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Crise à la Grande Mosquée de Sicap Baobab-Karack-Amitié : Fermeture pour troubles à l’ordre public

La communauté musulmane des quartiers Sicap Baobab, Karack et Amitié est plongée dans l’incertitude depuis la fermeture, pour une durée indéterminée, de leur Grande mosquée. Ce lieu de culte emblématique, théâtre d’un conflit religieux vieux de plus de deux ans, a été contraint de suspendre ses activités par décision administrative. Un arrêté du sous-préfet des Almadies, en date du 2 mai 2025 (n°270/AA/SPA), évoque un « risque réel de troubles à l’ordre public » pour justifier cette mesure drastique.

À l’origine de cette crise, un bras de fer persistant entre deux figures religieuses locales : El Hadji Khalifa Babacar Ndiaye et Oumar Ndoye. Malgré les efforts de médiation menés en 2023 par l’Association nationale des Imams du Sénégal (Anis), le différend a refait surface avec violence. L’imam Ratib Ousmane Diop, installé par feu Mame Abdou Aziz Sy Dabakh, avait pourtant été confirmé à la tête de la mosquée, tandis que les Imams Ndiaye et Ndoye étaient désignés comme suppléants.

Mais l’équilibre fragile instauré par cette médiation n’a tenu que quelques mois. En mars 2025, la tension a culminé lorsque de jeunes fidèles, réputés proches de l’ancien maire Barthélémy T. Dias, ont tenté de bloquer la direction de la prière de Korité par l’Imam Khalifa Ndiaye. Malgré l’intervention de la police, c’est finalement l’Imam Oumar Ndoye qui avait dirigé la prière, en violation de l’accord initial.

Le dernier rebondissement s’est produit le vendredi 2 mai 2025, lorsque l’imam Ratib Ousmane Diop a publiquement interdit à El Hadji Khalifa Babacar Ndiaye d’officier dans l’enceinte de la mosquée. Cette annonce, faite en pleine prière, a provoqué des remous parmi les fidèles, choqués par la tournure des événements. L’Imam Khalifa Ndiaye, récusant cette décision, a immédiatement saisi le sous-préfet des Almadies et le commissaire de police de Dieuppeul pour annoncer son intention de diriger la prière de l’après-midi, malgré l’interdiction.

Face à la menace d’un affrontement entre fidèles, les autorités ont convoqué une réunion de crise. Celle-ci s’est soldée par la fermeture pure et simple de la mosquée. Dès lors, un dispositif policier a été déployé aux alentours du lieu saint pour prévenir tout débordement.

Alors que la communauté reste sous le choc, certains appellent déjà à une nouvelle médiation. Des voix s’élèvent pour que l’ANIS reprenne son rôle d’arbitre, en réunissant les parties prenantes pour rétablir la paix et la cohésion. L’objectif : sortir de cette impasse qui empêche les fidèles de pratiquer leur religion dans la sérénité.


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