, quant à elle, plaide pour une relaxe ou une peine avec sursis, mettant en avant l’absence de preuves irréfutables et le contexte de tension politique qui a entouré ces événements. « Ces jeunes sont des boucs émissaires. Rien ne prouve qu’ils aient directement participé aux violences », a soutenu leur avocat.

Le verdict du tribunal sera rendu le jeudi 6 février prochain. En attendant, les familles des accusés et de nombreux habitants d’Agnam suivent avec attention l’évolution de cette affaire, qui continue de susciter de vifs débats sur la gestion des manifestations et la liberté d’expression au Sénégal.

Lutte contre la corruption dans l’administration du travail : l’OFNAC lance une cartographie des vulnérabilités

L’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), en partenariat avec le ministère du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les institutions ainsi que l’agence allemande de coopération internationale (GIZ), a organisé, ce jeudi, un atelier dédié à la cartographie des vulnérabilités à la corruption dans l’administration du travail. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet « Doleel Admin » visant à renforcer la transparence et l’intégrité dans ce secteur clé de l’économie sénégalaise.

Lors de cette rencontre, Serigne Bassirou Guèye, président de l’OFNAC, a dressé un état des lieux préoccupant de la corruption dans l’administration du travail. Selon lui, cette pratique nuit gravement à l’accès équitable aux opportunités d’emploi, affaiblit la confiance des citoyens envers les institutions et entrave le respect des droits des travailleurs.

« Les pratiques de favoritisme, le manque de transparence dans l’attribution des marchés publics et les abus de pouvoir dans le traitement des litiges sociaux figurent parmi les principaux défis auxquels ce secteur est confronté », a-t-il déclaré.

Une étude menée par l’OFNAC en 2016 a révélé que 42 % des Sénégalais considèrent le secteur du travail comme l’un des plus exposés aux risques de corruption. De plus, 57 % des employés du secteur public et 69 % de ceux du secteur privé estiment que la corruption y est fréquente. Ces chiffres démontrent l’urgence de mettre en place des mécanismes efficaces pour lutter contre ce fléau.

La cartographie des vulnérabilités est une approche stratégique qui permet d’identifier les zones à risque et de proposer des solutions adaptées. « Cette initiative est un pas essentiel vers une gouvernance transparente et une administration plus équitable », a souligné Serigne Bassirou Guèye.

Le ministre du Travail, Abass Fall, a salué cette démarche proactive qui vise à anticiper plutôt qu’à réagir face aux pratiques frauduleuses. « Il est primordial d’identifier les failles du système pour mettre en place des mécanismes de prévention efficaces », a-t-il affirmé.

À l’issue de l’atelier, un comité d’experts sera mis en place afin d’analyser les résultats de cette cartographie et de formuler des recommandations concrètes. Parmi les mesures envisagées figurent la mise en place d’un système de suivi et d’évaluation, le renforcement des contrôles internes et la sensibilisation des agents publics et des employeurs privés aux enjeux de la transparence.

Le ministre Abass Fall a rappelé que la lutte contre la corruption ne peut être efficace sans une mobilisation collective. « La transparence et l’intégrité doivent être au cœur des réformes du secteur du travail. Tous les acteurs, des travailleurs aux employeurs en passant par les syndicats et les autorités de régulation, doivent être impliqués », a-t-il insisté.

En intégrant des outils modernes de surveillance et en renforçant les mécanismes de contrôle, l’OFNAC et ses partenaires espèrent faire de cette initiative un modèle pouvant être étendu à d’autres secteurs sensibles de l’administration publique.

Lat Diop face au juge : un tournant décisif dans l’affaire des 8 milliards de FCFA

Après quatre mois de détention à la prison de Rebeuss, Lat Diop, ancien ministre des Sports et ex-directeur général de la Lonase, sera présenté au juge ce jeudi 30 janvier pour être auditionné sur le fond du dossier. Une étape cruciale pour celui qui est poursuivi pour détournement de deniers publics, extorsion de fonds et blanchiment de capitaux, des charges qui portent sur un montant estimé à 8 milliards de francs CFA.

Selon le journal Les Échos, Lat Diop sera accompagné d’un impressionnant collectif d’avocats, composé de plusieurs figures de proue du barreau sénégalais. Parmi eux figurent Mes Pape Laïty Ndiaye, Abdou Dialy Kane, Pape Sène, Alioune Badara Fall, Djiby Diallo et Baboucar Cissé. Ces ténors du droit tenteront de démonter les accusations portées contre leur client, qui, depuis le début de l’affaire, clame son innocence et rejette en bloc les faits qui lui sont reprochés.

L’affaire Lat Diop est l’un des dossiers politico-judiciaires les plus suivis de ces derniers mois au Sénégal. Ancien patron de la Lonase, il est soupçonné d’avoir détourné plusieurs milliards de francs CFA dans le cadre de ses fonctions. La justice le poursuit également pour des faits d’extorsion de fonds et de blanchiment de capitaux. Ces charges, si elles sont avérées, pourraient entraîner de lourdes sanctions judiciaires.

Cependant, ses avocats dénoncent une procédure qu’ils jugent politique et entendent prouver que leur client est victime d’un acharnement judiciaire.

L’audition de Lat Diop s’annonce tendue, tant les enjeux sont importants pour l’ancien ministre. D’un côté, l’accusation devra apporter des preuves solides pour justifier son incarcération et les charges retenues contre lui. De l’autre, la défense devra convaincre le juge de l’innocence de leur client et tenter d’obtenir sa libération.

L’opinion publique, divisée sur cette affaire, attend avec impatience l’issue de cette audition qui pourrait marquer un tournant décisif dans le dossier. Lat Diop, figure politique influente, joue une partie cruciale de son avenir. Reste à savoir si la justice lui accordera un non-lieu ou s’il devra continuer à répondre des accusations devant les tribunaux.

Affaire à suivre.

Cybersécurité : Mame Ndiaye Savon convoquée demain à 10h

Selon des informations obtenues par Ledakarois, Mame Ndiaye Savon, figure controversée du commerce de produits de dépigmentation et influenceuse très suivie sur les réseaux sociaux, a été convoquée par les enquêteurs spécialisés en cybersécurité. Elle devra se présenter demain, jeudi à 10 heures, devant les autorités compétentes.

Cette convocation intervient dans un climat marqué par la lutte contre les pratiques commerciales douteuses sur les réseaux sociaux, notamment après l’affaire Alima Sow, alias Alima Suppo. Cette dernière s’est retrouvée dans le viseur des autorités en raison de la vente de suppositoires destinés à l’embellissement des fesses, communément appelés « boulettes ».

Mame Ndiaye Savon, bien connue pour ses activités de vente de produits éclaircissants, fait depuis longtemps l’objet de critiques, notamment de la part des professionnels de la santé, qui dénoncent les risques liés à l’usage de ces substances. Plusieurs médecins et dermatologues ont alerté sur les dangers de ces pratiques, qui exposent les consommateurs à des problèmes de peau, des affections graves et parfois même des complications irréversibles.

Avec cette convocation, les autorités semblent vouloir intensifier leur contrôle sur les influenceurs et commerçants utilisant les réseaux sociaux pour promouvoir des produits potentiellement dangereux pour la santé. Cette action pourrait marquer un tournant dans la régulation du marché des cosmétiques non homologués au Sénégal.

Il reste à voir si cette convocation débouchera sur des poursuites judiciaires ou si Mame Ndiaye Savon sera simplement entendue dans le cadre d’une enquête préliminaire. Quoi qu’il en soit, cette affaire ne manquera pas de susciter des réactions, notamment au sein de sa large communauté de followers et de clientes.

