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Décès de Mamadou Badio Camara : le Sénégal perd un pilier de sa justice

La justice sénégalaise est en deuil. Mamadou Badio Camara, président du Conseil constitutionnel, est décédé ce jeudi, rappelé à Dieu à l’âge de 72 ans. Magistrat chevronné et figure incontournable du système judiciaire sénégalais, il laisse derrière lui un héritage empreint de rigueur, d’engagement et d’intégrité.

Né en 1952 à Dakar, Mamadou Badio Camara a voué sa vie au droit et à la justice. Son parcours exemplaire débute très tôt dans les hautes sphères judiciaires, où il gravit rapidement les échelons. Il a notamment dirigé la Chambre criminelle de la Cour suprême, tout en assurant le poste de secrétaire général de cette même institution, avant de devenir secrétaire général de la Cour de cassation.

Son engagement pour la formation des magistrats s’est également illustré par ses années d’enseignement à l’École nationale d’administration et de magistrature (ENAM), puis au Centre de formation judiciaire (CFJ) de Dakar, où il a formé plusieurs générations de juristes et de procureurs.

Mamadou Badio Camara n’a pas limité son action au Sénégal. Il a représenté la Commission africaine des droits de l’homme lors d’un séminaire à Niamey, contribué aux travaux de la commission d’enquête de l’ONU sur les conditions de détention au Burundi en 2002, et siégé de 2004 à 2010 au Conseil d’administration de l’École régionale supérieure de la magistrature (ERSUMA), basée à Porto-Novo, au Bénin.

Nommé en septembre 2022 à la tête du Conseil constitutionnel, Mamadou Badio Camara a marqué l’histoire politique récente du Sénégal. Dans un contexte tendu, il a pris une décision historique en annulant le report de l’élection présidentielle décidé par le président sortant Macky Sall. Il a ainsi réaffirmé le rôle central du Conseil dans la protection de la Constitution et de l’État de droit. C’est sous sa direction que la date du scrutin présidentiel a été fixée au 24 mars 2024, redonnant espoir à une démocratie vacillante.

Lors de la prestation de serment du président Bassirou Diomaye Faye, Mamadou Badio Camara avait prononcé un discours fort, salué pour sa profondeur et sa fidélité aux principes de justice, de transparence et de respect des institutions.

Le décès de Mamadou Badio Camara laisse un vide immense au sein de la magistrature sénégalaise. Homme discret, mais ferme, juriste respecté de ses pairs, il a marqué tous les postes qu’il a occupés par une exigence d’éthique et de rigueur.

Le Sénégal perd un homme de loi, un bâtisseur de l’institution judiciaire, et un défenseur inébranlable de la démocratie. Qu’il repose en paix.


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