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La presse écrite sénégalaise face à une crise financière sans précédent

La presse écrite sénégalaise traverse une période de turbulences qui pourrait signer sa disparition en 2025 si la tendance actuelle se maintient. Mamadou Ibra Kane, président du Conseil des Diffusions et Éditeurs de Presse du Sénégal (Cdeps), tire la sonnette d’alarme. Il pointe une situation économique et financière devenue intenable pour les entreprises de presse, exacerbée par des décisions gouvernementales jugées hostiles au secteur.

Selon Mamadou Ibra Kane, les dettes qui s’accumulent dans les entreprises de presse atteignent des niveaux critiques. « Les entreprises de presse sont étranglées par une pression fiscale écrasante », affirme-t-il. À cela s’ajoutent des retards dans les paiements de subventions étatiques, pourtant essentielles pour assurer leur survie, ainsi que l’annulation unilatérale de plusieurs contrats de publicité. Ces mesures auraient des répercussions dévastatrices sur le fonctionnement et la viabilité des rédactions.

Les entreprises de presse dénoncent également le blocage de leurs comptes bancaires, une pratique qui, selon le Cdeps, s’inscrit dans une logique d’« asphyxie organisée ». Mamadou Ibra Kane parle d’une « diabolisation » orchestrée de la presse, qui compromet non seulement son indépendance mais aussi sa crédibilité auprès du public.

La crise de la presse écrite sénégalaise ne se limite pas à des enjeux économiques. Elle soulève également des questions fondamentales sur l’état de la démocratie au Sénégal. « Une presse libre et indépendante est essentielle pour garantir la transparence et le pluralisme », rappelle le président du Cdeps. La fragilisation des médias pourrait affaiblir leur rôle de contre-pouvoir et priver les citoyens d’une information diversifiée et fiable.

Face à cette situation, le Cdeps appelle à une mobilisation nationale pour sauver la presse écrite. Mamadou Ibra Kane exhorte le gouvernement à revoir ses politiques, notamment en rétablissant les subventions et en levant les blocages financiers. Il invite également les partenaires internationaux et les acteurs de la société civile à soutenir le secteur.

Le déclin annoncé de la presse écrite sénégalaise serait une perte majeure, non seulement pour les professionnels du secteur mais aussi pour l’ensemble de la société. À l’aube de 2025, l’avenir de l’information libre au Sénégal semble suspendu à une prise de conscience collective et à des décisions politiques courageuses.


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