Samuel Sarr face à la justice : vers une décision cruciale après une demande de liberté provisoire

L’ancien Directeur général de West African Energy (WAE), Samuel Sarr, attend avec impatience la décision de la justice après le dépôt par ses avocats d’une demande de liberté provisoire. Cette requête intervient à la lumière d’un rapport de contre-expertise comptable qui disculperait leur client des accusations portées contre lui.

Selon Les Échos, le juge d’instruction en charge de l’affaire a transmis le dossier au procureur de la République près le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, Ibrahima Ndoye, pour avis. Ce dernier doit désormais se prononcer sur la suite à donner à cette demande, un point décisif dans une affaire aux multiples rebondissements.

Samuel Sarr a été inculpé et placé sous mandat de dépôt le 28 novembre dernier. Il est accusé par Moustapha Ndiaye et ses co-plaignants de détournement de 8,17 milliards de francs CFA. Les plaignants soutiennent que cette somme, qui devait être utilisée dans le cadre des activités de West African Energy, aurait été détournée à des fins personnelles.

Toutefois, le rapport de contre-expertise désigné par le juge d’instruction pourrait changer la donne. Les avocats de Samuel Sarr affirment que ce document prouve son innocence, mettant en avant l’absence de preuves tangibles pour étayer les accusations de détournement.

La décision du procureur Ibrahima Ndoye est donc très attendue. Si la demande de liberté provisoire est acceptée, cela pourrait marquer un tournant dans cette affaire judiciaire complexe, d’autant plus que le camp de Samuel Sarr maintient fermement son innocence.

Libération conditionnelle pour Abou Diallo et Oumar Sow : trois et quatre mois avec sursis pour diffusion de fausses nouvelles

Après plusieurs semaines de procédure judiciaire, le chroniqueur Abou Diallo et l’homme politique Oumar Sow ont été fixés sur leur sort ce lundi. Tous deux ont été condamnés avec sursis et pourront retrouver leurs familles, bien que leurs dossiers aient suscité un vif débat au sein de l’opinion publique.

Abou Diallo était poursuivi pour des infractions graves, notamment :

• Discours public contraire aux bonnes mœurs : Ses propos auraient enfreint les normes sociales et morales.

• Discours incitant à la discrimination ethnique : Certains de ses écrits ou déclarations auraient encouragé des divisions communautaires.

• Diffusion de fausses nouvelles : Des informations relayées par le chroniqueur se sont avérées contraires à la vérité, provoquant une certaine agitation.

De son côté, Oumar Sow faisait face à des charges similaires :

• Discours contraire aux bonnes mœurs : Ses propos auraient été jugés inappropriés ou offensants.

• Diffusion de fausses nouvelles : L’homme politique aurait relayé des informations inexactes.

• Discours incitant à la discrimination ethnique : Des déclarations jugées susceptibles de semer la discorde entre les communautés.

Lors de l’audience de ce lundi, le tribunal a rendu son verdict :

• Abou Diallo : Condamné à trois mois de prison avec sursis pour diffusion de fausses nouvelles, il échappe à une peine ferme mais reste sous le coup de la loi en cas de récidive.

• Oumar Sow : Le politique écope de quatre mois de prison avec sursis et une amende de 200 000 francs CFA.

Cette décision judiciaire, bien que clémente, a provoqué des réactions contrastées. Certains saluent le respect des principes de liberté conditionnelle, permettant aux accusés de retrouver leurs familles, tandis que d’autres déplorent une indulgence face à des infractions potentiellement lourdes de conséquences pour la cohésion sociale.

Les deux condamnés devront désormais faire preuve de prudence dans leurs prises de parole, alors que le tribunal a clairement rappelé la gravité des accusations portées à leur encontre.

Cette affaire met une nouvelle fois en lumière la responsabilité des figures publiques et médiatiques dans leurs déclarations. Alors que la société est de plus en plus sensible aux discours à caractère discriminatoire ou mensonger, les autorités judiciaires semblent vouloir fixer des limites claires pour protéger la paix sociale et les valeurs fondamentales de la République.

Affaire des 94 milliards de FCFA : un dossier sous tension qui attend la vérité

Depuis des années, l’affaire des 94 milliards de FCFA s’impose comme l’un des scandales politico-judiciaires les plus retentissants du Sénégal. Entre querelles foncières, accusations de spoliation et ramifications politiques, ce dossier complexe continue de captiver l’attention de toute une nation. Alors que les auditions reprennent cette semaine à la Division des investigations criminelles (DIC), l’espoir de lever enfin le voile sur cette énigme reste intact, mais les incertitudes demeurent.

Au cœur de cette affaire se trouve un litige foncier vieux de près de cinq décennies. Tout commence en 1978, lorsqu’un différend éclate autour de 275 hectares de terres appartenant à la famille Mbengue, liée au défunt marabout et homme d’affaires Djily Mbaye. Si le litige semble à l’époque circonscrit à une affaire privée, il prend une tournure explosive en 2019, lorsque Ousmane Sonko, figure montante de l’opposition, accuse des hauts fonctionnaires d’avoir orchestré une vaste opération de spoliation. Selon lui, des sommes faramineuses auraient été détournées au détriment des héritiers légitimes, impliquant des personnalités influentes de l’Administration foncière.

Les révélations de Sonko, relayées avec fracas, transforment cette querelle foncière en un scandale national. Depuis, l’affaire des 94 milliards n’a cessé de cristalliser les tensions politiques et d’alimenter les débats publics.

Initialement prévues vendredi dernier, les auditions des principaux acteurs de l’affaire doivent enfin reprendre cette semaine. Parmi les premiers entendus figurent les membres de la famille Mbengue, dont les témoignages pourraient être décisifs. Ces auditions devraient permettre de préciser les circonstances de la prétendue spoliation et de mieux comprendre le rôle joué par des figures clés comme Tahibou Ndiaye et Mamour Diallo, anciens responsables du Cadastre et des Domaines.

Ces deux personnalités, déjà éclaboussées par d’autres scandales, sont accusées d’avoir facilité le détournement de sommes colossales. Cependant, l’affaire ne se limite pas à une simple bataille foncière : elle pourrait, selon certains observateurs, révéler des implications politiques bien plus vastes.

Cette affaire est rapidement devenue un champ de bataille entre adversaires politiques. D’un côté, les soutiens d’Ousmane Sonko y voient une preuve supplémentaire des dérives et de la corruption sous les régimes précédents. De l’autre, les défenseurs des fonctionnaires incriminés dénoncent une instrumentalisation politique et judiciaire visant à nuire à leurs camps.

Pour la justice sénégalaise, ce dossier constitue un test de crédibilité sans précédent. La lenteur des investigations, les reports successifs des auditions et les accusations de politisation de l’affaire n’ont fait qu’accroître les frustrations de l’opinion publique.

Au-delà des batailles partisanes, la société civile sénégalaise attend des réponses claires. Ce scandale, qui touche à des enjeux de transparence, de justice et de responsabilité, est devenu le symbole des frustrations d’un pays confronté à des défis de gouvernance.

Alors que les auditions reprennent, l’heure est à la prudence. Si des révélations fracassantes sont attendues, elles pourraient non seulement bouleverser l’échiquier politique, mais aussi accroître les divisions au sein de la société sénégalaise.

Le Sénégal retient son souffle dans l’attente de la vérité. Alors que les auditions de cette semaine pourraient enfin faire éclater des faits déterminants, le mystère entourant les 94 milliards de FCFA reste entier. Pour beaucoup, jeudi pourrait marquer le début de la fin d’un long feuilleton judiciaire. Mais comme dans toute affaire complexe, des rebondissements sont toujours à prévoir.

