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Justice

Cinq anciens ministres sous le feu de la justice : l’Assemblée nationale adopte leur mise en accusation

L’Assemblée nationale sénégalaise a franchi une étape décisive dans l’affaire des détournements présumés de deniers publics en adoptant, ce jeudi, le projet de mise en accusation de cinq anciens ministres devant la Haute Cour de Justice. Il s’agit d’Ismaïla Madior Fall, Aïssatou Sophie Gladima, Ndèye Saly Diop Dieng, Mansour Faye et Moustapha Diop. Cette décision marque une volonté affirmée de l’État de faire la lumière sur une série de scandales financiers, notamment liés à la gestion du fonds Force Covid-19.

À l’exception d’Ismaïla Madior Fall, visé dans une affaire distincte liée à l’attribution controversée d’un terrain pour la construction du palais de justice de Pikine/Guédiawaye, tous les autres anciens ministres sont poursuivis dans le cadre de la gestion des fonds Force Covid-19, un programme d’urgence mis en place durant la pandémie pour soutenir les populations.

Parmi les mis en cause, Mansour Faye, ancien ministre du Développement communautaire et beau-frère de l’ex-président Macky Sall, fait face aux accusations les plus lourdes. Le préjudice financier provisoirement estimé à son encontre dépasse 2,7 milliards de F CFA. Il est poursuivi pour association de malfaiteurs, concussion, corruption, prise illégale d’intérêt, faux et usage de faux, détournement de deniers publics, escroquerie et blanchiment de capitaux.

Aïssatou Sophie Gladima, ancienne ministre du Pétrole et de l’Énergie, est également citée dans ce scandale avec un préjudice estimé à 193 millions de F CFA. Elle est poursuivie pour détournement de fonds, blanchiment, escroquerie sur deniers publics, et complicité.

Moustapha Diop, ancien ministre de l’Industrie, est accusé de faits similaires, s’ajoutant à des charges de faux en écritures privées de commerce ou de banque, aggravant la complexité de son dossier.

Ndèye Saly Diop Dieng, ancienne ministre de la Femme, n’échappe pas à la tourmente : elle est soupçonnée de détournements, faux et usage de faux, escroquerie et association de malfaiteurs.

Quant à Ismaïla Madior Fall, ex-ministre de la Justice, son nom est cité dans une affaire de tentative d’extorsion de fonds, corruption, blanchiment de capitaux, et complicité dans l’attribution irrégulière d’un terrain d’une valeur stratégique à Pikine/Guédiawaye.

Avec ce vote de l’Assemblée nationale, ces anciens dignitaires du régime de Macky Sall seront traduits devant la Haute Cour de Justice, une juridiction compétente pour juger les membres du gouvernement pour des faits commis dans l’exercice de leurs fonctions. Ce tournant judiciaire pourrait constituer un test décisif pour la lutte contre l’impunité et la corruption, maintes fois réclamée par la société civile.

Ces mises en accusation interviennent dans un contexte de rupture avec l’ancien système, à la suite de l’élection de Bassirou Diomaye Faye à la présidence de la République, sur fond de promesse de “gouvernance sobre et vertueuse”. La symbolique est forte : il s’agit de juger ceux qui, quelques mois plus tôt, incarnaient encore l’élite gouvernementale.


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