Entretien
ENTRETIEN – Moussa Wagué : « C’est dans mes projets de revenir en sélection »
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par
Le Dakarois
Moussa Wagué, a commencé sa carrière depuis tout petit à Bignona dans une école de foot. Il a rejoint l’école de football de ASPIRE à Mbour à l’âge de 14ans où il a passé cinq ans et demi avant d’aller en Belgique pour la saison 2016 / 2017 où il a commencé sa carrière professionnelle. Rejoignant la sélection nationale en équipe A, il aparticipé à la Coupe du monde 2018 avant de s’envoler pour le FC Barcelone pour atterrir maintenant en Chypre. Dans cet entretien accordé au Dakarois Quotidien, Moussa Wagué explique qu’il désire fort revenir en sélection.
Comment avez-vous intégré ASPIRE qui était l’un des meilleurs centre de formation ?
ASPIRE faisait des détections dans tout les localités au Sénégal et en Afrique. À l’époque j’étais à Bignona et je me suis présenté ; j’ai la chance d’être pris. On était trois personnes à représenter Bignona et puis j’ai eu la chance d’être conservé.
Qu’est-ce qui vous a motivé à devenir footballeur ?
C’est une passion depuis tout petit. On rêvait d’être un footballeur professionnel quand on voyait les autres jouer à la télé. Donc c’est tout naturel pour moi et pour les autres aussi. Et chaque gamin qui joue au foot rêve d’être professionnel un jour alors je pense que c’est naturel pour moi.
Comment avez-vous réussi à convaincre votre famille ?
Oui c’était un peu compliqué. Comme vous le savez les parents étaient très stricts pour les études. Mais comme Aspire c’était études et sport c’était beaucoup plus facile et on les a convaincus qu’on allait continuer les études.
Partagez-nous votre ressenti lors de votre premier contrat pro
C’était incroyable parce que c’était l’effort de beaucoup d’années de travail. Précisément, cinq ans et demi en formation dans les centres. Et cela signifie que tout tes efforts ont payé, tu es presque arrivé au bout de l’effort. C’était un honneur et une fierté pour moi et ma famille avec tous les sacrifices qu’on a fait donc c’était vraiment exceptionnel pour moi et mon entourage.
En Chypre depuis une année (2023 / 2024) et vous faites partie de l’équipe type. Quel bilan tirez vous de votre première saison à Anorthosis?
C’est un bilan positif pour moi. Après ma blessure c’était difficile pour moi. Quand suis je suis allé à Chypre je me suis fixé un objectif : faire une bonne saison pour retourner au devant de la scène. Donc j’ai beaucoup travaillé pour revenir et c’était un grand plaisir quand j’ai reçu le trophée donc je pense que je vais continuer encore à travailler plus dur pour retrouver mon niveau.
Absent pendant deux ans à cause de votre blessure. Est-ce que cela a joué sur votre choix de rejoindre le championnat chypriote ?
Oui c’était difficile, rester deux ans en dehors des terrains. Et il me fallait un bon temps de jeu pour retrouver le haut niveau. Alors il fallait que je rejoigne un championnat comme Chypre pour jouer plus de matches et retrouver ma forme. Je suis content pour ça ; je vais continuer à travailler. Je pense que c’est tout à fait normal. Après deux ans de blessure les équipes ont un peu de réticence pour te recruter. Donc j’ai choisi Chypre pour montrer que je suis là et que je suis toujours compétitif et que je suis prêt pour pouvoir rebondir dans les grands championnats.
Aspire à KAS Eupeun en Belgique, puis Barcelone et Nice, Paok en Grèce, ensuite Anorthosis en Chypre ? Comment s’est passé votre intégration? Surtout en Grèce et Chypre ?
Quand je suis parti en Belgique c’était pas facile même si ce n’était pas ma première fois en Europe. Mais c’était la première fois que je m’installe en Europe pour de bon et commencer ma vie professionnelle. Heureusement pour moi j’ai retrouvé des frères là-bas, des coéquipiers et ça a facilité un peu mon adaptation. Concernant la Grèce aussi, ce n’était pas facile. Nouvelle langue, nouveau environnement, ce n’était pas du tout facile. Mais bon, comme on parlait en anglais dans l’équipe, c’était un peu facile. Vu que je parlais déjà anglais, ce n’était pas terrible pour moi. Mais on n’ a pas le choix, on peut changer de destination à tout moment. On est des professionnel et on doit s’adapter le plus vite pour pouvoir progresser. Donc je pense que c’est dans notre mentalité et on se prépare pour ça.