Scandale Tabaski Ngom : des découvertes troublantes approfondissent l’enquête

L’affaire Tabaski Ngom, inspectrice du Trésor et ex-Agent comptable particulier (ACP), continue de faire grand bruit. En cause, une série de malversations financières présumées dont l’ampleur ne cesse de croître. Dernier rebondissement en date : une perquisition au domicile de la mise en cause qui a permis de découvrir des éléments compromettants, ouvrant la voie à de nouvelles pistes dans ce dossier complexe.

Lors d’une opération menée par la Division des investigations criminelles (DIC), plusieurs documents suspects ont été saisis au domicile de Tabaski Ngom. Selon des sources rapportées par L’Observateur, ces papiers incluent des factures émanant de sociétés dont les origines suscitent de sérieux doutes. Des questions se posent sur la légalité et l’existence réelle de ces entreprises.

Pour vérifier leur régularité, l’Agence nationale pour la promotion des investissements et des grands travaux (APIX) a été saisie. Ces éléments viennent s’ajouter à ceux déjà collectés par la Commission de régulation du secteur de l’énergie (CRSE), plaignante dans cette affaire.

Au cœur de ce scandale se trouve la disparition présumée de 700 millions de francs CFA issus des caisses de la CRSE. Les enquêteurs mènent une véritable chasse aux preuves, avec des réquisitions adressées à plusieurs institutions bancaires, notamment le Crédit Mutuel, la Banque Agricole et la BGFI Bank. Objectif : identifier des mouvements financiers suspects liés à Tabaski Ngom.

Parallèlement, la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) a été mobilisée pour détecter d’éventuelles opérations de blanchiment. Des investigations sont également en cours pour vérifier l’existence de biens immobiliers ou de véhicules immatriculés au nom de la mise en cause, moyens souvent utilisés pour masquer des fonds détournés.

L’affaire ne se limite pas à Tabaski Ngom. Plusieurs autres figures majeures sont éclaboussées. Djim Momath Ba, ancien directeur général de l’Aprosi, a été inculpé pour complicité de détournement de deniers publics. Libéré sous caution après un paiement de 90 millions de francs CFA, il reste sous contrôle judiciaire.

Mor Gueye, un autre protagoniste, est toujours en détention. Mais c’est l’implication présumée de Moustapha Diop, ancien ministre et désormais député, qui polarise l’attention. Protégé par son immunité parlementaire, il échappe pour l’instant aux interrogations des enquêteurs malgré de graves accusations portées contre lui. Une levée de son immunité pourrait toutefois être demandée, ce qui pourrait marquer un tournant dans l’enquête.

Avec ces nouvelles découvertes, l’affaire Tabaski Ngom prend des proportions de plus en plus complexes. Si certaines réquisitions des enquêteurs n’ont pas encore reçu de réponses, les éléments recueillis jusqu’à présent laissent présager d’autres révélations majeures.

Ce scandale met en lumière un système de détournement sophistiqué mêlant abus de pouvoir, fraude et blanchiment d’argent. Le Sénégal attend avec impatience l’éclatement de la vérité dans ce feuilleton judiciaire, qui n’a certainement pas encore révélé tous ses secrets.

Un dossier à suivre de près.

Jérôme Bandiaky alias “Sniper” : une lueur d’espoir avec une demande de liberté provisoire

Placé sous mandat de dépôt depuis septembre dernier pour une série d’accusations graves, Jérôme Bandiaky, surnommé “Sniper”, pourrait bientôt espérer recouvrer sa liberté. Selon des informations relayées par le journal Les Échos dans son édition de ce lundi 27 janvier, il a la possibilité d’introduire une demande de liberté provisoire après avoir été entendu au fond il y a quelques semaines.

Bandiaky est poursuivi pour escroquerie au préjudice de l’État, usurpation de fonction, trafic d’armes et de munitions, ainsi que détention illégale d’armes. Lors de son audition devant le Doyen des juges, un nom clé est apparu dans ses déclarations : celui de l’ancienne Première ministre Aminata Touré, plus connue sous le surnom de Mimi Touré.

Jérôme Bandiaky a expliqué au magistrat les circonstances dans lesquelles il a obtenu un appartement au centre-ville de Dakar, dont sa famille a récemment été expulsée. Selon lui, l’ancienne Première ministre, alors à la tête de la Primature après avoir succédé à Abdoul Mbaye, lui aurait facilité l’accès à ce logement.

Engagé comme « assistant de sécurité » par Mimi Touré, Bandiaky a affirmé que ses missions consistaient principalement à veiller sur la sécurité de la cheffe du gouvernement, accompagner ses enfants ou effectuer des démarches discrètes. Il a précisé que ses fonctions ne relevaient pas du statut d’agent de l’État, mais d’une relation contractuelle avec la Première ministre.

Lorsqu’il vivait aux Mamelles, Mimi Touré lui aurait proposé de faire une demande pour un logement plus proche du centre-ville, compte tenu de ses retards fréquents au travail. Bandiaky affirme que c’est ainsi qu’il a obtenu l’appartement en question, qu’il a continué d’occuper même après le départ de Mimi Touré de la Primature.

Sur la question du trafic d’armes, Jérôme Bandiaky a nié en bloc les accusations. Il reconnaît que les enquêteurs ont trouvé une arme chez lui, mais assure qu’il n’a jamais été impliqué dans un quelconque réseau de trafic d’armes ou de munitions.

Cette audition pourrait marquer un tournant dans l’affaire. Si le juge instructeur accepte la demande de liberté provisoire, Jérôme Bandiaky pourrait sortir de prison en attendant la suite des procédures judiciaires. Cependant, les accusations qui pèsent sur lui, notamment l’escroquerie et l’usurpation de fonction, restent lourdes et complexes à démêler.

L’implication indirecte de Mimi Touré dans cette affaire, via le logement accordé à Bandiaky lorsqu’elle était Première ministre, pourrait également susciter des interrogations et ouvrir un nouveau chapitre judiciaire. Affaire à suivre.

Thioune Boutique placé sous mandat de dépôt : un influenceur au cœur d’une affaire d’escroquerie

Abdou Lahat Thioune, alias “Thioune Boutique”, influenceur bien connu sur les réseaux sociaux, a été incarcéré à la prison centrale de Diourbel. Déféré ce vendredi devant le procureur par la brigade spéciale de Touba, il est accusé d’escroquerie dans une affaire de vente de terrains. Selon des sources judiciaires, il a été placé sous mandat de dépôt et sera jugé en flagrant délit le 30 janvier prochain devant le tribunal de grande instance de Diourbel.

L’affaire remonte au mois de novembre dernier, lorsque le pharmacien C. T., ami de l’accusé, a déposé une plainte auprès du procureur de Mbacké. Selon ses déclarations, Thioune Boutique l’aurait escroqué de 15 100 000 FCFA dans le cadre d’une transaction de terrains. Ce dernier n’aurait pas respecté ses engagements et s’était volatilisé, obligeant les autorités à lancer un avis de recherche.

C’est finalement à Kaolack, suite à un piège tendu par le plaignant et ses proches, que Thioune Boutique a été interpellé par la brigade de recherches du Saloum. Transféré à Touba pour être interrogé, il a reconnu partiellement les faits en présence de son avocat, Me Serigne Diongue.

Lors de son audition, Thioune Boutique a contesté le montant avancé par le plaignant, affirmant n’avoir reçu que 6 millions FCFA. L’influenceur a également justifié ses difficultés financières par des pratiques occultes, expliquant qu’il aurait été “envoûté” par un charlatan à qui il remettait tout son argent.

