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ENVIRONNEMENT

La Falémé en danger : l’exploitation minière clandestine menace l’environnement et les populations

La Falémé, principal affluent du fleuve Sénégal et frontière naturelle entre le Sénégal et le Mali, est en proie à une crise environnementale d’une gravité sans précédent. En 2024, plus de 800 sites d’orpaillage clandestins ont été recensés le long de la rivière, selon l’Agence de Presse Sénégalaise (APS). Ce chiffre, en nette augmentation par rapport aux 600 sites identifiés en 2021, révèle l’ampleur de l’exploitation illégale de l’or, menée principalement par des groupes de Chinois et des orpailleurs traditionnels.

Ces activités minières illégales, caractérisées par l’utilisation de pelles mécaniques et de véhicules tout-terrain, se déroulent de part et d’autre de la frontière sénégalo-malienne. Selon Adama Ndiaye, président de l’association « Wassaton » pour la sauvegarde de la Falémé, les méthodes employées par les orpailleurs clandestins sont dévastatrices pour l’écosystème local. L’utilisation de produits chimiques toxiques, tels que le mercure et le cyanure, a gravement pollué la Falémé, rendant l’eau impropre à la consommation et menaçant la faune et la flore de la région.

Les conséquences de cette exploitation incontrôlée se font sentir bien au-delà de l’environnement. Moussa Danfakha, président du conseil départemental de Saraya, a exprimé sa profonde inquiétude quant aux répercussions sur les populations locales. La pollution de la Falémé a compromis les activités agricoles et maraîchères des communautés riveraines, privant ainsi des milliers de personnes de leurs moyens de subsistance. L’eau de la rivière, autrefois source de vie, est désormais inutilisable pour les cultures et l’élevage.

Conscientes de l’urgence de la situation, les autorités sénégalaises ont pris des mesures pour tenter de freiner la destruction de la Falémé. Le 18 juillet 2024, le Conseil des ministres a adopté un décret interdisant toutes les activités minières dans la zone de la Falémé pour une durée de trois ans. Cette interdiction vise à permettre une évaluation complète des dégâts environnementaux et à mettre en place des dispositifs de protection.

En complément, un cadre de concertation et de dialogue pour la dépollution de la Falémé a été créé à Kidira, dans la région de Tambacounda, le 7 août 2024. Ce cadre réunit les autorités locales, des représentants des communautés riveraines, et des membres du collectif « Sauvons la Falémé », tous engagés dans la protection de ce cours d’eau vital pour des milliers de personnes.

Cependant, la réussite de ces initiatives dépend fortement d’une collaboration étroite entre le Sénégal et le Mali. Le député-maire de Bembou, Mady Danfakha, a souligné l’importance d’une action concertée entre les deux pays pour lutter efficacement contre la pollution de la Falémé. Sans une coopération transfrontalière, la situation pourrait continuer de se détériorer, mettant en péril l’ensemble du bassin du fleuve Sénégal.


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