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Politique

Controverse autour des véhicules de luxe pour les députés : des entrepreneurs sénégalais dénoncent une injustice dans l’attribution du marché

La décision du président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye, d’équiper les députés de véhicules de luxe continue de faire couler beaucoup d’encre. Mais cette fois, la contestation ne vient pas des citoyens ou de l’opposition, mais de deux figures de proue du secteur privé sénégalais : Serigne Mboup, président du groupe CCBM, et Mbaye Guèye, dirigeant de la société EMG. Tous deux dénoncent ce qu’ils qualifient d’« injustice manifeste » dans la gestion du marché public lié à cette opération.

Une lettre d’alerte au Club des Investisseurs Sénégalais

Selon les informations relayées par le journal Le Quotidien, les deux concessionnaires ont saisi officiellement Pierre Goudiaby Atépa, président du Club des Investisseurs Sénégalais (CIS), pour exprimer leur vive désapprobation. Dans une correspondance adressée à Atépa, ils dénoncent une modification unilatérale de l’appel d’offres initialement ouvert aux concessionnaires locaux.

Le processus, affirment-ils, avait démarré de manière régulière et plusieurs entreprises nationales, dont les leurs, avaient répondu avec des offres compétitives. Toutefois, à leur grande surprise, l’appel d’offres aurait été élargi dans un second temps à des multinationales, notamment CFAO et Caetano. Le président de l’Assemblée nationale aurait justifié ce revirement par le souci de « crédibilité » de la procédure.

Les entrepreneurs concernés s’insurgent contre ce qu’ils perçoivent comme une exclusion injustifiée des opérateurs économiques sénégalais. « On ne peut pas parler de crédibilité en excluant systématiquement les entreprises nationales qui remplissent les critères techniques et financiers », confie un proche de Serigne Mboup sous couvert d’anonymat.

Cette ouverture tardive à des groupes étrangers est perçue comme un camouflet porté au tissu économique local. Elle s’inscrit en faux, selon eux, contre les discours officiels prônant la souveraineté économique et la valorisation du « consommer local ».

Dans leur lettre adressée au CIS, les deux hommes d’affaires formulent trois exigences principales :

Transparence totale sur les marchés publics, notamment à travers la publication systématique des résultats des appels d’offres ; Accès équitable des entreprises nationales aux marchés publics, afin d’éviter leur marginalisation dans des secteurs stratégiques ; Réforme des procédures d’attribution, pour mettre fin aux modifications de dernière minute et aux pratiques discrétionnaires.

Cette polémique relance le débat sur la politique d’achat public au Sénégal et interroge la cohérence des actions gouvernementales avec les discours sur la préférence nationale. Alors que les autorités clament leur volonté de renforcer le secteur privé local, des voix s’élèvent désormais pour demander des actes concrets, notamment en matière de marchés publics.


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