Cependant, l’accusation repose sur la déclaration du plaignant, qui, jusqu’à présent, n’a pas présenté de preuves concrètes pour justifier la somme de 15 100 000 FCFA évoquée.

Avec son procès programmé pour le 30 janvier, Thioune Boutique reste en détention à la prison de Diourbel. L’issue de cette affaire, qui mêle accusations graves et défense atypique, suscite une grande attention, notamment auprès de ses nombreux abonnés sur les réseaux sociaux.

Accusations infondées : deux destins brisés par des injustices

Dans une société où les fausses accusations de viol deviennent une arme de manipulation, les cas d’Amadou Mbaye et de Fallou révèlent l’impact dévastateur de telles calomnies sur des vies innocentes. Ces affaires appellent à une réforme urgente du système judiciaire et à un renforcement des contrôles sur les preuves médicales.

Amadou Mbaye, surnommé Eumeu, âgé de 21 ans, est en prison depuis 2023 à cause d’une accusation mensongère de viol portée par sa tante maternelle. Selon les informations rapportées par « Stop agression Sénégal », cette dernière aurait orchestré cette machination pour obtenir des visas pour ses deux filles. Elle aurait sollicité un médecin complice pour produire un faux certificat médical attestant d’un viol, tandis que les cousines d’Amadou ont été contraintes de corroborer ces accusations sous la pression de leur mère.

Le jeune homme a été brutalement arrêté à son école, ce qui l’a empêché de passer son baccalauréat. Depuis son incarcération, sa famille, démunie financièrement, a tout sacrifié pour prouver son innocence. Pire encore, l’avocat désigné pour défendre Amadou aurait négligé de s’investir pleinement dans cette affaire.

Un espoir demeure cependant, avec le procès prévu pour le 4 février 2025. Pour cette audience cruciale, des fonds sont nécessaires afin de convoquer les témoins et couvrir les frais judiciaires. La famille espère que cette opportunité permettra de dévoiler la vérité et de tenir la tante et ses complices responsables de leurs actes.

Fallou, un jeune homme orphelin, est lui aussi victime d’une accusation de viol montée de toutes pièces. En 2020, sa belle-mère a utilisé un faux certificat médical pour l’accuser d’avoir agressé sexuellement sa demi-sœur. Malgré l’absence de preuves solides, Fallou a été condamné à 15 ans de prison, dont il a déjà purgé cinq.

Cette condamnation repose sur des accusations orchestrées par sa belle-mère pour des raisons personnelles encore non élucidées. Face à cette injustice, les habitants de son quartier ont décidé de se mobiliser pour dénoncer cette condamnation et financer la défense du jeune homme. Grâce à leur soutien, deux avocats ont été engagés pour rouvrir le dossier, tandis qu’une campagne médiatique est en cours pour sensibiliser l’opinion publique et attirer l’attention sur cette affaire.

Dans ces deux affaires, un élément clé a joué un rôle déterminant dans les condamnations injustes : les certificats médicaux. Ces documents, supposés être des preuves fiables, ont été falsifiés par des médecins complices, faussant ainsi le processus judiciaire.

Les médecins impliqués dans ces falsifications portent une lourde responsabilité. Ils sont censés mener des examens rigoureux avant de produire un rapport médical, collaborer avec la justice en toute impartialité et s’abstenir de toute complaisance envers des plaignants mal intentionnés. De tels manquements détruisent des vies et compromettent la crédibilité du système judiciaire.

Ces cas révèlent des failles profondes dans le système judiciaire et médical sénégalais. La vérification des preuves doit être renforcée, notamment par des contrôles rigoureux sur les certificats médicaux. Les auteurs de fausses accusations et leurs complices doivent être sévèrement sanctionnés, tandis que les accusés doivent bénéficier d’une défense compétente et équitable.

Escroquerie : « Thioune Boutique » déféré au parquet de Diourbel pour une affaire de 15 millions de FCFA

L’influenceur connu sous le pseudonyme de « Thioune Boutique », star des réseaux sociaux grâce à ses vidéos humoristiques sur TikTok et YouTube, se retrouve aujourd’hui au cœur d’une affaire judiciaire. Accusé d’avoir escroqué 15 millions de FCFA à un pharmacien, il a été déféré au parquet de Diourbel après son arrestation par la brigade de recherches de Kaolack.

Selon le plaignant, un pharmacien, l’affaire remonte à une transaction supposée concernant trois terrains, dont deux situés à Thiès. Malheureusement, les parcelles présentées par « Thioune Boutique » appartenaient en réalité à d’autres propriétaires. Entre-temps, l’influenceur aurait quitté le pays, se rendant en Italie et au Maroc, probablement pour échapper à la justice.

C’est finalement à Kaolack que l’influenceur a été appréhendé. D’après les informations rapportées, il était revenu discrètement au Sénégal et avait été attiré dans un guet-apens sous forme d’une demande de publicité fictive. Transféré à la gendarmerie de Darou Marnane, il a ensuite été déféré au parquet de Diourbel pour répondre de ces accusations.

Cette affaire met en lumière les dérives potentielles des figures publiques et des influenceurs, rappelant les risques associés à la confiance placée en certaines personnalités médiatiques. Si les faits sont avérés, cette situation pourrait ternir l’image de « Thioune Boutique », jusqu’alors apprécié pour son humour et sa créativité en ligne.

Affaire Farba Ngom : Le ministre Ousmane Diagne défend la légalité de la procédure et rejette toute politisation

Le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, s’est exprimé ce jeudi 23 janvier 2025, sur l’affaire Farba Ngom lors de la Conférence annuelle des Chefs de parquet. Alors que cette procédure suscite de vifs débats et accusations de politisation, le Garde des Sceaux a tenu à clarifier la position de son ministère et la légalité de l’action judiciaire en cours.

Interrogé sur cette affaire médiatisée, Ousmane Diagne a d’abord indiqué qu’il ne commenterait pas le fond du dossier, rappelant qu’il s’agit d’une procédure pénale en cours. Toutefois, il a tenu à expliciter les mécanismes qui encadrent ce type de procédure, notamment le rôle de la Cellule nationale de Traitement des Informations financières (Centif). Selon lui, les rapports de la Centif, qui jouent un rôle central dans cette affaire, sont directement transmis au procureur de la République, indépendamment de toute intervention de sa part ou de son ministère.

Le ministre a précisé que la loi de 2024 sur le blanchiment des capitaux impose au procureur de saisir immédiatement un juge d’instruction dès qu’il reçoit des informations pertinentes impliquant des infractions financières graves. Dans ce cadre, a-t-il expliqué, la qualité et les fonctions de la personne mise en cause peuvent entraîner des contraintes procédurales spécifiques. Ces règles visent, selon Ousmane Diagne, à garantir une gestion rigoureuse et légale des affaires tout en préservant l’intégrité des institutions judiciaires.

Ousmane Diagne a fermement rejeté les accusations selon lesquelles cette affaire aurait une dimension politique. Il a souligné que l’indépendance du parquet et des magistrats est pleinement respectée, rappelant que son rôle en tant que ministre de la Justice se limite à veiller au bon fonctionnement des institutions judiciaires, sans ingérence dans les dossiers spécifiques. Selon lui, l’ouverture de la procédure contre Farba Ngom est avant tout le résultat des mécanismes prévus par la loi, lesquels s’appliquent à tous, sans distinction de statut ou de position.

Cette affaire, qui implique le député-maire Farba Ngom, s’inscrit dans un contexte judiciaire tendu. La demande de levée de son immunité parlementaire a suscité de nombreuses réactions, alimentant les discussions autour de la séparation des pouvoirs et de l’indépendance de la justice au Sénégal. Farba Ngom, une figure influente de l’Alliance pour la République (APR), est accusé de faits graves sur la base d’un rapport financier, et le déroulement de cette affaire sera suivi de près par l’opinion publique.