Revenons sur votre passage au Fc Barcelone. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?
Comme je l’avais dit, c’était surprenant pour beaucoup de Sénégalais, notamment mes supporters. Mais Barça quand ils sont venus ils ont présenté un projet pour moi, avec mon équipe aussi et je crois que c’était la meilleure option pour moi. Aussi dans le contrat je devais d’abord commencer avec l’équipe B mais je pouvais jouer en même temps avec l’équipe A. Je devais faire un an avec l’équipe A et c’est ce qui s’est passé. Je ne l’ai pas regretté. J’étais dans la bonne voie, mais avec la blessure tout a été ralenti. Ça fait partie du foot et c’est comme ça mais on va continuer à bosser dur. Il n’y a pas de regret parce que j’ai fait le choix moi-même et je l’assume. Et je pense que j’ai beaucoup travaillé pour avoir cette opportunité donc je n’ai pas de regrets.
Ça fait quoi de jouer avec les meilleurs tels Messi, Suarez et d’autres joueurs de grande renommée ?
C’est toujours un plaisir de jouer avec Messi, Suarez et les autres. Messi même avant de jouer avec lui on le voyait jouer à la télé et on l’admirait. Alors c’était un plaisir de partager avec lui le même vestiaire. Et on a appris beaucoup de choses avec lui. Tout le monde sait que c’est le meilleur joueur au monde donc c’était vraiment des moments exceptionnels pour moi et j’ai beaucoup appris durant cette période.
Alors Moussa, vous avez été absent des terrains presque deux ans. Comment avez vous vécu ce moment de votre vie ?
C’était très difficile pour moi. C’est ton travail et on t’informe que tu resteras deux ans sans jouer ce n’est pas du tout facile. Heureusement que j’avais ma famille derrière. Ils m’ont facilité la tâche. Avec leur soutient, je tenais le coup. Ils m’ont beaucoup aidé mentalement et physiquement. Mais je remercie le bon Dieu aujourd’hui j’en suis là et je continue ma passion
Quel championnat vous a le plus impressionné ?
C’est un peu difficile mais bon la Belgique c’est la où tout à commencé. J’’ai débuté là-bas, j’ai joué beaucoup de matches et je pense que c’est l’endroit qui m’a propulsé parce que c’est là-bas que j’ai commencé ma carrière et ma progression. Quand j’étais au Barcelone aussi j’étais bien. C’est un pays que j’aime bien et j’aime aussi le football espagnol. Le temps que j’ai passé avec l’équipe B, ça m’a beaucoup plu. Et je crois que c’est le championnat qui me convient le plus et que je regarde depuis même avant d’être professionnel.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans votre carrière ?
C’est en équipe nationale, le but que j’ai marqué lors du Mondial 2018. C’était un moment fort pour moi, ma famille et mes amis. Tout le monde se rappelle de ça jusqu’à présent. Marquer un but pour ton équipe, pour le maillot national c’était un moment inoubliable. Je ne pourrai l’oublier, ni moi, ni ma famille, ni mes amis.
Vous avez participé aux J.O. 2015 et avez été demi-finaliste à la Coupe du monde avec les U20. Comment avez vous vécu votre première convocation en équipe nationale A?
C’était exceptionnel parce que c’était la première fois que le Sénégal joue une demi-finale de Coupe du monde même si c’est la petite catégorie. Alors être les premiers Sénégalais à jouer une demi-finale de Coupe du monde c’était incroyable. Et j’ai continué ma progression jusqu’à rejoindre ma première convocation avec l’équipe première. C’était vraiment top parce que chaque joueur qui joue la petite catégorie rêve de jouer avec l’équipe A ; cétait notre objectif. C’était très sympa. Toute ma famille et mes amis étaient très contents. Ce sont des choses qui ne s’oublient pas et ce sont des moments très important pour nous. Aliou Cissé m’avait appelé d’abord pour me féliciter avant de me dire que je suis convoqué. Mais avant, mes agents et mes amis m’en avaient informé. C’était incroyable. Déjà on avait tous le numéro du sélectionneur et quand tu voyais son appel tu comprends ce qui t’attendais. Je ne trouvais même pas les mots et j’ai tout de suite appelé ma famille pour leur dire la bonne nouvelle. C’est des moments forts parce que tout joueur qui joue dans les championnats rêvait de porter le blouson de l’équipe. On est comme des ambassadeurs. Représenter le pays c’est quelque chose de grand. Porter le maillot du Sénégal devant ta famille, tes amis et des millions de Sénégalais c’est quelque chose de grand pour moi. Et quand on représente le pays on donne tout pour rendre fier la famille et tous les supporters.
