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État des lieux du secteur des médias au Sénégal : Entre dettes fiscales et aide publique

Le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique a récemment dressé un bilan de la situation dans le secteur des médias au Sénégal. Ce rapport met en lumière deux aspects majeurs : la dette fiscale des entreprises de presse et la distribution du Fonds d’appui et de développement de la presse (FADP).

Selon le ministère, plusieurs entreprises de presse sont confrontées à une dette fiscale considérable. Le Groupe futurs médias (GFM) se distingue par une part substantielle, représentant 40 % de cette dette. Il est suivi par la Radiodiffusion télévision sénégalaise (RTS), qui détient 28 % de la dette, et par le groupe Dmedia avec 11 %. Cette concentration de la dette chez quelques acteurs clés soulève des questions sur la viabilité financière de ces entreprises et leur capacité à honorer leurs obligations fiscales.

En 2023, le FADP a permis à 227 entreprises de presse et 169 radios communautaires de bénéficier d’une aide publique. Ce soutien est crucial pour la survie de nombreux médias, particulièrement dans un contexte économique difficile. Le budget alloué au FADP a connu une augmentation significative ces dernières années, passant de 700 millions de francs CFA en 2012 à 1 milliard 900 millions de francs CFA en 2023.

Cependant, la répartition de ces fonds soulève des interrogations. Un tableau récapitulatif des aides allouées en 2023 révèle que 1 milliard 555 millions de francs CFA ont été attribués à des médias catégorisés « autres », sans que les noms des bénéficiaires ne soient précisés. Cette opacité pourrait susciter des critiques quant à la transparence et à l’équité dans la distribution de l’aide publique.

Un audit en cours, mené par l’Inspection Générale d’État (IGE), a mis en lumière des anomalies dans l’utilisation des fonds du FADP. Selon les premières constatations, plus de 800 millions de francs CFA ont été alloués à des activités ou structures qui ne sont pas directement des entreprises de presse. Cette situation pourrait indiquer des dysfonctionnements dans la gestion de ce fonds, ainsi qu’une possible déviation des ressources publiques de leur objectif initial.

Le rapport du ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique jette une lumière crue sur les défis auxquels est confronté le secteur des médias au Sénégal. Entre une dette fiscale préoccupante et une répartition des aides qui manque de transparence, les enjeux sont multiples. Les résultats de l’audit de l’IGE seront donc attendus avec impatience pour clarifier ces points et proposer, espérons-le, des solutions pour une meilleure gestion des fonds publics et une régulation plus stricte du secteur.


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