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Politique

Hamidou Anne critique la gouvernance de Diomaye Faye : entre désillusion et incertitudes

Lors d’une interview fleuve sur 7TV, Hamidou Anne, essayiste et ancien conseiller au ministère des Affaires étrangères, a livré une analyse sans concession de la situation politique, économique et diplomatique du Sénégal sous l’ère de Bassirou Diomaye Faye. Selon lui, le pays traverse une période de grande incertitude, marquée par des décisions qu’il juge inadaptées et une gouvernance qu’il qualifie d' »agitation stérile ».

Hamidou Anne n’a pas mâché ses mots en décrivant le gouvernement en place comme une équipe de « stagiaires sans maîtres de stage ». D’après lui, l’actuelle administration peine à définir une ligne directrice permettant d’amorcer un réel développement du pays. « Ces gens en face ne redresseront rien. Ils sont simplement dans l’agitation », a-t-il affirmé face à la journaliste Maïmouna Ndour Faye. Pour lui, le travail de fond et la discrétion sont les véritables moteurs du progrès, et non les débats stériles qui dominent actuellement l’espace public.

Revenant sur l’un des dossiers brûlants du moment, la reddition des comptes, l’essayiste a particulièrement pointé du doigt le traitement du cas de Farba Ngom. Il s’interroge sur la légitimité de la levée de son immunité parlementaire, qu’il considère comme précipitée et contraire aux principes démocratiques. Toutefois, il admet que l’exigence de transparence et de justice reste essentielle pour asseoir l’État de droit, à condition qu’elle soit appliquée de manière équitable.

Interrogé sur la possibilité d’une poursuite judiciaire contre l’ancien président Macky Sall, Hamidou Anne s’est montré catégorique : « Le régime actuel ne va pas le traduire en justice. Ce ne sont que des paroles en l’air ». Selon lui, tant que des figures comme Juan Branco ne seront pas inquiétées par la justice internationale, toute volonté affichée de poursuite contre Macky Sall restera illusoire.

Hamidou Anne a également réaffirmé son opposition à la loi d’amnistie, estimant qu’il aurait fallu rendre justice avant de l’adopter. « Je me suis dit que ceux qui ont cassé, brûlé, vandalisé, devaient être corrigés à la hauteur de leurs actes », a-t-il déclaré. Il critique ainsi la logique d’impunité qui, selon lui, affaiblit l’autorité de l’État. Malgré son désaccord initial, il reconnaît le pragmatisme de Me Aïssata Tall Sall, qui s’est pliée à cette décision par souci de stabilité.

Sur le plan international, Hamidou Anne déplore un « effacement progressif du Sénégal sur la scène africaine et mondiale » depuis l’arrivée au pouvoir de Diomaye Faye. S’il concède que la ministre des Affaires étrangères, Yassine Fall, est injustement critiquée, il estime néanmoins que son action reste timide.

« Le Sénégal a toujours été une puissance diplomatique », rappelle-t-il, citant des épisodes marquants comme l’envoi de troupes en République démocratique du Congo en 1965 ou encore le rôle du pays dans les grandes négociations africaines sous Abdoulaye Wade. « Aujourd’hui, nous constatons que le Sénégal renonce progressivement à cette ambition d’universalisme. »

Au terme de son intervention, Hamidou Anne a dressé un constat sombre sur la situation actuelle, insistant sur le manque de vision du gouvernement et les difficultés croissantes auxquelles font face les Sénégalais. « Nous ne pouvons pas nous permettre de gouverner sur des promesses creuses. Il faut une feuille de route claire et des actions concrètes », conclut-il.


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