Le ministre Ousmane Diagne a insisté sur l’importance de maintenir la transparence et la légalité dans cette procédure, afin de renforcer la confiance des citoyens dans les institutions judiciaires. En défendant la neutralité de la justice dans cette affaire, il a appelé à laisser la procédure suivre son cours, loin des considérations partisanes. Pour lui, cette situation est une opportunité de démontrer l’engagement du Sénégal en faveur d’une justice équitable et impartiale, même dans des cas impliquant des personnalités influentes.

Affaire Tabaski Ngom : Momath Ba placé sous contrôle judiciaire

Dans le cadre de l’enquête sur le détournement présumé de 700 millions de francs CFA, Momath Ba, ancien directeur général de l’Agence d’Aménagement et de Promotion des Sites Industriels (Aprosi), a été placé sous contrôle judiciaire ce jeudi 23 janvier. Cette décision du juge d’instruction financier intervient après que l’accusé a versé une consignation de 90 millions de francs CFA, un geste perçu comme un engagement de sa part en attendant la suite des procédures judiciaires.

Momath Ba est inculpé aux côtés de Tabaski Ngom, inspectrice du Trésor, déjà placée sous mandat de dépôt. Les deux prévenus font face à des accusations graves, notamment de détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux et association de malfaiteurs.

Selon des sources proches du dossier, l’enquête cherche à établir les mécanismes utilisés pour détourner les fonds publics et à identifier le rôle précis de chaque acteur dans ce scandale financier. L’affaire suscite une vive indignation, en raison des montants impliqués et de la responsabilité publique des mis en cause.

Le placement sous contrôle judiciaire impose à Momath Ba des restrictions strictes, telles que l’interdiction de quitter le territoire national et l’obligation de se présenter régulièrement devant les autorités judiciaires. Pendant ce temps, Tabaski Ngom reste en détention provisoire, tandis que les investigations se poursuivent pour élucider cette affaire qui a secoué le secteur public.

Ce dossier souligne l’importance de la lutte contre la corruption et de la préservation des ressources publiques, un enjeu clé pour la justice sénégalaise dans sa quête de transparence et de responsabilité.

Détournement et blanchiment : Tabaski Ngom placée sous mandat de dépôt

Tabaski Ngom, inspectrice du Trésor, a été placée sous mandat de dépôt ce jeudi 23 janvier par le juge d’instruction financier. Elle fait face à de lourdes accusations dans le cadre d’une enquête portant sur des irrégularités dans la gestion des finances publiques.

Les chefs d’inculpation retenus contre elle incluent : association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux, détournement de deniers publics, accès frauduleux à un système informatique, et entrave à un système informatique. Ces charges révèlent l’ampleur des soupçons qui pèsent sur elle et d’éventuelles ramifications dans le milieu de la gestion publique.

Dans cette affaire, Tabaski Ngom n’est pas seule. Deux autres personnes, Momath Ba et Mor Guéye, sont également impliquées et ont été entendues par le juge d’instruction. Selon des informations relayées par Seneweb, le parquet financier aurait requis un mandat de dépôt à leur encontre également, montrant ainsi la volonté des autorités judiciaires de traiter ce dossier avec rigueur.

Les investigations en cours mettent en lumière des pratiques qui, si elles sont avérées, pourraient sérieusement entacher la gestion des fonds publics et renforcer la nécessité d’une réforme dans les mécanismes de contrôle.

Ce placement sous mandat de dépôt marque une étape importante dans cette affaire, qui suscite une vive réaction dans l’opinion publique. La justice devra désormais faire toute la lumière sur ces accusations graves afin de déterminer les responsabilités et rétablir la confiance dans la gestion des ressources publiques.

Justice : Plus de 3 milliards de francs CFA d’amendes non recouvrés entre 2022 et 2024 au TGI de Dakar, selon le ministre Ousmane Diagne

Lors de l’ouverture des concertations des chefs de parquet, axées sur la redynamisation des bureaux d’exécution des peines et la problématique de la surpopulation carcérale, le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a mis en lumière une situation préoccupante concernant le recouvrement des amendes judiciaires. Selon les études menées sous sa direction par la direction des affaires criminelles et des grâces, le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Dakar affiche un montant de plus de 3 milliards de francs CFA d’amendes prononcées entre 2022 et 2024 qui n’ont toujours pas été recouvrées.

Le ministre a indiqué que ce chiffre illustre non seulement le rôle potentiel que la justice pourrait jouer dans l’économie nationale, mais aussi les faiblesses actuelles dans l’exécution des décisions judiciaires. Cette somme représente une ressource significative qui, une fois recouvrée, pourrait contribuer directement au budget de l’État.

Dans son discours, Ousmane Diagne a souligné que le renforcement de l’implication des acteurs judiciaires, en particulier les procureurs, est essentiel pour améliorer le recouvrement des amendes, des confiscations et des autres frais de justice. Il a insisté sur l’importance de faire de la justice un pilier dans la sauvegarde des ressources publiques et une actrice active de l’économie nationale.

Pour répondre à ces enjeux, le ministère de la Justice a entrepris plusieurs initiatives. Un guide de recouvrement des amendes a été élaboré pour orienter les acteurs judiciaires dans cette tâche complexe. Des bureaux d’exécution des peines ont été installés dans certaines juridictions afin de renforcer les capacités locales en matière de recouvrement. Par ailleurs, des moyens matériels ont été déployés pour soutenir ces efforts et améliorer les performances des parquets.

Cependant, malgré ces avancées, des défis structurels persistent. Ousmane Diagne a admis que l’exécution des condamnations pécuniaires est encore entravée par plusieurs obstacles. Parmi ceux-ci figurent l’anachronisme des processus d’exécution, qui ne répondent pas toujours aux exigences modernes, et l’éparpillement des responsabilités entre les différents acteurs impliqués. En outre, l’absence de coordination efficace et le manque de moyens humains et matériels continuent de limiter les résultats.

Le ministre a également évoqué la nécessité d’une meilleure exploitation des statistiques disponibles pour identifier les lacunes et proposer des solutions adaptées. Il a affirmé que l’État est déterminé à moderniser les mécanismes de recouvrement et à mobiliser davantage de ressources pour répondre aux attentes.

Ces concertations entre chefs de parquet visent à produire des recommandations concrètes pour relever ces défis. Ousmane Diagne a conclu en appelant à un engagement collectif des magistrats et des procureurs pour que la justice puisse jouer pleinement son rôle dans la préservation des ressources publiques et le respect des décisions judiciaires. Cette mobilisation est, selon lui, essentielle pour garantir que la justice contribue de manière significative au développement économique du Sénégal.

Takku Wallu Sénégal défend Farba Ngom : Une bataille judiciaire et internationale en perspective

La coalition Takku Wallu Sénégal (TWS) a pris la défense de Farba Ngom, député de l’opposition, face à une procédure de levée de son immunité parlementaire qu’elle juge illégitime et politisée. Lors d’une déclaration de presse tenue ce mercredi, la TWS a dénoncé des « violations flagrantes » des droits du parlementaire, évoquant une volonté de l’exécutif de museler un opposant influent.

Selon la coalition, les actions contre Farba Ngom, un leader clé dans la région de Matam, sont motivées par des considérations politiques. Elle cite notamment des déclarations attribuées au Premier ministre Ousmane Sonko, évoquant des opposants fortunés qui n’auraient pas leur place dans le pays. Ces propos, selon la TWS, s’inscriraient dans une « purge politique » visant des figures de l’opposition.