Comment avez-vous vécu la défaite lors de la finale de la Coupe d’Afrique 2019 ?
On a tous cru en la victoire, remporter notre premier trophée continental. Mais Dieu l’a voulu ainsi. Mais ça a ouvert une grande porte à la CAN 2021. Il y avait des regrets mais aussi de l’envie qui nous a accompagné jusqu’à la finale qu’on a remporté en 2021. On a bien travaillé, on a tout donné mais ça n’a pas aboutit. Le sélectionneur n’a pas baissé les bras et les joueurs non plus. On a appris qu’il ne faut jamais lâcher dans la vie et qu’il faut toujours continuer à travailler et ce qui va arriver arrivera. Et voilà le résultat : on a eu notre premier trophée.
Parlez-nous de votre concurrence avec Lamine Gassama ?
Le football professionnel c’est toujours comme ça. Jusqu’à la retraite c’est la concurrence. Je ne dirai pas que c’était une concurrence avec Lamine Gassama parce que c’était un grand-frère et on avait tous envie de jouer. A mon arrivée dans la Tanière, j’avais très envie de jouer et j’ai travaillé trop dur pour ça. Et puis, tous les Sénégalais ont leur choix ; chacun son joueur, chacun choisis qui il préfère voir jouer. Nous on était conscient de cela et on savait aussi qu’il fallait beaucoup travailler pour gagner sa place et on a tous les deux bien travailler. Et moi j’ai fait de mon mieux pour pouvoir être titulaire dans cette équipe.
Vous avez perdu la finale 2019 et le Sénégal a remporté son premier sacre en 2022 sans Moussa Wagué, vos impressions
Je voulais être avec l’équipe puisque j’ai joué les qualifications et je me suis blessé juste après. Mais je me considérais comme si j’étais dans l’équipe. J’étais content quand ils ont remporté le trophée. C’est toujours difficile de voir ses coéquipiers jouer sans toi mais c’est la loi du foot. Ça peut arriver à tout le monde. Je suis très content pour l’équipe ; j’avais beaucoup jubiler ce jour-là.
Champion d’Afrique 2022, éliminé en huitièmes lors de la dernière CAN, qu’est-ce qui était à l’origine selon vous ?
En tant que professionnel je ne parlerai pas des détails mais il se trouve que c’est le foot. On avait fait de très bon matches de poule. Ce n’était pas prévu que le Sénégal serait éliminé par la Côte d’Ivoire mais comme je dis c’est le foot. Ils ont tout fait pour se qualifier. Et il y a avait aussi beaucoup d’erreurs d’arbitrage qui n’était pas en notre faveur. Mais, nous travaillerons beaucoup plus dur pour revenir en force à la prochaine CAN au Maroc.
Est-ce dans vos projets de revenir en sélection ?
C’est toujours un objectif de revenir avec l’équipe nationale. Je suis entrain de beaucoup travailler pour y retourne. Donc, je pense que ce n’est même pas la peine de le dire. Tout le monde veut représenter l’équipe nationale. Avec ma blessure, c’était un peu compliqué de revenir mais j’y travaille et ça me fera plaisir pour redorer le blason.
Que pensez-vous de l’intégration des jeunes joueurs dans la Tanière?
C’est quelque chose de très bien parce que ces jeunes seront l’avenir. Il y a toujours les anciens qui accueillent les jeunes et leurs montrent la voie. Il assureront la relève d’ici quelques années et ils sont entrain de bien travailler.
Votre relation avec Aliou Cissé ? Êtes-vous toujours en contact ? Parlez-vous ensemble de la sélection ?
Oui on est toujours en contact. On a une très bonne relation parce que j’étais avec lui depuis les olympiques avec les U23. Cependant, on ne parle pas de la sélection. Il a eu un équipe à gérer et moi je continue à travailler dur de mon côté pour revenir aussi vite que possible car l’envie est toujours là.
Ndeye O. Camara
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