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Guinée : Une peine de deux ans de prison ferme requise contre l’opposant Aliou Bah

Le tribunal de Kaloum, à Conakry, a été le théâtre d’un procès aux enjeux symboliques ce jeudi, avec la réquisition de deux ans de prison ferme contre Aliou Bah, leader du Mouvement démocratique libéral (MoDel). L’opposant est poursuivi pour « offense et diffamation » envers le chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya, qui dirige la Guinée depuis le coup d’État de 2021 ayant renversé l’ancien président Alpha Condé.

Arrêté le 26 décembre 2024 et placé en détention quatre jours plus tard, Aliou Bah a nié les accusations portées contre lui lors de l’ouverture de son procès le mardi 2 janvier 2025. Ses avocats dénoncent un acharnement politique et une atteinte grave à la liberté d’expression. Me Houleymatou Bah, membre de la défense, a déclaré que ce procès s’inscrit dans une série de « violations flagrantes des droits fondamentaux » et vise à museler toute voix dissidente.

Le procureur, quant à lui, a réclamé une peine sévère, jugeant les propos de l’opposant diffamatoires et offensants à l’encontre du général Doumbouya. Cependant, la nature exacte des déclarations incriminées n’a pas été précisée publiquement.

L’affaire Aliou Bah s’inscrit dans un climat de restriction des libertés en Guinée. Depuis la prise de pouvoir par la junte, les opposants politiques, journalistes et membres de la société civile font face à une répression croissante. En juillet dernier, deux figures de l’opposition ont disparu après leur arrestation par des hommes armés, et les décès mystérieux de deux officiers, dont l’ex-chef d’état-major de l’armée, ont suscité de vives inquiétudes.

Par ailleurs, Habib Marouane Camara, journaliste à la tête du site Lerevelateur224, est porté disparu depuis son arrestation début décembre par des hommes en uniforme. Ces événements ont renforcé les accusations contre le régime de Doumbouya, accusé d’étouffer toute contestation.

Dans son discours de Nouvel an, le chef de la junte a annoncé que 2025 serait une « année électorale cruciale » pour le retour à l’ordre constitutionnel, sans toutefois préciser de calendrier exact. Initialement, la junte s’était engagée, sous la pression internationale, à organiser des élections avant fin 2024. Ce délai ayant expiré, l’incertitude plane quant à la transition vers un régime civil démocratique.

Les observateurs locaux et internationaux s’inquiètent de cette escalade de répression. Les organisations de défense des droits humains appellent à la libération immédiate d’Aliou Bah et des autres détenus politiques, ainsi qu’à des garanties pour la tenue d’élections libres et transparentes.


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