La TWS affirme que Farba Ngom n’a pas été informé des charges précises retenues contre lui et que des perquisitions auraient été menées dans sa propriété de Diamniadio sans autorisation judiciaire. Les avocats de Farba Ngom, soutenus par un constat d’huissier, dénoncent une violation de la présomption d’innocence et des principes de transparence.

En outre, la coalition assure que Farba Ngom n’est pas impliqué dans des affaires de détournement de fonds publics, mais qu’il est la cible d’enquêtes fiscales cumulatives visant ses entreprises, notamment la SCI Haba, la SCP Sucre, et la SCP Tidiania. Elle considère ces enquêtes comme une tentative d’intimidation économique.

Takku Wallu Sénégal accuse l’exécutif d’instrumentaliser la justice pour neutraliser des adversaires politiques. Elle reproche au parquet financier d’avoir sollicité la levée de l’immunité parlementaire de Farba Ngom sans fournir de preuves tangibles.

La coalition a également appelé l’Assemblée nationale à rejeter cette demande, estimant qu’elle manque de sérieux et de fondement juridique. Elle considère cette procédure comme un « règlement de comptes politique ».

Face à ce qu’elle considère comme une injustice, la coalition prévoit de porter l’affaire devant des instances internationales. Elle compte saisir l’Union Interparlementaire (UIP), les parlements de la CEDEAO et ceux de la Francophonie pour dénoncer les abus supposés.

Le sort de Farba Ngom reste incertain. Alors que l’Assemblée nationale examine la demande de levée de son immunité, la coalition espère un rejet qui mettrait fin à cette procédure, qualifiée de « mascarade ». Elle appelle les députés à protéger les droits de leurs membres et à préserver l’intégrité des institutions.

Le Tiktokeur Amadou Cissé dit « Gaïndé Macky » placé sous mandat de dépôt

Amadou Cissé, mieux connu sous le pseudonyme de « Gaïndé Macky », influenceur sénégalais et militant de l’Alliance pour la République (APR), a été placé sous mandat de dépôt ce mercredi. Son arrestation fait suite à une plainte déposée auprès de la Sûreté urbaine (SU) de Dakar pour trafic de migrants.

La plainte, déposée par K. Mbow, accuse l’influenceur d’avoir encaissé une somme de 3 070 000 F CFA dans le but de faire voyager le frère du plaignant vers l’Italie. Cependant, le voyage a avorté après que le candidat à l’immigration ait été bloqué au Maroc dans des conditions difficiles.

Au cours de l’enquête menée par le Pool judiciaire financier, il a été établi que Gaïndé Macky dirigeait un réseau actif reliant le Sénégal, le Maroc, et l’Italie, exploitant ainsi des candidats à l’immigration. Lors de son audition, il a reconnu que le voyage avait échoué et qu’il devait rembourser les plaignants, mais il n’a pas respecté ses engagements.

Plainte contre le général Moussa Fall : le plaignant sera entendu ce jeudi

L’affaire opposant l’ancien gendarme auxiliaire Malick Niang au général Moussa Fall connaît un nouveau développement. Déposée le lundi 23 décembre 2024, la plainte pour abus d’autorité, arrestation arbitraire, torture, falsification de documents officiels et radiation abusive, a conduit à la convocation de Malick Niang.

Le plaignant sera auditionné ce jeudi 25 janvier 2025 au commissariat de Grand-Dakar, conformément aux instructions du procureur de la République. Cette audition marque une étape importante dans le traitement de ce dossier sensible. Une source proche du dossier, citée par Seneweb, a confirmé la diligence avec laquelle la justice sénégalaise traite cette affaire.

Dans une déclaration publiée sur les réseaux sociaux, Malick Niang a exprimé sa satisfaction face à l’avancement de la procédure. « Je remercie la justice sénégalaise d’avoir instruit cette affaire avec rigueur et transparence. Cela prouve qu’aujourd’hui, plus personne n’est au-dessus de nos lois. La vérité triomphera et justice sera faite. »

Ce dossier, qui touche un haut gradé de la gendarmerie sénégalaise, suscite un grand intérêt dans l’opinion publique. L’audition de Malick Niang devrait permettre de faire la lumière sur les faits allégués et de déterminer la suite judiciaire de cette affaire.

Justice : Abou Diallo et Oumar Sow placés sous mandat de dépôt

Le chroniqueur de la SenTv, Abou Diallo, ainsi que l’ancien ministre conseiller de Macky Sall, Oumar Sow, ont été placés sous mandat de dépôt ce mercredi par le procureur. Cette décision intervient à la suite de leur déferrement pour des accusations liées à des propos jugés susceptibles d’inciter à la discrimination ethnique.

Ces déclarations controversées, largement relayées sur les réseaux sociaux et dans les médias, ont suscité une vive indignation et des appels à des sanctions exemplaires pour lutter contre de tels discours.

Les deux prévenus devront répondre de leurs actes devant le tribunal lors d’un procès en flagrant délit programmé pour lundi prochain. Cette affaire met en lumière les responsabilités des figures publiques dans la préservation de la cohésion sociale et le respect des lois relatives à la communication publique.

Division spéciale de la cybersécurité : Oumar Sow placé en garde à vue pour incitation à la discrimination ethnique

Oumar Sow, ancien ministre conseiller sous le mandat de Macky Sall et membre influent de l’Alliance pour la République (APR), a été placé en garde à vue par la division spéciale de la cybersécurité. Cette mesure fait suite à un interrogatoire portant sur un post controversé publié sur Facebook, accusé d’incitation à la discrimination ethnique.

L’affaire a éclaté lorsque Oumar Sow a accusé publiquement le Premier ministre Ousmane Sonko d’alimenter des tensions contre la communauté Hal Pulaar. Bien que la publication ait rapidement été supprimée, elle a suscité une vive polémique et attiré l’attention des autorités. Le procureur, s’autosaisissant de l’affaire, a ordonné l’ouverture d’une enquête approfondie.

Selon les premières informations rapportées par nos confrères de Kawtef, cette enquête a conduit à la convocation et à l’interpellation d’Oumar Sow. Lors de son audition, il a affirmé que ses propos avaient été mal interprétés et qu’il n’avait aucune intention d’inciter à la haine ou à la division. Ses avocats, Maîtres Aboubacry Barro et Alassane Cissé, plaident en sa faveur, arguant qu’il s’agit d’un malentendu regrettable.

Oumar Sow doit être présenté au procureur de la République demain, mercredi, afin d’expliquer les circonstances de cette publication et répondre aux accusations qui pèsent sur lui. Cette affaire intervient dans un contexte sensible où les discours susceptibles d’attiser des tensions ethniques ou sociales sont scrutés avec une attention particulière par les autorités sénégalaises.

L’issue de cette affaire pourrait marquer un tournant dans la lutte contre l’utilisation des réseaux sociaux pour diffuser des messages potentiellement nuisibles, tout en soulevant des débats sur la liberté d’expression et ses limites dans un cadre démocratique.

Kaolack : Le Tribunal de Grande Instance se penche sur l’affaire opposant Serigne Mboup à l’Adik

Le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Kaolack a finalement tenu audience sur le dossier mettant en cause le maire de Kaolack, Serigne Mboup, et plusieurs de ses collaborateurs. Accusés par l’Alliance pour La Défense des intérêts de Kaolack (Adik), ils font face à des charges graves, notamment détournement de deniers publics, faux et usage de faux, vol en réunion, et escroquerie.

