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Justice

Injures contre Macky Sall : 6 mois requis contre Azoura Fall et Ousseynou Kairé

Ce mercredi, le tribunal des flagrants délits de Dakar a jugé deux militants du parti dissous Pastef, Assane Guèye, alias Azoura Fall, et El Hadji Ousseynou Kairé, poursuivis pour « discours contraires aux bonnes mœurs ». Les deux prévenus ont reconnu avoir proféré des insultes à l’encontre de l’ancien président Macky Sall et d’autres responsables politiques dans des vidéos devenues virales.

L’audience a été marquée par la diffusion publique des séquences incriminées, suscitant la stupeur parmi les personnes présentes dans la salle. Azoura Fall a tenté de contextualiser ses propos, affirmant que sa vidéo, publiée il y a neuf mois, avait initialement été diffusée lors d’un live privé sur TikTok, réservé à ses abonnés. « Quelqu’un a insulté ma mère, j’ai répondu en insultant son leader, Macky Sall », a-t-il déclaré, ajoutant que Me Moussa Diop aurait rendu la vidéo publique après qu’il eut refusé d’intercéder auprès d’Ousmane Sonko en sa faveur.

Visiblement éprouvé, Azoura Fall a voulu montrer en pleine audience les marques de violences qu’il aurait subies en détention, tentant de se déshabiller avant que ses avocats ne l’en dissuadent. Il a évoqué son passé militaire, son emprisonnement sous l’ancien régime, et les séquelles physiques et psychologiques qu’il dit avoir endurées, dont une sciatique aggravée par des conditions carcérales déplorables.

De son côté, Ousseynou Kairé a expliqué son geste comme une forme de solidarité envers Azoura. Il aurait volontairement posté une vidéo injurieuse pour se faire arrêter, dans l’intention de pousser ce dernier à se rendre. Il a également dénoncé les violences subies lors de précédentes arrestations, notamment celle du 31 décembre à la Place de l’Indépendance. « On m’a déshabillé et frappé avec des matraques sur mes parties intimes », a-t-il déclaré, des mots qui ont choqué l’assistance.

Le procureur a requis une peine de six mois de prison, dont trois mois ferme, contre chacun des prévenus. Il a rejeté l’argument de troubles psychologiques invoqué par la défense d’Azoura Fall, jugeant le dossier médical non probant et la consultation psychiatrique trop brève pour constituer une preuve crédible de démence.

Les avocats des deux militants ont plaidé pour la liberté provisoire, tout en soulevant des vices de procédure. Ils insistent sur le contexte politique et la liberté d’expression, estimant que la réaction de leurs clients s’inscrit dans un climat de répression.


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