Société
Effondrement d’un immeuble à Ngor : l’analyse technique de l’ingénieur Tamsir Mbengue et les responsabilités en jeu
-
-
par
Diack

Le drame survenu le jeudi 8 mai à Ngor, où un immeuble de cinq étages s’est effondré causant la mort de deux personnes, relance le débat sur les normes de construction et les mécanismes de contrôle dans le secteur du BTP au Sénégal. Dakaractu a recueilli l’analyse de l’ingénieur Tamsir Mbengue, directeur du bureau d’études Technosol, qui revient sur les causes possibles de la tragédie et pointe les responsabilités.
Selon Tamsir Mbengue, l’effondrement de l’immeuble serait lié à des travaux de fouilles menés sur un terrain mitoyen, sans les précautions techniques nécessaires. « Ce qui s’est passé, c’est qu’un immeuble déjà existant a été fragilisé par des travaux d’excavation sur un terrain voisin. Avait-on réalisé une étude de sol ? Je ne saurais le dire. Mais il existe des techniques obligatoires pour sécuriser les bâtiments voisins lors de tels travaux », explique-t-il.
Il rappelle que le Code de la construction exige une étude de sol géotechnique dès lors qu’un projet dépasse le niveau R+3. Cette étude est censée guider la mise en œuvre de mesures de stabilisation comme le blindage des parois pour éviter l’affaissement du terrain. « Lorsque vous faites une excavation, le sol perd de sa résistance, surtout si un bâtiment pèse à proximité. La situation s’aggrave en présence d’eau, car elle affaiblit encore davantage le terrain. C’est probablement ce qui s’est produit ici », précise l’ingénieur.
Au-delà de la fragilisation du terrain, Tamsir Mbengue évoque également de possibles déficiences internes de l’immeuble : « Les premiers éléments visuels laissent penser que l’immeuble présentait des faiblesses structurelles, liées soit à un mauvais ferraillage, soit à son ancienneté. »
Concernant les responsabilités, l’ingénieur reste sans équivoque : « La première responsabilité revient à l’entrepreneur qui a ouvert les fouilles sans dispositifs de sécurité. Mais elle est aussi partagée : la municipalité devait vérifier la validité de l’autorisation, et la direction de la construction et de l’urbanisme aurait dû s’assurer que les règles de l’art étaient respectées. »
Le Code de la construction impose la présence obligatoire d’un bureau de contrôle technique pour toute excavation de plus de 5 mètres. Cette exigence semble avoir été ignorée dans le cas de Ngor.
Tamsir Mbengue souligne les efforts récents de l’État pour renforcer le contrôle dans le secteur du bâtiment, notamment à travers le Laboratoire National de Référence BTP (anciennement CEREEQ). Ce dernier est chargé de délivrer des agréments aux laboratoires d’étude. Sur les 17 laboratoires identifiés, seuls 10 sont aujourd’hui habilités à effectuer les calculs de fondations.
« Ces agréments sont conditionnés par des critères stricts : personnel qualifié, matériel adéquat, expérience, procédures de qualité. D’ailleurs, nous avons reçu la veille de l’effondrement une visite inopinée du LNR-BTP pour vérifier nos pratiques internes », affirme M. Mbengue.
Le cas de Ngor illustre une nouvelle fois les conséquences dramatiques du non-respect des normes de construction. Entre défaillances techniques, négligences administratives et manque de contrôle rigoureux, l’effondrement de l’immeuble sonne comme un rappel tragique de l’urgence à mieux encadrer le secteur.
En savoir plus sur LE DAKAROIS
Subscribe to get the latest posts sent to your email.

BUZZ
-
Faits-divers
/ il y a 1 heureTontine iPhone : Khady Thiam de “Dabish Pro” tombe pour diffamation numérique
Khady Thiam, commerçante de 36 ans et promotrice de la plateforme de vente et...
Par Le Dakarois -
Education
/ il y a 1 semaineLouga : L’Inspecteur d’académie interdit le « Sabar » dans les établissements scolaires pour préserver l’éthique éducative
L’Inspecteur d’Académie de Louga, Siaka Goudiaby, a pris une décision ferme visant à restaurer...
Par Le Dakarois -
Faits-divers
/ il y a 1 semaineMia Guissé entendue par la Division spéciale de cybersécurité : l’artiste ressort libre après son audition
L’artiste Mia Guissé, convoquée ce mardi 30 avril 2025 par la Division spéciale de...
Par Le Dakarois -
Faits-divers
/ il y a 1 semainePlainte contre Mia Guissé : Maïmouna Astou Yade charge JAMRA et dénonce un harcèlement sexiste
Une nouvelle controverse oppose l’ONG islamique JAMRA à une voix féministe. Maïmouna Astou Yade,...
Par Le Dakarois -
Faits-divers
/ il y a 2 semainesTontine de véhicules : la fille de Fatou Laobé déférée pour escroquerie à plus de 16 millions F CFA
Ndèye Fatou Ndiaye, fille aînée de la célèbre chanteuse Fatou Laobé, est dans de...
Par Le Dakarois -
Faits-divers
/ il y a 2 moisBakel : Le fils du maire à la tête d’un gang démantelé après une série de cambriolages
Un fait divers secoue la commune de Bakel. Selon les informations rapportées par L’Observateur...
Par Diack -
Faits-divers
/ il y a 3 moisCybersécurité : Mame Ndiaye Savon convoquée demain à 10h
Selon des informations obtenues par Ledakarois, Mame Ndiaye Savon, figure controversée du commerce de...
Par Le Dakarois -
Faits-divers
/ il y a 3 moisFatou Ndiaye et Bass Thioung unissent leurs destins
La célèbre influenceuse Fatou Ndiaye et le chanteur Bass Thioung ont célébré leur mariage,...
Par Le Dakarois
À voir
- Avis de Recherche
- CAN 2024
- COMMUNIQUE
- COMMUNIQUÉ
- Conseil des ministres
- CONTRIBUTION
- Culture
- Diplomatie
- direct
- Economie
- édito
- Education
- Entretien
- ENVIRONNEMENT
- Faits-divers
- Justice
- Le Dakarois Quotidien
- Le monde / Afrique
- Législatives 2024
- Média
- Météo
- Necrologie
- Other Sports
- People
- Politique
- Présidentielle 2024
- Religion
- Revue de presse
- Santé
- Société
- Sport
- Télécommunications
- TRIBUNE
- Uncategorized
- Vidéo
- Votre Quotidien du jour