Selon la partie civile représentée par Babacar Sadikh Beye, une somme importante aurait été décaissée sans respecter les procédures légales. « En tant que citoyens, il est de notre droit de savoir comment l’argent du contribuable est dépensé », a-t-il affirmé. L’avocat de l’Adik a insisté sur le manque de traçabilité des fonds en question et sur la nécessité pour la municipalité d’apporter des réponses claires.

Présent lors de l’audience, le maire Serigne Mboup a assuré que l’argent, destiné à l’achat de denrées alimentaires pour le Gamou de Médina Baye, avait été débloqué selon les règles en vigueur. « Si tous les documents n’étaient pas en règle, le percepteur n’aurait pas validé cette opération », a-t-il déclaré. Ses avocats ont plaidé pour une relaxe pure et simple, dénonçant une tentative de nuire à la réputation du maire. Ils ont également demandé 500 millions de FCFA de dommages et intérêts pour préjudice moral.

Le procureur, quant à lui, a appelé à une stricte application de la loi, laissant entendre que les charges portées contre le maire et ses collaborateurs doivent être examinées avec la plus grande rigueur.

Pour rappel, cette affaire trouve son origine dans une opération de décaissement impliquant la municipalité de Kaolack et des associations sportives et culturelles (ASC). L’accusation pointe des irrégularités dans la gestion des fonds, tandis que la défense soutient la légalité de la démarche.

TGI Kaolack : L’affaire du maire Serigne Mboup et ses coaccusés renvoyée au 18 mars

Le procès très attendu opposant l’Alliance Adik au maire de Kaolack, Serigne Mboup, a été une fois de plus reporté. La session prévue ce mardi 21 janvier 2025 au Tribunal de grande instance (TGI) de Kaolack a été renvoyée au 18 mars prochain. Cette affaire, qui secoue la ville de Kaolack, implique le maire et plusieurs coaccusés poursuivis pour escroquerie, faux et usage de faux, ainsi que vol en réunion.

Tout a commencé par une opération de décaissement de fonds en lien avec des associations sportives et culturelles (ASC) de la ville. Les plaignants allèguent que des irrégularités graves ont été commises, justifiant ainsi l’ouverture d’une procédure judiciaire contre Serigne Mboup et ses collaborateurs.

Cependant, Maître Baboucar Cissé, avocat du maire, a vivement dénoncé cette procédure, qu’il qualifie de « vexatoire et abusive ». Selon lui, les plaignants n’auraient ni arguments solides ni preuves pour étayer leurs accusations. L’avocat soutient que cette affaire est motivée par des intentions politiques visant à ternir l’image du maire de Kaolack.

« Nous avons demandé 500 millions de francs CFA de dommages et intérêts pour compenser le préjudice subi par le maire. Si cette somme est accordée, elle sera intégralement reversée aux œuvres sociales de Kaolack et aux écoles coraniques. Ce sera un signal fort, car il est inconcevable de permettre que des accusations infondées perturbent le fonctionnement de la mairie », a déclaré Me Cissé.

Le report du procès allonge encore la liste des délais dans cette affaire qui polarise l’attention des Kaolackois. D’un côté, les plaignants réclament justice pour ce qu’ils considèrent comme des actes répréhensibles. De l’autre, les défenseurs du maire dénoncent une instrumentalisation de la justice à des fins politiques.

La prochaine audience prévue le 18 mars 2025 pourrait être décisive. Elle devra clarifier les responsabilités de chaque partie et trancher sur le fond des accusations portées contre Serigne Mboup et ses coaccusés. D’ici là, les débats autour de cette affaire continuent de susciter des divisions dans l’opinion publique locale.

Détournement présumé de 700 millions FCFA : Tabaski Ngom et Djim Momath Ba dans la tourmente

L’affaire de détournement présumé de 700 millions FCFA impliquant l’inspectrice du Trésor Tabaski Ngom et l’ancien directeur général de l’Agence d’aménagement et de promotion de sites industriels (APROSI), Djim Momath Ba, prend une nouvelle tournure. Les deux principaux accusés ont été présentés devant le procureur du Pool judiciaire financier, selon des informations obtenues par Seneweb.

Tabaski Ngom, arrêtée récemment par la Division des investigations criminelles (DIC), aurait révélé des informations impliquant directement l’ancien DG de l’APROSI. Suite à ces révélations, Djim Momath Ba a été placé en garde à vue.

L’enquête, menée par la DIC, s’intéresse à des mouvements financiers jugés suspects, qui auraient conduit à une perte de 700 millions FCFA destinés à des projets publics. Tabaski Ngom, qui jouait un rôle clé dans la gestion de ces fonds, aurait, selon les enquêteurs, collaboré avec Djim Momath Ba pour orchestrer les malversations.

Dans cette affaire, le député-maire de Louga, Moustapha Diop, est également cité. Toutefois, il échappe pour le moment à une arrestation en raison de son immunité parlementaire. Cette protection juridique temporaire ne le met pas pour autant à l’abri d’éventuelles poursuites si une levée de son immunité est décidée.

Les investigations se poursuivent alors que le Pool judiciaire financier se penche sur les preuves rassemblées. L’État semble déterminé à renforcer la lutte contre les détournements de fonds publics, qui minent la confiance des citoyens dans la gestion des deniers publics.

Les prochains développements dans cette affaire retiennent l’attention des observateurs, d’autant plus que la responsabilité de hauts responsables et de personnalités politiques est engagée. La justice devra faire la lumière sur ce scandale qui illustre une fois de plus la nécessité de renforcer les mécanismes de transparence et de reddition des comptes au sein des institutions publiques.

Affaire à suivre.

Ziguinchor : Le MFDC réclame la libération des prisonniers pour apaiser la crise casamançaise

Lors de la commémoration de la 18ᵉ édition de la disparition de l’abbé Diamacoune Senghor, ce 20 janvier 2025, à Mangocro, dans la commune de Ziguinchor, Amidou Djiba, porte-parole du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), a tenu un discours poignant appelant à des mesures concrètes pour apaiser les tensions persistantes dans la région. Parmi ces demandes figurent la libération des prisonniers accusés d’appartenance au MFDC et le retrait des forces militaires.

Amidou Djiba a réitéré la disposition du MFDC à engager des négociations avec l’État sénégalais, mais il a insisté sur le fait que certaines mesures préalables doivent être prises pour instaurer un climat de confiance. « Nous avons toujours tendu la main, car cette guerre est inutile et n’a fait que causer des souffrances inutiles. Nous n’avons jamais voulu de ce conflit, mais il nous a été imposé », a-t-il affirmé.

Selon lui, la militarisation de certaines zones de la Casamance, notamment dans le Fogny, contribue à entretenir un climat de méfiance. « Les troupes doivent partir. Nous n’avons pas besoin d’elles ici. Cette présence est une provocation permanente pour les populations locales », a-t-il martelé.

La principale revendication exprimée par Amidou Djiba concerne la libération des prisonniers qu’il qualifie de « détenus politiques ». Il a dénoncé leur maintien en détention comme un frein à la décrispation de la situation. « Ces hommes et femmes, arrêtés uniquement parce qu’ils sont associés à la lutte pour la Casamance, doivent être libérés. C’est une étape indispensable pour avancer vers la paix », a-t-il insisté.

Parmi les prisonniers mentionnés, René Capin Bassène, journaliste et figure notable de la région, a fait l’objet d’un plaidoyer particulier. Selon Djiba, Bassène serait victime d’un « complot » et subit des conditions de détention inhumaines. « Lors de ma dernière visite, j’ai constaté qu’il a été anesthésié sans intervention chirurgicale, puis laissé à l’abandon. Il souffre et bave constamment. C’est inacceptable », a-t-il déclaré, appelant à sa libération immédiate.

Le porte-parole a également dénoncé les restrictions imposées aux habitants de certaines zones de la Casamance, en particulier dans le Fogny, où les contrôles fréquents compliquent la mobilité. « Dans ces zones, les gens sont traités comme des étrangers. Sans papiers, on est arrêté ou harcelé. C’est une atteinte à la liberté de circulation dans un pays qui prétend garantir ce droit à tous », a-t-il dénoncé.

Amidou Djiba a par ailleurs rejeté les rumeurs de scission au sein du MFDC. « Il n’existe qu’un seul MFDC, celui de 1947, réaffirmé en 1982. Ceux qui prétendent qu’il y a plusieurs branches ou factions doivent revoir leur position », a-t-il déclaré.

Il a également évoqué une « dette morale » que la France et le Sénégal auraient envers la Casamance, en raison, selon lui, de décisions historiques ayant marginalisé la région.

Le MFDC affirme qu’il est prêt à œuvrer pour une paix durable, mais demande des gestes forts de la part des autorités sénégalaises. « Il est temps d’entamer une véritable réconciliation, mais cela passe par des actions concrètes. Libérez les prisonniers, respectez les droits des populations et cessez de militariser nos villages », a conclu Djiba.

Cybercriminalité : Abou Diallo de Sen TV en garde à vue pour incitation à la discrimination ethnique

Le chroniqueur de Sen TV, Abou Diallo, a été placé en garde à vue ce lundi après avoir été convoqué à la Division spéciale de cybercriminalité (DSC). Il est accusé d’avoir tenu des propos jugés incitatifs à la discrimination ethnique, dans un contexte politique particulièrement sensible.

Selon les informations recueillies, cette affaire est liée à la procédure de levée de l’immunité parlementaire de Farba Ngom, député et figure influente de la région du Fouta. Lors d’une intervention, Abou Diallo aurait exhorté les populations du Fouta à s’opposer à l’arrestation de Farba Ngom, suscitant de vives réactions et une enquête des autorités.

Entendu sous l’assistance de ses avocats, Me Souleymane Soumaré et Me Alioune Badara Fall, Abou Diallo a assumé ses déclarations. Il a tenté de les contextualiser en évoquant des discours tenus dans le cadre politique, citant notamment les propos d’Ousmane Sonko. Cependant, ses justifications n’ont pas dissipé les inquiétudes des enquêteurs quant à la portée de ses paroles.

Le chroniqueur pourrait être déféré devant le procureur ce mardi pour répondre des charges retenues contre lui. Cette affaire intervient dans un climat de tensions politiques, où les discours publics sont scrutés de près pour prévenir toute escalade.

L’évolution de cette affaire sera suivie avec attention, car elle soulève des questions sur les limites de la liberté d’expression et la responsabilité des acteurs médiatiques dans un contexte politique complexe.

Affaire Tabaski Ngom : Les minutes de la confrontation avec les chauffeurs de Moustapha Diop

L’enquête sur l’affaire Tabaski Ngom, inspectrice du Trésor accusée de détournement de 700 millions de francs CFA à la Commission de régulation du secteur de l’énergie (CRSE), a franchi une nouvelle étape. La Division des investigations criminelles (DIC) a procédé ce lundi à une confrontation entre Mme Ngom et les deux chauffeurs du député et maire de Louga, Moustapha Diop, Mbaye Ngom et Soute Ngom.

Assistés de leur avocat, Me Aboubacry Barro, les chauffeurs ont fermement rejeté les accusations portées par Tabaski Ngom. Celle-ci avait déclaré aux enquêteurs qu’elle remettait d’importantes sommes d’argent au député par leur intermédiaire. Elle affirme qu’à plusieurs reprises, ces chauffeurs se seraient rendus à son domicile pour récupérer des enveloppes contenant de l’argent, lesquelles étaient transmises par son propre chauffeur, Ibrahima Faye.

Cependant, Mbaye Ngom et Soute Ngom ont nié en bloc, déclarant que leurs visites chez Tabaski Ngom se limitaient à la réception de casquettes et de t-shirts destinés à des activités politiques. Ils ont également insisté sur le fait que leur patron, Moustapha Diop, n’a jamais reçu de fonds de la part de l’inspectrice du Trésor.

Lors de la confrontation, les enquêteurs ont demandé à Mme Ngom de fournir des preuves, telles que des décharges ou des documents attestant de ces transactions. Elle a été incapable de produire ces éléments, ce qui complique davantage sa défense.

En parallèle, Serigne Lo, marabout de Moustapha Diop et originaire de Louga, a été entendu dans le cadre de l’enquête. Cependant, son audition s’est limitée à fournir des renseignements, sans confrontation avec Tabaski Ngom.

Alors que l’affaire continue de captiver l’attention, les investigations se poursuivent sous la supervision du procureur de la République financier. Cette affaire pourrait encore réserver des rebondissements, notamment si de nouvelles preuves ou témoignages venaient à émerger.

Macky Sall : Depuis Marrakech, une défense stratégique en préparation

Depuis sa résidence dans les jardins de la Palmeraie de Marrakech, l’ancien président sénégalais Macky Sall, écarté du pouvoir après sa défaite face à Bassirou Diomaye Faye en avril 2024, s’active pour préparer une contre-offensive juridique et politique. Malgré son éloignement géographique, il reste connecté à la scène sénégalaise, multipliant les échanges avec les cadres de son parti, l’Alliance pour la République (APR), et des experts du domaine judiciaire. Selon les informations de nos confrères d’Africa Intelligence,

Face aux critiques croissantes et aux accusations de corruption qui pèsent sur son administration, Macky Sall s’entoure d’un collectif d’avocats chevronnés. Parmi eux figure El Hadji Amadou Sall, ancien ministre de la Justice et ténor du barreau, connu pour avoir défendu Karim Wade lors de son procès pour enrichissement illicite. Sous sa coordination, le Collectif des avocats républicains a vu le jour en septembre 2024, avec pour mission de protéger les anciens proches du pouvoir de Macky Sall contre les éventuelles représailles judiciaires.

Ce collectif, qui compte des figures influentes comme Omar Youm, El Hadji Moustapha Diouf, et Bassirou Ngom, surveille de près les procédures engagées contre des alliés de Macky Sall. Parmi les dossiers brûlants, celui de Farba Ngom, député-maire des Agnams et proche du cercle de Macky Sall, est particulièrement sensible. Accusé de blanchiment d’argent pour des montants dépassant 190 millions d’euros, Farba Ngom fait face à une procédure parlementaire visant à lever son immunité.

Macky Sall, bien que n’étant pas directement visé par des procédures judiciaires pour l’instant, reste vigilant. En vertu de la loi sénégalaise, l’ancien président ne peut être poursuivi que pour « haute trahison ». Néanmoins, les soupçons pesant sur ses proches pourraient ternir son image et fragiliser son héritage politique.

L’ancien chef d’État s’appuie également sur Antoine Vey, un avocat français médiatique, pour gérer les aspects internationaux de sa défense. C’est à travers ce dernier qu’il a déposé une plainte pour diffamation à la suite de la diffusion de documents prétendant qu’il détenait un compte bancaire à Singapour, une allégation qu’il a fermement démentie.

Malgré ces turbulences, Macky Sall continue de voyager. Il a été invité aux États-Unis pour assister à l’investiture de Donald Trump, marquant ainsi sa première apparition publique de l’année 2025. Ce déplacement stratégique pourrait contribuer à renforcer ses soutiens internationaux, alors qu’il demeure une figure centrale et controversée de la politique sénégalaise.

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